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  • Histoires françafricaines (7) : Comment l’Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 1] – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/12/histoires-francafricaines-7-comment-letat-francais-sous-sark

    Histoires françafricaines (7) : Comment l’Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 1]
    septembre 12, 2018 par salim sellami, publié dans uncategorized
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    Tout au long de cet été nous revenons sur les histoires françafricaines occultées de la mémoire collective par le magistère intellectuel, médiatique et politique français. Peu abordée par les médias, par les universitaires, par les historiens, par les politiques cette histoire de prédation (néo)coloniale se poursuit dans l’ombre pour mieux se répéter. L’amnésie cultivée par nombre de médias amenant à sa reconduction, permet aux réseaux françafricains de grenouiller en Afrique et de piller le pré-carré francophone africain. Actuellement, comme par le passé, le magistère intellectuel, médiatique et politique allèguent que les réseaux françafricains ont disparu face à la poussée de l’Américafrique, de l’Israélafrique, de la Chinafrique, de la Russafrique et de la Mafiafrique… En fait, il n’en est rien, les réseaux se transforment et s’adaptent. Ils ont maintenant le soutien renforcé de l’armée française qui par ses actions et son occupation de nombreux pays en Afrique permet aux multinationales d’obtenir de grands contrats comme en Côte d’Ivoire ou en Libye pour Total par exemple. Les interventions guerrières ont pour rôle de remplacer les dirigeants africains rétifs et d’installer des néogouverneurs plus favorables aux intérêts économiques français même si cela se fait au prix de crimes contre l’humanitlé comme au Cameroun (1956-1971), au Rwanda (1994), en Côte d’Ivoire (2011), en Libye (2011), ou en Centrafrique (2014). Ces autocrates made in France sont occultés par le magistère qui déroule tapis rouge aux despotes, aux dynasties installées par Paris dans ses anciennes colonies.

    Episodes précédents :

    [Vidéos] Histoires françafricaines (1) : le Franc CFA
    [Vidéos] Histoires françafricaines (2). Guerre et massacres français au Cameroun 1956-1971
    [Vidéos] Histoires françafricaines (3). La guerre secrète menée par De Gaulle-Foccart au Nigeria de 1967 à 1970. Biafra : plus d’un million de morts
    [Vidéos] Histoires françafricaines (4). L’Etat français sous Mitterrand a soutenu et collaboré avec un régime génocidaire au Rwanda en 1994
    [Vidéos] Histoires françafricaines (5). L’intervention de l’Etat français pour destituer le Président Laurent Gbagbo : répression et massacres de masse
    [Vidéo] Histoires françafricaines (6) : L’Affaire Boulin : Un crime d’Etat

  • Parlons (Inter) Net – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/11/parlons-inter-net-14

    Syrie : retour sur l’attaque chimique à venir.
                                                                                                              
    Certains affirment qu’il fallait s’y attendre. D’autres feignent la surprise et l’indignation. Comme à chaque avancée de l’armée syrienne (ou recul des combattants de la liberté, c’est comme vous voulez), la fameuse ligne rouge a été franchie par ceux-là mêmes qui n’ont aucun intérêt tactique ou stratégique à le faire, profitant justement de cette contradiction pour justement faire ce qu’ils n’ont aucun intérêt à faire sous couvert justement qu’ils n’ont aucun intérêt à le faire, d’où leur empressement à le faire.

    Vous suivez là, ou bien… ?

    En face, ceux qui n’ont rien à faire en Syrie disent qu’ils ont été poussés à y intervenir malgré eux par un franchissement de ligne rouge tracée par quelqu’un qui a décidé qu’elle était tracée là, et pas là. Ce qui pourrait faire soupçonner que le franchissement de la ligne serait l’oeuvre de ceux qui ont intérêt à la voir franchir plutôt que de ceux qui n’y ont aucun intérêt, permettant ainsi au régime machiavélique de Damas (et ses alliés) de retourner l’accusation contre ceux qui présentent un bilan impeccable en termes d’interventions humanitaires et de guerres propres et que l’idée même de propagande révulse.

    Vous suivez toujours ?

    Alors, une fois n’étant pas coutume, il faut saluer la ténacité déployée par les grands médias pour éviter les écueils du « vraisemblable » et se focaliser sur le « souhaitable » – présenté finalement comme une certitude.

    Théophraste R. 
    tresseur de faux lauriers et commentateur préventif                                                                                                                       https://www.legrandsoir.info

  • Je suis un animal domestique – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/10/je-suis-un-animal-domestique

    J‘ai appris à faire la vaisselle en me disant

    Que je dois pouvoir faire la vaisselle

    J’ai appris à faire la lessive en me disant

    Que je dois pouvoir faire la lessive

    J’ai appris à faire le ménage en me disant

    Que je dois pouvoir faire le ménage

    J’ai appris à faire la cuisine en me disant

    Que je dois pouvoir faire la cuisine

    J’ai appris à faire de la philosophie en me disant

    Que je dois pouvoir faire ce que personne n’a plus envie de faire.

    J’ai appris à me débrouiller toute seule en me disant

    Que je dois pouvoir me débrouiller toute seule

    Sans l’adjonction ou la bénédiction d’un tiers

    J’ai appris à rendre doux, même les jours les plus amers

    J’ai appris sur le tas un tas de choses

    En m’inventant moi-même ma propre cause

    Gouverner ma maison m’a semblé être la plus noble raison… d’être

    Être gouvernante : animal domestique et en même temps, animal politique

    Pour m’élever, j’élève mes enfants.

    Et ça me prend un peu plus que tout mon temps…

    25 heures et des poussières…

    À leur apprendre en substance qu’il n’y a qu’un seul substantif :

    La RÉSISTANCE !

    Résistance à l’ennui, résistance au mépris, résistance à l’oubli… de l’Autre.

    Le but est dans cette lutte permanente…

    Entre descendre et remonter la pente.

    Je leur apprends à apprendre par eux-mêmes ce que j’ai appris par moi-même.

    C’est une liberté qui glisse de mes mains pour se hisser dans les leurs.

    Passation de pouvoir, sans vice, ni caprice.

    C’est ce qui nous paraît être l’essence de toute existence :

    Se fixer une règle de vie et l’observer en toutes circonstances.

    Pour ma part, j’ai choisi d’écrire, de vous écrire

    Je sais, on le sait : ça ne fait pas vivre !

    Mais… ça explique pour quoi je vis

    Et ça m’empêche de mourir…

    Pour ceux qui s’interrogeaient sur ma vraie vie…

    J’espère qu’ils ne sont pas déçus…

    Parce que je viens de vous la décrire.

     https://www.lejournaldepersonne.com/2018/09/je-suis-un-animal-domestique

  • Footage de Gaule ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/09/footage-de-gaule

    C’est son garde du corps qui va nous révéler que notre président a déjà perdu son âme et qu’il ne lui restait plus que son corps à sauver pour persévérer dans son être ou régner en maître.

    Tout le monde le savait mais sans vraiment le savoir que l’heureux élu ne devait sa gloire qu’à des malheureux électeurs qui ont voulu croire qu’on pouvait faire de la politique autrement ou faire sans politique.

    Et c’est ce qui nous a valu quelques révélations tragi-comiques lors d’un été meurtri plutôt que meurtrier… ou l’on a vu fleurir et en même temps flétrir le meilleur et le pire.

    Dans le sillage de Macron, on a vu gagner l’équipe de France qui méritait de perdre mais la chance l’a emporté sur Pas-de-chance dans ce concours de circonstances. Seuls les plus bêtes sont parvenus à faire la fête… peut être pour ne pas briser le miroir aux alouettes de ceux qui ne se soucient que de la victoire même si elle n’a ni queue, ni tête… Tout a été fait à la sauvette : alouette, méchante alouette… que de la poudre de Perlinpinpette !

    Une réussite sans suite puisqu’elle va être éclipsée par la faillite de Macron et signer la fin de son mythe.

    Qu’est-ce qu’on apprend avec l’affaire Benalla ? Que l’histoire de notre premier magistrat est cousue de fil blanc. C’est un amateur, d’une insoutenable légèreté… qui pour sauver son corps, n’hésite pas un instant à sacrifier l’âme de sa nation, sa constitution, ses institutions et ses plus dignes enfants. Et lorsqu’il crie : « venez me chercher ». Il feint d’ignorer qu’on n’a surtout pas envie de le retrouver.

    Cet homme épris de lui-même est tout simplement méprisant. Il méprise tous ceux qui lui ont permis de remporter la mise. Parce que tout cynique qu’il est, il sait que ce n’est pas mérité. Il hait le peuple qu’il a roulé, comme nous ont roulé certains de nos joueurs de foot, qui ne peuvent s’empêcher de rire quand on les appelle : champions du monde ! Quels champions ? Et de quel monde ?

    Comme quoi le succès n’est pas un argument… on peut aller jusqu’à bâtir un empire sur du faux-semblant.

    Je n’irai pas jusqu’à dire que le faux est plus solide que le vrai pour ne pas être sordide… Mais je dirais juste en mauvais français : que le meilleur c’est désormais le plus mauvais.

  • Pourquoi j’ai tout raté ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/09/pourquoi-jai-tout-rate

    Quand je monte ou descend une pente… Il y a une raison apparente et une raison non apparente.

    Quand je cesse de jouer et que je commence à tricher… Il y a une raison affichée et une raison cachée.

    Les faits sont ainsi faits : ils ont une raison d’apparaître et une raison de disparaître…

    Une raison devant qui crève les yeux et une raison derrière qui crève les cieux à travers mes rêves… ou mes cauchemars… et dont je suis à peine consciente ou dont je suis complètement inconsciente.

    On dit alors que je suis dans l’ignorance de cette raison trop intérieure ou trop supérieure… qui se trouve au-dedans ou au-dessus.

    Et je ne peux m’empêcher de croire en mon for intérieur, que c’est plus fort que moi, comme une cause dont j’ignore la cause… effective.

     

    Le sage distingue à juste titre deux sortes de causes :

    La première est dite : cause efficiente : celle qui raconte comment j’ai raté ma vie, par exemple.

    Et la seconde est dite : cause finale : celle qui fait le plus de mal en me révélant pourquoi j’ai raté ma vie, par exemple.

     

    La première c’est l’histoire de toute la science. Le comment. Le commentaire. L’esprit qui rend compte de la matière en disant : c’est moi l’auteur qui sème le trouble, le fauteur de trouble… mea culpa… c’est de ma faute… je plaide coupable et j’admets être la responsable de tout ce gâchis ou de ce hachis Parmentier… pas la peine de me cuisiner plus longtemps, c’est moi le chef, le boss, le big boss… méga-giga-top !

     

    La seconde, c’est l’histoire de toute la religion qui me révèle le fin mot de l’histoire. Le pourquoi du comment le ciel m’est tombé dessus…

    Il en est ainsi et pas autrement.

    C’est le mot de la fin, celui qui ne transparaît pas en chemin, mais qui s’apparente à ce que l’on appelle : un destin… mon destin… comme si j’ai fait tout ce que j’ai fait pour tout rater in fine… rater ma croisière, ma carrière et ma mission sur terre. Cela fait partie du mystère, de cette raison cachée qui m’a fait faire ce que j’ai fait… qui m’a fait être ce que j’étais…

    Tu n’y crois pas ? Je n’y croyais pas non plus.

    Mais qu’est-ce que ça change à mon forfait ?

    Que le fond de l’air est hors de ma portée… ce n’est pas méga-giga-top, c’est un mini-mini-drop qui explique le pourquoi du comment je ne suis pas au top.

    https://www.lejournaldepersonne.com/2018/09/pourquoi-jai-tout-rate

  • Le Peuple ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/06/le-peuple

    Pourquoi tout le monde national ou presque, à chaque défaillance venue d’ailleurs ou de l’intérieur tend à accuser de tous mots et maux le pauvre peuple ? Qui de passif et résigné, qui manquant de vision d’avenir, qui d’abandon de sort.

    Certains ont même eu le libre aplomb de lui jeter l’anathème, le traitant qui de lâcheté, qui de félonie, qui de malpropre.

    Ils ont le peuple dans la bouche et ils détestent la foule

    L’on ne cesse de s’interroger sur son prétendu silence. On l’accuse de naïveté, de léthargie ou de somnolence. Un silence que l’on n’entend pas, car ses voix ne se débitent pas à tout vent. Elles s’emmagasinent au fil du temps, à mesure que l’usure se fasse persistante. Est-il absent ou simple présentéiste pour confirmer la raison de l’Etat, la nécessité d’une nation ? Certainement pas. Le peuple n’est qu’un concept qu’utilisent les politiciens. Il n’est pas un conglomérat d’individus, un « ghachi » ou un long listing d’habitants. Le vrai peuple existe dans chacun de nous, dans nos rangs, dans nos différentes classes, dans nos divergentes opinions, dans nos distinctes visions. Il suffit pour sortir de cette torpeur qui semble, chez certains le pourfendre ; les mêmes idéaux suprêmes, les mêmes valeurs fondamentales, comme dans la nuit d’un certain Novembre.

    Tellement mâché et remâché à chaque coin de micro ou de tribune, ce mot « peuple » a perdu toute sa connotation. Personne n’admet qu’il y soit dedans ou concerné.

    A entendre dire un « responsable » quelconque, élu ou désigné qu’il agit au nom du peuple et pour son exclusif intérêt, il n’y a que le fou-rire qui puisse contenir la moquerie et l’absurdité. Avec qui tu parles mon p’tit ? aw ? En Droit, personne n’a le droit de parler au nom du peuple. Sauf le président de la république, car élu au suffrage universel direct et le juge, car prononçant ses verdict au non du peuple. Un chef de parti du FLN, du RND, HMS ou d’autres appendices, s’il a un mot à dire ça sera au nom de ses militants, pas plus. Alors que dire d’un membre du gouvernement ou d’un Wali ? Ainsi du Droit l’on passe à la légitimité. Ceci est une autre affaire.

    « De qui ris-tu, de la bûche ou du menuisier ? »

    Cependant la véritable question profonde et impétueuse est celle de pouvoir savoir identifier dans cavités cérébrales des uns et des autres et de dire qui en est responsable ? Dans la philosophie d’un adage populaire, disant « sur qui ris-tu, de la bûche ou du menuisier ? » il y est susurré que dans toute œuvre la main de l’artisan reste toujours prédominante. Si le peuple, pris en ce sens , est une œuvre toutes les malformations, les difformités, les imperfections qui le grèvent sont le travail de ceux qui sont censés le modeler et le moduler. Les bonnes œuvres aussi portent l’empreinte de leurs signataires. Néanmoins dans chaque pays, il existe bel et bien un code pénal, des prisons, des asiles, des ordures. Dans chaque peuple des policiers, des juges, donc des criminels, des indélicats.

    Ainsi chacun de nous, dans sa faiblesse humaine et son spontanéité naturelle, dira les pires insanités lorsqu’il est confronté à des situations où la fausseté, la rapine et le mensonge sont devenus maitres de céans. Il dira aussi et atrocement son désarroi lorsque son destin, sa survie, ses amours, ses espérances dépendent de l’humeur d’hommes sertis de pouvoirs et de décisions alors qu’ils n’ont ni l’étoffe ni le punch.

    Un peuple à l’image de ses dirigeants et vice-versa

    C’est dans l’image de son maire, de ses députés, de son wali, du moins dans leurs agissements que le villageois ou le citadin entraperçoit l’honnêteté publique, le reniement de soi et la mise à disposition pour le servir ou l’ensemble de leur contraire. Il n’a pas à entendre, à satiété les discours de proximité ou les promesses de circonstances. Ce sont certains de ces gens là, qui par mollesse dans l’exercice de leurs fonctions régaliennes ou par compromission ont favorisé un tel climat. Le citoyen, partie cellulaire de ce peuple reste tenu par ce contrat social tacite qui lie les uns aux autre. La loi doit venir ainsi, ferme et coercitive pour condamner tout abus ou toute violation de ce fameux contrat. Encore que, ce n’est pas à l’Etat de lui prescrire qu’il doit tirer la chasse d’eau quand il exécute ses besoins dans des toilettes publiques. Non plus, de lui ordonner de ne pas conduire, cannette d’houblon en main et jeter ses mégots pardessus vitres.

    « Il n’y a pas de mauvais élèves, il n’y a que de mauvais maitres » C’est une maxime ancienne, connue dans les grandes encyclopédies de la gestion managériale encore balbutiante. Comme dans une caserne, il ne peut y avoir de mauvais soldats, que si le chef l’est. Idem pour une entreprise, une administration, une direction, un ministère, un office. Car tout simplement les prérogatives d’édicter des règles de conduite, de comportement, de procédures appartiennent à ceux qui ont la puissance publique. Mais la complexité, c’est que le « peuple » n’est pas uniquement un contingent d’élèves ou un gros effectif de fonctionnaires ou de travailleurs.

    D’où cette autre interpellation tenace de savoir qui de l’Etat ou du peuple façonne l’autre ? L’on dira qu’ils sont les deux complices de l’interaction négative qui se fait voir au grand jour. Encore que la co-responsabilité est difficile à établir.

    Le gourdin de la loi, rigueur et justice

    Voir l’irrespect, l’incivilité, l’incivisme, l’impolitesse, la brutalité, le manque de savoir être partout, y compris dans les mosquées, la plage, la poste, le bus, la cité et tout l’espace public n’est qu’un constat amère affirmant que le peuple doit se refaire. L’Etat doit se corriger, châtier et se châtier. C’est ce couple inséparable peuple/Etat qui est appelé à se mouvoir dans une neuve trajectoire. Un déclic est salutaire. Il y a péril en la demeure. Si la loi qui existe bel et bien reste totalement appliquée, la conduite sociale citoyenne sera en toute certitude une conformité à suivre. Mais comme, cette loi vit alternativement tantôt sous une fermeture d’œil voulue, tantôt au gré d’une intervention ou d’un traitement de faveur. L’on voit de temps à autre, des campagnes s’élever contre des étalages sauvages, des marchés parallèles, des constructions illicites, des activités clandestine, l’irrigation aux eaux usées et puis hop ; la loi se met en veilleuse, s’endort sur les quelques statistiques récoltés et s’apprête à rebondir au nouvel ordre.

    C’est cet état aléatoire de l’application de la loi selon les circonstances et les conjonctures, les têtes et les épaules qui lui fait perdre toute sa crédibilité en faisant perdre au bon citoyen toute confiance. Le gourdin de la loi est une bonne thérapie pour le grand salut public. Il doit être comme une règle de droit ; neutre, abstrait et impératif, de surcroit s’il est fort et juste.

    Il est établi que l’individu, voire l’Algérien n’a d’égard que pour ce qui rentre ou sort vers ou de sa poche. Les amendes pour outrage à l’environnement, entorse à la loi dans sa généralité ou autres infractions minimes soient-elles auraient un grand impact dans la prévention et l’exemplarité si elles arrivaient à être constatées, dressées puis recouvrées. Le seul indice de cette fermeté de l’application légale est fort signifiant en matière de port de la ceinture de sécurité. Ce n’est plus, presque une obligation, c’est un geste machinal, culturel, habituel.

    L’Etat de Droit ? L’on en n’a que faire ……

    A contrario de tout ce qui se passe ailleurs, l’Algérien passe pour être le plus patriotique du monde. Il aime sa patrie sans faire d’effort. Réciter kassamen, arborer le drapeau uniquement lors des mach de l’équipe nationale ou du retour du hadj sont les plus forts moments de ce patriotisme triomphant. Participer à l’édification d’un Etat de droit, pense-t-il ce n’est pas de ses affaires. Pour anecdotique qu’elle soit, votre humble serviteur avait eu à vivre cette aventure d’aveux et d’attente populaires. Un matin d’un ramadhan ensoleillé, dans un souk où des marchandises alimentaires, fromages, limonades, jus, gâteaux en butte de péremption étaient exposées, j’interpellais le jeune vendeur qui vociférait à tout vent – haya tout à 50 dinars ! : C’est quoi tout ça mon fils …et l’Etat qu’en dis-tu ? – quoi l’Etat ? , hilarant me rétorqua t-il. – Oui l’Etat ! Tu n’en veux pas d’un Etat de Droit ? C’est quoi ton état de droit ya El hadj ? – Eh ben, dans cet Etat tu auras tous tes droits, personne ne te dérangera, tout le monde te respectera, il n’y aura plus de hogra ni de piston, ni d’interventions, tu seras heureux. Paraissant tout heureux, souriant il me lance – eh ! winrah , ou est cet Etat ya khouya ! c’est un rêve – Ecoute mon fils, dans cet Etat, toi tu dois avoir un local, un registre de commerce, une enseigne lumineuse, payer tes impôts, Il me stoppa net : – arrête ya El hadj, laisse-la comme elle est ! Et il reprend ses cris, haya ! tout à 50 dinars !

    C’est dire qu’il y a de ces situations bizarroïdes qui tendent à aménager chacun selon ses commodités où tout un chacun trouve son compte. La loi ainsi n’arrange pas tout le monde. En fait la construction d’un Etat de droit est un consensus général qui nécessite l’adhésion volontaire ou impérative.

    Chérissez ce peuple, il vous chérira !

    Pas en fermant carrément l’œil sur les dépravations ni les encourager par un laxisme ou une insouciance. Pas même en le chouchoutant, croyant trouver dans ces mauvaises caresses de l’ouïe et de la bonne attention. Nommez des gens valables, modestes et compétents. Ainsi le peuple tient toujours à reporter son verdict final. Au contraire du simple individu qui ne vit qu’une seul fois, a un seul état civil, un seul parcours d’actions de l’acte de naissance à celui du décès ; le peuple se régénère, s’accroit et se multiplie. Il est un ensemble de registres, un ensemble de mairies, tout un territoire. Mais qui est en fait responsable de ce qu’est devenu ce peuple ? Une famille démissionnaire, une école otage, une rue abandonnée, une loi inappliquée, une religion mal interprétée, des politiques mal entamées ? Ou bien mauvais œil, un destin impitoyable ou une malédiction de chouhadas trahis.                                                                              Publié par El-Yazid DIB

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5265878

  • La crucifixion de Jeremy Corbyn. Les amis d’Israël demandent sa totale reddition – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/04/la-crucifixion-de-jeremy-corbyn-les-amis-disrael-demandent-s

    Beaucoup pensent que la très visible domination des amis d’Israël sur certains aspects de la politique gouvernementale est un phénomène unique aux États-Unis, où les Juifs engagés et les sionistes chrétiens sont capables de contrôler à la fois les politiciens et le message médiatique relatif à ce qui se passe au Moyen-Orient. Malheureusement, la réalité est qu’il existe un « lobby israélien »dans de nombreux autres pays, tous dédiés à la promotion des agendas promus par les gouvernements israéliens successifs, quels que soient l’intérêt national du pays hôte. L’incapacité de confronter Israël à ses crimes contre l’humanité ainsi que de résister à ses diktats sur des questions telles que l’antisémitisme et le discours de haine a causé de terribles dommages à la liberté d’expression en Europe de l’Ouest et, plus particulièrement, dans le monde anglophone.

    Pour les États-Unis, cette corruption des médias et du processus politique par Israël a entraîné des guerres sans fin au Moyen-Orient ainsi que la perte des libertés civiles dans le pays, mais d’autres pays ont compromis leurs propres valeurs déclarées bien au-delà. L’ancien premier ministre canadien Stephen Harper a fait l’éloge, à tort, d’Israël comme étant une lumière qui « …brûle, brillante, soutenue par les principes universels de toutes les nations civilisées – liberté, démocratie, justice ». Il a également dit : « Je défendrai Israël à n’importe quel prix » pour le Canada, une affirmation que certains pourraient considérer comme très, très étrange pour un chef d’État canadien.

    Dans d’autres cas, Israël joue directement au dur, menaçant de représailles les gouvernements qui n’obéissent pas. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a récemment averti la Nouvelle-Zélande que soutenir une résolution de l’ONU condamnant les colonies israéliennes équivaudrait à une « déclaration de guerre ». Il a pu le faire parce qu’il avait confiance dans le pouvoir du lobby israélien dans ce pays pour se mobiliser et produire le résultat souhaité.

    Certains seront peut-être surpris d’apprendre que la « Mère des parlement » en Grande-Bretagne est peut-être l’organe législatif le plus dominé par les intérêts israéliens, plus, à bien des égards, que le Congrès des États-Unis. Le Parti conservateur au pouvoir a un Groupe des Amis d’Israël dont plus de 80 % de ses parlementaires font partie. BICOM, le Centre de communication et de recherche de la Grande-Bretagne, est un clone situé à Londres de l’American Israel Political Action Committee (AIPAC). Il est bien financé et politiquement puissant, travaillant par l’intermédiaire de ses différents mandataires « Amis d’Israël ». Les Américains pourraient être surpris d’apprendre à quel point ce pouvoir est manifeste, y compris qu’en Grande-Bretagne, les organisations juives sont autorisées à patrouiller les quartiers juifs de Londres dans des uniformes de type policier tout en conduisant des véhicules de type policier. Des rapports font état de patrouilles menaçant les musulmans qui cherchent à entrer dans ces quartiers.

    La Premier ministre Theresa May veille à ne jamais offenser ni Israël ni la riche et puissante communauté juive britannique. Après que le secrétaire d’État John Kerry a décrit le gouvernement d’Israël comme étant « d’extrême-droite », le 28 décembre 2016, May s’est précipitée à la défense de Tel Aviv, en disant « nous croyons qu’il n’est pas approprié d’attaquer la composition du gouvernement démocratiquement élu d’un allié ». La réplique de May aurait pu être écrite par Netanyahou, et c’était peut-être le cas. Deux semaines plus tard, son gouvernement a émis des « réserves » au sujet d’une conférence de paix au Moyen-Orient parrainée par le gouvernement français à la mi-janvier et n’a pas signé de déclaration commune appelant à une solution négociée à deux États au conflit israélo-palestinien après que Netanyahou a condamné avec véhémence les procédures.

    Cette déférence existe en dépit de la récente et étonnante révélation d’al-Jazeera, qui a révélé comment l’ambassade d’Israël à Londres manigance avec des fonctionnaires du gouvernement pour « faire tomber » les parlementaires et les ministres du gouvernement qui sont considérés comme critiques à l’égard de l’État juif. On a également appris que l’ambassade d’Israël subventionnait et conseillait secrètement des groupes privés qui défendaient les intérêts israéliens, y compris des associations de députés.

    Le chef des travaillistes britanniques, Jeremy Corbyn, fait l’objet d’attaques incessantes en raison du fait qu’il est le premier chef d’un parti politique majeur à résister au fait qu’on exige de lui qu’il place Israël sur un piédestal. Corbyn est en effet un homme de gauche qui s’est toujours opposé au racisme, au nationalisme extrême, au colonialisme et à l’interventionnisme militaire. Le crime de Corbyn est de critiquer l’État juif et d’appeler à « mettre fin à la répression du peuple palestinien ». Du coup, il est poursuivi sans pitié par les juifs britanniques, même ceux de son propre parti, depuis plus de deux ans.

    L’invective lancée par certains juifs britanniques et Israël a dernièrement monté en puissance, probablement parce que le gouvernement conservateur de Theresa May est perçu comme étant faible et qu’il y a une nette possibilité que le chef du Parti travailliste soit le prochain Premier ministre. Le fait qu’un premier ministre britannique puisse être compatissant au sort des Palestiniens est considéré comme tout à fait inacceptable.

    Le mois dernier, la parlementaire travailliste de droite, Margaret Hodge, a haussé les enchères, qualifiant Corbyn de « putain d’antisémite et de raciste ». Elle a ensuite écrit dans le Guardian que le Parti travailliste est « un environnement hostile pour les juifs ». Le Guardian, traditionnellement libéral, a en fait été à l’avant-garde de la critique juive de Corbyn, dirigée par son rédacteur en chef Jonathan Freedland, qui considère que « son identité juive est intimement liée à Israël, et qu’attaquer Israël, c’est l’attaquer personnellement (…) il exige le droit exclusif de contrôler les paramètres des discussions sur Israël ». Le mois dernier, il a publié dans son journal une lettre attaquant Corbyn, signée par 68 rabbins.

    Toutes ces attaques ont été plus ou moins orchestrées par le gouvernement israélien, qui soutient directement des groupes qui se sont unis pour faire tomber Corbyn. Cet effort pour détruire le leader travailliste inclus l’utilisation d’une application diffusant des messages via les médias sociaux accusant Corbyn d’antisémitisme. L’application a été développée par le ministère des Affaires stratégiques d’Israël, qui « dirige les efforts secrets d’Israël pour saboter le mouvement de solidarité avec la Palestine, dans le monde entier ».

    La campagne « se payer Corbyn » a deux objectifs principaux. La première est de le retirer de la direction du Parti travailliste, garantissant ainsi qu’il ne sera jamais élu Premier ministre, tout en éliminant du parti tous les membres qui sont perçus comme étant « trop critiques » à l’égard d’Israël. Dans la pratique, cela signifie toute personne critiquant Israël. Deuxièmement, il s’agit d’établir un principe juridique établissant que l’infraction de « crime de haine » antisémite soit spécifiquement définie de manière à inclure la critique d’Israël, ce qui fait qu’il sera criminel d’écrire ou de parler du comportement raciste d’Israël envers sa minorité musulmane et chrétienne tout en rendant impossible de discuter librement de ses crimes de guerre.

    Le principal argument utilisé contre Corbyn est que le Parti travailliste est inondé par l’antisémitisme et que Corbyn ne fait rien, ou pas assez, pour s’y opposer. Certains des coups les plus brutaux portés contre lui sont venus du groupe habituel aux États-Unis. Andrew Sullivan a récemment fait remarquer dans le New York Magazine que « lorsqu’il est apparu que Naz Shah, une nouvelle députée travailliste, avait donné son avis sur Facebook avant d’être élue pour qu’Israël soit transféré aux États-Unis, et que l’ancien maire de Londres, Ken Livingstone, l’a soutenue en soutenant que les nazis avaient initialement favorisé le sionisme, Corbyn n’a pas fait beaucoup d’histoires ». Sullivan a ensuite écrit : « Il est alors apparu que Corbyn lui-même avait souscrit à divers groupes pro-palestiniens sur Facebook où un antisémitisme de base s’est épanoui » et qu’il avait même « … assisté à une réunion sur la Journée commémorative de l’Holocauste en 2010, intitulée ‘Plus jamais pour personne : ‘D’Auschwitz à Gaza’, assimilant les Israéliens aux nazis ».

    En d’autres termes, Corbyn aurait dû être responsable de la qualité des points de vue personnels de Shah et Livingstone, qui ont par la suite été suspendus du Parti travailliste et Livingstone a fini par démissionner. Il aurait également dû éviter les commentaires des Palestiniens sur Facebook parce que des antisémites présumés contribuent occasionnellement à donner leurs opinions et ne devraient reconnaître en aucune façon les crimes de guerre israéliens commis quotidiennement à Gaza.

    Corbyn doit donc accepter le fait qu’il doit être un antisémite, comme le discernent Andrew Sullivan de ce côté-ci de l’Atlantique et une foule de soutiens Israéliens en Grande-Bretagne. Mais le pire crime du dirigeant travailliste qui est considéré comme une « menace existentielle » pour le peuple juif partout dans le monde est sa résistance à la pression exercée sur lui pour qu’il endosse et adopte la définition précise et multidimensionnelle de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) de ce qui constitue l’antisémitisme. La définition de base de l’antisémitisme de l’IHRA est suffisamment raisonnable, y compris « une certaine perception des juifs, qui peut s’exprimer sous forme de haine envers les Juifs. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme s’adressent à des individus juifs ou non-juifs et/ou à leurs biens, aux institutions communautaires juives et aux installations religieuses ».

    Le Parti travailliste et Corbyn ont accepté cette définition mais se sont opposés à onze « exemples contemporains d’antisémitisme » également fournis par l’IHRA, dont quatre n’ont rien à voir avec les Juifs et tout à voir avec Israël. Ces exemples sont :

    Accuser des citoyens juifs d’être plus loyaux envers Israël, ou envers les prétendues priorités des Juifs dans le monde entier, qu’envers les intérêts de leurs propres nations.
    Priver le peuple juif de son droit à l’autodétermination, par exemple en prétendant que l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste.
    Établir des comparaisons entre la politique israélienne contemporaine et celle des nazis.
    Appliquer deux poids deux mesures en exigeant d’Israël un comportement qui n’est pas attendu ou exigé d’une autre nation démocratique.
    On peut observer que beaucoup de juifs – pas tous ou même la plupart – mais beaucoup ont une double loyauté dans laquelle l’allégeance à Israël est dominante. Je citerai à titre d’exemple l’actuel ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, qui passe une grande partie de son temps à défendre Israël. Et il y a aussi les juifs américains qui ont espionné pour Israël, y compris Jonathan Pollard et les membres de l’AIPAC, Steven J. Rosen et Keith Weissman, qui ont obtenu des informations classifiées de Lawrence Franklin et ont ensuite transmis ce qu’ils avaient obtenu aux services de renseignements israéliens.

    Et oui, Israël est une « entreprise raciste ». Jetez un coup d’œil à la récente loi sur la nationalité adoptée par la Knesset qui déclare qu’Israël est un État juif. Elle n’accorde l’autodétermination qu’à ceux qui vivent à l’intérieur de ses frontières et qui sont juifs. Et si l’utilisation de distinctions raciales pour une citoyenneté à part entière tout en bombardant des hôpitaux et des écoles, tout en faisant la queue pour tirer sur des milliers de manifestants palestiniens non armés, n’est pas un comportement nazi, alors qu’est-ce que c’est ? Israël et son chef sont parfois comparés aux nazis et à Adolf Hitler parce qu’ils se comportent comme les nazis et Adolf Hitler.

    Et enfin, il y a la définition qui remet en question toute remise en question du fait qu’Israël ne se comporte pas comme les autres nations démocratiques. Eh bien, tout d’abord, Israël n’est pas une démocratie. C’est une théocratie ou une ethnocratie ou, si vous préférez, un État policier. D’autres pays qui se disent démocratiques ont des droits égaux pour tous les citoyens. D’autres démocraties n’ont pas des centaines de milliers de colons qui volent la terre et même les ressources en eau de la population indigène et la colonisent au profit d’un seul segment de sa population. D’autres démocraties ne tirent pas régulièrement sur les manifestants morts et non armés. Combien de démocraties pratiquent actuellement le nettoyage ethnique, comme le font les Juifs israéliens envers les Palestiniens ?

    Corbyn cédera-t-il aux demandes de l’IHRA pour sauver sa peau en tant que chef de parti ? Je pense qu’il le fera, comme il le fait déjà régulièrement en concédant des points et en s’excusant, en rendant publiquement l’obéissance requise à l’Holocauste comme étant « le pire crime du XXe siècle ». Et chaque fois qu’il essaie d’apaiser ceux qui veulent l’attraper, il s’affaiblit. Même s’il se soumettait complètement, les soutiens israéliens qui sont chauds pour l’attraper, ayant le contrôle significatif des médias comme aux États-Unis continueront à attaquer jusqu’à ce qu’ils trouvent le point précis qui le fera tomber. Le Conseil exécutif national du parti travailliste se réunira en septembre pour voter sur la pleine acceptation de la définition de l’antisémitisme de l’IHRA. S’ils s’agenouillent, comme il est probable, devant cette force majeure, ce sera la fin de la liberté d’expression en Grande-Bretagne. Critiquer Israël et vous irez en prison.

    C’est exactement la même chose qui se passe aux États-Unis. La critique d’Israël ou la protestation contre Israël sera tôt ou tard criminalisée. Je me demande parfois si le sénateur Ben Cardin et les autres qui font la promotion de cette loi sur la haine comprennent vraiment ce qui sera perdu lorsqu’ils sacrifieront la Constitution américaine pour défendre Israël. Une fois que la liberté d’expression aura disparu, elle ne reviendra jamais.

    Philip Giraldi

    Traduit par Wayan, relu par Cat, vérifié par Diane pour le Saker francophone                                                                                                                                    lesakerfrancophone.fr/la-crucifixion-de-jeremy-corbyn-les-amis-disrael-demandent-sa-totale-reddition

  • Les carences de Monsieur Hulot – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/03/les-carences-de-monsieur-hulot

    Les carences de Monsieur Hulot ne m’ont pas inspiré.

    Issu d’une famille de paysans du plateau des mille-vaches, l’écologie appliquée , c’est à dire le respect de la nature et des autres hommes — et non l’admiration béate du parisien pour tout ce qui sent le crottin — m’a été inculqué dès mon enfance.

    C’est dire que les gesticulations des écolos me laissent froid et perplexe. La vanité qui leur fait croire que l’homme aurait une prise sur l’univers me sidère. Leur soif de pouvoir et leur folie morale de modification de l’homme me rappelle trop de souvenirs mortifères de l’histoire des hommes.

    Yves Marchand, ancien maire de Sète, a écrit sur l’affaire Hulot un billet que je trouve parfait, je le reproduis ci-dessous.

    Il l’a intitulé « Relaps », je vous laisse chercher sur Wikipédia…

    « L’environnement est au cœur de la vie. Nous le savons depuis toujours. Mais ce que nous ne savons pas, ou pas bien, c’est la manière de le sauvegarder. La difficulté s’est accentuée depuis que des gens ont fait profession – de foi – de dire ce qui en la matière était bien ou mal, à la manière de grands prêtres d’une religion de mystères, d’exigences et d’interdits.

    Hulot était l’un d’eux. Son ralliement à une équipe gouvernementale laissait augurer d’un changement profond de son appréhension de la réalité du monde. Tout laissait espérer que l’écologie allait, sous son impulsion, devenir constructive. M. Hulot avait accepté d’entamer sa rédemption, de ne plus intenter de procès en sorcellerie et de reléguer les ordalies spécistes au rang des pratiques vaudou.
    Mais le mal était profond. Pratiquer durant des décennies la chasse aux infidèles ne favorise pas la tolérance, le dialogue et la réforme. Procéder par affirmation sans preuve n’est pas compatible avec la responsabilité du pouvoir. Jouer les lanceurs d’alerte n’a rien à voir avec la gestion réaliste de situations complexes. Effrayer les citoyens n’est pas dans les attributions d’un gouvernement qui se doit de prévenir et de rassurer. Bref, M. Hulot n’était pas fait pour la fonction. L’y placer aurait dû signifier qu’il avait changé de camp pour rejoindre les tenants de l’écologie constructive. Mais il n’était qu’une prise de guerre. Les prises de guerre ne sont intéressantes que prisonnières. Jamais, libres. Car celui qui trahit une fois peut trahir à nouveau. C’est fait.

    En matière d’écologie, les deux camps du punitif et du constructif sont irréconciliables. La preuve en est ce sondage qui révèle que si 2/3 des Français considèrent l’écologie comme une question importante, moins d’un quart en fait une priorité. Les questions de chômage, et de sécurité – le court terme – l’emportent largement sur les questions environnementales, par essence à long terme. Et l’on n’inversera jamais cet ordre de priorités.

    La leçon devrait être bénéfique pour l’avenir.

    Le remplacement de M. Hulot doit prendre en compte cette situation. Il faut que le ministre de l’écologie soit celui ou celle qui rende compatibles les exigences de l’environnement avec les exigences du quotidien et non pas celui ou celle qui tente – vainement d’ailleurs – d’imposer de force une manière de vivre que personne ne veut adopter.

    Nous avons abordé avec le règne du principe de précaution une ère où le doute s’est insinué partout, même là où il n’a aucune place, où la doctrine de la méfiance s’est substituée au savoir et où la crainte du toujours possible a remplacé la certitude de la démonstration. Ce n’est pas le moment de permettre à ceux qui utilisent ces procédés de devenir nos maîtres à penser.

    L’écologie constructive est un combat qui doit être mené avec autant de vigueur contre les atteintes portées à l’environnement que contre les faux prophètes de la religion verte, adeptes des autodafés. »

    Bien à vous. H. Dumas

  • Ce n’était pas un héros – John McCain était un criminel de guerre – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/03/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guer

    Le décorum et la décence humaine exigent que nous nous abstenions de parler mal d’un malade aux portes de la mort. Cette règle est nulle et non avenue lorsque la personne qu’on est censé pleurer est responsable de la mort et du massacre continu d’innombrables humains à travers le monde. Pardonnez-moi si je refuse de faire l’éloge de ce sénateur de l’Arizona, un belliciste. Même un rendez-vous imminent avec son créateur ne peut modérer la désinvolture de McCain. Comme un barbare montrant ses stéroïdes, Johnny Boy insiste pour pousser à déclencher une guerre impie après l’autre.

    McCain a utilisé le fait d’être un ancien du Vietnam pour se catapulter au sommet de la classe politique, même s’il a peu fait pour aider les anciens combattants qui subissent les ravages des guerres qu’il ne cesse de pousser à faire. Je ne cache pas mon admiration pour les anciens combattants. Après avoir été confronté à deux ans de difficultés et avoir appelé des vétérans sans abri, mes voisins et mes amis, je peux témoigner de la valeur et de la gentillesse de ceux qui ont servi dans notre armée. Ce qui fait des anciens combattants des héros, ce n’est pas le nombre de fois où ils ont déclenché des guerres et leur valeur n’est pas quantifiée par le nombre de tués à leur actif. C’est leur générosité et leur esprit de don qui en font de véritables guerriers dignes d’éloges et d’honneur.

    Les vrais héros sont ceux qui se battent dans les guerres et qui rentrent chez eux pour servir même s’ils combattent leurs propres démons. J’ai écrit sur mes expériences avec des anciens combattants à de nombreuses occasions. Cela me brise le cœur tous les jours en voyant des vétérans aux prises avec le PTSD (syndrome de stress post-traumatique) et aux immenses difficultés à se réadapter à la vie après avoir vu l’enfer déchaîné contre leurs semblables. Mon propre père était un vétéran et mes deux grands-pères étaient des héros de guerre qui ont combattu l’armée de Mussolini pendant la Seconde Guerre mondiale. Par conséquent, je suis un homme qui a toujours vénéré les gens qui portent l’uniforme pour servir leur pays. Cette révérence a été amplifiée par la magnitude lorsque je me suis fait des amis au cours des deux dernières années parmi une litanie de vétérans de Caroline du Sud, de Géorgie, du Tennessee et de l’Iowa jusqu’au Colorado. La gentillesse des vétérans qui m’ont maintenu dans la bonne humeur pendant ma période d’adversité est une dette que je ne pourrai jamais rembourser. Beaucoup étaient confrontés à des difficultés d’indigence et de détresse, tout en continuant à aider les autres – c’est la quintessence d’être un héros.

    Je connais des héros de guerre ; J’ai rencontré des héros de guerre. John McCain n’est pas un héros de guerre. Les réalisations passées ne compensent pas la malveillance actuelle. À l’origine de la souffrance humaine de ce monde, il y a un complexe militaro-financier hors de contrôle qui n’existe que pour voler la richesse des autres nations et tuer des millions de personnes à travers le monde. Cette même machine de mort est à l’origine des luttes que traversent les anciens combattants. Nos politiciens immoraux – des présidents aux sénateurs et aux membres du Congrès – continuent de déclarer les guerres illégales en utilisant des prétextes mensongers comme la « protection de la démocratie » pour commettre des crimes en violation directe des Conventions de Genève. S’il y avait une justice dans ce monde, Clinton, Bush, Obama, Trump et chaque marchand de guerre néo-conservateur et néo-libéral seraient envoyés au Tribunal International de La Haye et jugés pour crimes contre l’humanité. Si Clinton, Bush, Obama et Trump auraient été des as dans le jeu de cartes des criminels de guerre, John McCain serait le roi de cœur. Cet homme n’avait jamais assez de guerres. C’est un mélange de Dr. Folamour et de major frappant les tambours de guerre. Pendant près de quatre décennies, il a défilé devant le Sénat et a encouragé un flux continu de guerres. Liban, Grenade, Panama, Irak 1, Somalie, Bosnie, Kosovo, Irak 2, Afghanistan, Libye et Syrie ne sont là que quelques-unes des guerres que notre gouvernement en état de guerre continue a faites pour des profits et des massacres. Et si l’on commence à compter les guerres secrètes causées par notre gouvernement, la liste des pays frappés avec des balles et des bombes par nous dépasse la liste des pays que nous n’avons pas encore agressés. Mon pays natal L’Ethiopie est victime de cette atroce machine de guerre. Ce qui se fait sous nos noms est en train d’arriver à nos côtes alors que les mondialistes dépravés détruisent maintenant l’Amérique de l’intérieur (lire en anglais « When a Conscience Begets a Colonial Bullet ».)

    McCain a approuvé chacune de ces guerres. Il n’y a pas eu une guerre contre laquelle il s’est opposé pendant sa carrière à Washington DC. Après avoir vu les horreurs de la guerre, la plupart des gens reviennent avec le but d’y mettre fin. Pas McCain ! Ce qu’il a connu à Hanoi Hilton est bien inférieur aux ravages qu’il a commis dans le monde, car il a été l’un des principaux défenseurs de la guerre et le plus grand partisan de la politique guerrière au Congrès. S’il ne consacrait qu’une partie de l’effort qu’il déploie pour pousser à faire des guerres à aider les anciens combattants, je pourrais lui donner au moins un petit peu de crédit comme être humain. Au lieu de cela, il a voté à plusieurs reprises contre les droits des Anciens Combattants et hier, il s’est envolé pour Washington DC pour voter contre les soins de santé.

    Je n’écris pas cela comme un parti pris comme la plupart des experts des médias de l’établissement. Je reste très claire au sujet de l’Obamacare. L’Affordable Care Act a été une arnaque et un cafouillage qui a profité au secteur des assurances, car il nous a tous jetés dans un système de soins de santé cassé qui va rapidement imploser (lire en anglais « Obamacare, Obama’s Scam »). Cependant, McCain ne s’est pas rendu à Washington DC pour défendre les petites gens ou pour promouvoir un système d’assurance maladie plus équitable. Il a pris le micro pour défendre les intérêts des entreprises et à nouveau pour colporter l’idéologie brisée de l’économie par ruissellement. McCain ne voit rien de mal à dépenser des billions de dollars sur le complexe militaro-financier, mais il refuse de soutenir des politiques de santé qui garantiraient aux anciens combattants et au reste des Américains le même type de couverture dont lui et ses collègues législateurs bénéficient. Nous sommes une nation dirigés par des hommes sans loi et des criminels de guerre. Trop souvent, nous appelons héros des canailles non pas parce qu’ils le méritaient, mais parce qu’ils ont réussi à gagner la gloire et le statut. Avoir combattu dans une guerre ne fait pas de lui un héros car si tel était le cas, Hitler en serait un lui-aussi parce qu’il a également combattu dans une guerre (la Première Guerre mondiale) et a été victime d’armes chimiques. Nous avons raison de qualifier Adolf de monstre parce que nous le jugeons en fonction de ce qu’il a fait après avoir quitté l’uniforme. Dans le même esprit, je juge McCain non pas pour son service au Vietnam, mais pour ce qu’il a fait une fois devenu sénateur. Les mains de McCain sont couvertes par le sang de millions de personnes qui ont péri au cours des 40 dernières années de guerres interminables qu’il a endossé et poussé à faire. Ce n’est pas un héros, c’est un criminel de guerre.

    Pour conclure, une phrase de Kennedy :

    « L’humanité doit mettre fin à la guerre avant que la guerre ne mette fin à l’humanité. » ~ John F. Kennedy

    Teodrose Fikre

    Article original : https://ghionjournal.com/no-hero-mccain

    Traduit de l’anglais par La Gazette du Citoyen

    Paru le 26 juillet 2017 sous le titre No Hero : John McCain is a War Criminal                                                                                                                                             https://arretsurinfo.ch/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guerre

    • John McCain : salut pourriture ! Gabriel PROULX - 3 septembre 2018 - Le Grand Soir
      https://www.legrandsoir.info/john-mccain-salut-pourriture.html
      . . . . .
      Alors qu’il était jeune pilote dans l’aviation de guerre des États-Unis, John McCain, fils d’un amiral 4 étoiles, forge son mythe héroïque dans le ciel du nord du Vietnam. Là-bas, il bombarde une usine de fabrication d’ampoules électriques et quelques champs de riz, avant que ceux qu’il bombardait n’osent répliquer en abattant avec précision son avion de guerre. Il aurait pu être lynché sur place par une foule en colère, mais il a plutôt été sauvé par ceux qu’il bombardait. Ayant eu droit à un logement adéquat pour son statut de fils d’amiral, les histoires sur les tortures qu’il aurait subi, appartiennent plus à la catégorie des rumeurs qu’à celle des faits historiques, en l’absence de preuves. C’est ici que s’arrête le mythe sur son héroïsme militaire supposé.

      Quoi qu’il en soit, John McCain a toujours gardé une haine raciste pleinement assumée en public contre le peuple vietnamien qu’il a bombardé, mais qui ne l’a pas tué en retour. Alors qu’il participait en 2000 à la course pour l’investiture républicaine à la présidence des États-Unis, John McCain lançait encore des insultes racistes contre le peuple vietnamien.


      Dans les années 70, après son retour du Vietnam, John McCain a milité aux États-Unis pour le maintien de la politique de bombardements massifs contre le Cambodge, sous prétexte que les Vietnamiens avaient des lignes logistiques dans la jungle de ce pays. Les bombardements aveugles des États-Unis contre des villages cambodgiens, qui ont causé des dizaines de milliers de morts parmi la population rurale du Cambodge, sont la cause directe de la montée au pouvoir de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, principalement un mouvement de fermiers enragés par les morts dans leurs familles sous les bombes des États-Unis.

      John McCain, qui était pilote de guerre dans cette région quelques années plus tôt, devait être au courant de l’ampleur des destructions dans la campagne du Cambodge, mais il est évident que tout ce qui lui importait à ce moment était de tuer des Vietnamiens, qu’ils soient militaires ou civils.

      John McCain a ensuite soutenu, avec un fanatisme peu commun, chaque guerre d’agression des États-Unis, ainsi que chaque action militaire, ouverte ou par procuration, contre des socialistes, partout dans le monde. Durant sa croisade anti-communiste, il n’a pas hésité un seul instant à collaborer avec des nazis, des terroristes et même les fondateurs du groupe terroriste Al-Qaïda.

      Après l’implosion et la chute de l’URSS, John McCain a soutenu la destruction de la Yougoslavie par l’OTAN, avant de soutenir avec zèle le bombardement massif des infrastructures civiles de la Serbie.

      Devenu sénateur républicain de l’Arizona, où les gens voteraient pour tout candidat investi par le parti républicain, John McCain a voté en faveur de l’invasion de l’Afghanistan, au nom de la guerre contre ses anciens amis anti-communistes d’Al-Qaïda.

      Il a ensuite soutenu la guerre d’agression illégale des États-Unis contre l’Irak, basée sur une montagne de mensonges peu convaincants. McCain a défendu l’invasion de l’Irak par son pays pendant des années, malgré l’absence d’un début d’argumentaire crédible pour défendre sa position. Peu de temps avant sa mort, il aurait laissé entendre que la guerre qui a complètement détruit l’Irak et a causé la mort de plus d’un million de citoyens de ce pays, aurait été « peut-être une erreur ». Dans le merveilleux monde de l’impérialisme occidental, détruire un pays au complet sur la base de purs mensonges inventés pour faire rouler le complexe militaro-industriel et voler du pétrole, ce n’est pas un crime, mais une malheureuse erreur...

      Soutien indéfectible de l’apartheid sioniste israélien, John McCain n’a jamais exprimé assez bruyamment son adoration pour chaque crime de guerre commis par l’armée israélienne contre le peuple palestinien sous son occupation militaire coloniale. Quand il se rendait en Israël, à de multiples reprises, avec son ami et collègue sénateur de Caroline du Sud, Lindsay Graham, John McCain n’était plus le « grand patriote » des EU, mais un valet d’Israël, un pays étranger qui a long savoir-faire dans le domaine de l’ingérence dans les affaires internes occidentales par corruption de politiciens.

      Le même John McCain a dénoncé en 2008 la réaction défensive de la Russie devant une attaque de l’armée géorgienne contre la force de maintien de la paix russe en Ossétie du Sud. La deuxième guerre d’Ossétie du Sud a duré 4 jours. Dans son attaque suicidaire basée sur les mauvais calculs géopolitiques du gouvernement géorgien du fasciste Mikhail Saakachvili (qui milite aujourd’hui en Ukraine du côté des nazis les plus fanatiques), l’armée géorgienne a essuyé la perte de 171 morts et de 1 147 blessés. 224 civils géorgiens ont trouvé la mort durant ces 4 jours de combats, alors qu’environ 300 civils sud-ossètes ont été tués durant l’attaque initiale de leur capitale, Tskhinvali, par l’armée géorgienne.

      Sur la base de ces données, John McCain, qui était en campagne électorale en tant que candidat officiel du parti républicain à la présidence des États-Unis, a déclaré que s’il était élu président, il allait bombarder la Russie, une puissance nucléaire, pour sa « guerre d’agression sauvage » contre la Géorgie. Rien de moins, de la part d’un homme qui retirait une grande fierté des guerres de son pays contre des nations pauvres, causant au passage des millions de victimes civiles, allant des centaines de milliers de morts au nombre incalculable de blessés et de réfugiés.

      McCain a ensuite apporté un support bien sélectif aux révoltes du mal nommé « printemps arabe » à partir de 2011. Après avoir complètement ignoré les événements de Tunisie, McCain a soutenu la campagne de destruction de la Libye par l’aviation de l’OTAN et ses mercenaires islamistes sur le sol libyen, dont Al-Qaïda. John McCain et ses collègues Lindsay Graham et Marco Rubio (sénateur républicain de Floride) se sont rendus en Libye occupée pour apporter de vive voix leur soutien à des miliciens islamistes qui commettaient à ce moment même des exactions contre les libyens noirs, qu’ils accusaient de tous leurs problèmes.

      Il faut savoir que la Libye était au début de 2011 le pays le plus prospère du continent africain, avec un indice de développement humain et un niveau de vie comparable à celui des pays européens de la Méditerranée. Aujourd’hui, la Libye « démocratisée » à la sauce libérale occidentale est un enfer terrestre, avec l’un des pires niveaux de vie du monde, une infrastructure en ruines, jamais reconstruite après les bombardements de l’OTAN, une guerre civile qui s’éternise, des ressources pétrolières en cours de pillage par des compagnies occidentales et pour couronner cette grande réussite d’exportation de la démocratie libérale par une « intervention humanitaire » de l’OTAN : des marchés d’esclaves à ciel ouvert.

      Dans le cadre du printemps arabe, John McCain n’avait rien à faire des répressions violentes subies par le peuple du Bahreïn. Après tout, le monarque absolu du Bahreïn est un allié des États-Unis et de l’Arabie saoudite, dont le régime totalitaire fut un autre parrain de la carrière politique de McCain.

      John McCain s’est ensuite rendu en Syrie, pour apporter son soutien aux fameux « rebelles modérés » qui venaient d’un peu partout dans le monde dans le but parfaitement altruiste de créer un régime « démocratique » en coupant les têtes des infidèles et en pratiquant l’esclavage sexuel des femmes et des petites filles qui appartenaient à la mauvaise religion. Sur les photos de sa réunion avec les bons rebelles, on retrouve un McCain souriant, entouré de membres d’Al-Qaïda et flanqué d’un certain Abou Bakr al-Baghdadi, avant que ce terroriste irakien ne soit mieux connu comme le chef du mouvement terroriste État Islamique (Daech).

      John McCain retournera ensuite à ses racines anti-communiste et russophobe, lorsqu’il se rendra à Kiev pour se mêler directement des affaires politiques internes de l’Ukraine. Il monte sur un podium pour livrer un discours « pro-démocratie » profondément anti-russe, flanqué d’un certain Oleh Tyahnybok, chef d’un parti politique ukrainien ouvertement nazi qui appelle assez régulièrement à exterminer les russes et la « juiverie bolchévique ». Un autre nazi ukrainien bien connu, Andriy Parubiy, sera plus tard reçu par McCain dans son bureau de sénateur aux États-Unis. Il est important de noter que les alliés sionistes et israéliens de McCain n’ont jamais vu le moindre problème dans ses relations avec des nazis ukrainiens.

      Enfin affaibli par la maladie, John McCain, qui était considéré par la base Démocrate comme la risée de la politique étasunienne pour sa campagne présidentielle de 2008 assez désastreuse, sera élevé au rang de héros de la « résistance » contre le président Donald Trump en 2017 pour avoir accusé ce dernier d’être un agent russe. John McCain s’est ensuite mis à voir des espions et des ingérences russes partout.

      Jusqu’à son dernier souffle, John McCain aura défendu bec et ongles la guerre génocidaire infligée par le régime saoudien au peuple yéménite. Il a voté contre toutes les propositions visant à mettre un terme aux livraisons d’armes au régime saoudien dans le cadre de sa guerre d’agression contre le Yémen, tout comme il a voté contre toutes les propositions pour améliorer l’accès de ses compatriotes moins fortunés à des soins de santé abordables. Lui avait droit aux meilleurs soins pour sa maladie, mais pas les pauvres et les exploités du système.

      Pour un homme qui nous est présenté comme ayant été « héroïque » dans sa vie, qui voulait déclencher la Troisième Guerre mondiale pour répondre à 4 jours de guerre entre la Russie et la Géorgie, il est assez révélateur qu’il n’avait strictement rien à faire du sort du peuple yéménite. Sur les bombardements aveugles de l’Arabie saoudite contre des marchés, des fermes et des écoles au Yémen, qui ont causé un grand nombre de morts et de blessés chez les enfants yéménites, John McCain s’acharnait à dire que les saoudiens étaient « justifiés » dans leurs actions, que les victimes de cette guerre étaient toutes à blâmer sur les Houtis, qui ne font pourtant que défendre leur territoire. Sans le soutien des États-Unis et des Britanniques, les Saoudiens seraient incapables de continuer leur campagne de bombardements aveugles contre les infrastructures civiles du Yémen. Si cela devait arriver, quelques fabricants d’armes aux États-Unis feraient un peu moins de bénéfices et c’est le droit de ces marchands de morts de profiter d’un génocide que McCain a défendu jusque sur son lit de mort.

      Conclusion sur une vie trop longue :
      John McCain était visiblement un homme de peu de jugement, qui n’avait rien à faire des victimes des bombes fabriquées aux EU. Après tout, qu’est-ce qu’un enfant mort ou mutilé sous les bombes de son pays ou d’un de ses alliés, dans un pays pauvre situé de l’autre côté du monde, quand les grands fabricants d’armes sont aussi généreux pour les coffres-forts de votre carrière politique ? John McCain avait bien compris cela. Ce n’est pas pour rien que les milieux réellement progressistes aux États-Unis considèrent McCain comme le politicien le plus militariste de mémoire d’homme dans leur pays.

      Criminel de guerre, terroriste, sioniste, grand ami des nazis, des monarques absolus et autres ennemis des peuples, la disparition de John McCain est une bonne nouvelle pour la paix dans le monde. Il aura au moins vécu assez longtemps pour voir cette Russie qu’il détestait tant, faire échouer ses sinistres plans pour l’Ukraine et la Syrie.

      Les grands médias se lamenteront de l’hostilité entre Trump et McCain. Le manque de respect de Trump pour McCain sera dénoncé sur toutes les tribunes. Pourtant, les seuls qui devraient pouvoir s’exprimer aux funérailles de McCain, se sont les familles de ses innombrables victimes.

      Voici donc l’expression de tout mon respect pour John McCain et l’ensemble de son œuvre :

      John McCain : Salut pourriture !

      Gabriel Proulx 
Coporte-parole du PCQ

  • Ministres et Walis, quel profil ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/03/ministres-et-walis-quel-profil

    Il existe des gens dont le sort, estiment-ils, est lié intimement à un remaniement ministériel, à un mouvement de walis ou à un autre plus dense et en hauteur. D’autres, le leur est fixé sur une loi de finances complémentaire, sur des taux d’importation et sur des crédits budgétaires ou de dépenses publiques. C’est dire que chacun trouve son compte dans le compte d’un autre. L’effet domino existe bel et bien dans la détention d’une partie du pouvoir ou dans le confort d’une aisance financière. Si l’un est fort, sa puissance pourra rejaillir sur son environnement immédiat. Si l’autre est riche, son opulence se reflétera, même éparse, sur tout son espace vital, commercial ou d’affaires. Il y est aussi et le plus fréquemment présent et faisable que l’un puisse se confondre à l’autre pour qu’en finalité se forme un groupement d’intérêt binaire, sans raison sociale, ni enseigne lumineuse. Ainsi se font et se défont les allégeances et les compromissions, mais aussi les convergences et les concessions.

    Après le mouton, la pandémie, le « parkingcide » et autres incarnations ahurissantes, revoilà les supputations sur un probable redéploiement gouvernemental qui refont surface façon de faire tenir le souffle à la rumeur jusqu’à l’annonce officielle. Il viendra ce remaniement, ce mouvement. Ceci n’est pas une exclusivité d’information. Ce n’est qu’une déduction d’un empirisme vécu jusque-là, depuis la naissance du régime. A chaque coup, un coup salutaire. Ce n’est pas à cause du sit-in des médecins résidents ou du choléra que le ministre de la Santé va partir. Ce n’est pas à cause des fruits et légumes, des terres en jachère, de l’approvisionnement inégalitaire en blé pour les minotiers que le ministre de l’Agriculture va partir. Le mauvais débit du net ou l’attente postale, les chaînes de retraités devant les guichets ou sur les trottoirs de banques, les dérives de la communication off-shore, les logements made in China, l’invasion de la Tunisie par les touristes algériens, les fatwas saugrenues et le salafisme rampant ne seront que quelques brins de causes chez certains pour motiver en ne l’expliquant pas la fin de missions des gestionnaires concernés. Il en est ainsi pour autant de titulaires de département ministériel. La cause d’un départ n’est pas forcément ni légalement dans une défaillance de gestion, elle peut être dans celle qui justifie l’arrivée de l’autre. Faire évacuer un endroit et l’attribuer pour cause de vacance. Presque une affectation foncière, voire fonctionnelle suite à une déshérence. Un terrain, soit un siège que l’on rend res nullius.

    Ils doivent être ces arrivants, à défaut de porteurs d’espoir, des étendards pleins de sourires et d’entrain à même ne serait-ce que d’atténuer la grisaille qui pourfend la quotidienneté. Je rêve de ministres qui puissent exister non pas par présentéisme, cet excès de présence mais à travers le ressenti de chacun des chagrins de quiconque des citoyens. Je rêve de voir dans ces futurs ministres l’ombre d’un martyr qui lui chuchote à chaque oubli le sens du sacrifice et la valeur de la patrie, la muse d’un poète qui lui inspire à chaque discours la noblesse de l’art et de l’oraison, le regard d’un enfant, l’amour d’une maman, les siens qui lui font rappeler à chaque signature l’humanisme et la modestie.

    La persistance se fait également pour ces walis qui vont partir et ceux qui vont venir, revenir ou se maintenir. Certains de ces personnages ont été engloutis dans l’uniforme qui s’est révélé trop large pour leur frêle corpulence. D’autres ont été effacés par impuissance d’avoir pu ou su égaler leurs précédents. Quel que soit l’habit, en soie soit-il, il ne peut éternellement couvrir la nudité originelle, si disgrâce génétique y est. La grâce est un attribut de seigneur, et la seigneurie est un poinçon de simplicité, de mesure et de décence. Il y a aussi de ces walis qui croient pouvoir faire pleuvoir le ciel ou avoir mainmise sur le soleil quand bien même frôlent-ils l’ironie, le burlesque et la bouffonnerie. Il y a aussi en face des walis qui vous font aimer le pays et ses élections. Mais où est donc passé ce temps-là où le ministre était Ministre, le wali, Wali ? Je rêve de ceux qui seront là demain pour couronner nos attentes, entériner nos désespoirs ou ensevelir nos cadavres.        Publié par El-Yazid Dib..

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5265504

  • LE MIGRANT – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/02/le-migrant

    La veille, je n’ai rien eu

    Et je suppose que le lendemain, je n’aurais rien, non plus

    C’est aujourd’hui, le jour J… J’y crois… je l’ai cru.

    C’est ce que je me disais, c’est ce que je me suis dit… lorsque j’entendis frapper à la porte, ce dimanche après-midi.

    Le souci, c’est que je n’ai ni proches, ni voisins, ni amis

    Et personne ne sait que je suis ici… Je m’y suis installée en pleine nuit.

    Qui c’est ? C’est qui ?

    Une voix m’a répondu : je suis

    Hé ! Pour qui il me prend ? Pour qui il m’a pris ?

    Pour qui vous me prenez, je ne suis pas Moïse !

    Et la voix répondit : -Je le sais, je ne suis pas plus bête que je ne suis

    –Oui, mais qui êtes-vous ? Parce que je n’ai rendez-vous avec personne.

    Il soupira, je l’ai entendu soupirer… y a pas pire qu’un soupir.

    –Je croyais qu’il me suffisait de frapper pour voir la porte s’ouvrir.

    – dites-moi qui vous êtes ? Un seigneur avec un E ou un saigneur avec un A ?

    – je n’ai jamais rien écrit, je m’appelle Jésus-Christ.

    Une chance sur deux pour que ce soit vrai : croix ou pile ?

    Le jeu de hasard m’a toujours semblé infantile… Je n’ai pas ouvert, je ne suis pas une imbécile. Et pour en avoir la preuve, j’ai voulu le mettre à l’épreuve.

    – qui vous suit ?

    Il m’a dit : -Jean… même le singe connaît la passion selon Saint Jean… passons !

    – qui vous envie ?

    –le soleil qui brille m’a-t-il dit

    Et c’est là que je me suis dit que nul n’est à l’abri d’un coup de soleil

    – qui vous renie ?

    –Pierre…

    Et dire que c’est sur lui que le Christ a bâti tout son édifice… ça tombe mal surtout pour quelqu’un comme moi qui ne s’est jamais convertie.

    – qui vous trahit ?

    –Judas

    – oui mais pourquoi ? Pour quelques euros de plus ?

    – non, me répondit l’inconnu… il a fait ça juste pour m’éprouver comme ce que tu fais en me mettant à l’épreuve des faits !

    Je ne sus quoi répondre, il en profita pour me retourner la question : « qui crois-tu que je suis ? « 

    Je ne sais pas moi, un migrant… qui cherche bon gré, mal gré à couvrir son intrusion avec un prétexte transcendant. » Non, simplement quelqu’un qui a entendu dire que Dieu est grand. »

    Je lui ai aussitôt ouvert, mais malheureusement il n’y avait personne derrière.

  • DÉCONSIDÉRATION DU PRIX NOBEL , UN MINISTRE NE DEVRAIT PAS DIRE CELA ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/08/17/deconsideration-du-prix-nobel-un-ministre-ne-devrait-pas-dir

    El Watan
    17 AOÛT 2018
    Le revirement précipité du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique relatif à ses affirmations centrées sur le peu d’intérêt porté par l’université algérienne, au prix Nobel, ne changera pas l’image peu reluisante de l’université algérienne.

    Ses propos du 07 août 2018 nous rappellent ceux d’un autre responsable qui avait dit, toute honte bue, en 1996, « qu’il était prêt à fermer l’université algérienne », au moment des grèves des enseignants. Ces propos des deux responsables montrent le peu d’enthousiasme des décideurs algériens et notamment des responsables du secteur de l’Enseignement supérieur, pour tenter de donner une âme scientifique à l’université algérienne.

    Il est alors plus aisé de persister dans une rhétorique du « tout va bien », toujours appuyée par des données quantitatives « flamboyantes », faisant valoir de façon arrogante la massification en termes du nombre d’étudiants, d’établissements universitaires, d’enseignants, de revues scientifiques, etc., apparaissant comme le seul résultat majeur mis en avant par les responsables de l’université algérienne.

    Image peu reluisante des savoirs en Algérie

    Sauf à refuser de regarder la réalité en face, la fiction des savoirs est prégnante dans l’université algérienne. La fiction est une construction sociale qui permet d’affirmer, sans un examen critique, autocritique et détaillé de la réalité des savoirs dans notre pays, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

    Ce mode d’appréhension des savoirs est « aveugle » et de surcroît, piteux. Il est dominé par le primat donné à la logique politico-administrative en matière de gestion et de communication. Celle-ci ne se limite pas à l’application des textes juridiques. Elle représente un véritable mode d’action, avec ses propres codes, ses propres espaces de pouvoir, s’imposant comme un moyen de fonctionnement hégémonique au sein de l’université, en éjectant à la marge la dimension scientifique et pédagogique.

    On ne parlera jamais à l’université de la hiérarchie scientifique, de sa valorisation, des libertés académiques, du mérite et de l’autonomie dans la gestion et le fonctionnement. Il semble que cela n’a pas de sens ! Il faut au contraire se faire tout « petit » pour ne pas froisser les susceptibilités des acteurs importants de l’université qui ont d’autres préoccupations plus importantes que celles de redonner de façon forte et déterminée la priorité aux savoirs, et rien qu’aux savoirs dans une société encore profondément sous-analysée, c’est-à-dire insuffisamment appréhendée dans toutes ses facettes.

    C’est pourquoi, les propos de M. Hadjar sur « l’inutilité » de tout prix Nobel pour l’université algérienne, en mettant sur le même plan, les élèves qui ont 19 et 10 de moyenne au baccalauréat, intègrent parfaitement les façons de faire de l’université algérienne : distribution tous azimuts des diplômes, plagiat, laxisme temporel pour la soutenance des doctorats, la primauté de l’administratif sur la science et la pédagogie, les violences multiples, le refus de toute reconnaissance sociale du travail assuré, pour privilégier de façon dominante la médiocrité « normalisée » et « institutionnalisée » qui se substitue au travail continu, à la rigueur et à l’émulation scientifique, seuls gages de réussite dans le champ des savoirs.

    « Restez tous les mêmes »

    Monsieur Hadjar a contribué à noircir davantage le statut des savoirs en Algérie, réfutant toute hiérarchie scientifique entre les jeunes bacheliers qui vont découvrir pour la première fois l’université. Le slogan au cœur de ses propos peut aussi être lu comme un appel implicite ou inconscient à toute absence d’efforts : « Restez tous les mêmes. »

    Alors qu’il faut constamment se remettre en question, s’inspirer en permanence, en son for intérieur, de cette phrase lumineuse du philosophe grec Socrate : « Je sais que je ne sais rien », pour se surpasser, M. Hadjar nous renvoie de façon expéditive à un égalitarisme affligeant et primaire, qui laisse perplexe sur le devenir des savoirs en Algérie. Pourtant, le développement des connaissances scientifiques est indissociable de la concurrence, de la critique constructive et des remises en question perpétuelles entre les chercheurs. Avouons humblement que nous en sommes loin !

    Déconsidérer de façon aussi maladroite le prix Nobel ne peut étonner les observateurs avertis du fonctionnement de l’université algérienne envahie par des certitudes et des prétentions, tout en étant, aujourd’hui, orpheline d’une production scientifique crédible, critique, libre, discutée et débattue collectivement. Peut-on encore se complaire dans la reproduction d’une université sans autre ambition, que celle de gérer les flux des étudiants, en continuant à se mouvoir de façon béate et silencieuse dans le statu quo ?

    Les propos du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique nous semblent d’un défaitisme ravageur, renforçant le nivellement par le bas. Les prétendants au moindre effort, à la paix sociale, seront indéniablement confortés par ces déclarations publiques qui vont nécessairement marquer le fonctionnement au quotidien de l’université. Evoquer de façon aussi lapidaire et simpliste le prix Nobel, considéré dans toute sa banalité, c’est faire peu cas du travail immense et des multiples sacrifices pour celles et ceux qui ont eu à concourir pour cette distinction scientifique prestigieuse.

    Peut-on effacer, d’un trait de plume, l’histoire prestigieuse des différents prix Nobel ? Le silence et le respect auraient été, nous semble-t-il, de rigueur face à ces « monstres » scientifiques qui ont réussi le pari de révolutionner avec un courage intellectuel et une ténacité inouïs, les différents paradigmes scientifiques existants. On aurait applaudi M. Hadjar s’il avait, avec humilité, tiré sa révérence aux chercheurs scientifiques de haut niveau qui ont voué toute leur vie à la science, pour accéder à un tel niveau scientifique qui est celui du prix Nobel.

    Mohamed Arkoun, grand penseur algérien de l’islam, mort dans l’indifférence et le silence le plus total en Algérie, avait évoqué à juste raison, « la sainte ignorance » ou « l’ignorance institutionnalisée » qui s’interdit toute possibilité de comprendre dans sa complexité un fait social donné.

    Or, l’absence de toute référence historique aux grandes découvertes scientifiques dans le monde n’a sans doute pas permis au ministre de peser ses mots à propos du prix Nobel, pour comprendre les souffrances, les privations, les exclusions des hommes qui se sont rebellés contre l’ordre social pour imposer de façon courageuse et autonome les résultats de leurs recherches scientifiques respectives.

    A propos des classements des universités

    Si les classements des universités et des centres de recherche ont été l’objet de nombreuses critiques, il aurait été important que les décideurs les prennent en considération pour définir les stratégies nécessaires et pouvoir ainsi adopter les critères adéquats.

    Concernant le lien que fait le ministre entre le prix Nobel et le classement des universités, il importe de rappeler que le nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les anciens élèves ne représente que 10% en matière des critères de classement Shanghai. Par contre, le nombre de prix Nobel parmi les chercheurs en exercice dans les universités est considéré comme un critère de qualité de l’institution avec une pondération de 20%. Les autres critères concernent le nombre des chercheurs, les publications (articles publiés dans Nature et Science, articles indexés et les plus cités dans leurs disciplines) et la performance académique au regard de la taille de l’institution.

    En outre, le ministre accorde une importance démesurée à la visibilité des travaux sur les sites web qu’il considère comme le principal critère dans le classement. Il affirme, à la conférence nationale des universités, « que l’ensemble des critères de classement ne tient pas compte de l’enseignement, mais de la conception et des contenus des sites électroniques des universités » et que « les instances internationales se basent dans leur classement sur le contenu des sites électroniques des universités et non sur la qualité de l’enseignement » (publié dans le site du ministère : http://www.mesrs.dz)

    S’il est vrai, en partie, que la visibilité des travaux sur le web est relativement importante, notamment dans le classement de Times Higher Education, cela ne suffit pas, évidemment, d’avoir un site bien fait avec une masse d’informations et de publications, contenant tout et n’importe quoi, pour être bien classé ! Car il s’agit, de prime abord, de rendre visible les connaissances scientifiques et techniques.
    En effet, 80% des critères adoptés par les autres classements des universités comme ceux de Shangai, Heeact, Global University Ranking, pour ne citer que ces quatre institutions, tiennent comptent de la qualité de l’enseignement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, tout en critiquant le classement mondial des universités, le ministre n’hésite pas à se féliciter quand une université algérienne gagne une place ou deux dans ce même classement. Ce qui lui permet de déclarer que « l’université algérienne va bien ! » (El Moudjahid, le 05 juillet 2018).

    De tels propos discréditent l’université algérienne. Ils banalisent la compétition et la production scientifique. Ils mettent mal à l’aise la communauté scientifique, qui devrait s’inscrire dans les critères académiques mondiaux fondés sur la qualité et l’excellence. Ils créent un sentiment d’angoisse auprès des nouveaux bacheliers. Enfin, de telles considérations renforcent le statu quo extrêmement prégnant dans les universités algériennes.

    Les propos du ministre de l’Enseignement supérieur auraient été plus pertinents en se focalisant sur le nécessaire encouragement des acteurs sociaux de l’université, dans le but d’accéder à un haut niveau scientifique, d’affirmer de façon forte la priorité politique de la recherche scientifique comme une activité incontournable et centrale pour une nation qui a pour prétention de rompre avec la rente pétrolière.

    C’est la lumière des sciences et non la violence de l’argent, qui permettra de donner plus de crédibilité et de dignité politique, culturelle et économique à la nation algérienne dans le monde. Or, la stagnation et la consommation mécanique et administrée de savoirs dans nos universités bloquent tout nouveau souffle novateur, pouvant donner un sens plus dynamique et autonome de la recherche scientifique dans notre société.

    In fine, en écoutant les propos du ministre à propos du prix Nobel et sa conception de l’université, nous comprenons pourquoi cette dernière opère une régression fulgurante et dangereuse, banalisée à l’extrême dans un contexte sociopolitique dominé profondément par la paix sociale, au sens où rien ne doit changer.

     

    Références :

    Arkoun, M. (2010), La question éthique et juridique dans la pensée islamique, Paris, Vrin, 2010.
    Salmi, J. & Saroyan, A. (2007), Les palmarès d’universités comme moyens d’action : usages et abus. Politiques et gestion de l’enseignement supérieur, 19, (2), 33-74.
    Stuart, D. (1995), Reputational Rankings : Background and Development, New Directions for Institutional Research, no 88.
    Eloire, F. (2010), « Le classement de Shanghai. Histoire, analyse et critique », L’Homme & la société, vol. 178, no. 4, 2010, pp. 17-38.

  • 30 « sanafirs » de la théocratie républicaine – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/08/17/30-sanafirs-de-la-theocratie-republicaine

    30 parti(cule)s élémentaires sur les 60 hizb que compte l’ineffable « paysage politique » algérien se sont rencontrés non pas pour expliquer leurs programmes- ils n’en ont pas- ni pour critiquer la gestion du pays qu’on suppose exercée par 2 partis appelés « majoritaires » mais qui n’ont eux aussi qu’un seul programme appelé lui, à juste titre « allégeance aveugle »…

    Ces 30 « sanafirs » de la théocratie républicaine se sont rencontrés de manière spontanée (comme les « marches de soutien » de même nom) pour lever un peu plus le voile sur cette allégeance.

    Qu’est ce qui les a fait courir maintenant, alors qu’il reste une bonne période à traverser avant l’élection présidentielle, précisément 9 mois de gestation avant que l’Algérie n’accouche d’un nouveau président ou qu’elle ne succombe à l’impossibilité de cet enfantement à haut risque ?

    L’allégeance inconditionnelle à Bouteflika et l’appel insistant qu’ils lui lancent pour annoncer sa candidature afin d’assurer « la continuité » ne sont en vérité qu’un leurre…

    Ces partis et leur géniteur FLN comme leur grand frère RND savent que le Président était déjà incapable d’assumer ses lourdes responsabilités depuis le 4e mandat et qu’il est illusoire de le croire capable de faire un autre mandat et criminel de ne pas tenir compte de son impotence…

    Sachant pertinemment celà, on doit chercher autre chose dans cet faux appel trop véhément pour être sincère de reconduction illusoire de M. Bouteflika Abdelaziz, et trouver un autre sens au terme « continuité » qui est réitéré à chaque fois pour justifier cette prise de position totalement illogique et irréaliste.

    En réalité, ce « soutien » est trop parfaitement orchestré pour qu’il n’y ait pas derrière sa manifestation une force qui l’a orchestré… il insiste trop sur la continuité pour ne pas faire comprendre un sens caché à ce terme qui, en réalité, veut dire que la fin de Abdelaziz ne doit pas être la fin du bouteflikisme…

    Ould Abbas a commis le lapsus révélateur et un des lillupitiens l’a dit : » nous souhaitons la candidature de Abdelaziz Bouteflika ou… de la personne qu’il désignera pour lui succéder »…

    Voilà le « beit el qacid » !…

    Il reste à savoir qui sera désigné par le président (ou qui se fera désigner) afin d’assurer la continuité du bouteflikisme sans Abdelaziz… et il ne faut sortir ni de St Cyr ni de l’Académie interarmes de Cherchell pour deviner de qui il s’agit au plan A… (parce qu’il y’a un plan B)…

    La machine à faire les présidents étant programmée, il lui faut juste les essais de mise en route et les dernières retouches pour éviter tout imprévu et quand on sera assuré de sa fiabilité, on dévoilera le nom du génie que la machine électorale fera sortir de l’urne…

    Et alors la machine s’emballera et rien ne l’arrêtera !…                                                                                                                                                            Source : https://web.facebook.com/mohamed.adjou?fref=nf&__tn__=m-R

  • Au cœur des nouveaux métiers – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/08/12/au-coeur-des-nouveaux-metiers

    Depuis un certain temps, des agissements devenus comme des habitudes dures sont venus estampiller le quotidien de notre présent. Au nom de la loi, ces activités sont déclarées nocives, coupables et pouvant constituer la maille des fléaux sociaux. Elles prolifèrent au fur et à mesure du gain facile qu’elles procurent. Sans imposition, sans formalisme ni procédure d’inscription, l’activité est vite repérée à la pressante nécessité d’y recourir. On n’a pas à regarder un panneau indicateur ou une enseigne lumineuse pour se diriger vers le bon endroit. Il suffit juste de faire une rotation visuelle, et voilà votre besoin rapidement satisfait.
    Le parckingeur : tout est chez lui un espace gardé. Pas d’amendes, ni de procès-verbal pour stationnement dangereux, non autorisé ou gênant. C’est lui le policier de la place. Il est une gourde. C’est le percepteur de droits de camper là où il vous l’indique. Que de crimes odieux ne furent pas commis par ces surveillants autoproclamés pour « refus d’obtempérer ».
    Le tabatier : vendeur de cigarettes mi-mobile, mi- fixe. Posant son cageot à même un coin, un pignon sur rue, socle à une future baraque qui deviendra une bâtisse le long de l’inertie d’un contrôle et au cours du sommeil sans répit d’une administration parfois compromise. Un bureau de tabac, de confiserie, de carte de recharge téléphonique. Il est le sauveur de minuit. Toutes les insomnies viennent chercher chez lui leur quintessence.

    Le clandestin : chauffeur par défaut de taxi banalisé, marchand de kilométrages ; il est là devant son volant, sirotant son marc dans ce gobelet biodégradable. Sans statut particulier et loin d’une réglementation étouffante, il se dit rendre un service public et disponible à tout moment.

    Le souteneur scolaire : il prétend vendre le savoir. Celui qui aurait à manquer d’être fourni par une école publique en phase de déperdition scolaire. C’est un métier qui se pratique au crépuscule des jours moroses, dans les interstices des examens finaux. Dans les caves, les garages en totale insécurité, la profession est florissante.

    Le cambiste : il est là telle une banque à guichet ouvert, papillotant des liasses. C’est ce mouvement itératif de billets qui fait de lui une enseigne bancaire. Le taux de change est à jour et fortement respecté. Une bourse sans siège, sans régulation étatique.

    Le harrag : voyageur sans visa. Il brûle les vagues et défie les ressacs. Au périr de son âme, le rêve de l’outre-mer, d’une meilleure vie que celle qu’il tente d’éteindre, vaudrait pour lui les incertitudes de l’aventure. Le « métier » fait jalouser d’innombrables candidats pour les faire embarquer su r les chaloupes de la mort.

    L’auto-brûlé : symbole d’une expression oppositionnelle personnelle ; le suicide par le feu ne se pratique que pour des considérations touchant un tant soit peu à la politique de gestion des affaires publiques. Pour un refus de logement, un ajournement d’examen, une allumette sur un corps aspergé tiendrait lieu d’une délivrance ou d’une satisfaction posthume.

    Il y a bien d’autres métiers fortuits et spécifiques à chaque saison et selon l’occasion. Il suffit de créer le besoin ou de le sentir venir pour faire émerger un travail. Il n’y est exigé ni formation ni contrat de pré-emploi. Une audace, un défi, un fait accompli. Publié par El Yazid Dib.

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5216632

  • La république des « Fils de… » (1re partie) – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/07/29/la-republique-des-fils-de-1re-partie

    Frasques, voracité, prédation, succession… Rejetons conçus dans le dos de la République égalitaire, les enfants terribles de la nomenklatura sont les nouveaux seigneurs de cette« Algérie de papa », la version bâtarde de l’« Etat algérien restauré ». Pour désigner les fils de généraux et hauts gradés de l’armée, des services de sécurité, ministres, pontes de la haute administration…, l’humour populaire est intarissable de génie créatif : ouled al qiada, meqla, qaloi, chouaker, ouled douk douk, qemqoum, les rejetons des pontes font valoir chaque jour leur droit de cuissage sur les ressources du pays. De Toufik Benjedid à Saïd Bouteflika, de Adel Gaïd à Sid Ali Mediene, de Abdelmoumen Khalifa à Farid Bedjaoui, de Rym et Farès Sellal à Amine Zerhouni, de Réda Habour à Khaled Tebboune, des fils de Meziane au fils Ould Kaddour, des fille et fils de Saadani au fils Ould Abbès, de Amel Bouchouareb à Khaldoun et Sina Khelil…, des échantillons représentatifs de la caste de compradores et de fabricants d’hégémonie qui réécrit l’histoire d’un « seul héros, le pouvoir ». Plongée dans les dessous putrides de la reproduction en marche de la classe des dirigeants.

    Ils sont dans l’import-import (60 milliards de factures d’importation), dans l’immobilier (?), dans les « services » (12 milliards/an), dans la com’ et l’événementiel, les bureaux d’études, le consulting, les centres commerciaux et grandes surfaces, le catering, le contrôle et concessions automobiles, les franchises, les sociétés de gardiennage et de sécurité, 7 milliards de dollars que se partagent quelques sociétés appartenant à des généraux à la retraite et/ou en activité, comme celle d’un des fils de Gaïd Salah, Adel, et à des personnalités du gouvernement et de la haute administration, à l’image de Vigie Plus, société à 50 000 agents, apparentée au fils de l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Aucun créneau juteux, aucune opportunité d’affaires, aucun business florissant n’échappe à leur appétit vorace.

    Shootés à l’argent public, addicts aux privilèges et rente de « l’Etat pompeur », les « fils de » ont un « couloir vert » dans les ports, les tapis rouges des salons d’honneur, occupent des postes (fictifs de préférence, mais rémunérés en devises) dans les grandes compagnies (Air Algérie, Sonatrach…), postés dans les grandes capitales mondiales. Ils sont dans la diplomatie, dans les agences et organismes internationaux. Ils ont des ports secs pour cocaïne pure (fils du général Hamel) et quincaillerie de luxe, des flottes (navires de la Cnan rachetés en partie par Réda Habour).

    Ils sont dans le négoce des matières premières (Sina Khelil…), dans la distribution, souvent en situation de monopole (Mouloud Djebbar, fils du général M’henna Djebbar), « bien nés » et as du trafic d’influence, ils ont les clés des coffres-forts de l’Etat social, dépecés, en bandes organisées, lors des soirées banquet. D’affriolantes saisons algériennes pour une jet-set fâchée avec le Projet national et le principe d’égalité des chances.

    Boucherie du peuple vs caudillo du régime

    Kouba. « Marché des 13 salopards ». « La boucherie du peuple ». Il porte bien son nom, le très « modeste » magasin de Kamel « Le Boucher », gros sous-traitant présumé des cartels de la cocaïne, scellé depuis plus d’un mois. L’homme aux 701 kg de coke a entraîné dans sa chute spectaculaire deux caudillos du régime : Abdelghani Hamel et Menad Nouba, tout puissants patrons de la police et de la gendarmerie.

    Au ministère de la Défense, gros client de la viande importée par « le Boucher », deux généraux-majors, Boudouaour Boudjemaa, le directeur des finances, et Mokdad Benziane, directeur du personnel du MDN, sont éjectés, « admis à la retraite ». Le menu fretin (26 inculpés-1, le fils de l’ex-Premier ministre Tebboune) est envoyé au cachot. L’Algérie, ses attributs de pouvoir, ses autorités régaliennes, flirte dangereusement avec narco-Etat.

    Dans le Vieux Kouba, c’est encore la consternation. La colère. De l’incompréhension aussi. « Kouba, ce sont toutes ces personnalités qui ont fait l’histoire. De Ferhat Abbas qui y a vécu (en résidence surveillée) au colonel Mohamedi Saïd, de Cheikh Soltani à Ali Benhadj et j’en passe. Mais des ”cavés” comme ça, on en avait pas. » Yazid, spécimen de cette petite bourgeoisie de Kouba qui se sent « salie » par l’érection dans son paysage de ce sulfureux personnage. « Ce berani (étranger) qui a débarqué ici presque avec son seul vélo et qui s’achètera, en un temps record, pas moins de 26 villas. »

    A Alger, les gendarmes de la section de recherches ont mis au jour 22 promotions immobilières, dont les appartements de standing sont cédés à des hauts fonctionnaires de l’Etat. « L’homme aurait juré de raser toute la ville et de ne laisser au peuple de Kouba que l’Hôtel de la mairie pour ses papiers d’identité. » Au chemin Calvaire, dans le bas Kouba, il aurait offert quelque 130 milliards pour s’adjuger un djenane de 6000 m2. « La famille, une grande famille de militants nationalistes qui y résidait depuis plusieurs générations, voulait préserver la valeur patrimoniale de la résidence.

    Le Boucher ne voulait rien savoir. ”Dites-moi plutôt combien elle fait en longueur, combien en largueur et combien vous en voulez !” » Le Boucher a, selon ce riverain, mis tout le monde dans sa poche, « distribuant des cadeaux et liasses de billets par-ci, des kilos de viande par-là, offrant une voiture au commissaire, de petits pécules pour les fonctionnaires des mairies, de la daïra et de la wilaya et même des omra aux fidèles de la mosquée ».

    Le « gueux » quadra, fils d’un boucher venu de sa « gueuse » province de Palestro (Lakhdaria), s’est blanchi sous le harnais du pouvoir et de ses camorra. Sa résidence à Kouba, située en face du commissariat de police (qui n’a rien vu) ; les bureaux de ses sociétés à La Croix et à Aïn Naâdja ne désemplissaient pas de visiteurs de haut rang qui lui mangeaient avidement dans la main. « Les magistrats sont en train de compiler les écoutes téléphoniques et quelque 3 ans de vidéo-surveillance », rapporte la journaliste Salima Tlemçani, qui enquête sur l’affaire.

    Des enregistrements « compromettants pour la longue liste de personnalités civiles et militaires qui y apparaissent ». 30 ans après le scandale impliquant un des fils du président Chadli – en association avec un roturier du quartier La Montagne (Bourrouba) – dans la ruine d’une banque publique, l’affaire dite « Testosa » – du nom de la célèbre Ferrari Testarossa – a fait des « petits ». Beaucoup de « petits ».

    La patri Mohand Aziri e pour les riches, le patriotisme pour les pauvres

    Portrait d’un fils de… De l’élevage ovin dans les Hauts-Plateaux à la technologie de pointe, Lotfi Nezar est un entrepreneur aussi polyvalent que coriace. « Il est impitoyable en affaires », témoigne HKM*, un employé de SLC (Smart Link Communication), la « petite » boîte familiale devenue grande (plus de 150 employés), nichée au chemin Gadouche (Ben Aknoun) sur le domaine d’une ancienne coopérative militaire.

    PDG de la société, Lotfi, l’aîné, y est actionnaire au même titre que sa fratrie et son généralisme paternel, aussi président de son conseil d’administration. Pionniers dans la technologie wimax (solution internet haut débit par ondes hertziennes), les fils du général affichaient un carnet de commandes plein.

    Ses abonnés clients allant des ministères de la Défense, de la Santé, de l’Enseignement supérieur aux compagnies pétrolières (Becker, Schlumberger, Sonatrach…), les banques (BNP Paris Bas…), Alstom, Peugeot. « Une véritable machine à cash dont une partie des revenus générés est perçue en devise, en Espagne, notamment », décrit la gorge profonde. Le pouvoir, la réputation du père, le général Khaled Nezzar (sauveur de la République ou fossoyeur de son peuple, c’est

    selon), parmi les premiers promus sous Chadli au grade d’officier général, a fait exploser littéralement le plan de charge de la SPA, créée en 1997. « Aujourd’hui, les affaires tournent de moins en moins bien. A cause de la concurrence soutenue par deux autres fournisseurs de services, Anwar Net et Icosnet, tout aussi puissants et adossés à des pontes mais surtout à cause des déboires de la famille avec le clan présidentiel. » Le général a dû, selon la même source, rembourser quelque 40 milliards de crédits alors que d’autres ont vu leurs ardoises effacées. La patrie pour les riches, le patriotisme pour les pauvres.

    « Hna fi hna, el barani yasamhna »

    Déclinaison locale de « Entrepreneurs de progrès », la devise chère au FCE, le cercle des bonnes affaires sis à El Mouradia, au fond d’une impasse, rue Sylvain Fourastier, du nom du maire de Bir Mourad Raïs dans les années 1940. C’est ici, dans la proximité charnelle du pouvoir et de l’argent, à quelques centaines de mètres du Palais présidentiel, que se trouve la fine fleur du CAC 40 algérien, les Kouninef, Bairi, Mazouz, Benabdeslam, Benamar, Tahkout et consorts, empires biberonnés aux marchés publics.

    « 150 millions pour réserver sa place à la table du Premier ministre. » H. Imad*, témoin ulcéré par les turpitudes de cette business class « made in bladi », jeune loup de la finance, a été dans le staff de Ali Haddad, le président du Forum des chefs d’entreprise, le FCE. « Self made man » comme sait en « fabriquer » à la chaîne le cercle présidentiel, le patron du groupe ETRHB, petite société de BTP fondée en 1997, est propulsé, 20 ans après, à la tête d’un empire engrangeant quelque 400 millions de dollars de revenus annuel (Forbes). « Rebrab ? C’est rien. Mon chiffre d’affaires à moi, c’est 5 à 6 fois plus », se vanterait Ali Haddad.

    Le groupe Cevital, propriété d’Issad Rebrab, affiche un chiffre d’affaires de 3,5 milliards de dollars. Agence parapublique orientée vers la captation des contrats publics, le FCE possède sa version « fils de ». Jil FCE, ce pouls de jeunes entrepreneurs connectés aux centres de décisions. Comme Allégories, la boîte de com’ et événementiel, drivée par le tandem Lourari/Marhoun Rougab, fils de Mohamed Rougab, secrétaire particulier du président Bouteflika.

    C’est Allégorie qui, le 3 décembre 2016, a organisé, pour le compte du FCE, le Forum africain d’investissements et d’affaires au Centre international de conférences (CIC) et qui a tourné au fiasco. Ce jour-là, le gouvernement Sellal, arguant les « entorses au protocole », se retira, sous les regards médusés de centaines d’invités étrangers. « Tout n’a pas été dit sur cette affaire du CIC, raconte Imad. Il y avait une forme de mise en scène, puisque le gouvernement était la veille en possession du programme des interventions et aurait pu décliner sa participation. »

    Les enjeux se superposaient, selon lui. Dans les coulisses du CIC, aux manettes, ce fut Saïd Bouteflika, tout puissant frère et conseiller plénipotentiaire du Président. « Il fallait à la fois happer le destin de Lamamra, le MAE qui était présidentiable, saper l’autorité du gouvernement au profit d’un patronat paraissant tout puissant, et troisio, renverser la table des négociations des contrats qui s’amorçaient dans la salle (…). »

    Jeunesse dorée, jeunesse offshore

    De SwissLeaks à Panama Papers, une orgie à coups de centaines de millions de dollars. Les listings des propriétaires algériens de comptes dans les banques suisses (HSBC) et de sociétés offshore au Panama renseignent sur la fraude à grande échelle et sur les pratiques des faunes au pouvoir. Le scandale planétaire des Panama Papers est aussi celui de cette caste d’Algériens dont les fortunes mal acquises transhument à travers les paradis fiscaux, lavées, blanchies, « réinvesties ».

    Des Îles Vierges britanniques au Panama, des îles Caïman à la République suisse, de la Barbade à Maurice, de Hong Kong à Dubaï, la toute nouvelle plaque tournante du blanchiment de l’argent algérien. Aux Emirats, une société offshore, c’est 30 000 dollars de capital avec droit de succession garanti pour les ayants droit en cas de décès du propriétaire.

    Dans les Panama Papers, les Algériens y sont souvent en famille : les Khelil (Chakib), père, épouse et fils, les Sellal (père et fille), les Bouchouareb, les Habour, les Chadli, les frères Bedjaoui, les Zerhouni – entre autres cités –, paraissant en qualité de propriétaires, bénéficiaires et/ou ayants droit de sociétés offshore. Journaliste d’investigation, membre du réseau ICIJ – le Consortium international des journalistes d’investigation qui révéla le scandale Panama Papers –, Lyès Hallas a eu accès à certains documents fuités de la société fiduciaire panaméenne Mossack Fonseca.

    Ne se distinguant ni par des « compétences reconnues » ni par un « savoir-faire particulier », les « fils de », observe le journaliste, excellent par contre dans la « fructification des carnets d’adresses » de leurs parents, dans la mise en relation d’affaires d’entreprises étrangères intéressées par le marché algérien. Ils sont dans « l’intermédiation internationale ».

    Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, est de ceux-là. « Ce ne sont certainement pas les 75 000 dollars canadiens de revenus annuels générés par son ancienne société de négoce qui ont permis à Bedjaoui de s’offrir des tableaux de Salvador Dali ou des biens immobiliers à Montréal et à New York, mais, les placements de Sonatrach.

    Pourquoi n’a-t-il pas pu décrocher la gestion des portefeuilles de BP ou ExxonMobil, génie en placements financiers qu’il est ? » Impliqué dans les affaires Saipem, Sonatrach, SNC Lavalin (suit une longue liste), Farid Bedjaoui passe pour celui qui sait ouvrir les portes blindées des décideurs algériens, sécurisant, via un système de commissions/rétro-commissions, les gros contrats de compagnies étrangères.

    « Le drame de ce pays est que son élite dirigeante n’imagine pas son avenir, l’avenir de ses enfants, en Algérie. Son principal souci est de trouver des alternatives pour financer l’éducation, les soins ou s’offrir une douce retraite à l’étranger, parce que les salaires perçus ne sont pas en mesure de prendre en charge son train de vie. Comment un Pdg de Sonatrach qui touche 300 000 DA de salaire mensuel pourrait s’acheter une résidence à Neuilly-sur-Seine ? »

    Les Gated communities du Mont Sidi Yaya

    Mont Sidi Yaya… Hydra. Le « Beverly Hills » algérois, une houma branchée au grille-pain et à la compteuse à billets, n’a rien d’un quartier pour ouled bouchia. Gosses de riches, gosses de maqla (pontes) et résidus du lumpenprolétariat s’y côtoient intimement dans ce lit d’oued (oued Hydra) où la jet-set s’est offert, par flots d’argent ininterrompus, son quartier de « luxe »…

    Enfant de la cité Sellier, populace suspendue aux flancs des Crêtes, Nadir a vu le quartier se transfigurer. En seulement quelques années d’économie de bazar. « Vous voyez ce pâté de villas, désigne-t-il de la main. Elles appartiennent toutes à des généraux. Le terrain sur lequel elles sont construites devait accueillir à l’origine une coopérative pour enseignants. » Banques étrangères, restaurants sélects, magasins de grandes marques, Sidi Yahia est le quartier des affranchis du pouvoir et des franchises qui prolifèrent.

    Malgré les nombreux interdits dressés par la Banque d’Algérie qui proscrit le transfert des royalties au franchiseur (la maison mère détentrice de la marque). Comment s’y prennent-elles ? « D’abord, elles appartiennent toutes à de hauts responsables et/ou à leurs enfants, ensuite, elles contournent les obstacles de la BA en gonflant le prix d’achat ou en transférant les devises sous le prétexte de l’assistance technique. »

    Tout autour du quartier chic, des résidences gardées. Un phénomène urbanistique en pleine expansion. Des Gated Communities où gent aisée et gent du pouvoir s’inventent un « entre-soi », loin des masses qui menacent. Safar Zitoun Madani, spécialiste en sociologie urbaine, ne hurle pas au loin pour autant. Les Gated Communities sont un phénomène « universel ». De la Chine « communiste » à l’Afrique du Sud, du Maroc aux Etats de l’Amérique latine. Une tendance mondiale. L’implantation de ces bunkers hautement sécurisés renseigne toutefois sur les inégalités qui s’accroissent dans un pays. Des inégalités qui ne sont pas toujours justifiées d’un point de vue économique.

    Des « inégalités un peu honteuses » et un « enrichissement pas très transparent ». « Dans le cas algérien, dit le sociologue, il faut un peu le relativiser. Car ce qui le caractérise, c’est qu’avant l’indépendance, nos villes étaient extrêmement inégalitaires du point de vue de la répartition des populations dans l’espace. Il y avait d’un côté les quartiers européens, les quartiers mixtes et les quartiers musulmans où résidaient la majorité des Algériens.

    A l’indépendance, cette structure ségrégationniste, inégalitaire, a complètement explosé. Nos villes se sont mélangées, des populations d’origines modeste, moyenne, ont occupé des habitations situées dans les quartiers européens. Aujourd’hui, ce que l’on constate, c’est que les élites, notamment celles qui disposent des ressources, ne se retrouvent plus dans ce mélange. Alors, elles inventent des espaces d’entre-soi.

    On revient, en quelque sorte, contre l’absence de ségrégation, et par des formes inédites, à une nouvelle façon de ségréguer, de se séparer des autres. » Loin du Fahs algérois, la proche campagne d’Alger, naguère prisée par les bourgeoisies coloniales, ottomane et française, les quartiers de l’ancienne plaine de la capitale sont en plein dans le processus de « gentrification », mot désignant ces quartiers de la noblesse anglaise qui étaient à l’origine des quartiers populaires d’origine sociale modeste.

    Les opérations de relogement, de résorption de l’habitat précaire, menées au pas de charge, sur fond de spéculation foncière, immobilière, vident le Vieil Alger de sa population, au profit d’une autre. « Ce sont des processus sociologiques très courants. Ces quartiers, pour des raisons pratiques, leurs positions dans la ville, la présence d’opportunités, attirent une clientèle qui prend une coloration sociale bien particulière (…).

    Progressivement donc, il y a un remplacement de population. » Dans ce processus, précise le spécialiste, l’Etat n’y est pour rien : « Il n’y a pas de volonté derrière, pas de deus ex machina, pour délimiter les quartiers des riches des quartiers pauvres. Ce sont des processus objectifs. » Dans le plan d’urbanisme d’Alger, explique-t-il, qui n’est pas « ségrégatif », la volonté de vider les quartiers populaires n’y est pas.

    « Même si derrière un certain vocabulaire très technique, il y a la possibilité de comprendre que telle zone, par exemple, est destinée à une population fortunée. Mais il n’y a pas de volonté de déloger les gens du centre-ville, les populations pauvres et modestes pour la périphérie. Dans les plans, il n’y a rien de cela, dans la pratique, avec les opérations de relogement en cours. Effectivement, pour certains bidonvilles du centre-ville d’Alger, les populations sont relogées en périphérie. Est-ce qu’il y a une volonté de déportation de ces populations ? (…) »                                                                                                    Mohand Aziri                                                                                                                                                               https://www.elwatan.com/edition/actualite/la-republique-des-fils-de-1re-partie-28-07-2018

  • La coupe & le visa. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/07/19/la-coupe-le-visa

    La finale de la coupe du monde qui s’est jouée en Russie et subie en Algérie a retransmis un match mettant en compétition la France et une autre équipe. Par défaut, à bon escient ou par mérite c’était la Croatie. Vouloir voir avec beaucoup d’état d’âme la France perdre ou la Croatie gagner ; il y avait de l’hystérie des deux options.

    L’ambassadeur de France, à la grande poste

    « C’est bien organisé…l’atmosphère algéroise…et voir ainsi la grande poste, la mer et le ciel bleu » a affirmé l’ambassadeur de France à l’issue de la première mi-temps. L’essence même d’un certain paradis perdu. A l’apparence rien d’anormal de voir son excellence prendre un tabouret et se mêler à l’immense foule, yeux tous fixés sur l’écran géant mis en relief en cette journée si spécifique mondialement. Le spectacle semblait réjouir toute l’assistance. En compagnie de son collègue de la Croatie et du maire d’Alger son sourire diplomatique affichait un air de vainqueur footballistique. Rien que ca. Mais dans la tête de son excellence, il ne peut y avoir uniquement la vision du match. Dans sa belle résidence, l’aisance aurait été toute autre. Mais, là dans les rues d’Alger, dans ces lieux mythiques, en bas de la Casbah, sur le boulevard Didouche, et Larbi Benmhidi aux détours de celui de Benboulaid ou de la place Maurice Audin, l’heure se serait pas réglée sur une rencontre qui se passe très loin, en Russie. L’on sentait là, un désir d’écoute publique, une méthode d’analyse et d’évaluation sonore et visible du sentiment du profond peuple algérien.

    De cette jeunesse algéroise, échantillon suffisamment représentant l’ensemble des jeunes de cette Algérie qui ne s’étend pas de Dunkerque à Tamanrasset, mais de l’Ouarsenis aux Aurès passant par Djurjura et les Babors. En venant, il aurait pensé voir brandir des emblèmes tricolores ou des vivats. Il vrai qu’il s’agissait là d’une rencontre de foot, pas besoin d’aller chercher le résultat dans la mémoire collective ou dans les pages d’une histoire qui se fait encore.

    A la 18 minute , au premier but marqué indirectement au profit de la France, la tristesse arrosait toute l’assistance. L’ambassadeur marquait silencieusement son bonheur. C’est tout à fait légitime et il en a l’extrême droit.

    Il y avait de l’amertume dans ce « ciel bleu » algérois lorsqu’Ivan Perisic à la 28 eme minute a fait brusquement hisser les voix, les bras, les youyous. « Un but qui a déclenché une liesse qui aurait pu faire penser que ces supporters étaient plutôt à Zagreb qu’à Alger. Ou que c’était les Verts qui étaient sur le terrain » relatait un confrère. L’équation était quand bien même difficile à cerner. Vouloir voir la France perdre ou voir la Croatie gagner ?

    Et si la France était alignée en phase finale contre l’Angleterre, quel aurait été le vœu de ces milliers de spectateurs ? A cet instant tout est venu confirmer que l’évaluation est terminée. Le sentiment national algérien est pour la Croatie. Et pas nécessairement contre la France. Chacun ira selon sa grille de lecture. Bravo les deux. Félicitations aux bleus.

    « Allez les bleus » et non pas « vive la France »

    C’est un phénomène qui n’est pas tout à fait nouveau, le fait de voir des drapeaux maghrébins notamment algériens flotter le long des champs Elysées tenus par des mains « françaises ». Du moins juridiquement estampillées telles. L’on aurait fait des lois, des tweets et des campagnes pour faire éliminer ce genre de manifestations, mais rien ne semble résister à des gènes pris pour des intrus et dont les penchants culpabilisés sont favorisés par l’exclusion, la marginalisation et l’inégalité.

    La France d’autrefois, celle d’un peuple féru de liberté, de justice, d’égalité, de fraternité, de solidarité, d’accueil et d’asile n’est plus en cours. Elle se noie dans la quête d’un équilibre international qu’elle ne voit qu’à la traine des Etats unis.

    Si la sélection française a remporté avec brio cette édition de la coupe du monde (je ne connais rien dans les sciences de la balle ronde) et si elle n’a pas vu tous ses résidents, ses nationaux dits et qualifiés maladroitement d’origine étrangère, enfin plus particulièrement du coté maghrébin ; c’est que ce pays vit une crise identitaire. Oui identitaire. Une grande partie qui fait actuellement le peuple français n’a pas comme ancêtres les gaulois. Tenir une carte nationale d’identité française prouve un statut mais pas une matrice. C’est la faute au droit du sol diront les jurisconsultes.

    Les fans de l’équipe de France à Paris ou ailleurs dans la métropole scandent « allez les bleus ». C’est dire que l’amour qu’ils ont pour cet ensemble sportif qui a su donner du bon jeu reste intact et s’accroit au fur et à mesure des titres et des succès. Certains diront que ce slogan est bien réfléchi allusion à la diversité « d’origine » qui constitue le onze. Par contre d’autres soutiendront que scander « vive la France » est encore un point à mettre dans la case d’un pouvoir honni et incapable de réussir à rassembler les français ou à faire aimer cette France. Cette équipe que l’on glorifie est presque sentie en extra-nationalité. Elle ne serait pas française de souche. Elle est avait-on dit la 6eme équipe africaine a se voir qualifier au mondial. Deschamps, l’entraineur et son complexe Benzema ne sont pas indemnes de cette sensation de phobie. Zidane aurait mieux fait pour faire au moins aimer ce tricolore qu’il portait, s’il était à la barre directionnelle.

    Haine de l’équipe ou du pouvoir ?

    Voir tous les pays arabes et bien d’autres supporter la Croatie face à une France mise dans la peau d’un bourreau ou d’un gourou maléfique est une expression de quelque chose. Certains prétendent et s’interrogent sur le pourquoi final de cette haine, d’autres comprennent et se taisent. En Tunisie, où il n’y avait ni ambassadeur dehors ni grande poste, tous étaient cantonnés dans une résidence ; les mêmes interpellations taraudent plus d’un. La penseuse tunisienne Oulfa Youssef, affiche sa révolte et publie sur sa page Facebook « Loin du foot, que le meilleur gagne…À qui profite cette haine de la France ? À qui profitent des jeunes qui n’ont jamais côtoyé Balzac, ni rêvé avec Sagan, ni s’enivrer de Baudelaire, ni aimé en lisant Pascal ? qui n’ont pas vu la Vie en rose avec Piaf, ni regretté leur vingt ans avec Aznavour, ni mourir sur scène avec Dalida …À qui profite le crime ? » . Oui, Madame, ils n’ont jamais lu Balzac et les fleurs de Baudelaire leur font mal, mais ils nourrissent sans avoir lu Emile Zola un cri strident de leur silencieux « j’accuse ». Leur vie n’est pas si rose que la chantait Piaf tout en regrettant amèrement non seulement leurs vingt ans mais toute leur existence sans toutefois connaitre Aznavour.

    Quant à mourir sur scène , ils n’ont pas cette aubaine puisque ils meurent noyés de dégoût dans les vagues de cette maudite Méditerranée qui fait juxtaposer deux mondes et ne les égalise pas. Nos jeunes ne haïssent pas la France, ils aiment le rêve, la beauté, l’art et s’accrochent à la vie. Ils ont par contre une dent contre ce pouvoir frileux qui en les haïssant leur fait les pires embuches pour briser dans l’œuf leurs illusions pour un monde meilleur. De paix et de justice interplanétaires.

    « Je ne supporte personne, pas même ma propre personne ! »

    A Alger ou dans les autres villes, dans les cafés, dans les lieux publics la jubilation n’était pas au rendez-vous. Pas de klaxons, ni de liesse.

    Seule une frustration généralement et publiquement apparente grisait les grises mines des téléspectateurs. Cependant dans les cœurs, aux fins fonds de soi, il se peut qu’il y ait un autre sentiment. Un homme relativement jeune m’avait confié, me voyant totalement désintéressé du match, accoudé à un comptoir de café prés de chez moi « moi, je ne suis pas hypocrite, je supporte la France, tous mes enfants vivent là-bas » il me semblait gérer difficilement son enthousiasme et s’interdisait de l’afficher. Je le rassurais sur le droit absolu et la liberté qu’il avait de choisir sa tribune de supporter. Réconforté, il croyait trouver en moi un adepte de son camp favori. « Quelle équipe supportez-vous ya El hadj ? » cherchant, sans doute une probable confirmation. Avec une pincette d’humour et un sourire sincère je répliquais machinalement « Je ne supporte personne, pas même ma propre personne ! de surcroit avec cette canicule ». Je me disais silencieusement et s’il n’avait pas d’enfants ou ne pouvait aller leur rendre visite, continuerait-il à ne pas être « hypocrite » ?

    Drôle de positon, drôle de supporter, drôle d’esprit sportif.

    Si les Maghrébins en général et les Algériens en particulier ont soutenu la Croatie , le président Bouteflika voit dans « le succès de la France en Coupe du Monde de football » tout en étant convaincu un « facteur puissant de promotion et de développement des liens entre les jeunes de nos pays et de rapprochement autour des valeurs essentielles de paix, de respect, d’amitié et de solidarité » . Oui, il y a là une grande vérité. Les jeunes de nos pays ont besoin de ce « rapprochement ». Dommage que le sport, la vertu olympique, le fair-play, l’effort et le mérite sont devenus une retro-vision de l’histoire, un dossier de visa, une affaire d’enfants, un sentiment de haine ou d’hypocrisie. Dommage aussi que l’histoire n’arrive pas à faire repentir le crime, que le visa soit pris pour un dispositif de chantage ou un détonateur, que l’amour ne soit plus semer aux deux rives.

    Publié par El-Yazid DIB.

    .       http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5264165

  • L’instrumentalisation de l’antisémitisme par quelques “personnalités” – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/24/linstrumentalisation-de-lantisemitisme-par-quelques-personna

    À l’initiative de Philippe Val – Philippe Val ! – quelques 250 “personnalités” viennent de signer « un manifeste contre le nouvel antisémitisme » en France.

    Et d’en rajouter jusqu’à l’obscénité sur le « silence médiatique », sur une « épuration ethnique à bas bruit », sur cette « faillite démocratique » qui mériterait d’être « cause nationale avant qu’il ne soit trop tard » et « que la France ne soit plus la France ».

    Ho, ça vous emmerderait d’arrêter vos conneries, les “personnalités” ?

    Si l’antisémitisme est toujours une triste réalité, en France et ailleurs, il n’est (heureusement) plus le fléau le plus marquant d’une réalité française et internationale autrement plus sinistre.

    Quid de la pauvreté galopante créée par des voyous que vous soutenez pour la plupart ? Quid de la précarisation grandissante de masses populaires de plus en plus nombreuses ? Des suicides par désespoir au travail ? Quid du sort innommable réservé aux nouveaux damnés de la terre, ces réfugiés politiques, économiques, climatiques qui déferlent en panique à nos frontières et que nous pourchassons sans la moindre vergogne jusque dans nos montagnes ? Et de celui des Palestiniens massacrés à Gaza par la soldatesque du régime israélien ?

    Je vais vous dire franchement ce que je pense, moi, père d’enfants juifs par descendance, de votre “manifeste” faux-cul hypocrite ? Une très vulgaire diversion, un écran de fumée sur les véritables tragédies actuelles de notre monde, une instrumentalisation d’un drame crapuleux (le meurtre de la malheureuse Mireille Knoll) pour masquer la politique ignoble d’Israël à Gaza – gageons que le CRIF et autres officines d’acabit identique ne manqueront pas de profiter de votre appel pour cadenasser un peu plus l’antisémitisme à l’antisionisme.

    Alors je vais vous dire, chères “personnalités” : votre manifeste, sorti opportunément du chapeau comme le lapin par le magicien pour faire illusion et détourner l’attention, on l’emmerde ! Vous en faites trop, vous comprenez ? Ça ne prend plus.              Pierrick Tillet

    https://yetiblog.org/antisemitisme-instrumentalise-par-250-personnalites

  • Qu’attend le peuple ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/19/quattend-le-peuple

    « Si on veut connaitre un peuple, il faut écouter sa musique » Platon

    Beaucoup et énormément de choses. Il s’est solidarisé corps et âme dans toute son entièreté avec son armée nationale populaire. La tragédie qu’a connue Boufarik par la disparition de 257 vaillants enfants du pays, braves martyrs du devoir l’avait davantage galvanisé et l’avait profondément fait vivre dans sa chair le drame enduré. Et on le juge vorace, insatiable et toujours en quête du surplus. Oui plus de solidarité, d’unité et de fraternité.

    Un sachet de lait

    C’est quand même inouï de voir se tenir des réunions à un haut niveau pour traiter de la disponibilité d’un sachet de lait. Cela devait faire partie d’une simple régulation commerciale. Mais quand l’on a, au ministère, la tête ailleurs, n’épiant qu’un probable remaniement l’on se noie dans un sachet vide ou s’il est plein il se fait rare.

    Economiquement, le lait est un produit stratégique voire devenu un élément politique en l’absence d’une vraie politique de production des matières de bases et leur protection. L’agriculture qui devrait faire la fierté du pays, de par sa vocation originelle est en manque de vision. Tous ceux qui se sont succédé à la tête de ce département avaient, chacun selon ses sillons, une façon de labourer ses terres à sa convenance. Viennent s’ajouter les convoitises de ceux qui encore possèdent cet esprit p’tit bourgeois mal en point et qui se ravive à se pointer chez les nouveaux gros propriétaires fonciers. Avec tout ce beau pays où la terre arable peut devenir une industrie agricole, l’on ne peut imaginer que des chaines aurorales puissent se tisser devant les épiceries pour un sachet de lait. Ca frôle l’humiliation et cause une grosse brèche dans cette fierté nationale. L’on peut se passer de ce sachet mais pas de cette fierté. Alors ? Donc cette ineptie de gestion n’est pas instantanément liée au sommet des hiérarchies. Elle ne se dédramatise que par un sérieux travail de fond et doit se réfléchir dans la prospective d’une politique à long terme. Absente, car conjoncturelle cette politique ne fait que raccommoder au jour le jour les déséquilibres et tente d’ajuster précairement le manque au besoin d’un marché qui n’a nullement raison d’être bouillonné.

    Des dirigeants à l’écoute

    La meilleure des écoutes est d’abord celle des siens, de ceux qui vous font la proximité, comme un papa qui rugit vouloir tendre l’oreille aux voisins et esquive de le faire à ses propres enfants. L’on a vu des gouverneurs refuser des audiences à leurs subordonnés et des maires à leurs collaborateurs alors qu’à tue-tête ils crient que les portes sont ouvertes. N’est-il pas urgent d’abord d’ouvrir sa tête, prendre toute l’ampleur de ses responsabilités et d’affronter le besoin à l’expression de quiconque pour qu’ensuite trancher par ce fameux oui ou non ? Le responsable n’est-il pas ce personnage à tout niveau qui écoute, scrute, réfléchit, étudie et finalement décide ? La sourde oreille étant une antinomie au dialogue ne fera qu’exacerber la haine et entretenir le doute et la suspicion.

    Le bonheur citoyen ne se trouve pas uniquement dans la disparition de l’embarras d’une lourde paperasserie. Il a besoin , ce citoyen de ce droit de circuler quand il est à pied ,sur un trottoir bien fait, dans une rue propre ou en voiture sur un goudron bien étalé, sans nids de poules ,ni trous béants. Quand il voit son robinet domestique débiter une eau saine et sans rupture d’approvisionnement, une énergie électrique pérenne et sans coupures répétitives il ressentira tout l’effort accompli par ceux qui agencent sa vie, ses états et ses humeurs.

    En fait dans toute localité il y a une autorité publique qui agit au nom de la loi pour veiller à l’épanouissement de ce vivre ensemble. Il est sensé exister entre un administrateur et ses administrés une certaine harmonie dans la compréhension mutuelle. Un wali qui par inutilité managériale nie carrément des inondations prouvées par des bulletins météo et rapportés par plusieurs diffusions virtuelles ne fait que faire ressentir le roussi en la demeure. Sa responsabilité n’était pas de justifier les chutes diluviennes ni d’expliquer leur phénomène, il lui fallait juste déclencher son plan d’actions urgentes et les mesures rapidement à prendre. Point barre.

    De ces dirigeants, il existe ceux qui viennent y faire carrière ou peaufiner une autre, sans se soucier des missions fondamentales qui leur incombent.

    Des représentants à la hauteur

    Nous sommes en face d’une crise dans la légitimité de la représentativité. Heureusement que la loi sur la démocratie participative s’annonce. L’on peut s’en passer si toutefois l’on se sentira mal géré, mais de là à être encore mal représenté ceci n’aura qu’à augmenter notre malheur, le cas échéant.

    Il est toujours possible d’hypnotiser l’assistance et de charmer un temps soit peu son électorat. L’on a vu des élus nationaux entièrement absents durant les moments où dans leurs maisons électives des situations drôles se passent. L’artifice électoral qui leur aurait permis d’être là, à représenter ce peuple ne devrait pas justifier l’inertie et la somnolence ou faire croire à une légitimité authentique. Ils sont là, égrenant doucereusement leur mandat, essayant d’en tirer le plus en termes d’arrhes et d’ares.

    L’oubli de longs serments faits aux masses relève d’une tactique satanique. Le sortilège chez nous se veut résignation dans la mesure où c’est le citoyen qui doit rendre des comptes de son hygiène, de ses besoins, de son mal par devant ses élus. Peut-on provoquer publiquement la question d’à quoi sert un député ? A bien représenter les citoyens. À défendre leurs intérêts sociaux et politiques. A utiliser sa lourde bourse financière pour les œuvres de bonne charité. À s’éloigner du wali et le laisser travailler. A ne pas picoler à toutes les cantines gratuites. A éviter le cholestérol des banquets étatiques. A faire tempérer l’angoisse des électeurs. A bien lire et relire les projets de lois et mâcher l’éventuel amendement. A ne pas, dès la première invite du perchoir national, lever la main, sans oser quelquefois lever le petit doigt au niveau local.

    De l’espoir et du bonheur

    Napoléon disait un jour « on ne conduit un peuple qu’en lui montrant un avenir, un chef est marchand d’espérance » d’où le rôle de tout gouverneur, chef, dirigeant à tout niveau. La mission est donc noble, celle de susciter de l’espoir même en l’absence de moyens adéquats. Il est pourtant tout à fait aisé de mettre son vis-à-vis dans une posture sensationnelle de bonheur, quoique présumé. C’est de l’illusion que pourra éventuellement sortir la réalité d’un rêve ou d’une aspiration. Une parole, une belle parole pleine d’engagement à mieux faire entrainera en toute certitude une forte conviction d’aller de l’avant. Il est également facile de rallumer chez tout un chacun cette lueur qui lui manque pour un avenir radieux. C’est à légalité sociale, au traitement juste et impartial que l’on saura construire l’embryon de la confiance qui persiste à en faire défaut. Si le peuple se voit marqué dans l’agenda de ses gouverneurs, de ses élus il ne manquera pas de poursuivre son inscriptions dans l’accompagnement des politiques initiées qui doivent prendre en charge ses simples préoccupations. Il est toujours insuffisant de parler en son nom à tout bout de champ. Il a aussi ce besoin pédagogique du comportement. Comme tout doit s’apprendre, de l’usage de la démocratie à la préservation de l’écologie ; le respect et l’écoute mutuelles demeurent l’excellente approche systémique dans l’échange didactique qui certes manque à l’un autant qu’à l’autre.

    Enfin ce peuple n’attend rien et ne demande pour certains que des horizons plus cléments, des prairies abondantes, des vaches laitières, de l’eau claire, des routes plates, une multitude de Fx, des fiches de paye, des terrasses de café et pour d’autres des engagements fermes, des priorisations d’actions, davantage d’usage démocratique, des gabarits forts et justes.                                                              Publié par El-Yazid DIB                                                            http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5260252

  • AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTÉ – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/06/au-service-secret-de-sa-majeste

    Je ne vais pas nommer les acteurs du drame que je m’en vais aborder mais juste les désigner avec trois lettres de l’alphabet : X.Y.Z. pour que votre imagination puisse les identifier.

    Question de droit : la Loi c’est la Loi… même si les faits sont réels, tant que je ne dispose pas de preuve matérielle, je ne peux prétendre qu’à un scénario imaginaire.

    Il n’est pas interdit que je sache de mener l’enquête dans ma tête pour ne pas mourir bête.

    Théoriquement, toutes les analyses sont permises… la raison se sent toute fière quand elle s’autorise une petite instruction policière.

    Peut être parce que je vous sens à la dérive que je joue à la détective.

    Je vous rassure : je ne vais pas m’inventer des indices, mais me contenter de détecter les vices cachés de toute mise en scène politico-judiciaire ou médiatico-financière.

    L’enjeu étant toujours le même : le pouvoir de l’argent quand ce n’est pas l’argent du pouvoir.

    C’est un véritable travail de réflexion et non un vulgaire jeu de pistes.

    Pour attiser votre curiosité, j’ai choisi « l’attentat terroriste-islamiste« , susceptible d’intéresser ou… d’intriguer un scénariste de métier.

    Et même si le modus operandi est toujours le même dans ce genre de coup d’éclat, on peut être surpris si on met toutes les choses à plat.

     

    L’acteur du drame, de l’attentat de celui qui va tirer dans le tas, comme ce fut le cas dans je ne sais quel supermarché, l’apprenti-djihadiste qui n’a rien de sorcier, on va le nommer X qui s’apprête à devenir le plus connu des inconnus, en donnant la mort avant de se donner la mort et finir en Martyre.

    Mais, parce qu’il y a toujours un « mais » pour bien comprendre ce genre de forfait… mais, ce n’est pas à son bras armé qu’on va intenter un procès mais à celui qui a armé son bras, non l’acteur mais le véritable auteur du drame qu’on va nommer Y, qui ne s’est pas sali les mains, il a opéré à sec, en amont, en donnant son aval.

    Comment on l’appelle déjà ? Le commanditaire de l’attentat, celui qui l’a financé ou influencé.

    Ça y est ! L’affaire est classée. Il nous suffit de reformuler un verset du Coran pour mettre Dieu et son prophète en examen… Y a pas plus facile que d’incriminer « l’absent de tous les bouquets ».

    Depuis Jésus, on le sait, il ne se défend jamais.

    La mauvaise nouvelle est toute brève : X est entré, il est entré… X a tiré, il a tiré… X a marqué, il a marqué… marqué les faibles d’esprit, eh oui ! Son forfait a été revendiqué…c’est Y qui l’a commandité… et le tour est joué.

    Mais derrière cet écran de fumée, désolée de l’affirmer, il y a souvent presque toujours un instigateur, un premier moteur, non pas le créateur mais un fauteur de troubles qui est à l’origine de ce chaos, le rédacteur du scénario, qu’on appelle Z.

    Z c’est le service secret qui a su et pu instrumentaliser X et Y pour parvenir à ses fins et réaliser ses ignobles desseins.

    Comment il a fait ?

    Il n’a rien fait pour nous éviter le drame.

    Il était au courant que X était candidat à la mort, avec l’intention de la donner. Il l’a laissé faire en sachant qu’il y a toujours un idiot utile pour le revendiquer, un Y qui cherche à récolter les lauriers… sans débourser le moindre centime et sans devoir la moindre prime.

    Z laisse faire X et laisse dire Y sous couvert de secret d’état ou sous le couvercle d’un État adroit… Parfois avec le recours ou l’aimable concours d’un autre état que l’on peut nommer Z’.

    On n’a pas besoin d’approfondir davantage notre investigation pour deviner le mobile de ce genre d’atrocités consenties par nos propres services.

    J’en vois même deux, deux mobiles concomitants :

    1- soumettre l’islam et les musulmans

    2- tout se permettre au Proche et au Moyen Orient

    En vertu du principe de précaution selon lequel : tous les coups sont permis contre les terroristes … CQFD

    C’est ce qu’il faut se dire, en tout cas, pour ne plus être surpris de découvrir toujours les mêmes pochettes surprises !

    Sinon, Messieurs dames, à quoi serviraient nos services secrets ?

    À nous servir ? Non ! Mais à se servir de nous, à l’insu de notre plein gré.

     .

    Le terrorisme bon marché !                                                                         https://www.lejournaldepersonne.com/2018/04/au-service-secret-de-sa-majeste

  • Les leçons de Camus. Par John R. MacArthur* – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/04/les-lecons-de-camus-par-john-r-macarthur

    De temps en temps, on tombe sur un livre qui vous bouleverse l’esprit profondément, qui vous change carrément la vie. Dans ma jeunesse, ce texte fut La peste, de Camus. L’histoire métaphorique de « l’occupation » d’Oran par un fléau meurtrier m’a secoué comme un tremblement de terre lorsque j’étais en terminale à mon lycée de la banlieue de Chicago.

    Tellement secoué que je me souviens toujours d’une belle journée d’été en France, à Bretignolles-sur-Mer — où j’étais en vacances chez des amis avant d’entrer à l’université —, marchand de long en large à travers le petit jardin et consignant furieusement sur de grandes feuilles mon dévouement aux pensées et aux principes de l’inlassable Docteur Rieux et de son ami Tarrou, ainsi qu’à l’idéalisme du journaliste Rambert. Jamais je ne céderais au mal, au nazisme, à la cruauté de l’occupant. Jamais je ne perdrais de vue l’obligation de défendre l’humanité contre la brutalité.

    Il est facile d’être si confiant en soi à 18 ans. Évidemment, au fil de la vie, les choses se compliquent, tout comme, en temps de guerre, les motivations des nations et des politiciens. Toute une carrière dans le journalisme m’a révélé un autre « mal » puissant qui brouille les cartes et qui confond même les gens les plus honorables. Au lieu de lutter contre le « mal » camusien en noir et blanc, je me suis retrouvé souvent en combat contre la propagande « humanitaire », parfois promue par des gens bien, prônant des interventions militaires sous l’étendard du sauvetage d’innocents par centaines de milliers.

    C’est là que j’ai commencé à me spécialiser et que je me suis mis à contrecarrer les idées reçues sur diverses atrocités hurlées à travers les réseaux de télévision et à la une des grands journaux. Ayant acquis une expertise à Chicago sur les omissions cyniques du parquet et de la police au sujet des meurtres en série commis par John Wayne Gacy, j’ai révélé les origines du meurtre inventé des bébés au Koweït en 1990 par des soldats irakiens, contesté le faux projet de « génocide » serbe en Kosovo en 1999 et contredit le programme fabriqué de bombe atomique prétendument en cours à Bagdad en 2002-2003. Pas exactement ce que j’imaginais dans mon élan de noblesse à Bretignolles, mais le métier du journalisme honnête n’est pas pour les suivistes.

    Et voilà que je viens de découvrir une fois de plus un livre bouleversant — celui-ci farouchement critique des prétextes de la guerre « humanitaire » — dont le sujet est un genre de docteur Rieux moderne. Ancien président de Médecins sans frontières, Rony Brauman a produit dans Guerres humanitaires ? Mensonges et intox, en conversation avec Régis Meyran, le texte essentiel pour comprendre à quel point le principe de la « guerre juste » contre un mal absolu, soutenu par son collègue Bernard Kouchner et par Bernard-Henri Lévy, a été tordu et déformé :

    « Ce qui frappe quand on regarde de près les guerres de Somalie, du Kosovo, d’Afghanistan et de Libye, c’est la force de la propagande, dès lors qu’elle s’enracine dans une matrice intellectuelle favorable…. Les « faits alternatifs » sont devenus un sujet de moquerie générale à la suite des déclarations de la conseillère de presse de Trump, mais on oublie qu’ils ont régné en maîtres pendant la guerre de Libye. »

    Étant donné le bombardement imaginaire par les forces de Kadhafi contre la population civile en Tripoli — un « crime » amplifié notamment par Al-Jazeera et BHL — et les« attaques systématiques et généralisées » jamais vérifiées à l’époque, il y a de quoi croire la déclaration de Brauman selon laquelle « la Libye, c’est notre guerre d’Irak à nous [les Français] ». Aujourd’hui — avec Nicolas Sarkozy mis en examen pour le possible financement de sa campagne électorale par Kadhafi en 2007 —, nous avons à nouveau de bonnes raisons de remettre en question les pieux arguments de 2011 en faveur du renversement du dictateur libyen.

    Toutefois, il est moins utile de condamner tel et tel politicien sans scrupules — les deux Bush, Tony Blair, Sarkozy, le couple Clinton, Obama — que de creuser plus loin afin de comprendre que l’idéologie de l’ingérence humanitaire n’est pas vertueuse en soi, y compris en Syrie. Le fait que l’on aurait dû arrêter Hitler en 1933, en 1936 ou en 1938 — ou que l’ONU renforcée par une alliance franco-américaine aurait pu empêcher le génocide au Rwanda — n’est pas une excuse pour la corruption intellectuelle qui nous mène si rapidement à l’accusation de crimes contre l’humanité suivie d’une violence militaire. Selon Brauman, « cette reductio ad Hitlerum relève plus de la rhétorique d’intimidation morale que de l’argumentation rationnelle ».

    C’est comme si le docteur Rieux était apparu dans le jardin à Bretignolles et m’avait saisi par le col : « Allez doucement, jeune homme. La “responsabilité de protéger” s’applique aussi bien à la protection de la vérité qu’à la protection des innocents. »

    Source : Le Devoir-Canada

    * John R. (Rick) MacArthur est le président et l’éditeur du magazine new-yorkais Harper’s Magazine. Il est également un journaliste et auteur primé. Sous sa direction, Harper’s Magazine a reçu vingt National Magazine Awards, la plus haute reconnaissance de l’industrie. Il est l’auteur de « Deuxième combat : la censure et la propagande dans la guerre du Golfe (1992, 2004) » et, plus récemment, de « L’illusion Obama (2012) ».                                                                                              Publié par Saoudi Abdelaziz

    http://www.algerieinfos-saoudi.com/2018/04/les-lecons-de-camus.html