Guillaume Meurice : « Les luttes sociales manquent d’humour »

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  • BALLAST | Guillaume Meurice : « Les #luttes sociales manquent d’humour »
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    Je trouve d’une manière générale que les luttes sociales manquent d’#humour. C’est la raison pour laquelle je suis très enthousiasmé par des mouvements comme la Brigade activiste des clowns, Sauvons les riches ou encore Jeudi noir. De nouvelles formes de luttes sont à inventer. Pour combattre une structure, peut-être est-ce d’abord intéressant de la tourner en dérision en pointant du doigt ses contradictions. Sans cela, les luttes sociales prennent le risque de paraître austères, ringardes, voire invisibles (oui, je cite du Nicolas Sarkozy dans Ballast. #DoubleProvocation). Peut-être me trompé-je. Mais, en tout cas, l’humour est ma manière de réagir. Mon réflexe. Je pense qu’« il vaut mieux en rire que de s’en foutre » (oui, je cite du Didier Super dans Ballast. #SouciDapaisement). L’humour facilite l’accès à un sujet. Il n’est évidemment pas suffisant en lui-même. Mais rien n’est suffisant en soi. Je raisonne davantage en termes de mouvement, de dynamique, que d’actions qui provoqueraient un changement soudain et brutal. Je pense qu’il faut accepter le fait que les mentalités évoluent lentement. L’histoire a prouvé qu’en voulant brusquer les choses, on finit par compter les morts. Et moi, au risque de vous choquer, je suis contre la mort. La mort, c’est nul ! (oui, je cite aussi Miss France).

    • Et... #asile (et #réfugiés) & #humour :
      Réflexion | Asile et humour

      Le titre de cet article peut paraître surprenant : asile et humour, n’est-ce pas un couple quelque peu détonnant ? Quand on connaît toutes les expériences de détresse vécues par les migrants dans leurs pays d’origine et sur leurs chemins d’exil, tous les rejets que subissent les requérants d’asile et les réfugiés dans leurs pays d’accueil, tous les obstacles, administratifs ou autres, avec lesquels luttent celles et ceux qui les soutiennent et les accompagnent, y a-t-il vraiment de quoi faire de l’humour ? Ce sont plutôt des sentiments d’impuissance, de résignation, de révolte et d’amertume qui s’installent. Et pourtant, l’humour pourrait peut-être nous permettre de prendre distance à l’égard de ces sentiments pesants, qui risquent de nous démobiliser, de nous anéantir, à force de nous confronter sans cesse au tragique. De quelqu’un qui a de l’humour, on dit qu’il est spirituel, et on appelle ses plaisanteries des mots d’esprit. Il se pourrait donc qu’il y ait dans l’humour quelque chose comme un esprit, un souffle qui nous porte, envers et contre tout ce qui pèse. Un penseur allemand, Otto Julius Bierbaum, disait : « L’humour, c’est quand on rit malgré tout. » L’humour serait donc comme une force spirituelle de résistance, urgente aujourd’hui dans le domaine de l’asile ! Mais le rire, l’humour peuvent aussi être très ambigus : on peut faire beaucoup de mal en riant, comme c’est le cas dans les quolibets, les moqueries, le rire cynique. Il nous faut donc faire un petit détour philosophique pour distinguer deux regards très différents sur l’humour, avant de pouvoir le faire fructifier pour l’asile.

      http://asile.ch/2016/06/13/reflexion-asile-humour