Suisse : Une commune confie son service social à Caritas Le Courrier, Mardi 11 octobre 2016, Cora Beausoleil
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Perly-Certoux est la première commune genevoise à privatiser son service d’aide sociale.
Les quelque trois mille habitants de la commune de Perly-Certoux bénéficient maintenant d’un numéro de téléphone direct pour joindre le service d’aide sociale de Caritas, comme le rapportait lundi la Tribune de Genève.
L’administration communale, qui gérait auparavant les demandes d’aide sociale, a privatisé cette tâche à la suite de son incapacité à gérer la complexité des cas. Véronique Preti, secrétaire générale de la mairie, explique que le personnel communal n’était pas assez formé pour répondre efficacement aux besoins de ses habitants.
Une dizaine d’habitants concernés
Le village a fait son choix sans envisager au préalable une collaboration avec les communes avoisinantes. L’engagement d’un professionnel n’a pas non plus été jugé nécessaire par la mairie, puisque seuls une dizaine d’habitants par an sollicitaient des conseils concernant leur situation sociale.
Désormais, ce sont les professionnels de Caritas qui traitent les dossiers des Perlysiens. Mandatée pour deux ans, l’association est rémunérée 12 000 francs par an. Son directeur, Dominique Froidevaux, encourage cet exemple de développement de partenariats interinstitutionnels, entre des communes et des associations de référence. Il juge que les situations de précarité sont mieux prises en charge par une association telle que Caritas qui, contrairement à un assistant social isolé dans un village, bénéficie du travail d’une équipe de professionnels, de leurs réseaux et de leurs relais. Le contrat permet aux bénéficiaires perlysiens de profiter d’une aide plus adéquate et anonyme vis-à-vis de leur commune, s’accordent à dire Véronique Preti et Dominique Froidevaux.
« Rupture du lien de proximité »
Le Centre social protestant a quant à lui refusé le mandat. Son directeur, Alain Bolle, salue l’initiative de la commune qui a cherché à développer un meilleur service social, mais regrette néanmoins sa sous-traitance à un organisme privé. Il y voit une rupture du lien de proximité entre la commune et ses habitants.
Perly-Certoux est la première commune genevoise à privatiser son service d’aide sociale. Désormais, les informations concernant ses usagers sont totalement inconnues de la mairie. Il est convenu qu’un bilan concernant la typologie des problématiques rencontrées sera rendu à la commune, mais les détails restent encore à fixer.