• « It’s not a game, for God’s sake! | «PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2016/10/21/its-not-a-game-for-gods-sake

    Tout est un #jeu. Tout n’est qu’un jeu. Tout est un sport. Tout est un #marché. Tout est cool. Tout est fun.

    L’#économie n’est qu’un jeu. Le #travail n’est qu’un jeu. La vie n’est qu’un jeu. C’est cool, non ?

    Il y a une très belle page Wikipedia sur le néologisme anglais « gamification » , mot que j’abhorre depuis longtemps. J’attends

    #Gamification is the application of game-design elements and game principles in non-game contexts. Gamification commonly employs game design elements which are used in so called non-game contexts in attempts to improve user engagement, organizational productivity, flow, learning, crowdsourcing, employee recruitment and evaluation, ease of use and usefulness of systems, physical exercise, traffic violations, and voter apathy, among others.

    J’ignorais qu’on dit « ludification » en français. Et je découvre que « disneyfication » existe aussi pour Wikipedia. On progresse.

    La #ludification, couramment désignée par l’anglicisme gamification, est le transfert des mécanismes du jeu dans d’autres domaines, en particulier des sites web, des situations d’apprentissage, des situations de travail ou des réseaux sociaux. Son objet est d’augmenter l’#acceptabilité et l’usage de ces applications en s’appuyant sur la prédisposition humaine au jeu.

    Le mot important est « acceptabilité ». L’idée du jeu permet de rendre acceptable quantités d’inacceptables.

    Je me souviens de cette perle d’étudiant en école de commerce, déjà citée dans ce blog il y a bien longtemps :

    L’Europe, je la vois comme un grand terrain de jeu. Ce sont plus d’employeurs potentiels, plus de possibilités de travailler dans le domaine qui me plaît. Et avec mon profil, je ne me sens pas menacé par la concurrence d’autres travailleurs moins chers.

    Ce n’est pas un jeu. Ce n’est pas un terrain de jeu ! It’s not a game, for God’s sake !

    Ou plutôt, c’est un jeu, oui, mais pour l’élite qui ne risque rien, qui n’a rien à perdre, qui ne perd jamais. « Ah Dieu ! que la #guerre économique est jolie ! » est le titre d’un livre de Philippe Labarde et Bernard Maris, contemporain des X-Files, en 1998, un livre que je n’ai jamais eu l’occasion de lire, mais dont je soupçonne qu’il n’a pas pris une ride.

  • Le mépris des gagnants | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2016/10/18/le-mepris-des-gagnants

    Hillary Clinton va gagner, et les « gagnants » seront toujours plus opulents, et les « perdants » seront toujours plus nombreux et toujours plus livrés à eux-mêmes. Et individuellement, au quotidien, tous les jours, ils continueront à s’entendre dire : Vous êtes inutiles ! Vous êtes obsolètes ! Vous êtes inadaptés ! Vous n’êtes pas assez flexibles ! Vous êtes trop chers ! Vous êtes inemployables ! Il n’y a rien pour vous ! Il n’y a plus de place pour vous ! Vous n’avez pas honte d’exister ? Salauds de pauvres !

  • Spotify, ses #algorithmes et la courbure du monde | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2016/10/11/spotify-ses-algorithmes-et-la-courbure-du-monde

    Soyons clairs : Spotify n’est qu’un exemple. Deezer, YouTube, Apple Music et autres confrères, sont probablement aussi excellents pour faire des suggestions, à quiconque accepte de les laisser surveiller ce qu’elle ou il écoute mois après mois. Les machins algorithmiques deviennent année après année de plus en plus efficaces à cerner des goûts, des sensibilités, des personnalités, en exploitant des volumes suffisamment élevés de données (Big Data pour les intimes).

    Le principe de base de tous ces machins, c’est « More of the same » : « Plus de la même chose ». Depuis les débuts de ce blog, c’est-à-dire presque quatre ans, j’ai plusieurs fois argumenté que le risque de base de tous ces machins, c’est de nous faire « tourner en rond » . More of the same. On tourne en rond. Even more of the same. On tourne en rond. Always more of the same. Never escape. Pas de sortie. The Matrix has you.

    Le constat est de plus en plus partagé : tous ces machins nous enferment dans ce que nous sommes, segmentent les sociétés, compartimentalisent selon les opinions, isolent, empêchent toute exposition à l’autre, à l’imprévu, à l’inattendu, à l’imprudence. Facebook enferme les supporters de Trump avec les supporters de Trump, les supporters de Clinton avec les supporters de Clinton, les amateurs de chats avec les amateurs de chats, les amateurs de chiens avec les amateurs de chiens, etc. More of the same. More of the same.

    Et pourtant, tous les lundis matin, je vérifie que mon engin du diable (mon iPhone, pour les intimes) a bien téléchargé les « Découvertes de la semaine » de Spotify.

    • Bulle de filtres — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Bulle_de_filtres

      La bulle de filtres (anglais : filter bubble) est un concept développé par le militant d’Internet Eli Pariser. Il désigne l’état dans lequel se trouve un internaute lorsque les informations auxquelles il accède sur Internet sont le résultat d’une personnalisation mise en place à son insu. À partir des différentes données collectées sur l’internaute, des algorithmes vont silencieusement sélectionner les contenus qui seront visibles ou non par lui. Le terme de « bulle de filtres » renvoie à l’isolement produit par ce mécanisme : chaque internaute accède à une version différente du web, il reste dans une « bulle » unique et optimisée pour lui.

      #bulle #bulle_de_filtres #filter_bubble #Eli_Pariser #tourner_en_rond

    • Et pourtant, tous les lundis matin, je vérifie que mon engin du diable (mon iPhone, pour les intimes) a bien téléchargé les « Découvertes de la semaine » de Spotify.

      Ouais bah à un moment donné, faut arrêter les conneries SOI-MÊME (comme tout⋅e⋅s celleux qui se mettent à partager des trucs sur les portables, le congo, etc, et qui continuent…). Et retourner sur des BLOGS de gens humains qui te font des suggestions parce qu’ils connaissent et aiment ce dont ils parlent.

    • Il faut utiliser ces fonctionnalités pour ce qu’elles sont : se laisser guider pour écouter des choses similaires à un artiste sans devoir se faire une playlist personnelle.

      Ensuite ça dépend de la fonctionnalité, il y a celle qui renvoie du contenu similaire, et d’autres qui se basent sur des similarités entre utilisateurs, qui ne renvoient pas forcément une similarité de contenu, même si ça revient souvent au même (j’imagine qu’il y a peut être un double filtre pour présenter des similarité d’utilisateurs ET de contenu, pour stimuler des ventes)

  • « … when we act, we create our own reality. | «PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2016/10/03/when-we-act-we-create-our-own-reality

    La capacité à tordre les faits, à asséner sa vérité, à imposer sa version, à s’en contenter, à ignorer incohérences et dissonances, à l’asséner aux autres, et à dominer à travers elle. Je dis « capacité », je pourrais peut-être dire savoir-faire, talent, ou art ; mais faudrait-il pas plutôt appeler ça une perversion ?

    Ca n’est pas l’apanage des maîtres de ce monde, grands ou petits. C’est partout. C’est de plus en plus partout. Certes, l’exemple vient de haut (Bush, Trump, etc), mais depuis des années, des décennies, il percole, il ruisselle, il se répand. La « théorie du ruissellement de la richesse » en économie (« trickle-down economics ») est une vaste blague ; en revanche, il y a un vrai ruissellement de l’ « art » d’inventer et d’imposer sa propre réalité. Le monde est rempli de petits Bushs et de petits Trumps.

  • Se savoir surveillé transforme | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2016/10/01/se-savoir-surveille-transforme

    La #surveillance, ce n’est pas juste l’observation. C’est l’incitation à la transformation.

    Se savoir surveillés transforme les surveillés.

    Les surveillés peuvent tenter d’échapper au système. Mais ils peuvent aussi tenter d’en tirer parti.

    Les surveillés peuvent tenter de se cacher. Mais ils peuvent aussi tenter de se déguiser. De se montrer sous un bon jour. D’améliorer les apparences. De se fabriquer une conduite de surveillés modèles — comme on parle ailleurs d’ « enfants-modèles » …

    La surveillance numérique généralisée nous invite à mettre en scène nos propres personnages. Nos personnalités humaines s’effacent, doivent s’effacer derrière les personnalités reconstituées à partir de ce que des machins informatiques savent de nous, croient savoir de nous, extrapolent de nos traces numériques.