• Radicalisées… | Joelle Palmieri
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2016/09/15/radicalisees

    RADICALISÉES…

    Femmes, jeunes, radicalisées. De qui parle-ton, de quelle radicalisation et quelle attention leur est portée par les autorités et médias occidentaux ?
    De classe moyenne, nées et vivant en Occident, pour le tiers d’entre elles récemment converties à l’Islam, les « califettes » font la Une des journaux français depuis une semaine. Ce n’est pas tant l’attentat raté du 8 septembre que trois d’entre elles fomentaient qui intéresse mais bien le fait que ce soit des femmes. Alors, les attributs affluent : « femme de », « compagne de », « cousine de »… d’hommes qui les « pilotent à distance », les manipulent, les téléguident. En Occident, l’idée de violence rime avec le masculin, les femmes étant cantonnées aux rôles d’épouses, en soutien, ou de victimes instrumentalisées par l’organisation terroriste. Traditionnellement les femmes donnent la vie quand les hommes donnent la mort. Elles sont douces et pacifiques alors qu’ils sont brutaux et belliqueux. Y compris en 2016, quinze ans après les attentats du 11 septembre au Etats-Unis… Imaginer le contraire est incongru sinon hallucinant, atterrant ou pire effrayant. Pourtant, quant il s’agit de violence légale, institutionnelle, dans la police, dans la gendarmerie, dans l’armée, les jeunes femmes sont glorifiées, sanctifiées, mises en exergue. C’est de fait la violence illégale commise de surcroit par des femmes, jeunes, racisées, qui fait peur.

    • Sur cette partie. Je pense que les émeutes ont eu une autre fonction, exutoire.

      Elle s’inscrit dans la droite ligne des émeutes de banlieue de 2005 en France[1], au cours desquelles il s’agissait moins de mettre à bas un système capitaliste, policier et postcolonial, en contexte de forte montée du parti d’extrême-droite, que de prendre sa part du gâteau. Les émeutiers avait alors réagi à la violence par la violence, sans en changer les donnes. Ils s’étaient protégés derrière des populations condamnées en conséquence sans appel à la victimisation et à l’exclusion, au titre de la religion qu’ils avaient miraculeusement adoptée. Ils n’avaient en rien contesté l’oligarchie qui régit le système répressif, ni ses règles, basées sur la division de sexe, de classe, de race. Ils avaient re-produit les rapports de domination.

    • Il s’agit bien évidemment ici d’un raccourci. Néanmoins, pour l’avoir vécu de près, je peux témoigner que la majorité des émeutiers - pas les élites qui ont pris la parole - ne cherchait pas à renverser un quelconque système, ni moins la hiérarchie de classe bourgeoisie/prolétariat/lumpen-prolétariat, s’attaquant principalement à ce qui leur ressemble : les voitures, les commerces, etc. des pauvres...