Avec le « Zumwalt », les Etats-Unis rejouent « Star Trek » en mer

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  • Avec le « Zumwalt », les Etats-Unis rejouent « Star Trek » en mer
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/10/14/avec-le-zumwalt-la-navy-americaine-rejoue-star-trek-en-mer_5014034_3222.html

    Etrange coïncidence, son commandant se nomme James Kirk, comme celui du navire spatial Enterprise dans la série de science-fiction Star Trek. Bien réel, ce bateau de guerre est présenté comme le destroyer américain du futur, électronique, furtif, puissant comme aucun autre avant lui avec ses 14 000 tonnes, et capable, demain, de tirer des armes laser. Le tout premier DDG 1000, baptisé Zumwalt, en mémoire d’un célèbre amiral, est mis en service officiellement par la marine américaine samedi 15 octobre, lors d’une cérémonie à Baltimore.
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    Mais le Zumwalt, pour l’heure, est aussi un échec. La marine avait prévu d’en acquérir trente-deux. Elle s’arrêtera à… trois. A plus de 6 milliards de dollars l’unité (5,5 milliards d’euros), sans compter les frais de développement, le programme dépassera les 20 milliards. En 2009, le ministère de la défense a arrêté les frais en décidant de privilégier les destroyers de classe Arleigh Burke, un peu plus légers, un peu moins furtifs, mais tout aussi performants et pour moins cher.
    Pour toutes les armées modernes, la course à la technologie est un piège. « Pour payer de tels navires, la marine renonce à l’autre condition de la supériorité, le nombre et la présence, rappelle Thibault Lamidel. Aujourd’hui, l’US Navy compte 320 à 340 bateaux, et il lui en faudrait au moins 400 pour être une marine globale présente partout dans le monde comme le souhaitait Reagan. »

    Pour ce spécialiste, le Zumwalt « reste un exercice technologique ». Incapable de renverser un rapport de force dans la région Asie-Pacifique. Mais suffisamment impressionnant pour « faire de la diplomatie navale de prestige » en direction de la Chine.

    Pour le dernier point, on peut rester très dubitatif : pour tout ce qui concerne leur marine, les Chinois font preuve d’un pragmatisme certain. Et plutôt qu’une fuite en avant technologique, ils ne rechignent pas à acheter des navires d’occasion (le Varyag, pour ne pas le nommer) censément pour en faire un casino flottant (au moment de l’achat à l’Ukraine…) puis le réhabiliter totalement et se doter d’un premier groupe aéronaval autour du Lianoning. Pas vraiment la même démarche.