/b32f332b1260c347102cf672259c62a1.jpg

  • Les multiples visages de Shimon Pérès
    Orient XXI > Magazine > Dominique Vidal > 28 septembre 2016
    http://orientxxi.info/magazine/les-multiples-visages-de-shimon-peres,1497

    Shimon Pérès est mort mercredi 28 septembre 2016. Retour sur soixante années de la carrière politique contrastée de celui qui fut à la fois l’artisan de « l’ambiguïté délibérée » du nucléaire israélien, l’un des acteurs de la politique de colonisation, des accords d’Oslo comme de leur échec, et le lauréat du prix Nobel de la paix.

    • En 1996, le suicide politique de Shimon Pérès, par Dominique Vidal
      http://www.monde-diplomatique.fr/1997/05/VIDAL/4367 #st
      (…) Tout commence le 5 janvier 1996. Alors que le mouvement islamiste Hamas observait, depuis août 1995, une trêve des attentats, son « ingénieur », Yehia Ayache, est assassiné par les services secrets israéliens. Saura-t-on jamais pourquoi le premier ministre a donné son feu vert à cette opération, qui sonnera le glas de sa carrière politique ? Quoi qu’il en soit, la riposte ne tarde pas : en février-mars 1996, trois odieux attentats, à Jérusalem, Tel-Aviv et Ashkelon, tuent plusieurs dizaines de civils et déstabilisent l’électorat. Israël répond en décrétant le blocus des Territoires autonomes.

      Les répercussions de l’assassinat de Yehia Ayache ne vont pas s’arrêter là. Solidaire du mouvement Hamas, qui est pris en étau entre la répression israélienne et celle de l’Autorité palestinienne, le Hezbollah libanais, ripostant à des bombardements israéliens, déclenche des tirs de roquettes sur le nord de l’Etat juif. Franchissant un nouveau pas, M. Shimon Pérès autorise l’armée à bombarder le pays du cèdre. Une semaine avant le cessez-le-feu, l’opération baptisée « Raisins de la colère » culminera, le 18 avril, avec le tir d’obus israélien sur un camp des Nations unies, à Cana : plus de cent réfugiés civils y sont tués.

      Pour la majorité des Israéliens, y compris bon nombre de partisans de la paix, c’en est trop. Dans cette atmosphère de terrorisme et de guerre, M. Benyamin Nétanyahou a beau jeu de promettre « la paix dans la sécurité ». Ses compatriotes sont d’autant plus sensibles à ce chant des sirènes que le chef de file de la droite et de l’extrême droite a — provisoirement — remisé au vestiaire sa traditionnelle défense du « Grand Israël »…

      Difficile de nier que, cette fois, l’expression du suffrage universel a été largement biaisée par l’erreur tragique de M. Shimon Pérès. Celui-ci porte ainsi, au moins partiellement, la responsabilité du tournant négatif pris, depuis un an, par la situation au Proche-Orient.