salimsellami’s Blog – La Liberté d’expression n’a jamais été l’expression de la Liberté

https://salimsellami.wordpress.com

  • ♦ Le label « Kabyle AOC » : une appellation d’origine contrôlée – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2021/02/12/%e2%99%a6-le-label-kabyle-aoc-une-appellation-dorigine-contr

    Lors d’une marche du mouvement MAK à Paris. D. R.
    Initialement, je ne savais pas si j’allais intituler cette contribution « Comment le peuple kabyle fut inventé », avec le risque de plagiat du titre du livre de Shlomo Sand (Ed. Fayard, 2008), et puis j’ai finalement opté pour la voie du commerce des épiciers issus de l’élevage idéologique intensif, qu’on peut catégoriser en AOC – Appellation d’origine contrôlée. Comme tout le monde le sait, il s’agit d’un label permettant d’identifier un produit dont les étapes de fabrication (production et transformation) sont réalisées dans une même zone géographique et selon le savoir-faire de Nicolas Bibesco qui a conclu : « Est-ce trop présumer de la cause kabyle que d’y voir une cause féconde et juste ? A ceux sans doute qui ont la haute expérience et le maniement pratique des affaires de tracer, dans ce projet de kabyliser l’Algérie, les limites du possible. Pour notre part, nous croyons fermement qu’il n’y a pas là seulement une idée spéculative ; il y a une vérité applicable qui mérite de faire son chemin, et qui le fera. »

    Comme dirait Elie Kakou, après j’t’explique.

    Assis au coin de la table, en train de siroter ma « gnôle », mot non valide au jeu de scrabble, qu’un ami breton (lui qui est français) m’avait offert avant le confinement sanitaire et politique, pour faire passer « le conte » qui n’est pas bon de Benjamin Stora, je m’apprêtais à feuilleter, pour la deuxième fois, le nouvel « album photos » de flagellation du peuple algérien d’un des « guides démocratiques » du « Coran islamique ». On aurait pu faire d’une pierre deux coups, sur ces deux bras (islamiste et berbériste) de « la régression féconde » des « savons » algériens qui veulent abattre l’Algérie et son peuple et, par la même occasion, battre des records de tragédies mais ce serait trop long pour le lecteur qui risque de se perdre dans le labyrinthe de ces spéléologues politiques des « Corans islamiste et berbériste ». C’est ainsi que j’ai fait le choix de reporter la dissertation sur l’album photos (dont j’ai gardé une copie) sur cet autre expert démocrate, avant que « l’h auteur » ne fasse les corrections après publication dans sa maison d’édition en carton.

    Pas le temps de finir ma douceur en cette soirée du 27 janvier 2021 qu’un ami m’alerte, à 22h58, du saut par le petit écran médiatique de France 5 (émission « C ce soir, le débat »), de celui qui a bondi par la fenêtre, alors qu’on l’attendait par la porte, pour la grande fête de la réconciliation entre les peuples d’Algérie et de France. On ne peut plus le retenir, Benjamin Stora, cet expert de l’histoire de la guerre d’Algérie, lui qui s’est engouffré dans l’expertise des « sauts » par les fenêtres, surtout médiatiques, par ces temps de pandémie, pour, nous dit-il, « apaiser le passé pour restaurer l’unité nationale ». Je ne crois pas qu’il œuvre pour l’unité nationale en Algérie, bien au contraire, puisqu’il a sorti l’Appellation d’origine contrôlé (AOC) de Nicolas Bibesco sur « le Kabyle » et le régionalisme nourri et entretenu par les colons. Du coup, tu as l’impression que cet expert de l’histoire passée de la Guerre d’Algérie veut écrire à l’avance une nouvelle page de la prochaine guerre d’Algérie de troisième et de quatrième générations. Fait-il de la politique « identitaire » ou de l’Histoire ?

    J’avais déjà relevé le jeu « trouble » auquel se livre notre historien, notamment en écrivant en page 3 de son rapport : « Au moment où la rédaction de ce rapport touchait à sa fin, des attentats meurtriers ont frappé la France, la décapitation du professeur d’histoire Samuel Paty et l’assassinat à Nice de trois fidèles dans une église, victimes du terrorisme islamiste… » Quel est le lien entre la mémoire, l’histoire de la guerre d’Algérie et la décapitation barbare de Samuel Paty ? S’il y a, dans ce rapport, un chapeau trop gros à faire porter au peuple algérien, qui m’a marqué et me marquera ad vitam æternam, c’est bien cette « reptation politique » dans un rapport qui se veut être l’histoire de la Guerre d’Algérie.

    Comme dirait Elie Kakou, après j’t’explique.

    Durant cette séance de sauts par la fenêtre médiatique sur France 5 (émission « C ce soir, le débat »), on fera appel à « la distribution de bananes » dans les rues de la ville de Tizi Ouzou (tiens, par hasard !) pour pratiquer le théorème de l’inversion des rôles et des valeurs à volonté. C’est ainsi qu’on nous « dés »informera que Abane Ramdane, l’un des architectes de la Révolution algérienne (la vraie, pas celle du fruit exotique appartenant à la guerre de 4e génération), n’est pas brandi par les manifestants qui scandaient « ouled frança – arew n’frança – descendants des colons » pour demander des comptes à la « France coloniale » mais pour critiquer le pouvoir en place. Tu comprends bien le théorème de « l’inversion des valeurs et des rôles » ou pas ? « Les Algériens appelleraient donc au retour du colon. » Et naturellement, il ne sera jamais question du fait qu’Abane Ramdane avait ordonné la liquidation des Berbéristes. Bien joué, surtout que l’informateur sur le plateau nous apprend que c’est ce qu’il a vu sur les réseaux sociaux. Un peu comme les délibérations du Parlement européen, votées sur la base des manifestations observées sur les réseaux sociaux par tous les députés de l’arc-en-ciel politique (de la gauche, en passant par la droite, les Verts et jusqu’à l’extrême droite).

    Comme dirait Elie Kakou, après j’t’explique.

    Comme si l’assignation à résidence ethnique du tribalisme « berbère », dont il nous a flagellés dans son rapport sur la « réconciliation des mémoires » remis au commandeur Macron le 20 janvier 2021, ne suffisait pas, il vient enfoncer le clou avec le « sujet kabyle AOC » de Nicolas Bibesco, alors que nous, nous croyons être des citoyens. Du coup, tu comprends que le mec qui bondit par les fenêtres, pour venir te renvoyer à l’employeur, vient de nous badigeonner d’une lecture ethnique et tribaliste « Kabyle AOC » qui nous exclut de notre citoyenneté. C’est drôle de voir celui qui prétend vouloir construire la « réconciliation » des mémoires d’ici et là-bas battre le briquet du tribalisme et du régionalisme en Algérie. On est renvoyés donc au « mythe berbère », décliné principalement en « mythe kabyle » sur les bases coloniales « racialistes » que les militaires coloniaux (dawla askaria, régime militaire), premiers Français à flirter avec les « indigènes », ont inventé dans leurs laboratoires de guerre pour étouffer toute forme de résistance à la domination des populations.

    Yassine Temlali, dans La Genèse de la Kabylie. Aux origines de l’affirmation berbère en Algérie (1830-1962), 2015. Editions Barzakh (Alger), dans le chapitre « La politique berbère (kabyle) de la France en Algérie : mythes et réalités », dans l’Orient XXI, évoque les écrits du colonel Daumas et du capitaine Fabre (1847) sur la « race kabyle », du capitaine Ernest Carette (1848) ; d’Henri Aucapitaine, plus connu sous le nom du « baron Aucapitaine » (1857) ; du général Edmond Pélissier de Reynaud qui professait la fusion entre Européens et « Barbares kabyles » et de l’amiral Louis-Henri de Gueydon pour qui l’avenir était dans « l’assimilation du peuple kabyle » et qui, auprès de ses supérieurs, a défendu avec conviction le projet d’une entité administrative purement kabyle dans laquelle serait appliquée la justice française.

    Il n’est pas compliqué, du coup, de se connecter directement aux questions sur les « Kabyles AOC » ((ici 1) et (là 2)) déposées à l’Assemblée nationale au gouvernement français, en défense de cette mouvance extrémiste, par Valérie Boyer, députée LR et peut être nostalgique de l’Algérie française. Valérie Boyer, c’est celle qui s’est opposée avec fracas au droit du sol, qui a fait beaucoup parler d’elle avec son tweet emprunté à JM Le Pen : « Le droit du sol est l’absurdité qui consiste à dire qu’un cheval est une vache parce qu’il est né dans une étable. » Voilà le retour à l’employeur colonial, où les affaires algériennes étaient traitées en métropole.

    Comme dirait Elie Kakou, après j’t’explique.

    Dans ce « conte » qui n’est pas toujours pas bon, il n’est pas possible d’échapper au piège du moine Ferhat Mendel Mhenni (FM2), roi de la tribu des « kabyles AOC », qui sélectionne « les petits pois kabyles lisses » et « les petits pois kabyles ridés ». Il célèbre même son adversaire d’hier à la barre, Matoub Lounès, notamment grâce à la bénédiction de la municipalité de Saint-Etienne pour nous faire oublier le procès en diffamation, et l’ordonnance du 11 septembre 1997 de la 11e chambre du tribunal de Paris. Alors Matoub a-t-il organisé son rapt ou pas ?

    Cet expert des spectacles (musicaux, politiques, judiciaire, mais aussi des réseaux sociaux) qui fabrique des « fosses » cartes d’identité, comme je l’avais indiqué dans le « Coran berbériste », s’est octroyé les droits de l’AOC sur « le sujet kabyle ». Le commerce de ce label « kabyle » du régime militaire colonial rapporte gros, puisque même Idir Djouder, l’ancien détenteur des « bourses » du moine généticien Mendel, parle de 250 000 €/mois qui tomberaient du ciel monarchique de l’Ouest. A ce prix, tu peux même faire le « pangolin » dans cette épidémie identitaire du régime militaire de la France coloniale, reprise par l’historien B. Stora dans l’émission (« C ce soir, le débat ») de France 5 du 27 janvier 2021.

    Après la formule d’Hegel « l’Homme africain est insuffisamment entré dans l’Histoire » reprise par N. Sarkozy le 26 juillet 2007, à l’université de Dakar, voilà que le moine généticien Mendel s’est permis de traiter « les pays africains de déchets » (vidéo à la 2’34’’) à Quimperlé le 8 novembre 2015. Imbibé par La Matraque coloniale. Le Code de l’Indigénat en Algérie de Samira Benhaddou (qui a consacré de nombreuses années de recherches dans les Archives nationales, contrairement à Rachida El-Azzouzi du site Mediapart qui se consacre au directeur des Archives en Algérie). Ed. Albouraq, 2020, Mendel n’hésite pas à menacer publiquement en France les Kabyles qui ne veulent pas de son « label AOC de camelotes ». Il a été reçu mardi 19 janvier 2021, à 17h, au salon Victor-Hugo du Sénat pendant une heure par Richard Yung, sénateur des Français de l’étranger. Tout un symbole, n’est-ce pas ? Et puis, à y regarder de près, notre sénateur, qu’il ne faut pas confondre avec l’autre sénateur romain, Salluste, qui disait de nous « … rudes, grossiers, nourris de la chair des fauves, mangeant de l’herbe comme des bêtes… », aurait pu repérer ce commerçant clandestin du « Kabyle AOC », puisqu’il est expert de la « contrefaçon » (le Sénat avait adopté sa proposition de loi sur la « contrefaçon » en 2014) et a été même directeur de l’administration générale de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) à Genève.

    Si l’on en croit le compte rendu du mouvement de notre moine Mendel, Richard Yung, le sénateur des Français de l’étranger et des « Kabyles AOC », a promis d’en parler autour de lui. On dirait qu’il a une voix qui porte.

    Il faut dire que le sénateur R. Yung est, entre autres, membre de la Commission de la défense (ou de l’attaque ?) et des forces armées françaises qui avaient publié sur Twitter une photo « pour garder le cap ». En effet, sur la photo, on voit un soldat en train de clouer des panneaux directionnels, portant le nom de villes et de pays, dont l’un mentionne « DZ » (Algérie) et Tizi-Ouzou (Bylka) (Kabyle en verlan). Du côté de nombreux promoteurs israéliens, on trouve notamment Jacques Kupfer, ex-président du Likoud mondial, auteur de la Place de la République remplie de « Nuit Debout », est la parfaite illustration de cette inculture et d’un antisémitisme socialiste avéré par l’abyssale imbécilité des propos tenus, qui avait organisé la visite « officielle » de notre moine généticien en Israël et qui a dévoilé son « rêve d’un Etat Kabyle face aux Arabes ». Salah Guemriche, dans sa lettre ouverte à notre moine Mendel, exprime publiquement ce que beaucoup d’observateurs attentifs de ce mouvement « Kabyle AOC » déduisaient implicitement : « (…) Il y aura une base militaire israélienne en Kabylie, si jamais cette région arrivait à obtenir son détachement de l’Algérie (…) » Du coup, tu te poses la question de l’attribution du portefeuille d’ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée à Karim Amellal, celui qui serait donc proche de l’extrême droite du MAK, détentrice du sujet « Kabyle AOC », et qui, lui aussi, a été consulté par Benjamin Stora pour l’élaboration de son rapport.

    Il n’est pas inutile de rappeler ici les propos de Bernard Emié, ancien ambassadeur de France en Algérie, aujourd’hui à la tête de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), accusé de discrimination en 2016 sur les visas octroyés principalement aux « Kabyles AOC ».

    Comme dirait Elie Kakou, après j’t’explique.

    Comme la langue s’écrit avec tarwiht (l’âme en kabyle), selon notre Hugo Daoud à nous, alors Kamel, celui qui loge dans un média génétiquement identifié, s’est mis à la recherche des « petits pois kabyles lisses de type AOC ». Il ne rencontre pas d’êtres humains, non, non ; il rencontre des « Kabyles AOC » à Philadelphie, à Times Square et il nous a même trouvé un shérif « Kabyle AOC » en Californie. Son collègue de chaîne, Mohand Kacioui, a trouvé, lui aussi, en 2016 un premier maire « Kabyle AOC » en France. En revanche, Azzedine Taïbi, maire de la ville de Stains depuis 2014, n’est pas un « maire Kabyle AOC ». Tu vois ou pas le truc de l’information ? On veut même te faire croire que 2014 vient après 2016, au moyen du théorème de l’inversion des valeurs et des dates, ce qui a facilité la compréhension de notre avance (souterraine) sur l’humanité – on est en 2971. Azzedine Taïbi, ce maire citoyen, engagé contre le racisme et les discriminations, défendant les établissements scolaires de sa ville, des chômeurs, des sans-logis, des sans-culottes, est victime d’injures racistes (on doit tous vous assassiner et vous déloger, vous jeter à la mer et retour en Afrique (…), on doit vous trancher la gorge au katana (sabre japonais), bougnoules, profiteurs, sale race, parasite, terroriste, « retourne au bled, de menaces de mort (regarde bien sur les côtés, en haut et en bas, car on va venir te crever quand tu ne t’y attendras pas, espèce (…) de ta race). Il est même poursuivi par l’Etat, patrie des « droits de l’Homme », comme un délinquant, pour son soutien indéfectible affiché en faveur justement du « droit et de la justice » aux côtés du peuple palestinien. Par conséquent, on peut en déduire qu’Azzedine Taïbi n’est pas une « Tuile », comme la Karine qui siégeait à côté de B. Stora à l’émission « C ce soir, le débat », puisqu’il a eu le courage de rendre hommage au grand militant Fernand en inaugurant un square dans sa ville portant son nom en 2015.

    Comme dirait Elie Kakou, après j’t’explique.

    Il y a aussi Slimane Zeghidour, ce Kabyle d’Elie Barnavi (ambassadeur d’Israël en France de 2000 à 2002), « son ami de plus de trente ans », qui loge à TV5 monde, et qui est aussi de la partie ; Il est sorti, la route l’attend (Editions des Arènes, 2017), comme je le disais précédemment, et comme il l’écrit : « Géographie équivoque s’il en est, puisque, aujourd’hui encore, je ne peux m’empêcher d’éprouver un moment d’hésitation chaque fois que je dois remplir la case pays de naissance d’un formulaire. Si j’indique Algérie, c’est vrai mais inexact ; si j’opte pour France, c’est exact mais caduc ; et si je mentionne Algérie française, c’est plus précis mais un peu ringard… » Il n’est pas beau son poème ?

    Comme dirait Elie Kakou, après j’t’explique.

    A voir les titres et les décorations de François-Aïssa Touzi, ce « Kabyle AOC » de l’Echo Républicain, tu peux en déduire que ce mec peut faire voler même les poissons. Avec ce titulaire de la Légion d’honneur, qui est régulièrement consulté par l’Elysée et Bercy, il y a l’interdit à dire et il y a le « terdit » à dire. Ce qui est « terdit » : « Cofondateur du think tank CAPmena et du Mena Economic Forum, conseiller du fonds d’investissement Ardian (ex-AXA Private Equity – société d’investissement privée mondiale avec 110 milliards de dollars d’actifs) et ancien conseiller Afrique du Nord – Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères, vice-président du conseil France-Pays du Golfe du Medef international et spécialiste des pétromonarchies. » Ce qui est interdit de dire, c’est son appartenance au cœur de la filière « France-Algérie » ; Marc Endeweld parle d’un « parrain kabyle à la manœuvre » dans son livre Le Grand Manipulateur. Ed. Stock-2019,

    https://books.google.fr/books/about/Le_grand_manipulateur.html?id=GeyUDwAAQBAJ&printsec=frontcover&source=k
    et cite, entre autres, nommément son ami Issad Rebrab, l’une des plus grande fortune d’Afrique, qui aurait bénéficié, selon Belaid Abdeslam, ancien Premier ministre, de privilèges « grâce au zèle interventionniste dans les ministères tenus par « Saïd Samedi ». Tiens, « Saïd Samedi », après que j’eus rendu publique sa « génétique familiale (non kabyle) » originaire de Biskra, le 16 septembre 2019, cette mention s’est volatilisée comme par miracle de sa biographie, sur sa page Wikipedia, le 17 septembre 2019, à 3h20 du matin. C’est pour dire l’importance du label « Kabyle AOC » dans la construction politique du berbérisme.

    Même dans la galaxie de la diplomatie du « Quai d’Orsay », on te fait tourner le film du label « Kabyle AOC ». Sinon, comment peux-tu comprendre l’attelage d’un moteur à hydrogène pour la carrière fulgurante de François-Aïssa Touazi, le « Kabyle AOC » de l’Echo Républicain, et « le stéréotype de classe Pas d’Arabe au Quai » porté par Zaïr Kédadouche, ce Franco-algérien, ambassadeur de France à Andorre, dans sa lettre du 18 juin 2013 (adressée à Laurent Fabius, son ministre de tutelle, au président F. Hollande, au président du Sénat, au président de l’Assemblée nationale et à la présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’AN) ? Il faut dire que cet ambassadeur de France, qui pointe le « racisme » et déclare à la barre : « Il n’y a pas un jour où je n’ai pas souffert, où on ne m’a pas fait sentir le poids de mes origines. C’était une violence permanente, qui passait par les silences, une humiliation que je n’avais jamais ressentie ailleurs », n’était pas porteur du label « Kabyle AOC ». Xavier Driencourt était dans le coup, et accédera au poste d’ambassadeur de France à Alger entre 2008-2012 et 2017-2020, avec un cortège inégalé de tensions entre les deux rives, des embuscades politiques, des croche-pieds, des distributions de « bananes » et des affaires d’espionnage. Du bon boulot quoi ! Avec les honneurs d’un canard connu pour être proche de François-Aïssa Touazi.

    Ah ! J’oubliais : Elie Kakou, qui n’est plus là pour t’expliquer que ce « Coran berbériste » t’a déjà identifié génétiquement comme un nazi, car il te fait porter le même code génétique qu’Hitler (http://www.slate.fr/story/26491/adn-hitler-juif-berbere-science). Et moi, qui suis un citoyen, je ne suis pas mécontent, bien au contraire, que le moine généticien Mendel m’ait excommunié de son label « Kabyle AOC » le 1er novembre 2017, par la voix en burka, dans le canard des ténèbres (appelé « Le Matin DZ »).

    Boualem Snaoui

    Le label « Kabyle AOC » : une appellation d’origine contrôlée – Algérie Patriotique (algeriepatriotique.com)

  • ♦Le jeu de mémoires, l’enjeu de l’histoire – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2021/02/10/%e2%99%a6le-jeu-de-memoires-lenjeu-de-lhistoire-2

    « L’histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré » Thucydide Historien athénien

    L’histoire est un fait têtu et non pas un libre commentaire d’historien. On ne joue pas avec. « C’est un produit dangereux ». Ça ne sera pas à un rapport de 146 pages blanches pauvrement remplies d’encre et de style mi-figue, mi-raisin de pouvoir effacer 132 années horriblement remplies de noir et de sang. 

    Je ne peux parler d’histoire que de la mienne, celle qui a endeuillé ma mère en ce 8 mai 1945, voyant son père, son oncle et son neveu abattus par des soldats.

    Elle me racontait cette atroce journée. Benjamin ne parle pas de mes grands-parents ni de ceux des autres, il survole le siècle à coup de stylo. L’histoire dans sa nouvelle version si l’on ose dire doit concerner cette Algérie que lin nommait « Algérie française « c’est là où se trouve toute la trame des malheurs qui se tractent à ce jour. Inutile de vouloir arrêter le train de l’histoire lorsqu’on se prend toujours pour le maître-conducteur.

    L’Algérie n’a pas besoin d’un rapport qui s’est écrit sur les bords de la Seine, le sien s’est vécu dans les monts, les oueds, les zones interdites, les dechra incendiées, les Aurès, Djurdjura et l’Ouarsenis. L’écriture de l’histoire ne peut s’habiller de fausses vertus ou de mauvaise fierté, c’est une question douloureuse qui n’est plus personnelle une fois vécue collectivement par toute une communauté. Elle embrase pour longtemps l’avenir malgré la fraîcheur des blessures qu’un simple couac diplomatique peut les rouvrir.

    Alors, la victime n’attend pas grand-chose du bourreau. Pas même un rapport qui aspire à tenir lieu de pansement. Les phrases creuses ne cicatrisent pas les blessures, seuls l’aveu, le remord, disons la repentance peuvent et encore attiédir le mal qui subsiste toujours et persévère à nicher ses ecchymoses sur les parois de la mémoire nationale. Le peuple algérien, sa jeunesse peut procéder à se mettre un temps dans une case d’oubli mais jamais dans le déni de ce qui s’est passé. Dans son rapport l’historien respecté un temps chez nous, retrace l’évolution de la sémantique officielle utilisée et donnée à « l’histoire « du qualificatif de « troubles « d’ « événements » …. à celui carrément de « guerre » et là aussi, il invoque une nuance sournoise pour amalgamer entre « guerre d’Algérie « et « guerre en Algérie « arguant qu’une guerre est présumée se faire entre deux belligérants ,soit deux Etats indépendants, alors que cette « guerre » à son sens s’est passée en Algérie, considérée alors comme territoire français.

    D’où son « guerre en Algérie ». En l’état de ces baroques définitions, il aurait mieux fait de dire « une guerre civile », entre citoyens français tout simplement. Voire entre un Etat français et un groupe de rebelles, de terroristes, de fellagas, de felouzes, de bandits, d’insurgés et de hors-la-loi. Mitterrand en visite dans les Aurès le 29 novembre 1954 parlait de « tentative insurrectionnelle manquée ». Devant l’assemblée nationale le 12 novembre 1954 il discourait que « l’Algérie c’est la France, que les départements de l’Algérie sont des départements de la république française » pour un temps après le même homme déclare à Alger « la France historique salue l’Algérie indépendante ». Après quoi est-elle devenue indépendante ?

    La réponse justement est dans cette histoire, tissée de sacrifices, de lutte et de martyre. Ainsi dans ce sillage de déclarations, tous ses successeurs ont eu à faire autant, selon le baromètre électoral du moment. Le chemin est donc long, très long autant, béantes sont encore les déchirures .Le temps est encore court pour tenter de s’introduire dans ce qui s’apparente à un gros combat non seulement de mémoire mais aussi de moral. Ce dernier n’est pas disponible du tout à invoquer ce qui ne lui permet pas d’être au bon fixe. On ne peut tourner la page si facilement quand le sombre livre toujours ouvert nous renseigne d’un hier pas trop brillant.

    Sur un autre registre, le rapport espérant venir à bout du désenclavement de ce dossier mémoriel brûlant, avait réussi là où le silence officiel du pouvoir français à ce propos l’avait laissé aux bouts des lèvres. Savoir d’une façon tranchante et catégorique et déclarer que la France « ne présentera pas ses excuses »et se contentera de fournir des « gestes symboliques » est en soit une atteinte à l’approche de réconciliation.

    Il valait mieux continuer à se taire et tapir sa face, face à une vérité historique indéniable. Le colonialisme criminel, meurtrier et génocidaire. Le colonialisme ne peut avoir d’autres sens selon les humeurs du moment. Il ne peut aussi avoir d autres noms flexibles et amovibles selon la nationalité des uns ou des autres. Le colonialisme ne peut avoir de facettes civilisationnelles. On osera un jour le prendre pour mission humanitaire, un partenariat unilatéral, forcé. L’Algérie a été colonisée, conquise, prise, dépouillée, violée par la France. Cela a duré 132 ans. Souffrances, tortures, misères, assassinats, enfumades ont émaillée cette « œuvre civilisationnelle »

    Il a bien suggéré l’édification en France d’une stèle à la mémoire de l’Emir Abdelkader, une bonne chose en soi, et pourquoi pas une autre pour Mostefa Benboulaid, Amirouche ou Didouche ? Ou bien baptiser l’une des avenues de Paris ou de Béziers au nom de Djamila Bouhired ou Malika Gaid ? Ces héroïnes algériennes que l’on appelait « les poseuses de bombes » ou l’une ou l’autre des esplanades des gares de l’Est ou de Saint Lazare au nom de Helene Cuenat ou Francis Johnson, que l’on appelait « les porteurs de valises » Des personnalités ont été citées dans le cadre des « révoltes populaires » et du « mouvement nationaliste » et pas un mot, un nom des glorieux héros de novembre 1954 l’entièreté de la fierté algrienne. Bizarre non, alors que c’est ici et là que toute la quintessence de notre histoire se situe ?

    Réconcilier les mémoires dites-vous ? Ce n’est pas un jeu de mots ou une simple embrassade entre deux présidents mortels. On n’efface pas d’une signature ce que la monstruosité coloniale gravée en lettres de sang sur le roc d’un peuple héroïque. Chaque visage exprime par ses rides une mémoire encore vivace d’une rive à l’autre.

    Il y a une profusion de témoignages, d’écrits, de films, de reportages et d’aveux de ceux-là même, francais qui ont fait la sale guerre. Ils essayent de soulager leur conscience pour ne plus se morfondre dans les remords d’un contingent obligatoire ou d‘une mission honteuse qui les pourchasse jusqu’à présent ou dune mission honteuse qui les pourchasse jusqu’à présent. De ceux-ci le rapport n’en dit mot, ne les tirent pas en référence. Proposer de célébrer un 19 mars comme journée des harkis ressemblerait à la condition où la France actuelle s’autorisait avec fanfares à fêter le 10 juillet 1940, date de la promulgation de la loi constitutionnelle donnant plein pouvoir au maréchal Pétain. Ce genre d’êtres humains dans les postions historiques nous, nous les appelons harkis, à l’équivalence de collaborateurs.

    A lire la presse algérienne, l’on sent encore le souffle de la révolution de l’indépendance chez tout citoyen. L’oubli est un produit qui ne se fabrique pas du jour au lendemain. Les excuses seraient difficiles à les prononcer, de surcroît à la veille d’une élection présidentielle qui nécessairement doit se planter dans un décor historique. On vous a compris. L’Algérie algérienne est une pilule amère à l’avalement notamment chez les nostalgériques. Quelle que soit la longueur de la nuit, le soleil finira par se lever aurait dit un Victor Hugo apprécié.

    Cette opiniâtreté à s’accrocher à sa propre mémoire légitimée du reste par la négation des uns des conditions dramatiques des autres n’exclut nullement un rapprochement entre les peuples. Bachir hadj Ali disait déjà en 1960 : « Je jure sur la raison de ma fille attachée…Je jure sur la patience de ma mère…Je jure sur l’intelligence et la bonté d’Ali Boumendjel et le front large de Maurice Audin mes frères mes espoirs brisés en plein élan….Que nous n’avons pas de haine contre le peuple français ». Pour s’assurer d’un avenir meilleur, il faudrait que le présent soit dépassionné pour pouvoir convoquer le passé. Car, l’on peut croire manipuler facilement les gènes du futur mais jamais ceux du passé. Il sera là, intact et tel que vécu.

    Pour dire vrai qu’il n’appartient à nul historien ayant un soupçon d’analyse ou de déchiffrement documentaire de se prévaloir champion ou maitre de telle ou telle histoire de nation. Sans aucune prétention de ma part de vouloir apporter une critique académique au « rapport » de Benjamin Stora dont je n’ai ni le « patrimoine archivistique » emprisonné ni l’outil pédagogique d’exploitation dont il dispose, seulement j’énonce librement ma frustration d’ex-colonisé.

    Voyez-vous l’algérien est issu d’une sève toujours généreuse comme la terre qui a vu naitre ses entrailles. Il suffit à un tord commis pour se faire oublier à défaut de pouvoir s’effacer une confession sincère blâmant par reconnaissance sa commission.

    –Dieu nous accorde le pardon que sur un seul repentir- Si le « rapport » écarte brutalement, par orgueil d’empire toute issue à tout repentir, du moins pour le moment , attendons d’autres « rapports » et œuvrons à « la paix des mémoires » sans en faire un jeu ni la faire par souci politico-économique ou la faire habiller dangereusement d’un enjeu historique.

    Illustration : Benyamin Stora bloque l’auteur de la chronique ….

     El Yazid Dib

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5298294

  • La pantalonnade du Capitole – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2021/01/10/la-pantalonnade-du-capitole

    Les médias « mainstream » ont fait un bombardement intensif d’images et de commentaires sur « la prise d’assaut du Capitole » par quelques centaines de personnes, excitées par Trump. Après avoir joué la peur et la stupéfaction, les commentateurs rassurés ont fait l’éloge de la solidité de la démocratie américaine.
    Réaction à chaud.

    La mise en scène
    En boucle nous avons vu depuis hier des individus s’agiter devant, puis dans le Capitole avec force banderoles et pancartes. En moins de quatre heures, les forces de l’ordre fédérales les évacuèrent et les tinrent en respect par un rideau de boucliers, de fusils et de matraques qui ne sont pas sans nous rappeler les scénarios bien connus dans notre propre pays ! Après des velléités de contestation des résultats électoraux (fédéraux et propres à la Géorgie), appelant à une manifestation devant le Capitole – ce temple du théâtre d’ombre de la « démocratie » yankee, Donald Trump capitula en rase-campagne et appela les troupes « à rentrer à la maison » ! Ainsi ce qui devait être un « coup d’État » (pour les opposants) et une reconquête de l’élection supposée truquée (par le camp Trump) s’est rapidement transformé en reddition sans condition au système de la « démocratie représentative » étatsunien. Et ceci à la plus grande satisfaction des « démocrates » qui ne valent pas plus que leurs homologues « républicains ». L’ordre règne à Washington, Biden sera investi le 20 janvier, et le capital sera tranquille au Capitole !

    Les raisons de cette pantalonnade
    Le capital yankee est divisé entre deux tendances, qui ne sont pas le propre du capitalisme des Etats Unis. D’un côté les « continentalistes », qui veulent protéger les positions acquises aux Amériques (nord et sud), et qui veulent faire ce que Trump a fait, c’est-à-dire pratiquer le repli sur le continent par une politique de droits de douanes et de protectionnisme de droite, pour se préserver de la concurrence de plus en plus vive de la Chine et d’autres pays « émergents » (Inde, Brésil, Indonésie, Russie…). Cette tendance est représentée par la fraction de la bourgeoisie yankee qui a voté Trump et les « républicains » (Bien que le Grand Old Party soit désormais divisé).

    De l’autre côté, les « mondialistes », représentés par les « démocrates », qui veulent reprendre la mission civilisatrice de l’impérialisme américain classique et qui veulent revenir à la domination mondiale des Etats-Unis en tant que « défenseurs de la démocratie » et de « ’la liberté d’entreprendre ». Autrement dit les leaders du capitalisme mondialisé, financiarisé, anti-communiste, et néo-colonialiste, et qui aimeraient bien reprendre la bonne et vieille politique des Clinton, Bush et Obama partout dans le monde, comme en Afghanistan, en Irak, en Libye ou en Syrie. Cette tendance ne se résout pas à la montée en puissance de la Chine, de l’Inde ni, dans une moindre mesure, de la Russie. Il est inutile de parler de « l’Europe » car celle-ci a été totalement subordonnée et réduite, depuis la fin du gaullisme, à une quasi-colonie des États-Unis. Rappelons aussi que Clinton avait envisagé une guerre nucléaire préventive contre la Chine au début de son mandat !

    Quelles conclusions tirer de cette farce du Capitole ?
    On a vu la précipitation avec laquelle tous les gouvernements de l’UE – totalement crétinisés et se complaisant en paillassons des Yankees – se sont scandalisés, au premier rang desquels l’ineffable Macron (drapeau des EU à côté du drapeau français et de celui de l’UE) et qui dénonça un complot contre la démocratie, ne manquant pas de stigmatiser indirectement tous ceux qui se risqueraient à contester son propre pouvoir en France ! On voit bien que l’Union européenne est totalement inféodée aux Etats-Unis, à l’OTAN, à « l’atlantisme », et que c’est une imposture et une plaisanterie de prétendre promouvoir une « Europe souveraine » !

    En vérité, « la prise du Capitole » n’est qu’une escarmouche entre fractions divisées de la bourgeoisie yankee, toujours solidaires sur l’essentiel : la domination du capital sur les peuples. Trump a voulu montrer ses muscles, et une partie du peuple l’a suivi, mais il ne voulait pas faire un coup d’État. Cependant il y a trois leçons à tirer de cette pantalonnade.

    1. Lorsqu’il s’agit de sauver les meubles, de sauvegarder l’essentiel – c’est-à-dire la domination politique et économique du capital sur le peuple des États-Unis et les peuples du monde, la bourgeoisie resserre les rangs et siffle immédiatement la fin de la récréation (les multiples coups d’État dans le monde, organisés par le Pentagone et la CIA l’illustrent, de même que l’utilisation sauvage et non justifiée de la bombe atomique sur le Japon en 1945 !).

    2. Le système politique yankee n’est pas plus solide que les autres et peut très bien s’effondrer pour peu que le peuple le décide ! La Constitution des « pères fondateurs » n’est qu’un rapport de forces temporaire, institué par la bourgeoisie yankee en 1787 et consolidé par plus de deux siècles de domination bourgeoise et impérialiste. Elle peut très bien être liquidée par les forces populaires, si celles-ci se donnent les capacités politiques pour la renverser !

    3. Bien que la puissance yankee ne veuille pas le reconnaître, elle est sur le déclin. Elle ne pourra pas résister longtemps à l’avancée d’autres puissances comme la Chine, l’Inde ou la Russie et elle sera contrainte de compter avec elles. Ce faisant, sa puissance extérieure déclinant, elle offre son flanc intérieur aux forces populaires nord-américaines.

    Il convient de réfléchir au sens de cette image du Capitole envahi par une partie du peuple irrévérencieux, bien que sur des bases erronées. Le peuple des États-Unis, sans aucun doute, méditera sur cet épisode…

    Jean-Michel TOULOUSE, membre du Bureau politique du Parti de la démondialisation
    Le 7 janvier 2021.

    URL de cet article 36829.
    https://www.legrandsoir.info/la-pantalonnade-du-capitole.html

  • L’indépendance de la justice à la lumière du cas Abdelaziz Bouteflika – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/07/15/lindependance-de-la-justice-a-la-lumiere-du-cas-abdelaziz-bo

    J’avoue que cette réflexion m’a été inspirée en regardant l’interview donnée par le président de la République à la chaîne française France 24 à l’occasion de la fête de l’Indépendance de notre pays. Interview où il a soufflé le chaud et le froid, laissant planer une impression désagréable de superficialité, d’être resté sur notre faim sur la plupart des sujets abordés, notamment celui de la nécessité de juger ou non le président déchu Abdelaziz Bouteflika qui, aujourd’hui, nous intéresse le plus.

    En effet, à un certain moment d’une interview très policée et très tranquille, le journaliste a demandé au président de la République « s’il fallait ou non juger Abdelaziz Bouteflika ? » Et là, A. Tebboune a eu des réponses ô combien ambiguës. Je le cite : « Je peux vous donner un ordre de faire rapidement passer ce marché, mais vous en profitez pour en abuser… », a-t-il déclaré ou « si la justice le demande, c’est son affaire, mais pour le moment, il n’en est pas question ».

    Cette attitude timorée, floue par moment, ambiguë par d’autres, est à mon sens à contre-courant des aspirations de justice portées par le peuple algérien pendant plus d’une année et cela pour plusieurs raisons. Doit-on comprendre que toutes les affaires de corruption, de dilapidation et de mise à sac de notre économie sont des accidents de parcours dus à des « abus de la part d’exécutants » peu amènes ? Remarquez le terme « abuser » utilisé au lieu de corruption, détournement, crime économique ….

    Et à partir de là, peut-on comprendre que le président de la République a absous son prédécesseur et a décidé que ce sont les exécutants, comme il le dit, seuls responsables ? Peut-on imaginer un instant que ce qui était devenu une marque de fabrique de la gouvernance de Abdelaziz Bouteflika soit due uniquement à des exécutants véreux et que celui qui se vantait de détenir tous les pouvoirs entre ses mains ne soit pas au courant ou n’est pas responsable comme semble vouloir nous le faire croire M. A. Tebboune ? Difficile à admettre. Peut-on parler de justice impartiale et indépendante quand tous les anciens responsables, ministres, premiers ministres, patrons, hauts responsables jugés pour corruption montrent du doigt Abdelaziz Bouteflika et ne cessent de répéter au tribunal qu’ils n’ont fait qu’obéir à ses ordres ou appliquer son programme et que cela n’entraîne aucune réaction des juges qui font semblant de n’avoir rien entendu ? Assurément pour le moins que l’on puisse dire, cela pose problème.

    Et si tel est le cas, tous ces procès et les condamnations à de lourdes peines de ces hauts responsables seront entachés à jamais d’une injustice et d’un manquement grave que l’histoire retiendra. Quels que soient les crimes imputés à ses hauts responsables, nous nous devons de leur assurer des procès équitables et faire entendre l’ancien président déchu par la justice fait partie de cette équité.

    Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que ce ne sont ni des partis politiques croupions ni une autre force constitutionnelle aussi puissante soit-elle, qui ont permis de dégager le système Bouteflika et de faire de vous le premier magistrat du pays. C’est le hirak et cela personne ne doit l’oublier. Et justement, une des revendications premières de cette révolution populaire pacifique unique dans notre histoire, était de « juger la issaba », toute la « issaba ».

    Alors peut-on juger une bande et accorder, pour des raisons obscures, l’immunité à son chef, celui qui donnait les ordres. C’est tellement contre toute logique que cela sent le deal et une justice qui ne se met en branle que sur injonction des puissants du moment encore une fois. Non Monsieur le Président, la corruption n’était pas un accident de parcours du règne de Abdelaziz Bouteflika, elle est due à des fonctionnaires véreux et malhonnêtes. N’est-ce pas lui qui avait imposé une nouvelle mouture du code des marchés (Journal officiel n° 52 du 28 juillet 2002) qui ouvrait un boulevard de gré à gré et à la corruption ? Le dernier alinéa de l’article 37 de ce nouveau code stipulait « le service contractant à recours au gré à gré simple exclusivement dans les cas suivants quand il s’agit d’un projet prioritaire et d’importance national ». Sans donner aucune définition ni précision de ce qu’on entendait par projet prioritaire ou d’importance nationale pour pouvoir éviter les dérives. Et évidemment, ce qui devait arriver arriva, une corruption tous azimuts .

    Le scandale de l’affaire Khalifa est resté lui aussi comme une tache noire et un symbole de l’iniquité d’une justice aux ordres qui punissait les faibles et protégeait les puissants. Des dizaines de ministres, hauts cadres et proches de Abdelaziz Bouteflika ont été cités dans ce procès du siècle mais n’ont jusqu’à ce jour jamais été inquiétés et cela malgré toutes les promesses de les juger par la Cour suprême qui nous ont été faites à l’époque. Seuls les lampistes ont été jugés et condamnés. Qu’a fait A. Bouteflika qui, faut-il le rappeler, était au sommet de sa puissance et se targuait de ne pas être un trois-quart de président pour mettre fin à ce scandale judiciaire ?

    Dès sa prise de pouvoir en 1999, n’avait-il pas dit : « Je suis le chef du gouvernement le patron de la télé, le directeur de l’agence de presse officielle… » Combien d’affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics touchant ses ministres ou ses proches ont été, avec moult détails, étalées pendant des jours à la une des journaux sans que le Président déchu ne bouge le petit doigt pour que justice soit faite ? Au contraire, il a couvert tout cela du manteau de l’impunité tissé dans le mépris profond qu’il vouait à la presse et à son peuple. Qui a catapulté un certain Amar Saadani, homme inculte et corrompu à la tête de l’auguste APN en faisant de lui le troisième personnage du pays !
    Pire encore, n’oublions pas le limogeage brutal de l’actuel ministre de la Justice qui avait osé, à l’époque en tant que procureur général, lancer un mandat d’arrêt contre un de ses proches, en l’occurrence le tristement célèbre Chakib Khelil pour ne pas le nommer, très vite ex-filtré d’ailleurs hors du territoire pour ne pas répondre de ses actes devant la justice. Cette liste est loin d’être exhaustive, mais c’est pour dire encore une fois que la mise à sac du pays et la destruction de ses institutions n’étaient pas un accident de parcours mais un mode de gouvernance chez Abdelaziz Bouteflika. Et vouloir lui accorder l’immunité aujourd’hui serait en quelque sorte une manière de renouer avec les pratiques d’un passé qu’on espérait révolu à jamais.

    Pour mieux cerner le personnage, n’oublions pas aussi dans quel état d’esprit de revanche et de mépris vis-à-vis de son peuple il était avant et après avoir été élu à la fonction suprême en 1999. Le journaliste Farid Allilat, auteur du livre biographique Bouteflika, l’histoire secrète rapporte qu’une fois élu à la magistrature suprême et faisant allusion à sa condamnation par la Cour des comptes en 1983 pour détournement de fonds publics, il aurait dit à ses proches : « Ils m’ont traité de voleur ? J’en ferai tous des voleurs !!! »
    D’aucuns seront tentés peut-être de nous accuser de vouloir tirer sur une ambulance. Ceci n’est sûrement pas le cas, car nous avions déjà et à de nombreuses reprises dénoncé la corruption et la gouvernance du système Bouteflika dans des contributions parues dans les journaux (Le Soir d’Algérie des 12.8.2013, 6.2.2016, 16.4.2016, 7.11.2016 et El Watan des 15.4.2014, 12.3.2019…) et la liste n’est pas exhaustive. Ceci fait qu’aujourd’hui, nous sommes tout à fait à l’aise pour en parler et demander que justice soit faite à ce pays.

    Nous assistons depuis des mois à une situation tout simplement incroyable, inédite, du jamais vu dans aucun pays ! Premiers ministres, ministres, grands patrons, hauts gradés, frère du président, tout ce beau monde jugé et condamné à de lourdes peines avec une célérité qui en a étonné plus d’un. Oui, on avait tellement soif de justice qu’on a bien voulu croire au miracle d’un système judiciaire qui avait, du jour au lendemain, retrouvé à la fois à la vue, l’audition, sa conscience et son impartialité perdues pendant des décennies. On a fait taire en nous cette petite voix qui essayait de nous dire de nous méfier des miracles. Mal nous en a pris, car très vite on a compris aussi qu’apparemment cette prise de conscience était sélective et qu’une ligne rouge à ne pas dépasser a été tracée par un mystérieux arbitre avec comme mot d’ordre : pas touche au chef de bande !

    Il serait pour le moins catastrophique pour notre pays que cette illusion de justice indépendante retrouvée à laquelle on voulait croire, ne soit tout simplement qu’un mirage, un changement dans la forme uniquement, ou tel donneur d’ordre est remplacé par un autre.
    Il est très important pour l’équité de tous ces procès et la réputation de la justice de juger celui vers qui tous les doigts accusateurs convergent aujourd’hui. Juger sans esprit revanchard bien sûr et sans chercher à humilier qui que ce soit, comme cela a été malheureusement le cas pour Ahmed Ouyahia qui, quoi qu’on puisse penser de lui, se devait d’ être préservé dans sa dignité d’homme. On ne doit pas faire ce qu’il a fait aux cadres qu’il a injustement mis en prison et brisé à jamais, sinon il n’y aura aucune différence morale entre nous et lui.

    Non, la justice doit rester sereine et juste.

    Juger Abdelaziz Bouteflika est important pour le symbole, pour l’exemple, pour réaffirmer que nul n’est au-dessus de la loi, donner un gage de rupture avec l’ancien système et réaffirmer que la justice ne peut accepter de deal. Cela nous permettra de ne pas en douter de tourner définitivement la page dramatique du règne de Abdelaziz Bouteflika. Mais que ce soit clair, juger Abdelaziz Bouteflika ne veut pas dire l’emprisonner obligatoirement. Certes, cette justice dont l’indépendance est malheureusement sérieusement mise en doute déjà à cause des détenus d’opinion doit être juste, sereine mais aussi humaine.

    A. Tebboune dit que pour le moment, il ne voyait pas l’intérêt de juger Abdelaziz Bouteflika. Les dangers de ce déni de justice sont grands à mon avis. En effet, qui continuera à croire en l’indépendance d’une justice qui ne veut même pas entendre un homme vers lequel tous les doigts accusateurs convergent et qui en même temps ne peut s’empêcher de continuer à emprisonner à tour de bras des jeunes et moins jeunes uniquement pour leurs opinions dérangeantes pour le pouvoir en place ?

    Comment ne pas penser alors que Abdelaziz Bouteflika est protégé et qu’un deal entre les clans au haut sommet de l’Etat lui permet de continuer à couler des jours tranquilles aux frais du contribuable ? Comment ne pas donner du grain à moudre à tous ceux qui pensent que rien n’a changé et que le système s’est régénéré par lui-même ? Certes, juger un vieillard impotent et malade peut paraître peu glorieux, mais il est dit aussi qu’ il y a des indulgences qui sont tout simplement un déni de justice (Joubert. J).

    Que ce soit pour les détenus d’opinion ou pour le cas Abdelaziz Bouteflika, on a l’impression que pour le moment, le Président A. Tebboune tient comme le dit un adage bien de chez nous « le bâton par le milieu », en espérant pouvoir continuer à se cacher derrière son petit doigt. Espérons que sa main puisse glisser et tenir le bâton par le bon bout qui nous permettra d’exorciser les drames qu’a vécus notre pays. Car il est dit, là aussi, que « gouverner c’est maintenir les balances de la justice égales pour tous »

    (F. D. Roosevelt). Osons espérer aussi que l’apaisement dont parle souvent le président de la République ne soit pas un slogan creux et se traduise dans les plus brefs délais par la libération effective et immédiate de tous les détenus d’opinion. Ce n’est qu’à ces conditions qu’on arrivera peut-être à retisser ce lien de confiance rompu entre les citoyens, la justice de leur pays de même qu’avec leurs gouvernants. Constitutionnaliser le hirak comme vous le proposez Monsieur le Président, c’est bien, l’écouter c’est mieux.

    Par Djidjeli Nacer , Professeur de chirurgie pédiatrique

    Source : elwatan.com

  • « Kamel Daoud, écrivain français : Les combats irrésolus d’un espace littéraire algérien dominé » – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/06/10/kamel-daoud-ecrivain-francais-les-combats-irresolus-dun-espa

    J’ai été vivement interpellé par l’opinion d’un lecteur du « Quotidien d’Oran » (« Kamel Daoud. L’arbre aux fruits mûrs », 31 mai 2020) relative à un supposé positionnement de Kamel Daoud sur l’algérianité et sur le patriotisme, deux marqueurs qui ne ressortissent pas de son discours habituel de « briseur de totems ». Je lis sous la plume de ce lecteur enthousiaste que cet écrivain serait dans notre pays l’actuel parangon de la vertu nationale et patriotique, se prévalant d’un « incommensurable amour de la patrie ». Mieux : « Il personnifie l’algérianité… ».

    S’agit-il, ici, d’une excessive idéalisation ? Elle peut induire en erreur les lecteurs du « Quotidien d’Oran », en particulier, et les Algériens, en général, car elle ne correspond pas à des faits et à des engagements prouvés de Daoud envers l’Algérie et sa littérature. Il convient de faire un nécessaire rappel sur ce qui a été un imprévisible parcours d’écrivain-chroniqueur.
    L’exception Daoud

    Le Kamel Daoud pour lequel beaucoup d’Algériens ont les yeux de Chimène est un pur produit de la France. En Algérie, il a été, le plus visiblement, un chroniqueur du « Quotidien d’Oran » (« Raïna Raïkoum ») et, sans doute a-t-il bénéficié sous le règne du président Abdelaziz Bouteflika d’un succès d’estime mesuré qui est celui du bouffon du roi, qui peut – sans risque assumé – lui cracher à la figure ses amères vérités. Et chacun de rire ou de s’attrister de ses imparables facéties et saillies. En termes d’audience, son irruption, en 2014, dans les champs littéraire et médiatique français (plus précisément germanopratins), qui l’ont porté et créé, est stupéfiant et sans précédent. Chroniqueur de presse, auteur de quelques textes sans prétention littéraire publiés par Dar El Gharb, à Oran, il n’a pas de profondeur réelle dans l’écriture littéraire et ses dispositions et ses capitaux dans ce domaine étaient (et restent) limités. Les conditions de sa réussite, autant expéditive que surprenante, sont connues et ont été diversement analysées, en Algérie même, dans le remarquable essai d’Ahmed Bensaada, « Kamel Daoud. Cologne, contre-enquête » (Tizi-Ouzou, Les Éditions Frantz Fanon, 2016), qui reste une lecture précieuse et incontournable et, en partie, à l’étranger, dans l’étude de l’Américaine Alice Kaplan revisitant le passage de Camus à Oran (« En quête de ‘‘L’Étranger’’ », Paris, Gallimard, 2016). Cette réussite ne tient pas de la génération spontanée : elle a été consciencieusement accompagnée. J’ai noté dans plusieurs contributions publiques que ce succès devait moins à une qualité éminemment littéraire des œuvres : six ans après son édition française, « Meursault, contre-enquête » (2013-2014) est entré dans une zone d’oubli après la bruyante réception critique qui a accueillie sa parution et « Zabor ou les psaumes » (2017), renouant avec les semblables techniques d’écriture, la répétition en filigrane d’une œuvre du patrimoine littéraire universel (dans ce cas le « Robinson Crusoé » (1719) de l’Anglais Daniel Defoe), a été sanctionné par une médiocre recension critique française et occidentale.

    Une stratégie d’écrivain payante

    La stratégie qu’a utilisée à l’envi Daoud pour s’imposer en France est celle du buzz viral qu’il a auparavant longuement expérimentée, en Algérie, dans les colonnes du « Quotidien d’Oran ». Ainsi qu’en témoignent ses chroniques sur le martyrologe palestinien, à Ghaza, et le sexe migrant, à Cologne (Allemagne). Au printemps 2014, alors qu’Israël lançait contre la bande de Ghaza son opération « Plomb durci », qui s’inscrit dans la lignée des terribles crimes génocidaires contre l’Humanité, Daoud affirmait crânement son indifférence au malheur des Palestiniens. Bien plus que l’hommage d’un « Arabe » au centenaire de la naissance de l’écrivain pied-noir, prix Nobel de littérature 1957, son propos, volontairement provocateur sur la souffrance de l’enclave palestinienne, lui apportera le soutien appuyé et inconditionnel de l’écrivain Pierre Assouline, chef de file du lobby sioniste du champ littéraire français, juré du Prix Goncourt, très actif dans les cuisines frelatées de l’édition germanopratine. Et par capillarité ceux des philosophes Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkrault, de l’Académie française, autres agents d’influence au-delà des milieux médiatique et littéraires. Mais aussi du philosophe Michel Onfray, affichant un chemin de singularité dans le champ intellectuel français, et de journalistes parisiens puissamment établis, Martine Gozlan, Natacha Polony, Raphaël Enthoven. Si son « Meursault » – dont plusieurs passages ont été réécrits par son éditeur français Actes Sud sous la pression des héritiers d’Albert Camus – a raté de peu le Goncourt 2014, il lui vaudra une consécration mondiale orchestrée par la France, ses institutions littéraires, universitaires et médiatiques unanimes. Et, grâce à ses nouveaux et illustres amis, une durable occupation de chroniqueur au magazine néolibéral parisien « Le Point » où exerce son protecteur Bernard-Henri Lévy, qui a à son actif d’avoir déstructuré la Lybie et installé un état de guerre permanente dans la région du Maghreb.

    Jusqu’à quel point Daoud a-t-il échappé aux agendas – strictement politiques – de ses protecteurs parisiens, principalement des affidés du sionisme mondial ? Au total, un parcours marqué davantage par les effets continus et cumulés de buzz qui survolent une œuvre littéraire sans qualité. Il faut insister sur le fait qu’en 2014 et en 2015, c’est plus le chroniqueur-buzzeur que le romancier-imitateur, qui n’a pas laissé d’impérissables souvenirs, qui a été convié à un hasardeux succès de scandale. Évidemment, en Algérie, il y a un grossissement de tout ce qui a été mis sous la lumière à l’étranger, particulièrement en France.

    D’un absolu repli à un Aller simple vers la nationalité française

    Venons-en à l’opinion du lecteur du « Quotidien d’Oran ». Ce lecteur introduit des critères de distinction, notamment l’algérianité et le patriotisme, qui devraient définitivement fonder la statue de Kamel Daoud en grand écrivain algérien. Il n’est pas inutile de reprendre, ici, le débat (inachevé) sur la question de l’identité et de la nationalité dans l’espace littéraire algérien en formation.

    J’ai constamment défendu dans mes ouvrages et dans mes interventions publiques une littérature nationale algérienne dans toutes ses langues, expression de la terre d’Algérie éloignée des tentatives de captation et de « périphérisation », qu’elles viennent d’Occident, ainsi la France, ou d’Orient. Et, j’ai aussi dénoncé le manque de clarté relativement à une insertion sans ambigüité nationale d’écrivains algériens adoubés par les lobbies littéraires germanopratins. Depuis les positions d’Assia Djebar, (1936-2015), membre de l’Académie française, sur la « littérature migrante », peu discutées en Algérie, et leur corolaire « la littérature sans résidence fixe » de l’Allemand Ottmar Ette, beaucoup d’écrivains français d’origine algérienne, notamment le typique Abdelkader Djemaï, se sont saisi de cette opportunité d’effacer prestement leur passé algérien. Ainsi, Kamel Daoud.

    Cette démarche de repli de l’écrivain est attestée par deux exemples, mais il y en a bien d’autres. 1°) Lorsque Régis Debray, encore juré du Prix Goncourt, lui remettant au printemps 2015 le Prix Goncourt du premier roman pour son « Meursault », avait proposé – est-ce seulement une douce formule protocolaire ? – de l’intégrer dans le Trésor de la littérature française, le natif de Mesra (Mostaganem) avait la possibilité dans cet échange, largement diffusé dans les médias français, de rappeler expressément et son algérianité et celle de son œuvre. Il ne l’a pas fait. 2°) En 2015, au plus fort de la pseudo-fetwa d’un faux imam illuminé, le journaliste et écrivain Gilles Herzog, longtemps rédacteur en chef de « La Règle du Jeu », la revue de Bernard-Henri Lévy, et soutien des révolutions colorées en Europe de l’Est, est monté en première ligne dans cette polémique algéro-algérienne pour déclarer qu’en la circonstance Daoud menacé par l’islamisme est un écrivain français. Là, encore, Kamel Daoud, a fait l’impasse sur ce qu’il est, sur ses origines et sur son algérianité. Il n’a pas désapprouvé cette surenchère française. Il le devait par respect aux lecteurs algériens qui croyaient en lui.

    Disons-le nettement : l’idée cruciale d’algérianité et de patriotisme est dévoyée par Kamel Daoud, récemment naturalisé français par un décret du gouvernement français publié au Journal officiel de la République française en date du 28 janvier 2020 (Réf. : DAOUD (Kamel), né le 17/06/1970 à Mostaganem (Algérie), NAT, 2019X 041176, dép. 99, Dt. 002/362.). Cette naturalisation française de l’écrivain et chroniqueur du « Point » (une aspiration aussi vieille que ses ambitions littéraires ?) a-t-elle échappé à la proverbiale sagacité des médias algériens ? Mais le retour – honteux – à la France d’un Algérien, quel qu’il soit, de l’anonyme ouvrier cantonnier au ministre d’Abdelaziz Bouteflika, renvoie toujours et inévitablement au passé colonial du pays et à ses violences traumatiques.

    Né après l’indépendance, formé davantage par l’idéologie islamiste que par l’École algérienne, Kamel Daoud n’a cessé de ressasser qu’il n’a pas de lien avec le passé de l’Algérie en guerre d’indépendance et qu’il ne conçoit aucune dette envers ceux qui l’ont menée. Cet entendement buté d’un Frère musulman repenti, injuriant le récit national, préparait sûrement un aller simple et obstiné vers la France d’Algérie, vers l’Algérie française remembrée, obsessionnelle et symptomatique. Il y a assurément, en l’espèce, un entrain naturel de supplétif, de harki et de déterreur de tombes de martyrs de la guerre de Libération nationale. Si les autres nationalités accordées à des Algériens d’origine restent malléables, celle de la France est une conjonction malheureuse.

    Cette information sur la naturalisation de Kamel Daoud, si elle avait été publiée et commentée en toute responsabilité par les médias nationaux, en son temps, n’aurait pas engagé ce lecteur, littéralement en transes, à reconnaître et à décerner à celui qui a renié son identité nationale un vain brevet de patriotisme et d’algérianité. L’écrivain-chroniqueur de Mesra n’a jamais cru ni en l’un ni en l’autre et il serait aujourd’hui dans l’imposture de s’attribuer la qualité d’écrivain algérien et des valeurs de patriotisme que lui prête son imprudent thuriféraire en catalepsie.

    Une monstrueuse appropriation française

    Il est indispensable de clarifier les faits pour éviter à des dineurs infatués des cantines huppées d’Alger de sauter au plafond. Je n’exclus pas Daoud de la littérature algérienne, puisqu’il en a librement décidé lui-même en devenant Français.

    Explication. Dans la tradition française sur la nationalité, semblable à celle du football international sous le contrôle de la FIFA, c’est toujours la dernière nationalité acquise qui est déterminante : nés Français et poussés dans leur art par la France, les talentueux footballeurs Ryad Mahrez, Sofiane Feghouli et bien d’autres sociétaires de l’équipe nationale de football, sont considérés par les instances mondiales du ballond rond et les médias de la discipline comme Algériens. Tout manquement à cette règle est dénoncé. Il en va de même en France pour la littérature. Mais aussi pour le sport, les arts et les sciences. La vocation enracinée de la France d’appropriation des biens culturels de ses anciennes colonies et d’assimilation des élites de tous horizons ne s’est jamais démentie.

    Français, Kamel Daoud appartient, désormais, à la littérature française comme tous ces écrivains étrangers qui ont fait cette littérature, qui l’y ont précédé ; je cite en vrac et à titre indicatif, de Russie (la comtesse de Ségur, O.V. de L. Milosz, Nathalie Sarraute, Arthur Adamov, Romain Gary, Henri Troyat, Elsa Triolet, Nina Berberova), de Pologne (Guillaume Apollinaire), de Roumanie (Eugène Ionesco, Émile-Michel Cioran, Panaït Istrati, Tristan Tzara, Paul Celan), des États-Unis (Julien Green, Jonathan Littell), d’Espagne (Jorge Semprun) de Tchéquie (Milan Kundera), de Grèce (Vassilis Alexakis), d’Afghanistan (Atik Rahimi) et même de Chine (Gao Xingjian, Prix Nobel de littérature, 2000) et de beaucoup d’autres pays, plusieurs centaines d’écrivains scrupuleusement répertoriés dans les histoires et traités académiques de la littérature française depuis le XIXe siècle. Est-il imaginable de penser que la Russie et la Roumanie qui ont donné des contingents d’éminents écrivains et penseurs à la France et à sa littérature puissent les revendiquer aujourd’hui contre leur volonté d’être Français ? La République algérienne démocratique et populaire n’y pourra rien : Daoud est dans la littérature française en compagnie d’anciens Algériens, d’hier et d’aujourd’hui, qui ont choisi la France, entre autres Marie-Louise Amrouche, Mohamed-Aziz Kessous, Djamila Debêche, Ali Boumahdi, Ali Merad, Mohamed Arkoun, Anouar Benmalek, Nina Bouraoui, Abdelkader Djemaï, Salim Bachi, Lahouari Addi, et une foultitude d’auteurs moins connus (environ trois cents !) qui ont sauté allègrement la mer Méditerranée depuis l’indépendance. Et, parfois, en toute déloyauté, à chaque secousse sociale ou politique qui frappe leur ancien pays, ces néo-Français se rappellent au souvenir de l’Algérie et des Algériens pour leur faire la leçon, depuis Paris, Lyon et Marseille.

    Faut-il préciser que ces auteurs d’origine algérienne naturalisés français ne bénéficient pas, le plus souvent, de la plus basique citation dans les ouvrages et traités d’histoire et de critique littéraires françaises parce qu’ils ne répondent pas à d’impénétrables et insurmontables critères de consécration ? Et si, par un suprême hasard, Daoud, coutumier des farandoles germanopratines, y est admis dans leurs prochaines éditions revues et augmentées, il n’est pas certain de s’y maintenir car sa littérature sans vigueur relève davantage du phénomène de mode que du travail de la langue littéraire. Rien n’est aussi acquis pour son compère Boualem Sansal, détestable rabouilleur, maître dans l’esbroufe médiatique virale, qui attend, depuis 2015, comme il l’a déclaré au « Point », une nationalité française consentie sans aucune tracasserie administrative par l’État français. La romancière française d’origine algéro-marocaine, Leïla Slimani, conseillère à la francophonie et, accessoirement, chasseur de têtes du président Macron, qui a coaché Kamel Daoud dans sa démarche de naturalisation, devrait encore faire un effort pour Sansal.

    Il y a quelques mois, Daoud et Sansal ont représenté la littérature française dans une grande manifestation d’hommage qui lui était rendu dans un pays nordique. Ils n’ont jamais failli lorsqu’il s’est agi de payer leur écot à la France. Ni le Français Kamel Daoud ni potentiellement Sansal, vil insulteur de martyrs de héros de la guerre d’indépendance qui n’en finit de lorgner un ticket français, ne sont des modèles d’algérianité et de patriotisme, pour autant qu’ils aient souhaité l’être. Que les Algériens, dans les médias et dans les Universités, cessent d’intoxiquer la jeunesse de notre pays avec ces succès fabriqués. À Paris, on ne demande pas à un écrivain qui vient d’Algérie (dont les manuscrits sont colligés par des « nègres ») d’avoir du talent, mais l’inentamable disponibilité à « taper » sur son pays, l’Islam et les Arabes, et subsidiairement, de montrer un intérêt ému pour Israël – la kippa, en sus, devant le Mur des Lamentations, à Jérusalem. Que l’on se remémore cet épisode épique, de l’été 2011, où Pierre Assouline, qui a introduit Daoud en France, défiait les ambassadeurs arabes pour réserver leur prix du roman à « Rue Darwin » de Sansal, au nom d’une indéfectible amitié et d’un attachement de l’auteur à Israël. Sortons aussi de ces pseudos-analyses universitaires à l’emporte-pièce sur un « Kamel Daoud, esquisse d’un phénomène postcolonial algérien », qui n’ont pas su prévoir son désaveu de la Nation algérienne et de sa littérature. Le postcolonial n’est pas à ce prix d’indignité.

    Le laudateur de Daoud, écrivain sans œuvre édifiante hors de la cacophonie médiatique collée à ses basques, n’évoque-t-il pas le Prix Nobel de littérature qui lui serait immanquablement promis, à l’image de Camus ? Il convient de raison garder. Ce prix mondial de littérature qui sélectionne au premier plan la langue est décerné à part égale à un écrivain au long cours (Camus, auteur d’une œuvre encore mince, était une exception : il n’y en aura pas d’autres) et au pays qu’il représente. Dans cette conjoncture restreinte, le Français d’origine algérienne Kamel Daoud, signant deux œuvres sans retentissement littéraire, ne figure pas dans le peloton nombreux d’écrivains français qui peuvent légitimement prétendre à cette consécration – en première intention, par la densité de leur littérature et son insertion dans les mutation socio-économiques et politiques de leur pays, Annie Ernaux, Pierre Michon, Patrick Chamoiseau, Jean Echenoz, Michel Houellebecq, Pierre Lemaître, Sylvie Germain, Éric Emmanuel Schmitt.

    Par ailleurs, Daoud, écrivain français répétant dans ses œuvres le thème algérien, sera relégué dans une insondable marginalité, car il n’a la longanimité ni de Hanif Kureishi ni de Salman Ruschdie, écrivains britanniques d’origines pakistanaise et indienne. Pour autant qu’il comprenne que la littérature n’est pas le méchant buzz et qu’il réunisse au gré des ans une solide œuvre littéraire renouvelée, par la seule force du travail et du talent, rien ne dit que la France officielle et souterraine ne jouera pas contre lui auprès des jurés de l’Académie suédoise. Comme elle l’a fait et continue de le faire pour barrer la récompense du Nobel au plus grand écrivain de langue française vivant dans le monde, aujourd’hui, l’Algérien Rachid Boudjedra. Si Boudjedra avait accepté de représenter la France dans cette compétition, son tour serait arrivé bien avant J.M.G. Le Clézio (2008) et Patrick Modiano (2014), sublimes écrivains, certes, qu’il surpasse par la créativité romanesque et langagière. C’est le seul scandale qui entache l’Académie suédoise, secouée récemment par l’épisode décrié de galipettes sexuelles de l’époux d’une responsable du Prix. Une intrigue, bien entendu, française.

    Une identité et une allégeance sous le sceau d’une histoire qui ne passa pas

    Redisons-le. Ce n’est pas la liberté de Daoud de se faire Français qui est épiloguée ici. Et de toute manière, il s’en tire à bon compte, s’il y a des comptes à tirer de cette piteuse affaire. La doctrine algérienne sur la nationalité et son dispositif réglementaire ignorent ouvertement la double nationalité. Un Algérien le demeure de toute éternité, eut-il – cas extrême – demandé et obtenu la nationalité de l’État hébreu non reconnu. Cependant, les récentes moutures de la Constitution algérienne identifient implicitement l’existence de la double nationalité et en font un barrage pour l’accès à des postes de souveraineté de l’État. Or, beaucoup d’Algériens, principalement dans les cercles intellectuel, littéraire et artistique, exploitant cette faille réglementaire de la législation algérienne sur la nationalité, ont quitté le giron de la patrie pour différentes motivations – parfois peu honorables – pour rejoindre expressément la nationalité française, autrefois répudiée par referendum par leurs parents. Une identité et une allégeance, sous le sceau d’une histoire qui ne passe pas, souvent dans un esprit d’infâme mercenariat. Qui ne connaît les péripéties de ce célèbre dramaturge d’Alger exfiltré, en ces années 1990 au mitan de la guerre islamiste, dans une malle diplomatique par les « services » français et aussitôt naturalisé français, belle prise que la France culturelle escomptait ériger en nouveau Ionesco, Adamov ou Beckett ? Il est rentré nu et sans gloire dans le pays qu’il a abandonné. Peu avant de s’écrouler, le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika lui confiait de hautes responsabilités dans le champ culturel national. C’est dire…

    Comme pour le football, il n’y a que des littératures nationales. Kamel Daoud servira, dorénavant, la France, son pays d’adoption, et sa littérature. Il faut espérer qu’il sache, loin du buzz, conduire sa barque dans les eaux grumeleuses par gros grain du champ littéraire germanopratin où une virgule mal placée compromet un destin, qu’il préserve l’infime crédit d’écrivain néo-français qui lui est accordé par décret officiel de la République française. Dans quelle mesure sa décision de revêtir les couleurs de la France pourra-t-elle impacter l’espace littéraire algérien, toujours fragile et parasité par le champ littéraire français ? Il y aura régulièrement de jeunes et de moins jeunes postulants algériens à l’écriture littéraire en langue française qui voudront l’imiter. Car, il est patent qu’en Algérie la reconnaissance par les Algériens d’un de leurs écrivains – toutes langues confondues – est prononcée par Paris, ses institutions littéraires, médiatiques et universitaires. Une tutelle impériale, coloniale et néocoloniale, qui persiste. L’Algérie, comme la Belgique, d’Émile Verhaeren, Maurice Maeterlinck, Henri Michaux, Georges Simenon, Michel Ghelderode, Françoise Mallet-Joris, Félicien Marceau, Dominique Rolin, François Weyergans, Amélie Nothomb, la Suisse de Benjamin Constant, Germaine de Staêl, Blaise Cendrars, Charles-Ferdinand Ramuz, Charles-Robert Cingria, Henri-Frédéric Amiel, Jacques Chessex, Philippe Jacottet, Jean-Luc Bennoziglio, Joël Dicker, doit-elle abdiquer toute personnalité nationale et être réduite à un vivier d’écrivains pour grossir les rangs de la littérature française ? Une colonie littéraire française au XXIe siècle dans un pays qui n’est ni la Belgique ni la Suisse, qui arraché son indépendance par les armes ?

    Peu importe qu’il y ait présentement des écrivains algériens majeurs, succédant dans tous les genres littéraires à leurs ainés Omar Samar, Ferhat Abbas, Malek Bennabi, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Malek Haddad, Jean Sénac, Anna Greki, Mourad Bourboune, Rachid Boudjedra, qui écrivent et qui sont édités en Algérie, qui ne déparent pas dans la littérature universelle, qui sont supérieurs par leur travail de la langue littéraire aux Daoud, Sansal et à leurs épigones et qualitativement au-dessus de la production des auteurs français et francophones les plus côtés. Ils n’auront pas le droit d’accéder à la République mondiale des Lettres parce que leurs éditeurs n’ont pas les moyens de les faire connaître et de les défendre dans les rencontres internationales du livre et de porter leur voix dans le monde, la voix de l’Algérie littéraire. Ce combat pour l’émergence d’une littérature algérienne autonome, affranchie de la pesante tutelle de Paris et de ses institutions littéraires et académiques, auquel j’ai constamment invité les acteurs du livre, écrivains, éditeurs, libraires, critiques de journaux, enseignants et chercheurs universitaires, membres des académies de langues, jurés de prix littéraires, et principalement, les lecteurs, sera-t-il celui de l’Algérie nouvelle ?

    Il naîtra, peut-être un jour d’entre les jours, longtemps rêvé par les Marcheurs, une Algérie qui ne se doit qu’aux seuls Algériens qui vivent et qui luttent dans leur pays, pour le rendre meilleur, au risque parfois d’y laisser leur vie et de subir la prison. Ceux-là savent que dans toutes les aubes qui se lèvent sur leur terre, dans la sérénité de leurs croyances et de leurs convictions, dans le bruissement des mots de leur littérature et de leurs langues, il y a un seul emblème, recru du sang et de la douleur de ses martyrs, qui réunit toutes les espérances d’un pays qui survit à ses adversités. Que vivent l’Algérie, sa littérature nationale libérée et ses écrivains qui la feront grandir.

    Abdellali Merdaci

    Écrivain, critique et historien de la littérature.

  • En Palestine, la lutte contre le COVID-19 se heurte à l’occupation israélienne – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/05/01/en-palestine-la-lutte-contre-le-covid-19-se-heurte-a-loccupa

    Les premières mesures contre le COVID-19 en Cisjordanie ont été prises début mars après la confirmation de sept cas à Bethléem suite à la visite d’un groupe de touristes grecs. L’Autorité palestinienne (AP) a déclaré l’état d’urgence et a imposé un verrouillage de la ville, interdisant toute entrée et sortie et imposant un couvre-feu aux résidents. L’AP a également annoncé des restrictions dans toute la Cisjordanie, notamment l’interdiction de circuler d’un gouvernorat à l’autre, et la fermeture des espaces publics et des établissements scolaires. Le 22 mars, suite à une augmentation constante du nombre de cas, l’AP a déclaré un couvre-feu. 1

    Dans la bande de Gaza, à la mi-mars, le Hamas et l’UNRWA ont commencé à transformer des écoles en centres de quarantaine et en cliniques, en prévision d’une éventuelle épidémie. Le 21 mars, deux Gazaouis revenant du Pakistan ont été testés positifs et ont été immédiatement hospitalisés. Vingt-neuf personnes ont été identifiées comme ayant été en contact avec eux et ont été placées en quarantaine.

    Au moment de la rédaction de cet article, le nombre total de cas confirmés en Cisjordanie est de 247 et de 12 à Gaza. Bien que ces chiffres soient relativement bas, on craint que, étant donné le peu de tests disponibles, le nombre de personnes infectées soit en fait beaucoup plus élevé.

    La lutte contre le COVID-19 se heurte à l’occupation

    La Cisjordanie et la bande de Gaza sont confrontées au COVID-19 alors que l’occupation militaire israélienne, dont ils sont victimes, affaiblit la capacité des autorités palestiniennes et du peuple palestinien à répondre efficacement au virus mortel. Au moment où de nombreux systèmes de soins de santé dans le monde entier luttent contre la pandémie, l’occupation sous laquelle la Palestine vit depuis 53 ans a sérieusement épuisé les capacités médicales en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Le système, qui dépend des donateurs, connaît des pénuries de matériel sanitaire, de médicaments et de personnel, en raison des raids militaires et des restrictions sur les importations. Dans la bande de Gaza en particulier – jugée invivable par l’ONU à cause de plus de 13 ans de blocus et de multiples agressions militaires – le système de santé avait déjà de la difficulté à traiter tous les malades avant la pandémie. En effet, Gaza ne dispose actuellement que de 78 lits médicalisés et de 63 ventilateurs pour une population de deux millions d’habitants.

    Pendant ce temps, l’Occupation israélienne poursuit sa politique de répression. La démolition des maisons palestiniennes continue ainsi que les raids militaires sur les villes et villages palestiniens. Elle a même essayé de contrecarrer activement les tentatives palestiniennes de lutte contre le virus. Elle a, par exemple, détruit une clinique COVID 19 dans la vallée du Jourdain et arrêté des volontaires palestiniens qui tentaient de distribuer des fournitures aux communautés appauvries de Jérusalem-Est. Les autorités d’occupation israéliennes ne prennent pas non plus de mesures préventives pour protéger les prisonniers politiques palestiniens qui sont incarcérés illégalement dans un système carcéral militaire qui ne répond même pas aux normes sanitaires de base.

    Manipulations politiques

    Le régime israélien utilise cette crise mondiale non seulement pour détourner l’attention de ses violations permanentes des droits humains, mais aussi comme outil politique pour augmenter son influence diplomatique. De fait, les organismes internationaux ont félicité Israël pour sa « coopération » avec l’AP pendant cette crise ; le coordinateur spécial des Nations-Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a qualifié cette coordination d’ »excellente » lors d’un récent discours. En réalité, la « coopération » israélienne, incarnée par la Coordination israélienne des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) s’est limitée à « autoriser » la livraison d’un minimum de matériel médical, fourni par la communauté internationale, aux Territoires palestiniens occupés, soit 3 000 tests et 50 000 masques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’AP. Une quantité bien inférieure aux besoins réels de la Cisjordanie.

    Ceux qui se félicitent de cette coopération donnent en exemple l’accord concernant les milliers de Palestiniens qui travaillent en Israël. Pour empêcher les déplacements massifs et la propagation de la maladie, Israël et l’AP ont convenu que, à partir du 18 mars, les Palestiniens qui travaillent en Israël, doivent y rester pendant quelques mois, au lieu de rentrer tous les soirs en Cisjordanie. Mais ces travailleurs n’ont pas reçu les équipements de protection adéquats ; de plus, les autorités israéliennes auraient ramené des travailleurs qu’elles soupçonnaient d’être porteurs du virus aux points de contrôle qui séparent Israël de la Cisjordanie sans prévenir l’AP. Le premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh est revenu sur sa décision le 25 mars, et a ordonné aux travailleurs de rentrer chez eux. On craint que l’AP n’ait pas la capacité de tester ces travailleurs à leur retour, et Israël n’a jusqu’à présent pas proposé de les tester.

    La communauté internationale doit changer de discours

    Paradoxalement, le régime israélien, qui impose à la Palestine une occupation militaire violente et qui a détruit le système de santé palestinien, est loué pour avoir autorisé l’entrée de minuscules quantités de matériel médical, fourni par des acteurs internationaux, alors qu’en réalité, il est de sa responsabilité, en vertu du droit international, en tant que puissance occupante, de fournir lui-même ce matériel. Il faut absolument que les acteurs internationaux, non seulement soutiennent les efforts humanitaires indispensables pour fournir une aide médicale immédiate en Palestine, mais qu’ils obligent Israël à assumer ses responsabilités et à financer les besoins médicaux palestiniens.

    Il est également impératif de cesser de parler de « coopération » et de souligner, au contraire, que l’occupation israélienne est une cause essentielle de comorbidité*. En d’autres termes, l’occupation ne fait pas qu’aggraver une situation qui engendre une multiplication du risque que les Palestiniens soient contaminés par le virus, elle est de fait directement responsable de cette situation. C’est donc tout à fait hypocrite et mensonger d’affirmer que le moment est venu que la coopération et le dialogue s’instaurent entre Israël et les autorités palestiniennes pour faire face à la pandémie. Le moment est venu, comme toujours, d’exiger la levée du blocus de Gaza et la fin de l’occupation militaire de la Cisjordanie.

    Yara Hawari

    Traduction : Dominique Muselet

    Note :
    * En médecine, le terme « comorbidité » désigne la présence de maladies et/ou divers troubles aigus ou chroniques s’ajoutant à la maladie initiale (par exemple : avoir du diabète et de l’hypertension). À noter que ces maladies « secondaires » peuvent être directement dues à la première ou ne pas avoir de liens apparents avec celle-ci ou en être la conséquence, ou même partager les mêmes facteurs de risque.

    Originellement sur :

    In Palestine, COVID-19 Meets the Israeli Occupation

     » » https://www.chroniquepalestine.com/en-palestine-la-lutte-contre-le-cor

    URL de cet article 36009
    https://www.legrandsoir.info/en-palestine-la-lutte-contre-le-covid-19-se-heurte-a-l-occupation-isra

  • La véritable histoire de « Rachid Casa » – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/30/la-veritable-histoire-de-rachid-casa

    Messaoud Zeghar (©D.R)                                                 

    Retracer la vie de Messaoud Zeghar a été un exercice périlleux à plus d’un titre, d’abord parce qu’il est entré dans la mémoire collective algérienne avec une histoire qui laisse rarement indifférent. Les écrits existants sont souvent équivoques car ils se basent fréquemment sur des approximations, des rumeurs qui sont contredites par la réalité de son parcours. Ainsi, il lui est attribué de façon erronée de nombreuses relations, en particulier à l’international, et des missions qu’il n’a jamais accomplies. Pire, on a été jusqu’à tenter de le présenter comme l’homme le plus riche d’Algérie, disposant d’une fortune de 2 milliards de dollars de l’époque (soit l’équivalent de près de 300 milliards d’aujourd’hui, c’est-à-dire plus que les réserves en devises de l’Algérie).

    Messaoud Zeghar avec Abdelaziz Bouteflika (© D.R)

    Cet argent devait alimenter un fond secret devant secourir en cas d’urgence son fidèle compagnon, le président Houari Boumédiène. Cette fortune aurait été spoliée par les services secrets algériens à son arrestation. Le danger de ces affabulations repose sur le fait qu’elles ont été reprises en boucle sans vérification par de nombreux auteurs, y compris par certains se présentant comme des spécialistes de l’Algérie. La puissance de ce personnage est qu’il ne laisse jamais indifférent et que tous les ouvrages récents relatifs à l’Algérie relatent son influence décisive, même si de nombreuses contre-vérités s’expriment. En effet, on ne peut pas enfermer Messaoud Zeghar dans des cases trop étroites par rapport à la réalité complexe de son parcours. Comment imaginer qu’un jeune Algérien des années 50 ait pu connaitre une telle ascension, l’amenant à être un des artisans les plus efficients de la révolution algérienne ? Qui aurait pu préjuger de son rôle majeur dans la logistique, en particulier de l’armement ? Qui aurait pu imaginer sa capacité d’influence auprès de certaines grandes puissances pour pousser les instances internationales à faire pression sur la France ? Enfin, qui aurait pu anticiper l’influence de Messaoud Zeghar sur son peuple pour qu’il puisse concrétiser son indépendance ? Son objectif permanent a été de neutraliser la tutelle de l’ex-puissance coloniale qui souhaitait ardemment continuer à impacter le devenir de l’Algérie sous une autre forme de domination. Dans cet optique, Messaoud Zeghar a aussi eu très tôt l’intuition de diversifier les relations géostratégiques de l’Algérie vers certains pays et en particulier les Etats-Unis. Cette influence avérée et son lobbying ont permis à l’Algérie de nombreuses avancées. Ainsi, sans le soutien américain implicite, le peuple algérien aurait pu connaître beaucoup plus de difficultés à accéder à l’indépendance. De même, cette relation privilégiée à laquelle oeuvrait Zeghar, a permis de ne pas entraver la réappropriation par le pays de ses ressources énergétiques en 1971. Nous ne pouvons douter que si l’Etat américain avait voulu stopper la nationalisation des hydrocarbures, il est quasi certain que l’histoire de l’Algérie aurait pris une tournure différente. Mais se pencher sur le destin de Zeghar n’avait pas pour but de l’idéaliser, mais de mieux le comprendre car à travers son histoire, ce sont toutes les avancées et les tragédies d’un pays que l’on décèle, et peut-être son avenir prometteur. La préparation de cet ouvrage a été longue et difficile. Tout d’abord, Messaoud Zeghar, homme de l’ombre, s’est aussi retrouvé à plusieurs reprises sous les projecteurs, devant faire face à des campagnes médiatiques. Mais ce culte du secret qui lui a permis de survivre pendant la guerre d’indépendance, lui imposa jusqu’à la fin de ses jours de cloisonner ses relations, ce qui rendit la tâche plus ardue. Sa propre famille ne savait pas vraiment ce qu’il avait fait dans le passé ou quels avaient été ses projets. Rapidement, j’ai donc tenté de retrouver ses proches, et cet exercice que je pensais mener en quelques mois, a pris trois ans. Les identifier ne fût pas aisé, mais j’ai pu découvrir au fur et à mesure des rencontres, de nouveaux personnages déterminants dans la vie de cet homme que je me mis au défi de localiser. Se rapprocher ainsi du terrain en allant questionner directement les hommes, m’a permis de passer d’un exercice purement intellectuel à un ouvrage où la nature humaine est centrale, car l’avenir de l’Algérie n’est pas lié à ses ressources d’hydrocarbures ou à l’étendue de son paysage, mais à la vitalité de ses femmes et de ses hommes. La troisième difficulté fut de discerner les qualités et les travers de Messaoud Zeghar pour ne pas entrer dans une approche binaire d’idéalisation ou de diabolisation, et ainsi retracer sa trajectoire avec ses hauts et ses bas. Et, pour tenter de se rapprocher au plus près de la réalité de ce personnage, la rigueur souhaitée à ce récit nous a imposé de toujours privilégier la confrontation entre tous les entretiens et les documents, lettres, photos, relatifs à Messaoud Zeghar. Une des grandes particularités de ce personnage a résidé dans sa capacité à créer des liens entre son engagement politique et son goût effréné pour les affaires. On perçoit d’ailleurs mieux cette dualité en approfondissant les relations qu’il a entretenues avec son premier cercle de proches, son équipe de collaborateurs qui dans une certaine mesure a aidé à conforter sa grande puissance. L’évolution de leurs relations, faites de rebondissements retentissants, a rendu la vie de ce personnage troublante à plusieurs égards, effrayante dans certaines situations et surtout, tout simplement passionnante. Le parcours des hommes exceptionnels est souvent traversé de voltes faces où le tragique se dispute à l’insolite, et c’est ce qui démultiplie l’aura et le charisme de Messaoud Zeghar. Homme clé des relations commerciales internationales avec l’Algérie et homme d’influence dans la diplomatie parallèle, en particulier dans les relations algéro-américaines, ses plus belles opérations lui ont permis de constituer un patrimoine important, difficilement mesurable, l’amenant à être considéré comme le personnage le plus fortuné et un des plus décisifs d’Algérie. La révélation de plusieurs affaires, le faisant passer de l’ombre à la lumière jusqu’à son arrestation par le nouveau régime au début des années 80, a entraîné sa mise à l’écart. A ce moment crucial de sa vie, il perdit quasiment tous ses repères, impuissant pour la première fois, ne pouvant plus compter sur ses réseaux et une grande partie de son équipe, et voyant son patrimoine décliner à grande vitesse. Il décéda peu après dans des conditions controversées, mettant un point final à sa trajectoire exceptionnelle qui fut à la fois romanesque, passionnante et tragique.

    De droite à gauche : Rockfeller, Zeghar et un officiel américain

    Trente ans après sa mort, ce personnage attire toujours autant l’attention. En 2014, lorsque nous évoquons le nom de Zeghar en Algérie, les gens sont toujours captivés pour diverses raisons : son amitié exceptionnelle et unique avec Boumédiène, sa contribution déterminante aux relations algéro-américaines, sa démarche entrepreneuriale remarquable mais aussi l’enlèvement de sa sœur, son emprisonnement sous l’ère Chadli et sa mort tragique à un âge peu avancé. Se consacrer à un tel ouvrage pendant quatre ans trouve aussi pleinement son sens s’il permet de faire comprendre aux jeunes générations que cette personnalité unique a su mêler, à l’avantage de l’Algérie, un patriotisme authentique au génie des affaires. Certains grands noms de l’industrie et des services en Algérie tirent actuellement leurs fortunes d’intermédiations, sans forcément y associer l’intérêt général du pays. Messaoud Zeghar les aurait-il suivis dans ce cheminement ? Si ce n’était les parts d’ombre personnelles de Zeghar qui l’ont fait inexorablement sombrer, le pays aurait pu encore longtemps bénéficier de ses talents exceptionnels dans la diplomatie parallèle.

    Que reste-t-il de la mémoire de Zeghar ?

    Une question essentielle reste posée : qu’est ce qui a fait courir Zeghar durant près de cinquante années ?

    Nous allons tenter d’y répondre avec une caractéristique fondamentale de ce personnage, qui est celui d’un homme capable du meilleur comme du pire quand ses objectifs sont contrariés. Nous sommes convaincus que le pouvoir, l’argent, le sexe, la reconnaissance n’étaient pas les moteurs de la nature de Zeghar, même s’ils ont étayés sa vie. Comme souvent pour les personnages qui ont marqué l’histoire, il y avait dans son parcours un rapport particulier à l’enfance et à l’amour. Son rapport fusionnel avec sa mère et par la suite avec sa sœur Dalila, ont peut être été déterminants dans sa trajectoire. Sa soif d’être aimé a décuplé son énergie et lui a permis d’être au centre de toutes les attentions. Comme un chef d’orchestre, il donnait le « la » à sa famille qui lui vouait une estime immense, tout en le craignant car tout le monde savait qu’il pouvait être doté de l’esprit le plus redoutable. Nous avons lu des milliers de pages sur les histoires relatives à la vie de Zeghar, en retirant quelques apprentissages utiles aussi à l’Algérie. Le premier, c’est de confirmer que Zeghar a été le seul à ce jour à avoir combiné le rôle de lobbyiste international en faveur de l’Algérie, d’entrepreneur international et de diplomate non officiel pour son pays, disposant de plusieurs passeports diplomatiques et d’ordre de missions quasi permanents lui permettant de faire des contre-enquêtes sur les sujets les plus sensibles, y compris relatifs au secret défense. Le second apprentissage, c’est la démonstration de son génie des affaires avec une stratégie internationale, alors que nous étions au début de la mondialisation avec des moyens de télécommunications archaïques, sans internet et sans téléphone portable. Il alla d’ailleurs jusqu’à racheter le leader mondial des radio-télécommunications militaires. Ce talent était conforté par une générosité certaine avec de nombreuses personnes, tout en étant lucide sur la rapacité de ses partenaires, générant chez lui une forme de paranoïa permanente. Paradoxalement, il était aussi capable de faire confiance rapidement sur un ressenti positif et d’entamer rapidement une liaison forte. Sa qualité d’entregent était surtout liée à une capacité extraordinaire de se rendre indispensable, d’aller très vite dans l’analyse et la prise de décision, et de s’adapter à toutes les situations. Il savait surtout créer des liens intimes très rapidement avec des inconnus, rendant son relationnel extrêmement diffus avec une vision globale et planétaire. Zeghar est pourtant certaines fois défini comme un vulgaire intermédiaire qui aurait bénéficié de son amitié avec le président Boumédiène pour s’enrichir frauduleusement sur le dos de l’Algérie. Dans un esprit rigoureux et mesuré, aller dans ce sens serait un raccourci facile, ne permettant pas d’analyser en profondeur la complexité du personnage. Nous ne pouvons occulter son sens aigu des affaires et du pouvoir de l’argent, mais nous estimons que cette fortune accumulée n’est que la partie visible de l’iceberg du personnage. Pour lui, l’argent permettait de répondre à certains objectifs, comme de subvenir aux besoins de ses proches, y compris dans le luxe, mais surtout de faire partie intégrante de l’histoire de son pays en étant toujours disposé à apporter sa meilleure contribution. Des centaines de personnes ont bénéficié de la générosité de Zeghar, chefs d’états, ministres en passant par de simples villageois. Il savait donner, parfois avec des visions à moyen et long termes, mais souvent sans rien attendre en retour. En affaires, il était capable de miser gros et certaines fois de mégoter sur des petites sommes, non pas pour le montant mais sur le principe. Il a pu à certains moments ne pas honorer des engagements en reportant certains règlements, mais il n’a jamais volé personne et encore moins d’une manière délibérée. Nous pouvons également mettre en exergue sa lucidité sur les hommes, il savait qu’il ne pouvait faire les choses sans une équipe sûre et fiable. Il avait réussi à bâtir cette équipe, mais il a sous-estimé la dynamique du temps. C’était à la fin des années 70, aube d’une nouvelle époque. Il pensait pouvoir continuer à fonctionner comme dans les années 60 avec sa double casquette. Mais malheureusement, le nouveau pouvoir des années quatre vingt ne pouvait s’accommoder d’un tel homme, car il disposait déjà d’une vraie légitimité historique couplée à une puissance sans précédent dans les affaires. Lui renouveler ce positionnement double d’homme d’affaires et d’homme d’influence sur les dossiers sensibles, aurait démultiplié sa puissance de frappe et donc de nuisance, y compris pour le nouveau pouvoir. Les propos d’un haut cadre, proche du Président Chadli sont éclairants : « Zeghar avait obtenu une place exeptionnelle durant l’ère Boumédiène car il était arrivé à le mettre dans sa poche alors si on l’avait laisser faire avec Chadli, n’imaginons même pas la suite ».

    De droite à gauche : Zefgar, Boumediene et Bouteflika (©D.R)

    C’est en grande partie dans cette lecture qu’il faut analyser les véritables raisons de l’arrestation de Messaoud Zeghar. Chadli Bendjedid a délicatement manœuvré en le neutralisant sans porter atteinte à sa vie alors qu’il aurait pu aisément le faire. Le Président Chadli et ses collaborateurs dont le colonel Kasdi Merbah se sont appuyés sur l’axe géostratégique que Zeghar avait initié avec des superpuissances comme les USA, pour renforcer d’une manière indiscutable l’indépendance et le rayonnement de l’Algérie qui était alors à son apogée.

    Aujourd’hui en 2014, la question est de savoir ce que l’Algérie peut utiliser de la trajectoire de Zeghar, comme un éclairage pour les jeunes générations ? Pédagogiquement, nous pensons que raconter l’histoire de Zeghar aux jeunes peut être utile dans cette approche gagnant gagnant. De nos jours, beaucoup d’Algériens sont guidés par l’ambition de faire fortune sans patriotisme, voire même en détruisant volontairement les acquis de l’Algérie. Zeghar faisait des affaires avec son pays mais toujours en vrai patriote, en lui renvoyant l’ascenseur pour que l’Algérie soit plus forte et plus indépendante. Son action de lobbyiste international au profit de l’Algérie constitue le travail le plus spectaculaire de Messaoud Zeghar durant près de trente années. Ce travail d’influence ne doit pas être négligée car il avait su créer un réseau d’amis, en particulier aux USA, qui impactait l’indépendance et la préservation des intérêts de son pays. Nous estimons que l’indépendance de l’Algérie en 1962 et surtout la nationalisation des hydrocarbures en 1971 n’aurait pu se réaliser sans heurts si les américains n’avaient pas cautionné ces décisions révolutionnaires et stratégiques. Dans ce cadre, nous sommes convaincus que Zeghar a apporté une contribution certaine pour que son influence soit la plus efficace dans la réalisation de ces bouleversements politiques et économiques. Il faut admettre que la nationalisation des ressources énergétiques algériennes au début des années soixantes dix fut etonnemment une réussite totale alors que d’autres pays avait tenté la même expérience mais avec un échec cuisant comme ce fut le cas de l’Iran. En effet, le 19 août 1953, le Premier ministre du chah d’Iran, Mohammad Mossadegh est démis de ses fonctions sous la pression des américains et des Britanniques qui lui reprochent d’avoir nationalisé les gisements pétroliers d’Iran et exproprié la puissante compagnie pétrolière Anglo-Iranian OilCompany. Il faudra attendre vingt ans avant qu’un autre pays ose nationaliser son pétrole. Ce sera l’Algérie sous l’impulsion et le courage du président Boumédiene et du travail remarquable de ses collaborateurs Abdelaziz Bouteflika, Belaid Abdesselam, Sid Ahmed Ghozali et bien sûr Messaoud Zeghar. Zeghar était arrivé à faire cautionner par les américains sa non intervention contre les nationalisations en Algérie. Précisément, Zeghar dans le plus grand secret avait signifié à son reseau américain l’intérêt pour les Etats unis de nationaliser les hydrocarbures en Algérie. Le deal conclu officieusement par Zeghar et validé par le Président Boumédiene était le suivant, vous première puissance mondiale vous nous laissez nous réapproprier nos richesses sans heurts et en neutralisant l’ex puissance coloniale, en contrepartie nous vous donnons des assurances concernant le délogement des compagnies pétrolières de l’ex puissance coloniale et les garanties de pouvoir participer au projet de développement de l’Algerie tant en ce qui concerne l’achat d’unités clés en mains que de l’exportation d’hydrocarbures algeriens. L’intérêt pour cet accord officieux dont Zeghar est le représentant personnel du Président Boumédiene est stratégique pour les Etats unis qui attendent des retombées économiques fortes mais aussi la neutralisation de l’hégémonie Russe en Algérie. Cette mission secrête de lobbying de Messaoud Zeghar aux Etats Unis n’a été possible que parce que le Président Boumédiene avait compris très tôt depuis la fin des années 50, sous la très forte influence de son ami Messaoud, que l’indépendance de l’Algérie serait toujours plus forte si les relations étaient diversifiées, les russes pour l’armement, les américains pour les équipements industriels et l’énergie, l’ex puissance coloniale la France pour les produits agro alimentaires et équipements. En d’autres termes, il est incontestable que Zeghar est un des artisans les plus importants de cet axe géostratégique avec les Etats Unis qui perdurent encore à ce jour. Nous ne pouvons comprendre le génie de cette diplomatie parallele sans souligner l’influence très forte de Jimmy Oebel père sur Messaoud Zeghar, cet américain, ancien commandant de l’Oss (ancètre de la CIA), amitié qui date des années 50 et qui a renforcé considérablement son analyse géo stratégique en particulier vis-à-vis des Etats Unis. Le role de messaoud zeghar dans la diplomatie parralele est incontestable et il suffit de se reporter aux documents d’archives des Etats Unis où il est le seul à être présenté comme une des personnes les plus influentes d’Algérie en étant le confident du président Boumédiene. La question qui reste posée est le rôle de Zeghar dans le monde des affaires. Précisément, quelle était la contribution réelle de Zeghar dans ses prestations vendues à ses partenaires étrangers qui travaillait en Algérie ? Zeghar faisait un travail de fond pour ses partenaires, en particulier sur le recueil, le traitement et la restitution des informations. Il rassemblait des données macroéconomiques et sectorielles, permettant d’appréhender dans les meilleures conditions possibles, la soumission à certains marchés. N’oublions pas que l’Algérie devait faire face dans son fonctionnement à de nombreux goulots d’étranglement et que sans assistance, il était impossible pour un étranger d’avancer. Zeghar a-t-il corrompu certaines personnes ? Peut-être, nous ne le savons pas, mais nous sommes persuadés de deux choses. D’abord, il effectuait un vrai travail d’accompagnement avec ses partenaires étrangers, ensuite, la corruption d’agents publics par Zeghar n’a jamis été établi et il n’a jamais été condamné en conséquence. Ensuite, sur la mémoire de Messaoud Zeghar, nous ne pouvons occulter le caractère intéressé de sa générosité pour le financement de soins, d’études ou de séjours à l’étranger à destination des gens du pouvoir. En parallèle, Zeghar était très généreux avec beaucoup de gens du peuple. Sur le plan prospectif, les problématiques du business international avec l’Algérie sont révélées et réorientées, en particulier sur la question de l’intermédiation qui gangrène l’économie de ce pays depuis de nombreuses années. L’intermédiation en Algérie représente des sommes colossales, entre 4 et 10 milliards de dollars annuellement, peut et doit être dévoilée au grand public, car si elle se fonde sur des prestations réelles (conseil, assistance, accompagnement), elle est légale et doit participer ouvertement au positionnement des firmes étrangères en Algérie. A contrario, si cette intermédiation se fonde sur la corruption de hauts fonctionnaires, c’est un cancer pour le pays. Ne pas en parler aujourd’hui, c’est faire perdurer certaines pratiques mafieuses et maintenir en place des filières complètes où des monopoles privés se sont constitués. Les grands entrepreneurs algériens d’aujourd’hui et de demain, dont quelques uns ont connus Zeghar, doivent s’inspirer de son histoire qui peut les renforcer dans leur patriotisme et leurs contributions au développement de l’Algérie. Enfin, le charisme et l’aura de Zeghar trente ans après sa mort vient sûrement de ce mélange de véritable patriotisme, de génie des affaires, du meilleur comme du pire avec l’omniprésence du rocambolesque et d’une générosité exceptionnelle. Sa personnalité hors normes fait qu’aujourd’hui encore, de nombreux écrits se réfèrent à son parcours, souvent sur des informations erronées. L’objectif de cet ouvrage est également de remettre les pendules à l’heure afin que la mémoire de l’Algérie ne soit plus fondée sur des mythes mais sur la vie réelle d’hommes qui ont marqué à jamais l’Histoire de leur pays. Enfin, l’aura des grands hommes réside dans ce lien inexplicable avec les autres. Zeghar dispose de ce lien avec les Algériens. Pourquoi, comment, finalement nous ne le savons pas vraiment mais le lien est étrangement très puissant. En Décembre 2012, j’ai reçu un jeune Algérien pour le conseiller dans des projets à l’international. Après discussion, il me signale qu’il est originaire de la région de Sétif. Je lui précise que je suis entrain d’écrire un ouvrage sur un personnage de sa région et d’une manière spontanée, il sort de son portefeuille la photo de Messaoud Zeghar. Cette alchimie est inexplicable et me touche également personnellement, comme si j’avais été choisi pour écrire cet ouvrage.

     Seddik LARKECHE

     larkeche.seddik@yahoo.fr                                                                                                                        https://www.liberte-algerie.com/contribution/la-veritable-histoire-de-rachid-casa-213669

  • L’état profond en panique? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/24/letat-profond-en-panique

    Un rapport publié dans Newsweek prétend qu’une unité « secrète » de la garde nationale est prête à évacuer les chefs d’armées et les hauts fonctionnaires si « les choses tournent mal »

    Depuis que les gouverneurs ont commencé à appeler les forces de la garde nationale le mois dernier, le Pentagone a insisté pour que les soldats restent fermement sous le commandement des gouverneurs qui les ont appelés, et pour que le Pentagone n’utilise pas les troupes pour planifier des « missions secrètes » fédérales ou la « loi martiale », si la crise devait dégénérer et menacer la « continuité du gouvernement ».

    Garde nationale
    ( Note ExoPortail : Par honnêteté intellectuelle je précise que j’ai volontairement orienté le titre mais bien sur d’autres interprétations sont possibles comme le fait que cette initiative vise à sauvegarder les « éléments positifs » des institutions )

    Or, un rapport publié dans Newsweek prétend prouver que le Pentagone a menti. En réalité, une unité de la garde nationale forte de 10 000 soldats a été déployée dans la région de la capitale avec une mission « secrète » pour faire respecter la loi martiale à Washington DC et aider à évacuer les législateurs et les hauts fonctionnaires si les choses tournent mal.

    En réalité, la force d’intervention conjointe est déjà forte de 10 000 hommes et est déjà en alerte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

    Et pourtant, l’activation de la Joint Task Force National Capital Region, comprenant près de 10 000 personnes en uniforme pour exécuter ses ordres spéciaux, contredit ces assurances. La JTF-NCR n’est pas seulement réelle et opérationnelle, relevant directement du secrétaire à la défense pour certaines de ses missions, mais certaines de ses unités sont déjà en alerte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, spécialement séquestrées sur des bases militaires et tenues à l’écart des tâches de soutien aux coronavirus pour assurer leur préparation.

    Les membres du 106ème bataillon d’aviation de l’Illinois ont été appelés en vertu d’une loi fédérale les plaçant directement sous le contrôle du secrétaire à la défense. Les soldats, ainsi que plusieurs hélicoptères Black Hawk, ont quitté l’armurerie de Decatur, Illinois, le mois dernier.

    Les premiers indices sur cette « mission secrète » ont été inclus dans un article d’un journal local de l’Illinois sur l’appel des forces de la Garde nationale de l’Illinois qui étaient déployées à Fort Belvoir, en dehors de Washington. En plus de leurs objectifs de mission habituels, le rapport a noté que l’unité avait également été chargée d’une série de tâches peu familières, notamment : l’évacuation de fonctionnaires, de législateurs et de membres du pouvoir judiciaire à bord des hélicoptères du 106e régiment d’aviation.

    Voici plus de détails grâce à Newsweek, y compris des informations sur le général de division qui serait effectivement chargé de sécuriser le district de la capitale si la loi martiale était imposée.

    Contrairement à d’autres Gardes mobilisés en vertu d’ordres « Titre 32 » – sous contrôle du gouverneur mais payés par le gouvernement fédéral – les soldats du 106e ont été mobilisés en vertu d’ordres « Titre 10 », un devoir fédéral strict comme s’ils allaient être envoyés en Afghanistan ou en Irak. Sauf que dans ce cas, le champ de bataille est Washington, DC.

    Sur ce champ de bataille, les hélicoptères du 106e bataillon d’aviation de l’Illinois seraient utilisés pour évacuer tout le monde, des chefs d’armée à la Maison Blanche.

    « NOUS SOMMES CETTE FORCE DE RÉACTION RAPIDE QUI NOUS PERMET D’AIDER À MOBILISER LES FORCES DANS LA RÉGION DE WASHINGTON DC, À ÉVACUER LES GENS, OU QUOI QUE CE SOIT D’AUTRE, » A DÉCLARÉ LE CPT. ADAM KOWALSKI DE LA GARDE DE L’ILLINOIS. « NOUS SOMMES UN PEU COMME CE GROS TAXI QUI S’ASSURE QUE TOUT LE MONDE ARRIVE À DESTINATION ET QUE LE GOUVERNEMENT CONTINUE À FONCTIONNER ».
    Les soldats de l’unité, ainsi que leurs commandants, ont étudié le plan d’évacuation d’urgence conjoint – le protocole officiel pour le déplacement et la protection des hauts fonctionnaires du ministère de la défense – et d’autres plans qui couvrent l’évacuation des hauts fonctionnaires civils, comme les législateurs et le président.

    Avec ses collègues, il a étudié le plan d’évacuation d’urgence conjoint (Joint Emergency Evacuation Plan – JEEP), le plan national visant à déplacer les fonctionnaires du ministère de la défense vers d’autres lieux en dehors de la région de Washington. Le JEEP n’est pas le seul plan. Il est également complété par Atlas, qui désigne les procédures de déplacement des dirigeants civils, appelé « Enduring Constitutional Government », assurant la survie du corps législatif et du pouvoir judiciaire. Et au-dessus de JEEP et d’Atlas se trouvent les plans hautement classifiés Octagon, Freejack et Zodiac qui traitent d’autres urgences, ainsi que le mouvement de la Maison Blanche et des autres successeurs présidentiels.

    L’ordre du 16 mars qui a activé la JTF-NCR a placé tous ces plans sous le commandement du général de division Omar J. Jones IV. En « temps de paix », le major général de l’armée de terre commande le district militaire de Washington, une unité de l’armée de terre surtout connue pour son expertise en matière de cérémonies et de commémoration, fournissant les soldats au cimetière national d’Arlington, les formations de tambours et de fifres pour les défilés, la tombe et les porte-drapeaux précis pour les funérailles d’État. Suite aux changements organisationnels intervenus après le 11 septembre, le major général Jones a également eu une « double fonction » en tant que commandant du quartier général des forces interarmées de la région de la capitale nationale, une organisation créée après qu’il soit devenu évident qu’aucun commandement n’était chargé de l’intervention immédiate à Washington. Il n’y avait même pas une seule interface militaire avec la Maison Blanche et ce qu’on appelle « l’inter-agence », une organisation qui serait chargée de la mise en œuvre des plans de continuité du gouvernement ou d’autres plans en cas de catastrophe.

    En temps de paix, le quartier général des forces conjointes n’est qu’un coordinateur, chacun des services militaires gardant le contrôle de ses forces. Mais une fois que la force opérationnelle conjointe est activée, comme c’est le cas actuellement, les opérations et les unités passent à ce que les militaires appellent le « commandement opérationnel ». Le major général Jones est maintenant responsable. Il n’est pas un commandant de la loi martiale qui a la priorité sur les autorités civiles, ni ne dit à quiconque en dehors de son groupe de travail secret ce qu’il doit faire. Mais c’est le militaire qui serait en charge à Washington si le gouvernement civil venait à s’effondrer.

    Cependant, si la situation se dégrade vraiment, ces mesures de contingence pourraient ne pas être d’une grande utilité : Personne ne veut parler d’évacuation, surtout quand il n’y a nulle part où aller« , a déclaré un officier militaire soi-disant « supérieur » qui travaillait sur la planification de la « continuité du gouvernement ».

    Par Jonathan ExoPortail

    Source : https://www.newsweek.com/exclusive-washington-dc-faces-coronavirus-spike-secret-military-task-force et https://www.aubedigitale.com/une-unite-secrete-de-la-garde-nationale-prete-a-faire-respecter-la-loi

    Rédigé par Nouvelle conscience

    http://latableronde.over-blog.com/2020/04/l-etat-profond-en-panique.html

  • Gaza, l’occupation et le Covid-19 – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/22/gaza-loccupation-et-le-covid-19

    Les Palestiniens se sont préparés à faire face à la pandémie du coronavirus avec leurs ressources limitées, en se basant sur les plans et protocoles d’urgence que conseille l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais l’occupation, comme la poursuite du siège de Gaza, constituent des obstacles majeurs.

    Gaza, 30 mars 2020. — Confection de gâteaux masqués
    Dès le premier cas signalé dans la ville de Bethléem en Cisjordanie début mars 2020, l’effort de l’Autorité palestinienne (AP) a porté sur l’isolement complet de la ville, et avec l’augmentation du nombre de cas, la restriction des déplacements des personnes s’est accrue. À Gaza, les deux premiers cas sont apparus plus tard, nous avons donc tiré profit de ce qui s’est passé à Bethléem et nous avons commencé à appliquer les mêmes règles. Nous avons observé des différences dans la propagation du virus entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, plus peuplée et assiégée.

    Au sein de l’AP, on a commencé par l’isolement des foyers, mais malheureusement, à Gaza, la population est moins mobilisée, alors que l’isolement obligatoire est appliqué pour le retour des Palestiniens par les deux points de contrôle de Rafah à la frontière égyptienne et d’Erez (Beit Hanoun) à la frontière israélienne.

    UNE GRAVE PÉNURIE D’ÉQUIPEMENTS
    La fermeture est obligatoire pour les écoles et les hôtels locaux. Comme dans d’autres pays, les groupes à risque sont les personnes âgées souffrant de maladies chroniques, en plus d’autres groupes à risque, notamment les travailleurs en Israël, qui représentent un risque majeur de transmission, et les milliers de prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes sont très exposés. Il existe d’excellentes équipes de santé, mais une grave pénurie d’équipements, d’installations de diagnostic et de matériel. L’OMS a aidé en nous fournissant un nombre — limité — de kits de laboratoire pour effectuer des tests.

    Face à un virus sans traitement spécifique et sans vaccin pour le prévenir, nous devons travailler dans deux directions. La première est l’hygiène personnelle et la protection de l’environnement, et la seconde est la distanciation sociale au sein de la population. À l’heure actuelle, il y a un petit hôpital qui permet d’isoler les cas positifs et il est prévu d’augmenter le nombre de lits en cas de besoin. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) fait un excellent travail en matière de soins de santé primaires. L’organisation a mis en place une ligne téléphonique d’urgence pour le public afin de mener des consultations et permettre des traitements à domicile. Ils sont préparés à entrer en contact avec tous les patients atteints de maladies non transmissibles à domicile, en plus de fournir une assistance sociale dans leurs maisons pour éviter la surpopulation. Les épidémies antérieures et les urgences humanitaires ont souligné l’importance de maintenir les services de santé essentiels, tels que la vaccination, et d’impliquer efficacement les communautés dans la planification et la fourniture de services.

    LES TROIS COMPOSANTES DE L’ÉPIDÉMIE
    Il y a trente ans, lors de mon premier cours à l’université Johns-Hopkins de Baltimore (Maryland, États-Unis), le professeur et épidémiologiste Leon Gordis nous avait présenté ce qu’on appelle le « triangle épidémiologique » : les trois principales composantes de chaque épidémie sont l’agent, l’hôte et l’environnement, ce qui explique la variation de la réponse entre les différents pays du monde. Cela explique aussi les différences entre les épidémies gérées par l’Autorité palestinienne et celles d’Israël et d’autres pays.

    En ce qui concerne l’agent, ce nouveau virus est inédit, caractérisé par une forte propagation et une longue période d’incubation, ce qui fait que les porteurs présentent un risque invisible pour leur communauté. L’hôte est l’autre composante du triangle, et son comportement reflète les attitudes face à la maladie et leurs pratiques. Dans cette composante, il y a des variations notables entre pays qui méritent d’être soulignées : ainsi, la population palestinienne est relativement jeune, avec moins de 3% de personnes âgées, ce qui fait qu’elle est moins exposée que les populations des pays européens. Mais la différence la plus importante est l’environnement, tout ce qui entoure la population. Et dans la bande de Gaza, la densité de population est une des plus élevées au monde, avec 6 000 habitants au kilomètre carré, ce qui maintient la population à un haut risque de propagation rapide de l’infection.

    DES RESSOURCES CONFISQUÉES PAR ISRAËL
    Tout d’abord, les Palestiniens sont confrontés à un système de santé dégradé. Ces dernières années, il a été gravement affecté par plus d’un facteur, dont tout d’abord, quatorze années de siège de Gaza, qui prive la population de ses besoins fondamentaux. Ensuite, le gouvernement israélien empêche les Palestiniens d’utiliser leurs ressources pour faire fonctionner leur système en faisant saisir leurs recettes fiscales, ce qui entraîne des obstacles majeurs, notamment la réduction des salaires du personnel de santé qui ont continué à travailler avec des salaires minimums.

    Troisièmement, le monde entier a entendu parler de l’arrêt des programmes d’aide de l’USAID en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza. Je travaillais pour l’un de ces programmes, et nous avons passé plus d’un an à préparer des plans et à répondre aux règlements de l’USAID. Finalement, le programme a été arrêté par décision politique, sans que les activités prévues sur le terrain aient vu un commencement de mise en œuvre.

    Quatrièmement, il y a eu la réduction injuste du soutien américain aux services de santé de l’UNRWA, cette organisation internationale qui a pourtant été créée pour aider la population palestinienne. La zone la plus touchée par cette décision est la population de la bande de Gaza, où 75% de la population a le statut de réfugié et bénéficie de la gratuité de tous les services de soins de santé primaires. Ces restrictions ont ruiné le système de santé palestinien et l’ont privé de tout développement, empêchant même la fourniture de services de santé de base à la population.

    UN SIÈGE VIEUX DE QUATORZE ANS
    C’est dans ce contexte que la pandémie actuelle vient surcharger un système déjà très affaibli et fait avorter la réponse aux besoins de santé de la population. Le facteur économique est un élément majeur des disparités entre les pays. Israël a débloqué 10 milliards de shekels (2,58 milliards d’euros) pour contrôler la pandémie actuelle. Cette somme n’est pas seulement destinée aux traitements et aux médicaments ; elle couvre aussi les assurances sociales de ses habitants. L’Autorité palestinienne (AP) n’a pas les ressources nécessaires pour assurer le coût de la pandémie ni pour garantir l’assurance sociale. Le PIB par habitant en Israël est 15 fois supérieur à celui des territoires palestiniens. Ces différences économiques ont des répercussions dans les activités visant à contrôler la pandémie. À la fin du mois de mars, en Palestine, tous les échantillons de sang testés pour la détection précoce de la maladie étaient au nombre de 830, tandis qu’en Israël, les autorités sanitaires testent quotidiennement environ 4 000 échantillons de sang dans le cadre d’un essai de détection précoce des cas.

    Le Covid-19 est une pandémie grave. Les Palestiniens y sont confrontés alors qu’ils sont le seul pays occupé au monde, avec 2 millions d’habitants assiégés dans la bande de Gaza depuis 14 ans. L’occupation et le siège sont les deux principaux facteurs de risque pour la propagation de la maladie parmi la population palestinienne.

    Nous nous orientons vers un engagement de tous les Palestiniens et soutenons la coordination entre tous les prestataires de soins de santé du pays. Des mesures actives sont nécessaires pour renforcer la distance sociale en améliorant la sensibilisation du public et en renforçant la séparation entre les villes si nécessaire. Les organisations internationales peuvent aider et soutenir la population palestinienne en fournissant des équipements de diagnostic de laboratoire et des dispositifs de protection personnelle et en renforçant les unités de soins intensifs.

    YEHIA ABEDProfessor, Al Quds University.

    https://orientxxi.info/magazine/gaza-l-occupation-et-le-covid-19,3809

  • L’espionnage intensif de la CIA sur Assange a ciblé son enfant – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/22/lespionnage-intensif-de-la-cia-sur-assange-a-cible-son-enfan
    https://www.wsws.org/asset/5a87aede-e960-4e37-adcc-975e99b1a29M/image.jpg?rendition=image480

    Le quotidien espagnol El País et le journal italien Fatto Quotidiano ont révélé cette semaine de nouveaux détails sur la surveillance intensive et les sales opérations visant le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, alors qu’il était réfugié politique à l’ambassade de l’Équateur à Londres.

    Les deux articles ont indiqué que l’espionnage, qui aurait été orchestré par l’Agence centrale de renseignement américaine (CIA), visait en particulier à identifier les membres de la famille proche d’Assange. Cela soulève l’inquiétante possibilité que des plans étaient en cours pour faire du tort aux proches d’Assange, y compris son enfant en bas âge.

    Une rencontre entre Assange et son conseiller juridique Geoffrey Robertson espionnée illégalement par UC Global
    Les reportages sont les dernières révélations sur l’espionnage, qui a été mené par UC Global, une entreprise privée espagnole engagée par les autorités équatoriennes pour assurer la sécurité du bâtiment de l’ambassade.

    Le directeur de la société, David Morales, un ancien officier militaire espagnol, est accusé d’avoir rencontré les autorités américaines au début de l’année 2015 et d’avoir accepté de fournir secrètement à la CIA du matériel recueilli au sein de l’ambassade dans le cadre d’une opération qui s’est intensifiée au cours des trois années suivantes.

    Morales a été arrêté l’année dernière et accusé d’une série d’infractions, notamment de surveillance. Assange a déposé une plainte pénale contre le mercenaire pour ces activités, qui auraient violé le droit au secret professionnel de l’avocat, ainsi que la vie privée d’Assange et de dizaines d’autres personnes.

    La semaine dernière, Stella Morris, une avocate de 37 ans, a révélé qu’elle avait une relation personnelle avec Assange depuis 2015 et que le couple avait deux jeunes enfants.

    Le rapport d’El País indique que l’enfant le plus âgé, Gabriel, né en 2017 alors qu’Assange était encore à l’ambassade, a fait l’objet d’une surveillance particulière de la part d’UC Global.

    Le quotidien espagnol a déclaré que des rapports détaillés ont été préparés sur les visites de Morris à l’ambassade. Stephen Hoo, un ami d’Assange, amenait souvent Gabriel dans le bâtiment et était également soumis à une surveillance. Les relations de Hoo et même son orientation sexuelle ont été examinées.

    L’acteur Stephen Hoo, photographié par UC Global, amenant le bébé d’Assange à l’ambassade équatorienne [Source : El País]
    El País a écrit : « Morales soupçonnait qu’un mineur qui est entré dans l’ambassade équatorienne à Londres, porté par l’acteur Stephen Hoo, pouvait être le fils du cyberactiviste (48 ans) et de Morris (37 ans) ».

    UC Global était prêt à faire des efforts extraordinaires pour identifier la paternité du bébé. Un ex-employé anonyme de l’entreprise a confirmé qu’UC Global avait envisagé de voler une des couches souillées du bébé ou une suce pour faire un test ADN.

    L’ancien employé a déclaré : « Ils voulaient prouver que c’était son fils pour essayer de lui faire du tort. On a pu parler avec trois laboratoires à Madrid pour voir comment la paternité pourrait être établie. L’un des laboratoires nous a dit que l’ADN ne pouvait pas être obtenu à partir des selles. Ils ont alors essayé d’obtenir sa suce ».

    Il n’est pas clair si le témoin voulait dire qu’UC Global avait l’intention de faire du « tort » à Assange, au bébé ou aux deux. Cependant, étant donné l’histoire sordide de la CIA, rien ne peut être exclu. Morris a cessé d’amener Gabriel à l’ambassade après avoir été alertée par un employé de l’opération et a depuis déclaré qu’elle craignait pour sa sécurité.

    Dans un article de Fatto Quotidiano, Stefania Maurizi, collaboratrice de longue date de WikiLeaks, a révélé que le ciblage de Morris et de sa jeune famille s’étendait bien au-delà des murs de l’ambassade. Maurizi a cité un courriel de Morales à son personnel, leur ordonnant de porter une « attention particulière » à Morris. Il a noté que la compagnie pensait que Morris n’utilisait pas son nom d’origine. En fait, l’avocate avait légalement changé son nom pour éviter les opérations des services de renseignement.

    Morales a écrit : « Si nécessaire, je veux une personne qui se consacre entièrement à cette activité, donc si vous devez engager quelqu’un pour le faire, dites-le-moi. Tout cela doit être considéré comme ultra-secret afin que la diffusion soit limitée ».

    En d’autres termes, UC Global avait apparemment l’intention d’affecter un enquêteur à plein temps pour suivre Morris. Morales a également déclaré que la compagnie avait identifié un parent de sa mère en Catalogne, ce qui indique que la société cherchait à retrouver les membres de la famille de Morris dans le monde entier.

    Il y a eu des indications antérieures qu’UC Global, agissant au nom de la CIA, cherchait non seulement à surveiller chaque aspect de la vie d’Assange, mais aussi à préparer des attaques physiques contre lui.

    Dans la présentation publique la plus détaillée de l’espionnage de l’ambassade, Andy Müller-Maguhn, un expert allemand en informatique et proche collaborateur d’Assange, a expliqué que l’opération d’UC Global s’était drastiquement intensifiée en 2017.

    En décembre de la même année, Morales a ordonné au personnel de mener une « enquête » sur le bâtiment, visant en partie à trouver de nouvelles zones où des caméras et des microphones pourraient être cachés, afin de surmonter les mesures prises par Assange pour contrecarrer l’espionnage.

    Le plus inquiétant est que Morales a également transmis à son personnel une demande de ses « amis américains » concernant une liste de points d’accès physiques potentiels à l’ambassade. Selon Müller-Maguhn, Morales a interrogé ses employés « sur la possibilité de laisser la porte de la mission diplomatique ouverte, en argumentant que c’était une erreur accidentelle, de permettre l’entrée et le kidnapping du demandeur d’asile ».

    Le calendrier de ces opérations de la CIA est significatif. Elles ont suivi la publication par WikiLeaks, à partir de mars 2017, de Vault 7, une vaste collection de documents de la CIA exposant les opérations mondiales d’espionnage et de piratage de l’agence.

    Le directeur de la CIA et actuel secrétaire d’État, Mike Pompeo, a immédiatement réagi en qualifiant WikiLeaks d’« agence de renseignement non étatique hostile ». Dans le même temps, le Bureau fédéral d’enquête américain (FBI) a mis sur pied une « escouade de contre-espionnage » pour enquêter sur WikiLeaks. Son travail devait aboutir à l’émission de 18 chefs d’accusation contre Assange, dont 17 en vertu de la loi sur l’espionnage.

    L’agente spéciale du FBI Megan Brown, qui a joué un rôle de premier plan au sein de l’escouade, a déposé une déclaration sous serment contre Assange, jetant les bases d’au moins certaines des accusations portées contre lui, en décembre 2017.

    En d’autres termes, au moment même où la CIA et ses mandataires violaient la vie privée de la famille d’Assange et envisageaient de kidnapper illégalement le fondateur de WikiLeaks, le FBI et le département de la Justice finalisaient une procédure judiciaire contre lui.

    Morales semble avoir joué un rôle central dans les deux cas. El País a précédemment rapporté que les métadonnées des courriels de Morales l’ont placé à Alexandria, en Virginie, les 1er et 2 mars 2017. C’était quelques semaines seulement après la création de l’escouade du FBI. Alexandria abrite la plus grande concentration d’employés des services de renseignement aux États-Unis et était, à l’époque, le site d’un grand jury secret mis en place pour aider à fabriquer des accusations contre Assange.

    Le lien étroit entre les activités illégales visant Assange et son enfant en bas âge, et les préparatifs d’une mise en accusation par les États-Unis du fondateur de WikiLeaks, souligne encore plus le fait qu’il fait l’objet de ce qu’on ne peut appeler qu’une tentative de restitution extraordinaire. Les accusations et le processus formel d’extradition ne sont qu’une façade pour une opération de la CIA visant à détruire Assange parce qu’il a osé révéler les crimes du gouvernement américain.

    En attendant le procès pour son extradition vers les États-Unis, qui doit reprendre le 18 mai, Assange est confronté au danger imminent d’être infecté par la pandémie de coronavirus qui balaie le système carcéral britannique.

    Au début du mois, la magistrate Vanessa Baraitser a rejeté une demande de libération sous caution d’Assange à la prison de Belmarsh, bien qu’il n’ait pas été condamné pour un crime et qu’il souffre de nombreux problèmes médicaux, ce qui le rend vulnérable au COVID-19.

    Maurizi a publié des parties de la déclaration de Morris à l’audience de mise en liberté sous caution, qui n’avait pas encore été publiée. Morris a déclaré « Je crains avec raison depuis longtemps de perdre Julian par suicide s’il n’y a aucun moyen d’empêcher son extradition vers les États-Unis. Je crains maintenant de le perdre pour différentes raisons et plus tôt à cause du virus. Je sais très bien que sa santé est extrêmement mauvaise et je peux détailler les différents aspects de cette mauvaise santé ».

    Morris a souligné l’impact désastreux qu’ont eu sur Assange les longues périodes d’isolement à Belmarsh. « Lorsqu’il, dans l’unité de soins de santé, a été transféré d’un service à une cellule unique pendant de nombreux mois dans une forme d’isolement, à l’exception de quelques heures par jour, j’ai remarqué à quel point, comme je l’ai décrit à l’époque, il était visiblement « très affaibli… comme une fleur fanée » ».

    Baraitser est resté impassible, décrétant non seulement qu’Assange devait rester derrière les barreaux, mais aussi qu’il serait dans « l’intérêt public » que Morris et ses jeunes enfants soient nommés dans les médias, niant leur droit à l’anonymat.

    Oscar Grenfell

    Article paru en anglais, WSWS, le 18 avril 2020

    La source originale de cet article est wsws.org

    Copyright © Oscar Grenfell, wsws.org, 2020

  • Procès : Georges Ibrahim Abdallah contre l’Etat français – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/20/proces-georges-ibrahim-abdallah-contre-letat-francais-2

    In Memoriam : Gilbert Hanna (1948-2019), visiteur régulier du parloir de Lannemezan ; Inlassable dans sa défense de la cause de la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le grand combat de sa vie.

    Membre truculent et éminent du clan de Kaolack, (Sénégal), pays de l’Afrique noire francophone, majoritairement musulman, cette naissance a signé la culture de base de Gilbert Hanna, une culture de métissage culturel et de brassage humain, où se conjuguent, Islam et Chrétienté, bi culturalisme franco-arabe, sur fond de rapport colonial entre oppresseurs et opprimés, exploiteurs et exploités.

    Fondé dans la décennie 1950, sans le moindre lien de consanguinité, ni la moindre attache familiale, mais mu par une commune capacité d’indignation inexpiable contre l’injustice, le clan va se consolider dans le mythique Couloir L de la Cité universitaire de l’Université de Dakar qui sera d’ailleurs à 18 ans le théâtre de la première manifestation de l’engagement militant de Gilbert Hanna, avec l’organisation de la première grève étudiante de l’espace francophone.

    Un engagement opéré sous le parrainage de son mentor absolu, le philosophe libanais Roger Naba’a, un homme sans qui rien n’aurait été possible. Avec qui, toute cette équipée a été possible. Un homme de conviction. Un être inoxydable, incorruptible, inflexible, d’une détermination sans faille, d’une extrême discrétion, la parfaite incarnation d’un militantisme intégral, un des grands intellectuels arabes contemporains....

  • Lettre à Georges Ibrahim Abdallah – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/07/lettre-a-georges-ibrahim-abdallah-2

    Mon Cher Georges,

    C’est aujourd’hui ton anniversaire.
    Tu me pardonneras mon inaptitude à formuler les vœux d’usage qu’il est convenu d’adresser dans ces cas. Mais je peux t’affirmer sans me tromper que le meilleur est devant toi et devant nous. Le monde que nous espérions autre est en train de s’effondrer. Depuis longtemps lézardé par une accumulation de corruptions et d’insouciante incompétence pour la vie, la vraie, celle qui s’invente tous les jours auprès de sa diversité généreuse, une petite particule a surgi à temps pour le mettre à l’arrêt et lui signifier sa fin.

    Ce virus mime l’aberration de ce monde. Il se multiplie sans fin en détournant à son usage toute la complexité de l’outillage biologique des cellules eucaryotes d’un mammifère qui s’estime ‘supérieur’. Cette particule, un simulacre de vie, un peu moins 30000 nucléotides dans une enveloppe, n’a qu’un seul dessein, se répliquer sans limite, exactement comme le capitalisme n’est mu que par le profit que le système social tel qu’il l’a organisé lui octroie à chaque cycle de marchandise.

    Peu lui importe de dévaster l’organisme qu’il colonise et de le détruire, le virus a déjà sauté dans d’autres unités vivantes qui lui permettront de proliférer, identique à lui-même. Le capitalisme industriel avait détruit la paysannerie et les corps de métier, il a alors prolétarisé en nombre excessif ceux qu’il lui fallait en abondance pour les envoyer à la mine et dans les hauts-fourneaux. Puis il s’est retiré des régions devenues des paysages fantomatiques pour aller plus loin, là où le plus faible coût d’entretien des hommes qui le servent l’autorise à faire plus de cycles et plus de profits.

    A terme, avec une structure stabilisée et très efficace qui restreint ses capacités adaptatives de mutation, ce virus risque de détruire tous ses hôtes potentiels et il disparaîtra avec eux. Le capitalisme fait de même. Triomphant car non contrarié, il détruit toutes les diversités, culturelles, biologiques, il asservit les corps et les esprit et rognant sur la partie à concéder aux travailleurs pour qu’ils persistent biologiquement et intellectuellement à le servir, il finit par buter sur des cycles où sa marchandise ne pouvant circuler faute d’acheteurs n’est plus valorisée. Certes, il a muté et s’est légèrement adapté quand il a réduit à un quasi-esclavage le prolétaire insuffisamment rémunéré en l’attelant à payer une dette, elle aussi sans fin. Petit à petit, le capitalisme s’est transformé en une économie de rente basée sur la détention d’un monopole d’une denrée inépuisable et impérissable, la monnaie créée magiquement. Elle ne correspond à aucune création de richesse, elle gonfle la valeur marchande de titres boursiers.
    Il a uniformisé la planète et les modes de vie. Les milliardaires maintenant chinois après avoir été étasuniens, allemands, japonais, bédouins et russes font la queue pour acheter un cabas en plastique à Paris. Ailleurs, à quelques encablures, des centaines de millions d’hommes démunis de tout font leur transhumance pour chercher une pitance plus loin, fuyant des terres asséchées et sans semences et des guerres qui ne les concernent pas.

    Effondrement

    Oui, Georges, nous assistons de notre vivant à cet effondrement.
    En quelques jours, six millions de demandeurs d’emplois aux Usa. Mieux que la grande Dépression qui n’a été vaincue que par la relance économique due aux efforts de guerre étasuniens entrepris en 39-45. La guerre n’a cessé depuis, sautant d’un continent à un autre, entretenue avec toutes sortes de motifs par la nouvelle classe des marchands, celle qui vend les canons et fournit les prétextes pour que toutes les provinces de l’empire s’en dotent et guerroient parfois.

    La production mondiale des biens est en train de se ralentir, bientôt mise à l’arrêt par une particule plus parfaite que les clones que rêvaient faire d’eux-mêmes les membres d’une élite trans-humaniste qui y voyait une manière de s’éterniser.
    Il faut les voir s’agiter, les Pharaons et leur clergé, la fille aînée de l’Eglise en tête. Confondus dans leurs impostures, défaits mais poussant encore leur air de bravade arrogant. Ils peinent à réciter les textes dépenaillés, rachitiques, écrits pour eux par des plumes exténuées de baver du mensonge au kilomètre.

    Déni, puis affolement.

    Ils n’ont rien compris, retardant autant que faire se peut l’arrêt de toute activité humaine inutile à la poursuite de la vie biologique. Ils ne pouvaient pas comprendre, limités par leur intelligence de servants opiniâtres d’un ordre qu’ils imaginent immuable car confortable pour eux et leurs pairs. Et même ayant vaguement compris qu’en l’absence de réaction énergique le spectacle des morts par millions créerait un certain désordre dans le paysage des démocratures. Obèses, elles s’affaissent sous les tonnes de nourritures malsaines et de papiers gras.

    Jusqu’au bout, ils auront essayé de maintenir au travail des esclaves en ignorant que tout benoîtement si tous les esclaves-travailleurs périssaient de la particule folle, le capitalisme cesserait faute de carburant.

    Le meilleur est devant nous.

    Je n’ai pu venir te visiter comme je le prévoyais, prise ici dans les rets d’un travail aussi absurde que beaucoup d’autres, soigner de la pathologie sociale sans les moyens pour y remédier et l’arrivée de cette épidémie que j’ai accueillie avec à son tout début la colère pour les responsables imprévoyants et leur cécité puis avec l’apaisement qui suit une fièvre désordonnée. La moitié de l’humanité est mise à la retraite. Son activité était donc bien non essentielle. La destruction des services publics se révèle maintenant crûment. La recherche scientifique et les services de santé publique sont tenus par des étrangers sous-payés, corvéables en attente de papiers qui régularisent leur situation précaire. La vague des médecins algériens qui ont fui les années de plomb a dispensé les autorités de penser une organisation des soins cohérente. Hautement formés, ils ont constitué une armée de petites mains assurant des gardes d’urgence peu rémunérées peu prisées par les internes autochtones. Les technocrates dont l’expertise est confiée aux lobbyistes qui conçoivent discours et textes de loi ne comprennent pas que la rareté de l’offre ne contracte pas toujours les besoins. Plus du tiers des chercheurs dans tous les domaines sont en situation de grande précarité. Les carrières n’y sont pas encouragées car les travaux et les publications sont assurés par nombre d’étrangers qui au mieux au terme de leurs thèses seront recrutés dans le secteur privé.

    Confinement du prisonnier

    Nous vivons le régime de mise en quarantaine et du confinement.
    Mais il ne s’agit pas là d’une mise en prison.

    Celle qu’on t’a réservée depuis 36 ans. Parce que tu as osé défié ceux qui ont mis ton pays à feu et à sang pour les intérêts d’un voisin usurpateur de terre et criminel pervers. Un artefact qui exploite des crimes passés commis par d’autres que ceux qui en sont punis. La France s’enorgueillit toujours de détenir plus ancien prisonnier politique d’Europe. En réalité elle a réinventé la perpétuité pour un délit d’opinion. Tu es simplement soupçonné d’avoir participé à l’organisation d’une riposte à la guerre asymétrique que subissaient ton pays et ton peuple. Tu as été défendu dans un tribunal d’exception par un avocat qui travaillait – de son aveu proféré publiquement peu de temps après le jugement- pour les services secrets français. Tu es libérable depuis 1999.

    Hier, on apprenait la libération d’un homme condamné à la perpétuité pour avoir fait un larcin dans une boulangerie d’une valeur de 50 dollars. Il avait 22 ans en 1979 quand il a reçu la sentence qui excluait la libération conditionnelle. C’était son 4ème petit délit. Il a servi 36 ans dans une prison d’Alabama.

    En Caroline du Nord, un homme de 65 ans vient d’être libéré après avoir accompli une peine de 35 ans. Il avait volé un téléviseur noir et blanc d’une valeur de 140 dollars. Cet ouvrier agricole avait quitté la Géorgie pour trouver du travail.

    Les Usa où le régime carcéral hypertrophié et privatisé est un mode d’esclavage annexe et non négligeable pour la production capitaliste seraient-ils devenus plus cléments que la France ?

    La gestion des services pénitenciers dans tous les pays est révoltante. La promiscuité condamne en cas de pénétration du virus dans une prison tous ceux qui y travaillent ou y sont enfermés. Les crimes de ces insouciants sont innombrables, c’en est un de plus.

    Retraite

    Cependant tu es plus libre que tes geôliers et les servants conscients ou non d’un système qui préconise compétition mortelle plutôt que fraternité et solidarité, jouissance égoïste sans limite et donc impossible à atteindre plutôt qu’accueil émerveillé des dons de la nature et des autres. Autrefois, quand les convulsions et les contradictions sociales se tendaient à l’extrême les anachorètes se retiraient dans le désert. Les prophètes s’isolaient sur des monts ou dans des cavernes. Quand se défaisait la société hellénistique en Egypte, des hommes animés d’une nouvelle foi ont inventé la vie monastique, sans savoir que ces communautés en Europe fourniraient le travail gratuit de déforestation et d’aménagement des marais. Ibn Khaldoun s’est isolé dans une grotte pour méditer et écrire loin des intrigues et des frivolités.. Aujourd’hui, dans notre confinement imposé, le bruit continue de nous envahir, celui de l’insignifiant, l’ennemi de la vérité.

    Nous avons subi un engouement très français pour une équipe qui a publié une intuition thérapeutique (pas un véritable essai) pour le Covid-19 sans avoir démontré son efficacité. Une passion s’est emparée de ses défenseurs qui ont endossé sans hésiter ses affirmations non fondées. Un champion, un sauveur leur est venu, contrarié par des pairs jaloux, des lobbies du Big Pharma alors que le chef de cette équipe est lui-même un mandarin autoritaire, ayant des liens d’intérêts avec des laboratoires privés qui allouent des prébendes à son unité de recherche. Pris au dépourvu par un événement inédit, les plus rationnels sont devenus des adeptes d’un nouveau culte. Ils se sont pris à affirmer qu’en situation d’urgence sociale, un placebo c’est mieux que rien alors que le maximum de rigueur devrait au contraire être requis face à cette pandémie. Plusieurs pays du Maghreb, abusés ou complices de la supercherie, ont adopté le traitement miraculeux dont le niveau de preuves est nul. Ils servent de champ d’expérimentation comme par le passé on a testé sur eux des vaccins et des antibiotiques, parfois à leur insu. La peur de la mort, les habitudes dérangées et un sommeil perturbé ont décapé un maigre vernis cartésien.

    Nous goûtons désormais à l’enfermement dehors.

    Nous éprouvons combien ta force mentale est immense car ici personne n’est immunisé contre les errements psychiques qui surviennent après deux petites semaines de déplacements restreints.

    Ta cause est relayée partout dans le monde.
    Le gouvernement libanais semble s’intéresser sérieusement et publiquement à toi. Enfin juste avant le mouvement de révolte populaire contre les exploiteurs et les corrompus.

    Tes amis et moi-même sommes impatients de te revoir en dehors de Lannemezan dont les portes s’ouvriront bientôt.

    Ce choc de la petite particule est vraiment mortel pour le capitalisme.

    Bon anniversaire, Georges.
    Je n’écris plus de sonnets depuis plus d’un mois.

    Notes

    https://abcnews.go.com/US/man-spent-36-years-prison-stealing-50-bakery/story?id=65264675

    https://www.deseret.com/2005/5/29/19894849/man-released-after-35-years-in-n-c-prison-for-stealing-tv

    Par Badia Benjelloun

    http://www.afrique-asie.fr/lettre-a-georges-ibrahim-abdallah

  • Ce n’est pas la fin du monde, c’est la fin d’un monde – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/02/ce-nest-pas-la-fin-du-monde-cest-la-fin-dun-monde

    « Plus je lis sur le virus (Coronavirus), sur les stratégies de lutte, sur le confinement et ses conséquences à terme, plus je trouve la controverse, et plus je suis dans l’incertitude. Alors il faut supporter toniquement l’incertitude. L’incertitude contient en elle le danger et aussi l’espoir » Edgar Morin

    Mon avis est loin d’être celui d’un expert pour lancer des prophéties. Humblement d’humain et de mortel. La conscience me dit que la prudence et la vigilance sont mère de sureté. Peu importe l’origine de cette saloperie, l’essentiel c’est de faire tout pour s’en prémunir. L’essentiel aussi est de se questionner longuement, en pleine méditation sur l’avenir de cet homme, de son habitacle terrestre et de ses présumées conquêtes.

    Une escapade, juste à côté du confinement, une liberté d’une demi-heure accordée par le geôlier et me voilà dans un monde à moitié disparu. Tout me manque, mon café, mes territoires, mes amis, mes indépendances ,la vie, l’infini. Même la politique ne m’émeut pas. Elle n’est nulle part à l’ordre du jour. Je la contemple ému et navré qu’elle n’ait pu agir au moins comme une chloroquine. Tous sont absents, confinés eux aussi. Ils l’étaient bien avant, autrement. Ceux qui nous conçoivent le comment de notre vivre. Ces ministres, ces députés, toute cette armada qui le long d’une ère a régenté le pays sans avoir à l’idée d’étoffer les structures sanitaires et prévoir le moindre risque susceptible de survenir. La gabegie, la leur est déjà dans le mépris qui se dégage à leur encontre par tout un peuple pris en angoisse quand il n’est pas proie à une mort lente et parfois certaine.

    Je me suis contenté et de loin, masqué à voir picoter un bout de pain émietté, ces pigeons qui n’ont ni toilettes hydro-alcooliques ni masques, uniquement des gestes barrière que la nature leur à offert instinctivement. Ils savaient se protéger de la menace virale qui fait vibrer les laboratoires et attester l’impuissance des scientifiques. Après ces palabres en monologue pulvérisant mes méninges d’inculte en la chose, je me suis ramassé pour rentrer, rejoindre mon casernement et reprendre mon billet d’écrou et faire souffrir la présente divagation.

    Ce confinement obligatoire c’est tout le peuple en évidence qui le demande si comme il aspire ardemment à être en résidence surveillée. Cette situation de mise sous cloche vient nous enseigner de nouveaux modules. Nous avons appris un nouveau langage ; confinement, masque yz, gel hydro-alcoolique, distanciation sociale, mesures de barrière, restez chez vous. Nous avons, à notre bonheur appris de nouvelles manières d’être, de se comporter en hygiène, de veiller à la salubrité, à la désinfection, au savon et au pire bienveillant au vinaigre, à l’eau de javel, aux clous de girofle, aux feuilles d’eucalyptus. Aux infusions de gingembre et autres herbes disqualifiées au profit du doliprane. Pêle-mêle. Tout ce qui se dit, se facebooque, se twitte allant dans le sens d’amoindrir le mal, le déraciner est le bien venu. Contrairement à certains internautes estimant faire dans la primeur d’information s’empressent à la comptabilité macabre. Ils sont prompts à la seconde pour prestement la transmettre comme des pointeurs alertes logés aux portes des morgues. Pourtant en termes de guerre, le moral des troupes ne peut être gagné que par l’espoir dans la victoire, dans la guérison des blessés et en cas de déroute en la conviction d’une tactique inédite.

    Pour moi cela dépasse un peu le confinement, on est dans la confination. Le confinage. Une opération d’entraînement, un réchauffement psychique pour s’habituer à un nouvel ordre de mobilité. Je le prenais au début comme un très long weekend. Il ne semble pas finir de si tôt. Moi, l’épris des terrasses de cafés, des envols et des échappées, des débats et des verbiages me voilà en auto-enfermement. Je vois toutes mes libertés otages d’un vaccin, tous mes désirs à la merci d’un quelconque laboratoire. Là, du haut de mon ignorance je constate malheureux, la grande impuissance humaine. La science ? Oui, je l’admire, la vénère. Mais cette lâche ignorance m’interpelle et transperce ma méfiance, ma peur. A quoi a-t-elle servi, cette science jusqu’ici sinon à alléger tantôt le supplice de l’humanité, tantôt à le créer ? Médecine et armes nucléaires, guerres et croix rouge, téléphone cellulaire et violation d’intimité, conquête lunaire et domination des peuples, pétrole et famine, poison et antidote. C’est pour ceci que je préfère la littérature et la poésie, la mer et la campagne.

    C’est ainsi que ma pauvre tête de néophyte, parfois de crédule en la matière, tente de comprendre quelque chose de tout ce qui se dit et à profusion sur cette maladie et les moyens de la l’éviter. En dehors des règles d’usage hygiéniques ; les avis, tellement denses, multiples, confus sèment le doute, la crainte et la paranoïa. Ils vous mettent tout de suite dans une pathologie anxiogène. Le pain est-il un potentiel vecteur de virus ? Certains l’affirment mordicus. D’autres préconisent de le réchauffer encore. Alors sur ces plateaux de télévisions, les experts se complaisent dans la contradiction et n’essayent jamais de se compléter. L’avis de l’un est uniquement son propre avis et n’est pas la vérité à opposer à l’autre. Même la rigueur de la science démontre la faiblesse des analyses et leur incomplétude. Et ces médecins en « direct » en vidéo personnelle sur leur téléphone criant au chaos, suppliant l’aide, lançant des alertes quand il ne s’agissait pas de « au secours ! », ont-ils été entendus ? A-t-on fait cas de leurs cris ? Tout hommage à leur égard n’est qu’une reconsidération tardive de leur statut. Et là je me souviens amèrement que Bedoui, ministre de l’intérieur par défaut et premier ministre par accident les a tabassés.

    Nous assistons à énormément de dictées quant à une nouvelle façon de vivre. C’est comme l’on s’y prépare. Évidemment l’on sait qu’un certain monde va disparaitre sans les oiseaux qui picotent encore nos restes panifiés. Ce monde qui s’est bâti jusqu’à présent sur un mode de domination tous azimuts. Un nouveau monde va naitre, voire il est déjà en phase de se recomposer. L’on ne sait pas par contre de quoi sera-t-il fait. De quelles priorités sera-t-il stratifié, quelles seront ses nouvelles armes ? Nouveaux défis mondiaux, nouvelles exigences humanitaires avec énormément de métamorphose dans les échanges et les normes régissant les équilibres universels ? La science reprendra-t-elle son piédestal perdu aux dépens d’Hippocrate et au profit du seul profit mercantile et de l’intelligence économique ? N’est-elle plus efficace qu’en innovant dans le tout sécuritaire ? Tiens, au sein de la même réflexion, il me vient à l’idée de creuser un peu dans la notion de cette commission créée au niveau de chaque wilaya pour suivre le développement du covid19. Présidée par le wali, elle est composée des représentants des services de sécurité locaux à l’exception du chef de secteur militaire (?), du procureur général et des présidents d’Assemblée de wilaya et de commune du chef lieu.

    Bizarre non ? Pas de Directeur de la santé, pas de Professeurs en médecine ni leurs auxiliaires (pharmaciens, laborantins, industriels paramédicaux…) pas de Protection civile, pas de chercheurs universitaires, juste une commission de sécurité comme elle a toujours existé depuis son instauration. C’est dire que ce virus est certes un danger public, mais pas un simple terroriste, pire un terroriste apolitique et irréligieux et pour le combattre l’on n’a pas besoin d’un arsenal armé, mais d’un savoir scientifique, hyper-médical. Il est clair que l’on peut dire avec dérision hélas que dans cette commission ainsi composée siègent au titre d’élus le FLN, le RND et bien d’autres partis politiques. Bon, la gabegie habituelle continue même sur autre front vital cette-fois ci. Que peuvent-ils apporter de plus ?

    Les futures générations auront droit à un monde où la pitié ne sera qu’une légende des siècles derniers, où la générosité qu’une pose de se prendre en selfie. A ce propos, l’on voit avec nausée, ces images où la charité et ces dons de produits ne se font qu’en présence d’une camera, le plus souvent en Smartphone. Des walis, des « chefs d’associations », des « bienfaiteurs » font la course à se faire publier sur leurs pages entrain de violer l’intimité de ceux qui, dans le besoin n’ont rien demandé. Ces diffuseurs de générosité gagneraient à tout faire dans la discrétion et l’humilité. En visite à Blida, le Premier Ministre a demandé à ces gens-là de le faire loin de toute médiatisation. L’on a vu des photos Wallah, frisant le mépris. Mesures de distanciation sociales en vrai, une position de classes sociales. Un wali costumé et masqué en mission de travail, à deux mètres en face, un pauvre en kachabia souriant, en quête de survie.

    Je m’enfonce davantage dans mon désarroi de confinement que j’essaie de rendre flexible et positif. Je regarde toujours ces pigeons égrener la mie et la croûte que leur avance sans mérite le captif déconfiné que je suis, venu en promeneur solitaire dans ce lieu isolé. Ma tête persiste encore à bouillonner à cause de ce que m’offre le visionnage de mon portable comme informations, commentaires, bêtises, aveuglement et folie. Et fausse prophétie.

    Rassasié de mes irréflexions, je rentre vers mon « restez chez-vous » et me dit en sourdine que le prochain virus sera la famine. Une autre arme cruelle et mortelle. Son spectre s’installe déjà dans un sac de semoule. L’interdiction de toute exportation de denrées alimentaires vient d’être décrétée. La constitution de stock de guerre a commencé.

    par El Yazid Dib

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5288511

  • Le coronavirus et la Chine. Lettre ouverte à Reporters sans Frontières – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/03/30/le-coronavirus-et-la-chine-lettre-ouverte-a-reporters-sans-f

    Il avait couvert un faux dans Libération, diffamé LGS dans Rue89, il est chroniqueur sur France Inter et il préside RSF qui tenta de nous faire censurer.

    Le 24 mars, j’ai reçu un courriel de Daniel Bastard contenant un communiqué de presse de RSF intitulé « Si la presse chinoise était libre, le coronavirus ne serait peut-être pas devenu une pandémie ». Le 25 mars et le 26 mars, j’ai reçu, de la part de Cédric Alviani, un autre texte de RSF intitulé « Ces héros de l’information que la Chine a étouffés ».

    Chers Messieurs Bastard et Alviani,

    Que les autorités chinoises aient commis des fautes lors du surgissement inopiné d’un nouveau virus, nul ne le conteste, en particulier le gouvernement de Pékin qui a déjà décidé de demander des comptes aux autorités de la métropole de Wuhan et de la province du Hubei.

    Vous profitez de ces événements dramatiques pour condamner sans appel un régime qui ne vous plaît pas. L’indignation à géométrie variable est une constante chez RSF.

    Vous êtes bien les héritiers de votre fondateur et ancien secrétaire général, le peu recommandable Robert Ménard dont l’engagement à RSF a été suivi par l’accession à la mairie de Béziers grâce au soutien de Marine Le Pen.

    Que le nouveau secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, ait déclaré se désolidariser de Ménard en 2006, cela ne l’a pas empêché, en 2019, d’aller chercher le Prix Dan David à Tel Aviv, dans un pays où l’on peut se permettre d’assassiner des journalistes palestiniens.

    Quant à l’ineffable Pierre Haski, votre président, dont les sentiments anti chinois sont bien connus, il a un jour réussi ce tour de force d’asséner en une seule phrases trois contre-vérités à l’égard de la Chine.

    En ces moments peut-être déterminants pour l’avenir du vivre ensemble sur la planète terre, il y a mieux à faire que de jouer à refaire l’histoire avec des si. « Si la Chine, etc. » et, pourquoi pas : « si les États-Unis respectaient le droit international », ou « si les multinationales ne dominaient pas la politique » ou « si l’Iran n’était pas victime de sanctions », etc.

    Quant aux héros de l’information étouffés, je pense en particulier à Julian Assange, le fondateur de Wikileaks : s’il bénéficie aujourd’hui d’un soutien médiatique qui se généralise, je n’oublie pas que, selon Marc Rees, rédacteur en chef de Next INpact, RSF a commencé par dénoncer « les diffusions irresponsables de Wikileaks », que RSF a mis en cause la méthodologie de Wikileaks « entamant sa crédibilité » et l’a même accusé d’être « un média par opportunisme », ce qui a sans doute retardé l’élan de solidarité à l’égard de Julian Assange. Ces réserves de la part de RSF sont assez compréhensibles, car les documents de Wikileaks dénonçaient explicitement des crimes de guerre commis par les États-Unis, qui sont, pour rappel, votre grand protecteur (voir Maxime Vivas, La face cachée de Reporters sans Frontières, éd. Aden, 2007).

    En ce qui concerne l’expulsion de journalistes étasuniens par la Chine, la mesure a été prise « deux semaines après une décision contraignant le travail des agences de presse chinoise sur le sol américain ». Le journal Les Échos écrit à ce propos : « Inédit, ce coup de force entend répondre à Donald Trump. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères précise que ses décisions sont de nécessaires contre-mesures que la Chine est obligée de prendre en réponse à l’oppression déraisonnable que subissent les médias chinois aux Etats-Unis ». Un détail que vous « oubliez » de mentionner.

    À votre prose partisane − sans pour autant être un inconditionnel de la Chine −, je préfère le discours ouvert et modéré de l’ambassadeur de la RPC à Paris.

    Veuillez agréer, chers Messieurs Bastard et Alviani, mes salutations distinguées.

    André LACROIX
    (citoyen belge).

    AJOUTS DU GRAND SOIR
    La photo du logo est celle de Pierre Haski, président de RSF, qui couvrit quand il était à Libération un faux grossier anti-chaviste, qui dirigea Rue89, un site où LGS était qualifiée de « site rouge-brun » et qui est maintenant chroniqueur quotidien impartial et honnête sur France Inter, radio nationale où il ânonne son texte.
    Pour en savoir plus : https://www.legrandsoir.info/pierre-haski-remplace-bernard-guetta-pour

    URL de cet article 35860
    https://www.legrandsoir.info/le-coronavirus-et-la-chine-lettre-ouverte-a-reporters-sans-frontieres.

  • Coût total d’u traitement COVID 19 aux États-Unis : $34,927.43 – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/03/23/cout-total-du-traitement-covid-19-aux-etats-unis-34927-43

    Quand Danni Askini commença à ressentir des douleurs thoraciques, un essoufflement ainsi que de la migraine, le tout au matin d’un samedi de la fin février, elle appela son cancérologue que avait traité son lymphome. Son médecin pensa qu’elle pouvait mal réagir à un nouveau traitement aussi il adressa Askini vers un centre d’urgence de la région de Boston.

    Là-bas, les médecins diagnostiquèrent une suspicion de pneumonie et la renvoyèrent chez elle.

    Lors des quelques jours suivants Askini se rendit compte que sa température augmentait et plafonnait dangereusement et qu’elle développait une toux grasse en raison d’un liquide dans ses poumons. Après deux autres voyages vers le centre d’urgence cette semaine, Askini subit un test final le septième jour de sa maladie et après que les médecins l’eurent aidée à combattre sa grippe et ses symptômes pulmonaires elle fut de nouveau renvoyée chez elle pour convalescence.

    Elle dut attendre encore trois jours afin que le labo finalise le test et finalement obtint un diagnostic : « COVID 19 ».

    Quelques jours après Askini reçut la facture pour son test et son traitement. 34 927 USD et 43 cents. « Je suis restée scotchée et choquée » dit elle. « Je ne connais personnellement personne qui possède cette somme ».

    Ainsi que 27 millions d’autres Étasuniens, Askini n’était pas assurée quand elle était partie à l’hôpital. Elle et son mari avaient prévu d’aller à Washington DC ce mois-ci afin de trouver un nouveau job, mais ils n’ont pas pu le faire.

    Maintenant tout est en suspend. Askini compte sur « Médicaid » et espère que le programme pourra être activé à postériori .

    Sinon elle n’est pas près d’être tirée d’affaire.

    Abigail ABRAMS

    https://time.com/5806312/coronavirus-treatment-cost

    Traduit de l’anglais par Geb avec les habituelles fautes et coquilles…

    Bon, si vous avez pas compris ce qu’on nous prépare, et qu’il va falloir foncer, y a plus d’espoir.

    Moi je vais désinfecter mon gilet jaune pour quand il lâcheront la laisse, et peut-être astiquer les outils.

    On va pas se laisser faire ça.

     » » https://time.com/5806312/coronavirus-treatment-cost

    URL de cet article 35821
    https://www.legrandsoir.info/cout-total-d-u-traitement-covid-19-aux-usa-34-927-43.html

  • Le wali de Mostaganem, un blâme et tournons la page ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/03/10/le-wali-de-mostaganem-un-blame-et-tournons-la-page

    Ils ne changeront pas. Ils se croient tout permis. Ils prennent toujours une fois assis sur le piédestal de la wilaya une autre posture que celle qui les caractérisait quand ils n’étaient que quantité insignifiante. Le ministre de l’Intérieur actuel était un chef de daïra à Ain Arnat alors petite agglomération à la périphérie de Sétif. Le reste est le fruit d’une association d’hommes et de circonstances. L’irrespect qu’avait entretenu le wali de Mostaganem envers un citoyen zoné à l’ombre est d’abord un signe de totale insouciance quant à l’angoisse rugie pourfendant ce citoyen et cette femme encore crédules en l’écoute salvatrice du premier représentant de l’Etat. Ensuite c’est un reflexe méprisant acquis du mépris déjà subi. Pour ces citoyens, la République, ses assemblées, sa rectitude, ses charités sont toutes incarnées dans ce bonhomme qui arrive sous trompette. Ils croient y trouver refuge. Un bon secours. Il en est autrement.

    Vite la toile s’est attisée de répréhension et de grande colère. La riposte des pouvoirs s’attendait à ce qu’elle se fasse immédiatement comme celles qui avaient suivi certains walis impliqués presque dans le même sac d’ignominie, d’écart de langage ou de frontal dédain. Le wali de Msila à cause d’un puits, le wali de Blida pour la mise en quarantaine du choléra, le wali de Skikda pour exécrable verbiage, entre autres. Le limogeage. L’évincement et non un simple communiqué clamant le mécontentement du ministre de l’Intérieur en soulignant l’infliction d’un blâme. A ce rang de la responsabilité, le blâme ou les sanctions édictées dans la fonction publique n’ont pas de place. Il ne s’agit pas d’un administrateur à réprimander pour faute professionnelle. Là, nous sommes en face d’un déni de citoyenneté. D’une immoralité sociopolitique. A ce niveau de responsabilité, on n’avertit pas, on ne siège pas en commission de discipline. On sévit. A la limite on se fait démissionner.

    C’est dire que cette fournée de récents walis made in Bedoui accuse un manque criard dans l’instinct de pouvoir rallier prestance et élégance. Elle était promue juste par esprit d’obédience, de copinage et de plate mesquinerie. Pour combler ce déficit et bien d’autres en termes d’aptitudes, de punch, recourir à la démonstration de l’habit de la puissance publique reste un moyen de sournoise apparence. Alors qu’une fois out, ils raseront les murs et n’oseront même pas affronter cette société qu’ils fustigent maintenant. Pour les autres, voulant paraitre plus dociles, excessivement gentils, très ouverts à l’écoute, ils tombent dans le pire populisme, la farce, les fausses promesses, les longs discours lénifiants et émotionnels. Ils pensent en rendant visite à une localité avoir réglé tous ses problèmes ou tenant des centaines de réunions d’exécutif ou d’élus en vociférant avoir réalisé des prouesses. Rien. Walou.

    Le médiateur de la République s’est aussi introduit dans l’affaire et « condamne les agissements du wali ». Pas plus. Ca nous rappelle ces fameuses déclarations humoristiques de telle kasma du FLN qui à l’époque disait « condamner l’impérialisme américain ». Ya si Karim, ce n’est pas de ton ressort, tu n’es pas une cellule de veille citoyenne, tu n’es pas une alarme. On ne sait pas entre qui et qui ta médiation est à se faire. Penser à concevoir une charte de moralisation publique administrateur/administré serait un bon plan de charge pour cette structure.

    Est-il enfin temps que ces walis cessent d’agir comme ils ont vu le faire par leurs anciens chefs ? Ni les gabarits des uns et des autres, ni les époques, ni la maturation des citoyens ne sont identiques. Le monde bouge. L’Algérie et ses habitants aussi. Sourire avec sincérité au lieu de grogner est la vertu des grands. La modestie, un signe de seigneurie. Gérer n’est pas pouvoir gueuler ou savoir faire la gueule. Encore loin d’imposer son avis décoloré et trop administratif le plus souvent obsolète et irradié par la nouveauté et la technologie urbaine et l’exigence des jeunes.

    Si le wali de Mostaganem ne sera pas débarqué et sa tutelle se suffira au blâme infligé, ça sera un dangereux précédent pour l’Etat et un durcissement de méfiance citoyenne. Et si jamais un autre et un autre ou le même wali auraient à commettre les mêmes attitudes, va-t-on leur produire encore et encore les mêmes admonestations ? Un blâme et tournons la page ? L’Etat que veut le citoyen est un Etat debout.

    Par El_Yazid_Dib

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5287653

  • La rengaine – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/02/14/la-rengaine
    https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn%3AANd9GcT_KOgq7QHcxB2yU24Vyv1NqGr0orB7Z45ri4YPe

    La rengaine est cette chose qui revient pour la énième fois. Elle s’efforce à chaque fois à s’habiller autrement. Même ceux qui la voyaient n’auraient que le même œil pour la revoir une énième fois. La ritournelle est dedans un gouvernement, elle aussi au sein de l’assemblée.

    L’on peut toujours empaqueter un produit déjà manufacturé pour le revendre de surcroît à une nouvelle clientèle, à peine sortie sinon encore étourdie, d’un mensonge officiel . Pourtant tout ce qui est dit dans la feuille de Djerrad semble s’inscrire dans une optique que l’on s’efforce à vomir pour y voir du nouveau, de l’inédit ou de l’exploit. Hormis des mesures claires et tranchantes dans leur fond populiste – smig, imposition, création de structures…- le reste est une phraséologie usitée, rabâchée longuement susurrée.

    De Sellal, Ouyahia ou Bedoui, le papier dit programme est le même. Sauf que l’un ou l’autre, chacun selon son contexte, porte un intitulé générique parfois altruiste, emphatique, parfois du n’importe quoi. Ainsi Sellal parlait de centralité, Ouyahia de patriotisme économique, Bedoui de rien. La dépense publique c’est tout. C’est son dada de dispendieux prodigue de deniers publics. Voilà que Djerrad parle maintenant de « nouveau pacte et de New deal for a new Algeria » qu’il compte concrétiser à travers « le triptyque développement humain, transition énergétique et économie de la connaissance et numérique ». Il avait, soutenant le Hirak qualifié de soulèvement du peuple face à la gabegie, affirmé que le pouvoir précédent avait détruit le pays et dilapidé ses richesses. Des ministres de ce même pouvoir sont encore en poste. Il n’a pas omis de mentionner l’année fatidique de Bedoui dans sa présentation où il ne manquait qu’à le citer nommément. Durant moins d’une année à la chefferie du gouvernement, ce dernier avait su diaboliquement ruiner les frêles potentialités financières du pays en versant dans le bas populisme espérant faire contenir la marche du Hirak. Il avait fait voter la déprédation des hydrocarbures, une loi de finances des plus scélérates, un découpage administratif sans soubassement économique, des insertions sans ressources budgétaires et autres frénésies de dernières volontés d’un mourant.

    Paradoxe des choses, ce sont les mêmes députés devant qui le Premier Ministre tenait avec conviction à « dénoncer les dispositions fiscales arbitraires » qui ont voté toutes mains levées entre autres la loi de finances 2020 qui les contient. Outrecuidance ! Ce sont les mêmes députés qui ont décampé de l’hémicycle aux premières heures du soulèvement et boudé les visites ministérielles du dernier gouvernement de Bouteflika. A cette époque là, on les voyait plus roder à la wilaya. Gardant l’œil sur la trajectoire des événements, dévêtus de leurs comiques cravates, ils guettaient comme des loups les meilleures opportunités pour réapparaitre. Ce sont eux qui ont inauguré, voire affirmé l’agissement illégal de l’Etat extraconstitutionnel quand ils ont verrouillé et cadenassé une institution républicaine. Et voilà qu’ils se découvrent par miracle dans une position d’attaque frontale avec le gouvernement Djerrad tout en embaumant le processus ayant ramené l’Algérie là où elle semble stagner.

    Pour cette séance de presentation, Il n’y aurait pas trop d’absentéisme. Redoutant une probable fin de législature toujours sous la menace de la dissolution ; ils tentaient en ultime dessein de se faire valoir, pas aux yeux des électeurs mais du pouvoir. Les fortes gesticulations d’amabilité envers les tout nouveaux ministres faisaient l’ordre du jour des coulisses farcies de fausseté de l’assemblée nationale. Les cartes de visites s’offraient avec ce sourire sournois et un arraché de rendez-vous. C’est une zerda gouvernementale.

    Il y a de quoi se faire voir, se faire entendre. Tout est à vendre. A prendre. Le recrutement avant la déchéance se hisse au niveau de prouesse et de management. Une sulfureuse intervention pleine de diatribes, critiques à l’égard de frais ministres à même d’aller dans le sens de l’adhésion populaire et l’allégeance au Président de la République ; peut bien mener au poste de ministre. La députée de Batna en à tiré avantage. Elle qui apostrophait Ouyahia, en déclamant avec emphase ses tirades que « le peuple n’est pas heureux ». Est-il heureux aujourd’hui, ce peuple Madame la Ministre ? L’êtes-vous, vous-même, ministre que vous êtes ?

    C’est cette brèche commise dans les critères amèrement ridiculisés de nomination des ministres qui excite le modèle à suivre pour le même parcours et qui fait que les intervenants ont tous mis du leur pour paraître en diapason avec la rue tout en veillant à ne pas écorcher le pouvoir suprême et le pouvoir de fait. Un ministre jetable c’est facile de le torpiller. La langue de bois, l’esbroufe l’inutile étaient tous présents sur le pupitre habituellement réservé aux réponses des ministres. Les chefs de groupe parlementaires faisaient ainsi dans l’étalage de l’arrangement obséquieux. On ne les a pas entendus disserter sur des chiffres qui manquaient d’ailleurs dans le programme du gouvernement ou proposer plus que ne le fait le projet à discuter. Juste répéter ce qui est su et dit.

    Pour ce qui est de la consistance du programme, elle n’est pas plus étoffée que celle qui l’ont précédée à travers les itinérances chef-gouvernementales. Parler encore d’une économie hors hydrocarbure, disant recourir à la diversification de ses segments, stimuler les PMA ou les TPE (toutes petites entreprises) et autres théories de brochures ; ce n’est que recommencer l’échec. On aurait bien voulu lire les contributions habituelles de Amar Belhimer ou du professeur Chitour à propos de cette rengaine répétitive

    Le programme de Djerrad, un plan narratif est décliné en actions phraséologiques à même de vulgariser la contenance pragmatique du programme présidentiel dans ses 54 engagements. Il lui manque un échéancier où les délais de réalisation se hisseront à la règle d’un contrat de performance pour chaque secteur. Ce qui par ailleurs rendra facile toute action de contrôle dans le temps et dans l’espace. Contrairement à Ouyahia, véritable tribun et grand orateur, le chiffre ne semble pas être dans le cœur de Djerrad. La statistique, les ratios et autres indicateurs ont été faits pour cacher le vrai désarroi populaire. A quoi avaient servi ces tangentes, ces courbes, ces camemberts, ces graphiques ? L’inflation et la planche à billet. La réaction des élus parlementaires va vite se cogiter comme à l’accoutumée en des interpellations pour un besoin local. L’on dirait qu’un député est uniquement représentant de la population qu’il l’aurait élu. Oubliant sa vocation de mandataire national, il accentue, pour l’un son zoom à être capté et sa démonstration de maitrise du parler pour l’autre. Pour dire que cette assemblée n’est qu’une facture salée qui coûte cher au trésor public. Hélas une dépense obligatoire, néanmoins pas trop inutile du fait de l’utilité parlementaire dans un régime se vouant pleinement aux caprices de dame démocratie.

    Question d’illégitimité, les deux chambres persévèrent dans la corroboration de cette accusation voire de ce constat. Au niveau du perchoir le président est un intrus, voire un candidat clandestin placé en un temps où la brouille envahissant tous les espaces institutionnels. Au sénat un invétéré des postes et des évolutions sur les bandes d’arrêt d’urgence, l’intérimaire présage que rien na changé et que l’on est en passe de recréer le même climat qui régnait dans le règne que l’on croit disparu. Le monsieur veut naitre et renaitre.

    L’assemblée n’a pu avoir depuis sa formation, l’impact attendu. Considérée comme un contre pouvoir dans le principe sacro-saint des constitutionnalistes relatif à la théorie de la séparation des pouvoirs, elle n’avait pu remplir qu’une fonction d’un organe nécessaire dans le tissage d’un Etat. Avec ou sans prérogatives, cette assemblée reste caractérisée dans ses membres par l’esprit de courtisanerie face au pouvoir en place. De mémoire, elle n’aurait fait obstacle à l’élan exécutif d’aucune autorité. En pleine tourmente de la catastrophe nationale (vacance de pouvoir, manque d’autorité, terrorisme, séisme, fraude électorale, injustice, déposition et inégalité de cadres, mutineries, rébellions, suicides, accidents routiers, criminalité, drogue, dépravation des mœurs, corruption etc. ) notre auguste cénacle n’adoptait qu’une seule démarche entérinée par des questions orales. Ce fut et se continue de se faire, une séance de bonne récréation, sauf cette fois, un semblant « d’hommerie » était à démontrer. Son absence d’implication s’absorbait dans la lutte des sièges de présidence, de vice présidence et de chefs de commissions. Le passage que franchissait douloureusement le pays n’était, perçu dans cet hémicycle que comme un menu commun de conciliabules et de tractations intuitu-personae. Ici sont nés tous les qualificatifs conjoncturels. Du révolutionnaire au contre-révolutionnaire, du progressiste au réactionnaire, du pro-machin à l’anti-truc, du démocrate au nationaliste, de l’islamiste à l’assimilationniste, du redresseur au contre-redresseur. Pour les uns, les portefeuilles ministériels étaient lorgnés dès le début du mandat. Pour les autres, les lots marginaux constituaient les fins du mandat. Encore, voilà qu’ils cherchent le passeport diplomatique ! Enfin pour certains, probes et corrects mais malheureux, ce sont le leurre, la déception et la mélancolie du poste électif qui font de leur séjour parlementaire un aveu d’incapacité et d’impuissance face à la déviation de l’état des lieux.

    Maintenant que les débats vont s’achever, les réponses du chef du gouvernement assurées, peu importe cette phase d’examen. Le projet sera adopté sans surprises. Là, n’est pas le problème, quand celui-ci se situe dans le facteur temps, le facteur humain. Restons tout de même optimistes.

    par El Yazid Dib

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5286680

  • Soleimani assassiné : pourquoi le secrétaire Esper dément les propos de Trump ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/01/13/soleimani-assassine-pourquoi-le-secretaire-esper-dement-les-

    Le missile balistique de haute précision Zolfaqar. ©Fars News
    Àen juger les aveux du dimanche soir du chef du Pentagone Mark Esper, l’US Army est totalement sens dessus dessous. À l’antenne des médias, Mark Esper a refusé tout simplement de confirmer ce que Trump raconte depuis 10 jours et à qui veut entendre comme étant le principal motif de l’attentat ciblé ayant coûté la vie au général de corps d’armée Qassem Soleimani et au commandant en chef adjoint des Hachd, Abou Mohandes et 10 autres officiers et militaires des Hachd, à savoir « l’intention prêtée au général de vouloir faire sauter quatre ambassades US, dont celle de Bagdad ». Dimanche soir, le secrétaire général du Hezbollah a qualifié cette allégation de « mensonge éhonté » colporté par le président le plus menteur de toute histoire des États-Unis. Il a fallu quelques heures à peine pour que les propos de Nasrallah soient cautionnés par le secrétaire US à la défense, dans ce qui constitue une royale marche arrière. 

    Le secrétaire à la Défense, Mark Esper, a déclaré qu’il « n’avait pas vu » de preuves précises que « le haut commandant militaire iranien, Qassem Soleimani planifiait des attaques contre quatre ambassades américaines » : « Le président n’a cité aucun élément de preuve spécifique. Ce qu’il a dit, c’est qu’il croyait. Je n’en ai pas vu, en ce qui concerne quatre ambassades. Ce que je dis, c’est que je partageais l’opinion du président que probablement – je m’attendais à ce qu’ils s’en prennent à nos ambassades. J’ai partagé ce point de vue. Je sais que d’autres membres de l’équipe de sécurité nationale ont partagé ce point de vue. C’est pourquoi j’ai déployé des milliers de parachutistes américains au Moyen-Orient pour renforcer notre ambassade à Bagdad et dans d’autres sites de la région ».

    Pas plus que le Pentagone, le Congrès non plus n’arrive pas à croire le méga mensonge de Trump. Justin Amash, représentant du Michigan à la Chambre des représentants des États-Unis y va de son commentaire :« L’administration Trump n’a présenté aucune preuve au Congrès concernant une seule ambassade. Et ils n’ont jamais présenté de preuve d’imminence – une condition nécessaire pour agir sans l’approbation du Congrès – en ce qui concerne tout cela », a-t-il écrit sur son compte twitter

    Missiles iraniens de haute précisionDes exercices de défense antiaérienne censés protéger les zones sensibles de l’Iran sont en cours.

    Mais pourquoi le Pentagone tend à se dissocier de la Maison Blanche ? Pour les analystes politiques et militaires, la réponse réside dans la nature de la « riposte balistique iranienne » du 8 janvier et de ses conséquences et surtout le fait que l’armée américaine est désormais sûre et certaine qu’une confrontation militaire à grande échelle lui serait fatale. Les 13 missiles balistiques iraniens Qiam d’une portée de 600 kilomètres ont été de haute précision, fait technique nouveau puisque des missiles balistiques ne sont pas de haute précision. Ces engins ont visé avec précision le centre de commandement et de contrôle, les hangars et les dortoirs de la plus grande base US au Moyen-Orient, base qui au contraire des bases comme Taji (Bagdad) ou Balad (Salaheddine) ou encore celles qui les États-Unis détiennent au Koweït, aux Émirats, en Jordanie oui encore en Arabie saoudite, ne compte que des soldats américains, entre 3 000 et 3 500 au nombre desquels figurent outre des soldats de profession, des contractors mais aussi des mercenaires. De nouvelles informations font état de la mort d’au moins 100 GI’s tandis que le bilan des blessés relèverait à 150 répartis toujours en Israël, en Jordanie voire en Allemagne. D’où sans doute ce reportage très significatif et ultra censuré de CNN où la journaliste n’est autorisée qu’à tourner les images sous un angle bien rétrécit sans doute pour éviter que l’ampleur des dégâts ne soit révélée. À ceci s’ajoute le fait que toute possible riposte militaire US à la « gifle iranienne » se suivra par une plus grande riposte balistique iranienne visant toutes les bases US dans les pays du golfe Persique là où les « soldats golfiens » travaillent ou mieux dit servent de bouclier aux GI’s. D’où sans doute ce ballet des responsables arabes et régionaux à Téhéran qui pas plus tard que dimanche 12 janvier a accueilli l’émir du Qatar, le ministre des A.E étrangères pakistanais, venus sans doute proposer des compromis.

     Guerre US/Iran : 3 scénarios israéliensIsraël vit une panique sans précédent face à la puissance militaire de l’Iran.

    Mais il y a aussi Israël, totalement atone ces jours et absorbé par l’exploit militaire et technique qu’a été la frappe balistique iranienne du 8 janvier. Les analystes conseillent désormais très énergiquement à Netanyahu et Cie de fermer leur bec et de ne pas trop vanter « l’implication du Mossad dans assassinant du général Soleimani » s’ils veulent que les foudres de Téhéran ne les affectent pas directement. Selon des informations bien fiables, la désormais impraticable base Aïn al-Asad ne dispose que d’un seul abri, ce qui veut dire que les 3000 GI’s stationnés étaient bel et bien exposés. La base a une superficie de 50 km². Des Irakiens eux, affirment que le soir de frappe, les Américains leur ont demandé non seulement de l’assistance médicale, mais encore de l’assistance logistique : des mains-d’ouvres pour déplacer les gravats et tirer des corps, mains-d’œuvres que les GI’s escortaient pour qu’ils ne voient pas ce qu’il n’était pas à voir. Le Pentagone serait sans doute capable de frapper l’Iran ce dont il est incapable d’arrêter l’enfer qui va suivre. 

    http://french.presstv.com/Detail/2020/01/13/616063/Iran–les-USA-mettent-les-pieds-dans-le-plat

  • Clausewitz, Trump et Soleimani – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/01/13/clausewitz-trump-et-soleimani

    Le philosophe militaire du XIXe siècle Carl von Clausewitz a observé que la guerre était la continuation de la politique par d’autres moyens. Ceci est une description appropriée de la stratégie militaire iranienne et des affaires géopolitiques. Ceci est conforme à la logique qui a guidé le général Qassem Soleimani au cours des deux dernières décennies.

    En tant que fin stratège militaire, Soleimani a compris que la distance entre A et B n’était pas nécessairement identique à la distance entre B et A. L’Iran et Israël ne partagent pas de frontière physique. Téhéran et Tel-Aviv sont distants d’environ 1600 km. Malgré ses menaces incessantes, il n’a jamais été clair qu’Israël avait les capacités militaires d’infliger des dommages considérables à l’Iran. On ne sait pas encore de quelle manière les pilotes israéliens vont s’y prendre pour couvrir la distance entre les deux pays et voler au dessus de la Jordanie, de la Syrie ou de l’Irak sans être détectés, ni même comment vont se ravitailler les avions israéliens, et ainsi de suite. Israël n’a pas encore réussi à résoudre cette équation militaire logistique. Mais il a été assez intelligent pour comprendre que le fait de pousser l’Amérique dans un conflit tous azimuts avec la République islamique pourrait résoudre le problème. Malgré la concurrence (avec la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne), les USA représentent la colonie la plus servile d’Israël. Ils ont sacrifié allègrement leurs fils et leurs filles sur l’autel sioniste depuis des années.

    Le général Soleimani a conçu des tactiques militaires de génie pour contrer aussi bien les plans américains qu’israéliens ; bien qu’Israël ne partage pas de frontière avec l’Iran, l’Iran partage assurément une frontière avec Israël. Le déploiement de Gardiens de la révolution aux côtés de milices locales pro-iraniennes a permis à Soleimani d’encercler l’État juif à l’aide d’un mur de résistance féroce. Les alliés régionaux de l’Iran sont parfaitement entraînés, motivés idéologiquement et religieusement, et bénéficient du riche arsenal balistique iranien et d’une technologie qui peuvent infliger un châtiment mortel à Israël en cas de conflit. Depuis un certain temps, l’élite militaire israélienne et les analystes ont dû accepter que, dans le contexte d’une guerre israélo-iranienne, l’Iran et ses alliés régionaux étaient capables de faire pleuvoir sur Israël des milliers de missiles balistiques, de missiles de croisière et de missiles à guidage de précision. Une telle perspective pourrait anéantir les villes israéliennes en quelques jours.

    Des tactiques similaires ont été mises en œuvre par le général Soleimani contre les forces militaires américaines dans la région. Certes, l’Iran ne partage pas de frontières avec les États-Unis, mais les milices irakiennes pro-iraniennes ont réussi à encercler les forces américaines en Irak. L’Iran domine également les détroits les plus stratégiques du golfe Persique grâce à ses milices chiites au Yémen.

    L’attaque iranienne d’hier contre des bases aériennes américaines a montré que les hauts dirigeants iraniens ont également intégré la philosophie de Clausewitz. L’attaque a été mesurée. Elle visait des installations militaires américaines et, selon certains rapports, ce sont des pistes d’aviation et des bâtiments vides qui ont été pris pour cible. Cependant, l’attaque a été menée depuis le territoire iranien et a été ouvertement revendiquée par le régime iranien. Elle a servi à transmettre le message de la détermination et de la fermeté iranienne. L’attaque a été suffisamment mesurée pour permettre à l’administration Trump de sortir de la voie imprudente qu’elle avait choisie, même si elle lui a également laissé une corde assez longue pour se pendre avec si elle insistait pour le faire.

    Le conflit entre les États-Unis et l’Iran est particulièrement irrationnel, on frise même la folie. L’Amérique n’est plus dépendante du pétrole du Golfe. Sa stratégie générale dans la région a été vaine et a échoué. L’Irak souhaite que les militaires américains s’en aillent. En Syrie, les forces américaines ont été vaincues. La Russie s’occupe maintenant de ce que l’Amérique prétendait superviser et qu’elle n’a, en pratique, jamais fait. On peut légitimement se demander ce que fait l’Amérique en Irak ou en Syrie et où est-ce que tout cela mène.

    De nombreuses études universitaires ont établi que la politique étrangère américaine est dominée par le lobby israélien. La vérité accablante c’est que l’Amérique mène des guerres au profit d’Israël depuis des décennies. Jusqu’à présent, les USA ont été confrontés à des forces militaires inférieures. Or, une bataille avec l’Iran pourrait s’avérer bien plus compliquée. Des décennies de sanctions ont fait de l’Iran une superpuissance technologique indépendante. La technologie des drones iraniens est au moins aussi avancée que celle d’Israël et des États-Unis et, concernant les missiles de croisières et les missiles à guidage de précision, l’Iran est même plus avancé. Contrairement aux soldats américains qui se battent pour Israël et qui sont nourris par les renseignements trompeurs fournis par ce pays, les Iraniens et les milices chiites locales se battent sur leur propre sol. La bataille est destinée à être un défi pour l’armée américaine et ses conséquences seraient imprévisibles.

    Entouré par l’incompétence, Trump a pris des décisions désastreuses qui ont fait de l’Amérique et d’Israël les plus grands dangers pour la paix mondiale. La situation est si sombre pour l’Amérique qu’elle ne semble pas pouvoir trouver les ressources suffisantes en elle-même pour comprendre que la présence dans ce purgatoire lui est imposée.

    Le seul moyen pour comprendre l’opération bizarre des États-Unis est de prendre la réflexion de Clausewitz par l’autre bout de la lorgnette : la politique américaine est une continuation des guerres sionistes par d’autres moyens. L’Amérique a renoncé à son prestige au profit de l’État juif. Les politiciens américains prêtent, sans vergogne, allégeance à l’État juif plutôt qu’au leur. Ils font tout leur possible pour satisfaire les groupes de pression juifs, qu’il s’agisse de l’ultra sioniste AIPAC ou de l’opposition contrôlée J Street. Les États-Unis ne seront pas la première superpuissance détruite par Sion. Le problème, c’est qu’une guerre régionale impliquant l’Amérique et Israël pourrait rendre le groupe Extinction Rebellion hors sujet étant donné que ces deux puissances destructrices pourraient réduire notre planète en poussière afin de sauver leurs dirigeants actuels de leur problèmes juridiques qui s’accumulent.

    Je suis convaincu que de nombreux Américains sont persuadés du danger qui frappe à leur porte. Cependant, la matrice du pouvoir sioniste a démantelé la capacité des Américains à appeler un chat un chat, car cela est considéré comme antisémite.

    Ma bataille pour la vérité et la liberté implique des services juridiques coûteux. J’espère que vous envisagerez de faire un don mensuel, quel que soit le montant que vous pourrez vous permettre. Des contributions régulières me permettront d’éviter d’être dos au mur et d’avoir le dessus sur les harcèlements sans fin des opérateurs sionistes qui tentent de me faire taire.

    Texte de Gilad Atzmon traduit à partir de l’anglais par Alimuddin Usmani

    https://www.egaliteetreconciliation.fr/Clausewitz-Trump-et-Soleimani-57713.html

  • Bolivie : la dictature s’installe – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/11/20/bolivie-la-dictature-sinstalle

    Trois jours seulement après avoir exigé la démission du président légitimement élu, Evo Morales, le général William Kaliman s’est installé aux Etats-Unis après avoir reçu 1 million de dollars, en échange de ses bons et loyaux services, de la part de l’attaché commercial de l’ambassade des Etats-Unis à La Paz, Bruce Williamson.

    La même somme a été remise à tous les autres commandants militaires et seulement 500 000 dollars, les pauvres, aux hauts dirigeants de la police, tous partis aux Etats-Unis. C’est Bruce Williamson qui a été chargé de les contacter et de coordonner les actions qui ont mené au coup d’Etat, entre la mutinerie de la police et l’inaction de l’armée.

    La sénatrice auto-proclamée présidente, Janine Añez s’est empressée de nommer d’autres commandants en remplacement des fuyards, en évitant ainsi toute enquête immédiate des instances locales et internationales. Comme par hasard, la majorité d’entre eux viennent des provinces de Santa Cruz, Beni et Oriente qui sont, traditionnellement, les foyers les plus réactionnaires et d’où sont nés la plus grande partie des coups d’Etat dans ce pays qui en compte presque plus que d’années d’indépendance. Les nommés sont :

    – Pablo Arturo Guerra Camacho, Commandant en chef d’Etat-major des Forces Armées
    – Iván Patricio Inchausti Rioja, Commandant de l’Armée de Terre
    – Ciro Orlando Álvarez, Commandant de l’Armée de l’Air
    – Moisés Orlando Mejía Heredia, Commandant de la Marine
    Ils sont les responsables de la répression actuelle et à venir.

    Constitutionnellement, c’est la sénatrice Adriana Salvatierra qui devait assumer la présidence après la démission d’Evo Morales et du vice-président Álvaro García Linera, les deux sous la contrainte et des menaces de mort, mais la police lui a interdit d’entrer au congrès qui a, dans la foulée, élu Janine Añez, sans que soit approuvé les démissions du président et du vice-président à la majorité des 2/3. Les 26 sénateurs du MAS (Movimiento Al Socialismo) n’ont pas pu entrer et ce ne sont que les 10 sénateurs putschistes qui ont pu s’exprimer.

    Par ailleurs, les journalistes locaux et étrangers qui n’appuient pas le nouveau régime sont considérés comme séditieux et sont arrêtés immédiatement. En deux jours, les Une des journaux ont dû se conformer à donner une bonne image du putsch. Les journalistes récalcitrants sont harcelés et agressés par des évangélistes fanatiques. Les journalistes de TeleSur et de la télévision russe RT ont dû se réfugier à El Alto, sur les hauteurs de La Paz et où la population pauvre est favorable à Morales.

    600 médecins cubains, qui ne faisaient qu’apporter leur aide à la population la plus démunie, ont été priés de quitter le territoire immédiatement.

    La population résiste héroïquement mais les morts s’accumulent sous une répression féroce envers la population amérindienne.

    C’est dire les hautes valeurs démocratiques et sociales que portent les nouveaux tenants du pays.

    Jean-Michel HUREAU

    https://noticias.tvmundus.com.ar/2019/11/14/region-golpe-de-estado-en-&#8230 ;

    https://noticias.tvmundus.com.ar/2019/11/14/region-golpe-de-estado-en-&#8230 ;

    https://noticias.tvmundus.com.ar/2019/11/15/region-golpe-de-estado-en-&#8230 ;

    https://noticias.tvmundus.com.ar/2019/11/15/region-golpe-de-estado-en-&#8230 ;

    URL de cet article 35444
    https://www.legrandsoir.info/bolivie-la-dictature-s-installe.html