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  • Algérie : La Révolution trahie par les berbéristes – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/11/16/algerie-la-revolution-trahie-par-les-berberistes

    Nous étions presque parvenus à la réalisation de l’unité du peuple, pour renverser définitivement la dictature militaire et édifier un état civil, démocratique et souverain.

    Hélas, les berbéristes ont d’autres calculs en tête et leur principal objectif est de se distinguer du reste des Algériens, en revendiquant leur fantasme de pureté ethnique au détriment de la personnalité de base de l’Algérien et de la citoyenneté algérienne, transculturelle et métissée. Celle-là même qui a permis au peuple Algérien de s’unifier autour d’un intérêt commun : mettre fin à la dictature au nom de l’algérianité.

    Militants indépendants ou associatifs, médias privés, partis politiques, ont tous contribuer à cette trahison, qui a permis à l’état-major d’imploser la Révolution en deux blocs antagoniques : les berbéristes et le reste des Algériens. Berbère télévision, El Watan, Le Matin, le site Chouf Chouf, la LADDH, le RAJ, et tant d’autres, sont très actifs pour réaliser cet objectif de division du peuple, pour faire échouer la Révolution.

    Leur lâcheté n’a d’égale que la perversion qui caractérise leur posture de victimisation, en inversant les rôles de la manipulation et de la diversion. Prétendant que ce serait l’Etat-Major qui a divisé le peuple en interdisant le drapeau amazigh, alors que ce sont eux qui ont en premier doubler le drapeau de l’unité du peuple pour le diviser et offrir ainsi l’alibi à l’Etat-Major de sévir !

    Leur stratégie de victimisation vise à exploiter la radicalisation du peuple dans la conjoncture critique actuelle, qui est caractérisée par un refus de l’armée de satisfaire ses exigences de souveraineté, pour l’amener à tomber dans son piège, celui de se solidariser avec le drapeau amazigh sans en mesurer la portée. Leur arrière-pensée est de pousser à l’affrontement le peuple et son armée et créer ainsi les conditions pour se séparer du reste des Algériens. Notamment, par un désir inavoué de semer la confusion, synonyme de chaos et d’ingérence étrangère, dont ils seront sans aucun doute les principaux bénéficiaires. Contre l’Algérie et contre son peuple.

    Autrement, on ne voit pas quel est l’intérêt de s’évertuer à brandir ostentatoirement le drapeau Amazighe ! En Algérie, il n’y a ni pures arabes, ni pures amazighes, ni quelque autre ethnie à prétendre au fantasme de la pureté. En Algérie, il n’y a que des Algériens, produit d’un métissage millénaire entre les peuples autochtones amazighes et tous les autres peuples qui sont venus s’établir sur le territoire national depuis des milliers d’années. C’est le seul slogan qui sera le garant de l’aboutissement de la Révolution et de la réalisation de ses objectifs, en premier, celui de reléguer la religion et l’identité dans le privé et l’armée dans les casernes.

    Youcef Benzatat, le 3 juillet 2019

    https://blogs.mediapart.fr/y-benzatat/blog/030719/algerie-la-revolution-trahie-par-les-berberistes

  • Fourest, Allah sot ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/10/29/fourest-allah-sot%e2%80%89

    Pour ses débuts dans le cinéma, Caroline Fourest s’est lancée dans le film de guerre. Le résultat, Sœurs d’armes, se distingue de La Grande Vadrouille par son comique involontaire.

    Caroline Fourest n’a pas de limites. C’est d’ailleurs à cela qu’on la reconnaît. Après avoir été essayiste honnête, spécialiste en tout dans les médias, ethnologue chez les Femen et groupie de Manuel Valls, la voilà qui commet un film, Sœurs d’armes. Comme Murnau, Renoir et John Ford. Ou Yann Moix, Baffie et BHL. Au choix.

    Pour ses débuts, Caroline Fourest s’est lancée dans le film de guerre. Pas vraiment La Grande Vadrouille, mais avec une dimension comique tout de même – involontaire. D’un côté, les « sœurs d’armes » du Kurdistan syrien, des amazones sexy en diable ; de l’autre, des Daechiens sauvages à poil dur.

    Disposant d’un gros budget, Caroline Fourest a multiplié les scènes d’action. Moult pan-pan par-ci, force boum-boum par-là, et une pluie de roquettes qui tombent du ciel sur les méchants. À côté, Apocalypse Now, c’est Le Désert des Tartares.

    La réalisatrice a étoffé sa palette esthétique en prenant conseil auprès de (faux) amis. L’un d’eux lui a montré la touche « ralenti » pour faire artistique ; un autre lui a appris la recette du saindoux sonore dont elle a bardé ses images ; un troisième lui a fait visiter le salon de l’explosif. On reconnaît les grands maîtres à leur sobriété. Et les tartineurs à leur tartinage.

    La brigade internationale des combattantes kurdes intègre des nouvelles recrues françaises : une juive et une Arabe. Yaël (Esther Garrel), dotée d’un master « génocides » (sic), dont la grand-mère a été déportée ; et Kenza (Camélia Jordana), dont la sœur a été tuée pour avoir refusé de porter le voile en Algérie durant les années de plomb. L’Arménienne et la chrétienne d’Orient ont dû être coupées au montage…

    Kenza se proclame « musulmane cool ». Mais, selon Fourest, il y a mieux pour une musulmane : la mécréance. Telle est la cheffe kurde de la brigade (Amira Casar). L’islam, ce serait tellement plus cool s’il n’y avait personne pour y croire !

    La réalisatrice, qui n’oublie pas qu’elle sait des choses, éduque le spectateur sur les Yézidis, le Kurdistan ou la laïcité version islamophobe. Sœurs d’armes, c’est « Connaissance du monde » pour les nazes. On dit merci qui ?

    L’an dernier, Les Filles du soleil, d’Eva Husson, racontait la même histoire. Un ratage que Caroline Fourest sauve à sa manière en faisant pire. Le visionner l’aurait peut-être édifiée. D’autres films aussi, des classiques par exemple, qui lui auraient donné une idée de ce à quoi ressemble le cinéma. À vouloir tout (ré)inventer comme une grande, la vestale laïcarde signe un chef-d’œuvre de souverains poncifs.

    PAR CHRISTOPHE KANTCHEFF

    https://www.politis.fr/articles/2019/10/fourest-allah-sot-40912

  • Islam, l’héritage colonial – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/10/19/islam-lheritage-colonial

    « La politique musulmane de la France » , par Jalila Sbaï · 

    Les nouvelles attaques contre les femmes musulmanes portant le foulard, la réaffirmation d’un islam perçu comme un problème lors des propos d’Henri Peña-Ruiz sur le « droit d’être islamophobe » révèlent combien le rapport à l’islam demeure héritier d’une perception faite de méfiance et de volonté d’encadrement. Le livre de Jalila Sbaï, La politique musulmane de la France. Un projet chrétien pour l’islam ? permet d’éclaircir ce rapport en sondant l’histoire coloniale.

    La Grande Mosquée de Paris (édifiée en 1926).
    Jean-Pierre Dalbera/Flickr
    Avec minutie, Jalila Sbaï, historienne et diplômée d’arabe nous livre le fruit de ses recherches sur la politique française menée au Maghreb et au Levant, où la religion fut au cœur de la méthodologie coloniale. Ce travail, issu de sa thèse soutenue en juin 2015 à l’École pratique des hautes études, sonne juste au point de faire écho aux politiques les plus récentes qui, en France, réduisent les Nord-Africains et leurs descendants français à leur seule dimension religieuse. Elle montre que la politique musulmane de la France prit très tôt la forme d’une instrumentalisation tout en se constituant comme un dispositif de contrôle des populations arabes.

    Sous la IIIe République, intellectuels et politiques français rêvaient encore de la construction d’un empire universel. C’était alors auprès de la politique ottomane menée par le sultan Abdülhamid II (1842-1918) qu’ils cherchaient l’inspiration. « La capacité de mobilisation, écrit Jalila Sbaï, au nom de l’islam des confréries musulmanes et la résistance dont elles ont fait preuve à la conquête française développe l’intérêt pour le fonctionnement des institutions religieuses ottomanes, que des hommes politiques songent même à reproduire dans l’empire français. »

    Une tradition centralisatrice commune à l’État républicain et à la hiérarchie ecclésiastique catholique traverse la politique française en la matière. Celle-ci s’est heurtée au caractère décentralisé de l’islam sunnite, qui permit à Paris d’envisager sa transformation. Jalila Sbaï rappelle que, dès 1902, le président du Conseil Émile Combes souhaitait définir une politique musulmane en adoptant « une ligne de conduite uniforme dans l’ensemble des territoires musulmans sous contrôle français et dans le reste du monde ». Une réforme de l’islam fut donc — déjà — envisagée par des personnalités occidentales et non musulmanes. Émile Combes n’hésita pas à préconiser la formation d’une Église musulmane dont les chefs spirituels constitueraient un clergé sous influence française.

    CONTRE L’UNIFICATION DU MAGHREB
    S’appuyant sur une riche collection d’archives, dûment analysées, dont certaines intégralement reproduites en annexe, le livre de Jalila Sbaï est un excellent outil permettant de mesurer le rapport qu’une France placée sous le régime de la séparation des Églises et de l’État depuis 1905 a entretenu avec le religieux, et singulièrement avec l’usage politique d’un islam vu au prisme d’un regard chrétien, dominant chez les hommes en charge de l’administration coloniale. Elle révèle qu’entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, les décideurs français rejetèrent une unification du Maghreb sous la houlette de l’Algérie, de crainte de voir cette région lui échapper comme ce fut le cas pour l’Angleterre en Afrique du Sud avec les Boers.

    Elle nous apprend que le Code de l’indigénat et surtout le statut de « protégés » des travailleurs maghrébins installés à Paris et dans le département de la Seine pendant l’entre-deux-guerres, dérivent du corpus juridique de la dhimma1. Au début des années 1930, « (…) c’est le conseil municipal de Paris, dont le président est un fervent défenseur de la politique française en Algérie, qui impose le statut de dhimmi, à défaut du Code de l’indigénat, aux travailleurs maghrébins qui s’installent à Paris et dans le département de la Seine durant l’entre-deux-guerres ; statut de dhimmi, dans la mesure où les Français musulmans (sujets et protégés) ont un statut juridique et fiscal différent de celui des autres travailleurs de métropoles. » Les autorités françaises appliquèrent ainsi un statut apparenté à celui de dhimmi en métropole et sur des territoires sous souveraineté française qui ne l’adoptaient plus, voire ne l’avaient jamais mis en pratique, avant la conquête coloniale.

    « UN PAPE MUSULMAN »
    En juin 1911 fut créée la Commission interministérielle des affaires musulmanes (CIAM), en charge de la centralisation des informations sur le monde islamique et de l’élaboration d’une politique d’administration et de contrôle de l’empire musulman.

    La CIAM fut très tôt confrontée à l’enjeu de l’assimilation-association. Le débat fut tranché en faveur de l’assimilation, en particulier en Algérie, défendue par Octave Depont, inspecteur général des communes mixtes : « L’assimilation que défend Octave Depont vise la destruction de la structure organique du mode de vie à la fois des Kabyles dans les campagnes et des arabophones/turcophones dans les villes, afin de lui substituer celle des communes françaises à usage exclusif des colons dont les indigènes seraient bénéficiaires par incidence », écrit l’autrice. Dans l’esprit des membres de la CIAM, note-t-elle, « l’assimilation passe par la destruction de l’identité composite des Kabyles (berbéro-musulmane), en lui refusant l’accès à l’arabe et à la culture religieuse musulmane pour restaurer son identité originelle, c’est-à-dire romaine et chrétienne. » Six ans après l’adoption de la loi de séparation des églises et de l’État de 1905, l’assimilation passa donc par une tentative de « réintégration » de populations indigènes jugées superficiellement islamisées dans une « civilisation chrétienne ».

    En 1915, le maréchal Hubert Lyautey, catholique et opposé à la loi de 1905 soumit à la CIAM le projet de création d’un « califat occidental ». Le sultan du Maroc Moulay Youssef était le candidat désigné par la France, « pape » musulman opposable à un chérif de La Mecque échappant à l’influence française. S’appuyant sur les déclarations des chancelleries, Jalila Sbaï montre un contexte de compétitions des empires d’où émergent les inquiétudes françaises autour de la reconnaissance du chérif de La Mecque comme calife par les Anglais.

    LA GRANDE MOSQUÉE DE PARIS, UNE VITRINE
    Abandonnée pour cause de situation de guerre, la constitution d’un islam d’Occident laissa la place au projet d’un islam de France à la solde du pouvoir, et employant des personnalités musulmanes issues de l’empire, appelées à intervenir dans les relations diplomatiques avec la partie du monde musulman qui échappait à l’influence française. L’idée se concrétisa en 1916 avec l’envoi au Hedjaz d’une mission chargée d’assurer au chérif de La Mecque le soutien de la France dans sa lutte contre la domination ottomane, dans un contexte toujours marqué par la compétition entre Français et Britanniques. Cette mission était composée de personnalités musulmanes d’Afrique du Nord et d’Afrique occidentale et fut dirigée par Si Kaddour Ben Ghabrit. L’autrice retrace le parcours de cet homme formé à l’école arabo-française et à la médersa de Tlemcen, ancien consul général honoraire à Fès et directeur du protocole du sultan du Maroc. Choisi pour ses qualités de négociateur, celui qui fut surnommé « notre passe-partout » devint l’homme de la politique musulmane, autour duquel se développa l’idée de la fondation de la Mosquée de Paris.

    Dès 1846 la commission des débats de la Société orientale posait la question d’un tel projet en des termes considérant l’assimilation et la civilisation des indigènes comme conditionnées par l’identité religieuse : « La reconnaissance de l’« autre » (plus tard algérien, tunisien, ou marocain, sénégalais, turc …) ne peut passer que par la reconnaissance de son identité religieuse qui, en retour, devient un obstacle à son intégration », écrit Jalila Sbaï . En 1919, Lyautey exprima limpidement un des enjeux de la construction de la Mosquée de Paris : « Je ne crois pas au danger d’une mosquée à Paris. Ce sera un édifice public facile à surveiller. »

    Après que Si Kaddour Ben Ghabrit se fut chargé du recueil de fonds en Afrique du Nord, la Mosquée de Paris fut inaugurée le 15 juillet 1926 par le sultan Moulay Youssef et par Gaston Doumergue : « La Mosquée de Paris devient une vitrine de l’islam, avec son édifice religieux réservé à l’élite musulmane de passage à Paris, sa bibliothèque, son hammam, son hôtellerie, et l’Institut musulman. Elle symbolise une ambassade de l’islam de France, dont Ben Ghabrit est dorénavant l’ambassadeur. »

    CONTRÔLER, SURVEILLER, PUNIR
    La surveillance des musulmans via des institutions religieuses se doubla de celle exercée par les structures administratives. Jalila Sbaï détaille la constitution des Services des affaires indigènes nord-africaines (Saina), créés dans quelques villes françaises, puis généralisées à l’ensemble du territoire métropolitain en 1934. Les Saina eurent un rôle d’assistance et de recrutement de la main d’œuvre nord-africaine et s’insérèrent dans les affaires juridiques et religieuses, organisant le pèlerinage à La Mecque. Ils eurent surtout un rôle de contrôle, identifiant les conscrits rebelles, surveillant les cafés maures, délivrant des papiers d’identité et expulsant les indésirables hors des foyers. Jalila Sbaï montre que les écoles enseignant l’arabe firent, notamment en Algérie, l’objet d’une surveillance attentive, la langue arabe étant perçue comme un véhicule d’infiltration politique et religieuse. L’orientaliste catholique Louis Massignon n’en défendit pas moins un enseignement élitiste de l’arabe classique « dans le même esprit – précise l’autrice – qu’en ce qui concerne le grec ou le latin, c’est-à-dire un enseignement arabe destiné à l’élite musulmane bourgeoise occidentalisée, et non à la ‘‘plèbe’’. » Ainsi était favorisé l’inaccessibilité des masses à une langue classique permettant la circulation des idées d’un bout à l’autre du monde arabophone.

    LE RÔLE CENTRAL DE ROBERT MONTAGNE
    Jalila Sbaï insiste sur le rôle des personnalités catholiques dans la mise en œuvre d’un islam de France. Elle fait de Robert Montagne la figure la plus importante. Cet ancien officier de marine remarqué par Lyautey fut un brillant ethnologue arabisant et berbérisant ainsi qu’un énergique administrateur colonial : officier des affaires indigènes au Maroc, directeur de l’Institut français de Damas, membre du bureau politique de l’état-major en Afrique du Nord au début de la seconde guerre mondiale. Catholique, il fut un infatigable artisan de la politique musulmane française dans le monde arabe, jusqu’à sa mort en 1954.

    Jalila Sbaï indique que les structures d’encadrement des Nord-Africains que Montagne mit en place en métropole avec Louis Massignon étaient fondées sur la doctrine sociale de l’Église. Tous deux participèrent à la fondation des Équipes sociales nord-africaines (ESNA), financées par des fonds privés catholiques et qui, à partir de 1933, s’appuyèrent sur des structures religieuses musulmanes, notamment les confréries, contre les oulémas réformistes et les nationalistes. La première ESNA fut fondée dans la banlieue de Lyon par Émile Janier, jeune catholique protégé de Montagne et familier des zaouias de Petite Kabylie. A une période où se développaient les mouvements nationalistes dans le monde arabo- musulman, Jalila Sbaï remarque que c’est toujours en termes religieux que furent interprétés les mouvements de résistance à la domination européenne en Afrique du Nord et au Levant, plus souvent identifiés au panislamisme qu’au nationalisme arabe.

    Montagne fut le principal inspirateur et animateur du Centre des hautes études d’administration musulmane (Cheam) institué en 1936 afin de donner aux fonctionnaires se destinant à une carrière dans les colonies une formation standardisée sur le monde musulman. Rédacteur de multiples rapports sur l’état du monde arabe et musulman, il supervisa à partir de 1937 une enquête sur les grands courants d’opinion dans l’islam nord-africain et levantin. Il constitua enfin pendant la seconde guerre mondiale un dense réseau d’informateurs chargés de fournir des renseignements sur les nationalistes et les ulémas réformistes.

    Le livre de Jalila Sbaï ouvre une multitude de questions nouvelles interrogeant le rapport de la France avec le monde arabo-musulman. C’est en enquêtrice du passé qu’elle analyse ce rapport, mais son mérite tient aussi au lien qu’elle permet d’établir avec le présent. Sans jamais sombrer dans l’anachronisme, elle laisse apparaître les empreintes que la dialectique religieuse coloniale a laissé sur le rapport avec l’islam et les musulmans, jusqu’à nos jours.

    JULIEN LACASSAGNE

    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/islam-l-heritage-colonial,3271

  • Eric Zemmour à Najran ou un décliniste sur le déclin – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/10/07/eric-zemmour-a-najran-ou-un-decliniste-sur-le-declin

    Tout entrepreneur petit-bourgeois le sait : la concurrence est rude sur le marché, et il faut toujours savoir « innover », « se renouveler » pour survivre. En bon petit entrepreneur « intellectuel », Zemmour sait qu’il doit agir de même pour tenter de faire vivre son petit business

    Mais cela fait bien longtemps que Zemmour ne sait plus innover. [1] Alors, pour continuer d’exister dans le microcosme médiatique, il doit aller toujours plus loin dans l’outrance. Il n’a rien de nouveau à dire ? Ce n’est pas grave, il le dira de façon encore plus grossière. Comme un ancien chanteur à succès qui veut faire son come-back, Zemmour tente le tout pour le tout.

    Son discours inaugural à la « convention de la droite » le 28 septembre dernier est à ce sujet édifiant : pour se prendre les pieds dans le tapis de ses idées, Zemmour n’a pas son pareil. Pour être immédiatement contredit par l’Histoire, c’est un artiste : on a rarement porté le ridicule à un tel niveau.

    Comme le disait le philosophe Dominique Pagani, un concept à les mêmes propriétés qu’un sous-vêtement : il ne doit être ni trop – sinon il est impossible de l’enfiler à quoi que ce soit ; ni trop large – sinon il tombe aux pieds de celui qui essaie de le porter. En la matière, Eric Zemmour s’est, comme dans le conte d’Andensen, promené nu durant 45 minutes le 28 septembre. D’emblée, il tente de faire entrer pêle-mêle, de force ou de gré, dans son concept de « progressisme », le « communisme » (où il amalgame bien naturellement toutes les formes de gauchisme), le « fascisme », le « droit-de-l’hommisme », et même le « néo-libéralisme » (sic !). On se demande bien comment tous ceux-là vont pouvoir cohabiter dans la même maison conceptuelle. Mais las, Eric Zemmour est un vrai marchand de sommeil pour tous ces courants : ils seront tous logés à la même enseigne [1].

    Quel est leur point commun me direz-vous ? « Le progressisme est un matérialisme divinisé qui croit que les hommes sont des êtres indifférenciés, interchangeables, sans sexes ni racines, des êtres entièrement construits comme des Lego et qui peuvent être donc déconstruits par des démiurges. » Et là, c’est le drame : le piètre polémiste est obligé de sortir du bois : demandez-lui une définition, et tels les écrits dénoncés par Platon, il est incapable de se défendre. Qu’attaque Eric Zemmour ici, si ce n’est le gauchisme post-moderne à la mode depuis les années 60 ? On l’avait bien attendu pour saisir ses erreurs et ses dégâts. Las, Eric Zemmour est un Don Quichotte qui se bat contre les moulins à vent. Il ira expliquer à Karl Marx que celui-ci est un matérialiste « divinisé », « qui croit que les hommes sont des êtres indifférenciés, interchangeables, sans sexes ni racines, des êtres entièrement construits comme des Lego et qui peuvent être donc déconstruits par des démiurges ». Il se verra répliquer sèchement que le communisme n’a pas d’idéal à réaliser, car il est « le mouvement réel qui abolit l’état des choses existantes ». Ce à quoi Hegel renchérira en ajoutant que « cette insécurité des choses n’est que le mouvement qui leur est nécessaire », et que Zemmour peut bien pleurnicher, il ne changera rien au mouvement effectif de l’Histoire. Marx n’a pas écrit un livre intitulé Le Communisme, pour expliquer comment sera un jour la société parfaite ; non, il a écrit Le Capital, pour démontrer, en partant de l’état des choses existant sous le capitalisme, comment celui-ci est forcé, par son propre mouvement, de se nier, pour laisser place à un stade plus développé et plus rationnel. En soi, Zemmour n’a rien compris, ni à l’Histoire – dont il se fait le révisionniste le plus acharné, ni à la philosophie – dont il se fait une gloire d’ignorer complètement l’existence. Alors il peut bien jouer à l’intellectuel, il ne trompe personne, et surtout pas lui-même. Il occupe jusqu’à la caricature le créneau de l’Anti-Lumière, poussant le snobisme jusqu’à citer l’infâme Joseph de Maistre en ouverture de son discours. Il est bien en cela le fils de François Furet et de Stéphane Courtois : après avoir liquidé Octobre 17, puis 1793, ils s’attaquent désormais tout à 1789 avec furie. En même temps, ils sont aidés dans leur entreprise révisionniste par la folie sociale-démocrate européiste, toujours plus prompte à s’attaquer au communisme qu’au fascisme : démontrant par là qu’elle est plus dérangée par l’existence de la Sécurité Sociale que par la mise au pas par l’extrême-droite des services publics.

    Zemmour n’a pour exister que sa hargne et ses outrecuidances. L’insulte est son seul mode d’existence médiatique : il faut dire que tout en lui suinte l’indigence de la pensée et de la culture. Il faut tout de même lui reconnaître deux mérites. La première c’est de faire sortir les loups du bois. Un Onfray qui reste fidèle à lui-même, et qui explique que, si l’on veut critiquer Eric Zemmour, il faut d’abord censurer les marxistes, voire même les plus timides jaurésiens de la FI [2] ! Les élus LR, qui sous couvert de pseudo-voltairisme au rabais, se font les défenseurs de l’extrême-droite la plus criminelle : celle qui veut la guerre civile pour la France, et qui attaquant le principe même de citoyenneté souhaite dissoudre la Nation dans la haine ethnique et religieuse : drôle de « nationalisme » celui qui préfère la « lutte des races » au patriotisme populaire du prolétariat, uni par-delà ses origines dans son histoire commune de lutte contre le fascisme, les capitalistes et les impérialistes ! Non, la « France » de Joseph de Maistre, de Vichy et de l’OAS ne sera jamais la France : celle-ci est d’abord celle de Robespierre et de Babeuf, qui se sont battus contre les invasions des armées coalisées par le réactionnaire Saint-Empire Romain Germanique ; celle du PCF, des FTP-MOI et des tous les résistants qui ont combattu ceux qui ont vendu au nazisme la souveraineté populaire et laissé Alfred Rosenberg venir à l’Assemblée nationale décrété que « la Révolution française est désormais terminée » ; celle qui a lutté pour que le peuple algérien ne soit plus esclave : Zemmour sait exactement où il se place, lui qui avait déclaré que « Maurice Audin était un traître qui méritait douze balles dans la peau [3] ». Non, Maurice Audin était un héros qui a eut ce que Zemmour n’aura jamais : le courage de défendre la France populaire contre l’infâme SFIO de Guy Mollet et de François Mitterrand, qui ont commis l’infamie de jeter le prolétariat français dans une sale guerre contre la liberté du peuple algérien – qui sont ici les traîtres ?

    Le second mérite de Zemmour, c’est de démontrer l’impuissance totale du conservatisme en France aujourd’hui. En 45 minutes, on n’entendra rien sur la question économique et sociale. Une question cruciale se pose à tout mouvement politique : quelle peut être sa base sociale qui lui est nécessaire pour prospérer ? Ici, Zemmour et les siens n’ont aucun moyen de fédérer largement le prolétariat, ou même n’importe quelle couche de travailleurs : ils n’ont rien à dire sur la façon de résoudre les problèmes économiques. En bons idéalistes, ils leur opposent les « valeurs ». C’est joli les valeurs, mais ça n’arrête ni les crises, ni la baisse tendancielle du taux de profit, ni la paupérisation des travailleurs, ni la difficulté croissante d’accès aux ressources, ni les revers de l’impérialisme. Sur ce plan-là, ils sont condamnés à la phraséologie réactionnaire, comme les anarchistes et les trotskystes sont condamnés à la phraséologie gauchiste : au vu des résultat de ces derniers et de leurs impressionnants succès, on peut attendre beaucoup de Zemmour et de sa clique.

    Zemmour espère-il convaincre la petit-bourgeoisie traditionnelle, puisqu’il déteste la nouvelle petit-bourgeoise urbaine ? Mais c’est un classe sur le déclin absolu depuis les années de l’après-guerre. Elle a littéralement fondu : le nombre d’agriculteurs est passé de 10 millions à moins de 500000, celui des artisans et commerçants à été divisé par deux. Zemmour cherche à parler à un monde qui a été balayé par le plan Marshall mais, au lieu de lui montrer, comme le ferait un communiste, que cette paupérisation est un moment nécessaire du capitalisme, et qu’ils ne peuvent lutter efficacement contre qu’en rejoignant les rangs du prolétariat et en défendant le socialisme, il joue sur leur peur légitime du déclassement, en les dressant à la fois contre les prolétaires, et contre la grande bourgeoisie, flanquée de sa nouvelle petite-bourgeoisie urbaine.

    Car la logique objective de Zemmour est d’instrumentaliser ces couches moyennes traditionnelles, afin d’espérer radicaliser la grande bourgeoisie française. Celle-ci a aussi ses propres contradictions, et Zemmour peut espérer se rallier la frange la plus réactionnaire, la plus extrémiste de celle-ci, contre la grande bourgeoisie mondialisée. Pour l’instant, cette stratégie fonctionne assez mal, en grande partie parce que Zemmour a un auditoire dévoué, mais beaucoup trop hétéroclite pour pouvoir être politiquement efficace. Leur inefficacité résulte de leur incapacité à comprendre la matière sur laquelle ils cherchent à agir : les classes sociales. Or leur entreprise, pour pouvoir réussir, nécessiterait de parvenir à assembler politiquement un ensemble très hétérogène : la petite-bourgeoisie traditionnelle, objectivement sur le déclin ; une grande bourgeoisie réactionnaire – mais celle-ci semble continuer à préférer l’UE et Macron, car son destin est beaucoup trop lié à celui de l’OTAN, de l’impérialisme et des marchés extérieurs ; une partie du prolétariat qui a perdu toute conscience de classe, et une partie des couches moyennes inférieures paupérisées et vivants dans le périurbain. Néanmoins pour ces deux dernières catégories, il semble que la récente crise des Gilets Jaunes a mis complètement en arrière-plan la question « civilisationnelle » et à au contraire montré l’hégémonie complète de la question sociale et économique. A eux-là, Zemmour ne peut rien proposer.

    Et puis en dehors de la France, il y a le reste du monde. Il faudrait emmener Eric Zemmour à Najran. Ironie de l’Histoire, le jour de son discours délirant, anti-communiste et islamophobe jusqu’au crime d’État, une nouvelle discrète et peu relayée a entraîné un coup de tonnerre sur la scène internationale : les rebelles Houthis du Yémen avait attaqué et pris Najran, une ville de 300 000 habitants au sud de l’Arabie Saoudite, tuant et capturant des militaires et des officiers saoudiens, et s’appropriant leur matériel militaire [4]. Après 5 ans de guerre au Yémen, 5 années où l’armée saoudienne a tué et affamé des centaines de milliers de civils yéménites avec des armes de l’OTAN, tout en piétinant sur le terrain, les Houthis ont renversé le rapport de force, en attaquant militairement une ville située sur le territoire saoudien, et en remportant la confrontation. Il s’agit d’une catastrophe absolue pour l’impérialisme américain, et pour leurs alliés islamistes au Moyen-orient. Le revers est cinglant, et prend place après de nombreux autres revers récents. L’impérialisme et l’islamisme est sur le déclin au Moyen-orient. Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a ainsi parfaitement décrit la situation saoudienne actuelle : « Vos maisons sont en verre, et votre économie est en verre. Vous avez une économie de verre, comme les villes de verre des Émirats. Ceux dont les maisons sont en verre, l’économie est en verre et les villes sont en verre doivent rester tranquilles, devenir raisonnables et mettre fin à la guerre [5]. » Nous sommes en train d’assister directement à la fin de partie pour l’impérialisme de ces 40 dernières années, sous le silence assourdissant des médias. Il faudrait manquer de jugement pour penser que cela n’aura aucune répercussion sur la lutte des classes en Europe et aux États-Unis.

    Zemmour parle d’un monde qui n’existe plus : il tient toujours les mêmes propos qu’il y a quinze ans, sans se rendre compte que le monde a changé. L’islamisme financé par les Etasuniens est en train de mourir, l’impérialisme se voit infligé revers sur revers : quel est désormais la consistance de son discours ? Sa maison est en verre, et elle se fissure de partout. La crise de 2008 n’a pas été surmonté, et ne le sera pas. La configuration géo-stratégique du monde est en train de se reconfigurer à une vitesse folle, et aucun de leur discours ne pourra l’arrêter. La seule façon que le capitalisme possède pour conjurer la baisse tendancielle du taux de profit, c’est l’ouverture à de nouveaux marchés, c’est à dire l’impérialisme. Or celui-ci devient de plus en plus impossible. L’heure est donc proche où l’intensité de la lutte va se reporter sur nos contrées. Et ce jour-là Zemmour sera impuissant, lui et toute sa clique, emmurés qu’ils sont dans leur maisons et leur économie de verre.

    « Dans les chaires on ne cesse de parler de l’insécurité, de la fragilité, de l’instabilité des choses temporelles, mais chacun pense, si ému soit-il, qu’il conservera pourtant ce qui lui appartient ; que cette insécurité apparaisse effectivement sous la forme des hussards sabre au clair, et que tout cela cesse d’être une plaisanterie, alors ces mêmes gens édifiés et émus qui avaient tout prédit se mettent à maudire les conquérants. Cependant les guerres ont lieu quand elles sont nécessaires, puis les récoltes poussent encore une fois et les bavardages se taisent devant le sérieux de l’histoire [6]. »

    Victor, militant JRCF.

    [1]« Le progressisme est un messianisme sécularisé, comme le furent le jacobinisme, le communisme, le fascisme, le nazisme, le néolibéralisme ou le droit-de-l’hommisme. « 

    [2]https://www.youtube.com/watch?v=N7anpepV73U

    [3]https://www.humanite.fr/zemmour-sur-maurice-audin-abject-660814

    [4]https://fr.sputniknews.com/international/201909281042175755-les-houthi

    [5]https://blogs.mediapart.fr/le-cri-des-peuples/blog/041019/nasrallah-l-

    [6]Hegel, Principes de la philosophie du droit, add. §324 » »http://jrcf.over-blog.org/2019/10/eric-zemmour-a-najran-ou-un-declinis

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    https://www.legrandsoir.info/eric-zemmour-a-najran-ou-un-decliniste-sur-le-declin.html

  • La France condamnée par contumace à Blida – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/09/27/la-france-condamnee-par-contumace-a-blida
    https://i1.wp.com/rasd-presse.com/wp-content/uploads/2019/09/Screenshot_20190927_001452.jpg?zoom=1.25&resize=762%2C459&ssl=1

    La France a échoué de maintenir son OPA sur l’Algérie, via ses instruments locaux, et avec elle ses médias qui sombrent de plus en plus dans la propagande et la désinformation, au détriment de l’information objective et la déontologie professionnelle (voire la dernière rencontre Macron Poutine-Macron à Paris et les reportages de BFM et RT, et la censure des déclarations du président russe).
    Pour revenir au dossier algérien, nous invitons nos fidèles lectrices et lecteurs, à voir cette instrumentalisation des médias français au maintien de la main basse exercée sur l’Algérie par ses larbins(les anciens caporaux de l’armée coloniale), relayés par ses voix et plumes prêtées que sont les Nacer Djabi, Karim Tabou, Mustapha Bouchachi, Assoul,Amira Bouraoui, Boualem Salsal, Mohamed Sifaoui, Kamel Daoud, soutenus par Amellal le frère de la journaliste activiste du MAK, de France 24, Meriem Amellal. Tout ce beau monde était jeté dans la bataille de rééditer le scénario de janvier 1992, pour semer le chaos en Algérie, avec bien entendu l’effusion du sang des algériens.
    La maturité du peuple algérien, accompagnée par la sagesse de l’ANP, novembriste qui s’est débarrassée de ses caporaux du colonialisme et néocolonialisme, ont eu raison de ce plan concocté dans les officines occidentales, particulièrement françaises. L’aveu d’échec de l’ambassadeur de France à Alger et ancien patron de la DGSE, Xavier Driencourt, annoncé par des médias français inféodés à la cause du néocolonialisme, sont là pour confirmer la tendance de la victoire du peuple algérien sur le complot, dont la concrétisation devrait s’assoir à l’occasion de la présidentielle du 12 décembre prochain. Echouant à détourner le Hirak de sa vocation de mouvement national visant l’amélioration des conditions de vie des algériens au sein d’un système politique nationaliste et démocratique, au profit d’un groupuscule qui lui est fidèle, la France joue la carte néocolonialiste du fédéralisme, c’est-à-dire la répartition de l’Algérie, pour mieux pomper ses richesses. Et là, elle mobilise tous les moyens dont elle dispose dont les mêmes individus pour s’en prendre et dénigrer l’ANP et son Chef d’état-major, qui ne cessent de revendiquer son appartenance au projet novembriste, et son attachement à la concrétisation des revendications du peuple, tout en réitérant qu’elle n’a aucune ambition politique
    Ce mercredi 25 septembre, le média français France24, confirme son statut de média qui excelle dans la désinformation et la propagande, à l’occasion du débat consacré au verdict du procès du tribunal militaire de Blida. France 24 invitera en la circonstance Mohamed Sifaoui, une plume prêtée pour la cause de l’obscurantisme et le FIS dissous, et Neila Latrous, une journaliste embauchée pour servir la cause du MAK. Le média français qui chante la liberté d’expression et la confrontation des idées, n’en déplaise à Dieudonné et Jacob Cohen, se verse dans la communication unilatérale à sens unique, en occultant le rôle de la France dans les réunions extraconstitutionnelles, tenues à Alger, et même en France ,en présence d’officiels français. En média amnésique, France 24 avait oublié qu’elle ne cessait d’épingler le frère et conseiller du président déchu, Saïd Bouteflika, accusé de diriger l’Algérie officieusement, en l’absence d’Abdelaziz Bouteflika malade, en utilisant le sceau de la présidence de la république à l’occasion de la diffusion de communiqués, dont celui de la convocation du corps électoral pour la présidentielle du 18 avril dernier.
    D’ailleurs, si la France se soucie du devenir du peuple algérien et de ses millions de jeunes qui sortaient à partir du 22 février, elle devra rapatrier l’argent volé et pillé par la bande « El Isaba », car cette même France est devenu un Etat receleur, en violation du discours qu’elle véhicule, comme c’est le cas pour le climat, où elle donne des leçons à certains pays comme le Brésil, concernant l’Amazonie, et elle se tait pour ce qui est de sa responsabilité dans la dépollution des sites utilisés pour les essais nucléaires comme celui de Reggane, dans le Sud algérien. Aujourd’hui, la France est archi battue en Algérie, par le peuple algérien et son ANP digne héritière de l’ALN, débarrassée de ses cellules néocolonisées, et qui ne cesse de clamer qu’elle n’a aucune ambition politique.
    En conclusion, l’ANP demeurait le seul et constant allié de ce peuple que la France considérait au même titre que ses larbins, une quantité négligeable, et les mesures humiliantes d’octroi pour le visa sont là pour confirmer cette approche, sachant que cette France est restée en Algérie, 132 ans, sans visa.
    En conclusion, les larbins du néocolonialisme doivent savoir que la France n’a jamais été une terre d’accueil où d’exil pour les révolutionnaires à l’inverse d’Alger, la Mecque des révolutionnaires, comme les Che,etMandela. A bon entendeur

    Algerie toute heure

  • Zeribi sur Mélenchon : l’ignominie du traitre. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/09/20/zeribi-sur-melenchon-lignominie-du-traitre

    De petit gars des banlieues d’Avignon et de gauche, après avoir parcouru tous les sentiers du pouvoir, c’est un Karim Zéribi maintenant « En Marche » – et mis en examen pour des carambouilles marseillaises – qui, sur « CNews », la télé de Bolloré, est convoqué pour flinguer Mélenchon. Vomissons.

    Ma zapette est si étroite, et peu claire genre tableau de bord d’un Airbus, qu’hier soir mon doigt a dérapé sur CNEWS. Le matin ce genre de fausse route peut être tragique. Nous tombons alors sur un ancien employé du FC Nantes, un club de foot, sur un certain Praud qui est à la vérité ce que la musique militaire est à la symphonie. Le soir ce n’est pas mieux puisque je me suis fracassé sur un pilier de la Sarkozy : Laurence Ferrari. Passons, si je puis dire, sur la blonde pour en venir au fait. Sur son plateau, du genre room service des établissements Macron, hurlait un type que j’ai d’abord pris pour un sosie de Karim Zéribi. Mais c’était lui. Le sujet du « débat » portait sur le passage en correctionnelle du grand délinquant Mélenchon. Capable de mettre au tapis un procureur et des flics de ses simples postillons (ce qui prouve qu’on pourrait les vendre à l’Arabie Saoudite comme arme de destruction massive).

    Paralysé, je n’ai pas noté les paroles de Zéribi, ce Saint-Jean-Bouche-du-Rhône d’or. Mais il y allait au bazooka. Lui et la clique invitée de Laurence Ferrari, navigant politiquement entre la droite et l’extrême droite, ce qui est un indice d’équilibre, constituaient un peloton d’exécution, genre Goya et « Tres de mayo ». Mort le Jean-Luc Mélenchon. Enterré vivant. Aucun châtiment ne sera assez cruel pour cet Insoumis, injure vivante et cracheur à la gueule de la démocratie. Vincent Bolloré a ce soir-là un bon retour sur investissement.

    Ce qui me fascine dans ce « journalisme » de comédie c’est Zéribi. Car je l’ai bien connu le petit jeune homme d’Avignon devenu un Rastignac de la honte. Il était alors de gauche, voulait sauver les banlieues. Mais, en attendant, jouait les cégétistes à la SNCF. En 1998, lassé des trains qui arrivent toujours à l’heure, notre Karim contacte Jean-Pierre Chevènement alors ministre de l’Intérieur : « Moi je peux vous retirer du pied l’épine des banlieues… ». Le « Che », dont le meilleur acte politique fût de démissionner pendant la « Guerre du Golfe », engage le cheminot comme tender beur. Entre 2000 et 2002, il devient chef de la mission sur les « politiques de recrutement » à la direction de l’administration de la Police nationale. Mieux qu’un pompier, ou qu’une grenouille de météo, Zéribi sait grimper aux échelles du pouvoir.

    Mais le linéaire, la platitude du rail, lui sert encore à avancer. Entre 2002 et 2006 la SNCF lui confie la responsabilité de « Chef du pôle formation », chargé de « l’égalité des chances ». Tous les hommes sont ego, et Karim plus que d’autres. Devenu indispensable il garde son poste de triage sous Gallois, Idrac et Pépy. Mais s’ennuie un peu, lui qui mène un train d’enfer. Il se colle donc à la politique. A Marseille, il devient le porte-parole de l’admirable Jean-Noël Guérini et, en 2008, est élu conseiller municipal.

    La suite, c’est la présidence du Conseil d’administration de la Régie des transports de Marseille. Puis un titre de député européen. Pas mal. Pourvu que ça dure. Mais ça va pourtant dégringoler. En dépit de son nouvel élan du cœur pour les « Verts ». Et la faute à un maudit juge qui, après perquisition de son ancien local de campagne, le met en examen, en avril 2015. Le tout pour « détournement de fonds publics » et « abus de confiance ». Le magistrat vise deux associations fondées par Zéribi, chargées de la « promotion de la diversité ». Les oracles du Monde écrivent alors que Monsieur Zéribi est soupçonné d’avoir « détourné 50 000 euros de subventions » Et, en janvier 2018, le parquet de Marseille requiert le renvoi de ce Karim, un innocent, en correctionnelle.

    Faut-il ajouter qu’en tant qu’expert des trains et de ce qui roule, Zéribi est en 2017 devenu un homme « En Marche » ?Macron est son modèle. « Marcheur », mais avec beaucoup de loisirs, Zéribi peut ratisser les plateaux de télévision. Partout où s’exprime la plus grande vulgarité : « Les Grandes Gueules », « Super Moscato Show », et le si subtil « Balance ton post » d’Hanouna.

    Mais, nous l’avons vu avec Laurence Ferrari et « CNEWS », quand on a besoin d’un chef de peloton d’exécution on peut convoquer le centurion Zéribi. Rien de mieux qu’un mis en examen pour nous parler de la justice. Vas-y Karim la « République en marche » saura peut-être atténuer ton sort ; dans cet univers où les juges sont indépendants. Surtout quand ils cuisinent du Mélenchon. Zéribi tu me fais honte. Parce que plusieurs fois je t’ai serré la main. Entre Hanouna et Moscato, si tu as un moment de libre je te conseille de lire un bon livre de Pierre Bourdieu : Trois études d’ethnologie kabyle ». On y parle d’honneur.

    Jacques-Marie BOURGET

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    https://www.legrandsoir.info/zeribi-sur-melenchon-l-ignominie-du-traitre.html

  • Souscription pour le tournage d’un film sur le plus vieux prisonnier politique en Europe – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/09/11/souscription-pour-le-tournage-dun-film-sur-le-plus-vieux-pri

    Grâce à une souscription lancée ici, un livre sur les Gilets Jaunes (« La rue était noire de jaune ») va être bientôt en librairie. Le Grand Soir a été pressenti pour aider de la même manière au tournage d’un film sur GEORGES IBRAHIM ABDALLAH.

    Le réalisateur est Pierre Carles.

    Grâce à une souscription lancée ici, un livre sur les Gilets Jaunes (« La rue était noire de jaune ») va être bientôt en librairie.
    Le Grand Soir est à présent pressenti pour aider de la même manière au tournage d’un film de Pierre Carles sur GEORGES IBRAHIM ABDALLAH.

    LE RÉALISATEUR.
    Journaliste qui a travaillé pour plusieurs chaînes de télévision, Pierre Carles s’est fait connaître en dénonçant par l’image en 1992 la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor.
    En 1995, il réalise un documentaire pour Canal+, intitulé « Pas vu à la télé » dans lequel il démontre spectaculairement les connivences entre nos journalistes et les personnalités politiques. Son reportage sera diffusé en 1996 par la télévision…belge.

    En 1998, son film « Pas vu pas pris », fait à partir du documentaire censuré à la télé française, sort dans les salles de cinéma.

    En 2019, Pierre Carles s’attaque à un interminable scandale politico-judiciaire méconnu. Par neuf fois, faisant fi de la décision du tribunal d’application des peines, le Parquet (sous l’autorité des gardes des sceaux successifs, se pliant au veto des USA) a refusé la libération et l’expulsion du prisonnier Georges Ibrahim Abdallah.

    Chers lecteurs, merci d’aider à la réalisation de ce film en versant votre contribution (même modeste) à : Le Pot commun
    https://www.lepotcommun.fr/pot/q49nxyby
    Le Grand Soir

    FILM DE PIERRE CARLES SUR GEORGES IBRAHIM ABDALLAH
    Présentation du projet par Pierre Carles
    WE WANT GEORGES IBRAHIM ABDALLAH IN JAIL
    (Nous voulons Georges Ibrahim Abdallah en prison)

    Le 25 octobre 2019, cela fera 35 ans que le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah croupit en prison en France pour… complicité d’homicide volontaire. Oui, on a bien lu : cet homme a accompli une peine d’une telle longueur pour complicité d’assassinat (et non pour avoir tué des gens). Les actions en question ont été commises par son groupe les FARL (Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises) contre des militaires étasuniens et israéliens en poste dans l’Hexagone, complices de l’invasion du sud-Liban par Israël à la fin des années 70/début des années 80.
    En dehors de Georges Ibrahim Abdallah, nul être humain n’est actuellement détenu en Europe depuis près de 40 ans pour des faits à caractère politiques. Ainsi, Georges Ibrahim Abdallah détient le triste record de plus vieux prisonnier politique du vieux continent. Neuf demandes de libération conditionnelle ont été déposées par ses avocats depuis le début des années 2000, la dernière en 2015. Sans succès. Dès qu’un tribunal d’application des peines considère qu’il n’a plus sa place en prison, le parquet, qui est inféodé au pouvoir politique (contrairement aux juges d’application des peines) fait appel de la décision quand ce n’est pas le ministre de l’Intérieur qui refuse de signer l’arrêté d’expulsion vers le Liban, où Georges Ibrahim Abdallah est considéré comme un résistant à l’invasion de son pays par une puissance étrangère. Mais pourquoi un tel acharnement ?

    En 2012, Me Jacques Vergès, l’avocat de Georges Ibrahim Abdallah, affirmait : « C’est le gouvernement des Etats-Unis qui oppose un veto intolérable à sa libération. » La révélation par WikiLeaks, en 2016, de propos échangés par Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat des USA et Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères français, accrédite cette hypothèse.

    Il n’est pas inhabituel que des puissances étrangères tentent d’interférer dans les affaires internes d’un pays. En 2017, la Colombie a réclamé à la Chine pour qu’un de ses ressortissants condamné à la peine de mort pour trafic de stupéfiants voie sa peine commuée. Cela n’a pas pour autant empêché qu’Enrique Arciniegas soit exécuté. Le gouvernement cubain, quant à lui, a longtemps réclamé aux USA l’extradition de Luis Posada Carriles, un militant anticastriste tenu pour responsable d’un attentat terroriste contre un avion cubain qui fit 73 morts en 1976. Sans succès, là encore. Carriles a vécu jusqu’à l’âge de 90 ans en Floride, où il est décédé en 2018 sans jamais avoir eu affaire à la justice cubaine. En revanche, lorsque les Etats-Unis d’Amérique ordonnent, en 2013, à la France et à trois autres pays europééns (Espagne, Italie, Portugal) de fermer leur espace aérien à l’avion du président bolivien Evo Morales soupçonné de transporter le lanceur d’alerte Edouard Snowden, ces quatre pays présumés souverains obtempèrent sans se poser de questions. A l’évidence, le scandale de la non-libération de Georges Ibrahim Abdallah témoigne d’un manque d’indépendance de la France vis à vis des USA. Cet acharnement sécuritaire à l’égard de ce militant communiste ne trouve pas d’autres explications.

    Chaque année, devant la prison de Lannemezan, des centaines d’hommes et de femmes se réunissent pour réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Avec le documentaire « We want Georges Ibrahim Abdallah in jail » nous tenterons d’alerter un public plus nombreux sur ce scandale afin – qui sait ? – de réussir à faire bouger les lignes sur la question de la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Pour fabriquer un documentaire se distinguant du simple tract vidéo militant (qui a son utilité mais aussi des limites), il est préférable de disposer d’un minimum de ressources pour couvrir les frais de tournage, de montage, de mixage, d’étalonnage… Grâce à Gilbert Hanna (radio La Clé des Ondes), à Isabelle Vallade (comité de soutien de Bordeaux) et à une douzaine de membres des comités de soutien à travers la France, environ 3500 € ont été collectés et le tournage du film a pu démarrer. Mais cette somme est bien insuffisante pour fabriquer un film de qualité. Aussi, nous lançons un appel à dons pour tenter de réunir les 10 000 € nécessaires permettant d’être en mesure d’avancer plus rapidement sur ce projet. Un tout premier état de ce travail sera présenté le 24 octobre prochain au cinéma Utopia à Bordeaux. Ce jour-là, Georges Ibrahim Abdallah attaquera sa 36ème année de détention.

    Pierre CARLES

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    https://www.legrandsoir.info/souscription-pour-le-tournage-d-un-film-sur-le-plus-vieux-prisonnier-p

  • Fekhar – La mort qui donne à voir – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/06/08/fekhar-la-mort-qui-donne-a-voir

    Qui sait ? que savons-nous ? sur notre horizon sombre, 

    Que la création impénétrable encombre 

    De ses taillis sacrés, 

    Muraille obscure où vient battre le flot de l’être, 

    Peut-être allons-nous voir brusquement apparaître 

    Des astres effarés. [Victor Hugo] 

    Il y a des arbitraires qui crient plus fort que d’autres, parce qu’ils préviennent contre des dérives et des arbitraires beaucoup plus grands. La mort de Fekhar est de ces morts qui, par leur irruption, chaque Algérien doit gémir à fendre l’âme, parce qu’elle révèle les obstacles et les résistances à accepter encore le changement ; mais elle révèle en même temps les raisons profondes pour lesquels nous devons inexorablement inventer un nouveau « jeu politique », à partir de ces capacités collectives nouvelles dont ce mouvement est l’expression. 

    Ce changement, Fekhar l’a voulu jusqu’à la fin. Aujourd’hui, Fekhar est mort, sans aucun doute, mais sa mort nous invite à conjurer la fatalité : le temps est venu pour nous débarrasser des vieilleries du fatalisme pour construire un Etat de droit, un pays viable, débarrassé de ses vieux démons. Le fatalisme n’a pas d’autre sens, dans pareilles circonstances, que celui de la « complicité ». Entre ceux qui ont peur du changement et ceux qui ne veulent pas de changement du tout, la distance est très mince. 

    Nous n’avons pas besoin des discours qui s’inspirent des mécaniques de pensée qui, une fois reçues, ne font que perpétuer la situation dans laquelle nous nous trouvons. Avec ces idées ordinaires, ordinairement construites, l’on se retrouvera fatalement dans des conflits éternels. Nous avons besoin de poser les vrais problèmes ; nous n’avons pas besoin de ressasser les évidences. Les Algériens ont payé de lourds tributs, depuis des décennies, dans l’espoir de connaître un jour le parfum de la liberté et de la démocratie, pour accepter de revenir fatalement à la case départ comme un éternel retour. 

    La mort de Fekhar était un mal évitable, qu’importe à chacun ce qu’il aurait pu/dû faire pour l’éviter. S’il y a quelque chose qu’elle nous fait revivre aujourd’hui comme une sempiternelle ritournelle, c’est bien cette image familière des « morts faciles », des étincelles de vie et des passions éteintes par un coup de décision. Mais elle nous montre le chemin pour construire un vrai Etat de droit dans lequel aucune mort ne doit être indifférente, aucune revendication, aussi petite soit-elle, ne doit passer inaperçue. Elle nous rappelle cependant que la force d’un Etat ne se mesure pas à la force de la répression, mais à la force de ses institutions sociales dont la justice est leur première qualité. Si le monopole de la « violence symbolique » légitime est le propre d’un État, elle ne doit pas être dirigée sciemment contre le citoyen pour l’atteindre dans ses droits civiques, ses libertés. Ce citoyen doit avoir une protection assurée (fondée sur la justice) contre toutes les formes d’exactions, parce qu’être libre dans une société juste, c’est aussi avoir le droit de ne pas être d’accord avec les idées de l’autre, qu’il soit chef d’Etat, président d’un parti ou imam. 

    Ces indications suffisent normalement pour poser le problème crucial de la justice qui s’invite au centre de cette problématique cruciale du changement comme une erreur dans un processus de raisonnement. Car aucune société n’est organisée si elle n’est pas fondée pour assurer le bien-être de la communauté, sur les principes de la justice qui arbitrent les conflits et les différentes visions de ses membres. Il faut donc laisser les prophétismes aux prophètes et chercher plutôt à construire un vrai Etat de droit, en construisant une problématique à partir des vrais problèmes de la réalité politique, économique et sociale (comme celui de la justice). Les analyses politiques ne travaillent pas les évidences, mais les problèmes et les paradoxes.

    par Hakim Hessas*

    *Docteur en sciences du langage, de l’EHESS, Paris – Chercheur au Laboratoire 3L.AM-ANGERS | UPRES EA 4335 – Langues. Littérature. Linguistique des universités d’Angers et du Mans 

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5277580

  • Bensalah persiste et signe. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/06/08/bensalah-persiste-et-signe

    ❝Dans un discours qui aurait pu être une décantation quant à la crise qui noue le pays dans sa Constitution mal en point, Bensalah y est venu pour confirmer bel et bien son maintien. « C’est cette responsabilité patriotique qui m’oblige à assumer mes fonctions jusqu’au bout », semblait dire le Monsieur. Visage patibulaire et émacié, crâne dégarni, yeux perdus, il savait qu’il n’allait pas satisfaire une revendication fondamentale persistante scandée depuis la « révolution », soit le départ de tous les vestiges de l’ancien système.

    Le problème n’est pas Bensalah, c’est l’autre 

    Il est évident que le départ des deux « B », encore en mode de fonctionnement, est une impérieuse exigence populaire. Si le pouvoir factuel, le pouvoir de l’heure, celui qui est dans le fait aux commandes d’un futur incertain pour une Algérie nouvelle, semble s’inscrire dans leur maintien malgré les convulsions de tous les vendredis, il est du moins aisé de s’en débarrasser en priorité urgente de l’un d’eux. Bensalah, coupé de sa base, de ses liens, de ses mentors, ne constitue pas un grand danger comme le serait Bedoui. Connu pour son silence, ses réserves et ses facultés adaptatives avec tous les régimes, Bensalah ne développe aucune ambition du haut de son âge, de sa maladie, enfin de son auto-conviction quant à sa fin publique. 

    Il sait qu’il est fini. En tous les sens. Et puis, rien n’a filtré sur lui qui puisse le faire comparaître devant un tribunal, contrairement à l’autre. Bensalah n’a rien géré ni des finances, ni du foncier domanial, ni des promotions immobilières, ni des zones industrielles. Il n’a pas eu à présider et décider des séances du Calpiref, des poches vides, des lots marginaux, des terrains excédentaires ou des indemnisations pour fausse utilité publique. Il n’a pas eu à connaître des frasques orgiaques, ni faire promouvoir des vauriens, des larbins, des insignifiants à des fonctions préfectorales. Il n’a pas tissé un large réseau dans les rouages des collectivités locales acquis à ses fantasmes et ses entremises car puisé dans son propre répertoire et son intime cercle d’obséquiosité. C’est vrai tout de même que Bensalah adorait le cadre qu’il prenait pour une solidarité géographique, mais il n’en était pas le concepteur ou l’initiateur. Donc, Bensalah ne forme pas un problème dans le processus transitoire. Par contre, l’autre, il est le noyau de l’impasse. C’est lui l’élément qui bloque la symbiose entre un peuple et une armée populaire, entre un rêve collectif et un passé cauchemardesque. Il forme avec tous ceux qu’il a nommés et qui lui sont intéressement conquis le dernier front d’un système encore agonisant. 

    Bedoui, une carrière par défaut 

    Son ascension absurde, en rapport à une logique d’Etat, avait fait de lui juste un cadre public en mission ordinaire qui aurait nécessité d’innombrables atouts. Le discernement, la responsabilité, le commandement et la perspective ne sont pas donnés à tout le monde. C’est ainsi que toutes les éthiques ou les probables manuels de la gestion des affaires de l’Etat recommandent à un certain niveau de la hiérarchie supérieure l’obligation d’être vrai et rester soi-même. D’être soucieux, pas de sa carrière, ni satisfaire son propre ego ou prendre revanche sur une histoire mal lotie, mais de penser à ce que récolteront les générations du champ où l’on avait longtemps gambadé croyant y avoir semé des graines fécondes. Ce sont ces comportements « biométriques » qui ont créé le 22 février. Ces communes « intelligentes » qui ont emmuré certaines d’entre elles. Cette « démocratie participative » qui a inondé les rues et les boulevards. Si le personnage en sa qualité intrinsèque est l’homme affable, respectueux et gentil, la haute fonction en a fait une machine organique qui n’obéit qu’à un canas d’usage pour des objectifs tracés loin de ses propres convictions. 

    Il n’aurait pas été ce genre de responsable à ordonner le passage à tabac des médecins internes, ni cet ordonnateur d’emprisonner les gens pour l’émission d’un avis contraire ou cet empêcheur de regroupements estudiantins. Il a servi un régime au lieu de servir un Etat, comme à ses débuts de jeune administrateur. Qu’il en assume et se retire avec ses cadres, ses fakhamatous et tous ses clous rouillés qu’il a plantés un peu partout. 

    Un discours aux mêmes paramètres 

    C’est quoi en fait ces notions toujours rabâchées et ressassées de « société civile », « personnalités nationales », « acteurs politiques » ou « représentants du hirak », avec qui le « pouvoir » appelle à dialoguer ? L’on est ainsi en passe d’oublier que le peuple rejette en bloc tous ces prétendus représentants. Que le pays vit vraiment une grave crise de représentativité. Personne n’est assez légitime pour brandir une quelconque procuration d’un peuple en quête de véritables défenseurs de ses aspirations, d’authentiques gestionnaires de ses impasses. 

    Dialoguer ou se concerter avec qui ? 

    Les deux parties appelées au dialogue restent ensemble, totalement rejetées. L’on verra mal Bedoui se réunir avec Bouchareb, Ghoul, Benamara et Ouyahia ou Salhi, Sahli, Tabou, Bouchachi and co. Ça sera de la pure rigolade. Alors que faire ? 

    L’armée seule garante de la stabilité 

    Elle n’est pas venue d’un néant. Elle provient de la profondeur des souches sociales. L’armée algérienne n’est pas une entité creuse et dénuée de tout fondement. Elle plonge ses racines dans la longue histoire du pays. Grâce à elle, toute la partie visible de l’oligarchie est en prison. Ceux qui ont dilapidé l’argent du Trésor, bâti des fortunes colossales, ceux qui se sont érigés en maîtres des nominations de ministres, de walis et de promoteurs de cancres et d’obséquieux ne sont plus dans les rouages de l’Etat. A elle, maintenant, de mener à bon port le pays par une écoute très attentive de ce que réclame le peuple. L’on sait que des forces oligarchiques appartenant à l’ancien système, doublées de leurs accointances avec certains cercles étrangers agissent encore pour la déstabilisation. 

    Il est cependant essentiel, voire urgent, qu’à défaut du départ des deux « B », Bedoui doit partir en emportant dans ses bagages tous ceux qui lui servaient de relais. 

    par El Yazid Dib

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5277544

  • Il n’y a pas que les « B » – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/05/05/il-ny-a-pas-que-les-b

    Il y a surtout ceux qui les supportent. Ils sont audacieux à persister à s’en foutre de ceux qui sont censés recevoir joie et bonheur. Après la chute d’un « B » il en reste toute une multitude d’unités dans l’alphabet systémique. Il n’y a pas que les « B », il y a aussi les petites lettres initiales qui pivotent autour de ces effroyables majuscules. Les minuscules personnages qui en fait sont les plate-formes qui les raffermissent.

    Outre l’existence parmi cette faune orthographique d’éléments nuisibles, d’autres autrement identifiés subsistent également dans les périphériques qui jouxtent les grands « B ». C’est dire que la consonance de ces « B » est un peu générale. Elle s’entend comme une musique baroque à tous les niveaux des structures étatiques.
     

    Comme il ne faudrait pas jeter l’anathème sur ceux qui portent glorieusement ce « B ». Ceux qui sans l’avoir avaient tenté sans coup férir de porter l’idéal populaire vers sa rampe naturelle. Le recouvrement de sa propre légitimité. Il n’est pas question là de symbole graphique ou phonique ou d’une certaine lettre devenue alpa-merdique. C’est toute la comptabilité de l’insalubrité et de la désinvolture qu’ils prenaient au nom de la loi et la clamaient au profit du peuple. Ils étaient derrière l’encadrement du cadre et du cachir sans le moindre déshonneur et avec l’amplitude passionnelle qu’aurait eue un artiste enthousiaste. Allez-y, lancez un regard dans ces nominations d’ultimes quarts d’heure, dans ces signatures interposées ou déléguées, dans ces entreprises locales, ces postes électifs ! Il y a toujours du « sauve-qui-veut » dans les demeures qui menacent ruine.

    Alors qu’en ces temps-là où tout est remis en cause, là où des « j’accuse » fusent de partout, il était indispensable de se taire et commencer à s’accommoder des prémices d’une mort certaine. Au moins s’assurer une belle agonie sans fracas et sans tracas pour sa postérité personnelle. Ces gens-là qu’ont-ils légués à leur progéniture ? Les immeubles ou les comptes bancaires ne sauront redresser les insanités, ni effacer des annales les mauvaises fins de carrières que l’on prenait pour brillantes. Personne des descendants des Romanov, de Louis XVI ou d’autres despotes n’a survécu dans un air de noblesse ou de notabilité. Ou sont ces personnes qui, dans un récent passé, faisaient la pluie et le beau temps et que le citoyen craignait et en éprouvait de la haine sans pouvoir la décrire ? Ou sont ces nom-phares de la place algéroise, des cercles de décision, ceux qui détenaient le miracle d’enrichir, d’appauvrir, d’encelluler ou de glorifier ? Il en reste cependant beaucoup de leurs entremetteurs, leurs rabatteurs, leurs agents de liaison.

    Quel respect légal peut-on avoir ou croit-on l’observer quand la loi est elle-même remise totalement en cause par ceux-là mêmes au nom de qui elle a été élaborée, votée et promulguée ? N’est-elle pas l’émanation de ce peuple qui crie à son abolition de par ces applications injustes, inégales et perverties ? C’est en vertu de ces dispositions tant rabâchées du 7 et 8, qu’il est possible qu’un autre « B » puisse quitter la scène. Le dépôt de démission du gouvernement auprès du chef de l’Etat sera une suite de logique constitutionnelle et sauvera un peu les meubles quant au respect à l’humeur de cette loi. Du coup, il satisfera la demande discontinue et pérenne de la rue. Puisque c’est ce même chef d’Etat, prenant des pouvoirs présidentiels qui avait nommé et démis tant et tant de hauts responsables ; il lui est donc commode de faire démissionner ce « B », vestige d’un règne indigeste et designer un nouveau gouvernement sans qu’il ne soit attribué à ses membres le titre de ministres. Ils ne seront en fait que des chargés de mission, laquelle ne peut dépasser la seconde indépendance -si tout ira bien- prévue le 5 juillet prochain. Publié par El- Yazid Dib

     
    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5276343

  • NE PAS TRAVESTIR L’HISTOIRE. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/05/01/ne-pas-travestir-lhistoire

    Dans un de vos textes intitulé « Rendre à césar ce qui appartient à césar et à dieu ce qui appartient à dieu », paru sur la page facebook du groupe Algérie Debout en date du 28 avril, vous me citer en utilisant le qualificatif « survivant » sans me nommer et en déformant mes propres propos. Vous auriez pu avoir l’honnêteté intellectuelle de citer mon livre, ou mon témoignage diffusé sur la chaine France2 se trouvant également sur Youtube afin d’éclairer vos lecteurs. Plus encore, vous prenez la phrase qui vous intéresse, vous l’enlevez de son contexte, vous la déformez pour en faire un argumentaire fallacieux. Les règles déontologiques veulent que quand vous parlez de quelque chose ou de quelqu’un, vous avez l’obligation de citer les sources.

    Vous commencez votre texte pour justifier votre colère, par : « plusieurs voix se sont élevées pour attribuer et imputer, de nouveau, les 200 000 morts de la décennie noire à l’armée algérienne. ». Il n’échappe à personne quevous faites exactement la même chose en attribuant tous ces crimes aux radicaux islamistes. Il n’y a que ceux qui ne connaissent rien à l’Histoire de l’Algérie qui croient encore que les assassins étaient dans l’un ou l’autre des deux camps.

    Pouvez-vous dire à vos lecteurs d’où vous sortez le chiffre de 200 000 morts que vous attribuez à M. Abassi El Madani et au FIS ? Les morts n’ont plus aucune importance ? N’y a-t-il plus que les chiffres qui comptent, qui existent simplement pour incriminer l’autre ? 150 000, 200 000, 250 000, de la simple surenchère, alors qu’aucune enquête sérieuse n’a eu lieu en Algérie. Des milliers de personnes sont enterrés sous « x » dans les cimetières, de nombreux charniers jonchent le sol algérien sans volonté des autorités algériennes d’ouvrir des enquêtes, ou de remettre les corps à leurs familles pour qu’elles puissent faire le deuil. Il suffit d’un simple test ADN pour libérer ces familles qui pleurent leurs proches depuis des décennies.

    Vous ajoutez, je cite : « Un survivant racontera que les assaillants leur ont dit : « nous avons toute la nuit pour violer vos femmes et les enfants, boire votre sang. Même si vous nous échappez aujourd’hui, nous reviendrons demain pour vous finir ! Nous sommes ici pour vous renvoyer à votre Dieu ! Le lendemain le GIA revendiquait les massacres de Raïs et de Ben Talha qualifiant les victimes « d’offrandes à Dieu »

    .

    Quelle drôle de coïncidence, Le jour même ou j’appelle à paix, vous, vous appelez à la haine. Je me permets donc de répondre à vos arguments, vos insinuations et mensonges, point par point, afin de rétablir les faits et « vérités » qui permettront d’éclairer vos lecteurs en particulier et l’opinion publique en général.

    Je tiens tout d’abord à préciser que mon livre « qui a tué à Bentalha ? » dont vous taisez le titre, édité par la maison d’éditions « La découverte » en octobre 2000 est toujours interdit en Algérie, comme d’ailleurs beaucoup d’autres. Cela n’a pas empêché les algérien.nes de le photocopier, de le faire circuler « sous le manteau » pendant des années. A l’heure actuelle des vidéos relatant les faits circulent sur internet. Vous pouvez donc tromper une infime partie des algériennes et algériens mais vous ne pouvez pas tromper tout un peuple.

    Si hier, les médias bâillonnés par l’ex-DRS ont manipulée l’opinion publique, il faut savoir qu’aujourd’hui des journalistes courageux se révoltent pour dénoncer cette main mise sur les organes d’information et ces pratiques moyenâgeuses qui sont toujours d’actualité. Depuis 1998, à quelques exceptions près, tous les médias m’ont interdit le droit parler, le droit de répondre à mes détracteurs, à cette gigantesque campagne menée contre ceux qui dénonçaient tous les crimes et non seulement les crimes odieux des radicaux islamistes.

    Si pendant longtemps les défenseurs des deux camps criminels se sont renvoyés la responsabilité, je peux affirmer que la situation à l’époque était plus complexe que l’on ne le pense. Il faudrait des pages entières pour l’expliquer, la développer. Alors je vous renvoie simplement aux déclarations de Madame Louisa Hanoune, présidente du Parti des travailleurs, reprenant les dires de M. Liamine Zaroual, ex-président de la république entre 1995 à 1999, qui parle, lui de 300 escadrons de la mort dirigés par de puissants centres d’intérêts algériens.*

    Aujourd’hui les choses ont changé, internet et les réseaux sociaux existent et sont ouverts à toutes et à tous. La charte pour la paix et la réconciliation de 2005 qui a interdit aux victimes de parler, qui a décrété l’impunité et qui encourage les pires mensonges, ne pourra effacer la mémoire de tout un peuple. Les historiens auront beaucoup de matière pour travailler sur l’histoire de l’Algérie contemporaine et particulièrement sur celle de la décennie noire.

    Au procès pour diffamation de Khaled Nezzar contre Habib Souaïdia qui se déroula à Paris du 1er au 5 juillet 2002, feu Aït Ahmed dit au général : « ce qui nous sépare, monsieur, c’est un énorme fleuve de sang ». Dans son verdict final le président de la cour renvoya dos à dos les deux parties en disant que l’Histoire jugera (voir les minutes du procès sur Algéria-Watch).

     J’ignore ou vous viviez pendant cette période, surement pas en Algérie ? Alors que moi, j’ai vécu dans cette banlieue algérienne, dans ce village tristement célèbre qui s’appelle Bentalha, commune de Baraki. A de nombreuses reprises et au péril de ma vie et celles de mes enfants, j’ai combattu l’intégrisme, l’islamisme radical et dénoncé les crimes injustifiables, inqualifiables des militaires qui sous couvert de la lutte antiterroriste et sous couvert de l’éradication des réseaux d’aide aux islamistes ont prit le peuple algérien, surtout les couches les plus défavorisées, en otage. Ils ont fait exactement ce que nous reprochons toutes et tous à la France coloniale. 

    La torture, le viol, les disparitions forcées, les assassinats politiques, les assassinats extrajudiciaires sont tus volontairement. Ces pratiques inhumaines qui ont été pratiquées par les parachutistes français pendant la guerre d’Algérie, ont été reprises par notre armée contre son propre peuple. Si la torture a été utilisée dans les années 80 contre des militants, toutes ces graves violations des droits de l’Homme, ont été faites de manière méthodique pendant la décennie noire.

    Dans mon livre, j’explique aussi comment beaucoup de jeunes torturés, à plusieurs reprises, ont été contraints de rejoindre le maquis. J’explique aussi comment sur simple suspicion le citoyen algérien devenait l’ennemi à abattre. Les militaires et les policiers ont utilisé les mêmes méthodes de dénonciation (Bouchkara). Il n’échappe à personne que toute personne sous la torture est capable d’accuser n’importe qui, même sa mère, afin que s’arrête le supplice. A cette époque, les Algériens appelaient les brigades de gendarmerie, les commissariats de police : les « les bureaux de recrutement des terroristes ».

    Oui Monsieur, la haine entraine la haine, la vengeance et la haine détruisent tout ce qui les entoure. Ce qui est malheureux c’est que ceux qui ont été victimes de sévices corporelles pendant le printemps berbère et ceux qui l’ont dénoncé après l’avoir subi dans leur chair, l’on laissé faire pendant des années sur d’autres, la justifiant comme le faisait l’ex-colon comme seul outil pour « sauver des vies humaines ».

    Ce que j’ai vu de mes propres yeux, dans ce territoire de non-droit, que les algériens appellent le « Triangle de la mort », que je parcourais pour mon travail, est indicible. Par pudeur, je le tairai. Pendant que les militaires tuaient d’innocents citoyens qui n’avaient rien à voir avec le FIS, ni avec les réseaux de soutien des groupes armés, les journaux aux ordres et complices, affirmaient que c’étaient des terroristes. Tout cela, je ne l’ai pas seulement lu dans les journaux, je l’ai vu de mes propres yeux.

    Je vous renvoie donc, vous et vos lecteurs, au travail laborieux de recherche effectué depuis des années, aux témoignages que nous avons récoltés et que vous trouverez sur le site web d’Algéria Watch.

    Je ne peux, monsieur, empêcher vos insultes, ni vous empêcher de décharger votre haine sur les vivants et les morts. En revanche je ne vous laisserai pas travestir l’Histoire.

    A un moment où le peuple algérien a besoin d’apaisement pour mener la transition, à un moment ou les esprits libres doivent accompagner ce mouvement pacifique pour lui donner les moyens de trouver des issues à la crise politique que traverse notre pays et les moyens de construire une république démocratique, sociale et plurielle, pendant que nous appelons à la paix pour protéger le Hirak, vous et vos semblables appelez à la haine, à la discorde et à la division.

    Pendant ce temps, nous sommes plusieurs à nous battre pour la vérité et la justice, pour un état de droit qui garantirait la protection de chacun et la justice pour tous. Pendant que vous vous amusez à jouer sur les blessures du passé et divisez les algériens, nous, nous travaillons pour que tous les criminels, sans exception, soient jugés un jour. Nous travaillons contre l’oubli imposé et pour que la vérité soit faite et dite au peuple algérien. Nous travaillons pour bâtir des mémoriaux pour toutes les victimes. Dans un état de droit, il ne peut exister de différences entre victimes.

    Nesroulah Yous

    Paris le 30 avril 2019

    – Voir en bas de page le texte que j’ai publié le même jour que vous sur facebook.

    – M. Louisa Hanoune responsable du parti des travailleurs, déclare plus de 300 escadrons de la mort en Algérie « Des escadrons de la mort dirigés par de puissants centres d’intérêts algériens »

    Le Jeune Indépendant, 4 décembre 2001

    – Escadrons de la mort : l’aveu de Zeroual

    Par Abed Charef, Le Quotidien d’Oran, 6 décembre 2001

    – L’Algérie a été condamnée à 8 reprises par la commission des droits de l’Homme de l’ONU sur des cas de disparition forcées. Nous rappelons que des milliers disparu.e.s, personnes enlevés par les forces de l’ordre, tous corps confondus.

    Des plaintes pour torture ont été déposées contre le général Khaled Nezzar.

    Message de paix,

     Je m’interdis de me réjouir de la mort d’une personne, même celle de mon pire ennemi. Pour avoir assisté pendant des années, malgré moi, à d’ignobles tueries, à d’ignobles injustices, à tant de souffrances, pour avoir été profondément touché, physiquement et psychologiquement dans ma chair, celle de ma famille, je sais ce que représentent la haine et la vengeance. Même si je m’en suis débarrassé, je connais les effets destructeurs de ces deux maux, ils m’ont longtemps habité. Aujourd’hui je m’en suis sorti, je suis guéri, par d’énormes efforts, par d’énormes travaux sur moi. Je sais les chemins difficiles qu’il faut prendre pour y arriver, cela n’a pas facile.

     Si à un certain moment, pendant un laps de temps, j’ai pris les armes pour protéger mes enfants, ma famille, je rappelle que c’était une situation très particulière.

     Aujourd’hui, j’appelle les Algériens et les Algériennes au calme et à la raison car je suis persuadé que la haine alimente la haine et que la destruction nourrie la destruction de tout ce qui nous entoure, tout ce qui existe. Cela ne veut pas dire que je pardonne ces crimes abjects. Toute la souffrance que le peuple Algérien a enduré est impardonnable ! Le pardon et le deuil sont de longs processus qui ne peuvent s’accomplir sans la reconnaissance des erreurs de l’autre, surtout quant il s’agit de crimes immondes à grande échelle et de crimes qualifiés de crimes contre l’Humanité.

     Ces ennemis qui ont mis l’Algérie à feu et à sang et ceux qui continuent à le faire en spoliant notre pays, je les combattrai jusqu’à ma mort mais uniquement sur le plan légal, à travers la justice, à travers des instances nationales ou internationales. Ils doivent payer et j’espère qu’ils paieront un jour. Pour celles et ceux qui sont déjà morts, je fais confiance à tous les Algériennes et Algériens pour bâtir des mémoriaux à travers tout le pays, pour lutter paisiblement contre l’oubli que l’on veut nous imposer, et de faire en sorte que l’Histoire les juge, tous sans exception

    Nesroulah Yous

    Le 28 avril 2019

    http://lequotidienalgerie.org/2019/05/01/ne-pas-travestir-lhistoire

  • Déclarations de Khaled Nezzar : Aveux d’impuissance des généraux et des médias éradicateurs – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/05/01/declarations-de-khaled-nezzar-aveux-dimpuissance-des-generau

    Sous un titre racoleur, le patriotisme de canaille (selon Bertolucci) nous dit que l’ex génénar s’exprime et révèle. De quoi s’agit-il ?
    Aveu du passé :

    Je suis, selon ce qui se dit çà et là, l’homme qui a « refusé » le verdict des urnes et a fait « avorter » une révolution démocratique et sociale en janvier 1992. J’assume d’avoir répondu avec le gouvernement et le Haut Conseil de sécurité à l’appel de l’immense majorité des Algériens pour éviter à l’Algérie l’instauration d’un Etat théocratique.(Khaled Nezzar)

    Est-ce qu’on peut être sérieux en disant que la minorité médiatique et idéologique est légitime pour délégitimer une expression populaire majoritairement antisystème ?

    Est-ce qu’on peut raisonnablement dire que le président par intérim Abou Lahya et le gouvernement de Abou Faracha étaient légitimes en 1992 ? Qu’est ce qui a changé entre 1992 et 2019 pour que les anciens Janvieristes fussent dans la légalité constitutionnelle en refusant le résultat des urnes alors que les Néo Janvieristes soient dans la légitimité populaire contre la légalité constitutionnelle pour ne pas aller au verdict des urnes ? Ils sont tellement convaincus de leur rhétorique stupide qu’ils s’imaginent découvrir la salinité de l’eau de mer et que nous allons boire de leur tasse nauséabonde.

    Il n’y a rien de changé !

    En octobre 1988, en janvier 1992 et en février 2019 nous avons assisté à une opération de communication où se conjuguent la réalisation de ce que Noam Chomsky appelle la fabrique du consentement et de ce que Noémi Klein appelle la stratégie de la terreur psychologique pour imposer :

    – Un libéralisme sauvage

    – Un démantèlement de l’Etat

    – Un alignement idéologique et culturel sur l’Occident athée.

    – Une exclusion de l’arabité et de l’islamité

    – Une terreur ou une confusion telle, qu’il est impossible de voir le réseau maffieux et ses sbires mettant sous emprise la société algérienne, ses ressources et son mental pour qu’il n’y ait jamais une justice, une liberté, une souveraineté, une démocratisation.

    A chaque fois, ils nous servent l’émigration algérienne en France comme étant la paternité du nationalisme algérien pour exclure le peuple algérien et ses Oulémas et ne conserver du 1er Novembre que l’interprétation laïciste et bérbériste, signifiant la libération de l’Algérie du colonialisme musulman et de la langue coranique. Ils ont sapé l’économie, l’école et la culture et ils ont noyauté l’ANP pour la détourner de sa vocation populaire et nationale. Ils ont réalisé ce que le colonialisme n’a jamais pu entreprendre : « Salir l’ANP et le FLN ».

    A chaque fois, ils nous servent Ait Ahmed en guise de référence, oubliant qu’entre Da Hocine Ait Ahmed et ces voyous, il y a non seulement des principes démocratiques, mais surtout l’effusion du sang des Algériens et la destruction de l’Algérie.

    A chaque fois, ils nous servent la peur de l’Etat théocratique. Face à eux il y a les indigents politiques de l’islamisme politique et de l’islamisme maraboutique, versés dans la rente ou dans la revanche, ils peuvent donc les manipuler, en faire des boucs-émissaires, des repoussoirs. Ils détiennent l’économie, la finance, les médias, les chancelleries : Ils peuvent raconter ce qu’ils veulent, personne ne peut les détromper.

    Dans ces moments de confusion, nous voyons de pseudo intellectuels « islamistes » et des agitateurs partisans de « l’islamisme infantile » se mobiliser contre Ghazi Hidouci et affirmer, sur impulsion des laïcistes et des éradicateurs, civils et militaires, que ce dernier est Juif et qu’il aurait judaïsé le Ministère de l’économie. Pourquoi la diffamation et le mensonge, pourquoi la diversion ?

    Le caractère pacifique et insistant du « Harak » les dérange, car ils ne parviennent pas à le caporaliser, il échappe à toute logique. Ils le poussent vers l’émeute, la surenchère et la haine de tous les anciens cadres pour cristalliser les mécontentements vers l’affrontement avec l’armée, le Darak et le Amn Watani. L’affrontement réalise leur vœu le plus cher : Partitionner l’Algérie, impliquer l’armée dans un bain de sang pour la rendre justiciable devant les tribunaux internationaux sinon les pousser à faire des concessions politiques, sécuritaires et économiques sur le plan géostratégique.

    C’est dans cette confusion et dans cette menace qu’ils réalisent le deal passé avec les oligarques qui leur octroient la manne financière de la publicité, de la logistique, des avantages et des salaires. Comme des symbioses, ils vivent les uns et les autres comme des parasites réciproques : Un seul meurt ou s’affaiblit et par effet mutuel l’autre périt avec lui.

    Pour éviter à l’Algérie l’instauration d’un Etat théocratique (Khaled Nezzar)

    Nous sommes dans la posture du serpent qui se mord la queue : Nous sommes revenus à l’équation de départ de 1989 : Que faire des islamistes algériens ? Il faut changer de peuple ou éradiquer l’Algérie ! On va se poser deux questions qui vont montrer l’aveu d’impuissance des éradicateurs laïcistes :

    La première question est liée au devoir de vérité et de justice : Une élection démocratique avec un Président légitime, une remise en marche de la vie parlementaire et une réhabilitation des appareils de sécurité et de justice vont remettre à l’ordre du jour « qui a tué qui », « qui a armé les milices laïcistes », « qui a armé les milices islamistes », qui et qui et pourquoi ? Les familles des victimes (civils et militaires, citadins et ruraux) du terrorisme, des disparus, des déplacés, des internés, des torturés, des exclus vont fatalement exiger des enquêtes et des indemnités. Qui portera la responsabilité ? Qui répondra de la corruption et des richesses accumulées durant la « décennie noire » ? Tous ceux qui ont du sang sur les mains et de l’argent sale dans les poches vont refuser d’aller au verdict des urnes. Tous les voyous et les incompétents vont préférer l’anarchie de « tout le monde est responsable » pour ne pas être tenu pour responsable.

    Ceci dit, il faut souligner une donnée extrêmement importante sur la faute stratégique de Khaled Nezzar en 1992. Le FIS avait gagné les élections législatives, mais il pouvait être mis en échec sur le plan de la bureaucratie et de la nomination des cadres. Même si les parlementaires du FIS prenaient une décision de type « théocratique », le Journal Officiel aux mains de la haute administration pouvait le rendre inopérant en refusant de le publier. Même si le FIS parvenait à proposer un chef de gouvernement, des Ministres, des Walis, des cadres supérieurs, il lui manquerait l’approbation et la validation par deux hommes clés dans le système algérien : Le chef des services de sécurité et le directeur de cabinet du président. Nous aurions été conduit vers l’inertie et la crise politique avec de nouvelles élections ou bien une négociation secrète où le FIS, sans expérience politique et sans stratégie économique et institutionnelle aurait soit perdu la bataille soit fait des concessions majeures.

    Pourquoi aller vers l’affrontement violent alors qu’il y a des possibilités de contenir l’adversaire, de le désarmer et de le défaire ? Pourquoi détruire un pays ?

    La Guerre civile, conjuguée à la perte de souveraineté nationale, masquées sous le vocable de « la lutte antiterroriste », a permis de réaliser quatre objectifs :

    Pillage économique
    Sanction du peuple par les exactions des milices
    Pas de création d’emploi et de stabilité pour générer l’économie informelle et l’import sur les ruines de l’industrie et de l’agriculture algérienne
    L’éradication de l’adversaire idéologique.
    Jusqu’à la dernière minute, le porte-parole du Président – son frère Saïd – s’est accroché au pouvoir, multipliant les tentatives de diversion, les manœuvres, les manigances désespérées pour garder la haute main sur les affaires du pays. (Khaled Nezzar)

    C’est du vent médiatique, Nacer ou Said Bouteflika ne sont que des communicateurs de l’ancien président, le véritable pouvoir est ailleurs. Ils sont, pour cacher la résurgence du système et sa nature réelle, en train de nous envoyer depuis des mois de fausses pistes pour focaliser la colère et lui donner incarnation. Le peuple détruit par la mosquée, l’école et les médias, ne peut comprendre l’abstraction politique et économique, alors ils lui servent du concret personnifié qui le satisfait pour un exorcisme ou une catharsis sociale. Ils font de la diversion à l’image de la citation de Hegel : « Dans la forêt, on entend le vieil arbre qui tombe, mais on n’entend pas la jeune pousse qui émerge »

    Est-ce que Saïd Bouteflika et Tewfik peuvent, à eux seuls, incarner tous les malheurs de l’Algérie. Est-ce qu’on peut leur imputer cette situation de mutation du peuple algérien de résistant au colonisateur à des individualités qui se sont contentés de consommer, de fantasmer et de s’abrutir devant les chaines satellitaires alors que leur pays était pillé, leur école sinistrée, leur mosquée infantilisée et leur jeunesse poussée à devenir proie de la drogue et de la Harga vers l’Europe ? Il y a bel et bien une force organisée, intelligente et maléfique qui a anesthésié le peuple algérien ? Nos élites sont médiocres, serviles et incapables d’assumer leur responsabilité. Notre peuple était brave et travailleur.

    Ni Nezzar, ni ses patriotes ne peuvent nous expliquer les raisons profondes de l’effondrement du système : Ils sont l’excellence de la médiocrité de ce système, ses auxiliaires de service, ses désinformateurs. Ils ont été les sapeurs, parmi tant d’autres certes, mais sans doute les plus influents, de la destruction de l’Algérie. Ils ont sapé la langue, la foi, l’économie, la sécurité, la société sur ordre de qui et pour quels intérêts ? Aujourd’hui ils veulent récupérer la colère populaire, l’instrumentaliser, en faire écran… En même temps ils expriment, paradoxalement, leur crainte d’être submergé. Ils savent qu’il sont visés par le mouvement populaire.

    En effet qui a initié la planification du démantèlement de l’industrie nationale, qui a provoqué la disparition du secteur public et qui a mis fin à la gratuité des services fondamentaux ? Qui avait en charge l’exécution de la démolition des efforts de développement légués par feu Boumediene ? Qui est passé du statut de progressiste au libéral affairiste ?

    Du moment que les choses prenaient une autre tournure et touchaient l’ensemble de la hiérarchie de l’ANP avec des commissions rogatoires qui prétendent enquêter sur toute l’institution militaire (Khaled Nezzar)

    C’est la première fois qu’on lit quelque chose de sensé, même si en vérité nous sommes dans la situation de l’arbre qui se cache derrière la forêt faute de cacher la forêt. J’ai déjà publié mes arguments réfutant la poursuite de Khaled Nezzar par les tribunaux suisses et français. Nous devons laver notre linge sale en famille. Nous devons refuser que la faute d’un homme ou d’un groupe d’hommes puisse rejaillir négativement sur nos institutions et sur notre devenir en tant qu’État et Peuple. Celui qui échappe à la justice de son pays sera exposé à la Justice divine. On ne doit pas chercher la vengeance ou la revanche, même s’il y a mort d’homme surtout lorsqu’il s’agit de hauts responsables : Ce qui nous intéresse est davantage la faute ou l’erreur politique (économique) et non le fautif, pour réformer, rendre justice, mettre fin à l’injustice. Il faut se concentrer sur les processus et ne pas se laisser divertir par les hommes et les choses.

    L’ANP « débarrassée » de ses rentiers historiques et de ses sergents de l’armée française, par l’usure du temps et la mort inévitable, n’a rien à voir dans sa composante humaine actuelle avec les Janvieristes. Bien entendu, on veut la pousser vers l’État d’exception et la guerre civile. Dans un système démocratique, quel que soit le statut de l’armée, les militaires ne peuvent devenir des auxiliaires de la rente ou du sectarisme politique ni un arbitre entre factions et clans.

    Bien entendu, l’histoire rendra son verdict sur le plan idéologique, géopolitique, économique et mettra en évidence le rôle décisif des capitales occidentales, notamment française et américaine, dans l’annulation des élections, la nomination des cadres et la destruction de l’appareil économique.

    Pour l’instant nous savons tous par qui et comment l’ANP a été fragilisée et pour quels buts. Nous savons aussi pourquoi on veut achever le travail de fragilisation : Donner des concessions stratégiques aux étrangers et s’instaurer tutelle politique et idéologique sur l’Algérie.

    La désignation de membres de la société civile représentatifs pour assurer la transition (Khaled Nezzar)

    Un autre aveu d’impuissance et de mauvaise foi ! De quelle transition s’agit-il ? Vers quoi ? De quelle légitimité et sur quels critères politiques et idéologiques tel représentant de la société civile et non tel autre sera désigné ? Nos éradicateurs n’ont pas la probité de répondre.

    Le pire c’est qu’on peut être partisan, sectaire et malhonnête, mais faire son travail avec compétence et relative impartialité, du moins sur le plan formel. Nos médias, non seulement affichent avec prétention leur servitude au système tout en le dénonçant paradoxalement, mais ne donne pas la parole au peuple. Nous n’entendons et ne lisons que les déclarations des élites systèmes, des idiots utiles, des éradicateurs et des voyous. Ils agissent comme « faiseurs d’opinion » au lieu d’être des journalistes informateurs. Ils vivent de la manne financière des entreprises nées par la grâce du système, mais ils ne se considèrent pas comme des « serviteurs du peuple » ni des guides. Ils ne donnent l’opportunité à aucun jeune de s’exprimer, de parler de sa détresse sociale, de son désir de changement et de sa vision sur l’avenir.

    Nous ne voyons que les mêmes figures de 1989-1992 avec quelques nouveaux jeunes cooptés, avec le même discours, le même lexique, le même désir nihiliste. En fouillant un peu, nous voyons la mise en œuvre d’une société parallèle qui tente de prendre en main la « Révolution » populaire, nouveaux syndicats d’étudiants, de magistrats, de travailleurs, d’enseignants : Tous unis par le destin laïciste d’une culture qui n’est pas la nôtre, mais celle de la France.

    On trouve facilement, des ambitieux et des revanchards issus du mouvement islamiste ou des services de sécurité pour faire la promotion des programmes anti nationaux et anti armée nationale.

    Le site Algeriepatriotique, qui renaît pour le service de l’Algérie

    C’est bien dit et authentiquement correct : Maintenant que les affaires de corruption, de blanchiment, de subversion se révèlent dans leur ampleur et leur désastre, il faut se repositionner pour assurer le changement de façade dans la continuité du système. Il s’agit tout simplement de mettre en confiance ses troupes et ses alliés tout en se remettant en position de continuer le pillage économique, la lutte idéologique et l’appropriation du pouvoir sans partage ni légitimité ni légalité ni compétence.

    Les autoproclamés patriotes, démocrates et républicains non seulement excellent dans les syllogismes fallacieux par mauvaise foi, mais empruntent toutes leurs symboliques à la République française et aux techniques de communication idéologique du sionisme tout en s’affichant anti-français et antisionistes. Nous sommes dans le cas d’école du suprême de la lutte idéologique : Dénoncer par l’expression verbale ce qu’on veut imprimer dans la conscience du peuple mis en situation d’hystérie par ses moyens de propagande et de désinformation.

    Nous sommes dans la culture protéiforme, renaitre de ses cendres et se métamorphoser selon les circonstances comme le légendaire Protée de la mythologie grecque et ses troupeaux. Gilles Deleuze a fait une excellente analyse sur les capacités du capitalisme non seulement à se régénérer, mais à recycler ses déchets et à les vendre.

    Je n’ai pas de compte personnel à régler avec ces gens-là, mais du mépris. En effet, ils ont provoqué l’effusion de sang et la mise en panne des réformes politiques et économiques pour une raison simple et mesquine : Continuer à siroter sa bière ou son whisky. Personnellement je n’ai pas d’opposition sauf que j’aurais adhérer si cela se posait dans le cadre des revendications des libertés pour tous d’une part et dans le respect du regard social d’autre part.

    Mon second mépris c’est leur habileté à la lutte idéologique qui consiste à récupérer les égarés et les ambitieux ainsi qu’à noyauter les institutions et les appareils. Pour mon cas personnel, ils se contentaient de publier parfois certaines de mes analyses sans me demander l’autorisation et en sélectionnant ce qui les intéresse sur le plan idéologique. Ainsi ils « expurgent » tous les énoncés coraniques et les Hadiths que je cite et bien entendu reprennent, décontextualisés, les critiques que je fais aux islamistes, aux réformateurs et au système algérien dont tous nous en sommes les produits. Ils arrivent à sauter des phrases et des paragraphes faisant dire à mes textes ce qu’ils avaient envie d’entendre. C’est malhonnête.

    Ils prennent les Algériens pour des demeurés mentaux, alors que la majorité sait que ces médias sont honnis par le peuple qui les traitent de brosse du pouvoir, de porte-voix des éradicateurs et de véhicules tant des ambitions politiques que des convictions idéologiques de leurs parrains financiers.

    L’Algérie ne connaitra la Démocratie, la République et la Souveraineté nationale qu’après l’accès du peuple à l’exercice de l’information et la fin de la relation entre l’information et l’argent, entre l’information et le pouvoir. Pour l’instant et dans la confusion générale, ces médias aux ordres, nous permettent de prendre le pouls de ce qu’on appelle la « société civile » et qu’on commence enfin à désigner par « l’État profond, le deep State » de l’Algérie. Celui-ci nous prépare à l’émergence de « nouveaux acteurs de la scène publique » organisés et médiatisés par les forces occultes.

    Le peuple profond de l’intérieur du pays, qui a donné ses fils à l’ALN et à l’ANP, est tenu à l’écart du débat, il chante à tue-tête « Salmiya » et « Djeich Chaâb ». Même sans organisation et sans leader, le peuple algérien, sur impulsion de la mystique de l’Histoire, peut déjouer les calculs et dévoiler les éradicateurs dont la rhétorique flamboyante n’est qu’un suite d’aveu d’impuissance et d’échec en attendant l’aveu final devant une cour de justice indépendante pour incitation à l’éradication d’un peuple, complot contre la souveraineté de l’État et subversion contre l’unité de l’armée.

    Omar MAZRI – ALGERIE RUPTURE

    https://www.algerie-rupture.com/2019/04/30/declarations-de-khaled-nezzar-aveux-dimpuissance-des-generaux-et-de

  • Chkoune Gaâ ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/05/01/chkoune-gaa

    ❝LEZAMI/E/S
    Alors que j’approche des côtes australiennes, un Cétacé de moi inconnu, se dresse sur sa queue et me tend un rouleau de papyrus qu’il tient dans sa gueule.

    J’attrape le document, je le déroule et que lis-je ?

    Chkoune Gue3 ?

    –Un petit coucou aux administrateurs qui vendent des rames de papier aux cybers du coin.
    –Un bonjour aux enseignants qui habitent les logements de fonction dans des primaires et qui branchent leurs machines à laver à partir d’une prise électrique d’une classe(beaucoup de logement sont alimentés directement du compteur de l’établissement).
    –Un salut à cet ouvrier qui vend des moteurs qu’il déclare défectueux à l’usine.
    –Un bonsoir à cette employée qui revend les enveloppes timbrées retirées des dossiers administratifs des citoyens.
    –Saha le sapeur-pompier qui a mis la sirène pour acheter du lait.
    –Salam à celui qui ouvre les offres(soumissions cachetées) des entreprises en mettant les enveloppes au frigo et qui communique ensuite les sommes à son ami.
    –Sans oublier le gynécologue de l’EPH qui fait tout pour que sa patiente accouche par césarienne à la clinique privée de son ami.
    –Azul à cet agent d’ordre qui aime les billets de 2000 dinars oubliés à l’intérieur des permis de conduire.
    –À cet enseignant qui gonfle les notes des élèves qui suivent des cours particuliers chez lui.
    –À cet ingénieur en urbanisme qui signe le nombre des étages selon le nombre de cadeaux.
    –À ce technicien du contrôle technique automobile qui ne signale aucune réserve pour un sandwich offert.
    –Coucou aux postiers et banquiers qui fond des comptes-à-comptes en prenant des crédits sans intérêts.
    –Salam aalikoum les avocats qui font les courtiers des juges corrompus.
    –À cet élu qui signe un certificat de vie à un proche d’une vieille retraitée de la caisse de retraite française, morte depuis trois ans.
    –À ce journaliste qui fait les portraits des artistes à 10 000 Dinars. Azul !
    N.B. / J’espère que je me suis pas fait trop d’ennemis.

    –Allez ! On reprend

    Chkoune Gue3 ?.

    –Bonjour l’employée qui vend des produits de beauté dans les couloirs de l’administration.
    –Salut l’étudiant – membre du comité de cité U – qui choisit lui même les fournisseurs de produits alimentaires. Ça va les affaires ?
    –Coucou la greffière qui joue à la représentante commerciale en faisant de la pub pour certains avocats.
    –On a failli oublier ce douanier qui fait passer les voitures des immigrés à 50€. Bonjour à vous monsieur.
    –À ce cuisinier d’une cantine scolaire dont l’épouse ne cuisine que pendant les vacances. Azul !
    –À ce président de l’APC qui fait d’un droit une faveur. Il bloque le dossier d’un futur bénéficiaire de l’auto-construction jusqu’à ce que celui-ci soit acquis pour les prochaines élections.
    –À ce caissier de la Sonelgaz qui se fait des dizaines de millions chaque trimestre rien qu’on disant aux clients qu’il manque de petites monnaies. Bravo et bonjour à toi.
    –Aux militants des droits de l’homme qui font du tourisme et qui bouffent les budgets et subventions. Bon voyage.
    –Toutes nos excuses pour les personnes omises.
    –Si vous aussi, vous avez des bonjours à faire passer, n’hésitez pas.
    Non à la corruption.
    Halte à la dilapidation du deniers publics.

    Chkoune Gue3 ?

    Piqué quelque part et publié il y’a bien longtemps.
    Remis par un Cétacé mi dauphin mi orque qui dit C’est assez, faut dénoncer tout le monde pour être juste.

    Le Popeye Grincheux entre papyrus et olives. Publié par Fateh Boureboune

  • LE PEUPLE MAÎTRE DE SON DESTIN – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/04/14/le-peuple-maitre-de-son-destin

    Après avoir trompé l’opinion dès son arrivée au pouvoir en 1999, en se prévalant faussement d’être l’artisan de la paix retrouvée, alors que cinq ans plus tôt le pays était ravagé, Bouteflika avait refusé l’offre des militaires de prendre les rênes du pays pour aller se planquer chez ses amis des Emirats dans le confort douillet des palais.

    A son intronisation, Bouteflika, allergique à la démocratie, avait promis la grandeur et la dignité au peuple. Mais il a fait tout le contraire. Puis, fidèle à sa vocation, il a manœuvré, rusé, s’entourant de coteries serviles pour l’accompagner dans sa catastrophique gestion, où la prédation, la rapine, l’absence de contrôle et surtout l’impunité ont fini d’achever la ruine d’un pays tant au plan économique, social que moral. Mais le complot est son sport favori depuis sa jeunesse, dixit le regretté Saad Dahleb, ancien ministre des Affaires étrangères du GPRA.

    « Maître en intrigues et au double jeu » (in Mission accomplie) de Saad Dahleb 1989. Par ailleurs, il est écrit qu’en décembre 1961, alors que la guerre n’était pas finie et que l’OAS appliquait la politique de la terre brûlée, Bouteflika est missionné par Boumediène pour contacter Ben Bella en prison (château d’Aulnay) à Paris, pour le convaincre de faire un coup d’Etat au GPRA et de prendre les rênes du pouvoir. Bouteflika était parti sous un nom d’emprunt, « Boukharta », avec un passeport marocain bénéficiant de la complicité des services aussi bien marocains que français (In La diplomatie algérienne de la guerre d’indépendance, Abdelkader Bousselham, 2015).

    Aujourd’hui, Bouteflika n’est pas parti sans laisser ses traces à travers une Constitution piégée, qu’il a laissée comme une bombe à retardement et que les résidus de son régime s’acharnent à appliquer scrupuleusement. Qu’est-ce qui explique cet empressement soudain à défendre la Constitution ? Pourquoi ne l’ont-ils pas fait lorsque Bouteflika, au mépris de la Constitution et des candidats, a unilatéralement annulé l’élection présidentielle du 19 avril ? Et ce n’est pas là la seule transgression de sa part du texte fondamental de la nation. Pourquoi le peuple a-t-il marché pour la 8e fois ?

    Chat échaudé craint l’eau froide, le peuple vacciné est bien imprégné des gouvernances factices si décriées. Il marche pour dire son refus du fait accompli et d’être dirigé par des lieutenants du Président démissionnaire. Du bouteflkisme sans Bouteflika ! Vendredi, les barrages filtrants et l’impressionnant dispositif de sécurité n’ont pas eu raison des milliers de marcheurs toujours aussi déterminés. Nous avons été fascinés et désarçonnés par leur vitalité, tous sexes et âges confondus.

    Il fallait les côtoyer pour vivre l’éclat de leur regard, le cuivre de leur voix, les larmes dans leurs trémolos pour crier leur colère et leur espérance. Il faut dire que le génie de notre peuple a su trouver dans les générations futures le ressort d’une nouvelle vocation, celle d’aborder un monde neuf à reconstruire.

    Ce que l’on retiendra à travers les slogans, c’est que les manifestants ne sauraient imaginer que les décideurs actuels non représentatifs puissent constituer un gage de sincérité et de stabilité dès lors qu’ils sont à l’origine de la décomposition des mœurs, de l’économie, de la société et de la vie tout court. Pourquoi les marcheurs visent-ils les 4B, Bedoui, Bensalah, Belaiz et Bouchareb, garde rapprochée de l’ex-Président ? Bedoui n’a-t-il pas été l’architecte de la fraude à grande échelle et celui de la répression ?

    Des manifestants ont rappelé le douloureux souvenir des résidentes en médecine arrêtées et brutalisées comme des délinquantes, entassées comme des sardines dans des fourgons à Alger et d’autres jetées sur l’autoroute, à des dizaines de kilomètres avec tous les risques encourus par des femmes seules en pleine nature ! Un acte odieux passible des tribunaux, indigne et abject. Tout simplement parce qu’elles réclamaient leurs droits ! Et c’est ce même Bedoui qui est appelé à reproduire le système en y mettant sûrement plus de zèle en sa qualité de Premier ministre. Pour mieux appréhender la situation actuelle qui confine au vaudeville.

    Le pdg de Sonatrach, faisant partie du cercle corrompu et corrupteur du clan présidentiel, a fait convoquer le président fraîchement désigné du Mouloudia d’Alger, le Dr Zoubir Bachi, pour lui dire sans rire : « J’ai reçu une injonction d’en haut pour te destituer et mettre à ta place Omar Ghrib. » Interloqué, Bachi le médecin, l’ancien capitaine probe et honnête, a eu cette réponse cinglante : « En haut, il n’y a que le bon Dieu », sans en rajouter en se fiant à son éducation, à sa culture et à son sang-froid. De qui le PDG de Sonatrach a-t-il reçu l’ordre ? Sans doute de celui qui l’a nommé. On pensait qu’il n’était plus en exercice ! Et voilà qu’il fait les heures supplémentaires…

    Ces indus occupants peuvent-ils éhontément tourner le dos à la volonté du peuple souverain qui plébiscite, tous les vendredis, la liberté, la démocratie et l’avènement d’une IIe République ? Basta de ce système périmé et mortifère. Le peuple veut renouer avec la vie…

    HAMID TAHRI

    El Watan 14 avril 2019

    http://lequotidienalgerie.org/2019/04/14/le-peuple-maitre-de-son-destin

  • Manifestations pour un changement de régime : Quels scénarios pour une sortie de crise ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/31/manifestations-pour-un-changement-de-regime-quels-scenarios-

    Le chef d’état-major, le général de corps d’armée, vice-ministre de la Défense nationale est depuis mardi dernier dans l’œil du cyclone. « Il doit partir ! » ont scandé vendredi dernier marcheurs et nombreux autres milieux. 

    Une telle revendication est une suite évidente de toutes celles exprimées depuis 6 vendredis consécutifs. Elle devait être au centre dans tout ce que le mouvement populaire met en avant depuis son soulèvement contre le pouvoir en place. Elle devait apparaître en même temps que celles revendiquant le « départ immédiat de Bouteflika », « système dégage ! » et « irouhou gaâ ! ». Il fallait juste attendre que le chef d’état-majeur s’implique officiellement et publiquement dans la gestion de la crise politique du pays pour être pris au piège. Les appels incessants à une intervention de l’armée pour faire partir le pouvoir en place étaient certainement pour le pousser à le faire en vue de le pointer directement du doigt au même titre que le président de la République. Prévoir de le faire tomber des hauts des Tagarins n’est pas une chose nouvelle. Il est clair qu’elle était inscrite sur la feuille de route des hommes de l’ombre au même titre que la gronde de la rue. Mais sa mise en évidence attendait le moindre faux pas que Gaïd Salah allait faire. Sa « proposition » du recours à l’article 102 en a été un. L’appel à sa chute est devenu public depuis quelques jours. Le slogan est tout trouvé. « Bouteflika rayah, rayah, edi maâk Gaïd Salah ! » scandait vendredi dernier des marcheurs et des voix bien éclairées. 

    Reste à savoir comment Gaïd sera-t-il « cueilli ». Une petite polémique a tout de suite levé le doute sur le procédé. Dès qu’elle a été exprimée par des politiques, la demande de son limogeage a été jugée « étonnante » par des observateurs avertis. « Mais qui doit limoger le chef d’état-major, le président que la rue veut limoger ? » ont-ils interrogé jeudi dernier. La parade est trouvée. « Ce sont les militaires qui doivent eux-mêmes le faire partir, d’ailleurs ils ne l’aiment pas », soutiennent des voix proches des anciens responsables des services secrets. Le verdict devrait être sans appel au regard de sa préparation bien réfléchie par ceux qui connaissent depuis longtemps les rouages du système. 

    (Re)déploiement des wilayas historiques 

    Il est demandé « aux troupes » de se révolter contre leur chef. A l’intervention militaire dans le champ politique décidée par Gaïd et qui a l’air d’un coup d’Etat à blanc contre le président de la République, il est apposé l’exigence d’un putsch à l’intérieur même de l’institution militaire pour le faire partir. C’est l’implosion des rangs qui est recherchée alors que jusque-là ils sont en principe unis face aux dangers des frontières. Des voix le réclament publiquement depuis jeudi dernier. « Bouteflika et Gaïd doivent partir, ce sont les deux piliers du système », plaident-elles. 

    Les pièces du puzzle recherché sont ainsi placées au fur et à mesure que la rue marche. Le scénario de faire chuter le pouvoir en place n’est cependant pas totalement dévoilé. Reste la réponse définitive qui doit être donnée à la question « à qui remettre les clefs du pays s’ils doivent tous partir (irouhou gaâ) ? » Aux quelques noms de personnalités qui ont été avancés dès les premières marches pour prendre les commandes du pays, il est susurré depuis peu mais non encore au grand jour, celui de Abdelghani Hamel, l’ex-directeur général de la sûreté nationale limogé en mai dernier par Bouteflika dès l’éclatement de l’affaire El Bouchi ou les 701 kg de cocaïne. Depuis ses déclarations fracassantes sur la gestion de cette affaire et surtout sa phrase « celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre », Hamel s’est imposé le silence. Aujourd’hui, des officines des services avancent que son nom figure parmi ceux qui doivent revenir « pour assainir les lieux ». D’autant que, selon eux, « il fait partie de ceux qui ont des revanches à prendre sur le pouvoir en place ». Mais il n’est pas question de le placer avant Zeroual ou autres personnalités qui sont proches à l’ancien président de la République de par son positionnement passé et présent. Il est fait état d’alliances « étroites » entre wilayas historiques qui ne pouvaient se faire il y a à peine quelques années ou même durant la guerre de libération nationale pour des raisons évidentes de leadership. 

    Recompositions des pouvoirs anciens 

    Un casting minutieux est entrepris en parallèle des joyeux « Silmia !Silmia !(pacifique) » qui sont clamés par la rue depuis le 22 février dernier. Il est fait en sorte que tout soit bien synchronisé pour que la chute programmée des gouvernants intervienne au moment jugé opportun par ses concepteurs. Des restructurations sont menées sur la base de recompositions de pouvoirs anciens. De nouveaux visages devraient apparaître pour faire croire au changement sans qu’il ne se produise véritablement. Il est certain que ce ne sont pas des incultes des manœuvres tactiques qui planifient l’exécution d’un tel scénario. L’enchaînement des revendications, leur cohérence et leur profondeur sont trop bien faits pour être une simple œuvre d’une rue dont la majorité sort pour se retrouver dans une ambiance festive. C’est cet air de « liberté » qui en dessine chaque vendredi les différentes phases. Scénario qui ne peut avoir été monté sur un coup de tête d’un ras-le-bol populaire. 

    L’on se demande comment le clan présidentiel et le chef d’état-major n’ont-ils rien vu venir de la programmation de leur chute alors qu’il est affirmé par des sources du renseignement qui leur sont proches qu’ils avaient reçu il y a plus d’une année des rapports détaillés prévoyant de fortes protestations populaires. Services de renseignement, police militaire, gendarmerie nationale ont, selon ces sources, tous tiré la sonnette d’alarme mais le clan Bouteflika a fait la sourde oreille. Il importe peu de savoir aujourd’hui si une telle attitude résulte de la prétention ou de l’ignorance, la chute est bien organisée. Elle concerne en premier un homme que la maladie ronge depuis plusieurs années. Ainsi affaibli physiquement, son départ ne devrait se faire en principe ni par la force des bras ni par celle de la violence. L’Algérie aura tout à gagner à observer la sérénité loin des haines dévastatrices comme celles qui ont marqué les années 90 où près de 200.000 de ses enfants avaient péri. « Mais il faut bien que des têtes tombent et que les marches s’arrêtent », nous disent des anciens responsables. Tout dépendra de l’entêtement des antagonistes en faction, les uns pour garder le pouvoir et les autres -tapis dans l’ombre- pour le récupérer quelques années après en avoir été éjectés. 

    par Ghania Oukazi

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5274960

  • TRÊVE DE NIFAQ BOULITIQUE ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/29/treve-de-nifaq-boulitique

    N’étant pas un adepte du nifaq boulitique, des manipulations bassement politiciennes

    Nous entendons certaines voix appeler à ne pas s’attaquer politiquement à l’armée ? Qui s’est attaqué à cette institution qui est celle de la République et de la Nation ?

    Ne confondons pas institution militaire et oligarchie militaro-financière.
    Oui, c’est l’oligarchie militaro-financière (terme dont la paternité revient à notre frère Si Hocine Aït Ahmed, Rahimahu Allah) qui détient le pouvoir réel. Et c’est elle qui fait et défait les « Présidents ». Cette oligarchie est constituée d’une poignée d’officiers corrompus en activité et certains en retraite associés à des « magnats » de l’argent sale (certains connus et d’autres plus puissants, inconnus du public). Elle a prospéré plus particulièrement durant la « sale guerre » contre le peuple et détient pratiquement tous les rouages de l’économie et plus particulièrement de l’Import. 

    C’est cette oligarchie militaro-financière qui a démis Bendjedid et a intronisé Boudiaf, puis Zeroual et Bouteflika.

    Tout comme il serait malhonnête de dire que le pouvoir réel était entre les mains de Bouteflika et de son frère Saïd. 
    Les services de l’action psychologique de cette oligarchie ont, durant longtemps trompé l’opinion publique en distillant via leurs agents-journaleux, cette propagande. 

    Bouteflika (dont on connait le goût immodéré du pouvoir) et sa fratrie, ont été utilisés comme vitrine par ceux qui l’ont ramené, pour permettre à cette oligarchie de piller en toute quiétude les ressources de ce pays avant « d’essuyer le couteau » sur eux, en cette période de révolution populaire. Cela ne signifie pas que le Président désigné n’a pas profité de son pouvoir apparent pour servir ses proches et ses soutiens (éphémères).
    Cinq semaines de marches de plus de 20 millions d’Algérien(ne)s n’ont pas fait broncher le pouvoir apparent et ses appareils.

    Il a suffi d’un discours de quelques minutes d’un chef d’Etat-Major qui n’était pas habilité théoriquement à s’immiscer dans les affaires politiques, pour tout faire basculer !

    Que signifie tout cela ?

    Que la résistance pacifique du peuple qui n’a pas faibli d’un iota, menaçait les privilèges de cette oligarchie. Il fallait actionner le fameux article 102 pour sauver le régime au détriment de la Patrie.
    Pourquoi ne l’a -telle pas actionné en 2013, lors du grave AVC du président désigné ? Car à l’époque, elle pensait avoir anesthésié le peuple !
    Ne soyons pas dupes et hypocrites et disons la vérité à notre Peuple qui nous a montré le chemin de la libération.

    Salah-Eddine SIDHOUM.

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/28/treve-de-nifaq-boulitique

  • Peut-on noyer un peuple tsunamique ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/27/peut-on-noyer-un-peuple-tsunamique

    Post mortem un corps secrète la vermine qui le ronge ; durant le processus de putréfaction celle-ci prospère et se renforce tant que qu’elle trouve dans le corps de quoi s’alimenter. Elle cesse de vivre quand le dernier ligament a été grignoté. Délié le squelette finira alors par se désarticuler et fatalement par s’écrouler. 

    Le titre de cette réflexion ne renvoie pas aux « harragas » ni à « bahr ettofan » du regretté Med El Badji. Non ! C’est d’un tout autre type de noyade qu’il est question. Celle dont use, par immersion ou submersion, un système à la traine de l’histoire pour étendre sa toile, s’interdisant plus d’un demi-siècle durant de s’inscrire dans le sillage de la dynamique du processus universel de démocratisation de la vie politique. Ce n’est pas une fatalité de l’histoire mais le résultat d’une volonté délibérée d’une force organisée, insaisissable, qui a pris en otage la dite histoire, ne lâchant la bride que pour mieux la ramener à soi. 

    La peur de n’en point maîtriser son impétueux mouvement lui fait craindre pour sa propre survie en tant qu’organisme de reproduction d’un mode de domination. Incapable d’admettre que tout a une fin, il est convaincu que le secret de l’éternité est dans la fuite en avant, optant pour cela de s’aligner sur une logique de marathonien, dédaignant celle du relayeur. Ceux qui pensent que cette force érigée en système va délibérément passer le « témoin » ignorent son principe fondateur (soif du pouvoir) et les pratiques sur lesquelles il a assis sa perpétuité, à savoir : L’étouffement, l’altération de l’authentique par le faux et le chantage, la saturation et la pollution de la scène politique par le noyautage, le brouillage jusqu’à ne plus distinguer qui est qui, la « récup » et la « manip », le retournement, la stérilisation du champs politique. Le tout par l’usage de la ruse, la corruption et la violence chaque fois que de besoin. Soit tout un arsenal d’armes de plus en plus sophistiquées, de mafieuseries inaugurées durant la guerre de libération, confirmées à l’été 1962 et constamment mises au jour. Un modèle de « gestion » de la société si pernicieux qu’il donne à croire qu’il s’est autonomisé en mode de pilotage automatique, faisant dire à un responsable syndical que la prochaine présidentielle ne sera qu’une formalité. Annihilant tout obstacle d’où qu’il vienne il a fait de la politique l’art de l’impossible pour autrui, lui interdisant de comprendre et analyser ce qu’il se passe. Un embrouillamini tel qu’aucun esprit sain ne peut poser les termes même de l’énoncé du problème. De là à avoir accès aux éléments de la solution… 

    Bien assis sur ses certitudes, il pensait avoir tout verrouillé. Mais voilà qu’aujourd’hui il est pris de court face à un tsunami. Il n’est pas le seul à être surpris par une telle insurrection citoyenne, autant par son ampleur que par sa forme. Un véritable miracle pour beaucoup d’observateurs qui donnera ultérieurement bien des thèmes de réflexion aux sociologues politologues et autres chercheurs. Car il s’agit d’un appel au changement qui vient d’ailleurs, de là où personne ne l’attendait, de là où on n’est pas sensé parler de politique. Une lame de fond, qui a gagné tout le pays sous la houlette d’une jeunesse qui se contre fiche du passé et des subtilités du langage qu’elle résume en un seul mot : « dégage ». Mais le système en a vu d’autres et cette réflexion est destinée à précisément à mettre en garde quiconque s’aviserait de sous-estimer sa capacité de nuisance et sa « science » à contourner les obstacles. Il est en effet judicieux de rappeler quelques faits de l’histoire pour ne pas avoir à les revivre, pour éviter qu’un miracle ne devienne mirage.On se contentera ici des expériences subies par les moudjahidine, certains partis politiques et certains journaux. 

    D’abord les anciens Moudjahidine 

    Ils étaient quelques milliers de vrais Moudjahidine à l’indépendance, les rares braves que « Fafa » n’avait pas exterminés avec ses opérations jumelles, pierres précieuses et autres rosseries du diabolique plan Challe. Leur sacrifice a été immense et il était impensable, hérétique, d’imaginer que le maquis et la Fédération de France s’accommoderaient de la dérive du « bateau Algérie ». Leur présence rassurait car leur passé et leur légitimité parlaient pour eux et les rendaient incontournables. Qu’à cela ne tienne, se dirent alors leurs antonymes, planqués durant la guerre mais en embuscade si tôt le cessé le feu décrété. Sous les coups de boutoir de ces combattants des vingt cinquième heures (Djamila Bouhired dixit), en quelques années d’un travail de sape, le rempart des vrais moudjahidine devint passerelle, leur vigilance contournée, leur voix étouffée, leur légende galvaudée. Leur propre congrégation devint par accrétion une vulgaire boursouflure, une agglomération dominée par des faussaires, « auréolés » de complaisantes attestations communales à provoquer des regrets chez les harkis qui ont quitté précipitamment le pays. Les faussaires avaient pour mission de phagocyter l’authenticité des « Novembristes » en la noyant dans la contrefaçon des « Marsiens ». Les héros, eux, sont noyés dans un seul : le peuple ! Tsunami dévastateur, assourdissant jusqu’à rendre inaudible la voix des justes. Submergés, noyés sous le nombre, ils furent contraints d’humer les relents fétides de la corruption, de se résigner à l’inaction et l’incapacité de défendre ne fut-ce que l’honneur du sigle de leur matrice génitrice qui jadis fut l’acronyme de leur raison d’être. Silencieux au point où, lorsque le premier d’entre eux fut exécuté en direct devant les caméras de télévision, nul, y compris leur tutelle, n’éleva la voix pour exiger la vérité sur le parricide. Aujourd’hui, derniers des mohicans, chandeliers nus, ils assistent impuissants et la mort dans l’âme au dévoiement de ce qui fut leur combat libérateur. Continuité de l’histoire ou juste retour des choses, ce même parti dont ils se réclament n’eut de cesse, tout au long de la guerre de libération, de se débarrasser de tout concurrent afin de se positionner comme unique représentant du peuple. La pratique de la table rase n’est donc pas une nouveauté. 

    Ensuite les partis d’opposition 

    Sur la lancée de la révolte de Kabylie d’avril 1980, celle d’octobre 1988 a eu pour effet de contraindre le système à lâcher du lest et c’est ainsi que furent votés les textes autorisant le multipartisme. En quelques mois, émergèrent du nouveau paysage politique nombre de figures dont certaines contribuèrent avantageusement à l’enrichissement du débat politique. Il était alors raisonnable de penser, au vu des débats animant la scène politique, que l’Algérie était bien sur une dynamique de reproduction d’une classe politique à même de prendre en charge le processus démocratique au vrai sens du terme. Mais c’était compter sans les sempiternelles sentinelles de l’ombre. En quelques mois le nombre de partis politiques devint si foisonnant que leurs initiateurs peinaient à trouver, dans un alphabet de vingt-six lettres, des sigles encore disponibles pour s’identifier. Une soixantaine de partis croupions furent agrées au pas de charge sans autre feuille de route que celle d’occuper l’espace, de parasiter le champ politique, d’instaurer la cacophonie, tout en profitant d’une prébende généreusement offerte. 

    Les gardiens du temple pensaient, une fois de plus, dévoyer le multipartisme consenti en noyant les quelques partis significatifs dans une kyrielle de « faire valoir », effriter ainsi l’électorat et empêcher l’émergence d’une opposition à l’inamovible parti du pouvoir, qu’ils avaient pris soin de relooker pour la circonstance, oubliant que c’était lui qui fut la cible privilégiée des « émeutiers » d’octobre. Signalons au passage que, même plus tard, lorsque certains (Mehri et consorts) ont voulu, de bonne foi, le « normaliser » et l’insérer dans une logique de démocratie, un « coup d’état scientifique », dont se vanta goguenard et en publique un des caciques promoteurs (Belayat), vint mettre fin à une dynamique de changement. Finalement la saturation du paysage politique, censée rameuter et rabattre vers la maison mère les indécis, ne parvint qu’à consolider un climat de méfiance générale. La couleuvre était si grosse que c’est elle-même qui refusait de se faire avaler et ceux qui pensaient que le peuple était assez débile pour se laisser duper durent déchanter lors des scrutins ultérieurs. Leur tentative de noyade a débouché sur une réaction qui se voulait une réponse au mal par le mal : un vote sanction d’une partie des Algériens optant, par dépit, pour la peste au lieu et place du choléra, ouvrant ainsi la voie à l’apparition au grand jour d’une créature monstrueuse. Une hydre élevée en laboratoire, dressée pour dévorer du démocrate, mais finissant par se retourner contre ses créateurs. En d’autres temps Mary Shelley, l’auteur de « Frankenstein », n’aurait pas trouvé meilleure source d’inspiration. On connait la tragique suite : le système, n’ayant que sa survie comme objectif, a trouvé à se régénérer après avoir fait payer au peuple un tribut que certains évaluent à quelques 200 000 victimes. La leçon en a-t-elle été retenue ? 

    Enfin les journaux dits indépendants 

    Le sang de tous les martyrs de la liberté, ceux d’octobre 1988 en particulier, ne fut pas vain puisqu’il permit entre autres acquis de déboucher sur l’ouverture, pour la presse écrite, à la pluralité d’un champ médiatique plombé jusque-là. Une presse multiple naquit ainsi dans la douleur avec la parution de plusieurs titres en Arabe et en Français ; les médias lourds (T.V, Radios) quant à eux, restèrent sous l’emprise de la même chape. Mais, même avec une presse réduite, très vite se posa pour le pouvoir la problématique de son contrôle, parce qu’il n’est pas question de la laisser s’élargir, se comporter en électron libre et jouer le rôle qui est traditionnellement le sien dans tout pays soucieux de la consolidation du processus démocratique. 

    Le pouvoir renouvela la recette dont il fit usage à l’égard des partis politiques et des Moudjahidine à savoir la noyade par le surnombre. Profitant de l’existence d’un courant réformiste de bonne foi (Hamrouche), la main droite commença par donner le change en mettant à disposition des journalistes qui veulent créer un journal, l’équivalent de deux ans de salaires. Mais, fidèle à sa tactique, la main gauche prit l’envers avec une bride financière par le biais, entre autres entraves, de l’exercice du monopole sur l’impression et la publicité. Ceci sans compter la maltraitance pour susciter chez les hommes de presse l’arme absolue à savoir le réflexe de l’autocensure, au point où il devint courant d’écrire journaux « indépendants » en mettent entre guillemets ce qualificatif. Le processus de caporalisation sera à l’optimum lorsque, sous l’effet de l’insécurité, le pouvoir offrira de loger les journalistes (club des pins) et leurs journaux dans une caserne désaffectée. Si leur sécurité est ainsi assurée et c’est tant mieux, qu’en est-il de leur droit de parole ? Parler de liberté de la presse dans ces conditions c’est croire qu’un cadavre peut rouspéter son embaumeur. En parallèle : un foisonnement de titres. Mais là aussi le peuple ne s’est pas fait prendre. Moins d’une dizaine ont vraiment un lectorat. Tout observateur peut se rendre compte que les kiosques regorgent de titres dont le nombre d’invendus dépasse (en forçant la boutade) celui du tirage. Autant de suppôts qui ne tiennent que par la manne publicitaire en contrepartie d’un soutien inconditionnel à leurs mentors. Durant la décennie noire, « l’imprimatur », le monopole de la gestion de l’information sécuritaire par les « services », faisait de la presse un outil parmi tant d’autres de la lutte contre l’insurrection islamiste. Ceux qui n’ont pas voulu marcher durent quitter la scène. Depuis, avec la paix retrouvée, après avoir fait le deuil des nombreux journalistes disparus, ceux qui n’ont pas mis la clef sous le paillasson, gèrent leur subsistance dans un perpétuel exercice d’équilibrisme, d’immersion sans noyade. L’arme favorite du journalisme à savoir l’investigation leur étant interdite, ils résistent courageusement, obligeant le pouvoir à les tolérer mais dans le respect d’une partition prédéterminée, circonscrite à l’encre rouge, en tant que constituant d’une équation dans laquelle ils jouent le rôle de variable d’ajustement car, il y a aussi, pour le régime, en plus du maintien indispensable d’un espace récréatif oxygénant, l’impératif de disposer de vecteurs distillateurs de ses « fake news » et d’orientation d’opinion. Sans cela comment fera-t-il pour donner écho à l’opinion de laudateurs attitrés sur des questions que personne ne leur a posées, sans compter la préoccupation de ne pas trop écorner son image vis-à-vis de l’extérieur. Lui aussi a sa ligne rouge. A remarquer enfin que la même logique de noyade par le surnombre a été adoptée à l’égard des télévisions dites privées tandis que celle que tous appellent « l’Unique » est toujours sous bonne garde. 

    Au tableau de chasse du système figure également la désintégration de nombre de mouvements citoyens. Citons celui du mouvement culturel berbère (MCB), celui d’octobre 1988 et celui des « Arrouch ». Depuis son éclosion en 1957, suite à la remise en cause du principe Soummamien instaurant le primat du politique sur le militaire, le système n’a cessé de dissoudre l’adversité et de se redéployer en fonction de la conjoncture, des cercles qui le composent et des rapports de force qui les guident, mais toujours autour de sa colonne vertébrale qu’est l’armée et les « services ». Ce sont eux qui ont toujours installé et dégommé les dirigeants, à commencer par le premier magistrat du pays. A chaque étape se constitue un régime qui pour durer se doit de passer un deal avec ceux grâce auxquels il a été intronisé. C’est le cas depuis vingt ans de l’actuel régime. Partant de là, il est indispensable que cette révolte, que l’on peut baptiser de mouvement du 22 février, qui vise à transformer radicalement l’ordre politique existant, sache à quoi s’en tenir, à commencer par faire le distinguo entre le régime et le système. 

    Autant le premier est relativement facile à déloger du fait qu’il est visible et qu’il suffit de le priver de sa « légitimité », autant le second est plus pernicieux car invisible et n’a nul besoin de légitimité. Il peut ainsi survivre encore longtemps à un changement de régime et il n’hésitera pas à tenter d’en coloniser les prochains en s’appuyant notamment sur les forces de l’argent. L’Etat profond ou le « deep state » n’est pas une vue de l’esprit et de grands pays le subissent encore malgré une longue tradition démocratique. Aussi à défaut de l’annihiler totalement, la seule façon de réduire de sa nocivité est de mettre au point tout un arsenal politique et juridique fonctionnant avec le maximum de filtres, de transparence et fondé sur l’assentiment de la volonté populaire. Si cette révolte vient à bout du régime actuel, ce sera le prochain défi à mettre en œuvre dans le cadre de la transition.C’est un défi relevable car aujourd’hui la biologie a fait son œuvre. En soixante ans le peuple a réussi à se régénérer du traumatisme subi durant les sept ans de guerre de libération. Il s’est renouvelé physiquement et mentalement au contact du monde et des sciences de la communication, ouvrant un horizon insoupçonné à une jeunesse avide de liberté. Un peuple nouveau, qui n’a rien à craindre par ce que non redevable à l’égard de l’histoire, est né. Il ne veut plus être ni assisté ni cornaqué et n’a que faire d’une légitimité historique galvaudée, quand bien même ceux qui la revendiquent en seraient réellement les dépositaires, ce dont il doute. C’est une lame de fond contre laquelle le pouvoir essaiera une fois de plus de ruser pour gagner encore un peu de temps. Ses récentes réponses le montrent on ne peut mieux, mais à priori la nature du mouvement échappe à toute tentative de noyade, contrairement aux fois précédentes où moudjahidine, partis politiques, presse indépendante et mouvements citoyens ont pu être circonscrits, pris à bras le corps et phagocytés. Cette fois ci, la jeunesse pourra s’en sortir si elle retient les leçons de notre passé et celles des expériences des pays qui ont fait l’amère expérience des printemps dits arabes. Elle saura ainsi, comme l’a mise en garde Djamila Bouhired dans un récent appel, éviter la confiscation d’une victoire qui s’annonce historique. 

    Une insurrection citoyenne comme celle-ci a toutes les chances de déboucher sur une « rupture majeure » comme la qualifiait l’historien Med Harbi. Elle a trois atouts en main : Une phénoménale amplitude, une démarche paisible et intelligente et une revendication légitime. Elle ne quémande pas, elle exige de s’offrir les moyens politiques et institutionnels pour affronter le vingt et unième siècle armée du même arsenal que celui des nations civilisées qu’elle n’a de cesse de prendre en exemple. Qui de par le monde s’opposera à une revendication aussi légitime ? Malheur à ceux qui s’aviseraient de faire la sourde oreille en pensant qu’ils pourront une fois de plus se jouer de l’histoire. L’essentiel est de rester ferme sur la revendication et unie dans son expression jusqu’à la forclusion du délai sur lequel le régime a fondé sa légitimité. Passé ce délai, le pays reviendra à ses propriétaires. Le reste est une dynamique à entretenir, une architecture à mettre en œuvre avec toutes les forces vives et sincères de la nation. Nous avons assez de repères pour éviter et « l’indépendance confisquée » et le « fleuve détourné » selon les expressions chères aux regrettés Ferhat Abbas et Rachid Mimouni. 

    Au-delà du volet politique, il y a aussi l’autre face de la médaille à savoir le vaste chantier de « l’économique » qu’il faudra également sortir de griffes de charognards habitués à une gestion mafieuse de la rente. Ils ne manqueront pas de revenir sous l’habillage de la démocratie pour tenter de s’imposer dans un néo-libéralisme tout aussi dévastateur que l’ordre actuel. Le danger est là, il est d’autant plus grand qu’ils trouveront une complicité internationale auprès de quelques « amis qui nous veulent du bien ». C’est dire que si le peuple s’est réveillé, il ne faudrait surtout pas qu’il se rendorme. 

    par Kebdi Rabah

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5274603

  • DU BUTIN AU REPORT DU SCRUTIN, POUR QUEL DESTIN ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/20/du-butin-au-report-du-scrutin-pour-quel-destin

    « Les bons mûrissent, les mauvais pourrissent. » (Michel Audiard)

    A Hassen

    Premier martyr des manifestations pacifiques du Printemps algérien, neveu de Belhaffaf Ghezali, également premier martyr des manifestations pacifiques du 1er Mai 1945, assassiné par les forces coloniales à Alger, et fils du défunt Benyoucef Benkhedda, président du GPRA, victime d’un coup d’Etat du clan d’Oujda, qui continue à régenter la nation algérienne depuis 1962.

    Je suis l’Algérie toute entière. Je suis l’incarnation du peuple algérien », déclarait le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à la télévision suisse TSR, lors du forum de Crans Montana, en 1999, d’où il annoncera le plan de la « concorde civile » sans vérité et justice, destiné aux… Algériennes et aux Algériens à partir de la Suisse ! Le message était clair : l’Etat, censé être le pouvoir dans sa diversité à travers des institutions qui résistent au temps et aux pouvoirs successifs, c’est un « Homme-Dieu » qui l’incarne.

    Le ton de la nouvelle gouvernance qui nous attendait était donné : détruire l’ordre politique et institutionnel en lui substituant une « mythocratie ». C’est plus qu’une dictature, parce qu’une dictature, elle, peut être combattue, car elle emploie des méthodes et des procédés grossiers et faciles à détecter.

    Par contre, contester un clan ou un pouvoir non institutionnel, qui utilise la « mythocratie » pour atteindre des objectifs inavoués afin de fructifier son butin mal acquis, relève de l’utopie, car il utilise une réalité sociale qu’il scénarise en manipulant les flux de désirs et les croyances comme substance propre du pouvoir.

    Pour cette « camarilla »(1), il n’y a plus de peuple, mais des histoires et des mythes, semant le trouble entre sacré et profane, en passant par la main étrangère, confondant stabilité et immobilisme, complaisamment véhiculés par des médias aux ordres, des ministres sinistres et des oligarques nourris à la manne pétrolière, qui organisaient notre devenir collectif, non pas par la lutte des classes, mais par la lutte pour… des places ! Cet état de fait est sournoisement distillé au sein de la société : pas besoin d’intelligence ni de compétence, l’allégeance ou l’extrait de naissance suffirait pour être aux commandes d’un ministère, d’une entreprise, d’une institution, quelle que soit son importance, ou bénéficier d’un marché juteux. Ainsi, les grands projets structurants piétinent, gangrenés par la corruption, d’où l’indigence et l’indélicatesse de certains responsables à tous les niveaux de l’Etat, avec en prime l’impunité garantie. Comment sommes-nous arrivés à cette catastrophe ?

    Le butin

    Le 2 mars 1956, c’est la fin du protectorat au Maroc. Le roi Mohammed V rentre au pays après son exil forcé à Madagascar. Les autorités françaises lui imposent un certain Oufkir comme aide de camp dès son intronisation. Oufkir, capitaine sous le drapeau français, devient colonel. Il avait pour mission de réduire l’influence de l’Armée de libération nationale marocaine, d’atténuer le plébiscite autour de la légitimité des partis nationalistes, notamment l’Istiqlal et l’UNFP, et de créer les structures policières et de surveillance officielles. Cette ascension spéculaire ne laisse pas indifférents « des lycéens et étudiants d’origine algérienne qui vivaient au Maroc dans des conditions de vie parfaitement pacifiques et heureuses. Des conditions qui étaient tout à fait déséquilibrées, cependant, par rapport à celles de leur peuple et de leurs frères étudiants qui mourraient en Algérie »(2). Ces jeunes lycéens et étudiants constitueront la promotion Larbi Ben M’hidi, ossature du Malg. Leur directeur de stage, Khelifa Laroussi, adjoint de Boussouf, ami du désormais colonel Oufkir , leur avait décrété : « Vous êtes les futurs ministres de l’Algérie indépendante ! »(3) La messe est dite. Attendre l’indépendance du pays pour conquérir le pouvoir par tous les moyens.

    Dès la proclamation de l’indépendance, le 5 juillet 1962, le clan d’Oujda fomente son premier coup d’Etat en démettant violemment le GPRA basé à Tunis et impose à la tête de l’Etat Ahmed Ben Mahjoub Ben Embarek dit Ben Bella, porté par Djamel Abdel Nasser après avoir été travaillé au corps à corps par Fethi Dib, le chef des services de renseignement égyptiens. N’était la sagesse du président Benkhedda, l’indépendance aurait été arrosée d’un bain de sang. Le un million et demi de chouhada aurait été multiplié par deux, avec autant de veuves et de blessures à panser. Une nouvelle série noire commence pour la jeune nation, avec son lot de complots, d’assassinats politiques et d’exils forcés. Le 19 juin 1965, Ben Bella est à son tour déposé par un coup d’Etat militaire, fomenté par son ministre de la Défense, le colonel Boumediène, et son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, entre autres. Comble de l’ironie, le nouveau maître de l’Algérie, dans son allocution télévisée au lendemain du coup de force, annonçait « le redressement révolutionnaire » (ettas-hih ethawri). Rien que ça ! En d’autres termes, nos vaillants révolutionnaires et chouhada du devoir, source de notre indépendance, s’étaient trompés. 1954/1962 a été une sinécure, comme celle passée aux frontières attendant le moment propice pour s’approprier l’Algérie : son sol avec les Algériens que nous sommes et son sous-sol avec ses richesses.

    Confortablement installés aux commandes du pays, les nouveaux « maîtres » de l’Algérie prennent toutes les commandes de la direction de la Sécurité militaire en la structurant à la mode Oufkir : la société toute entière est étroitement surveillée, dédain envers les vrais moudjahidine et réécriture de l’histoire à leur convenance. Toute voix discordante est vouée aux gémonies. Il fallait attendre Octobre 1988 pour respirer un semblant d’accalmie et d’ouverture. Malheureusement, la « décennie noire » et ses douloureux événements plongeront encore une fois l’Algérie dans la douleur.

    1999, nouvelle ère avec des responsables recyclés du défunt MALG en costumes- cravates, bien introduits dans les affaires. C’est le début de la gouvernance par l’offense, par la destruction du collectif et la substitution du citoyen par le croyant. La mythocratie s’installe en profondeur avec un credo : dépenser sans penser en bradant les richesses du pays, idolâtrant le conteneur, se frottant les mains pour le gré à gré et assaisonnant le tout de « tchipa »(4). Juste à titre d’exemple, pourquoi le code des marchés publics a-t-il été amendé au moins sept fois depuis 1999 ? La loi anticorruption n’a-t-elle pas interdit la dénonciation des délits de corruption par le citoyen ? Pour pouvoir le faire, il faut être membre du… conseil d’administration de l’entité dénoncée.

    Ainsi, l’impunité est garantie : « Hommes du sérail, enrichissez-vous ! », semble clamer ce pouvoir de la prédation. Au lieu d’encourager le libéralisme politique, le régime s’empressa d’aller vers le libéralisme économique sauvage, avec son lot d’oligarques qui « organisent » même la vie politique à travers la « chkara ».

    Le scrutin et son report

    « Si les élections devaient changer les choses, il y a longtemps qu’elles auraient été interdites », me disait Ali Yahia Abdennour du haut de ses 98 ans. En effet, la fraude électorale n’est pas une nécessité, mais un principe. Le chef du moment sait qu’il passera, son unique souci réside dans le taux de suffrages amassés à son avantage, toujours au-delà des 90%, sinon « il rentre chez lui ». Le nouveau vice-Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères, chargé de mener leur transition, dans une récente déclaration, rassurait les Algériens en leur promettant que cette fois-ci « les élections seront transparentes » ! Une façon explicite de reconnaître l’illégitimité de toutes les institutions. Pour ce qui est du report des élections à une date non arrêtée, cela relève, au-delà de son inconstitutionnalité, de la ruse et de la manigance politicienne. Gagner du temps et se refaire une virginité.

    Le destin

    Après vingt années d’anesthésie générale, distillée par doses homéopathiques, la jeunesse, qui, quand elle se lève se soulève, sort de son fatalisme imposé et réclame sa « liberté ». C’est l’échec de la banalisation de la maladie du Président qui accéléra le processus du recouvrement de la liberté et de la dignité qu’elle procure. Le régime de la prédation et de la faillite, tapi derrière la ligne Morice et qui a remporté la mise en 1962 avec sa communauté d’obligés, a été surpris par cet élan de la jeunesse qui n’a pas connu l’Aqmi ni le FMI, entouré de tout le peuple comme un seul homme.

    Le régime, en terrain conquis, n’avait pas prévu le torrent humain qui risque de l’emporter. En ayant détruit tous les mécanismes de la société, empêché l’émergence d’un leadership, il s’est fait piéger. Car les Algériens n’ont pas eu l’occasion d’exprimer leurs angoisses et leurs espérances, ils n’ont en aucune manière pu fixer l’agenda et les priorités, trop longtemps restés en dehors du jeu politique livré aux seuls appareils des partis qui ont leur propre agenda et qui affichent une rupture inquiétante avec la population. L’Algérienne et l’Algérien, toutes catégories confondues, pensent, qu’à une ou deux exceptions près, en Algérie, il n’y a que des partis uniques ! Le pouvoir l’a ainsi voulu.

    Et pour cause, l’homme du consensus est devenu l’homme du refus général. Aucun interlocuteur avec qui discuter ou négocier son départ. Et pour notre bonheur, ce mouvement populaire, pacifique et civique n’a pas de tête. Le régime l’aurait décapité. Les hommes de « devoir et non de pouvoir » émergeront, et j’en suis convaincu. Ils mettront fin à cette dictature d’adhésion qui a hypothéqué l’avenir de tout un peuple.

    Par Hanafi Si Larbi , 

    hanafisilarbi@gmail.com

    Post-scriptum :

    1- Monsieur le président Macron, soyez rassuré, vous n’aurez pas à vous soucier des boat-people, les jeunes Algériens resteront dans leur pays. Par contre, attendez-vous à des yacht-people à qui vous demanderez, au nom de l’humanité, l’origine, sinon la traçabilité de leur fortune.
    2- BHL : chuuuutttt, c’est une affaire de famille.
    Notes :
    1- Camarilla désigne, avec une connotation péjorative, un groupe de conseillers du prince. Habituellement, ceux-ci n’ont pas de fonctions ministérielles et ne sont pas détenteurs d’une autorité officielle : ils conseillent le souverain de façon informelle.
    2- Colonel Hamlet, ancien responsable du MALG et ensuite des services techniques de la SM – interview in Le Soir d’Algérie 23 et 24 juin 2008.
    3- Idem
    4- Tchipa : terme voulu sympathique pour désigner la désastreuse corruption.
    Bibliographie :
    1- Fethi Al Db Abdel Nasser et la Révolution algérienne Edition L’Harmattan
    2- Hocine Aït Ahmed Mémoires d’un combattant, Edition Sylvie Messinger
    3- Leila Benammar Benmansour La crise de l’été 1962 Collection Etudes et documents

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/19/du-butin-au-report-du-scrutin-pour-quel-destin

  • Le FLN face à ses vieux démons – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/18/le-fln-face-a-ses-vieux-demons

    L’insurrection citoyenne née le 22 février dernier révèle, entre autres, un parti du Front de libération nationale qui n’est, finalement, que l’ombre de lui-même ; un appareil complètement coupé de sa base militante.
    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Triste sort que celui du parti FLN dont le dernier secrétaire général en date prenait plaisir à narguer, presque quotidiennement, tout le monde, affirmant à tue-tête et fièrement que l’ex-parti unique se confondait avec l’Etat et qu’il sortira vainqueur dans les élections y compris à l’horizon 2034. Et son successeur, en manque d’arguments pour appuyer l’option du 5e mandat présidentiel à l’origine de la révolution tranquille née le 22 février dernier, fera « mieux » puisqu’il a été jusqu’à comparer le désormais ex-Président-candidat à sa propre succession au dernier des prophètes.
    Un parti FLN qui est en train d’endurer certainement la plus sombre page de son histoire avec une rue qui ne cesse de réclamer son placement au musée. Avec également une base qui ne cesse de manifester ouvertement son hostilité à la direction et des démissions en cascade de militants, de cadres et d’élus nationaux et locaux. Alors que les militants de base sont nombreux à être des manifestations hebdomadaires récusant la prolongation du mandat présidentiel et exigeant clairement le départ du système en place et dont leur parti sert de principale vitrine politique, la direction du FLN s’entête à s’agripper à la feuille de route du cercle présidentiel. Un « écart » de conduite qui, s’il venait à persister, aggraverait davantage la crise au sein d’un parti étêté du sommet à la base avec la dissolution du bureau politique, du comité central et des structures intermédiaires. 
    Ce qui rend inconfortable la position du coordinateur national du parti dont la tête semble être désormais en jeu avec des velléités de nombre d’anciens membres du bureau politique et du comité central de le débarquer de son poste. Pas plus loin qu’hier dimanche, des mouhafedhs se sont retrouvés à Bouira avec comme objectif la convocation d’une session extraordinaire du comité central pour élire un nouveau secrétaire général du parti. Il se serait agi également de se démarquer de la position du parti à l’égard du mouvement populaire du 22 février dernier.
    Tout ce beau monde accuse Moad Bouchareb de vouloir préparer un congrès extraordinaire sur mesure en mai prochain dans le but de redonner un second souffle à l’ex-parti unique et prendre part à la conférence nationale inclusive que propose le Président sortant et que récusent totalement la rue et l’opposition dans tous ses compartiments. 
    Cette perspective de redonner une autre vie au parti à travers un autre habillage semble ardue, comme ce fut le cas au lendemain des événements d’Octobre 1988 à l’origine de la « brèche démocratique » de février 1989. Mais les deux contextes sont totalement différents avec l’émergence, cette fois-ci, de nouvelles générations à l’origine de l’insurrection en cours, qui récusent la légitimité historique dont se réclament encore les caciques de l’ex-parti unique dont les promesses de renouvellement et d’adaptation à ces nouvelles donnes ne convainquent plus personne, ou presque.
    M. K.

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