On a vu Merci patron, on a pas aimé, on vous dit pourquoi

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    • La lutte des prolétaires est du coup résumée à un problème individuel. Dans tout le film, le représentant LVMH n’a qu’une crainte : que d’autres anciens salariés aient la même idée et viennent à leur tour réclamer du pognon. Il peut en fait être tranquille : Ruffin s’en fout des autres, toute l’intrigue du film reposant sur « le sauvetage des Klur » et la nécessité de proposer au spectateur un happy end. Alors bien sûr que c’est toujours cool de gratter des sous, et que l’on ne peut qu’être ravi que la famille soit sortie d’une situation extrêmement critique. Mais une lutte politique ne peut se contenter de seules micro-victoires, aussi ponctuelles qu’individuelles : elle nécessite au contraire d’élaborer des stratégies collectives pour sortir tout le monde de la merde.

      Le dernier problème réside enfin dans l’aboutissement du film, proposé comme un modèle de victoire : le remboursement des dettes par LVMH, et un CDI à Carrefour dans la mise en rayon de produits. Combien ce boulot est-il payé ? Dans quelles conditions ce poste a-t-il pu être créé ? Quelqu’un a-t-il été viré pour ça ? Comment ont réagi les collègues en apprenant que le poste avait été ouvert sur un coup de pression ? Le film passe toutes ces questions sous silence.

    • Les Klur sont les rois invisibles époussetés par Fakir. Si on voit du TF1 dans ce film c’est justement qu’ils nous ont gobés le cerveau. De fait on a plus l’habitude de voir des gens avec un accent Chti sauf pour se moquer d’eux. Avec « Merci Patron » on retrouve une fierté, une dignité d’être dans les 99%.
      Et puis quoi ? Il faudrait se flageller d’avoir gagner une fois de temps en temps ?
      Vous êtes jaloux que pour une fois ça marche ?

    • Ça n’existe pas les 99%, rien que ça c’est de la merde. Ya pas juste 2 classes sociales, et encore moins seulement des grands méchants méga super hyper riches de ouf à 1%. Par ailleurs c’est pas les parisiens qui se moquent des chtis, c’est Ruffin lui même dans le film qui les filme comme ça et se filme comme étant mieux, c’est en premier lieu lui qui ne comportent pas avec eux comme des égaux, comme des camarades, mais comme des petites gens à sauver. Donc ce n’est pas TF1 le problème mais bien dans le film même. Et d’autres problèmes, mais déjà rien que ça…

    • Ce film (et cet article) pose tout le problème du cinéma militant ! Un film n’est qu’un film il ne sera jamais rien d’autre. Le détail avec le documentaire, c’est que le film modifie un tout petit peu la réalité. Mais il ne faut jamais confondre le film et l’évènement qui vit à l’intérieur...
      En l’occurrence, un jeu d’intimidation qui réussit, c’est bien mais, concrètement, on s’en tape. En revanche le filmer... et le filmer comme ça en rendant si évident les antagonisme de classe... en faisant crever l’écran au syndicalisme et à l’éducation populaire, donne au couple Klur un statut de figure allégorique. Personnellement ce qui m’a bouleversé et qui m’a fait croire encore plus à la vocation d’intervention social du cinéma c’est que ses figures se trouvent modifiées jusque dans leurs corps par leurs prises de conscience des mécanismes du monde capitaliste.
      On ne jouit pas vraiment du CDI chez Carrefour. Si on jouit c’est de leur avoir fait peur ! #merci_patron #documentaire #fakir

    • J’ai vu #merci_patron, j’ai aimé, mais j’ai aussi été gêné par un certain « paternalisme » de #ruffin. Par contre, de là à parler de

      la condescendance de merde de Ruffin envers les Klur

      , ou bien

      Ruffin se fout clairement et gratuitement de leur gueule

      , il ne faut pas pousser.

      Pire, quand on lit

      Ruffin n’appartient pas au même monde ni à la même classe que les Klur

      (Ruffin lui même le dit et le répète assez souvent)
      puis

      petit patron de son entreprise, Fakir, qui gère maintenant un capital conséquent issu des recettes engendrées par le film

      pour faire passer Ruffin pour un bourgeois social-traitre, je trouve ça malhonnête.

      On peut ne pas aimer le film, mais ne prêtons pas a son auteur des prétentions qu’il n’a jamais eues.