• Lille sud, #poubelle des riches
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    Plus inquiétant encore, à peine un mois après l’installation de l’usine dans ses nouveaux locaux, quatre habitant.es déclenchent des maladies : allergie, asthme, détresse respiratoire. « Mon fils fait de l’asthme et des allergies depuis deux ans, mais comment savoir si c’est eux ou l’autoroute qui déverse ses particules fines ? » nous confie un voisin. La plus atteinte est Camille car il semblerait que la machine utilisée pour le nettoyage des machines se situe à moins de dix mètres à vol d’oiseau de son jardin, tout en étant orientée dans sa direction. « J’ai les yeux et les muqueuses qui me piquent. J’ai des problèmes de peau, et des problèmes gynécologiques. Je fais de l’asthme à répétition avec des crachats de glaires rosâtres et rougeâtres ». Après plusieurs épisodes de toux s’aggravant et frisant le malaise cardiaque, elle consulte donc un allergologue qui lui donne un document médical faisant le lien entre l’activité de l’entreprise et l’état de santé de sa patiente et ce conseil : « Je ne veux même pas entendre vos récriminations, il faut déménager ! ». Un bon conseil que tout le monde n’est pas en capacité de suivre.
    Le couple décide de ne pas en rester là et enquête par ses propres moyens. Camille essaye ainsi de faire analyser cette substance auprès de l’Agence Régionale de la Santé qui la fait patienter. « Quinze jours après, j’ai rappelé, je suis tombée sur la chef qui m’a dit crûment : "Mais qu’est-ce que vous croyez ? Vous ne nous aviez pas dit que le problème c’était avec la mairie. C’est pas notre problème, débrouillez-vous. Payez-vous un avocat privé !" ». Même son de cloche auprès de l’association CLCV (consommation logement cadre de vie) : « J’ai été reçue, j’ai montré mes photos, et dès qu’ils ont entendu mairie, Lilébo, Esterra, c’était terminé. Ils ont botté en touche en me disant : "Vous savez, c’est pas vraiment environnemental" ».