• Pourquoi Céline Alvarez divise-t-elle tant les profs ? | L’instit’humeurs | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/09/11/pourquoi-celine-alvarez-divise-t-elle-autant-les-profs.html

    « Imaginez demain en entreprise un collègue qui fait le même métier que vous arrive et demande un assistant, du matériel spécifique hors de prix, un aménagement du temps de travail qui ne concerne que lui… ». Ces conditions d’exercice et ce statut privilégiés ne sont pas reprochés à Alvarez par jalousie, mais pour insister sur le caractère très spécifique de son expérience et en nuancer la portée universaliste : de telles conditions ne pouvant être mises en place à l’échelle du pays (trop cher en moyens humains et matériels), l’expérience Alvarez ne peut valoir pour l’école dans son ensemble. Ce qui s’y épanouit en marge ne peut par définition se développer en son cœur. D’où le soupçon de servir la soupe à l’école privée, qui seule pourrait mettre en place la méthode Alvarez.

    • Dans tout ça - blog d’instits -, où de nombreux profs seraient très investis en classe, et feraient des super expériences sans que personne n’en sache rien, rien ne dit pourquoi il n’y a pas de révolte de ces nombreux expérimentateurs positifs pour décrier la manière de faire de l’éducation nationale.
      Rien ne dit non plus combien sont ces nombreux, ce serait probablement humiliant.
      Les reproches qu’on lui fait : avoir voulu uniquement tester sa méthode, être médiatique, etc. les ferait-on à Freinet ou Montessori ? Ne faut-il pas tester en réel ce qu’on pense en théorie pour pouvoir ensuite en montrer les résultats ?
      S’il y a tant de profs qui font des expériences - dans leur coin, donc sans aucune portée de changement à plus grande échelle si non partagé, discuté, modulé - , pourquoi ne se regroupent-ils pas pour en faire part, pour échanger, publiquement, écrire des livres, etc. ?
      A côté de ça, tous ceux qui ont eu des enfants à l’école peuvent témoigner de la manière dont ça se passe. C’est pas brillant.
      Parle-on de « servir la soupe à l’école privée » pour la méthode Montessori ? Pourtant c’est ce qu’il se passe, si vous avez de l’instruction et de l’argent, vous pouvez envoyer vos enfants à Montessori.
      Ouais, ce texte sent mauvais, pour les enfants.

    • Le truc : « je fais 3 ans avec des conditions exceptionnelles et je me dépêche de démissionner pour capitaliser mon expérience », franchement, ça sent bien l’opération commando pour monter son école privée sous franchise.

      Hier, je regardais mollement un reportage sur « la réussite de Singapour »… avec des gosses de 7 mois qui viennent tester le WE avec leurs parents épuisés par une semaine de turbin des « méthodes d’éducation de pointe » à base de surstimulation ! Ils avaient tous des airs de benêts réjouis, mais sous le masque, c’était à couteaux tirés, avec l’idée qu’il faut acheter la meilleure éducation à ton gosse, sinon…
      C’est ça que j’ai préféré : l’angle mort. Rien derrière le sinon. On te montre le vernis, le clinquant, le « qui-marche », mais pas le prix à payer ni ce qui arrive aux perdants… parce que comme tout système hyperconcurrentiel, Singapour doit produire bien plus de perdants qu’autre chose. Donc vu le modèle, le sinon, c’est la mort sociale, les surnuméraires.

      L’expérience de la nana me fait penser à ça : une performance pour vendre une école de la performance . Très lucrative et très libérale, aux antipodes de ce que voulaient faire tous les inventeurs des méthodes éducatives alternatives qui cherchaient avant tout à rééquilibrer les chances pour les pauvres.

      Du coup, les riches s’en emparent pour encore plus creuser l’écart…

    • Tout dépend si elle l’utilise pour former des enseignants du public @monolecte , ce qu’elle avait commencé à faire il me semble. Tant mieux si ça part dans cette direction, et sinon c’est effectivement de la merde.

      Mais même s’il faut plus de matos, ce n’est pas non plus obligé d’avoir LE matos officiel etc. La priorité reste quand même 1) le ratio enseignant-élèves pour avoir plus de personnalisation, 2) l’organisation de l’espace et des libertés de déplacement et de choix accordés aux enfants.

      Déjà de base quand il y a plus d’enseignants et moins d’élèves chacun, bah forcément c’est plus facile d’organiser l’espace et de les laisser choisir des activités différentes chacun (je ne dis pas que c’est facile, mais c’est plus facile qu’à 35 élèves).

      Et ça je suis désolé, mais ce n’est pas du tout une utopie à l’échelle du pays, au lieu de fermer des écoles et ne pas renouveler des contrats et payer des milliards à l’armée pour faire la guerre et embaucher des nouveaux flics, on peut parfaitement embaucher plus de profs de maternelles et primaires.

      Donc il y a une partie de ce qui est dit qui est totalement faux sur le fait de ne pas pouvoir le généraliser dans le public à une grande échelle. Il faut s’en donner les moyens, et c’est déjà possible avec le fric actuel.

      et cc @heautontimoroumenos aussi :)