PARUTION DU ZINE FÉMINISTE « HORS JE(U) »
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La société toute entière s’emploie à nous faire croire que la voie institutionnelle est l’unique moyen de s’en sortir. Rien ne nous paraît plus dangereux que de devoir affronter seule un fait social. Celles qui tentent de porter plainte pour viol dans un commissariat, celles qui demandent un divorce pour violences conjugales, celles qui veulent obtenir la garde de leur enfant le savent. L’Académie des femmes de Diyanbakir, au Kurdistan de Turquie, « critique[nt] notamment la façon dont les féministes en Occident ont largement renoncé à s’affranchir du capitalisme et des institutions d’État, au point de concevoir leurs luttes avant tout en terme de “droits” individuels garantis par l’État [1] ». Nous ne nous reconnaissons pas dans un féminisme compatible avec l’État, un féminisme capable de s’épanouir dans une société fondée sur des divisions de classe et de race, dans ce monde de prisons, d’hôpitaux psychiatriques, de centres de rétention, d’usines et de centrales nucléaires.