• Retour sur le procès du barrage de #Sivens
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article839

    Le jugement que le tribunal administratif de Toulouse vient de rendre, suite à l’audience du 24 juin 2016, est extraordinaire au moins pour deux raisons. Rappelons-en les termes : la déclaration d’utilité publique (DUP) est annulée. La déclaration autorisant la dérogation à la loi sur des espèces animales protégées est annulée. La déclaration autorisant le déboisement est annulée. Mais, concernant la demande d’annulation de la déclaration d’intérêt général (DIG), le juge a prononcé un non-lieu à statuer (non examen de la demande au motif que la DIG était abrogée).

    Ce jugement est extraordinaire en cela qu’il donne tort à la préfète et au préfet qui ont signé les autorisations, tort aux 43 conseillers généraux qui se sont alignés sur la position de #Thierry_Carcenac leur président au département, tort à la CACG, à la fois experte en analyse des besoins en eau et fabricante de barrage, tort aux quelques producteurs de maïs qui escomptaient profiter à moindre frais de l’investissement public, tort à l’État qui a envoyé police et armée.

    Le corollaire de tout ceci étant que ce jugement donne raison aux opposants, aussi bien à ceux qui ont d’abord instruit la contre-expertise, qu’à ceux qui ont occupé le site pour retarder les machines et donner le temps à la justice de se prononcer. C’est en quelque sorte un début de réhabilitation des occupants, qui furent parfois tenus pour délinquants au point d’être condamnés en justice. C’est aussi un encouragement pour d’autres luttes, en cours ou à venir.

    Mais le jugement est extraordinaire aussi en cela que le juge a refusé de statuer sur la demande d’annulation qui avait trait à la DIG (Déclaration d’intérêt général).

    Précisons ici que si la DUP se rapporte au projet en général, à son utilité, et aux opérations immobilières qu’il présuppose, la DIG se rapporte plus précisément à sa mise en œuvre concrète.

    Ainsi donc, le projet de barrage est jugé incohérent et par conséquent annulé, alors que le chantier qui le met en œuvre échappe au jugement, et n’est pas jugé illégal par le tribunal. Si bien que nous nous trouvons dans une situation paradoxale.

    C’est ici qu’il convient de modérer son sentiment de triomphe : le non-lieu sur la DIG met quasiment hors d’examen par la justice les exactions, les destructions, toutes les violences d’État qui ont accompagné les travaux. Les responsabilités seront plus difficiles à établir, les dommages ne seront pas chiffrés, les réparations difficiles à obtenir.

    L’accord signé entre l’État et le département en décembre 2015 a soldé le conflit de Sivens, apuré le contentieux financier et prononcé l’abrogation de la fameuse DIG, abrogation que le Collectif Testet et FNE (France Nature Environnement) avaient eux-mêmes demandée dès novembre 2014.

    La victoire n’est totale que pour ces deux associations, lesquelles, juste après la mort de Rémi Fraisse, ont habilement manœuvré, à l’instigation de Ségolène Royal, à la fois pour faire abandonner le projet de barrage initial et pour aménager une sortie de crise aux principaux responsables du désastre.

    Claudio

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

  • Mais où est donc passé le clown à Vaour ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article838

    "Il faut chasser la bêtise parce qu’elle rend bête ceux qui la rencontrent.”
    Bertolt Brecht

    #Vaour, petit village qui se situe dans le #Tarn à une vingtaine de kilomètres de #Sivens, est réputé pour son festival du rire subventionné, entre autres, par le Conseil départemental du Tarn. Sivens, quant à lui, est réputé pour son projet inutile de barrage, déclaré illégal par le tribunal administratif, un barrage pour une poignée d’intéressés soutenus par la FNSEA et ses milices. C’est aussi le symbole d’un entêtement de l’État et des Conseils départementaux du Tarn et du Tarn et Garonne, caractérisé par des violences policières sans précédent se soldant par la mort d’un militant écologiste et pacifiste.

    Crime de lèse-majesté à Vaour le 3 août 2016

    Lors de la soirée d’inauguration de ce festival du RIRE, au moment de la prise de paroles des officiels et plus précisément de celle de #Thierry_Carcenac, sénateur et toujours président du Conseil départemental du Tarn, des petits plaisantins ont déroulé une banderole sur laquelle était écrit NON AU BARRAGE. Le roitelet a été joyeusement hué par une partie des festivaliers présents. Pourtant, « Ce n’était pas le moment de faire de la politique » disent les élus effarouchés, les organisateurs subventionnés et autres grabataires d’un PS moribond. Mais c’est quand le moment de rappeler que le tribunal administratif a annulé :

    – la Déclaration d’utilité publique (DUP) du projet de barrage de Sivens (arrêté inter-préfectoral du 2 octobre 2013 des préfets du Tarn et du Tarn-et-Garonne),
    – l’autorisation de défrichement (arrêté du préfet du Tarn du 12 septembre 2014),
    – la dérogation à la loi sur la protection des espèces protégées (arrêté du préfet du Tarn du 16 octobre 2014) [1] ?

    Carcenac en s’appuyant sur ces arrêtés et en s’entêtant pour réaliser ce projet inutile agissait en toute illégalité. C’est donc quand le moment de la libre expression ?

    Sur convocation, au seul moment des élections ? Les élus effarouchés, les organisateurs subventionnés et autres grabataires d’un PS moribond ont-ils oublié que, suite à l’attentat de Charlie Hebdo, des millions de personnes manifestaient pour la liberté d’expression ?

    Qui peut légitimement s’exprimer ? Seulement les gens d’ici, pas « ceux venus d’ailleurs pour foutre la merde » disent les pro-Carcenac. Pire, ces petits plaisantins ont entarté le président : récidive caractérisée d’un crime de lèse-majesté, un acte très grave. Pour tous ces bien-pensants, l’entartage n’est pas le moyen de ridiculiser une personne publique, au discours fallacieux. Ce n’est pas un acte contestataire comme une lettre d’insultes qui vous explose sur la tête et vous dégouline dans le cou, ce serait un acte violent !?

    Qui est violent ?

    Leur mémoire vacille. Se rappellent-ils :

    – que le président du Conseil départemental a engagé 450 000 € de l’argent des contribuables pour des gaz lacrymogènes, des flashballs, des hordes de gendarmes ? (Source : L’âge de faire n°92 déc. 2014 « 450 000 € pour la castagne, 0 € pour le débat »)
    – que par son entêtement et sa collusion avec l’État, Thierry Carcenac est responsable des violences policières et de la mort d’un jeune écologiste pacifiste ?
    – de son comportement indigne à l’égard de la famille de Rémy Fraisse et de sa phrase tristement célèbre « Mourir pour des idées, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête »

    Vaour au pays des Soviets

    Ces élus effarouchés, ces organisateurs subventionnés et autres grabataires d’un PS moribond demeurent compatissants, les arguments ne leur manquent pas : « Thierry aurait pu chuter, repartir mécontent et supprimer sa subvention à l’Eté de Vaour ». Carcenac n’a même pas à prononcer cette menace, certains membres zélés du Conseil municipal veulent se fondre en excuses auprès du roitelet, leur pote : c’est leur choix au risque de s’infantiliser et d’être la caution de l’oligarchie locale qui nous gouverne.

    Pire, ils ont même imaginé des sanctions à l’égard des joyeux acteurs du jour le plus drôle de l’été de Vaour. Le psychodrame touche à l’indécence, c’est Vaour au pays des Soviets. Tout ceci est ridicule mais aussi inquiétant. Inutile de personnaliser, nous étions nombreux à organiser cette action, à huer Carcenac et maintenant bien plus encore à soutenir cet acte d’expression populaire.

    On assiste à la preuve éclatante que, faute d’un positionnement politique clair, le Conseil municipal dérive comme des petits soldats affolés, perdus en rase campagne. Quand un Conseil départemental vote une subvention à une municipalité ou à une association achète-t-il aussi son silence ? La peur de perdre ce subside doit-elle faire taire la libre pensée et son expression ? Tout cela est affaire de conscience, ces questions sont fondamentales.

    Par ricochet, elles posent la question du contrôle des élus par le peuple car il est utile de leur rappeler que la subvention attribuée par une collectivité n’est que l’argent des contribuables. Les roitelets se l’attribuent à tort comme de l’argent pour les proches.

    Si ces élus effarouchés, ces organisateurs subventionnés et autres grabataires d’un PS moribond ne manquent pas de courage, Il ne leur reste plus qu’à rééditer les pin’s de SOS racisme « Touche pas à mon pote » et les vendre à la prochaine édition pour financer la tournée des festivals de Thierry Carcenac.

    Nous félicitons les acteurs, de ce jour le plus drôle de l’Eté de Vaour 2016, de leur impertinence envers la bien-pensance, comme il sied à tout bon festival du rire.

    Comité des Acrobates du Rire remède à la Constipation des Élus Niant l’Autodérision en pays Cordais

    [1] Pour plus de précision sur les aspects juridiques voir l’article « Retour sur le procès du barrage de Sivens »
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article839

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

  • #Midi-Pyrénées 4 ouvriers du bâtiment suicidés en quelques mois par leurs conditions de travail
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article842

    Mardi 20 septembre, Jean-Paul, ouvrier du #bâtiment employé par Eiffage, s’est donné la mort. C’était 5 jours après le #suicide de Daniel employé par Coefly, 2 mois après celui de Jean-Marc employé par Socotrap, un an après celui d’un autre de ses collègues de Eiffage.

    Le bâtiment c’est pas des boulots marrants. C’est un fait : on bouffe de la poussière toute la journée, on respire des particules en suspension, on se casse le dos et les articulations en exécutant nos tâches et en transportant les matériaux et les outils. Quant on rentre chez nous le soir, on est dégueulasse et vidé.

    Mais pire, et c’est cela qui pousse au suicide, nos travaux sont déconsidérés, critiqués, jugés par des mains blanches en-cravatées ou des bleus-bites à peine sevrés et qui n’entendent rien à la façon dont le travail, en pratique, se fait. Ceux-là, qui nous traitent de « gueulards » à la moindre protestation, nous pressent et nous montent les uns contre les autres pour asseoir leur autorité. Ils veillent à nous imposer des réglementations drastiques inexécutables, des temps d’exécution irréalisables, ils tentent continuellement de nous placer dans des injonctions paradoxales : faire toujours mieux en toujours moins de temps.

    La carotte : une hypothétique prime ou un modeste avancement qui pourraient nous permettre de boucler les fins de mois. Le bâton : être restreint à réaliser les chantiers les plus difficiles ou les tâches les plus pénibles, et le licenciement si ça ne suffit pas.

    Ceux qui nous harcèlent ainsi sont conscients de ce qu’ils font : ils apprennent ça dans des séminaires, ils s’échangent leurs « expériences » du comment nous essorer encore plus.

    Nous aussi, travailleurs du bâtiment, nous pouvons et nous devons échanger nos ressentis et nos expériences, nous devons leur imposer des états généraux des conditions de travail du secteurs du bâtiment. Nous n’avons rien à attendre d’eux ou des syndicats. A la pause de 10 h, sur internet, à midi, en début ou fin de journées, discutons entre collègues de ce que nous désirons.

    Nous pouvons nous rencontrer sur le facebook nipirlnigazelle
    https://www.facebook.com/Nipirlnigazelle-735441703180910

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

  • #Suicides dans les #hôpitaux
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article843

    Tout le monde se souvient de la vague de suicides chez France Telecom entre 2008 et 2009. Ce fut un véritable choc pour la société, du fait que cela touchait des cadres censés être privilégiés, et aussi par le fait que l’on savait déjà que c’était la politique de management de l’entreprise qui poussait au suicide. Sept ans plus tard, l’entreprise est mise en examen pour harcèlement moral dans le cadre de cette affaire. La direction est soupçonnée d’avoir mis la pression aux salariés pour les pousser au départ.

    Pour en arriver au suicide de 35 salariés en moins d’un an, il fallait vraiment que le traitement infligé fût des plus brutal ... Au vu du scandale que cela produisit dans l’opinion publique, on aurait pu penser que ce genre de chose ne se reproduirait pas, et encore moins au sein d’une institution publique. Pourtant, depuis quelques mois, une situation similaire commence à s’installer dans un service public qui, paradoxalement, a pour mission de soigner les gens. Et le bilan continue de s’alourdir, après le suicide de ce cardiologue de l’hôpital Georges-Pompidou en décembre 2015 pour des motifs semble-t-il de harcèlement, en juin dernier, ce sont pas moins de trois travailleurs de l’hôpital public qui se sont donné la mort. Depuis, deux autres noms sont venus allonger la liste des suicides dans le secteur. Et tous les acteurs de la santé publique sont unanimes : les conditions de travail extrêmement dégradées sont à l’origine de ces morts. Car en plus de la suppression de 22 000 postes d’ici 2017 voulue par Madame Touraine, il y a les postes non remplacés, le management agressif, les repos non respectés … et la liste s’allonge.

    La politique antisociale de l’État, qui va toujours plus loin dans le dé-régularisation de tous les secteurs de la société, dans sa folie libérale, à un coût humain et social très fort. Non seulement les patients vont devoir faire face à un accroissement des frais médicaux – cela mettant fin au modèle français remarquable en la matière – mais la pression sur les personnels leur fait courir de gros risques et va aussi aboutir à baisser de façon notable la qualité des soins dispensés. On peut aussi s’attendre à ce que la loi travail (El Khomry – MEDEF) ait un effet très négatif dans le secteur, à court et moyen terme. Encore une fois, on constate que les syndicats, bien loin de résister au rouleau compresseur libéral, ne font qu’accompagner la tendance, en versant ci et là des larmes de crocodile.

    Pour finir, on peut pointer du doigt le cynisme de nos dirigeants qui stigmatisaient les manifestants anti-loi travail en pointant du doigt les trois vitres abîmées de l’hôpital Necker (Paris) lors d’une manifestation. Aidés par le prisme déformant des médias, ils insinuaient que c’était une attaque grave contre l’hôpital public. Chacun se fera son idée sur la gravité des attaques respectives...

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

  • Lumières d’aujourd’hui en pays musulmans
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article837

    « Alors qu’un processus de conversions à l’Islam et de radicalisation est enregistré dans les sociétés occidentales, une vague d’abandon de la religion de la ‘’soumission‘’ à Dieu est de plus en plus perceptible, grâce aux réseaux sociaux, dans les sociétés arabo-musulmanes. Un mouvement de révolte parallèle aux mouvements politiques et sociaux qui ont réussi à faire chuter plusieurs dictateurs sans toucher pour autant au pouvoir des religieux. Bravant les risques de fatwa, de peines de mort et autres châtiments prévus par la charia selon les pays, ils et elles sont désormais des milliers à exprimer librement sur le Web leur rejet de tout pouvoir suprême et de toute idéologie religieuse. »

    Que de plus en plus de personnes, dans les pays musulmans, se mettent à réfléchir par elles-mêmes (et donc rejoignent la dynamique des Lumières) et jettent leur religion aux orties, voici une vérité totalement occultée en Occident. Elle est pourtant de la plus grande portée politique. Certes, ce rejet est encore très minoritaire et souvent clandestin, et pour cause  : manifester son athéisme, ou même simplement se poser des questions sur la religion, c’est s’exposer à la torture et à la mort. Et il n’y pas d’âge pour cela. Mohamed Qataa, un syrien de 15 ans, a ainsi, voici trois ans, été assassiné pour « blasphème » . Il avait osé dire publiquement :

    « Même si le prophète Mahomet descend du paradis, je ne deviendrai pas croyant » .

    Des tortionnaires d’Al Nostra l’ont sauvagement fouetté puis lui ont éclaté la tête de deux balles, sur la place publique.

    Il y a actuellement, dans les pays musulmans, deux courants qui s’opposent. D’un côté se développe, très librement, souvent avec la complicité des pouvoirs en place, un courant de radicalisation et, à l’opposé, maintenu dans la clandestinité par la terreur islamiste, un courant de Lumières, de laïcisation. En Occident, il y a des kollabos pour soutenir les premiers, faisons qu’il y ait des humains libres pour soutenir les seconds.

    SOUTIEN A LA PALESTINE

    Ou du moins, soutien à un Palestinien particulièrement courageux.

    Walleed Al-Husseini est un jeune palestinien. On sait combien sont nombreux ceux qui soutiennent en France la lutte des Palestiniens. Un soutien indéfectible, mordicus, quoi qu’il arrive, pour tous les Palestiniens, y compris ceux d’extrême droite mais pas… pour Walleed (et les personnes qui pensent comme lui).

    Il est vrai que ce jeune homme a un grand tort : il a voulu, par lui-même, par des lectures, des réflexions, des échanges, se faire une opinion sur sa religion, et il l’a exprimé très tranquillement. Conséquence immédiate : arrestation et tortures. Il n’avait que 21 ans.

    « Je pensais vivre dans un État laïque, où j’avais la liberté de m’exprimer » écrit-il « Il n’en est rien, c’est une dictature : la justice n’existe pas, pas plus que la liberté d’expression ou de pensée. Il est impossible d’être athée dans les pays arabes, on nous prend pour des gens malades, stupides et immoraux » .

    Actuellement exilé, vivant sous la menace permanente d’un assassinat, Walleed Al-Husseini qui a publié un ouvrage au titre éloquent ( « Blasphémateur, les prisons d’Allah » ) anime maintenant un blog où il critique les religions et défend l’athéisme, la laïcité et donc la liberté de penser et de critiquer. On y trouve des informations qu’on chercherait en vain dans les médias français et des témoignages très intéressants d’anciens musulmans. Par exemple le « Témoignage d’un ex-musulman Malien » ou le « Témoignage libre d’une jeune ex-musulmane française » qui montre comment, en France, les musulmans « de base » subissent la pression quotidienne des religieux et sont poussés progressivement à se radicaliser). La citation qui ouvre cet article ( « Le spectre de l’athéisme hante l’islam sur les réseaux sociaux » ) est tirée de son site et la suite peut se lire sur son blog, « La voie de la raison » .

    LES BOBOS DE LA CENSURE

    Kamel Daoud est un écrivain et journaliste algérien. Dans un article publié dans Le Monde, il rappelait qu’à Cologne la nouvelle année avait mal commencé, puisque le soir de la Saint-Sylvestre plusieurs centaines d’agressions sexuelles s’étaient déroulées en pleine rue. Bien sûr, l’extrême-droite s’était empressée de tirer profit de cet événement ; la gauche et les féministes restant dans un silence coupable.

    Dans son article, Kamel Daoud critiquait la religion et l’image de la femme que le Coran véhicule :

    « Le rapport à la femme, écrit-il, est le nœud gordien, le second dans le monde d’Allah. La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée. Cela dénote un rapport trouble à l’imaginaire, au désir de vivre, à la création et à la liberté. La femme est le reflet de la vie que l’on ne veut pas admettre. Elle est l’incarnation du désir nécessaire et est donc coupable d’un crime affreux : la vie. C’est une conviction partagée qui devient très visible chez l’islamiste par exemple. L’islamiste n’aime pas la vie. Pour lui, il s’agit d’une perte de temps avant l’éternité, d’une tentation, d’une fécondation inutile, d’un éloignement de Dieu et du ciel et d’un retard sur le rendez-vous de l’éternité. La vie est le produit d’une désobéissance et cette désobéissance est le produit d’une femme ».

    Kamel Daoud a du « vécu » : élevé dans une société musulmane, il la vit au quotidien.

    Mais, si Kamel Daoud espérait pouvoir s’exprimer plus librement en France qu’en Algérie, il se trompait lourdement. Un collectif « d’universitaires », d’anthropologues, de philosophes et de psychologues et autres bobos (qui, eux vivent dans un univers feutré et en profitent – pour la massacrer – de la liberté que leur accorde) s’est constitué pour contester vertement son article qui, selon ce collectif, jouerait le jeu de l’extrême-droite. Pour ces plumitifs, dire la vérité ne serait pas bon, surtout pour le « petit peuple ».

    Après avoir reçu des menaces de mort de la part d’un imam salafiste en 2014, Kamel Daoud est maintenant censuré par des bobos. On a certes tout à fait le droit d’être en désaccord avec son analyse, mais le véritable lynchage moral (ajouté au lynchage physique qui plane toujours sur sa tête) auquel nos joyeux postmodernes se sont livrés constitue une honte pour la pensée libre. Les gagnants du « combat » mené par ce collectif de plumitifs, ce sont les islamistes radicaux, puisque suite à ce déferlement d’injures, Kamel Daoud a décidé d’arrêter le journalisme. Nous espérons bien qu’il reviendra sur cette décision.

    CENSURE ÉDITORIALE

    Hamed Abdel-Samad est un auteur allemand d’origine Égyptienne. Fils d’un imam, Hamed Abdel-Samad a fait partie des frères musulmans. Il a écrit un ouvrage qui a connu une importante diffusion aux USA et constitue un véritable best-seller en Allemagne (depuis 2014) mais… pas en France, et pour cause : il n’est toujours pas publié. Nous n’avons donc pas pu lire « Le fascisme islamique » mais nous aimerions bien nous faire notre opinion. Oui mais voilà, les éditeurs contactés trouvent que « ça ferait le jeu de l’extrême-droite » (encore !). L’un d’eux écrit sans complexes :

    « Dans le contexte actuel, le livre de Hamed Abdel-Samad risque plus d’être récupéré que d’apporter matière à réflexion » .

    Les mêmes éditeurs ne se gênent pourtant pas pour publier des bouquins carrément d’extrême-droite (les « ouvrages » de la famille Le Pen, ceux de Zemmour,… ). C’est à croire que ceux-là « apportent matière à réflexion » ! La presse nous apprend de plus qu’un grand éditeur français s’apprête à republier d’ici quelques mois « Mein Kampf » d’un certain Adolph Hitler. Même avec un appareil de notes critiques, cette publication est attendue avec impatience par tous les nazillons qui s’en pourlèchent d’avance les babines. Vu le niveau de stupidité de la nomenklatura universitaire française, attendons-nous à ce qu’elle nous explique gravement que « Mein Kampf » n’a rien à voir, mais vraiment rien, avec le nazisme.

    C’est à croire qu’on ne fait le jeu de l’extrême-droite que si on a abandonné la religion musulmane. Curieux, tout de même, non ?

    Pendant que les éditeurs français refusent de publier son livre, une fatwa bien moyenâgeuse pèse sur ta tête d’Hamed Abdel-Samad pour « hérésie » Il est menacé de mort par ses anciens amis djiadhistes.

    ASSASSINÉ PAR UN IMAM

    L’écrivain jordanien Nahed Hattara a été assassiné ce dimanche 25 septembre 2016 à Amman. Athée revendiqué, emprisonné par le roi Hussein pour ses critiques contre la monarchie, il avait reproduit le 12 août une caricature ridiculisant les « daechites » . Dès le lendemain, il avait été arrêté et incarcéré pendant deux semaines. Libéré sous caution, il était poursuivi pour « incitation à la discorde confessionnelle » et « insulte » à l’islam.

    Ce meurtre commis par un iman (Le monde écrit «  ancien imam », pourtant, « iman un jour, iman toujours  »), a été condamné par de nombreux intellectuels… en Jordanie, car, pour ce qui est de la France, on attend toujours les réactions. A moins que nos joyeux signataires anti-Daoud trouvent ça normal ?

    UN POÈTE DE 17 ANS

    Omar Mohamed Batawil, une jeune poète yéménite de 17 ans écrivait : « Vous m’accusez d’être athée. Moi, je vois Allah dans les fleurs et vous dans les cimetières et les tombes. Telle est la différence entre vous et moi ». De tels propos sont insupportables pour les islamistes. Pour eux, non seulement il faut être musulman, mais il faut l’être de la façon dont ils veulent. Sinon, c’est la mort. Omar Mohamed Batawil a été enlevé par des islamistes puis assassiné de deux balles dans la tête, à Aden, en avril 2016. Son combat pour un peu de tolérance lui a coûté la vie.

    Ainsi sont traités les Lumières qui s’allument dans les pays musulmans. Ne les laissons pas se faire éteindre.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

    • Bien sûr, l’extrême-droite s’était empressée de tirer profit de cet événement ; la gauche et les féministes restant dans un silence coupable.

      Je ne sais pas qui sont ces féministes au silence coupable que vos désignez mais j’aimerai bien savoir vraiment de qui vous parlez.

    • J’avais pas vu ta réponse, @aktivulo1
      Pour Christine Delphy, son blog regorge d’articles contre l’instrumentalisation raciste du féminisme, le dévoiement de la laicité à des fins racistes, la stigmatisation du « garçon arabe », et les discriminations raciales en France.
      https://delphysyllepse.wordpress.com

      Elle a peut être pas répondu en particulier sur ce point précis (en même temps on la lie pas souvent dans la presse généraliste), mais en connaissant sa pensée ca me semble assez évident de savoir ce qu’elle en aurais dit. Il y a même un article du point qui semble avoir bien mieux compris les diverses branches du féminisme que les Anarcosyndicalistes et qui a pas besoin d’interviewer Delphy pour savoir ce qu’elle en pense. http://www.lepoint.fr/societe/cologne-voile-les-feministes-se-dechirent-autour-de-l-islam-06-05-2016-20374

      Pour les autres, je ne sais pas si elles se sont exprimées sur ce sujet et je ne voie pas pourquoi elles seraient coupable de ne pas avoir parlé à ce sujet au moment ou vous (les anarcosyndicalistes qui les jugez coupable de silence) en aviez envie et je ne sais pas si la presse à jugé bon de les questionné la dessus.
      Les féministes que la press aime bien voire dans ses colonnes sont généralement islamophobes, tels les Femens ou Fourest ou/et libérales essentialistes de type Badinter et ELLE magazine et c’est pas ce que j’appellerais « les féministes » à part si j’étais une personne qui ne connais du féminisme que la grossière vitrine libéral-raciste de la télé et qui ne s’intéressait que superficiellement à la cause des femmes.

      Les féministes s’expriment sur le sujet du harcèlement dans l’espace publique depuis ... probablement avant l’invention du mot féminisme. Et c’est un des sujets central du féminisme actuel (en particulier chez les jeunes féministes plus touchées par ce type d’agressions que les féministes plus agées). Les féministes ont rappelé que les agressions de rue ne sont pas un phénomène raciale et on rappelé qu’il y a beaucoup d’agressions sexuelles les 31 décembre, à l’Oktoberfest, toutes sortes de fêtes et rappellent aussi que les harcèlement sexuel c’est dans l’espace publique mais aussi au travail, au domicile et même dans les syndicats ou chez le médecin, et les femmes sont agressées par toutes les catégories d’hommes y compris les anarcosyndicalistes.

    • @mad_meg

      " Les harcèlement sexuel c’est dans l’espace publique mais aussi au travail, au domicile et même dans les syndicats ou chez le médecin, et les femmes sont agressées par toutes les catégories d’hommes y compris les anarcosyndicalistes."

      Je ne suis pas anarchosyndicaliste (en tout cas pas à la CNT-AIT), Je pense pas qu’il remette en cause cecis.
      Mais pointaient que les féministes sont là face a une affaire de viols massifs ;
      Et la chose fait par celles et ceux-ci : la mettre en perspective, et la relativiser ?
      C’est étrange quand on est à fleur de peau (et à juste titre) sur bien d’autres sujets.

      " Les féministes ont rappelé que les agressions de rue ne sont pas un phénomène raciale "
      Raciale ? On parle de quoi ? La religion est une "race-social" ? Si c’est ça. Tu confirmes que ces féministes ont refusé et refusent de parler de religion l’assimilant à du racisme.
      D’ailleurs toutes-celles et ceux qui critiquerons la religion sont "islamophobes". Quand bien même sont elles/ils se diraient de gauche et issue des "terres d’islam".
      Aucune reflexion ne semble possible sur le sujet.

      Résumé :
      – Les fait 470 plaintes poour agression sexuelle déposé (à propos du jour de l’an à Cologne). Le agresseurs sont en majorité d’afrique du nord (selon le témoignage des victimes)
      Et La police met du temps à rendre l’affaire public. La rumeur amphle et la fachosphère se régale.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Agressions_sexuelles_du_Nouvel_An_2016_en_Allemagne

      – A propos de cette affaire, Kamel Daoud critique la religion et l’image de la femme que le Coran véhicule
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/31/cologne-lieu-de-fantasmes_4856694_3232.html

      – On réponds à Kamel Daoud via une trubinue signée de 10 intelectuels en l’accusant d’islamophobie
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/11/les-fantasmes-de-kamel-daoud_4863096_3232.html
      –—

      A savoir si on parle honêtement "seul la vérité est révolutionnaire" ou soit on fait de la propagande ou contre-propagande (même logique).
      Mais ce n’est pas parceque la vérité ne nous arange pas qu’elle doit être tue.

      Reviens toujours "Attention vous faite le jeu de la droite ou de l’extrème", on toujours soit dans un parallèle Islamophobie/Antisémitisme quasi-automatique.
      Quadruppani : Note de bas de page de "Pouvoir de poser la question" :
      " Soyons clairs : le problème, ce n’était pas que Kamel Daoud parle de la misère sexuelle spécifique aux terres d’Islam : elle existe bel et bien
      (...) Ce qui était insupportable, c’est qu’il éprouve le besoin d’éditorialiser en amalgamant l’arrivée des réfugiés et cet épisode
      (...) Daoud ait conclu à la nécessité d’éduquer ces imprésentables réfugiés me fait irrésistiblement penser à ces bourgeois juifs bien
      installés dans la culture française qui fronçaient le nez, dans les années 30, en voyant débarquer les juifs d’Europe centrale trop pittoresques à leurs yeux. "
      https://lundi.am/Le-pouvoir-de-poser-la-question

      –—

      Les sites proche des féministes ("pro-voile") :

      – "De la banalité du sexisme et du racisme" Hanane Karimi (LMSI)
      http://lmsi.net/De-la-banalite-du-sexisme-et-du

      « Amalgames » Pauline Delage, Renaud Cornand (LMSI)
      " La rhétorique de l’amalgame se renforce (...) Plusieurs événements contribuent à renouveler ce discours : (..) les agressions sexuelles qui ont lieu pendant les fêtes du nouvel an le 31 décembre 2015 à Cologne en particulier"
      http://lmsi.net/Amalgames

      –—
      Les féministes ("laïques") :
      Après Cologne : déni ou mépris du féminisme ? (C. Fourest)
      https://carolinefourest.wordpress.com/2016/01/28/apres-cologne-deni-ou-mepris-du-feminisme

      Agressions sexuelles à Cologne, du déni empoisonné au combat de coqs
      https://carolinefourest.wordpress.com/2016/01/21/agressions-sexuelles-a-cologne-du-deni-empoisonne-au-comb

      Protégeons les réfugié/es du trafic sexuel
      https://carolinefourest.wordpress.com/2016/04/03/protegeons-les-refugiees-du-trafic-sexuel

      Michelle Perrot , l’intellectuelle et féministe algérienne Wassyla Tamzali, et Marianne Meunier :
      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/les-violences-faites-aux-femmes-une-arme-politique

      Le féminisme, pour le meilleur et sans le pire (Valérie Toranian)
      http://rddm.revuedesdeuxmondes.fr/archive/article.php?code=73449&show=picture

      –—
      Antifa
      http://lahorde.samizdat.net/2016/01/13/allemagne-cologne-contre-le-racisme-le-sexisme-et-le-repli-sur-soi
      http://lahorde.samizdat.net/2015/10/25/allemagne-la-candidate-a-la-mairie-de-cologne-grievement-blessee-p

    • Je dit racisme car l’islamophobie est un cache sexe pour les racistes et que le problème n’est pas la religion. Pour Cologne, la religion n’a absolument aucun rapport avec ces agressions. Après enquète la police parle d’un GANG qui a trouvé ce mode opératoire pour faire du vol à la tire. Les femmes sont une cible privilégié des hommes, du coup elles sont une cible privilégié des hommes en gang organisé. Un gang, c’est pas une entité religieuse, mais c’est une antité patriarcale, virile en un mot masculine. Prétendre que ces agressions ont un rapport avec l’islam c’est un mensonge elles ont un rapport avec la violence masculine. Les gens qui parlent de religion dans cette épisode se servent du pretexte grossier de la religion pour vomir leur racisme sur les arabes et ils utilisent les femmes victimes de ces agressions et le féminisme comme moyen de déchainer leur racisme. Et je suis surprise de voire Fourest cité, tu trouve pas qu’elle est raciste et qu’elle dit de la merde depuis au moins 10 ans ?

    • @mad_meg

      « Je dit racisme car l’islamophobie est un cache sexe pour les racistes et que le problème n’est pas la religion. »

      Et certaines assoc’ utilise comme cache sexe l’antiracisme pour défendre leur religion par exemple (le PIR, et la CCIF).

      « Et je suis surprise de voire Fourest cité, tu trouve pas qu’elle est raciste et qu’elle dit de la merde depuis au moins 10 ans ? »

      Elle n’a pas eu de propos raciste, sauf si les procès d’intention suffisent. Et dire de la merde c’est vague tu peux préciser ?

      Je commence à être allérgique au « Fourest Bashing » surtout quand ça vient des amis du PIR.
      On peut se sentir loin de certaines de ses idées : défendre coute que coute le parlementarismes jacquobin, son soutien inconditionnel à Femen
      On peut trouver que c’est pas une jouranliste peu sérieuse (même si la plupars des « mensonges » sur lequel elle a été « discrediter » sont des intox).

      C’est juste ce qu’elle dit n’arrange pas unne partie de notre petit milieu (tout petit). Je lie Fourest depuis 2001, « Foi contre choix : La Droite religieuse et le mouvement Pro-life » aux États-Unis. En vérité c’est depuis ’Les Frères Tarik’ (2004), que subitement C. Fourest est devenu infréquentable à l’extrême gauche. En gros quand quelqu’un s’intéresse à l’extrème droite liée à l’islam (elle deviens raciste ("islamophobe"). On est dans une ambiance Stalienne ou tout anti-communiste (anti-URSS) était fasciste.

    • Mais les agressions de Cologne etaient commises par un gang de magrhébins pas par des islamistes de Dash ou Al Quaida. Tu ignore ce fait alors qu’il n’y a aucune histoire de religion dans ces agressions alors pourquoi vouloir t’obstiné à faire comme si le problème était l’islam ?

    • Le tribunal de Hambourg relaxe les accusés de la nuit du Nouvel An à Cologne
      Par Dietmar Henning
      8 novembre 2016
      https://www.wsws.org/fr/articles/2016/nov2016/hamb-n08.shtml
      Rarement des événements de l’histoire récente ont provoqué une controverse aussi intense en Allemagne que ceux survenus à Cologne, à Hambourg et dans d’autres grandes villes, le soir du Nouvel An 2015-2016, où des étrangers et des réfugiés auraient harcelé et violé des femmes en masse.

      La décision du tribunal de Hambourg vient maintenant confirmer que les accusations et les preuves avancées avaient été trafiquées par la police. En plus du petit nombre de ceux condamnés pour agression, la décision du tribunal laisse entendre que les « événements survenus la nuit de la Saint-Sylvestre » ont été en grande partie une invention des médias.

      https://blogs.mediapart.fr/jacques-marie-bourget/blog/121116/pas-de-pot-pour-kamel-daoud-hambourg-relaxe-les-violeurs

    • Tien pour cet idiot et son collectif les attentats de Paris sont une application de la loi musulmane mais heureusement « que nous avons autre chose à faire que de nous occuper de ces questions d’islamisme, de reli­gion, etc. qui ne nous intéressent a priori pas du tout, mais que nous rencontrons dans l’analyse que nous faisons de la réalité. »
      https://seenthis.net/messages/353798
      Vaste blague.

    • Dit donc il pue la #culture_du_viol le texte de wsws @unagi

      Ca par exemple c’est vraiment #la_gerbe

      La jeune femme n’avait signalé l’incident à la police que plusieurs jours après la veille du Nouvel An, une fois parus les premiers articles des médias faisant état d’agressions sexuelles. Le soir des prétendues agressions, elle avait continué à participer aux festivités jusqu’à 4h30 du matin. Par conséquent, la victime n’avait pu subir le traumatisme allégué lors du procès.

      C’est pas parceque la victime met 48 heurs ou 48 ans à porter plainte que ca met en doute ce qu’elle dit avoir subit.
      C’est pas parceque la victime a continué à participer aux festivités jusqu’a 4h30 du matin que sa parôle doit être remise en cause.

      Ici un petit Bingo de la culture du viol pour bien voire que ces deux poncifs y sont présents.

      En tout cas ces femmes ont vraiment été agressées et si la police n’a pas poursuivie les coupables mais à préféré s’en prendre à des boucs émissaires au final c’est encore une fois les femmes victimes qui ne serons pas entendus et dont on va remettre la parôle en doute. les 243 plaignantes ont bien été sexuellement agressées, mais les 21 suspects mise en examen ne sont pas les bons. Ils ont été relaxé, justice leur à été rendu. Mais pas aux femmes victimes, 243 femmes demeurent dans l’injustice.

      Au final tout ce que cherche wsws c’est à nier totalement qu’il y a eu des agressions :

      Les événements survenus la veille du Nouvel An furent grossièrement exagérés et utilisés comme prétexte pour faire basculer le climat politique vers la droite. D’une manière raciste, les médias et les politiciens ont dépeint une image de hordes criminelles et dangereuses d’étrangers harcelant les femmes les jeunes filles allemandes.

      En fait si je comprend bien ces 243 femmes sont des mithowoman puisque elles ont été gentilement agressées par quelques mecs sympas et inoffensifs.

      Dans cette histoire encore une fois les femmes n’ont que des ennemis qui les instrumentalisent :
      – les agresseurs d’abord, des hommes qui se servent du viol pour les dépouillé de leur téléphone, papiers d’identité, argent... et de leur intégrité corporelle, liberté de déplacement, de leur humanité...
      – les policiers se servent d’elles pour persécuter des hommes racisés.
      – les hommes de droite et les politiques se servent d’elles pour justifier leur racisme et les discriminations qui vont avec...
      – les hommes de gauche les traite de menteuses avec quelques variantes...
      – les anarcosyndicalistes ou les laïcistes en profitent pour faire la chasse au féministes dont le silence serait coupables...
      – Les militants anti-racistes et wsws accusent de leur coté les victimes d’être racistes en plus de menteuses...
      – les hommes blancs se servent de ces victimes pour se faire croire que eux sont des gentils garçons et que les vrai machos sont arabes/magrhebins/musulmans/migrants...
      – et tout ce que les hommes de gauche, de droite, du centre, retiennent c’est que les femmes mentent et inventent des agressions.

      Cet épisode ressemble à Outreau, puisque les coupables désignées ne sont pas les bons alors il n’y a pas eu d’agressions. Or les victimes d’Outreau comme celles de Cologne ont bien été agressées sexuellement et ceci est effacé à la moindre occasion.

      #victimes #victime_blaming #instrumentalisation #fémonationalisme #sexisme #misogynie #femmes

      C’est d’ailleurs le même problème que pour le #burkinigate ou les querelles sur le #voile. Les hommes se servent des femmes comme instrument dans leurs conflits. Ils ont discuté entre eux de la manière dont ils veulent que LEURS femmes soient vétus et le résultat est une remise en cause de l’accès à l’espace publique pour les femmes, le renforcement du harcèlement de rue et de la domination masculine.

      sur le sujet voire ; Burkinigate : une guerre de « conception de la femme »... Sans les femmes.
      http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2016/08/29/burkinigate-une-guerre-de-conception-de-la-femme-sans-les-femmes.h

    • @mad_meg

      @mad_meg Merci pour les textes.

      Sur Cologne je passe mon tour, trop d’infos contradictoires. Je pense que tu as raison dans le fond. Sauf que Kamel Daoud aurait eu le droit de se tromper, sans se faire massacré, on y aurait gagné.

      Mais sur l’autre article J’ai quelques remarque :

      ’Que révèle l’idée selon laquelle « l’islamophobie n’est pas un racisme car les musulmans ne sont pas une race » ?’ https://joaogabriell.com/2016/07/14/ce-que-releve-lune-des-phrases-preferees-des-islamophobes-lislamophobi

      Déjà c’est un jargon dificille à lire. Car en substance on dit "ils sont de mauvaise fois ces raciste", "antiracisme politique = nous, "eux = naïfs dans le système du racisme d’Etat" blablabla..
      Ca prend facile 80% du texte, mais bon.

      Premièrment le texte vise habilement à ne pas distinguer "Musulman" et "Islam", soit "Musulmans" des personnes et "Islam" un dogme, une idéologie.

      "« les musulmans ne sont pas une race », c’est a priori admettre qu’on pense tout au fond, même inconsciemment, malgré l’universalisme proclamé, que d’autres groupes sont des races pour de vrai."

      Effectivement faire la différence entre religion, idéologie et caractère physique. Passons il y a une net différence entre Juif et praticant du Judaisme.
      Comme entre venant des pays à confesion musulmane et pratiquant musulmant ce que ne semble ignoré l’auteure

      Si tu es pour l’affiramtion "les musulmans ne sont pas une race" donc "d’autres groupes sont des races pour de vrai"
      On est là dans l’argumentation typique du faux dilème, en générale les argument des racialiste ne vont pas plus loi.

      Mais là.

      Deuxième cas :

      Soit ils pensent que « noir » « arabe » sont bien des catégories construites et non pas des races, mais que le mot « musulman » tout en renvoyant lui aussi à une construction historique relèverait d’une réalité trop différente pour que le traitement discriminant des populations auquel il renvoie puisse être qualifié de « racisme ».

      Notons le cotée anphigourique et tordu à la phase, j’ai mis du temps à comprendre mais je suis peut-être un pu lent.

      Ceux qui pense que le mot « musulman »
      – Une construction historique
      – Mais la réalité trop différente (..) pour être qualifié de « racisme ».

      « (..) pour ceux qui adhèrent à cette lecture, tout en invectivant constamment les militants de l’antiracisme politique, cela montre qu’ils sont particulièrement hypocrites »

      Car :

      « la mobilisation politique de catégories produites par l’histoire ne signifie pas nécessairement qu’on les légitime, mais peut aussi servir à contester l’ordre social qu’elles ont produit. »

      En :

      " en acceptant de mobiliser l’idée de racisme contre les « noirs » ou contre les « arabes » (...) les antiracistes universalistes auto proclamés reconnaissent eux-mêmes que nommer les catégories visées le racisme, n’est pas ce qui constitue le racisme, et peut être aussi une manière d’y répondre. "

      Prenons un autre exemple pour voir le soucis argumentatif :
      "anti-communiste" c’est du raciste anti-russe. Donc tous ceux qui s’attaque au communiste sont des racistes.
      Si tu dis que "communiste" c’est pas parreil tu est pas cohérents parce que tu pense aussi que "slave" n’est pas une catégorie pertinente.
      Même si je pense que les slaves ne sont pas en soit une catégorie cohérente.

      Oui, mais si je dit que "anti-communisme" c’est raciste cela nous empèche de détacher l’idéologie / de la ’race’.
      1) Ca rajoute une couche à l’essentialisation en validant l’idée que les slaves sont tous communiste
      2) Ca voudrait dire que critiquer l’idéologie communiste est impossible ce n’est pas sain.

      Quoi me répondrai l’auteur du texte (qui ignore qu’une religion n’est pas en dehors du monde des idées) :

      " à l’origine « musulman », cela désigne le fidèle d’une religion. "
      " Seuls des hypocrites peuvent prétendre que lorsqu’on dit « musulman », on pense à une catégorie purement religieuse, absolument neutre et aucunement liée à une quelconque "origine" "
      " Arrêtons de nous mentir : quand on dit musulman, on pense à arabes"

      "On" ? Le raciste, le blanc progressiste, l’universaliste, le musulman, qui ?

      Je réponds à ce que je crois : le raciste (’hypocrite’ ou pas).

      "le contexte produit le « musulman » comme une « race » c’est à dire une catégorie qui d’un point de vue raciale n’existe pas en dehors du contexte de stigmatisation qui la produit"

      Comme le raciste pense "musulman = arabe" il faut défendre les musulmans et l’islam et après on verra.

      J’ajoute la citation cette phrase en milieu de texte :

      « Savoir si oui ou non cette stratégie est efficace, dans quelle mesure, et en s’y prenant de quelle façon est une autre discussion. »

      J’en suis pas si sûr.

    • Pas de soucis @unagi
      @aktivulo1

      Sur Cologne je passe mon tour, trop d’infos contradictoires. Je pense que tu as raison dans le fond. Sauf que Kamel Daoud aurait eu le droit de se tromper, sans se faire massacré, on y aurait gagné.

      On parle de Cologne il me semble pourtant et du « silence coupable » de certaines feministes a ce sujet.
      Pour Kamel Daoud il valide la culture du viol en parlant de « misere sexuelle » et je ne voie pas en quoi c’est un massacre de mettre en évidence le sexisme de son discour.
      Enfin pour le texté de Joao je le trouve assez claire. Je suis en accord avec ce qui y est dit et je vais pas en discuter plus.

    • "Kamel Daoud il valide la culture du viol en parlant de « misere sexuelle »"

      Ce n’est pas du tout l’objet de la tribune il me semble.

      et je ne voie pas en quoi c’est un massacre de mettre en évidence le sexisme de son discour

      Ou tu préfère ne pas voir. Oui, se faire qualifié d’aider les racistes (c’est à dire de traite) par 10 intellectuels ce n’est pas du lynchage ?

    • Que la culture du viol ne sois pas l’objet du texte de Kamel Daoud n’a aucune importance. Cela ne change rien au fait qu’il valide au passage l’existence d’une prétendue misère sexuelle masculine. Que ca sois centrale ou périphérique à son discours ne change rien au résultat. Il n’y a pas de misère sexuelle masculine. Kamel Daoud utilise ce concept nuisible qui n’existe que pour justifier la domination masculine à l’encontre des femmes et des filles.
      ici un lien qui explique pourquoi la misère sexuelle masculine n’existe pas :
      https://seenthis.net/messages/524372

      Je n’ai pas lu ce que dit Kamel Daoud en détail mais si 10 intellectuels le traitent de racistes, de mon coté j’en ajoute une couche et je le traite de sexiste et de promoteur de la culture du viol. Valider l’existence d’une misère sexuelle masculine c’est sexiste, en faire une spécialité d’hommes racisées c’est raciste en plus. A mes yeux il ne fait aucun doute que l’idée d’une misère sexuelle spécifique aux garçons et hommes arabes/magrhebins/musulmans/islamistes/racisés est une idées misogyne et raciste. Ce n’est pas un lynchage ou un massacre que de dénoncer les discours racistes et sexistes quant on les rencontre. Enfin que seul 10 intellectuels aient dénoncé le racisme de ce discours c’est en fait assez peu.

      Tu devrais relire le premier lien de Joao que j’ai indiqué plus haut, il explique bien ce racisme et ce sexisme du discours de type Kamel Daoud ainsi que la manière dont cela s’articule. Je ne peu pas faire mieux que ce qui est dit sur ce lien.

      Ici un lien en complément pour comprendre ce qu’est la culture du viol :
      http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2016/09/5-questions-pour-comprendre-la-culture.html

    • L’expression « misère sexuelle » est utilisée par les hommes pour justifier les viols et violences sexuelles qu’ils infligent aux femmes. Cette expression sert à exclure les femmes de la sexualité. C’est juste le nom qui est donné à la frustration que les hommes rencontrent à ne pas pouvoir pénétré sexuellement toutes les femmes dont ils ont envie à tout moment selon leur bon vouloir. La frustration sexuelle, la misère sexuelle ou la famine sexuelle, c’est la plainte du dominant, celle du pauvre qui ne peu pas baiser les bourgeoises, celle du vieux qui ne peu pas se taper toutes les minettes de 15 ans qu’il voudrais, celle du quidame qui ne peu pas sauter la pin-up qu’il a vu sur l’affiche, celle du consommateur de pornographie qui ne peu pas humilier toutes les femmes qu’il voudrait comme il aime tant le voire sans ses films misogynes favoris, celle du nice guy qui chiale en disant être friendzoner par une femme qui n’est pas interessé par lui... La misère sexuelle c’est une manifestation de la frustration de ne pas être tout le temps dominant chez les hommes. C’est le caprice que font les hommes quant ils se rendent compte que les femmes ne sont pas des objets à leur disposition. C’est un caprice que font les hommes face à l’autonomie des femmes, leur droit à dire NON.

      Ce n’est pas une expression qui est utilisé pour qualifié la répression sexuelle que subissent les femmes et les enfants. L’expression « misère sexuelle » n’est jamais utilisé pour parler de la situation des victimes des violences sexuelles dans le langage courant, à part chez quelques féministes en générale en réponse à l’utilisation commune de cette expressions c’est toujours la misère sexuelle masculine qui est nommée. Et dans le contexte de cette discutions c’est encore le cas.

      C’est pas non plus une expression utilisé pour désigné la pauvreté misérable de la sexualité masculine hétéro. Une sexualité pourtant si tristement génitale et réduite à la simple pénétration de leur penis en mode pilonnage. Les fait que les hommes hétéros soient coincés du cul n’est jamais ce que les hommes désigne par leur « misère sexuelle ».

      Tu remarquera d’ailleur que l’ont ne parle jamais de « misère affective masculine ». Les hommes ne sont pas frustré d’amour, de tendresse, d’intimité, de complicité affective, tout ca ils n’ont pas idée d’en faire une expression. Et quant tu dit qu’il suffit que les homme se mastrubent c’est à mon avis que tu oublie que la misère sexuelle masculine c’est pas le manque d’éjaculation. La plus part des hommes se tapent du porno à haute dose et ca les empeiche pas de parlé d’être en misère sexuelle. Je ne croi pas que ces « garçons arabes en misère sexuelle » manquent de d’iconographie mastrubatoire. La misère sexuelle c’est pas un problème de masturbation, c’est la frustration de ne pas pouvoir baiser n’importe quelle femme, n’importe quant, n’importe comment, selon leur bon vouloir de dominant. Alors la réponse à mon avis n’est pas de dire « aller vous branlé et ca ira mieu », pour moi la réponse est « ce que vous appelez misère sexuelle, c’est la frustration que rencontre les hommes quant ils n’ont pas pu violer les filles et femmes qui leur font envie. C’est leur frustration de découvrir que les femmes sont des sujets, maitresses de leur propre corps et pas des objets comme ils ont l’habitude de les voire et de les utilisé ».

      Je préféré rejeter cette expression en bloc même pour l’utilisation que tu propose @aude_v Aujourd’hui pour moi entendre parlé de misère sexuelle c’est comme d’avoir à subir les jérémiades d’un milliardaires qui me parle de ses problèmes d’ISF ou qui se plain de l’augmentation des prix à Courchevel.
      Oui l’ISF coute cher aux riches, oui les prix ont augmenté à Courchevel, oui la domination sexuelle des hommes sur les femmes coute cher aux hommes. Il m’empêche que je refuse de perdre mon temps à considéré les problèmes d’ISF des milliardaires, à bavarder des prix à Courchevel, ou à écouter la frustration sexuelle des hommes à ne pas pouvoir violer selon leur bon vouloir.

    • il faut l’ouvrir plus fort qu’elle [C. Fourest] ne le fait pour refuser que hop, on en oublie tout le sexisme dont est porteur la culture chrétienne et hop, sous le feu de la critique il ne reste plus qu’un groupe déjà discriminé et qui va devoir se fader une couche de racisme supplémentaire

      C’est un peu le même problème pour Daoud, ses critiques, justes ou outrées, servent un racisme qui se déploie dans les propos et les actes de tout un chacun.e et dans le fonctionnement de l’État. Ce service est problématique au vu des discriminations et des humiliations imposées aux personnes originaires d’Afrique. Non ?

      @aude_v
      Je ne voie pas les chose comme ça la question « c’est c’est vrai ou c’est faux ». Le gauchisme fait de la contre-propagande au lieu de chercher la vérité c’est un très mauvais chemin.
      Daoud sert l’État et les racistes c’est possible. Mais les racistes et l’État se servent de plein de trucs contradictoires.
      Je ne suis pas contre une remise en contexte mais contre l’auto-censure. On refuse de voir des choses au point de torde la réalité dans notre sens quand cela nous arrange.
      D’où mon adhésion au « féministes complices » (même si c’est sans doûte brutal et injuste pour ce cas précis).

    • @mad_meg

      « Je n’ai pas lu ce que dit Kamel Daoud en détail »

      C’est vrai pourquoi lire quelque chose si l’on sait déjà que l’on est contre !

      « je le traite de sexiste et de promoteur de la culture du viol. »

      1) Le définition de "misère sexuelle" est trop réductrice du concept ("la répression sexuelle") détaillé par Jacques Lesage de La Haye[1] (Ras les Murs sur RL). Tout le travail de W. Reich est sur la "misère sexuel". L’accumulation de "conquête", l’obsession de la pénétration sont aussi des "misère sexuelle" selon Reich. Et comme le disait @Aude_v je ne pense pas que cela ne concerne uniquement que les hommes.

      2) Tu ne reprends que cette formulation "misère sexuel", détail du texte que tu n’a pas lu en détails.

      Je me suis ’refadé’ les 2 textes.

      Que dit le texte de Daoud.
      – On ne sais pas encore ce qu’il s’est passé à Cologne.

      – Les occidentaux ne voie le réfugié que comme une victime.
      – Mais il est issue d’un "d’un piège culturel que résume surtout son rapport à Dieu et à la femme"
      – Une intégration se fait aussi par une adaptation culturel.

      Dans "le monde d’Allah":
      – La vie n’est que péché et seul l’au-delà compte
      – Il y a une haine de la vie dans le courant islamiste
      – Le rapport à la femme est problématique, "La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée"
      – "Une femme est femme pour tous, sauf pour elle-même. (..) Elle est enjeu, mais sans elle ; sacralité, mais sans respect de sa personne ; honneur pour tous, sauf le sien"
      Donc :
      – Le réfugié voit dans la femme occidental (plus dénudé) : provocation et décadence
      – D’autant que la répression sexuel a atteint un paroxysme
      x Il faut l’accueillir mais réfléchir d’avantage à ces enjeu dans l’intégration.

      La réponse des 12 intellectuel-les :

      Daoud recycle des clichés raciste :
      1) Il essentialiste les musulmans
      – Ils seraient entièrement déterminé par la religion (négation de leurs responsabilités individuelles)
      – Ils seraient des "zombies", "kamikazes", suicidaires
      x Cela occulte les conditions "conditions sociales, politiques et économiques qui favorisent ces actes"
      x Cela renforce les clichés racistes

      2) Il est autoritaire
      – Il dit "Le réfugié est-il donc sauvage ? Non", mais poser la question déjà y répondre.
      – Il pense que les réfugiés doivent être rééduquer par les occidentaux : « offrir l’asile au corps mais aussi convaincre l’âme de changer ».
      x C’est du paternaliste coloniale qui donne de la supériorité des valeurs occidentales
      x C’est anti-humaniste de demander quelque chose à un réfugie
      x Algérie Daoud est ’laïque minoritaire’, ors le contexte européen c’est l’islamophobe ’majoritaire’
      x Il ne faut pas dire ce qui coïncide avec les "clichés islamophobes" car le "fond de l’air semble l’interdire"

      Si le texte de Daoud est expeditif, il tente d’expliquer le sexisme via sa culture religieuse.
      En réponse, les 12 est finalement très dogmatique ;
      + On ne doit pas critiquer l’islam c’est raciste [2]
      + Tu ne vies pas en Europe donc tu ne peux pas comprendre
      + On n’a pas le droit de critiquer la culture de l’autre (!)
      + On ne doit rien demander à un demandeur d’asile

      [1] ITW Jacques Lesage de La Haye pour SUCH (version française)
      Frusration sexuel en prison :
      https://www.youtube.com/watch?v=Hl_lffY6viU


      [2] Le texte est parsemé de "clichés orientalistes les plus éculés", "Pegida n’en demandait pas tant", "Au-delà de ce paternaliste colonial"...

    • Daoud ne m’interesse pas et je réagissait aux accusation de silence coupalbles des féministes pointé par les anarchosyndicaliste dans le contexte des agressions sexuelles à Cologne.

      Tu dit que j’ai une définition réduite de la misère sexuelle, j’en ai une definition féministe, c’est vrai que c’est reduit par rapport à la définition patriarcale habituelle ou tu semble trouvé ton compte. Je me fiche de ce que toi un homme (ou Daoud ou n’importe quel homme) pense de la richesse sexuelle en régime patriarcale.

      Enfin comme tu utilise cette expression de "racialisateur" je te conseil cette lecture : Pour en finir avec le terme « racialisateur ».
      https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/08/29/pour-en-finir-avec-le-mot-racialisateur

    • @mad_meg

      Tu dit que j’ai une définition réduite de la misère sexuelle, j’en ai une definition féministe.

      Il n’a y pas une définition féministe et une autre patriarcale. La base du langage est de ne pas transformer les mots en cours de débat. L’autre est d’en avoir l’envie de discuter. Mais, je me répète, à quoi ça sert quand on sait que l’on a raison.

      A propos de "Pour en finir avec le terme « racialisateur »"

      En le lisant, il me vient une phrase d’un cloué célèbere :

      « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »

      Il semble que l’argument principale est faire passé toute lutte des classes comme un simple ouvriérisme débile du PCF, pour pouvoir le discrédité. Le communiste le plus cité c’est Soral (’c’est lui qui fait le mieux la synthèse’). Désolé mais il suffit pas de répéter anti-racialiste = raciste sous différentes forme. Il faut un minimum d’argument. Il ne suffit pas de faire de l’analogie, d’assumé sa subjectivité et de faire de l’écriture automatique jargonneuse.

      "A ce sujet, l’auto-critique n’est visiblement toujours pas autorisée : il est permis, sur les sites d’informations libertaires, de critiquer publiquement l’antisémitisme, l’antiféminisme et l’homophobie d’organisations comme le Parti des Indigènes de la République en citant le nom de cette organisation et en la visant spécifiquement [13]. Mais lorsque des critiques du racisme ou de l’antisémitisme internes au milieu gauchiste essaient d’être publiées sur ces sites [14], curieusement, il ne faut surtout pas citer les organisations visées. Pourquoi ? Pour ne pas relayer, nous dit-on, des « embrouilles internes ». Parce que le racisme et l’antisémitisme, c’est bien connu, sont des embrouilles."

      [13] https://paris-luttes.info/pour-une-approche-materialiste-de-3512
      [14] http://nopasaran.samizdat.net/IMG/pdf/lcqv_1_.pdf

      Enlève ta paille mais pas touche à ma poutre racisée. Les orgas libertaires sont nommée dans le texte [14] AFA-PB et QL. Je ne voie pas de quoi l’auteur parle. L’expression « embrouilles internes » n’est pas dans le texte.

      L’argument de « c’est-plus-compliquée-que-ça » est un argument fallacieux classique qui consiste à dire une évidence (« C’est plus compliqué ! », merci, on le savait) pour en tirer les mauvaises conclusions : du coup il faudrait nier cette question et elle disparaitra toute seule. Auquel cas nous répondons que, justement, il faut d’autant plus étudier cette question de fond en comble qu’elle est complexe.

      Encore là un faux dilème :
      "c’est plus complexe que ça" = nier le problème. Non.
      Ce qu’il se passe ce n’est pas l’étude de "cette question de fond en comble" mais une simplification reprennant les critères des racistes pour penser.

      Entre la gauche radicale et le prolétariat colonial il y a comme une relation d‘amour/haine étrange qui s’explique notamment du fait que la racialisation de la force de travail remet en question un certain nombre de fantasmes et de postures d’identifications populaires des militants. Le prolétariat est une réalité segmentée, y compris par des coupes transversales à la classe : se déclasser, se mettre au RSA, ouvrir un squat, s’acheter un jogging, se mettre au graffiti et se faire des tatouages ne suffisent donc pas à vous transformer en ce lumpen viril que vous rêvez d’être.
      Vous n’êtes pas, et vous ne serez jamais, un jeune de banlieue. Ouvrir un squat dans un quartier populaire en voie de gentrification pour y monopoliser l’espace politique en déclarant qu’il s’agit de VOS quartiers (vos parents sont dans l’immobilier ?) n’y changera rien. Jamais. Du fantasme à la déception, et de la déception à la haine de l’objet de son fantasme il n’y a qu’un pas à chaque fois : les émeutes de 2005 avaient promus la figure du jeune- de- banlieue nouveau sujet révolutionnaire du fait de ses stigmates sociaux et raciaux (pauvre, viril et sauvage). La déception passée, voila que le sujet révolutionnaire de la veille se fait désormais taxer d’être le nouveau sujet fasciste du jour. Voila qui lui apprendra à refuser les avances qui lui avaient été faites si gentiment [16]."

      Là c’est intéressant, ainsi il y aurait un fantasme de l’extême-gauchiste sur le mec de banlieue, et du coup il était objet révolutionnaire et maintenant "nouveau sujet fasciste du jour".
      La question se pose, quelle est l’orga ou l’individu qui est passé de "banlieue = révolutionnaire" à "toute la banlieue est fasciste" ? Mais la note nous rassure : "J’assume l’aspect procès d’intention de ce passage, il est issue d’une réflexion subjective formée à posteriori de ma participation à ce « milieu »" En gros, je suis malhonnête mais moi j’ai le droit.

    • Mais bien sur qu’il y a une definition patriarcale des choses. Je refuse de parler le language des violeurs, ceux qui disent « misere sexuelle » alors que ca veut dire « droit de chaque homme à disposer de toutes les femmes ».

      Le seul point de vue d’où les assertions d’Alzon sur les « bourgeoises » sont compréhensibles, le seul point de vue d’où elles peuvent être émises, c’est celui du sexisme : pour lequel il est inadmissible que certaines femmes échappent ou aient l’air d’échapper, même en partie, au sort commun ; le point de vue des hommes indignés de voir leur privilège de sexe - en particulier l’accès sexuel à toutes les femmes - mis en échec par des « privilèges », plus exactement des protections, de classe ; car le pire pour eux est qu’ils savent que ces « privilèges » sont dérivés de, obtenus par une oppression de sexe : par la prostitution, la même que celle dont ils espéraient bénéficier, mais réservée à des hommes dominants. Ce n’est pas le point de vue de quelqu’un qui réclame la fin de l’oppression des femmes, mais au contraire celui de quelqu’un, de la majorité des hommes, qui réclame l’application totale - sans exemptions ni mitigations - à toutes les femmes sans distinction, du sort des plus opprimées. C’est le point de vue des « partageux » sexuels, ceux qui veulent que cesse la distribution inégale des femmes.

      Cette haine des « bourgeoises » n’est pas, de toute évidence, provoquée par l’amour des femmes et de leur libération. Mais ce n’est même pas une haine limitée à une catégorie particulière de femmes. C’est la haine de toutes les femmes. Les « bourgeoises » ne sont particulièrement visées que dans la mesure où elles semblent échapper partiellement à l’oppression, ou à certaines oppressions, ou à l’oppression par certains hommes. La haine active est bien réservée pratiquement aux « bourgeoises » », à celles qui paraissent bénéficier d’un statut d’exception, d’une exemption scandaleuse. Mais que cette exemption supposée suscite l’indignation et la haine à l’égard de ses « bénéficiaires » montre quelle est la condition seule jugée convenable aux femmes : la seule qui n’éveille pas l’hostilité est une situation d’oppression totale. Cette réaction est classique dans les annales des relation entre groupes dominants et dominés, et a été amplement étudiée dans le Sud des États-Unis en particulier. La bienveillance paternaliste des Blancs pour les Noirs « qui connaissent leur place » et y restent se transforme curieusement en une fureur meurtrière quand ces Noirs cessent de connaître leur place. Les mouvements féministes américains ont aussi analysé les réactions masculines aux « uppity women », littéralement les femmes qui ne baissent pas les yeux.

      Les fameuses « bourgeoises » ne sont pas de ces femmes « arrogantes » : des femmes qui contestent leur rôle, mais plutôt des femmes à qui une soumission classique à un homme vaut en retour, quand cet homme appartient à la couche supérieure de son sexe, quand cet homme domine d’autres hommes aussi bien que des femmes, une protection contre ces autres hommes. Ceci est vécu, comme je l’ai dit plus haut, comme une anomalie, comme une transgression de la règle idéale qui devrait être la soumission de toutes les femmes à tous les hommes, et d’autant plus outrageante qu’elle est le résultat de l’obéissance à cette règle. L’attachement à cette norme est rarement conscient, encore plus rarement verbalisé chez les intellectuels de gauche. Il n’est révélé que négativement par l’indignation que sa transgression suscite en eux.

      http://lmsi.net/Quand-la-haine-des-femmes-se

    • @aktivulo1 faire semblant de ne pas comprendre un argument pour lui faire dire toute autre chose que ce qu’il veux dire c’est très lénifiant. Tout le monde aura compris que quand la CNT-AIT écrit que « les musulmans ne sont pas une race » elle ne sous entend absolument pas que les races existent. Par contre toi et tes alliés ici vous validez la catégorisation raciale et plus encore vous validez l’essentialisme. C’est vous qui faites preuve de racisme en niant la réalité de la volonté émancipatrice de nombres de gens dans le monde « arabe ». Votre acharnement à calomnier cet article le montre, et votre acharnement ailleurs aussi. Vous êtes des postmodernes racistes et essentialistes.

    • @critical_hi Mes "copier/coller" sont là pour montrer la vacuités des arguments utilisé. Je suis d’accords avec ce que tu dit, je me suis peut-être mal exprimé : mais mon but c’était de critiquer ceux qui font " preuve de racisme en niant la réalité de la volonté émancipatrice de nombres de gens dans le monde « arabe »."

    • Ca vous êtes en pleine confusion les mecs
      Delphy n’est pas post-féministe et moi non plus. Je suis féministe et elle aussi.
      J’ai assez perdu de temps avec vos couillonades. J’ai mieux à faire que me faire expliquer le féminisme par des hommes et l’antiracisme par des blancs. Je vous laisse me remettre à ma place de serpillière. Amusez vous bien.

    • @mad_meg du temps à perdre il semble que tu en ait pas mal ... Pour Dephy elle à lutté pour la libération des femmes, elle a au moins ça pour elle même si elle a depuis sombré dans le postmodernisme post-féminisme le plus lamentable. Pour toi c’est pas le même constat... tu enfonce les femmes dans leur identité essentialisée avec tes analyse réactionnaires. Et en passant tu essentialise tout ce que tu peux dans le seul but de flatter ton égo.

    • Paola Tabet, probablement une mauvaise féministe aussi à vos yeux, explique que le patriarcat repose sur le contrôle du temps des femmes. Les hommes privent les femmes des outils performants et s’assure que les femmes n’ont pas de temps pour se consacré à la politique, à la philosophie et à toute forme de prise de parole. http://www.crepegeorgette.com/2014/10/15/resume-construction-sociale-linegalite-sexes-paola-tabet

      Ce n’est pas à vous de juger de mon utilisation de mon temps ni de la manière dont je dois me définir. Je suis féministe et le fait que vous refusiez ce mot est une violence sexiste de plus de votre part, tout comme votre prétention à juger de l’occupation de mon temps.

      edit- puisque @critical_hi a deja édité plusieurs messages je copie cette perlouze pour pas la perdre. Vu que j’ai deja eu droit à des interlocuteurs malhonnetes qui modifient leurs messages pour se garder le beau rôle. Au passage je note la référence comique à Libé, venant d’un anarchiste qui se permet d’exiger des sources et de les rejeté pour faute de crédibilité.

      @mad_meg tu es une post-féministe comme ton gourou Delphy, tu hésite entre essentialisme pro religieux et racisme tout en essayant de te convaincre que les autres sont racistes. Je laisse icci un article qui démonte ton idéologie malsaine.
      http://www.liberation.fr/societe/2015/07/26/feminisme-et-racisme-les-err

  • Revenu universel : une fausse bonne idée ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article833

    Un rapport, récemment remis au Premier ministre et visant à restructurer les minima sociaux s’inspire, dans une de ses propositions, de la notion de « revenu universel ». Ce projet n’en étant à l’heure actuelle qu’au stade embryonnaire, il est impossible d’en préciser l’ensemble des tenants et des aboutissants. En soi, l’idée que chacun puisse disposer, quelles que soient les circonstances, d’un revenu lui permettant de vivre, est bien entendu sympathique. Encore faut-il se demander si, par hasard, nos gentils gouvernants (présents et à venir) n’auraient rien à cacher là-dessous. Au vu du comportement du pouvoir envers les « sans-dents » et autres gens d’en bas, il est pour le moins prudent de se poser la question.

    L’idée de base est de fournir à l’ensemble des membres d’une communauté sociale un revenu minimum capable de pallier les besoins vitaux, primaires. Cela sans aucune condition préalable de ressources ni aucune obligation de travail. Les individus désireux de travailler pouvant cumuler ce revenu de base avec le salaire déterminé par leur activité professionnelle. Différentes visions du revenu de base s’opposent à l’heure actuelle, offrant un large éventail de conceptions, allant de certains néomarxistes à des libertariens. Elles s’accordent cependant dans l’ensemble pour procurer ce revenu minimum à tous les individus, de leur majorité jusqu’à leur mort.

    Une telle mesure permettrait selon ses supporters d’éradiquer la pauvreté. A première vue cela semble tomber sous le sens. En attribuant une dotation minimum à tous, même les plus pauvres d’entre nous posséderaient au moins de quoi survenir à leurs besoins les plus essentiels. Mais, est-ce si évident ? Une des premières choses qui peut se produire, c’est que, plus ou moins progressivement, les produits de base renchérissent, c’est-à-dire que les vendeurs adaptent leurs prix aux possibilités financières des clients. Un exemple type nous est fourni actuellement par le prix des médicaments : ce prix n’est pas fixé en fonction de ce que l’on pourrait appeler les « réalités économiques » (coût de la recherche, des matières premières, de la production...) mais, pour la France, en fonction de ce que les laboratoires pharmaceutique estiment que la Sécurité sociale « peut cracher au bassinet ». Ainsi, certains médicaments sont vendus jusqu’à 200 fois leur prix réel [1] .

    Si un revenu universel sans condition de ressources était attribué, il produirait plus que probablement une augmentation des prix, et il y a fort à parier que les pauvres resteraient donc proportionnellement toujours aussi pauvres et ne pourraient aucunement améliorer leurs conditions matérielles.

    En l’état actuel, le projet de loi servant de point de départ à cet article n’est pas encore arrivé à maturité. Contrairement au revenu vraiment universel, il ne se propose d’allouer cette allocation qu’en dessous d’un certains niveau de revenu des ménages, cela pour tous les individus majeurs. Il serait peut être plus juste — mais moins électoraliste — de prendre également en compte le revenu des parents. Je pense ici aux jeunes et notamment aux étudiants. Une augmentation des revenus de l’ensemble d’une classe d’âge, ici les 18-25 ans, se reportera sur les prix des produits qu’ils consomment. En particulier, cela se traduira probablement par une augmentation des loyers des chambres, studios et T1. C’est d’ailleurs ce qui a pu être observé, il y a une quarantaine d’années. Pour permettre aux étudiants de se loger, la mesure prise à l’époque avait été une allocation logement pour tous les étudiants, sans condition de ressources. Résultat ? Une augmentation générale des loyers des chambres, studios et T1 ; les propriétaires « intégrant » d’emblée l’allocation dans le prix et y ajoutant, grosso modo, le prix antérieur. Résultat de ce résultat : les étudiants des couches moyennes et supérieures ont pu continuer à se loger, les étudiants venant de
    milieux populaires ont continué à galérer. On est en droit de penser qu’un revenu sans condition de ressource des parents provoquera un résultat identique et que les jeunes défavorisés le resteront.

    Dans sa version libertarienne assumée, le revenu de base pourrait venir se substituer aux autres prestations sociales et minimas sociaux. Ce qui est mis en avant, c’est le souci de « simplification administrative ». Derrière cette « simplification », ce qui se profile, c’est une privatisation des services publics comme la santé et l’éducation ; car, dans cette logique, le revenu universel s’accompagne en quelque sorte d’une obligation personnelle « d’économiser » pour faire face aux coups durs mais aussi de tout gérer pour répondre à l’ensemble des besoins. La fracture entre des services « low cost » pour les pauvres et services « bios » pour les bourgeois ne fera que s’aggraver.

    Les partisans du revenu universel s’appuient sur des expériences réalisées, notamment en Namibie et en Inde, pour conforter leurs théories. Ils soulignent que le niveau de vie des habitants des régions où ce système a été instauré est meilleur qu’auparavant. A priori, il n’y a pas lieu de remettre en cause cette observation, mais il est indispensable de la contextualiser. Ces expériences sont faites à toute petite échelle sur des zones géographiquement restreintes (un millier de personnes pour reprendre l’exemple Namibien), de ce fait, si elles entraînent un renchérissement du coût de la vie, il est limité, contrebalancé par le reste de la région ou du pays. Ceci dit, il serait intéressant de savoir si ces mesures n’ont pas entraîné une dégradation des conditions de vie des populations des zones limitrophes.

    Un autre argument avancé en faveur du revenu universel est qu’il permettrait au travailleur de ne plus être dans l’obligation économique d’accepter n’importe quel emploi qu’on lui proposerait, puisqu’il disposerait d’un minimum vital. Il pourrait refuser les travaux les plus pénibles et les moins valorisants. D’autre part, n’étant pas dans l’obligation de travailler, les individus pourraient employer leur temps ainsi disponible à des activités bénévoles, socialement utiles mais considérées comme non rentables.

    Cette argumentation pose deux question, directement celle sur le travail (en particulier les travaux pénibles), indirectement celle des salaires. Concernant ce dernier point, sachant que les salariés disposeraient déjà d’un revenu minimum, les patrons pourraient imputer ce bonus dans les salaires qu’ils versent. C’est-à-dire faire ce que les propriétaires ont fait pour le logement étudiant dans l’exemple que nous donnons plus haut. Dans cette hypothèse, le niveau de vie resterait le même pour les ouvriers et autres salariés, le revenu universel se traduisant simplement comme une augmentation des bénéfices des patrons !

    Le premier point soulevé (la question du travail) mériterait un plus large développement que celui que permet cet article. Parasité par les capitalistes, le travail est de nos jours essentiellement une corvée destinée à les engraisser. Mais, il serait nécessaire de garder en ligne de mire que, dans toute société il y a — et il risque d’y avoir longtemps encore — des tâches nécessaires, indispensables même, mais pénibles et difficiles. Sur ce point, il me semble nécessaire de garder en ligne de mire l’aboutissement de la réflexion des générations de libertaires (et d’anarchosyndicalistes en particulier) qui nous ont précédés et qui se résume dans l’adage : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Cela suppose que ceux qui sont en état de le faire se partagent le travail qu’il soit facile ou difficile. C’est la base de la solidarité sociale. Sinon cela veut dire que les tâches pénibles mais indispensables seraient « confiées » (c’est-à-dire, dans les faits, imposées) à d’autres (main d’œuvre immigrée ou tâches délocalisées), ce qui est, de mon point de vue, totalement inacceptable.

    Il faudra donc être très attentif à tout ce qui risque de se passer autour de la notion de « revenu universel ». Nous ne devons pas accepter que cela se traduise, in fine, par une augmentation de la pauvreté ici, ni par une augmentation de la misère ailleurs dans le monde. C’est d’ailleurs pourquoi on peut affirmer que c’est plus que d’une « réforme » dont le monde a besoin.

    [1] Voici un exemple précis que donne « Médecins du Monde » : un médicament, le Glivec, a révolutionné le traitement de cancers rares du sang et de la moelle osseuse. Ce traitement coûte entre 2 270 et 3 400 euros par mois en France selon le dosage, soit jusqu’à 40 000 euros le traitement pour un an – sachant que la durée de traitement va de quelques mois à plusieurs années. Selon Andrew Hill, pharmacologue et chercheur à l’université de Liverpool, si l’on prend en compte le coût réel de production du Glivec, auquel on ajoute le coût des autres étapes de fabrication et du transport, avec une marge bénéficiaire de 50 %, le médicament pourrait être vendu moins de 200 euros par an. Ce médicament est donc vendu 200 fois plus cher qu’il ne devrait. Médecins du Monde souligne que n’est qu’un exemple, que les traitements contre les autres cancers, contre l’hépatite C,... suivent la même logique de racket.
    Référence :https://leprixdelavie.medecinsdu-monde.org/fr-FR/une-leucemie-c-est-en-moyenne-20000-pourcent-de-marg

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

  • Les Lumières et l’esclavage
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article836

    L’article « Sapere aude ! » http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article823 publié dans votre précédent numéro aborde rapidement, vers la fin, un point essentiel de la doxa anti-Lumières : leur rapport à l’esclavage. Face à l’avalanche d’âneries que l’on peut lire ou entendre sur ce sujet, je vous propose de faire un point.

    L’AIR DE LA CALOMNIE

    Si l’on tape sur « Google » les termes « histoire de l’esclavage » , on tombe très facilement – ce n’est qu’un exemple – sur la revue Hérodote qui affirme, péremptoirement,

    « L’esclavage, pudiquement qualifié d’institution particulière par les élites des Lumières, a été progressivement aboli à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle dans les États américains et les colonies européennes grâce à l’action des sociétés philanthropiques d’inspiration chrétienne. » [1]

    Deux remarques s’imposent : peut-être quelque auteur français des Lumières a-t-il employé cette expression, mais malgré une lecture assidue, je ne l’ai encore jamais rencontrée. En fait, l’expression est de Thomas Jefferson, le 3e président des USA, qui possédait lui-même des esclaves. Attribuer son expression « pudique » à l’ensemble des Lumières constitue une généralisation totalement abusive. Et ajouter que la lutte contre l’esclavage fut « d’inspiration chrétienne » [2], un parfait contre-sens au moins en ce qui concerne la France, comme nous l’allons voir. Mais on peut lire encore pire : de la calomnie pure et dure. Ainsi le Guide vert de Bretagne a osé imprimer que Voltaire aurait eu « une part de 5000 livres dans un négrier nantais » sans apporter, bien sûr, le moindre début de preuve ; affirmation reprise, quoique sous une forme non chiffrée, mais toujours sans l’ombre d’une preuve par des politiciens comme… Christiane Taubira, mais que l’on retrouve aussi – c’est un comble – dans une brochure du mouvement pédagogique Freinet et, bien entendu, distillée par des journaleux en mal de « révélations » [3].

    C’est la fameuse technique de la calomnie, décrite par Beaumarchais, un des esprits les plus pétillants des Lumières :

    « … il n’y a pas, écrivait-il, de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville, en s’y prenant bien.... D’abord un bruit léger, rasant le sol [...] telle bouche le recueille, et, piano, piano, vous le glisse en l’oreille adroitement ; le mal est fait : il germe, il rampe, il chemine, […] éclate et tonne, et devient un cri général […] » [4]

    Et nous en sommes là : d’insinuations fielleuses en affirmations parfaitement fausses, la campagne réactionnaire contre les Lumières bat son plein depuis plusieurs années, tant et si bien que beaucoup de lycéens, qui en ont lu au maximum une demi-page, sont persuadés que Montesquieu (quand ils le connaissent) est un esclavagiste et que les autres Lumières ne valaient pas mieux.
    Voyons donc ce qu’il en est en réalité.

    DE LA PRÉHISTOIRE AU XVIIIe SIÈCLE : DES SIÈCLES D’ESCLAVAGE

    Pour comprendre des textes anciens, il est nécessaire de les resituer dans leur contexte et donc de rappeler, au moins à grands traits, ce qu’était l’époque à laquelle ils ont été rédigés. Cette époque, ce XVIIIe siècle dans lequel apparaissent les Lumières est, comme toute la période qui la précède, un siècle esclavagiste, en France et dans le monde.

    Sur le plan mondial, personne ne s’insurge alors (ni même longtemps après) contre la « traite orientale » des esclaves, pourtant

    « la plus longue en durée et la plus importante en nombre d’esclaves puisqu’on estime que 17 millions de noirs seront mis en esclavage »

    et cela pour alimenter

    « le monde musulman en esclaves noirs, d’abord dans l’empire arabe puis dans l’empire Ottoman. » [5]

    pas plus d’ailleurs que contre la « traite intra-africaine » qui, d’une part a fourni les esclaves de la « traite atlantique » mais aussi alimenté la « clientèle » africaine ( « 14 millions de noirs furent ainsi réduit en esclavage sur place » [6].).

    La Grèce, Rome ont pratiqué l’esclavage. La France l’a aussi connu. Même en plein XVIIIe siècle, le servage (une forme locale d’esclavage) y persiste encore. L’esclavage est considéré comme tellement normal qu’à la fin du XVIIe il est réglementé par un texte juridique, le Code noir (1685) [7]. Les dispositions de ce code seront progressivement aggravées par Louis XV. A cette époque, La France est un pays dominé, écrasé même par l’église catholique. Et celle-ci, qui n’a jamais hésité à avoir des esclaves [8], justifiait sa position par le droit canonique, l’Ancien et le Nouveau Testament ainsi que par les Pères de l’Église. Si bien que les grands savants théologiens catholiques de l’époque, à commencer par Bossuet et en suivant par Jean Pontas, Germain Fromageau, Bellon de Saint-Quentin

    « n’ont jamais mis en discussion la légitimité de l’esclavage, notamment de l’esclavage des noirs » [9]

    Pire, pour le célèbre Bossuet ; condamner l’esclavage ce serait

    « condamner le St Esprit qui ordonne aux esclaves, par la bouche de St Paul, de demeurer dans leur état et n’oblige point les maîtres à les affranchir’’ » [10].

    D’ailleurs, et c’est une donnée essentielle pour comprendre l’acceptation de ce crime par une société pétrie de christianisme,

    « La justification officielle de la traite est l’évangélisation des Noirs » [11].

    Comme les choses, surtout sur une période de plusieurs siècles, sont rarement d’un bloc uniforme, il faut dire également qu’avant le mouvement des Lumières il y eut, ça et là, quelques tentatives courageuses d’interdire ou d’abolir l’esclavage mais sans effet pratique sur l’esclavage dans les colonies.

    En résumé, quand le mouvement des Lumières apparaît, il baigne, comme toute la société, dans cet esclavagisme. Et c’est par un effort soutenu de réflexion et de critique qu’il va réussir à s’en dégager.

    « QUE LES COLONIES EUROPÉENNES SOIENT DONC PLUTÔT DÉTRUITES, QUE DE FAIRE TANT DE MALHEUREUX ! »

    Les Lumières, il faut le rappeler, ne constituent ni une « école » ni un courant homogène. Ces auteurs (dont un petit nombre viendra du clergé) polémiquent souvent entre eux avec la plus grande virulence. Leur point commun est de vouloir penser par eux-mêmes, d’accepter la discussion, d’évaluer les raisonnements des uns et des autres et… d’évoluer en fonction de la pertinence des arguments.

    Partant d’une société dans laquelle l’esclavage est une sorte « d’évidence » générale, que personne ou presque ne questionne, il n’est pas étonnant que

    « L’élaboration de la culture critique anti-esclavagiste au XVIIIe siècle [… n’ait pas été] sans hésitations puisque cette critique devait briser une longue tradition de légitimation théorique de l’esclavage qui, auparavant, n’avait jamais été mise en question en ces termes. » [12] .

    C’est par une sorte de tâtonnement que cette critique s’élabore. Pour schématiser, on peut observer trois phases : celle où l’esclavage n’est pas reconnu comme un problème ou même est admis (quelques rares auteurs en resteront à ce stade), celle du début de la réflexion éthique avec des contradictions et des ambiguïtés, et enfin celle de la révolte et de l’affirmation de l’anti-esclavagisme (à partir des années 1770). Les textes des principaux auteurs vont nous montrer les conclusions auxquelles ils parviennent.

    VOLTAIRE

    C’est sous forme d’un conte, un genre qu’il affectionnait pour faire passer ses idées chez le plus grand nombre possible, que Voltaire s’attaque à l’esclavage :

    « En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite.

    – Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ?
    – J’attends mon maître, monsieur Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre.
    – Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi  ?
    – Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. […]
    – Ô Pangloss ! s’écria Candide, tu n’avais pas deviné cette abomination ; c’en est fait, il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme. […] Et il versait des larmes en regardant son nègre, et, en pleurant, il entra dans le Surinam. »
    [13].

    Et Candide, qui n’avait pas perdu son optimisme devant les plus grands désastres (tel le tremblement de terre de Lisbonne) le perd irrémédiablement quand il est confronté à cette abomination qu’est l’esclavage.

    ROUSSEAU

    Dans ce qui est son ouvrage fondamental de philosophie politique, « Du contrat social » , Jean-Jacques Rousseau consacre un chapitre, « De l’esclavage » , à cette question. Il débute par ces mots :

    « Puisque aucun homme n’a une autorité naturelle sur son semblable, […]. »

    et se conclut, à la suite de tout un raisonnement par :

    « Ainsi, de quelque sens qu’on envisage les choses, le droit d’esclave est nul, non seulement parce qu’il est illégitime, mais parce qu’il est absurde et ne signifie rien. Ces mots, esclavage et droit, sont contradictoires ; ils s’excluent mutuellement. Soit d’un homme à un homme, soit d’un homme à un peuple, ce discours sera toujours également insensé : je fais avec toi une convention toute à ta charge et toute à mon profit, que j’observerai tant qu’il me plaira, et que tu observeras tant qu’il me plaira. » [14]

    Par « le droit d’esclave » il faut bien entendu entendre « le droit d’avoir des esclaves ». Ce droit est nul, nous dit Rousseau, qui illustre son propos en soulignant le caractère tout à fait léonin de toute « convention » qui régirait l’esclavage.

    DIDEROT

    Denis Diderot est encore plus clair quand il écrit :

    « À qui, barbares, ferez-vous croire qu’un homme peut être la propriété d’un souverain ; un fils, la propriété d’un père ; une femme, la propriété d’un mari ; un domestique, la propriété d’un maître ; un esclave, la propriété d’un colon ? » [15].

    En quelques lignes, Diderot s’attaque non seulement à l’esclavage mais aussi au servage, au patriarcat et au machisme ! Et c’était il y a plus de 200 ans ! C’est peu de dire que l’ouvrage dont sont extraites ses lignes ne plut pas aux autorités. Le Parlement et l’Église le censurèrent et Louis XVI le fit brûler publiquement. Le directeur de publication partit prudemment en exil…

    CONDORCET

    Condorcet de son côté dénonce vigoureusement une époque

    « … souillée par de grandes atrocités. Elle fut celle des massacres religieux, des guerres sacrées, de la dépopulation du nouveau monde. Elle y vit rétablir l’ancien esclavage, mais plus barbare, plus fécond en crimes contre la nature ; elle vit l’avidité mercantile commercer du sang des hommes, les vendre comme des marchandises […] et les enlever à un hémisphère pour les dévouer dans un autre, au milieu de l’humiliation et des outrages, au supplice prolongé d’une lente et cruelle destruction » [16].

    Il s’adresse directement aux esclaves :

    « Quoique je ne sois pas de la même couleur que vous, je vous ai toujours regardé comme mes frères. La nature vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les Blancs. Je ne parle ici que de ceux d’Europe, car pour les Blancs des Colonies, je ne vous fais pas l’injure de les comparer avec vous (…). Si on allait chercher un homme dans les Isles de l’Amérique, ce ne serait point parmi les gens de chair blanche qu’on le trouverait. » [17].

    La condamnation de l’esclavage et de ceux qui la pratiquent est claire.

    DE JAUCOURT

    Louis de Jaucourt est moins connu du grand public. C’est pourtant, peut-être, un des auteurs qui illustre le mieux l’universalisme des Lumières. Après des études de théologie (protestante) à Genève, il se rend à Cambridge pour étudier mathématiques et physique, puis il poursuit sa peregrinatio academica à Leyde où il devient docteur en médecine. Louis de Jeaucourt parlait cinq langues vivantes (français, allemand, anglais, italien, espagnol) et maîtrisait deux langues mortes (grec et latin). Fin connaisseur des littératures anciennes et modernes et bien instruit en histoire et politique, philosophie et théologie, physique et mathématiques, chimie et botanique, belles-lettres et beaux-arts, Louis de Jaucourt est le principal contributeur à ce qui fut l’œuvre majeure des Lumières, l’ Encyclopédie [18], puisqu’il en rédige à lui seul un bon quart (soit quelques 18 000 articles sur les 72 000 qu’elle comprend, cela sans compter les articles qu’il cosigne). Fuyant les mondanités, travaillant sans relâche à ses articles, de Jaucourt avait fait don de ses biens aux pauvres qu’il soignait, en tant que praticien, à titre gratuit [19].

    Voici ce qu’il écrit dans deux articles de l’Encyclopédie « Esclavage » et « Traite des Nègres » :

    « Après avoir parcouru l’histoire de l’esclavage, nous allons prouver qu’il blesse la liberté de l’homme, qu’il est contraire au droit naturel et civil, qu’il choque les formes des meilleurs gouvernements, et qu’enfin il est inutile par lui-même. […] rien au monde ne peut rendre l’esclavage légitime. »

    Dans le second article, de Jaucourt n’hésite pas à aborder les aspects économiques (qui constituent, in fine, un des arguments majeurs des esclavagistes) :

    « On dira peut-être qu’elles seraient bientôt ruinées, ces colonies, si l’on y abolissait l’esclavage des nègres. Mais quand cela serait, faut-il conclure de là que le genre humain doit être horriblement lésé, pour nous enrichir ou fournir à notre luxe ? Il est vrai que les bourses des voleurs des grands chemins seraient vides, si le vol était absolument supprimé : mais les hommes ont-ils le droit de s’enrichir par des voies cruelles et criminelles ? Quel droit a un brigand de dévaliser les passants ? »

    Et de conclure, conclusion que nous faisons nôtre :

    « Que les colonies européennes soient donc plutôt détruites, que de faire tant de malheureux ! »

    C’est de ce mouvement des Lumières que naîtra la première organisation abolitionniste de France, la « Société des amis des noirs » (1788) qui ouvre la voie à l’abolition officielle de l’esclavage par la Révolution française, le 16 pluviôse de l’an II. Napoléon Ier, qui n’avait rien d’une Lumière, rétablit l’esclavage par la loi du 20 mai 1802, et c’est un décret du 27 avril 1848, porté par Victor Schœlcher qui abolira définitivement l’esclavage en France.

    RETOUR SUR L’AIR DE LA CALOMNIE

    Comme les textes apportent, pour peu qu’on prenne la peine de les lire, un démenti cinglant à ceux qui veulent assimiler esclavage et Lumières, une deuxième ligne d’attaque – nous en avons dit un mot en introduction – s’est insidieusement développée ; celle qui prétend que les philosophes des Lumières auraient eu un double langage et qu’ils auraient tiré des bénéfices direct de l’esclavage.

    De Jaucourt (qui donne tous ses biens), Rousseau (qui vit dans la misère) et bien d’autres étant totalement inattaquables, la calomnie se concentre sur un des auteurs les plus connus Voltaire, et vient accessoirement tenter de salir Diderot.

    Dès son époque, Voltaire était surveillé, scruté par ses nombreux ennemis, en particulier les Jésuites qui lui vouaient une haine farouche. S’il y avait eu la moindre contradiction entre ses écrits et sa vie, ils se seraient fait un plaisir de le publier. Or, il n’en est rien. 238 ans après sa mort, alors que des travaux sans nombre lui ont été consacrés dans le monde entier ses ennemis, toujours aussi nombreux, n’ont pas trouvé le moindre début de preuve de ce qu’ils avancent. Il semble que l’origine de cette rumeur nauséabonde se trouverait dans l’article d’une historienne, Nelly Schmidt. Mais elle n’en publie aucune preuve et ne répond pas quand on l’interroge :

    « Sollicitée à plusieurs reprises d’indiquer sa source, Mme Schmidt ne m’a pas répondu »

    note Jean Ehrard [20].

    Ceci dit, si je me permets un commentaire personnel, je m’étonne que les quelques universitaires et autres individus qui attaquent les Lumières pour de prétendues complicités avec l’esclavage au XVIIIe siècle ne se fassent pas connaître dans la lutte contre l’esclavage aujourd’hui ni en France [21], ni dans le monde. Pourtant, au bas mot, il y a actuellement, au moins 45,8 millions de personnes réduites en esclavage, un tiers d’entre elles étant des enfants [22]. Mais, probablement, travailler à tirer de l’esclavage quelques millions d’enfants et d’adultes est moins « vendeur » (ou moins subventionné) que de cracher sur ceux qui, les premiers, ont lutté pour cette libération. De même, je ne me souviens pas d’avoir vu les détracteurs des Lumières s’élever conte le génocide rwandais, le génocide cambodgien et tant d’autres horreurs. Sans doute étaient-ils trop occupés à leurs misérables recherches pour protester contre les abominations de notre temps.

    Parvenu à ce stade, je me permettrai une dernière remarque. Quand on veut « peser » le « pour » et le « contre » il faut aussi « peser » le rapport de forces. Les auteurs qu’on appelle les Lumières n’étaient qu’une poignée, quelques dizaines. Les opposants aux Lumières, au moins ceux qui étaient organisés, formaient de véritables armées (à la veille de la Révolution, le clergé compte 120 000 hommes, essentiellement hostiles aux Lumières) et ils avaient le pouvoir. Critiquer l’organisation sociale exposait à des interdictions (l’Encyclopédie fut interdite), à des bannissements, des exils, à de la prison et même à la mort [23]. Dans ce contexte, avoir dénoncé l’esclavage, un des piliers du système, c’était faire preuve d’un grand courage. Un courage qui manque tant de nos jours aux « élites » intellectuelles pour dénoncer les abominations du monde actuel.

    [1] cf : https://www.herodote.net/De_l_Antiquite_a_nos_jours-synthese-16.php .

    [2] Aux USA, les Quakers ont effectivement joué ce rôle.

    [3] Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle , André Versaille éditeur, 2008, 239 pages. C’est l’ouvrage de référence dans ce domaine.

    [4] Beaumarchais, Barbier de Séville, 1775.

    [5] http://dp.mariottini.free.fr/esclavage/histoire-chronologie/les-3-traites.htm

    [6] http://dp.mariottini.free.fr/esclavage/histoire-chronologie/les-3-traites.htm

    [7] On oublie souvent de le préciser : cette ignominie qu’est le « Code Noir » est également antisémite : il s’attaque, dès son premier article, aux juifs.

    [8] Les fils naturels de prêtre étaient systématiquement esclaves de l’église catholique.

    [9] Alessandro Tuccillo, « Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle » http://montesquieu.ens-lyon.fr/spip.php?article943 .

    [10] Citation de Bossuet, Dictionnaire rationaliste, article esclavage.

    [11] Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle , André Versaille éditeur, 2008, 239 pages.

    [12] Alessandro Tuccillo, « Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle » http://montesquieu.ens-lyon.fr/spip.php?article943 .

    [13] Voltaire, Candide ou l’optimiste , 1759.

    [14] Rousseau, Du contrat social , 1750.

    [15] « Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes » . Cet ouvrage collectif, considéré comme la « bible » de l’anticolonialisme, a été, dirait-on aujourd’hui, publié sous la direction de l’abbé Raynal. Le passage cité ici est de Diderot. 1780. On peut consulter à ce sujet la notice BnF no FRBNF31182796.

    [16] Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain , 1793/1794

    [17] Condorcet, Réflexions sur l’esclavage des Nègres , 1781.

    [18] Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers , sous la direction de Diderot et D’Alembert. Il faudra plus de vingt ans (1751-1772) pour que la publication soit complète et parvienne à surmonter les immenses difficultés qu’on lui opposa.

    [19] Musée virtuel du protestantisme, article de Jaucourt, http://www.museeprotestant.org/notice/louis-de-jaucourt-1704-1779

    [20] Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle , André Versaille éditeur, 2008, 239 pages.

    [21] Vous aviez publié il y a quelques années le cas d’un « esclave moderne » que vous aviez tiré de cette situation, à Lauzerte (82) je crois. Autant qu’il me souvienne, et bien que l’affaire ait fait du bruit, aucun des universitaires anti-Lumières n’a apporté la moindre aide ni n’a manifesté de soutien.

    [22] https://www.walkfree.org d’après, en particulier, des chiffres de l’UNICEF.

    [23] En 1766, après avoir subi la torture, le chevalier de la Barre, à peine âgé de 21 ans, est condamné pour « impiété ». Il est décapité et son corps jeté aux flammes avec l’exemplaire saisi chez lui du « Dictionnaire Philosophique » de Voltaire.

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    Outre les références citées en notes, on lira avec grand intérêt !

    Christian Albertan, « Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’Esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle » , Annales historiques de la Révolution française.
    http://ahrf.revues.org/11508

    Marie Leca-Tsiomis, « Jean ERHARD, Lumières et esclavage. L’esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle » , Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, numéro 43 Varia, [En ligne], mis en ligne le 26 novembre 2008. . Consulté le 19 septembre 2016.
    http://rde.revues.org/3812

    Ann Thomson, « Diderot, Roubaud et l’esclavage » , Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, numéro 35 Varia.
    http://rde.revues.org/179

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

    • Qu’apporte cette précision de la « traite intra-africaine » pour une "« clientèle » africaine" dans ce texte ? à part un dédouanement de l’occident et un détournement du sujet, je ne voie pas trop. Et au passage cette précision prend vraiment lea lecteurice pour une buse, comme si tout le monde n’étais pas au courant que l’esclavage existait hors du contexte de l’histoire moderne... et comme si cette précision n’étais pas le plus gros poncif qu’on puisse sortir sur le sujet. Ca me semble être du pure #whitesplanning

      Il me semble évident que les militant·e·s afro-descendant·e·s actuels auquel se texte semble vouloir répondre parlent et veulent parler de l’esclavage par les pays occidentaux pendant la période classique et moderne, et n’ont pas d’intérêt pour la grèce antique ou l’empire ottoman dont ils sont de toute façon déjà largement informé·e·s par tous les fafs, FNoïdes et bravepatriotes depuis belles lurettes.

      Par rapport à Voltaire, c’est bien de sortir Candide mais c’est aussi une réponse qui tombe à coté, il semble que le texte qui pose problème soit l’"Essai sur les Mœurs et l’esprit des Nations"(1756)
      voici un extrait explicitement raciste :

      Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils ne doivent point cette différence à leur climat, c’est que des nègres et des négresses transportés dans les pays les plus froids y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu’une race bâtarde d’un noir et d’une blanche, ou d’un blanc et d’une noire.

      source ; http://www.contreculture.org/AG%20Voltaire.html

    • « Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres ; on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur.
      Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir. »
      (tome 8, page 187)

      Lettre à Michaud de Nantes, son associé dans l’armement du Congo (Cité par César Cantu, Histoire universelle, 3ème édition, Tome XIII, p 148. Accessible sur Google books)
      « Je me félicite avec vous de l’heureux succès du navire le Congo, arrivé si à propos sur la côte d’Afrique pour soustraire à la mort tant de malheureux nègres... Je me réjouis d’avoir fait une bonne affaire en même temps qu’une bonne action. »

      l’Essai sur les moeurs, Voltaire publie le Traité de Métaphysique. La thèse de l’origine différente et de l’inégalité des races humaines est déjà présente, dans toute sa nudité et toute sa violence.

      Descendu sur ce petit amas de boue, et n’ayant pas plus de notion de l’homme que l’homme n’en a des habitants de Mars ou de Jupiter, je débarque vers les côtes de l’Océan, dans le pays de la Cafrerie, et d’abord je me mets à chercher un homme. Je vois des singes, des éléphants, des nègres, qui semblent tous avoir quelque lueur d’une raison imparfaite. Les uns et les autres ont un langage que je n’entends point, et toutes leurs actions paraissent se rapporter également à une certaine fin. Si je jugeais des choses par le premier effet qu’elles font sur moi, j’aurais du penchant à croire d’abord que de tous ces êtres c’est l’éléphant qui est l’animal raisonnable. Mais, pour ne rien décider trop légèrement, je prends des petits de ces différentes bêtes ; j’examine un enfant nègre de six mois, un petit éléphant, un petit singe, un petit lion, un petit chien : je vois, à n’en pouvoir douter, que ces jeunes animaux ont incomparablement plus de force et d’adresse ; qu’ils ont plus d’idées, plus de passions, plus de mémoire, que le petit nègre ; qu’ils expriment bien plus sensiblement tous leurs désirs ; mais, au bout de quelque temps, le petit nègre a tout autant d’idées qu’eux tous. Je m’aperçois même que ces animaux nègres ont entre eux un langage bien mieux articulé encore, et bien plus variable que celui des autres bêtes. J’ai eu le temps d’apprendre ce langage, et enfin, à force de considérer le petit degré de supériorité qu’ils ont à la longue sur les singes et sur les éléphants, j’ai hasardé de juger qu’en effet c’est là l’homme ; et je me suis fait à moi-même cette définition :

      L’homme est un animal noir qui a de la laine sur la tête, marchant sur deux pattes, presque aussi adroit qu’un singe, moins fort que les autres animaux de sa taille, ayant un peu plus d’idées qu’eux, et plus de facilité pour les exprimer ; sujet d’ailleurs à toutes les mêmes nécessités ; naissant, vivant, et mourant tout comme eux.

      « Mais qu’est-ce donc que Voltaire ? Voltaire, disons-le avec joie et tristesse, c’est l’esprit français ».
      (Victor Hugo. « Shakespeare »)

      #anarcho_bourgeois

    • Bonjour @mad_meg ,

      Des amis m’ont transmis la réponse que vous avez bien voulu me faire sur Seenthis. J’ai pris assez de temps pour vous répondre car, comme indiqué plus bas, j’ai cherché, sans les trouver, quelques références.

      Votre première remarque est la suivante :

      Qu’apporte cette précision de la « traite intra-africaine » pour une "« clientèle » africaine" dans ce texte ? à part un dédouanement de l’occident et un détournement du sujet, je ne voie pas trop. Et au passage cette précision prend vraiment lea lecteurice pour une buse, comme si tout le monde n’étais pas au courant que l’esclavage existait hors du contexte de l’histoire moderne... et comme si cette précision n’étais pas le plus gros poncif qu’on puisse sortir sur le sujet. Ca me semble être du pure #whitesplanning

      Je vous rappelle que le titre de mon article était « Les Lumières et l’esclavage ». La question de l’esclavage « pèse » donc la moitié du titre. Il était légitime qu’elle soit au moins succinctement abordée. Vous écrivez « comme si tout le monde ne savait pas que l’esclavage existait hors du contexte de l’histoire moderne » . Votre assertion est erronée ou du moins imprécise car l’esclavage ne concerne pas que le passé, il continue à sévir dans l’histoire moderne. Au jour d’aujourd’hui, il y a quelques 36 millions d’esclaves dans le monde (1), ce qui est à peu près l’équivalent de la population du Canada. Ce n’est donc pas « rien ». Or l’esclavage actuel se maintient dans l’indifférence quasi-générale : où sont les écrivains, les intellectuels, les militants de gauche et d’extrême gauche qui osent dénoncer publiquement le problème et militer pour qu’il cesse ? J’en voie fort peu. Et permettez-moi de m’étonner que l’on critique les Lumières pour ne pas avoir été assez radicales contre l’esclavage il y a 200 ans tout en se moquant bien du sort des 36 millions d’enfants, de femmes et d’hommes qui sont réduits aujourd’hui à ce triste sort. C’est une énorme contradiction. Si j’étais chrétien, cela me rappellerait la parabole selon laquelle on voit plus facilement la paille dans l’œil de son voisin que la poutre de son propre œil.

      Vous écrivez ensuite :

      Il me semble évident que les militant·e·s afro-descendant·e·s actuels auquel se texte semble vouloir répondre parlent et veulent parler de l’esclavage par les pays occidentaux pendant la période classique et moderne, et n’ont pas d’intérêt pour la grèce antique ou l’empire ottoman dont ils sont de toute façon déjà largement informé·e·s par tous les fafs, FNoïdes et bravepatriotes depuis belles lurettes.

      Vous affirmez que les « afro-descendants » sont largement informés sur la traite par « l’empire ottoman ». Je ne sais pas ce qui vous autorise à proférer une telle affirmation. Malgré d’assez longues recherches, je n’ai trouvé strictement aucune étude pouvant servir d’assise à votre affirmation. Tout au contraire, en interrogeant autour de moi des amis « noirs de peau » (pour reprendre une terminologie exécrable) et des amis de ces amis il m’est apparu que si quelques-uns avaient vaguement entendu parler de la traite intra-africaine, la plupart « tombaient de cul » en la découvrant. La traite intra-africaine est une réalité qui émerge à peine depuis quelques années dans les consciences. Et cette réalité, plus on la creuse, plus elle apparait comme effrayante, tant et si bien que les auteurs « noirs » qui travaillent la question finissent par dire que si la traite atlantique est constitutive d’un crime contre l’humanité, la traite africaine constitue un véritable génocide : non seulement par la mortalité lors de la traversée des déserts dans des conditions épouvantables mais surtout par le passage systématique garçons dans des « ateliers de castration », avec une mortalité de l’ordre de 70 à 80 % et une infécondité pour les survivants. Comme l’esclavage intra-africain s’est poursuivi au XIXème siècle et même aujourd’hui, il y a des traces iconographiques qui font froid dans le dos. Une présentation édulcorée de la question, mais intéressante, a été faite sur Arte (2).

      Au total, je vous retourne votre question : pourquoi donc ne faudrait-il pas aborder dans un article sur l’esclavage la forme d’esclavage la plus massive, c’est-à dire l’esclavage intra-africain ? Voyons vos arguments :

      – ce serait pour dédouaner l’Occident de ses propres crimes. Remarquons que, même si cela a pris trop de temps, l’Occident, ou du moins la France puisque c’est ici qu’on vit (et où ont vécu les Lumières dont il est question dans mon article) a déclaré officiellement par la loi n°2001-434 du 21 mai 2001 « la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité » (https://www.herodote.net/La_traite_un_crime_contre_l_humanite_-article-17.php), à l’égal de la Shoah et des autres génocides du XXe siècle et a proclamé le 10 mai journée des « Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » . Je ne crois pas beaucoup aux lois, mais j’aimerais tellement que le Qatar (premier pays esclavagiste) ou le Maroc par exemple (150 000 esclaves) abolissent dans les fait l’esclavage et reconnaissent que c’est un crime !

      – ce serait inutile en général car « tout le monde serait au courant » . Affirmation totalement gratuite qu’aucune étude ne vient étayer en ce qui concerne la traite intra africaine.

      – ce serait inutile en particulier pour les « afro-descendants » qui n’y porteraient aucun intérêt (on se demande bien pourquoi) et surtout qui seraient « largement informés par par tous les fafs, FNoides et bravepatriotes depuis belle lurette » . Assertion fausse à au moins deux niveaux :
      1/ Il y a maintenant des afro-descendants qui découvrent la traite intra-africaine, qui s’y intéressent, et de plus en plus, un petit tour sur « youtube » vous en donnera d’assez nombreux exemples.
      2/ comme indiqué plus haut, il n’existe pas d’étude prouvant que les « afro-descendants » soient largement informés », le constat que j’ai pu faire montre même l’inverse.

      – Finalement, c’est dans la dernière ligne du paragraphe cité qu’on comprend votre motivation : les fafs, FNoïdes et bravepatriotes parlent de l’esclavage intra-africain, donc les autres doivent s’interdire d’en parler. Votre logique est une logique que l’on connait bien en politique : taire la vérité car elle pourrait mettre en contradiction telle ou telle théorie. Ce fut la logique du Parti Communiste qui étouffait tous les méfaits du stalinisme sous prétexte de « ne pas désespérer Billancourt ». On connait le résultat de cette politique de l’autruche : ça marche un certain temps, puis ça s’effondre, parfois violemment. A l’inverse des taiseux de la vérité, je pense que toute vérité doit être dite. C’est la condition même du débat démocratique. Et si nos adversaires disent une vérité, rien ne doit nous interdire de dire la même. Sauf à se mettre dans des situations éthiquement inadmissibles et qui pourraient friser le ridicule : si MadameLe Pen, à l’encontre de certains fondamentaliste de son parti, affirmait que « Oui, la terre est ronde », serions-nous pour cela dans l’obligation de proclamer qu’elle est plate ? Assez de calculs politiciens minables !

      Votre deuxième grand point concerne Voltaire. Vous écrivez

      Par rapport à Voltaire, c’est bien de sortir Candide mais c’est aussi une réponse qui tombe à coté, il semble que le texte qui pose problème soit l’"Essai sur les Mœurs et l’esprit des Nations"(1756)
      voici un extrait explicitement raciste :

      Je dois dire que, malgré mes recherches, je n’ai pas trouvé un exemplaire de l’Essai sur les mœurs et l’esprit des Nations comportant cet extrait. La référence que vous citez (http://www.contreculture.org/AG%20Voltaire.html.) donne un passage très court, et j’aurais bien aimé lire ce qu’il y avait avant et après. J’observe que la citation est tirée d’une édition de 1805, soit bien après la mort de Voltaire. Si quelqu’un parmi les lecteurs dispose d’un accès à l’édition originale, je serais preneur des deux ou trois pages qui précèdent et suivent cette citation. Dans l’attente, et s’il ne s’agit pas d’une interpolation, ce que le texte permet de conclure c’est qu’il s’agit d’une description raciste, mais racisme et esclavage ne sont pas synonymes. Ma deuxième observation sur ce point, c’est que, comme indiqué dans mon article, la pensée des Lumières évoluent au fil du temps. Je me permets de me citer

      « Pour schématiser, on peut observer trois phases : celle où l’esclavage est ou admis (quelques rares auteurs en resteront à ce stade) ou du moins n’est pas identifié en tant que question (première moitié du siècle), celle de la mise à jour de cette problématique et donc du début de la réflexion éthique avec des contradictions et des ambigüités, et enfin celle de la révolte et de l’affirmation de l’anti-esclavagisme ».

      Voltaire lui aussi évolue : l’Essai est de 1756, le Candide de 1759. Sans d’ailleurs passer sous silence qu’elles ont été précédées d’exécrables vaticinations, quand une pensée évolue, ce sont me semble-t-il, les dernières positions dont il faut tenir compte pour « juger » un auteur.

      En vous remerciant encore de la peine que vous avez prise pour me répondre.

      (1) - (http://www.liberation.fr/planete/2014/11/17/pres-de-36-millions-d-esclaves-dans-le-monde_1144709 – Estimation de l’ONG Walk Free)

      (2) - Emission Arte Thema https://www.youtube.com/watch?v=a-Xa4nR3EWM

      Vous pouvez lire aussi Le génocide voilé de Tidiane N’Diaye, Gallimard, Continents noirs, 2008 et les travaux de Salah Trabelsi

    • Merci pour ta réponse @anarchosyndicalisme
      Et Non je n’ai pas les textes de voltaire en édition originales sous la main pour te prouver mon copié collé ! Tu affirme qu’il n’a jamais dit de choses racistes ni esclavagiste et maintenant tu dit « Voltaire lui aussi évolue : l’Essai est de 1756, le Candide de 1759. »
      C’est très interessant merci pour toute cette volonté de dialogue.

      Ciao et bonne journée en 1756.

    • @mad_meg Tu sors des passages de leur contexte en niant les évolutions de la langue et autres nuances... Tu fais aussi références à des lettres qui sont connues pour être apocryphes... Ces sources sont utilisées par des suprémacistes noirs afin de calomnier les Lumières. Tu ne répond que à ce qui t’arrange. En accusant la CNT-AIT de racisme en donnant des sources aussi litigieuses tu calomnie. Tout comme tu calomnie dans d’autres posts en utilisant toi-même les catégorisations raciales chères au PIR et à ses avatars associatifs.

    • Le coup du complot suprématisme noir qui en voudrait aux lumières et auraient hacker Google book pour y insérer des textes apocryphes c’est super drôle. Je te demande pas de sources j’ai ma dose de rigolade pour un moment.
      Bonne soirée et merci

    • Parler avec les deux me fait le même effet que de discuter avec des membres des jeunesses identitaires. J’ai lu que Céline, Drumont et Rebatet sont considérés comme anarchistes de droite. Nous avons là une longue lignée littéraire et cultivée.

      WP : Polysémique, le terme anarchie s’entend sous des acceptions, non seulement différentes, mais absolument contradictoires. Employé péjorativement, comme synonyme de désordre social dans le sens commun ou courant et qui se rapproche de l’anomie,
      L’anarchisme de droite est une sensibilité philosophique et politique caractérisée par un refus d’adhérer à une société ou un système s’appuyant sur la démocratie parlementaire, le pouvoir de l’argent, les idées reçues en matière d’ordre social, et plus généralement toute forme d’autorité se réclamant d’eux.

      Un test :
      " Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres ; on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur.
      Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir. »"
      Comment traduire ce passage dans une langue qui a évolué ? Comment vont jouer les nuances ?

    • @unagi @mad_meg insinuer que la CT-AIT cautionne l’esclavage en les comparant aux fachos c’est de la calomnie lénifiante.
      Pour Voltaire il vous a déja été répondu qu’il avait évolué. Et comme pour tout le monde la position qui compte c’est la dernière. De Mussolini qui a commençé comme socialiste mais je penses que ce qu’on retiens c’est plutôt son activité fasciste...
      Toujours est-il que vous semblez refuser le fait qu’on questionne la pèriode des Lumières. Réflexe autoritaire propre aux postmodernes anti-Lumières. Si Voltaire est criticable, la pèriode en soit à permi la liberation de l’esclavage, du servage, à permis plus tard la libération féministe etc.
      Ce qui est rassurant c’est que de fait vous validez le reste de l’article et l’analyse des autres auteurs de la pèriode. Tout n’est peut-être pas perdu ...

    • Non non, aucune calomnie lénifiante, à moins que tu ne t’exprimes en vieux français et dans des contextes lointains.
      Effectivement il nous a été répondu, mais par qui ?
      On voit ou te porte ton esprit confus en parlent de libération de l’esclavage et non pas de libération des esclaves. Comme celle des cerfs, etc, etc...

      Montesquieu, Voltaire, Diderot, Beaumarchais,
      Bernoulli, Euler, Laplace, Lagrange, Monge, Condorcet, D’Alembert en mathématiques, en physique générale et en astronomie. Cavendish, Coulomb et Volta. Lavoisier, Linné, Réaumur, Buffon, Jussieu, Lamarck.
      C’est plus un siècle féministe qu’un siècle de présence féminine.

    • Autant pour moi, ta liste commençant par une marquise et une baronne, en dit long sur le féminisme de cette époque.

      Rousseau fut de suite fasciné par l’esprit de Louise Marie Madeleine Guillaume de Fontaine :
      « Madame Dupin était encore, quand je la vis pour la première fois, une des plus belles femmes de Paris. Elle me reçut à sa toilette. Elle avait les bras nus, les cheveux épars, son peignoir mal arrangé. Cet abord m’était très nouveau. Ma pauvre tête n’y tint pas. Je me trouble. Je m’égare. Et bref, me voilà épris de Madame Dupin. Mon trouble ne parut pas me nuire auprès d’elle, elle ne s’en aperçut point. Elle accueillit le livre et l’auteur, me parla de mon projet en personne instruite, chanta, s’accompagna au clavecin, me retint à dîner, me fit mettre à table à côté d’elle. Il n’en fallait pas tant pour me rendre fou. Je le devins. »
      Mais je m’égare.

    • Beaumarchais, un des esprits les plus pétillants des Lumières

      J’ai bien ri quand j’ai lu cet éloge de Beaumarchais, barbouze et vendeur d’armes au service du roi, anobli puis républicain, censeur, veuf noir, boursicoteur et capitaliste à l’origine de la propriété intellectuelle blanchie sous le terme « droits d’auteur ».

      Encore un coup des suprémacistes noirs.

      Vous avez aussi des posters de Steve Jobs dans les locaux de la CNT-AIT Toulouse ?

    • C’est une féministe Rousseau maintenant ? Il a été secrétaire... et alors je voie pas le rapport. Ces femmes n’ont pas été invités à écrit l’encyclopédie, ni cités comme Lumières par les anarchosyndicalistes. C’est pas des mecs du XVIIIeme qui vont m’aider à m’en sortir en 2016 et même chose je pense pour les personnes racisées qui n’en ont rien à faire de l’abstraction humaniste des bourgeois blancs du temps de l’apogée de l’esclavage moderne.

      Prétendre comme le fait @critical_hi que les lumières sont a l’origine de l’abolition de l’esclavage et de la servitude des femmes c’est encore une belle confiscation des luttes par des hommes blancs. Si l’esclavage des noirs à été aboli c’est parce qu’illes se sont révolté·e·s et que ca devenais trop cher de poursuivre cette industrie devenu moins rentable d’avoir des ouvrier·e·s endettés. Pour les femmes je vais pas entré dans le détail non plus mais c’est la lutte des femmes et le pleine emploi qui les a émancipées pas les lumières.

      Pour le PIR c’est des suprématistes noirs alors ? C’est quoi ce délire à la Finkielkraut ! Pas de sources bien sur pour lancé cette anathème. Comme @unagi j’ai pensé à des anarchistes de droite, en fait c’est juste des mecs blancs qui veulent garder le monopole de la langue comme l’avaient leur ancêtres « les lumières », exactement pareil que Finki, Zemour, Soral... ils disent comme vous sur Voltaire et n’oublient jamais de rappeler que les noirs aussi ont pratiqué l’esclavage.

      Sinon je suis aussi étonné d’un tel acharnement des anarchosyndicalistes toulousains à défendre la pensée des lumières comme une totalité parfaite et immuable. Je savait pas que les lumières étaient anarchistes, ni même syndicalistes. Il y aurais pas des penseurs anarchistes qui ont parlé des noirs depuis les lumières ? Parce que se servir de texte qui utilisent le mot « nègre » pour parler du racisme en 2016 ca me laisse songeuse. Genre vous auriez pas plutot envie de discuter sur la pensée des anarchistes noir·e·s qui se sont penché sur le sujet ? Est-ce que vous en connaissez plus proches de nous (et moins blancs) que Voltaire &co ? Voltaire et les lumières ca fait deux siècles que des hommes blancs se sont penché sur ces textes, on connais deja en long et en large, il manque pas de visibilité et n’en a jamais manqué. Il est plus que temps de s’occuper de laisser la place et la parole et le choix des mots, aux personnes racisées qui sont toujours silenciées, y compris dans cette discussion.

    • Non @unagi je constate seulement que depuis l’époque des Lumières des femmes ont participé à la vie des idées par des correspondances, des écrits ou des traductions. Elles ont pu jouer un rôle dans les transferts culturels, elle ont pu se frayer une place dans des domaines réputés masculins, et participer aux débats publics de leur temps. Les Lumières ce ne sont pas seulement des essais et des corps de doctrine mais aussi et surtout le partage des idées et la participation active à des échanges intellectuels. Ces participations féminines sont longtemps restées invisibles et vous venez d’en remettre une couche.

    • Dur, pour un mouvement historiquement blanc et masculin, de devoir faire le deuil de celui de ses privilèges qui lui est le plus cher (j’en suis passé par là moi aussi) : celui de prétendre détenir déjà le nec plus ultra du discours révolté et du projet politique émancipateur. Difficile pour celui-ci d’entendre qu’un discours élaboré sans les femmes, les racisés et tant d’autres minorisé-e-s l’est toujours de fait contre elleux - et que, lorsque celleux-ci prennent leur émancipation en main, ellils ne viennent pas le rejoindre et faire chorus en le remerciant d’avoir déjà forgé tous les outils nécessaires.
      Pourtant un des fondateurs de l’Internationale - la première, celle de 1864 - avait dit un truc fondamental sur « l’émancipation des opprimés ». Il n’était certainement pas le premier : mais c’est de lui, un homme blanc hétéro et un peu bourgeois, qu’on se souvient.
      Vraisemblablement, ni lui ni l’essentiel du mouvement ouvrier depuis, y compris dans ses composantes libertaires n’imaginaient avec conséquence qu’ils pouvaient, en dépit de leur position et de leur combat de classe, compter aussi au rang des oppresseurs.
      Tous les vestiges actuels de cette histoire ne s’accrochent pas nécessairement mordicus à leurs chères œillères.
      Mais au vu ne serait ce que du succès chez les libertaires d’auteurs récents comme Escudero ou Garcia, de la place éminente que tient dans leur propos la construction d’ennemis de l’émancipation en grande partie fantasmés, comme « les post-modernes » ou « les déconstructeurs », accusés par eux de venir de leurs universités plus ou moins américaines pour dévoyer les saines luttes révolutionnaires populaires, et utilisés comme autant d’anathèmes ; comme au vu des accusations de « scission » que provoquent a répétition, depuis des années, voire des décennies, l’irruption sur la scène politique des combats féministes, LGBTQI, des luttes des racisés, des remises en question antispécistes, toutes et tous rendus systématiquement responsables par nos émancipateurs de l’affaiblissement de la critique sociale traditionnelle (la leur, la seule qui vaille, LA critique générique, universelle, exempte de particularisme : celle la même qui, sous la plume de Garcia, serait aujourd’hui désertée, puisque selon une telle perspective, ne pas rejoindre les anarchistes, c’est nécessairement déserter la critique : a fortiori, venir leur porter la contradiction sur ce point.), tous ou presque sont tentés de le faire.

    • Pour revenir au sujet initial du post, il ne serait peut-être pas inutile de s’intéresser aux travaux de quelqu’un d’a priori aussi peu suspect de sympathie pour l’obscurantisme que l’est #Louis_Sala_Molins.

      En particulier, « #Esclavage_Réparation : les lumières des capucins et les lueurs des pharisiens. », où il expose dans le détail deux exemples de condamnation et de combat mené contre l’esclavage en occident au XVIIè siècle - et l’éclairage violent que ces luttes là projettent sur les prétentions anti-esclavagistes des Lumières qui ont suivi.

      Faits historiques qui affaiblissent singulièrement « l’argument » maintes fois ressassé auquel l’auteur du post initial a recours

      Partant d’une société dans laquelle l’esclavage est une sorte « d’évidence » générale, que personne ou presque ne questionne

      de fait, les ressources intellectuelles, culturelles, requises pour penser contre cette institution étaient déjà là, et les philosophes cités n’en étaient pas dépourvus.

      Et c’est vraisemblablement l’inverse qui devrait nous intéresser et troubler notre confort : le fait de la construction de l’acceptabilité de l’esclavage dans l’Europe des XVIIe et XVIIIe siecles, et la part qu’y ont pris les "lumières", plutôt que de céder à la facilité de forger a posteriori de toutes pièces une histoire de « tatonnements » et de questionnements prudents mais rigoureux et de lent progrès dans les ténèbres, tellement plus valorisante !

      Il faut seulement avoir le mince courage intellectuel que requiert de remettre la question sur ses pieds : pourquoi, alors que tout était là, les philosophes dits « des lumières » n’en ont ils fait usage que si peu et si tardivement ?

    • Les travaux de Louis Sala-Molins présentent beaucoup d’intérêts et méritent discussion. Mais une chose est sûre, vous ne l’embaucherez pas à son corps défendant dans votre petite initiative raciste :

      "Ceci dit, comme beaucoup, je suis troublé par les dérives racialisantes ou carrément racistes des comportements et des choix idéologiques de certains. Dont je ne suis pas. Dont je n’ai jamais été. Dont je ne serai jamais, sauf naufrage dans la folie..."
      Louis Sala-Molins met les points sur les i http://1libertaire.free.fr/LSalaMolins04.html

    • @Rubber

      Je ne vois pas comment je pourrais m’imaginer « embaucher » quelqu’un comme Louis Sala Molins, ni dans quel but je pourrais vouloir le faire. Je ne vous connais pas, mais vous avez l’air de savoir cela bien mieux que moi.

      De même, je suis des plus curieux de vous lire plus longuement sur la « petite initiative raciste » que vous vous permettez de me prêter ici. Il est vrai que, quoi que je puisse en penser, je n’ai pas l’extravagance de m’imaginer indemne du racisme qui structure la société capitaliste, des rapports sociaux qu’il institue, et que je ne doute pas qu’il me soit arrivé et qu’il m’arrivera comme à tout un chacun ou presque de m’en faire l’agent à mon corps défendant. Serait-ce donc ce que vous entendez par là ? Auquel cas il serait bienvenu que vous précisiez votre propos.

      Pour la discussion, je suis ouvert, pour peu qu’on ait la décence ne pas se permettre d’ôter les mots de la bouche d’autrui, ou de falsifier son propos.

      Mais de curieux interlocuteurs, qui pullulent ces temps-ci chez les libertaires, semblent redouter plus que tout la confrontation à une discussion. En lieu et place, sitôt que confrontés à une révolte, une lutte, une critique contre le racisme, le colonialisme, le patriarcat, l’hétérosexisme formulée depuis un point de vue autre que le leur, et tout particulièrement depuis le point de vue de celleux qui les subissent, on les voit aussitôt, sûrs de leur fait, prétendre décider unilatéralement des seules discussions possibles et jeter l’anathème sur les fâcheux. On l’a vu lors d’un salon du livre anarchiste, et lors de la sortie de quelques uns. Hélas, en s’empressant trop grossièrement de venir mettre n’importe quoi dans la bouche de celleux qui formulent de telles critiques et mènent ces luttes (ou qui, comme je l’ai fait ici, s’en font seulement l’écho) - n’importe quoi, pourvu que cela vienne conforter l’idée flatteuse qu’ils se font du monde et d’eux mêmes, ces étonnants « libertaires » courent surtout le risque de passer pour des analphabètes, des imbéciles ou des falsificateurs, sinon une combinaison plus ou moins heureuse des trois : ce qui, j’en conviens volontiers, n’est guère enviable.

    • @martin5

      « Mais de curieux interlocuteurs, qui pullulent ces temps-ci chez les libertaires, semblent redouter plus que tout la confrontation à une discussion. En lieu et place, sitôt que confrontés à une révolte, une lutte, une critique contre le racisme, le colonialisme, le patriarcat, l’hétérosexisme formulée depuis un point de vue autre que le leur, et tout particulièrement depuis le point de vue de celleux qui les subissent, on les voit aussitôt, sûrs de leur fait, prétendre décider unilatéralement des seules discussions possibles et jeter l’anathème sur les fâcheux. »

      Si je résume, les interventions contre cette ’révolte’ ferait donc partie d’un simple ’backlash’ de vieux blancs tenant à leurs privilège ?

      La culpabilité devrai m’envahir, mais mon identité banlieusarde fait que je ne suis jamais rentrer dans genre de culpabilité judéo-chrétienne.

      Je n’ai pas l’impression d’être confronté à une « une révolte, une lutte, une critique contre le racisme, le colonialisme », mais plutôt une acceptation relativisme culturel au nom d’un antiracisme.

      Je me bat pour émancipation des individus et une société égalitaire en essayant de le faire avec bienveillance (conscient que la fin ne justifie pas les moyens).
      Vos ’arguments’ et vos procès d’intention n’y changerons rien.

      La rhétorique ne suffit pas toujours à se défausser d’engagements politiques.
      Défendre des gens (fussent-ils ’racisé-e-s’) avec des positions ouvertement racistes ou pour reprendre vos mots : relayer leurs « luttes* » de ceux-ci est une position politique.
      Certains ’racisé-e-s’ sont mis en avant et d’autres serons toujours taxés d’être ’noirs ou arabes de service’.

      Enfin feindre d’un manque de volonté de débat est pour le moins étonnant.
      Comme les coups ne sont pas des arguments recevables, à moins d’être un curé de gauche, qui tend l’autre joue.
      Je considère qu’il n’y pas volonté de débattre dans ce milieux aujourd’hui. Il n’y jamais eu autant d’attaques physiques autour de ces débats :
      – Plusieurs attaques de la librairie « La Discordia »
      – 1 attaque à « Milles Babords »

      (*) En dehors des séminaires universitaires et des récupérations éhontés quelles sont les luttes du PIR

  • Nos ancêtres les bactéries
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article832

    Le débat relancé par Sarkozy autour de « Nos ancêtres les Gaulois » a fait couler un flot de commentaires.

    A entendre tous ceux qui se sont exprimés, il serait déterminant pour notre avenir de savoir si nos ancêtres étaient Celtes, Romains, Francs ou Africains.

    Mais pourquoi s’arrêtent-ils en chemin dans cette recherche de nos origines ? A remonter dans l’histoire, qu’ils ne s’arrêtent pas en chemin, qu’ils remontent jusqu’au bout !

    Du strict point de vue scientifique, tous les animaux de la planète ont un ancêtre commun, et cet ancêtre, c’est le premier être unicellulaire apparu, une bactérie.

    C’est à partir d’elle que se sont développés les premiers êtres vivants multicellulaires, puis des êtres de plus en plus complexes, dont l’être humain [1] . Tout ce qu’il devrait y avoir à dire, au niveau politique sur la question c’est que, in fine, nos ancêtres sont des bactéries, et, si on ne veut pas remonter au bout du bout, ce sont les hominidés. Sur le plan biologique, l’espèce humaine est une et indivisible.

    Ceux qui systématiquement oublient cette réalité le font dans un but partisan, pour servir leurs intérêts. Ils découpent les populations en communautés historiques (« les peuples ») et veulent leur imposer une fixité qu’elles n’ont jamais eue. Suivant ce raisonnement fallacieux, aucun être humain ne saurait être libéré de ce déterminisme historique qu’est « la tradition ».

    Pourtant, que nos aïeux soient des Gaulois ou des Shadocks nous n’avons aucune tendance génétique à manger du sanglier ou à pomper de l’air.

    La croyance à une sorte de « génie des nations » (selon une expression ancienne) que sous-tendent des croyances comme « Nos ancêtres les Gaulois », est absurde et ne repose sur rien. Ce « génie », cette « spécificité » étant tout au plus une série de stéréotypes, d’invention récentes ou d’habitudes sans intérêt [2] .

    Une telle croyance nie la multitude de possibilités dans la « façon d’être » que possède à la naissance chaque individu. Elle l’oblige à se conformer à un mythe, à reproduire, à respecter et à défendre le pseudo-héritage national. Avec toutes les conséquences que cela entraîne : sur le plan individuel un musellement, sur le plan collectif la guerre. Il n’est que d’observer l’histoire et l’actualité pour constater combien ces croyances, base de tous les nationalismes, sont meurtrières. C’est les armes à la main que les mythes nationaux finissent par être défendus quand ils sont exacerbés. Et l’histoire montre le ridicule de la chose : telle « nation » ennemie héréditaire et irréconciliable de telle autre pouvant devenir, à tout moment sa meilleure alliée, voire fusionner avec.

    Les critiques de l’historiographie officielle sont, elles mêmes, rarement impartiales [3] . Elles visent en général à remplacer une mythologie par une autre. Si les politiques ont chipoté en chœur sur les gaulois, ils sont beaucoup moins pointilleux pour dénoncer les fantaisies historiques dès qu’on parle de « Nos ancêtres les Occitans, les Catalans ou les Bretons ». Ces nouvelles mythologies sont avalées tout crues par beaucoup de ceux qui se gaussent des Gaulois. L’hôpital a toujours eu une tendance marquée à se moquer de la charité.

    [1] Rappelons, à ceux qui entretiennent la confusion, que l’évolution est un fait scientifiquement validé. Il existe par ailleurs diverses théories de l’évolution qui cherchent à expliquer ce fait validé et qui, elles, sont sujettes à discussion.

    [2] Ainsi, pour ce qui est de « Nos ancêtres les Bretons » : « ... comme le note avec désespoir un sociologue du mouvement breton, il ne reste qu’un trait indéniablement breton : un goût très net pour le beurre salé. » http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article759 .

    [3] Voir notre critique de la construction du roman national « La vérité historique, première victime du nationalisme » (2010) http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article348

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834