Quand l’Occident absout le président soudanais accusé de crime contre l’humanité

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  • Israël et le Soudan
    Un article de Haaretz (7 septembre 2016), signé par Barak David, leur correspondant diplomatique généralement très bien informé, « Israel Urges U.S., Europe to Bolster Ties With Sudan, Citing Apparent Split With Iran » révélait qu’Israël faisait désormais du lobbying en faveur de Khartoum auprès des États-Unis et de l’Union européenne. La raison en était simple : le Soudan s’est rapproché de l’axe sunnite puisqu’il participe à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre le Yémen, a arrêté d’envoyer des armes au Hamas à Gaza et a pris ses distances à l’égard de l’Iran, ayant gelé ses relations diplomatiques avec Téhéran en janvier 2016. Aux Européens, Tel-Aviv a demandé d’étudier les moyens d’alléger la dette du pays, qui est d’environ 50 milliards de dollars. Pourtant, quelques jours plus tard, le 11 septembre, Haaretz publiait un éditorial : « Despite Benefits, Israel Must Not Help Sudan’s Genocidal Regime ». Car l’hostilité historique d’Israël au Soudan est ancienne. Ce pays a en effet joué un rôle majeur dans l’aide aux mouvements sécessionnistes du Sud dès les années 1950 ; on peut même dire qu’avec les États-Unis — sans minimiser la responsabilité propre du régime de Khartoum lui-même —, il est l’un des principaux artisans de l’éclatement du pays avec la proclamation de l’indépendance du Soudan du Sud le 9 juillet 2011, qui a débouché non sur une « indépendance heureuse » mais sur une guerre civile dont on ne voit pas la fin.
    Alain Gresh
    http://orientxxi.info/magazine/quand-l-occident-absout-le-president-soudanais-accuse-de-crime-contre-l,

    #Soudan