La rébellion « modérée » piégée et hors course

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  • ALEP : La rébellion « modérée » piégée et hors course
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    par Kharroubi Habib | Lundi 26 septembre 2016

    L’escalade dans les affrontements qui à Alep opposent les forces du régime à celles du conglomérat de groupes armés djihado-terroristes est assurément consternante et fait obligation morale à la communauté internationale de ne pas s’en tenir à sa simple condamnation, mais d’agir pour que cesse cette bataille d’Alep et la guerre qui ravage la Syrie tout entière depuis cinq ans. Néanmoins, une initiative dans ce sens de sa part ne doit pas lui être dictée par les pompiers pyromanes qui ont allumé et entretenu le brasier mais qui, découvrant qu’ils y ont désormais tout à perdre, réclament l’arrêt des affrontements. Il y a escalade de ces affrontements à Alep dont la condamnation par ces milieux aurait été partagée si elle avait été élevée quand, refusant d’appliquer l’accord de trêve russo-américain, les groupes armés dont ils sont les parrains ont lancé leur offensive pour tenter de reprendre aux forces du régime la partie de la ville sous leur contrôle. Or ce n’est qu’en constatant l’échec de cette entreprise et par peur que la contre-offensive de l’armée syrienne se conclue par la déconfiture militaire de leurs protégés que les coalisés internationaux contre le régime syrien s’agitent en faveur d’une cessation des affrontements. S’il y a nécessité et urgence de mettre un terme à la bataille d’Alep pour que cesse la tragédie humaine qui en découle, cela ne doit pas être exploité pour donner gain de cause à la partie dont les violations de l’accord de trêve sont cause que les combats à Alep n’ont pas connu de pause et qu’il y a escalade dans leur déroulement. Une trêve véritable et durable en Syrie ne peut s’envisager que si la prétendue rébellion « modérée » se conforme à l’exigence la concernant formulée conjointement par les signataires de l’accord de trêve qui lui enjoint de se dissocier politiquement et militairement des organisations djihado-terroristes exclues du champ d’application de l’accord. Dans son refus de se plier à cette exigence, d’aucuns peuvent y voir la manifestation de son indépendance à l’égard de son parrain américain signataire de l’accord. La vérité est toutefois qu’il procède d’une répartition des rôles entre elle et son parrain. Répartition donnant à ce parrain d’entretenir la mystification qu’elle est pour le principe d’un cessez-le-feu et à elle de renchérir sur les conditions et préalables qui permettraient sa mise en œuvre pour que ces conditions et préalables apparaissent comme dictés par un rapport de force militaire sur le terrain qui permet à cette prétendue rébellion « modérée » de les formuler et de faire de leur satisfaction l’alpha et l’oméga de son acceptation d’une trêve. Il lui fallait elle et à son parrain américain que sur le terrain leur propagande ait matière à monter des faits s’y produisant au détriment des forces du régime et à les mettre au compte des combattants dont elle prétend disposer face à ceux du régime.

    A Alep et partout où des affrontements ont lieu, il est désormais reconnu qu’en fait de rébellion armée il n’y a que des groupes djihado-terroristes qui font le coup de feu contre les forces du régime. La prétendue rébellion « modérée » sait parfaitement qu’en se démarquant de ces groupes cela n’entraînera pas la fin des combats et que cela serait la démonstration qu’elle n’est pas comme elle le prétend : la force dominante dans le camp des antirégime. C’est pour lui éviter d’apparaître pour ce qu’elle est, un montage qui n’a de consistance que par le tapage médiatique opéré en sa faveur, que son parrain américain accepte d’être humilié par elle et dans l’impuissance de la contraindre à réviser son comportement et ses revendications.

    • @Loutre,
      Moi je ne sais pas comment on peut afficher des jugements sans appel sur les parties en présence en Syrie sans garantir des séjours longs sur place et citer des contacts crédibles. Kharroubi Habib (journaliste au Quotidien d’Oran) est Algérien. Il a été combien de temps sur place ?

      Je n’ai aucun doute que les américains peuvent financer n’importe qui en fonction de leur intérêt à très court terme, mais cela n’indique pas que tous les opposants armés à Assad méritent le mépris et l’insulte.

      Dans une telle guerre si longue, de bombardements massifs, je pense qu’il n’y a plus la place pour la mansuétude, de quelque côté qu’on se place. Mais a-t-on le droit de juger que ceux qui s’opposent à Assad sont tous à dénigrer ?

      Je crains que ce genre de jugement ne soit autant généré par la propagande russe, que la désignation des « rebelles » au Yémen l’est par la propagande américaine.