SOUTIEN À LA ZAD DE NOTRE-DAME-DES-LANDES

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  • Soutien à la Zad de Notre-Dame des Landes - Raoul Vaneigem, Aout 2016

    Partout dans un monde que les entreprises financières et multinationale polluent et détruisent systématiquement, des mouvements de résistance apparaissent pour défendre ce qui subsiste de vie et de bio-diversité contre la violence mafieuse du profit, contre la dictature de l’argent qui propage la barbarie, sans même avoir, le plus souvent de prétexte religieux ou idéologiques. Dans la confusion et le chaos des valeurs anciennes et nouvelles, naissent des territoires que la solidarité d’hommes et de femmes tente de libérer de l’emprise de la marchandise et de l’État, qui lui sert de gendarme. Revendiquer la priorité de l’humain sur l’économie est devenu le moteur d’un mouvement qui fluctue, connait des hauts et des bas, semble parfois disparaître mais renaît sans cesse avec une obstination accrue. La Zad de Notre-Dame des Landes participe de cette tendance. Elle concrétise aujourd’hui un projet que les multinationales et l’État, à leur botte ; vont s’efforcer d’anéantir. La seule répression policière risquant de heurter les sensibilités (comme on l’a vu dans la lutte contre le barrage du Tested), la bouffonnerie gouvernementale a fait appel à la clownerie citoyenne en organisant un référendum.

    Qui accorde la liberté de parole selon le principe « une demie-heure pour Hitler, une demie heure pour les Juifs » ne risque pas trop de surprises. Si le gouvernement qui hésiterait à proposer un référendum sur le maintient ou le retrait de l’Europe, a pris l’initiative de proposer un vote sur le choix entre Vinci et une « poignée d’amoureux de plantes vertes », c’est qu’il était aussi sûr du résultat que ceux qui persistent à appeler démocratie un régime corrompu, inféodé aux oligarchies arasant la terre sous le rouleau compresseur de la rentabilité. Comme les Zapatistes du Chiapas en ont fait l’expérience, il n’y a pas de dialogue possible entre des hommes et des femmes qui revendiquent le droit de vivre, et des instances étatiques, bureaucratiques, politiques qui cautionnent les empoisonneurs de l’agro-alimentaires, les pollueurs de la pétrochimie, les paysagistes du gaz de schiste, des gisements aurifères, des grands travaux d’intérêt public, les collègues de Goldman-Sachs et tutti quanti.

    La vie est la seule arme qui ne tue pas.
    Elle est notre seule défense. Il n’y a pas de solutions venues d’en haut. Tout vient de la base et doit rester à la base. Vivent les térritoires libérés de la prédation étatique et marchande !

    Raoul Vaneigem - pour Solidarité sans frontières


    El Batia Mourt Sou N° 74, paru le 27/08/2016
    http://www.lagalerie.be/poliart

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