• Efficacité douteuse pour un robot médical à 2 millions utilisé en Suisse RTS Cab 3 Octobre 2016
    http://www.rts.ch/info/suisse/8061458-efficacite-douteuse-pour-un-robot-medical-a-2-millions-utilise-en-suisse

    Un robot chirurgical coûtant 2 millions de francs pièce et présent à 28 exemplaires en Suisse serait d’une utilité très relative, selon une étude relayée lundi par le Tages-Anzeiger.

    Depuis 15 ans sur le marché, le robot Da Vinci est utilisé en Suisse pour opérer de manière moins invasive, en particulier les cancers de la prostate, indique le journal alémanique.

    Mais une étude publiée dans la revue scientifique Lancet et menée sur 308 patients opérés pour un cancer de la prostate remet en cause la supériorité du robot sur l’être humain.

    Machine pas supérieure à l’homme
    Selon l’étude de l’Université de Queensland, en Australie, 3 mois après leur traitement, les patients qui ont bénéficié du robot ne souffrent pas moins d’incontinence ou de troubles de l’érection, effets secondaires classiques.
    Tullio Sulser, directeur du département d’urologie de l’hôpital universitaire de Zurich est d’accord avec les auteurs de l’étude : « c’est le chirurgien et non la machine qui fait la différence ».

    Parmi les avantages objectifs du robot : un temps d’opération plus court d’environ 30 minutes, une durée d’hospitalisation raccourcie d’un jour à un jour et demi et une fatigue moindre pour le chirurgien.

    Un outil peu rentable
    Le Tages-Anzeiger relève que l’utilisation du robot Da Vinci est peu rentable pour les hôpitaux.

    Tulio Sulser , directeur du département d’urologie de l’hôpital universitaire de Zurich, estime que l’outil, utilisé dans 80 à 90% des cas de prostatectomie en Suisse, entraîne des surcoûts de 1500 à 3000 francs par opération.

    Une somme à charge de l’hôpital, car l’assurance de base rembourse un montant identique, quelle que soit la méthode utilisée. Mais Tulio Sulser relève que le robot est indispensable pour attirer des patients.

    http://www.rts.ch/2016/10/03/10/40/8061517.image?w=900&h=506
    Utilisé en Suisse, un robot chirurgical aurait provoqué 200 décès aux USA RTS Isabelle Ducret, Sophie Badoux 19 mars 2015
    http://www.rts.ch/info/suisse/6634000-utilise-en-suisse-un-robot-chirurgical-aurait-provoque-200-deces-aux-usa

    Le nombre d’incidents liés aux robots chirurgicaux Da Vinci a explosé aux Etats-Unis en 10 ans. En Suisse, où l’on recense 22 appareils, Swissmedic indique jeudi dans l’émission Temps Présent ne pas être inquiet.

    Selon la base de données de la Food and Drug Administration américaine (FDA), en 10 ans, plus de 200 morts ont été liés à une opération où un robot da Vinci a été utilisé. Celui-ci permet, grâce à ses quatre bras articulés, sa caméra et ses outils chirurgicaux, une intervention non-invasive de plus en plus utilisée pour opérer la prostate ou effectuer des hystérectomies. Et avec des promesses de rétablissement pour le patient incomparables à ce que peut proposer une chirurgie invasive.

    Mais récemment, le nombre d’incidents annoncés aux Etats-Unis a explosé, passant de quelque 1600 cas recensés en 2012 à plus de 6000 en 2013 et en 2014. La justice américaine est aussi saisie de 3000 plaintes actuellement. Et les cas rapportés à la FDA ne seraient que la pointe de l’iceberg, analyse le professeur de chirurgie américain Marty Makary dans Temps Présent jeudi.

    Si le robot propose une technologie révolutionnaire et suscite un grand engouement en Europe, certains points posent problème. Outre l’importance de la formation et de l’expérience des chirurgiens qui utilisent cet outil, des défaillances techniques ont été pointées du doigt par des plaignants américains. L’isolation d’un instrument pose notamment problème, un dysfonctionnement aussi annoncé en Suisse en février dernier.

    Malgré cela, Swissmedic, l’autorité fédérale en charge de la matériovigilance, n’est pas inquiète.

    Genève, capitale mondiale par tête d’habitants du Da Vinci
    En Suisse, vingt-deux robots Da Vinci sont en fonction dans les hôpitaux, dont 6 à Genève, ce qui représente la plus grande concentration au monde par rapport à sa population. L’Europe en compte un peu plus de 500, alors que les Etats-Unis où la technologie est apparue en l’an 2000 en recense quelque 1700.

    Selon Swissmedic, seule une « poignée d’incidents » annoncés par le fabricant Intuitive Surgical, dont le siège européen est à Aubonne (VD), auraient été répertoriés. Mais ces données sont strictement confidentielles et il est donc impossible d’y avoir accès.

    Swissmedic comptabilise les annonces mais ne va pas sur le terrain. « C’est le fabricant qui nous fournit un rapport, cela fonctionne sur le principe de responsabilité », poursuit Karoline Mathys de Swissmedic.

    En effet, en Europe et en Suisse, un accord de confidentialité sur la déclaration d’incidents médicaux est en vigueur. Les problèmes doivent être signalés par les utilisateurs du robot ou par la société qui commercialise l’appareil. Seules les mesures correctives proposées par la compagnie sont publiées.

    Le problème : la FDA a constaté en 2013 que la société américaine n’avait pas annoncé tous les cas d’incidents. Ce rapport, et la médiatisation des premières plaintes, ont notamment conduit à l’explosion du nombre de cas répertoriés en 2013 et 2014 aux Etats-Unis.
    Mais en Suisse, Swissmedic ne s’en alarme pas. « Il n’y a aucun indice qui montre que nous n’obtenons pas assez d’informations de la part du fabricant ou qu’il y ait un problème avec
    le Da Vinci », conclut Karoline Mathys.

    Formation et expérience du chirurgien déterminante
    Si l’outil représente toutefois sans conteste un progrès pour le monde de la chirurgie, il reste aussi très onéreux pour les hôpitaux. Sans compter son acquisition et son entretien, les coûts de formation des chirurgiens et de leurs équipes sur l’appareil sont importants.

    Et c’est d’ailleurs là le plus important. Dans une interview à la chaîne américaine Fox 5 en 2013, le chirurgien David Samadi, qui a réalisé avec succès plus de 4500 opérations de la prostate avec le Da Vinci, rappelait que « le système en lui-même n’est pas problématique » mais que ce sont la formation et l’expérience du chirurgien qui sont essentielles pour le bon déroulement d’une opération.

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