CONTRETEMPS – REVUE DE CRITIQUE COMMUNISTE

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  • How German Imperialism Rebranded Itself as Feminist
    https://jacobin.com/2024/11/germany-feminist-foreign-policy-gaza

    Last year, Germany’s Foreign Office spelled out guidelines for a “feminist” foreign policy, focused on defending marginalized women. Today in Gaza, this same ministry is arming the deadliest war on women and girls this century.

    #Allemagne #baerbock

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    Qualifier des violences entre supporters de pogrom est une insulte à la mémoire historiquehttps://www.contretemps.eu/amsterdam-emeute-football-pogrom-israel-gaza/"Des hooligans israéliens d’extrême droite se sont déchaînés à Amsterdam, et des supporters ordinaires (israéliens) ont été victimes de violences à leur tour. L’épisode a été atroce, mais le qualifier […]L’article Qualifier des violences entre supporters de pogrom est une insulte à la mémoire historique est apparu en premier sur

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    Tempête Dana dans l’État espagnol : catastrophe naturelle ou conséquence de l’inaction climatique ?https://www.contretemps.eu/valence-espagne-tempete-dana-catastrophe-inaction-climatique/"Daniel Geffner est médecin et militant de Anticapitalistas dans la communauté de Valence. Dans cet article écrit à chaud, quelques jours après le début de la tempête DANA (dépression isolée […]L’article Tempête Dana dans l’État espagnol : catastrophe naturelle ou conséquence de l’inaction climatique ?

  • Kamala 2024 rejoue-t-elle Clinton 2016 ?
    https://www.contretemps.eu/kamala-harris-2024-clinton-2016-presidentielles-usa-trump

    A la veille des élections générales aux Etats-Unis, nous traduisons cet article paru le 12 octobre dernier dans le magazine de gauche Jacobin. Nous y ajoutons quelques éléments de contexte et d’analyse.

    Triomphaliste face aux fraudes électorales imaginaires et aux procès bien réels, Donald Trump est toujours plus extrémiste. Après tout, pour la troisième fois consécutive la victoire présidentielle est à portée de main pour lui. Une victoire qui serait synonyme d’un nouveau déchaînement raciste, sexiste et ultra-réactionnaire, Trump pouvant compter sur une majorité à la Cour Suprême, vraisemblablement au Sénat et peut-être même à la Chambre. Avec tout de même une nuance importante et paradoxale : les classes dirigeantes ne lui sont pas plus acquises qu’en 2016, voire même au contraire.

    Or, que font les Démocrates ? Un peu à la façon de Macron, ils mettent la barre très à droite, tout en appelant à la défense de la démocratie. En 2016 déjà, c’était leur stratégie, dans un système électoral qui gonfle le poids des zones rurales conservatrices. Ils croyaient alors que le numéro pseudo-anti-système de l’adversaire leur offrait la victoire sur un plateau, sous-estimant les percées du trumpisme dans plusieurs « swing states » et le caractère décisif de leur propre discrédit dans les classes populaires. On connaît aujourd’hui la suite.

    Notons une différence importante avec le bloc macroniste : l’absence d’un bloc de gauche donne depuis longtemps aux Démocrates une sorte de « monopole » sur ce qui dans un autre pays serait un vote de gauche, motivé par la défense des intérêts des exploité‧es et des opprimé‧es. Une grande colère populaire à la fois contre Trump et contre les Démocrates après la débâcle de novembre 2016 avait nourri beaucoup de mobilisations, favorisé une nouvelle dynamique organisationnelle à gauche (Democratic Socialists of America), et imprimé sa marque sur la campagne Biden en 2020.

    Mais cette année la gauche a renoncé à lancer une campagne « à la Sanders » aux primaires, et l’administration Biden a remballé depuis un moment ses politiques redistributives, trop modestes pour résister aux dynamiques capitalistes comme pour lui rallier les masses. Les forces qui dominent le Parti démocrate ont entièrement repris la main, balayant les tentatives de l’influencer notamment sur la situation en Palestine (mouvement « Uncommitted » aux primaires).

    Tandis que la guerre génocidaire menée par l’État colonial d’Israël contre les Palestinien·nes, et soutenue par les grandes puissances, laisse redouter un terrifiant nouvel ordre planétaire, la campagne étatsunienne s’est donc resserrée autour de multiples facteurs de radicalisation autoritaire, certains dessinant plutôt un certain antagonisme entre les deux partis (statu quo néolibéral sans alternative vs néofascisme), d’autres plutôt des terrains communs de surenchère (impérialisme, racisme d’Etat).

    Dans cet esprit, les classes dirigeantes qui soutiennent surtout Kamala Harris ne sont peut-être pas si mal à l’aise avec la puissance législative et judiciaire des Républicains. Pour autant, cette fermeture du champ des possibles et cette montée d’un autoritarisme exacerbé peuvent redevenir des facteurs d’instabilité et de crise politique.

    En quête d’un nouveau souffle, la gauche qui renaissait il y a 8 ans mesure ces dangers et se focalise sur les classes populaires qui se détournent de plus en plus de la politique des démocrates.

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    Des soutiens républicains, une politique étrangère de droite, un programme de changement graduel peu ambitieux, éclipsé par les attaques contre un adversaire horrible. Où avons-nous déjà vu cela ?

    On a toujours eu l’impression que le Parti démocrate n’acceptait pas d’avoir à tirer des leçons de sa défaite en 2016. Clairement, toutes les excuses trouvées alors par le parti – accuser la Russie, James Comey[1], les médias, tout le monde sauf Hillary Clinton et sa campagne – étaient une tentative désespérée d’éviter d’assumer la responsabilité d’avoir laissé Donald Trump gagner, et d’apaiser la colère de la base, de peur que celle-ci ne demande des comptes à ses dirigeants.

    Mais à force de répéter un mensonge, on finit par y croire. Et on ne peut s’empêcher de penser que les Démocrates croient vraiment qu’ils ont mené en 2016 une excellente campagne qui aurait pu et dû gagner, si seulement d’ignobles méchants ne leur avaient pas coupé l’herbe sous le pied. Cette année, ils semblent déterminés à démontrer cette thèse.

    Au début, l’accession de Kamala Harris à la candidature démocrate avait suscité un certain espoir que la campagne soit animée d’une vision nouvelle et forte. Peut-être même une combinaison des velléités de politiques redistributives du début de la présidence de Joe Biden avec le charisme personnel, l’optimisme et la dimension historique de la campagne de Barack Obama en 2008.

    Exit la « stratégie du sous-sol » », autrement dit soustraire la candidate aux apparitions médiatiques non scénarisées. Finis, les avertissements désormais éculés sur les menaces contre la démocratie et les risques dictature : plus simplement, on allait coller aux Républicains l’étiquette de « bizarre »(weird). Le slogan de Harris, « Nous ne reviendrons pas en arrière », laissait entendre qu’elle mènerait le pays non seulement hors du marasme du trumpisme, mais aussi dans une direction différente des désastreuses deux dernières années de M. Biden.

    Tout cela semble loin aujourd’hui. Depuis des semaines, il est clair que la campagne Harris a décidé de réitérer la stratégie de Hilary Clinton en 2016. Elle fait le pari risqué que cette année-là n’était qu’un coup de malchance, et que Trump est tellement détesté que les Américains n’auront pas d’autre choix que de voter contre lui. Cela n’a pas fonctionné en 2016, mais cette fois-ci…

    De quoi s’agit-il en pratique ? D’abord, abandonner l’étiquette de « bizarre », jugée trop « négative », pour mieux mettre en scène l’expression respectueuse du désaccord. Renoncer à tout geste en direction de l’aile progressiste du parti – et même faire des gestes à son encontre – pour se tourner explicitement vers la conquête de fragments de l’électorat républicain.

    Publier des livres blancs et des éléments de programme que peu de gens liront, tout en évitant de répondre publiquement à la question de ce que l’on ferait réellement une fois au pouvoir. Se ranger à la droite de Trump en matière d’immigration et de politique étrangère, en poussant l’absurdité jusqu’à qualifier l’Iran d’adversaire le plus dangereux pour le pays et suggérer que l’on pourrait lancer une attaque préventive contre lui.

    D’accord, diront les Démocrates, mais qu’en est-il des autres annonces politiques de Harris ? Comme son programme en matière de logement, par exemple, qui promet de construire trois millions de logements et d’accorder aux primo-accédants une subvention pouvant aller jusqu’à 25 000 dollars ? Ou encore l’annonce récente de son intention d’étendre l’assurance maladie des personnes âgées (Medicare) aux soins à domicile, à la vision et à l’audition ? N’est-ce pas là le signe d’une orientation politique différente et plus progressiste que celle de Clinton en 2016, même si elle n’en parle guère ?

    La réponse à cette question est : pas vraiment, parce que ce programme est en fait un grand pas en arrière par rapport aux années Biden. Certes, le président en exercice a souvent semblé réticent à mettre pleinement en œuvre le programme redistributif qu’il avait adopté au départ pour ménager les soutiens de Bernie Sanders, mais ce programme était effectivement assez ambitieux : il prévoyait notamment l’école maternelle universelle, un accès gratuit à certaines universités publiques techniques (pendant deux ans), des subventions pour la garde d’enfants, des congés payés, l’extension du Medicare et un crédit d’impôt plus généreux pour les jeunes parents. À l’exception des deux derniers points, tous ces éléments sont désormais absents du programme de départ de Harris.

    Même sa proposition pour étendre le Medicare est en retrait par rapport aux ambitions des précédents porte-drapeaux démocrates : Biden avait promis de l’étendre aux soins dentaires et d’abaisser l’âge d’éligibilité à 60 ans, tandis que Clinton avait proposé de donner aux personnes de plus de 50 ans un droit d’entrée payant (ce que son mari avait proposé près de 20 ans plus tôt).

    A part cela, Harris n’a pas de véritable politique de santé pour ceux qui n’ont pas 65 ans, ce qui donne lieu à des scènes comme celles du débat public organisé par la chaîne hispanophone Univision le 10 octobre : des personnes désespérément pauvres et en difficulté qui lui demandent comment elle va réparer un système de santé dysfonctionnel et centré sur le profit, ou les aider à obtenir une assurance, et Harris qui leur offre de longues non-réponses ou propose seulement d’éviter que leurs dettes médicales ne pèsent sur leur capacité à emprunter.

    Kamala Harris se dit favorable à l’augmentation du salaire minimum, mais refuse obstinément de dire jusqu’à quel niveau elle l’augmenterait. Ni elle ni son colistier n’en ont parlé lors de leurs débats respectifs, contrairement à Joe Biden. Sans parler de la cour qu’elle fait à l’industrie de la cryptomonnaie et aux grandes entreprises étatsuniennes, de son abandon de l’augmentation de l’impôt sur les plus-values proposée par M. Biden, et de ses velléités de congédier la présidente de la Commission fédérale du commerce (FTC), Lina Khan, alors qu’elle se lie d’amitié avec les entreprises que Khan poursuit en justice.

    Le résultat de tout cela est sans surprise : plusieurs sondages de haute qualité montrent maintenant que la course s’est resserrée dans les États clés, avec Harris menant de justesse ou même perdant face à Trump dans des États comme le Michigan, la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Nevada, tout en réalisant des contre-performances dans des circonscriptions électorales démocrates importantes.

    Il est certainement possible que Harris puisse remporter une victoire avec cette stratégie sans ambition et trop confiante – Trump est vraiment instable et rejeté par une bonne partie de l’électorat, et son programme politique est extrême et aliénant. Mais en faisant ce pari très risqué, qui a échoué une fois dans le passé récent, et comme toujours, les Démocrates jouent avec la vie des travailleurs-euses et des plus vulnérables.

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    Parcours de militantes : Béatrice Whitaker entre l’exil, la mémoire et la transmission [Podcast]https://www.contretemps.eu/militantes-beatrice-whitaker-exil-memoire-transmission-podcast/"Dans ce troisième épisode de leur podcast « Militantes » (disponible sur la plateforme Spectre), Johanna Bourgault et Fanny Gallot rencontrent Béatrice Whitaker, qui nous emmène dans le Brésil des années 1960, […]L’article Parcours de militantes : Béatrice Whitaker entre l’exil, la mémoire et la

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    Lutter contre le viol par des peines de prison… ou par d’autres formes de lutte ? Retour sur le procès du Mans en 1978https://www.contretemps.eu/viols-mazan-proces-mans-vss-patriarcat-feminisme-anticarceral/"L’article Lutter contre le viol par des peines de prison… ou par d’autres formes de lutte ? Retour sur le procès du Mans en 1978 est apparu en premier sur CONTRETEMPS."

  • La valeur travail. Critique et alternative
    https://www.contretemps.eu/valeur-travail-critique-alternative

    Lors des Amfis qui se sont tenus à l’été 2024, Maud Simonet et Jean-Marie Pillon ont donné une conférence sur le sens à donner à la focalisation des politiques publiques sur la valeur travail. Il s’agissait de proposer des pistes pour comprendre les discours de mise au travail des chômeurs et la promotion quasi-exclusive du travail « productif » prônant une insaisissable « valeur travail ».

    Thierry Pillon, sociologue spécialiste de la gestion du chômage, invitait à réfléchir, à partir du traitement du chômage et des chômeur.ses, aux critiques possibles de la mise au travail de ces dernier.es. Nous publions ici une version remaniée de son intervention.

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    Avant toute chose, il me semble important de ne pas jeter le bébé de l’émancipation avec l’eau du bain de la critique du travail en régime capitaliste. S’ils peuvent paraître séduisants, les discours sur le refus du travail et l’éloge de la paresse relèvent fréquemment d’un certain dandysme pour ne pas dire d’un esthétisme bourgeois (qui oublient bien souvent qu’à partir du moment où il y a foyer, comme le souligne Maud Simonet, il y a toujours quelqu’un, et le plus souvent quelqu’une, qui travaille). Aussi, l’enjeu d’une critique progressiste de la valeur travail n’est pas tant de s’opposer au travail « productif » mais de parvenir à collectivement débattre de qui a le droit de juger si un travail est productif. De qui a le droit de dire ce qui est utile quand on fait quelque chose ?
    Le travail au centre de la vie. Une construction sociale tenace

    Pour saisir la place qu’a prise la valeur travail dans la société actuelle, il me semble important de rappeler deux ruptures historiques, le XVIe siècle et les années 1980.

    En premier lieu, il est important de rappeler que le discours conservateur selon lequel un homme véritable est un homme qui travaille n’a pas toujours été majoritaire. A l’issue du XVIe siècle, l’ascétisme productif, caractéristique de certaines congrégations monastiques, s’échappe des murs du couvent et envahit les classes dirigeantes d’occident. Les causes de cette révolution sont l’objet de controverses entre historiens mais les conséquences sont assez communément acceptées[1].

    A compter de cette époque, se fixe progressivement la morale capitaliste actuelle selon laquelle il faut être productif ici-bas. Émerge la considération selon laquelle « le temps c’est de l’argent » c’est-à-dire que ne pas produire est une perte de temps et une faute morale. Cette révolution intellectuelle fonctionne au niveau individuel mais aussi au niveau collectif. Une grande nation devient une nation qui est prospère et dont les sujets sont en mesure de produire des choses[2].

    La révolution industrielle n’arrive que dans un second temps mais elle vient entériner – confirmer – la pertinence de cette rupture. Parmi les classes dirigeantes on a le sentiment que cette morale permet de créer des richesses comme jamais[3]. Il en découle une pression majeure sur tout et tout le monde pour rapporter quelque chose[4].

    Il est compliqué de rester dans le déni vis-à-vis de cette morale et d’attendre, à court terme, sa subversion. Certes elle constitue une pierre angulaire de la pensée conservatrice mais elle est, quasi généralisée dans les classes moyennes et supérieures. Dans ces milieux, dont je fais partie, nous avons du mal à faire quelque chose… pour rien. Même quand on est en vacances. On se repose pour être plus productif à la rentrée. On prend des photos pour briller. Les soirées diapositives ont certes été supplantées par Instagram mais la démarche est rigoureusement comparable. Lecture de livres ou visite de musées constituent à la fois des passe-temps sincères tout comme des instruments de distinction parmi les siens et vis-à-vis des autres groupes sociaux.

    Ce principe n’est jamais aussi puissant que dans l’éducation bourgeoise : éviter les plaisirs en soi, ne rien faire pour rien mais rendre au contraire les plaisirs productifs[5]. L’usage des écrans par les enfants, tant décriés dans les discours institutionnels, est en fait canalisé pour orienter les jeunes gens vers des contenus valorisables dans la sphère scolaire voire à plus long terme sur le marché du travail.

    Bien que macroscopique et pour trop abstraite, cette parenthèse nous semble cruciale car penser une alternative progressiste en déniant cette composante de la morale occidentale dominante pourrait faire courir le risque de se contenter d’utopie sans courroies de transmission. Il faut se confronter à cet impératif : on est incapable de faire les choses pour rien et par extension il est difficile de concevoir que les autres ne fassent rien. Il faut que l’existence soit utile. D’où une proposition sur laquelle je reviendrai plus loin : il importe de se réapproprier le débat sur ce qui est utile et ce qui ne l’est pas.

    Avec l’émergence du capitalisme moderne au cours du XVIIe, c’est surtout en monnaie sonnante et trébuchante que l’utile est pensé. Mais le tombereau de richesses, jusque-là inaperçu, que génère la révolution industrielle a pour corollaire l’émergence d’un paupérisme endémique – c’est-à-dire le fait que des gens travaillent comme des forçats tout en vivant dans la gêne – qu’on n’avait pas vu venir ou pas voulu voir venir.

    L’histoire qui suit, le XIXe, le XXe, pourrait alors être résumée comme un bras de fer entre d’un côté d’honnêtes gens – la bourgeoisie – qui accusent les classes laborieuses d’être pauvres parce qu’elles ne travaillent pas suffisamment, qu’elles dépensent mal leur argent[6] ; ces discours ont vocation à justifier les bas salaires ouvriers.

    De l’autre côté on trouve des travailleurs et des travailleuses qui se mobilisent afin de pouvoir vivre dignement de leur travail, une dignité matérielle et symbolique : la journée de huit heures, la création de pensions pour les invalides et les plus vieux, la relation de travail progressivement régulée et entourée de cadres que l’on va finir par appeler « l’emploi », c’est-à-dire un travail dans le cadre d’un statut qui protège.

    Au cours de cette histoire on finit également par appeler « le travail », toutes les personnes qui sont dépendantes de leurs bras pour pouvoir subsister par opposition au capital, c’est-à-dire les gens qui peuvent se nourrir grâce à leur rente, grâce à la propriété[7]. Au sortir de cette histoire la valeur travail acquiert deux sens qui ne sont pas forcément opposés mais qu’il convient de bien distinguer pour ne pas contribuer aux discours moralisateurs sur les personnes privées d’emploi : la valeur travail c’est à la fois une morale selon laquelle il est souhaitable de faire quelque chose de son temps, d’être productif, de produire de la valeur. Mais c’est aussi la dignité de celles et ceux-là qui n’ont que leur bras pour vivre, une dignité toujours fragile, jamais acquise car comme le disait Ambroise Croizat, le patronat ne désarme jamais...