?page=lyberplayer&id_article=149#cha

  • #LikeAGirl : J’aimerais bien que l’énorme succès de cette pub soit l’occasion de faire connaître en France le travail de sa réalisatrice, la géniale documentariste et photographe Lauren Greenfield (qu’on aperçoit et qu’on entend dans le spot).
    https://www.youtube.com/watch?v=uRjXDixe15A

    Elle est notamment l’auteure des projets « Girl Culture » et « Thin » (sur l’anorexie), découverts au cours de mes recherches pour « Beauté fatale ».

    Girl Culture
    http://www.laurengreenfield.com/index.php?p=VPGHSTCS

    Thin
    http://www.laurengreenfield.com/index.php?p=Y6QZZ990

    Sur Slate :
    We’re Wasting Our Best Filmmakers on Tampon Ads
    http://www.slate.com/blogs/xx_factor/2014/06/26/_like_a_girl_by_lauren_greenfield_a_nice_ad_for_tampons.html

    #publicité #femmes

    • Beau spot, oui, et merci du rappel.

      Ça rappelle aussi la démarche de Dove, semblable, mais pourtant critiquée :
      http://seenthis.net/messages/155111

      À propos du féminisme dans la publicité, lire aussi :
      http://www.slate.fr/story/89097/publicite-feminisme

      Ces quelques exemples n’annihilent pas les quantités de pubs rétrogrades qui demeurent. Mais ils sont le signe, même s’ils ne devaient être qu’une instrumentalisation du féminisme, que le sexisme commence, enfin, à être moins vendeur.

      Et aussi : http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/entreprendre-articles-section/entreprendre/3766-quand-la-pub-se-pique-de-feminisme

      #pub #CommeUneFille

    • Pardon @tetue, mais la pub facteur de progrès, je n’y crois pas une seconde. Il vaudrait mieux ne pas compter sur leurs positionnements opportunistes pour faire évoluer la société, leur but c’est quand même toujours de fourguer leur camelote. Voir le talent de Lauren Greenfield servir à vendre des serviettes (ultra polluantes, me rappelle quelqu’un sur Twitter) me déprime. A propos de Dove, c’est une marque qui appartient à Unilever, dont la branche indienne, Hindustan Lever, vend des crèmes blanchissantes aux Indiennes en leur disant que si elles n’ont pas la peau claire elles ne trouveront pas de mari, pas de boulot, n’auront pas d’amis, etc. J’en ai parlé dans "Beauté fatale" dans un chapitre sur la blancheur :

      http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap06

      À noter qu’Unilever possède aussi la marque Dove, avec laquelle il a réussi une belle opération de communication en Europe et en Amérique du Nord en se faisant le héraut de la « vraie beauté » des « vraies femmes », créant même un « Fonds de l’estime de soi Dove ». « Nous voulons contribuer à nous libérer et à libérer la prochaine génération des stéréotypes de la beauté », lit-on sur son site. La marque se propose de « faire bouger les choses à travers l’éducation et la diffusion d’une définition moins étriquée de la beauté ». Pour cela, elle met à disposition du public un « constructeur interactif de l’estime de soi » et un « kit “Au-delà des apparences” ». Une campagne diffusée au Canada en 2004 montrait des petites filles affligées chacune d’un complexe différent. On y voyait notamment une fillette aux traits asiatiques, avec ce commentaire navré : « Elle aimerait être blonde », tandis qu’une voix féminine chantait : « Montre-moi ta vraie couleur, elle fera fondre tes peurs. » Et de conclure, lyrique : « Disons-lui qu’elle a tort / Car tant qu’elle sera vraie / Qu’elle sera courageuse / Qu’elle restera elle-même / Alors elle sera belle / Faisons la paix avec la beauté. »

    • Ooh, mais je ne crois pas non plus à la publicité comme facteur de progrès, ni ne me fait d’illusion sur l’opportunisme des marques :) mais j’apprécie que, contrairement à l’habitude, ces spots-ci ne soient pas sexistes.

    • Hu, bien vu @mona, c’est difficile de ne pas se faire piéger en voyant ces images, c’est bien le cynisme des petits sergents du capitalisme qui sont prêts à tout pour séduire. Ils récupèrent depuis toujours et impunément les idées de leurs adversaires et font perdurer du coup les mécanismes d’avilissement. Nous, otages, sommes priés de croire à la grande boutade sociale qu’ils présentent dans les publicités pour masquer la destruction opérée.
      Et pendant ce temps, le programme des #ABCD_de_l'égalité est supprimé des écoles.
      N’empêche, d’un point de vue de l’agonie, quand le monde nous étouffe, la libération de quelques pets dans la bulle du confort publicitaire fait du bien.

  • Le bon goût de Jeanne Deroo, journaliste beauté à "Elle" (mais si, le magazine antiraciste qui fait le buzz en mettant Taubira en couverture) dans le choix de ses déguisements - ELLE France Beauty Editor Jeanne Deroo is The Latest to Rock Blackface
    http://fashionbombdaily.com/2013/11/25/fashion-bomb-news-breakdown-elle-france-beauty-editor-jeanne-deroo

    There certainly seems to be a learning curve within the fashion set about wearing blackface. It seems as if every other month, there is some incident in which someone feels compelled to paint themselves brown. The latest insider to participate in this sort of minstrelsy is ELLE France beauty editor Jeanne Deroo, who this weekend posted a snap on instagram in which she sports dark makeup and an afro wig. Le sigh! The problem with Deroo’s appearance seems to be lost on the photo’s commenters, who call her look “perfect,” and wonder if she would wear it to work on Monday. ELLE France just put justice minister Christiane Taubira, a black woman, on their “Woman of The Year” cover. How ironic, then, that Ms. Deroo would set out in such an offensive representation of a woman of color. Ironic, but not entirely surprising. You would think that after the whole Disco Africa Debacle, people would finally get that this is not ok. But considering this continues to be an issue for various fashion folks, I’m starting to think that people are aware of how problematic this is– but just don’t care. (@JeanneDeroo Instagram/Fashion Bomb Inbox/@asksissi)

    (via @valerieCG et @riensurchacha sur Twitter)

    Sans oublier les vieux dossiers :
    Black Fashion : ELLE accusé de "racisme ordinaire"
    http://www.huffingtonpost.fr/2012/01/24/magazine-elle-black-fashion_n_1226945.html

    Et dans "Beauté fatale" :
    Comment peut-on ne pas être blanche ? Derrière les odes à la « diversité »
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap06

    #racisme #presse_féminine

  • Elsa Marpeau, « Petit éloge des brunes » - Folio
    http://www.gallimard.com/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-2/Petit-eloge-des-brunes

    Mieux qu’un « éloge des brunes », en fait, une réflexion sur les origines de la valeur positive accordée à ce qui est clair (les cheveux, mais aussi la peau) et de la valeur négative accordée à ce qui est sombre, ainsi que sur la construction de deux clichés de femmes opposés l’un à l’autre, dans la littérature ou au cinéma (la blonde fragile et la brune vénéneuse).

    « “Je suis noire, mais je suis belle”, dit l’amoureuse du Cantique des cantiques. Dans l’histoire des représentations, la beauté sombre reste une concession. Y aura-t-il toujours un “mais” ? Figure du Mal, femme sensuelle, sexuelle, parfois virile, souvent intelligente, vénéneuse et cruelle, la brune serait l’imperfection ?
    Brunes aux yeux noirs comme Penélope Cruz ou brunes aux yeux clairs comme Eva Green, brunes graciles comme Audrey Hepburn ou brunes brûlantes comme Monica Bellucci, brunes romantiques comme Vivien Leigh ou brunes guerrières comme Angelina Jolie, brunes d’hier comme Ava Gardner ou brunes d’aujourd’hui comme Rihanna méritent bien qu’on décline leurs grâces.
    Et que, de A jusqu’à Z, on fasse l’éloge des beautés brunes. Sans “mais”.

    Voir aussi dans « Beauté fatale » :
    Comment peut-on ne pas être blanche ?
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap06

    #femmes #beauté #racisme #culture #cinéma

    • M’enfin tout de même : le racisme est, en pratique, avant tout une réalité imposée par l’homme blanc au « reste du monde », ensuite seulement il est plus ou moins intériorisé par ses victimes ! (Et j’aurais tendance à penser que l’homme blanc a une autre tendance lourde, qui est de sur-représenter l’intériorisation des critères racistes par ses victimes, en la déconnectant de l’omniprésent racisme de l’homme blanc, comme aime le faire Slate – que je tiens, par ailleurs, pour un affreux torchon totalement fact-free.)

      À l’instant même, d’ailleurs : cette immense vedette indienne (et sex-symbol planétaire) n’est pas assez blanche pour le scanner de l’aéroport.
      http://www.aljazeera.com/video/americas/2012/04/20124145514273103.html

      A diplomatic row is brewing between India and the United States after Bollywood film star Shahrukh Khan said he was detained by US authorities for more than 90 minutes on arrival at an airport near New York.

      The incident provoked widespread anger in India where campaigners say it remains common for South Asians and Muslims to be targeted by racial profiling for questioning by US immigration authorities.

    • Je sais pas ce que tu appelle « homme blanc » (nos amis indiens rentrent-ils dedans dans une certaine mesure ?) mais dans le cas de l’Inde y’a des logiques internes très lourdes de ce point de vue et qui n’ont rien à envier au racisme occidental.

    • C’est ph 5 leur produit ? :D Ça va faire des gynécos heureux ce truc. L’article n’est pas clair : c’est pour blanchir le pubis ou la vulve ? Parce qu’en tant que tel, blanchir le vagin, c’est un peu acrobatique au petit déjeuner (y’a un applicateur spécial qui permet d’étaler le produit sur la paroi ?) et dangereux (l’équilibre de la flore vaginale passée à l’ammoniaque, je vois pas là…) ? Si c’est le pubis ou la vulve, je peux encore imaginer le truc, mais le vagin ? Et on s’arrête où de blanchir ? Au col de l’uterus ?

    • Shah Rukh Khan se fait emmerder aux États-Unis (qui sont eux-mêmes un pays comportant de nombreuses couleurs de peau), alors la question de pinailler la « mesure » de blanchitude des indiens me semble assez accessoire : dans la logique raciste occidentale, ils ne le sont pas.

      M’enfin sinon, l’idée c’est que des articles sur une « obsession » des arabes, des indiens, des africains noirs, des sud-américains… à se « blanchir » la peau, c’est un marronnier journalistique assez fatiguant, parce qu’il n’est généralement pas lui-même exempt de considérations racistes. Et comme je le dis : ces articles font systématiquement l’économie du racisme que nous-mêmes imposons au reste de la planète.

      Avant tout, quand on vit dans une société raciste qui a imposé son racisme au reste de la planète, il serait bon de faire un petit peu attention lors de la dénonciation du racisme des peuples dominés. C’est rapidement une pente glissante. Illustrer les « logiques internes très lourdes » des sociétés indiennes avec un article qui titre : « Comment l’Inde essaye de blanchir nos vagins », j’ai un gros doute… L’Inde menace nos vagins ?

      L’autre aspect que je trouve discutable est le ton féministe général (« nos » vagins), avec les mêmes généralisations dans les articles en anglais, alors que clairement le produit s’adresse à une certaine population (femmes à la peau foncée). Des crèmes pour éclaircir la peau, des produits pour démêler les cheveux, etc., destinés à des femmes, ça existe déjà ; en tirer des considérations féministes générales (« nos vagins », j’insiste !) ne repose que sur l’idée qu’une femme blanche européenne ou américaine peut occulter tout ce qui la sépare d’une femme à la peau foncée dans un pays du tiers monde pour pour s’inquiéter pour « nos vagins » en général.

      Pour le reste, le présupposé de ce genre d’article est, assez largement, le racisme de la société en question (ici l’Inde, mais j’ai lu ce genre de choses pour quasiment tout le tiers monde), illustré par l’utilisation d’un produit blanchissant : la société visée trouverait donc, ici, que plus on est blanc plus on est beau, et que les femmes moins blanches doivent utiliser des produits blanchissants. Il se trouve que c’est un présupposé auquel je suis régulièrement confronté de la part de français : questions et remarques innocentes, mais dont l’aspect systématique fait ressortir le caractère présupposé, et donc lui-même raciste.

      En l’occurrence, je ne suis pas vraiment spécialiste, mais il me semble qu’assez largement, il ne s’agit pas d’être « plus blanche » partout, mais de réduire les différences de couleur qui, sur certaines peaux, rendent certaines zones (sous les yeux, dans la bas du ventre) plus foncées ; ici, on parle d’une crème pour le bas du ventre, pas pour blanchir tout le corps. Alors que, si la motivation était l’envie d’être blanche (« logiques internes très lourdes » ?), on se tartinerait de crème-du-cul sur tout le corps. Ça n’est pas cas ici. Il s’agit certainement de la même cible que les produits qui limitent l’effet de poches un peu plus foncées sous les yeux. On peut dauber, mais ça n’est pas une situation que rencontrent autant les femmes blanches, donc difficile d’en tirer un jugement de valeur facile sur l’aliénation de la femme indienne (versus « nos » vagins à nous), ni sur le racisme qu’il y aurait dans la société indienne.

    • Dans l’article il y a une vidéo qui parle bien de se blanchir toute la peau (surtout le visage). En allant écouter Mona Chollet parler de son dernier livre « Beauté fatale », elle ajoutait une autre dimension : en France des entreprise comme Loréal ou je ne sais plus (je retiens pas), ventent la diversité ici (les couleurs, les tailes, les poids…) mais en Inde, vendent des crèmes pour blanchir la peau. En fait, elles s’adaptent selon les culture, les rapports sociaux, les préjugés, etc… pour faire du marketing. Rien de nouveau, certes, mais souvent on va aps tellement au delà de sa propre langue. La mondialisation, ce n’est pas que nous vendre partout la même chose, c’est aussi à l’invers, traquer les entreprises et leurs doubles discours.

    • Oui, mais à nouveau, la difficulté de ce genre d’articles, c’est justement qu’il s’agit de généralisations qui permettraient d’atteindre à ce que tu dis : « les culture, les rapports sociaux, les préjugés » (même si, ici, comme je l’ai déjà noté, le titre parle de « nos » vagins).

      Et de fait, il est assez stupéfiant, à l’usage, de constater à quel point les français connaissent le « racisme » inhérent aux peuples du tiers monde, sur la base que les femmes arabes, noires, sud-américaines, indiennes, se blanchiraient la peau, bien plus que le racisme auxquelles ces femmes sont confrontées dans nos propres sociétés.

      La pente est vraiment très glissante avec ces articles. Quand un article commence dès son titre à annoncer que l’« Inde » menace « nos » vagins, je pense est déjà drôlement bas dans la pente.

    • Ce que je disais c’est qu’il existe un racisme intra indien antérieur au racisme occidental, ou tout du moins, parallèle. Je n’ai pas de référence citable sur le coup, et je ne sais pas si dans le cas d’espèce, c’est vraiment pertinent, mais si je ne dis pas n’importe quoi, en Inde, la ségrégation notamment liée à la couleur de peau n’est pas un phénomène qui provient exclusivement de l’occident.

    • Voilà, c’est chez @beautefatale :

      http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap06

      La valorisation du teint clair est très ancienne dans les pays asiatiques. On la trouve souvent dans la mythologie, qui, chez les hindous, par exemple, « met aux prises des dieux à la peau claire et des démons à la peau sombrenote », indique Geoffrey Jones. Elle s’explique, dit-on, par le fait qu’un teint pâle indiquait le rang social d’une femme n’ayant pas besoin de travailler aux champs. En Inde comme en Asie du Sud-Est, l’histoire a également vu le triomphe de peuples à la peau claire sur d’autres à la peau plus foncée. La colonisation a renforcé cette signification d’appartenance à la classe dominante ; non seulement le colon blanc trônait au sommet de la hiérarchie, mais il jouait les individus ou les groupes sociaux les uns contre les autres en fonction des nuances de leur complexion. Cet héritage, mélange inextricable de dynamiques internes et d’influences extérieures, empêche toute mise en circulation de modèles esthétiques qui diffèrent vraiment des canons occidentaux : le cinéma indien a beau être le plus dynamique de la planète, ses plus grandes stars sont au contraire celles qui s’en rapprochent le plus.

    • @arno sur la presse et ce genre de site en particulier, tu sais bien que ce qui compte c’est l’info brute que l’on peut en tirer, ensuite vient le fait que ce genre de média en parle qui indique « où on en est » dans le bruit de la pensé dominante, puis la manière dont on en parle qui renseigne sur le niveau des journalistes… Alors le titre et compagnie, faut pas en attendre plus que ça…

  • Jean-Paul Guerlain en remet une couche
    http://www.bondamanjak.com/index.php/france/a-la-une/4979-guerlain-en-remet-une-couche.html

    Le luxe français, un univers de raffinement et d’élégance

    J’ai reçu aujourd’hui un coup de fil de Sébastien, un agent commercial martiniquais de la SNCF, qui souhaitait raconter à un journaliste un incident, survenu à la gare du Nord à Paris, et impliquant le désormais tristement célèbre Jean-Paul Guerlain.
    Ce vendredi après midi, accompagné d’une femme, le parfumeur de 75 ans doit prendre l’Eurostar pour Londres. Mais, arrivé trop tard, il se voit refuser l’accès du train et aussitôt proposé, comme cela se fait pour les retardataires, de prendre le suivant. Furieux de ne pas pouvoir embarquer, Jean-Paul Guerlain se serait alors emporté contre deux agents d’origine africaine et une métis asiatique, en leur lançant au visage :

    « C’est un pays de merde et en plus on est servi que par des immigrés. De toute façon, c’est réglé, je voterai Marine Le Pen. Vous allez voir ! »

    Guerlain est l’un des héros du chapitre 6 de « Beauté fatale », "Derrière les odes à la « diversité »" :
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap06

    #racisme #guerlain