Jadaliyya

http://www.jadaliyya.com

  • New Texts Out Now : Jean-Claude David et Thierry Boissiere, Alep et ses territoires. Fabrique et politique d’une ville (1868-2011)
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/20332/new-texts-out-now_jean-claude-david-et-thierry-boi

    Cet ouvrage n’est pas une monographie d’Alep. Il ne prétend pas non plus serrer de près des questions d’actualité des années 2010-2011 qui auraient pu conduire à pressentir la guerre actuelle. Cependant, il met en évidence parallèlement le fonctionnement ordinaire de la ville et un faisceau de dysfonctionnements ou simplement de problèmes, politiques, économiques, sociaux, qui en se complexifiant actuellement de façon inextricable s’avèrent encore plus difficiles ou impossibles à résoudre, sans doute parce qu’ils découlent du mode de formation d’un État-nation difficilement viable. Disons que le « patrimoine génétique » d’Alep, comme celui des autres villes de Syrie, ainsi que du pays tout entier et de la région du Moyen-Orient, héritages des constructions coloniales, est saturé de caractères invalidants et porteur de pathologies graves. Ce livre n’entre pas essentiellement en discussion avec des travaux scientifiques, universitaires, antérieurs sur Alep, qui sont plutôt historiques. Les travaux de géographes ou d’anthropologues sur les villes syriennes concernent aussi plutôt le passé plus ou moins récent et sont loin de s’ouvrir sur un éventail aussi large de questions. Ce livre tente de rassembler le maximum de données, souvent nouvelles, permettant de mieux comprendre les processus de construction du pays, à travers les avatars de l’entité alépine dans ses relations avec des territoires instables, avec le pouvoir et avec la capitale nationale, Damas, et enfin dans une très ancienne tradition nostalgique d’autonomie et de pouvoirs locaux ou régionaux héritage des vieilles cités-états. Ouvrage collectif rassemblant vingt-deux articles, un prologue, une introduction, et une tentative de conclusion, notre livre a demandé un travail considérable d’organisation de la matière rassemblée, pour en faire une argumentation cohérente. Le plan choisi conduit le lecteur depuis l’interrogation sur le territoire et les liens de la ville avec son espace souvent virtuel jusqu’à une vue sur le patrimoine et des questions sur l’identité, en passant par la présentation de la forme urbaine, de l’urbanisme, des questions liées à l’habitat informel et à la pression démographique, du rapport avec le pouvoir, puis des activités économiques qui fut l’un des facteurs essentiels de sa mise en dépendance par le pouvoir et finalement de son soulèvement.

    #Alep #Syrie #urbanisme

  • Soma, Ermenek, Yirca: Can Anti-Coal Activists Defend Coal Miners and Olive Farmers?
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/20304/soma-ermenek-yirca_can-anti-coal-activists-defend-

    Reflecting on the notion of “system change, not climate change,” the intertwined stories of Soma, Ermenek, and Yırca raise some key questions: What kind of a society do we want to live in? How will we produce, share, and use energy? What are we aiming to achieve with the use of energy? Are we still sticking firmly to the worn-out idea that more energy consumption equals more development, or can we rise to the challenge of imagining something new, bold, and different? Are we ready to challenge the notion of “development as economic growth” once and for all? And isn’t it time that we acknowledge that energy and climate justice in practice means “energy access for those who do not have it; justice for those who work within and are affected by the fossil fuel economy?” Isn’t it time to dismantle a fossil fuel economy that continuously produces social and environmental injustice?

  • The Politics of “Unveiling Saudi Women”: Between Postcolonial Fantasies and the Surveillance State
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/20259/the-politics-of-unveiling-saudi-women_between-post
    par Amélie Le Renard

    This essay [...] shows how the Saudi regime is currently engaged in seemingly contradictory selective practices of “unveiling” Saudi women. On the one hand, unveiling Saudi women entails publicly displaying successful, unveiled Saudi women—who the regime constructs as “exceptional women”—to the world as a communication strategy in which foreign, especially European and North American, media are often complicit. On the other hand, this unveiling is rooted in heightened state surveillance of the population, which requires the identification of Saudi citizens, a practice that is incompatible with women covering their faces.[1] Far from attempting to “liberate” women by unveiling them, as simplistic liberal understandings of veiling would have us believe, the Saudi state is actually extending its control over Saudi subjects through these selective practices of unveiling, a process in which foreign media, which often reproduce these representations of “exceptional” women, play an important part.

    #Arabie_Saoudite #voile

    • The resistance to Saudi state control over photography and filming extends far beyond the politics of self-representation. In recent years, the dissemination of images, through the use of smartphones and social media platforms, has been a key component of activism in a country where any demonstration is forbidden, as reaffirmed and demonstrated by the advent of these protest movements, both in Saudi Arabia and in neighboring countries. Videos of altercations with police and of diverse forms of protests were posted on YouTube and circulated widely, especially those of the largest demonstrations in the Eastern Province, attended by both men and women, and which were violently suppressed. These videos suggest how the ability to recognize or be recognized, to maintain anonymity and to undermine it—for both state actors and citizens—is complexly situated within relations of power.

      #clichés_arabes

  • زوجة الغامدي مع مكياج خفيف ونظارة سوداء تثير ضجة واسعة في السعودية والمفتي يطالبه بالتوبة
    http://www.raialyoum.com/?p=192625

    Décodons à fond ! Cette image montre bien plus qu’un sympathique (?) couple saoudien. Il s’agit d’un religieux bien en chair(e) et en cour, et, fait incroyable, il montre sa femme à la télé (MBC), visage à poil légèrement maquillé ! C’est le signe, analyse gravement (mais sérieusement aussi) ABA, éditorialiste du Rai al-yom, que les médias des pétrolarques cherchent des solutions pour relifter leur wahhabisme trop rigoureux.

    Le pire, c’est que ça se tient comme analyse ! (Mais je doute que ça suffise...)

    #clichés_arabes

  • New Texts Out Now : Elisabeth Longuenesse et Cyril Roussel, Developper en Syrie. Retour sur une experience historique
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/19921/new-texts-out-now_elisabeth-longuenesse-et-cyril-r

    Des politiques de modernisation des années 1950, des grands projets d’aménagement et d’irrigation, initiés dès l’époque mandataire, puis associés à la réforme agraire, et qui ont pris leur plus grand ampleur dans les années 1960 et 1970, aux conséquences de la redistribution des terres par la dite réforme agraire, puis, paradoxalement, après 2005, par ce qui a été qualifié de « contre réforme agraire », les transformations de l’agriculture et des rapports sociaux dans les campagnes apparaissent au cœur des mutations sociales de la Syrie contemporaine.

    Le « développement » agricole, qui était au cœur du projet de développement baassiste, a en effet pris deux formes : la redistribution des terres et les grands projets d’irrigation. Il avait aussi une forte dimension sociale, qui a entrainé un morcellement extrême de la propriété foncière. Il en est résulté deux paradoxes : le premier est que l’objectif d’autosuffisance, grâce à l’irrigation et aux grands travaux, ne sera finalement atteint que par la multiplication des forages illégaux, donc via l’initiative privée, au prix d’une destruction accélérée de l’environnement et de l’épuisement des ressources ; le second est que la contre-réforme des années 2000 a eu un double effet contradictoire mais complémentaire, de morcellement accru de la propriété, et de développement des grandes exploitations, provoquant dans les deux cas exode rural et paupérisation. On a beaucoup dit, à juste titre, que la crise de la seconde moitié des années 2000, qui résulta de la conjugaison de facteurs climatiques et socio-économiques, avait été un facteur sous-jacent déterminant du soulèvement syrien. C’est en effet largement dans les populations des petites villes et des banlieues de Damas et d’Alep, dont la population avait grossi trop vite suite à l’afflux de population chassées par la crise du monde rural, que se sont produites les premières manifestations.

  • Le Père Lebret, chroniqueur de l’Etat libanais en construction
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/20085/le-p%C3%A8re-lebret-chroniqueur-de-l%E2%80%99etat-libanais-en-cn

    Fortement inspiré par la doctrine sociale de l’Eglise, l’homme est aussi une personnalité française marquante de l’histoire libanaise sous la présidence de Fouad Chéhab (1959-1964). Un centre international porte son nom aujourd’hui. Conseiller privilégié du chef de l’Etat et inspirateur d’une politique inédite de planification et de développement, l’homme et ses équipes ont laissé une trace durable dans l’histoire économique et sociale du Liban d’avant la guerre civile. Un effort considérable de rationalisation des structures étatiques et de cartographie fine du territoire a été entrepris à cette époque. Des deux missions que le dominicain (par ailleurs directeur de laboratoire au Centre national de la recherche scientifique-CNRS- depuis 1961) dirigea, fut conservé un volume d’archives considérables aujourd’hui entreposées en France, consultables sur autorisation. Le fonds Lebret a alimenté ces dernières années des travaux de géographes et d’historiens [...]

    Relativement méconnu par les nouvelles générations libanaises malgré le retentissement important de ses conférences publiques au début des années soixante (dont Le Liban au tournant, 1964), le père Lebret revient dans l’actualité en 2014 avec la parution aux éditions Geuthner de son journal intégral au Liban et au Moyen-Orient.

    #Liban #Lebret

  • New Texts Out Now: Rula Jurdi Abisaab and Malek Abisaab, The Shi‘ites of Lebanon: Modernism, Communism, and Hizbullah’s Islamists
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/20023/new-texts-out-now_rula-jurdi-abisaab-and-malek-abi

    Simultaneously, a field study by a group of Syrian and foreign researchers addressed truce and reconciliation processes that either succeeded or failed, as well as the prospects and conditions of the settlements. Although the study, issued by the Madani Foundation, relies on opposition sources and lacks an accurate documentation when compared with the surveys by the International Crisis Group, it has enumerated the most important obstacles that hampered the settlements in Syria.

    The almost 60-page study said that the most important obstacles to settlements in Syria are “the regional intervention, the presence of fighters from other areas, the absence of independent reliable mediation and independent control, the presence of pro-[regime] paramilitary factions, as well as military tactics (as a temporary situation that requires the presence of a truce and that ends as [the truce] ends) and finally a growing economy of war,” which is considered by government officials as one of the main problems that hinder the achievement of reconciliation at a broad level.

  • Migration, Fisheries, and the Supremacy of European Interests in Mauritania

    Un excellent article, résumé dans sa conclusion (en gras), mais qui mérite d’être lu en entier. Très intéressant notamment dans sa dimension histoire récente et son analyse du tournant de 2006 qui a, sous contrainte de l’UE, refaçonné les façons dont « l’immigration » était vécue, administrée et perçue en Mauritanie, en particulier dans les zones de pêche.

    A breakdown recently occurred in negotiations between the European Union (EU) and Mauritania over a new fisheries protocol; the protocol is a cornerstone of relations between the two, albeit a contentious one. The previous partnership agreement (expiring at the end of 2014) contained somewhat progressive measures, thanks to the lobbying efforts of local fishermen and activists. However, these measures may now be at risk of reversal due to the breakdown in recent negotiations. Having been the most vocal opponent of the equitable steps contained within the previous agreement, Spain has once again voiced its discontent following the latest collapse in negotiations, alleging discrimination against the Spanish fleet.


    http://www.jadaliyya.com/pages/index/20024/migration-fisheries-and-the-supremacy-of-european-
    #Mauritanie #migration #pêche

  • New Texts Out Now : Rula Jurdi Abisaab and Malek Abisaab, The Shi‘ites of Lebanon : Modernism, Communism, and Hizbullah’s Islamists
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/20023/new-texts-out-now_rula-jurdi-abisaab-and-malek-abi

    A propos d’un livre qui vient de sortir :
    Rula Jurdi Abisaab and Malek Abisaab, The Shi‘ites of Lebanon : Modernism, Communism, and Hizbullah’s Islamists. Syracuse : Syracuse University Press, 2014.

  • New Texts Out Now: Rula Jurdi Abisaab and Malek Abisaab, The Shi‘ites of Lebanon: Modernism, Communism, and Hizbullah’s Islamists
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/20023/new-texts-out-now_rula-jurdi-abisaab-and-malek-abi

    This book invites scholars to rethink, first of all, the separations and the contrasts that we draw between religious movements and secular ideas. We cannot give the secular and the secularists generic descriptions or assign them peripheral roles in shaping the public and private worlds of the Lebanese. This study hopes to open a new space for studies that stress the pervasiveness of particular secular ideas and processes in Lebanese society and their complex interface with sectarianism and religion.

  • Debt and Obligation in Contemporary Ramallah
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/19665/debt-and-obligation-in-contemporary-ramallahn
    Entre dépendendance...

    Given low rates of pay, this can mean many years of working the equivalent of two days a week for the bank (since banks can by law deduct up to forty percent of an individual’s salary upon deposit for debt repayment).

    ... et frugalité volontaire mais invisible et politiquement signifiante :

    In Um-Asharayet, the multiple ways in which residents owe things to others creates a space of social, which is to say political, contestation—if we understand politics to be the ways in which the problems of living together are worked through and worked out. This space is dynamic and changing, but it would be wrong to assume that there is some sort of teleological end point. While Israeli and PA elites and international donor states have a very great capacity to act in this context, residents such as those in Um-Asharayet we have talked with also shape the current state of affairs by circulating ideas about the enduring and renewed importance of social ties and commitments, including their importance over financial obligations. As Waleed contends, “Social obligations are the basic obligations and financial obligations are just a means to facilitate social life.” Residents also develop or reinforce economic relations in ways that bypass banks through personal agreements with traders and building owners. We also encountered acts of personal austerity where residents refused to live a consumption-driven lifestyle. Rami told us, ‘It is not important for me to possess everything that my friend or neighbor owns. I guess satisfaction with your personal financial situation is an important aspect in the process of acclimatization. Loans provide temporary luxury.” During our research there were also multiple examples of improvisation, where residents used what was at hand—such as the urban environment—to enable social life at little to no cost (e.g. a wedding lunch in a parking garage).

    Often such ideas and practices are far less visible than adverts for the Bank of Palestine, and in some cases actively seek invisibility. Hence the potency of such acts may seem negligible in the face of the power of the PA-businessmen-donor consensus. However, as Elizabeth Povinelli (2011: 78) reminds us, “The social worlds of the impractical and disagreeable remain in durative time. They persist. But do not persist in the abstract.” Put another way, while living with debt might be seen as a sacrificial good (i.e. suffer now, benefit later) from the perspective of dominant worlds, or as a state of limbo by critical scholarly communities, those who live in such a situation are by necessity problem solvers, constantly working away at how to endure and move beyond such conditions. One of the key challenges in contemporary Ramallah is how to support and disseminate such practices of endurance and invention.

    #frugalité #résistance #aliénation #dette #banque #consommation

  • Le projet de ville-nouvelle Bio-Istanbul : Un urbanisme spéculatif, ségrégatif et durable
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/19394/le-projet-de-ville-nouvelle-bio-istanbul_un-urbanin
    par @elvan

    Ekolojik (écologique), yeşil (vert), doğal (naturel) ou akıllı (intelligente équivalent du smart anglais), tels sont les nouveaux concepts de plus en plus mis en avant par les brochures publicitaires des projets immobiliers à Istanbul. Labélisés du sceau de la « durabilité » (sürdürülebilirlik en turc), terminologie ayant signé son entrée dans le vocabulaire des politiques urbaines depuis le début des années 2000 en Turquie (Pérouse 2011), ces projets témoignent-ils pour autant des nouvelles manières de penser et de produire l’urbain dans la métropole stambouliote ? Pour répondre à cette interrogation, il nous paraît utile dans un temps introductif de contextualiser l’intégration du référentiel du développement urbain durable (DUD) dans le régime dominant de la fabrique métropolitaine. Les deux parties suivantes permettront de repérer les éventuelles évolutions ou les continuités des modes de faire et de penser la ville durable, à travers l’exemple du projet de ville-intelligente appelée Bio-Istanbul.

  • Three Travelling Plaques Become Four in Mohamed Mahmoud Street
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/18471/three-travelling-plaques-become-four-in-mohamed-ma

    Not only are the travelling plaques striking, reminding us of the constantly multiplying numbers of martyrs, but they also symbolize the dynamic making of a collective memory. The display of English translations from the holy texts of the three monotheistic religions reveals an urgent desire to communicate universally about martyrdom, mourning, and perhaps about incomplete revolutions. Today, the pessimists argue that the martyrs, massacres and dramatic confrontations of the past three years have been forgotten, and that the deep state remains untouched. Yet as Mohamed Mahmoud Street’s stories show, Egypt has witnessed a palpable qualitative transformation in the public sphere and culture since 2011. It may be fragile, and hosts paradoxes and contradictions at times, but it continues its resistance.

    Mona Abaza sur la rue Mohamed Mahmoud. Moins sur les inévitables graffitis que sur les pratiques de commémoration et la vie qu’abrite cette galerie à ciel ouvert au sein d’un Caire où l’ordre, al amn et al istiqrar, les deux mots magiques de l’Etat militaire sont bien en place. La rue MM est bizarrement un reliquat « révolutionnaire » autorisé dans tout ça. Musée (ou cimetière diraient nos amis futuristes) d’une révolution qui a mal vieilli.

  • [Info-Palestine.eu] - Dans la propagande israélienne, les hommes de Gaza sont-ils encore vus comme des victimes ? - par Maya Mikdashi
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article14907

    Le meurtre de femmes et d’enfants est horrible, cependant, dans la répétition de ces faits dérangeants, il manque quelque chose : le deuil de l’opinion publique pour les hommes palestiniens assassinés par la machine de guerre israélienne.

    En 1990, Cynthia Enloe (3) a inventé le concept « femmesetenfants » afin de réfléchir à la mise en place d’une rhétorique sexuée [genrée] pour justifier la guerre du Golfe. Aujourd’hui, nous devons être conscient-e-s de la façon dont le cliché « femmesetenfants » est véhiculé au sujet de Gaza et plus largement de la Palestine.

    Il accomplit plusieurs exploits rhétoriques, dont deux principaux : d’un côté, le regroupement des femmes et des enfants au sein d’une même catégorie indistincte, regroupé-es par « similitude » de genre et de sexe ; de l’autre, la reproduction du corps de l’homme palestinien (et plus généralement de celui de l’homme arabe) comme toujours dangereux. Ainsi le statut des hommes palestiniens (une désignation qui inclut les garçons âgés de 15 ans et plus, et parfois aussi jeunes que 13 ans) comme « civils » est toujours perçu comme douteux.

    Cette manière de genrer la guerre d’Israël sur Gaza est proche de la rhétorique de la « Guerre contre le terrorisme », et comme Laleh Khalili l’a remarquablement démontré (4), proche de la stratégie contre-insurrectionnelle et du « war-making » plus globalement. Dans ce cadre, le meurtre de femmes, de filles, de pré-adolescents et de jeunes garçons est à relever tandis que les adolescents et les hommes sont présumés coupables de ce qu’ils auraient pu faire si on les avait laissés en vie. De plus, ces adolescents et hommes sont potentiellement dangereux non seulement pour les soldats qui occupent leur pays mais aussi pour les « femmesetenfants » qui sont les réel-le-s civils. Les jeunes garçons après tout peuvent grandir pour devenir de violents extrémistes. En tuant le corps, on désamorce ce potentiel.

    Ainsi avec cette logique, la critique de la guerre d’Israël sur Gaza se voit répondre, sur un ton très sérieux, des allégations sur le « sort » des femmes et des homosexuel-le-s « sous » le Hamas. Récemment, un porte-parole d’Israël a répondu à Noura Erakat, qui condamnait la violation par Israël des droits universels de l’être humain, en partageant cette pépite de sagesse : « Le Hamas, ils n’autoriseraient pas une jeune femme progressiste laïque à exprimer ses opinions tel que vous le faites, m’dame. Il ne permettrait pas à mes amis gays d’exprimer leur sexualité librement ». Cette allégation vise à mobiliser la rhétorique genrée de la « Guerre contre le terrorisme », rhétorique qui joue sur les registres émotionnels du progressisme états-unien en dévoyant le féminisme et les droits des LGBTQ [Lesbiennes, Gais, Bisexuelles, Trans’, Queers].

    Ce même dévoiement permet à l’islamophobie et à la guerre d’être promues comme un bien populaire et international – après tout, c’est bien « nous » qui défendons les personnes sans défense des ravages des hommes arabes et musulmans (5). Laleh Khalili a nommé ceci « l’usage d’une narration genrée pour distinguer ceux et celles qui doivent être protégé-e-s de ceux que l’on doit craindre et détruire ». Ce discours est si efficace qu’il n’a pas besoin de s’appuyer sur les faits : il les outrepasse.

    ...

    Le grand nombre de « femmesetenfants » mort-e-s suffit à mobiliser le président des Etats-Unis et les Nations Unies à faire des déclarations dans lesquelles la violence est « condamnée » - mais le meurtre, l’emprisonnement, la mutilation des hommes et garçons palestiniens en temps de guerre et de cessez-le-feu restent tus.

    http://www.jadaliyya.com/pages/index/18644/can-palestinian-menbe-%20victimsgendering-israels-w

    #Palestine

  • Université / Gaza :

    La Critical Ethnic Studies Association soutient le boycott universitaire
    USACBI, le 18 juillet 2014
    http://www.usacbi.org/2014/07/critical-ethnic-studies-association-passes-bds-resolution-supporting-academi

    La African Literature Association également :
    http://africanlit.org/about-the-ala/ala-resolutions-and-executive-letters

    La communauté internationale doit mettre fin à la punition collective de la
    population civile de la bande de Gaza par Israël
    300 juristes internationaux, le 28 juillet 2014
    http://fondation-frantzfanon.com/IMG/pdf/op._jur._gaza_french-1-8-2014-1.pdf

    Des étudiants de la San Diego University se mobilisent contre le massacre à Gaza
    Le 28 juillet 2014
    http://www.thecollegefix.com/post/18582

    Les étudiants salariés de l’université de Californie soutiennent la Palestine
    Le 31 juillet 2014
    http://www.aurdip.fr/Les-etudiants-salaries-de-l.html

    Près de 1000 historiens écrivent une lettre au président Obama et aux membres du congrès américain pour demander des pressions américaines et la suspension de l’aide militaire
    Le 31 juillet 2014
    http://www.historiansagainstwar.org/gazapetition.html

    Lettre ouverte à David Cameron de Medical Aid for Palestinians
    Juillet 2014
    http://www.map-uk.org/campaign-with-us/gaza-crisis-an-open-letter-to-david-cameron

    Près de 100 chercheurs et membres du International Institute of Social Studies (ISS) de la Haye rejoignent la campagne BDS contre israel
    Le 31 juillet 2014
    http://www.iss.nl/fileadmin/ASSETS/iss/Documents/News___events_docs/Gaza_OpenLetter_NL_govt_July2014.pdf

    Israël viole à Gaza pratiquement tous les aspects du droit international
    150 avocats, juristes et universitaires belges, DeMorgen.be, le 1er août 2014
    http://www.aurdip.fr/Israel-viole-a-Gaza-pratiquement.html

    Chuck D, Jonathan Demme, Gloria Steinem, Wallace Shawn, Tony Kushner, Mira Nair, Roger Waters, Brian Eno, Eve Ensler, Angela Davis, Ken Loach, Naomi Klein, Emily Jacir, Annemarie Jacir, Remi Kanazi, Cherien Dabis, DAM, Udi Aloni, Desmond Tutu, Rigoberta Menchu, Jody Williams, Adolfo Pérez Esquivel et d’autres Célébrités, Artistes, Militants et Prix Nobel de la Paix S’élèvent pour Défendre les Droits des Palestiniens dans une Nouvelle Vidéo
    Freedom for Palestine, le 2 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Gloria-Steinem-Chuck-D-Jonathan.html

    Appel urgent de l’Institut des Études sur les Femmes, Université de Birzeit
    Institut des Études sur les Femmes, Université de Birzeit, le 4 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Appel-urgent-de-l-Institut-des.html

    La Palestine comme métaphore
    Une quarantaine d’artistes, militants, étudiants, intellectuels et universitaires dont Rocé, Philipe Caubère, Serge Teyssot-Gay, Nacera Guénif, Nadir Dendoune ou Sonia Dayan Herzbrun, Médiapart, le 5 août 2014
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/050814/la-palestine-comme-metaphore

    Les universités israéliennes profondément impliquées dans le massacre de Gaza
    PACBI, le 5 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Les-universite-israeliennes.html

    Israel bombarde l’Université islamique et des écoles à Gaza
    PACBI, le 6 aout 2014
    http://pacbi.org/etemplate.php?id=2532

    Plus de 100 professeurs, chercheurs, bibliothécaires et archivistes du monde entier, spécialistes du Moyen-Orient, appellent au boycott des institutions universitaires israéliennes
    Jadaliyya Reports, le 6 août 2014
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/18811/over-100-middle-east-scholars-and-librarians-call-

    Lettre ouverte de 180 universitaires néerlandais, le 6 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Lettre-ouverte-Gaza-Universitaires.html

    1200 professeurs et chercheurs espagnols demandent la rupture des relations universitaires avec israël, le 6 août 2014
    http://boicotisrael.net/bds/1200-professors-researchers-academic-bds

    « National Union of Students », un syndicat britannique qui représente 7 millions d’étudiants, condamne Israël et appelle au boycott
    Asa Winstanley, Electronic Intifada, le 7 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Une-organisation-etudiante.html

    L’université d’Illinois licencie le professeur Steven Salaita à cause de ses tweets sur le massacre de Gaza
    Ali Abunimah, Electronic Intifada, le 8 août 2014
    http://www.aurdip.fr/L-universite-d-Illinois-licencie.html

    Lettre de l’AURDIP et BRICUP à la Chancelière de l’Université de l’Illinois suite à l’annulation d’une position universitaire pour le Dr. Steven Salaita
    AURDIP & BRICUP, le 9 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Lettre-de-l-AURDIP-et-BRICUP-a-la.html

  • Démontage de cinq « éléments de langage » israéliens (traduction d’un article de « The Nation »)
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/18758/cinq-points-de-discussion-isra%C3%A9liens-sur-gaza_d%C3%A9my

    Israël met en avant que ses guerres actuelles et passées contre la population palestinienne de Gaza sont une réponse aux tirs de roquette. Une preuve empirique de 2008, 2012 et 2014 réfute cette allégation. D’abord, selon le ministère des Affaires étrangères d’Israël, la plus grande réduction des tirs de roquette a été obtenue par la voie diplomatique et non par des moyens militaires. Ce graphique (http://blog.thejerusalemfund.org/2014/07/gaza-cease-fire-dynamics-explained-what.html) démontre la corrélation entre les attaques militaires d’Israël sur la bande de Gaza et l’activité militante du Hamas. Les tirs de roquettes du Hamas augmentent en réaction aux attaques militaires israéliennes et décroissent en corrélation directe avec elles. Les cessez-le-feu ont apporté la sécurité la plus grande à la région.

    Pendant les quatre mois du cessez-le-feu sous négociation égyptienne en 2008, les militants palestiniens ont ramené le nombre de tirs de roquettes à zéro, ou à un seul chiffre, dans la bande de Gaza. En dépit de cette sécurité et de ce calme relatifs, Israël a brisé le cessez-le-feu pour se lancer dans cette bien connue offensive aérienne et terrestre qui a tué 1400 Palestiniens en vingt-deux jours. En novembre 2012, l’assassinat extrajudiciaire par Israël du responsable de la branche militaire du Hamas à Gaza, Ahmed Jabari, alors même que celui-ci était chargé d’examiner les conditions pour une solution diplomatique, a brisé une fois encore le cessez-le-feu et précipité l’offensive aérienne de huit jours qui a tué 132 Palestiniens.

    Immédiatement avant la plus récente des opérations d’Israël, les attaques de roquettes et de mortier du Hamas ne menaçaient pas Israël. Israël a délibérément provoqué cette guerre avec le Hamas. Sans fournir la moindre parcelle de preuve, il a accusé la faction politique de l’enlèvement et du meurtre de trois colons près d’Hébron. Quatre semaines et plus de 700 vies plus tard, Israël n’a toujours pas apporté la moindre preuve démontrant l’implication du Hamas. Durant les dix jours de l’opération Gardien de nos frères en Cisjordanie, Israël a arrêté environ 800 Palestiniens, sans inculpation ni jugement, il a tué neuf civils et pillé près de 1300 bâtiments résidentiels, commerciaux et publics. Son opération militaire a ciblé les membres du Hamas qui avaient été libérés lors de l’échange de prisonniers avec Gilat Shalit, en 2011. Ce sont ces provocations israéliennes qui ont précipité les tirs de roquettes, lesquels selon Israël ne lui auraient laissé d’autre choix que cette opération militaire épouvantable.

    #Israël #Palestine #Gaza

  • Mohamed Bouazizi, l’ouvrier agricole : Relire la « révolution » depuis les campagnes tunisiennes
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/18630/mohamed-bouazizi-louvrier-agricole_-relire-la-%C2%AB-r%C3%A9

    Comment expliquer ces silences narratifs, alors que certains travaux biographiques ont évoqué le passé rural et agricole de Mohamed Bouazizi [2] ? Pourquoi certaines catégories d’appartenance ont-elles été supprimées (ouvrier agricole, habitant d’une région à dominante rurale, militant contre une dépossession foncière) là où d’autres semblent avoir été créées (chômeur, diplômé, giflé) ?