Note de lecture du livre « Un boycott légitime. Pour le BDS universitaire et culturel de l’État d’Israël » par Eyal Sivan et Armelle Laborie

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    • Note de lecture du livre « Un boycott légitime. Pour le BDS universitaire et culturel de l’État d’Israël » par Eyal Sivan et Armelle Laborie

      Extraits :

      Contre ceux, encore trop nombreux, qui soutiennent que « l’université et la culture seraient par nature situées au-delà des querelles politiques », les deux auteurs montrent qu’aujourd’hui les productions culturelles et les institutions de savoir sont, à la différence des kumquats et des avocats ou même des armements, clairement identifiés à une nation. Dans la mesure où les institutions universitaire et culturelles forment une « vitrine dans laquelle Israël présente d’elle-même une image démocratique, libérale et critique » l’appel au boycott est comme « un pavé lancé dans cette vitrine ».
      ...
      La culture israélienne, telle qu’elle s’est affichée, par exemple à Paris, au Salon du livre de 2008, jouit d’un grand prestige en Occident. Cependant « elle est en complet décalage avec la réalité israélienne ». Les écrivains et les cinéastes considérés comme appartenant au « Camp de la paix » et qui sont tellement présents sur la scène nationale, constituent en quelque sorte une « dissidence officielle » qui participe à la représentation d’un État d’Israël juif et démocratique où règnerait la liberté d’expression.

      Or cette gauche sioniste dont ces artistes sont les porte-drapeaux et qui défend ses propres libertés sans trop s’inquiéter des atteintes aux libertés des Palestiniens, permettant de « chanter les louanges de la seule démocratie au Moyen-Orient », n’a jamais été inquiétée par le pouvoir parce qu’en fait elle le légitime et l’a toujours servi sans broncher. Les institutions auxquelles ils appartiennent et qu’ils défendent sont devenus « un atout solide pour la communication de tous les gouvernements, et un instrument privilégié de la hasbara-maketing ».

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  • Note de lecture du livre « Un boycott légitime. Pour le BDS universitaire et culturel de l’État d’Israël » par Eyal Sivan et Armelle Laborie

    Extrait :

    Israël qui se considère et est reconnu comme une démocratie occidentale, revendique cependant un statut singulier l’autorisant à violer impunément les droits humains. Israël jouit donc « d’un statut d’État d’exception ». Il est fort inquiétant de penser que ce modèle d’état d’urgence permanent est en train de devenir une référence y compris en France. C’est cette exception qu’il s’agit de boycotter, en exerçant « une pression citoyenne non-violente » pour forcer cet État à se plier aux exigences du droit international et devenir ainsi un État normal, qui cesse d’être hors-la-loi. La campagne BDS qui exige qu’il soit mis fin à l’impunité d’Israël est donc légitime. Ce mouvement « polymorphe et rhizomique » est également juste et urgent. Juste, parce que c’est un acte de solidarité envers les Palestiniens mais aussi envers les Israéliens anticoloniaux. Urgent « car la société israélienne est en processus de fascisation ».

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