• Une nouvelle unité des forces spéciales du Hezbollah aurait reçu de l’équipement russe high-tech selon une note du CF2R, s’appuyant sur un article russe repris par la presse libanaise :
    http://www.cf2r.org/fr/notes-actualite/les-forces-speciales-du-hezbollah.php

    Un site internet d’information libanais a publié une photo d’un homme masqué, le présentant comme un membre d’une unité méconnue des forces spéciales du Hezbollah. Cette unité aurait été aperçue cette semaine dans la banlieue sud de Beyrouth, à l’occasion de la fête religieuse chiite d’Achoura. L’article présente cette formation comme l’équivalent de l’unité de reconnaissance EGOZ de la brigade Golani ou des groupes SWAT américains.
    Selon une source proche du parti, cité par la presse du pays de cèdres, cette unité ferait partie des « Brigades militaires Redwan ». Anciennement appelée « Forces d’intervention », elle regroupe les soldats d’élite du Parti de Dieu. Elle a été restructurée pendant le conflit de juillet 2006 par l’ancien chef militaire du Hezbollah, Imad Mughniyeh, tué en Syrie en 2008 lors d’une opération attribuée au Mossad israélien. La brigade porte d’ailleurs l’un des noms de guerre de Mughniyeh, qui se faisait appeler - entre autres - Hajj Redwan. [...]
    Une unité équipée par la Russie
    Les hommes armés et masqués apparus lors du dernier discours de Nasrallah ont attiré l’attention des observateurs sur leur matériel, notamment un casque équipé de lunettes électroniques. La raison de leur apparition pourrait être un message adressé aux adversaires du Parti pour montrer sa capacité opérationnelle et surtout ses moyens techniques.
    A la suite de cette démonstration, plusieurs journaux libanais ont fait état d’un accord secret entre le Parti de Dieu et l’industrie de l’armement russe portant sur la livraison de 500 casques avec lunettes électroniques que certains membres de l’unité de protection de Nasrallah portaient. La particularité de ces casques serait leur capacité à détecter des explosifs dans leur champ de vision. Le montant de cette transaction n’a pas été communiqué par la Pravda, le journal russe qui a révélé l’information, reprise par la presse libanaise. Mais la presse libanaise a désigné Wafiq Safa comme le responsable de cette transaction.

  • « Arabesque américaine » : Printemps Arabe ou révolutions colorées fomentées par les USA ? — Ahmed BENSAADA
    http://www.legrandsoir.info/arabesque-americaine-printemps-arabe-ou-revolutions-colorees-fomentees

    Souvent évoqué, parfois décrié, mais rarement analysé, le rôle des États Unis dans les révoltes de la rue arabe fait enfin l’objet d’un travail sérieux, rigoureux et fort bien documenté. Arabesque américaine* est l’ouvrage d’Ahmed Bensâada, un chercheur algérien établi à Montréal.

    Dès les premières lignes, l’auteur annonce la couleur « une chose est évidente : le mode opératoire de ces révoltes a toutes les caractéristiques des révolutions colorées qui ont secoué les pays de l’Est dans les années 2000. Comme il est de notoriété publique que ces révolutions ont été structurées, formées et financées par des organismes américains, il serait logique de conclure qu’il y a présence d’une main américaine derrière ces révoltes de la rue arabe ». Tous les faits et les arguments présentés sont vérifiables, selon l’auteur, par simple consultation des références mentionnées.

  • À lire. Ce rapport, Syrie : une libanisation fabriquée, circule semble-t-il beaucoup dans les cercles français qui se piquent de renseignement, de diplomatie et de défense nationale.
    http://www.cf2r.org/fr/rapports-de-recherche/syrie-une-libanisation-fabriquee.php

    Le rapport (format PDF) :
    http://www.cf2r.org/images/stories/RR/rr11-syrie-une-libanisation-fabriquee.pdf

    Organisée à l’initiative du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R1) et du Centre international de recherche et d’études sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (CIRET–AVT2), une délégation internationale d’experts s’est rendue en Syrie du 3 au 10 décembre 2011, afin d’évaluer la situation syrienne en toute indépendance et neutralité et de rencontrer les protagonistes de cette crise qui dure depuis neuf mois. Elle a complété sa mission d’évaluation par des rencontres avec divers représentants de l’opposition syrienne à l’étranger, ainsi qu’avec de nombreux experts européens des questions proche–orientales.

    La délégation comprenait les personnalités suivantes :
    Mme Saïda Benhabylès (Algérie), ancienne ministre de la Solidarité, ancien Sénateur, membre fondateur du CIRET–AVT, Prix des Nations Unies pour la société civile ;
    Richard Labévière (France), consultant international et écrivain spécialiste des Proche et Moyen–Orient, ancien rédacteur en chef à Radio France internationale (RFI), de Défense (revue de L’Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) et membre fondateur du CIRET–AVT ;
    Eric Denécé (France), directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R).

    Mme Anne–Marie Lizin (Belgique) a également participé à la préparation et à la rédaction de ce rapport, bien que n’ayant pu se rendre en Syrie avec les autres membres de la délégation pour des raisons d’emploi du temps.

    On lit notamment cette première conclusion très intéressante :

    Cette « libanisation » est fabriquée par trois groupes d’acteurs principaux :
    – le régime syrien, ses unités militaires opérationnelles et ses différents services de renseignement ;
    – les responsables politiques et confessionnels dont les Frères musulmans et les chefs de groupes salafistes soutenus par les gouvernements ou des forces politiques des pays voisins : Jordanie, Liban, Turquie et, dans une moindre mesure, l’Irak ;
    – les puissances régionales et internationales impliquées dans la zone : le Qatar, l’Arabie saoudite, les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, la France.

    Les risques de confrontation confessionnelle tous azimuts, de « libanisation généralisée » et de guerre civile totale ne sont pas fatals. Mais les groupes armés ne déposeront pas les armes, engagés dans une fuite en avant qui spécule sur une intervention de la communauté internationale similaire à celle effectuée en Libye. Pour les minorités alaouites, chrétiennes, kurdes et, dans une moindre mesure, druze, la fin du régime baassiste qui verrait le départ de Bachar al-Assad provoquerait une guerre civilo-régionale lourde de conséquence, comparable à celle des Balkans avec ses 300 000 victimes.

    Tout dépendra, malgré le nombre des victimes, de la propension du président Bachar al-Assad à fédérer les forces progressistes du pays en leur concédant les ouvertures politiques et la libéralisation économique auxquelles elles aspirent. Aujourd’hui le risque est grand d’assister à une « libanisation » de la Syrie, avec à la clef, un élargissement d’une fitna généralisée entre un pôle alaouite/chiite confronté aux communautés sunnites de la région. Ce scénario catastrophe qui causerait certainement des centaines de milliers de victimes n’est toutefois pas fatal.