• Sans bagages | Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/sans-bagages

    Cette nuit dans mon lit, parmi tous ces tiroirs, il en est un qui me revient en tête, inexplicablement. Le tiroir du buffet du salon. Il contenait – il contient toujours – du linge. Du linge de maison, propre et repassé, plié soigneusement. Des torchons, des serviettes. J’ai pris un torchon, un joli à carreaux roses, parce que c’est toujours utile un torchon. J’ai prix un mouchoir, un vieux mouchoir bleu, et une serviette. J’ai laissé le reste. Et le reste est toujours là-bas, plié, rangé. Et le reste me hante, il me hante ce tiroir, ce linge qui était à elle. L’enfant en moi, endormie se réveille, se révolte un peu, se cogne au réel. Enfin, mais comment peut-on mourir ? Comment ? Comment peut-on partir alors qu’on a un tiroir rempli de linge de maison ? C’est insensé, c’est impossible ! J’attends qu’on me dise : poisson d’avril, ta grand-mère est là, se réveille de son sommeil, elle dormait juste. Elle ne peut pas partir, tu penses. On ne part pas alors qu’on a un tiroir plein de linge bien repassé.

  • Comment le militantisme a détruit ma vie | Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/comment-le-militantisme-a-detruit-ma-vie

    Ce texte est long, sans doute mal écrit et plein de répétitions. Je l’ai écrit en plusieurs fois car il m’est tellement douloureux de parler de tout ça que je suis incapable de me relire en entier, je l’ai écrit en plusieurs fois et je ne peux pas le corriger complètement. J’espère que mes lecteurs, habitués à un qualité d’écriture un peu meilleure que cela, voudront bien m’en excuser. Si j’ai oublié de masquer un nom ou une information importante qui devrait être dissimulée, signalez-le rapidement, mais j’ai essayé de le faire au mieux.
    Comme c’est très décousu, je vais prendre la peine de résumer brièvement en introduction : pascal, mon compagnon, en essayant de monter une entreprise pour promouvoir le véganisme, a été victime d’une incroyable manipulation qui l’a détruit au point qu’il a fini aux urgences psys et a mis des années à se reconstruire, moi et mon fils avons beaucoup souffert de ce qui s’est passé et rien ne sera plus jamais comme avant. L’entreprise a été perdue puis coulée.

    Tout cela s’est passé il y a plus de deux ans maintenant. Pourquoi le publier aujourd’hui ? C’est compliqué. Je me suis tue publiquement parce que j’avais besoin de me reconstruire, et parce que j’avais peur aussi. Certaines personnes savent terroriser les autres. C’est même tout ce qu’elles savent faire.

  • Halte aux sachets cuisson | Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/halte-aux-sachets-cuisson

    Hé bien, un paquet de riz contient normalement environ : du riz.

    Un paquet de sachets cuissons de la même taille contient à peu près 30% de riz, 10% de plastique et 60% de rien du tout. C’est à dire que les sachets sont tout petits, qu’y en a 3 ou 4 qui se courent après et qu’y a à peine de quoi remplir un bol. Mais comme personne n’est prêt à payer un tout petit paquet de riz pour le même prix qu’un paquet de riz 3 fois plus gros, la lie de l’humanité que constituent les gens du marketing vend les sachets de riz dans un paquet de la même taille qu’un paquet ordinaire contenant beaucoup de riz. Donc pour à peu près le même prix vous avez trois fois moins de riz et du plastique.

  • Misère sexuelle mon cul | Les Questions Composent
    https://lesquestionscomposent.fr/misere-sexuelle-mon-cul

    Partons du principe que nous, humains, nous avons besoin d’un certain nombre d’interactions les uns avec les autres : interactions sociales, vie affective et vie sexuelle. En gros nous avons besoin d’avoir des gens à qui parler, de la sympathie, des câlins et du sexe.

    Je ferais remarquer en passant que certaines personnes n’ont pas ou peu besoin de sexe, qu’on voit des gens s’accommoder parfaitement bien d’une vie sans sexe, et que le sexe, ça peut être tout à fait autre chose qu’un rapport avec pénétration. Mais bon. Même si je pense qu’en réalité, c’est un peu plus compliqué que cela, mettons que de base, on ait besoin de sexe,

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    Troisièmement, les femmes aussi ont besoin de sexe, penser que les femmes ont naturellement moins besoin de sexe que les hommes, c’est déjà un parti-pris à la Zemmour. Mais qu’entends-je ? « Les femmes trouvent facilement des partenaires sexuels ? »

    Ho ho ho. Je me gausse. Ha ben oui, tiens, moi qui suis une femme, si une envie me démange, il me suffit de décrocher mon téléphone, d’appeler un pote et de lui dire « hé, toi, là, viens me sauter ! ». Il faut arrêter avec ces conneries. Et encore, moi, je suis jeune, sportive et pas dégueu physiquement. Ma voisine de palier qui a la cinquantaine, les dents de travers et qui louche, elle a pas besoin de sexe, elle ? Ha mais ça doit pas être une femme, les femmes, c’est juste les belles. Et ta grande-tante avec des poils sur le menton, elle a pas besoin de sexe ? Elle a des mecs qui accourent quand elle siffle ? Elle a bien de la chance !

    Non, messieurs. Quand on est une femme, on a pas des bites à disposition n’importe quand pour s’envoyer en l’air. Même si on fait partie de la minorité correspondant à peu près aux canons de beauté en vigueur (si tant est qu’il soit possible d’y correspondre), on a pas 50 amants qui font la queue (!) derrière la porte. Quand on a envie de sexe, on fait comme vous, on se prend en main.

    L’existence de la prostitution ne répond pas à un besoin d’avoir des partenaires sexuelles ; elle répond à un « besoin » socialement construit qui est celui d’avoir une femme à disposition pour baiser, n’importe quand, n’importe comment, sans nécessité de séduction, juste en allongeant la monnaie et hop. Mais si ce besoin existe, c’est parce qu’on le créé culturellement.

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    Cette « misère sexuelle » qui toucherait exclusivement les hommes, je n’y crois pas une seconde. C’est vrai, il y a beaucoup de misère sexuelle et affective, parce qu’on vit dans une société de consommation, dans une société puritaine où le sexe est tabou. Mais je ne vois pas en quoi acheter du sexe et de l’amour entraverait cette misère, qui serait soi-disant réservée aux hommes. Les hommes font face à un type particulier de « misère sexuelle » qui les fait se lamenter sans cesse, parce qu’ils prennent les femmes comme des objets. Ils pensent qu’ils sont malheureux parce qu’ils n’ont pas de femme, ils n’ont pas de femme parce qu’ils se comportent avec elles comme si elles devaient être leurs domestiques. Et ils se disent « je suis un mec bien, je suis gentil, pourquoi elles couchent pas avec moi, ces salopes ? Les grosses putes ! Je suis gentil, pourtant. »

    #male_entiltement #poirisme #misère_sexuelle #prostitution #domination_masculine #nice_guy
    @sombre

    • Merci @biggrizzly :)
      @aude_v
      Je trouve aussi ca fatiguant parfois mais vu que le language est un outil qui sert l’oppression ca me semble important d’être précautionneuses et précautionneux avec. De toute façon quand des féministes veulent utilisé l’expression misère sexuelle hors du contexe habituel il leur faut enrober l’expression d’une explication spécial car dans le sens commun de l’expression il y a tout cette construction liée à la culture du viol qui est impliqué.
      Je veux bien utilisé cette expression en contexte non mixte avec les précisions dont on a deja parlé. J’ai utilisé surtout l’expression « misère sexuelle masculine » pour marqué le fait que je parle d’une manière bien précise d’utilisé l’expression, celle du sens commun pas du sens féministe politisé. Kamel Daoud dont est parti la discussion l’utilise dans le sens commun, celui d’une frustration d’accès au corps des femmes de la part d’hommes cis hétéros de certaines catégories socio-culturelles.

      Pour la misère sexuelle masculine dans le sens commun, en creux elle sous entend une « richesse sexuelle féminine ». Car si les hommes sont prétenduement en « misère sexuelle » c’est qu’ils imaginent qu’on peu etre riche sexuellement. C’est l’idée que les femmes peuvent pécho facilement n’importe quel mec, l’idée qu’etre un objet sexuel convoité par les hommes serait un privilège. L’expression « misère sexuelle » relève de la #renversionite ou inversion de valeur habituelle entre dominant·e et dominé·e·s. Il y a le tag #inversions_patriarcales pour ca il me semble.

      L’expression traduit aussi la rivalité sexuelle entre les hommes. J’appel ca le « Mâle-alphisme » depuis peu. Si certains hommes se disent miséreux sexuellement ou désignent des groupes d’hommes sensé l’être (cf. Daoud), ca sous entend qu’il pensent qu’il y a d’autres hommes qui sont fortunés sexuellement. Ca relève de la compétition entre dominants et ce due d’être le mâle alpha. #mâlealphisme
      Les hommes pauvres VS les hommes riches, les hommes racisés VS les hommes blancs, les hommes jeunes VS les hommes agés, les hommes minces VS les hommes gros, les hommes beaux VS les hommes laids, les hommes « gentils » VS les bad guys ...

      Il aussi possible d’utilisé l’expression misère sexuelle dans le contexte des hommes en situation de handicape, là aussi les femmes ne sont pas comprises dans cette expression et cette « misère sexuelle masculine » sert surtout d’argument à la légalisation de la prostitution.

      Il est aussi parfois mais rarement possible que l’expression désigne l’homophobie, la transphobie et la lesbophobie mais c’est dans un contexte militant comme le contexte féministe. L’utilisation de l’expression est accompagné d’une précision spécifique.

      Je ne veux pas interdire l’expression, je ne peux rien interdire de toute façon. Je veux juste faire comprendre ce que cette expression dans le sens commun, est un élément de la culture du viol. Je sais que toi tu sais @aude_v mais comme ca interesse @biggrizzly et que c’est parti de cette phrase de Kamel Daoud j’en profite pour pousser ma reflexion là dessus (merci @seenthis ).

      @+

  • Je finirai par ouvrir une coopérative fruitière | Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/je-finirai-par-ouvrir-une-cooperative-fruitiere

    > Poire aime Cerise. Cerise aime Melon. Poire pense que Melon est un connard. C’est l’éternelle histoire, le grand cycle de la vie qui recommence. Dans les films, Poire finit par évincer Melon et chopper Cerise à la fin. Pourquoi ? Parce que c’est Poire qui écrit les scénarios des films.

    > Pourquoi c’est Poire qui écrit les histoires, et pas Melon ? Hé bien parce que quasiment tous les hommes sont au moins un peu « Poire ». Le « gentil garçon » est un #mythe d’identification, c’est ce que pensent les hommes à propos d’eux-même. C’est un personnage construit à partir du regard des hommes sur eux-même.(Permalink)

    #feminisme #niceguy

  • Tout ça pour ça. - Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/2457-2

    Je me rappelle, une fois, j’étais chez un vague pote, et on parlait de féminisme. Je lui ai dit que la plupart des hommes avaient peur du féminisme, qu’ils avaient des préjugés. Il était d’accord avec moi et il m’a répondu quelque chose comme : « il s’imaginent que t’es une poilue ! ». A cette époque, j’envisageais déjà de cesser l’épilation. J’ai rien dit, mais j’ai réfléchi. Je me suis dit : quel rapport avec les poils ? Le fait que je sois « poilue » change qui je suis, change la portée de mes propos.

    Pour beaucoup de gens il y a deux féminismes, disons qu’il y en a un respectable, fait de personnes sérieuses, et un où les femmes se laissent pousser les poils sous les bras ; et bien sur, le second est non seulement vu comme un « faux féminisme », mais il est perçu comme menaçant, d’une certaine façon. Faux, menaçant, dangereux, mais aussi futile, se « trompant de combat ». Mais ce qui est fou c’est quand même que la classification entre sérieux/futile, entre vrai et faux féminisme, se fait en fonction d’un critère physique esthétique. Vous voyez, comme je ne m’épile pas, le gars m’oppose à Beauvoir. Comme si je pouvais pas avoir lu Beauvoir (et je l’ai lue, entre autres) et avoir des poils sous les bras. Comme si je pouvais pas lire, écrire, penser, réfléchir et avoir des poils sous les bras. Comme si tout ce que je disais n’avait plus d’importance parce que j’ai des poils sous les bras.

    #poil #épilation #féminisme #sexisme #beauté

    • Certes, j’ai dit dans l’Obs que ma non-épilation avait, à mon avis, une portée féministe. Mais vous savez, pour être honnête, je n’y croyais pas plus que ça à ce moment-là. Enfin, pas autant que maintenant. Disons que je ne voyais pas ça comme quelque chose de spécialement très transgressif, comme quelque chose d’important, je n’y mettais pas tellement d’enjeu. Je me disais que je gagnais du temps et de l’argent, et que la peau de mes aisselles n’était plus irritée en permanence comme c’était le cas avant et que c’était plutôt une bonne chose. Je me disais que de toutes façons je m’étais habituée comme ça, que j’avais la flemme de m’épiler et voilà. Je ne mettais pas à cette absence d’épilation une bien grande portée féministe. Les réactions que l’article a eues m’ont faite changer d’avis. J’écrivais en commentaire à l’article que ces commentaires m’avaient fait « prendre contact avec l’aspect subversif de ma démarche » (oui j’aime bien me citer moi-même yakoi). Il y a même des personnes se disant féministes qui ont des propos assez violents pour condamner ce que je fais (enfin, ce que je ne fais pas, plutôt).

  • Contre l’amour
    https://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=158

    « On ne dit pas « avec untel il y a des bisous, de l’écoute et de la complicité » ou « avec unetelle il y a un peu de sexualité et beaucoup de rires », on dit « avec untel il y a de l’Amour » ou « avec toi c’est juste de l’amitié » . On classe nos relations dans deux cases très réductrices. Et ces deux cases ne sont pas équilibrées, loin de là. « L’amitié » recouvre une énorme variété d’échanges affectifs. « L’Amour » , lui, n’est rien d’autre qu’un point culminant, une totalité, l’amitié au centuple, l’amitié à l’extrême. Il est à la fois énorme et rarissime. »(Permalink)

    #polyamour

  • Sois complexée de la teucha meuf, tome 2 : Quand tu couches pas - Café langues de putes
    http://cafelanguedepute.canalblog.com/archives/2015/05/13/32048988.html

    L’autre dans le couple n’est pas disponible pour moi, femme ou homme. Ce n’est pas normal de se forcer, ce n’est pas sain de penser « bon allez, je dis oui comme ça il me laisse tranquille ». Et pourtant, combien de fois ça m’est arrivé. Des années de couple, et de nombreuses fois où j’ai dit oui parce que j’étais fatiguée de dire non. Parce que tu aimes ton/ta partenaire et qu’on te martèle que c’est une façon de lui prouver. Conneries.

  • Réflexion sur la relation aux animaux | vu sur Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/vegephobie-et-critique/#comment-90896
    (edit) est-il possible de vivre avec les animaux sans pour autant en faire l’élevage (avec toutes les aliénations que celui-ci peut représenter)

    je me prends à m’interroger sur la possibilité d’une relation de « don pour don » avec les #animaux (opposée, donc, à celle d’exploitation) comme on peut la voir chez les animaux domestiques « non-utilitaires » (hum, quoique…), par exemple les chats (je sais pas si c’est une légende urbaine, mais j’ai assez souvent entendu dire qu’ils se seraient « domestiqués eux-même » pour bénéficier de la chaleur du foin et de l’abondance de rats dans les greniers). Est-ce qu’on pourrait transposer le « paradoxe du don » dans notre relation aux animaux, ou ce serait du pur anthropomorphisme ?

    J’évoque la question aussi parce que, je ne sais pas si tu en as eu vent, est paru il y a peu un article intitulé « Ce que les animaux nous donnent en nature » dans le dernier numéro de la revue du #Mauss, d’une certaine #Jocelyne_Porcher (comme quoi les noms, des fois…) qui dresse le stéréotype d’un affreux végane, complètement déconnecté de la « nature », ne cherchant aucune solution concrète au malheur des animaux d’élevage, espérant seulement leur disparition « comme par magie » mais bien content de pouvoir nourrir son chien au steak lui aussi 2.0 car synthétisé à partir du pois et du soja. Et je dois dire que, malgré le fait que sa réflexion soit généralement anthropocentrique, avec même de vastes passages totalement anthropomorphiques, et de forts relents naturalistes (oui je sais le cocktail est détonnant, exemple de citations : « Ce que vivre avec les animaux dans la nature nous donne (…) c’est l’ »amor fati », l’acceptation de ce qui arrive. Parce que le présent est ce qui compte pour les animaux. Non que les animaux résistent aux injonctions de la nature ni aux nôtres, ni qu’ils soient insensibles à la colère ou à la peur, mais ils sont capables, finalement, de lâcher prise et de tourner la page sans dramaturgie. En tant qu’éleveur, nous apprenons à faire de même, tout en refusant souvent de l’admettre. Nous refusons de nous habituer à la maladie et à la mort, et pourtant nous continuons à faire de l’élevage. (…) Le troupeau s’éloigne de l’animal mort, et nous, nous restons là (……) Entre l’homme « augmenté » (ndt : végane donc) qui ne veut rien devoir à personne (sauf aux fournisseurs d’électricité car sans elle, évidemment, notre société 2.0 s’écroule) et l’homme vivant avec les animaux, il y a le sentiment du don et de la reconnaissance ») elle m’a posé question.

    Certes, elle mélange tout, elle part d’un principe arbitraire selon lequel l’#élevage permet à l’homme de se confronter à la #nature (et donc de rester humain… ?), elle suit des raisonnements circulaires voire sans queue ni tête.

    Mais elle pose aussi sous un autre angle l’interrogation que je posais plus haut : faut-il totalement rejeter la relation avec l’animal domestique agricole au regard du refus de l’exploitation ? Est-ce qu’en arriver là, ça ne procèderait pas de la la vision négative et habituelle d’un humain, par essence, voué à faire le mal, coupable (tiens, ça me rappelle un autre truc que tu as écrit :), dont l’activité néfaste doit être circonscrite à tout prix, ce qui recrée donc une limite palpable entre le « naturel » et le « culturel » ? Est-ce qu’on peut imaginer une relation qui ne tombe ni dans l’esclavage violent, ni dans le paternalisme surprotecteur ?

    #agriculture #wilderness #écosystèmes #logique_du_don

  • – Réponses à quelques questions courantes au sujet de la #prostitution |
    https://ressourcesprostitution.wordpress.com/2015/01/06/reponses-a-quelques-questions-courantes-au-sujet-d

    Réponses à quelques questions courantes au sujet de la prostitution. Extrait : « Il existe une foule de dossiers médicaux, de rapports de police et de témoignages personnels qui démontrent les #violences masculines à l’endroit des femmes dans les endroits où la prostitution a été légalisée. Là où prospère le système prostitutionnel, la vie des femmes a peu de valeur et la violence sexiste à leur égard n’a pas diminué. En fait, la province australienne où la prostitution a été légalisée, Victoria, affiche les taux de violence conjugale et de prostitution de mineures les plus élevés au pays. »
    – « Ce n’est pas la prostitution qui est le plus vieux métier du monde, mais le commerce des #esclaves, des hommes qui vendent et échangent entre eux des corps de femmes dans un but lucratif. Affirmer que la prostitution est le plus vieux métier donne l’impression que les femmes, les prostituées, ont toujours été les initiatrices rusées et séduisantes exerçant leur puissance sexuelle contre des hommes sans défense comme de redoutables vampiresses de la nuit. Voilà le mensonge misogyne que des hommes ont toujours voulu voir promu, car il les absout de toute responsabilité de ce qu’ils font aux enfants et aux femmes pour les présenter comme des victimes des ruses séductrices des femmes. »
    – « Le sexe est agréable, il fait du bien il est facilement à la portée de toute personne qui traite les autres avec gentillesse et respect, et qui en fait la demande. L’achat de prostituées vise moins le plaisir sexuel que le plaisir du pouvoir, parce que dans un échange entre partenaires égaux existe toujours le risque d’un désaccord et la nécessité de compromis. Des recherches menées aux États-Unis indiquent que 85% des prostitueurs ont une partenaire sexuelle régulière et que 60% d’entre eux sont mariés. »

    • Cesser de nous limiter à tenter de savoir si oui ou non des adolescentes démunies et ayant des antécédents de violence veulent vraiment devenir des putains et commencer à demander pourquoi tant d’hommes sont incroyablement, horriblement violents envers les personnes prostituées, est la façon d’accéder au statut actuel de la Suède, un pays qui a cessé de blâmer les jeunes femmes pour leurs conditions de viol, de torture et de captivité, et qui reconnaît que sans la demande masculine de corps à violenter, il n’y aurait pas de corps fournis à cette fin.

    • Le principal argument des mouvements favorables à la prostitution c’est l’immédiateté ou une sorte de pragmatisme. Les femmes et les hommes prostituées aujourd’hui, là, maintenant, ont besoin de cet argent et n’ont pas d’autre moyen de s’en procurer et c’est pas un futur hypothétique et idéal qui va leur remplir leur assiette. c’est le seul argument du Strass ou des pro-prostitution que je comprend, le reste me semble tout à fait délirant-hypocrite-cynique-égoïste-mensonger.

    • Le sexe est [...] facilement à la portée de toute personne qui traite les autres avec gentillesse et respect, et qui en fait la demande.

      C’est peut-être un petit peu court et naïf comme vision, outre que ça se rapproche aussi de la vision des « nice guys » qui s’efforcent d’être gentils dans l’espoir d’obtenir un rapport sexuel http://lesquestionscomposent.fr/toutes-des-salopes-ou-le-mythe-du-mec-trop-gentil et que ça élude aussi la question du désir

  • « Exhibit B » : Oui, un spectacle qui se veut antiraciste peut être raciste
    http://www.slate.fr/story/95219/exhibit-b-raciste

    Et c’est le problème avec la performance montée par le metteur en scène sud-africain blanc Brett Bailey, qui reproduit un zoo humain du début du XXè siècle. Tribune d’Amandine Gay, militante anti-raciste, opposée à cette performance, et qui a participé aux manifestations. Source : Slate

    • http://mrsroots.wordpress.com/2014/10/14/boycotthumanzoo-i-le-racisme-sinvite-au-musee

      “Notre passé colonial”. Un “notre” bien hypocrite quand il s’articule uniquement sur la servitude des corps noirs pour une exposition au musée. Voilà donc plusieurs jours que cette exposition est questionnée sur son racisme. A peine daigne-t-on soulever l’annulation de cette même exposition outre-manche, il nous revient d’anticiper les cris à la censure et à la liberté d’expression ; soit une liberté qui se complaît dans le dénigrement et le rabaissement des mêmes minorités ethniques dans l’espace médiatique.

      http://mrsroots.wordpress.com/2014/11/26/boycotthumanzoo-exhibitb-it-is-nothing-newca-na-rien-de-nouveau-

      Voir des gens noirs, de voir des Africains - présentés comme des corps, plutôt que des personnes : ça n’a rien de nouveau. Voir ces corps noirs souffrant, présentés dans la douleur et la terreur insupportables, ça n’a rien de nouveau. Les femmes noires comme des objets sexuels en attente d’être violées, comme des spécimens anatomiques pour être examinées, comme des Mama, comme des animaux, voir les hommes noirs désincarnés ou présentés comme violents et effrayants, dans des cages, avec leurs corps mutilés, ou sans organes du tout, comme quatre têtes désincarnées chantant au fond de l’exposition - une complainte lugubre, bien sûr, de sorte que tout l’espace suinte des relents de pitié et de honte et de douleur. Voir l’histoire des Noirs présentée comme si elle a commencé et se terminera avec le colonialisme - c’est à dire quand des personnes blanches font partie du tableau, ça n’a RIEN DE NOUVEAU. Ce n’est pas radical, cela ne me remet pas en cause - en fait, ça ne remet en cause personne, vraimentt, car cela se nourrit d’un récit culturel qui est trop commun : celui dans lequel la douleur et la persécution sont la seule manière dont nous pouvons comprendre l’expérience de la Négritude, celui dans lequel nous fétichisons l’expérience noire abjecte

      http://mrsroots.wordpress.com/2014/11/29/boycotthumanzoo-exhibitb-en-france-respect-et-dignite

      De notre côté de la barrière, les gens discutent, se soutiennent dans cette conviction que notre dignité n’est pas à vendre, que cet “antiracisme” qui n’écoute que lui-même en prétendant nous défendre, est hypocrite ; et que la dénonciation du racisme dans une énième répétition du Noir asservi, est fantaisiste et naïf.

      #privilège_blanc
      #antiracisme
      #mrsroots
      #boycott_human_zoo
      #intersectionalité

    • @Karl-Groucho

      je ne suis pas client de slate, c’est pourquoi j’ai proposé d’autres liens, qui proposent une critique qui me semble assez précise, et très peu suspecte de faire une « unanimité », du privilège blanc à l’oeuvre dans cette sorte d’antiracisme.

      En matière de racisme, reconnaître que l’on se doit d’écouter ce qu’ont à en dire celleux qui le subissent est un phénomène des plus récents.

      Et nous autres blancs antiracistes demeurons bien trop souvent persuadés de ce que nos intentions, aussi bonnes soient elles, pourraient nous dispenser de devoir prendre conscience de privilèges liés au racisme dont notre antiracisme ne nous privera pas.

      « art dégénéré », fichtre ! Mais la différence entre Auschwitz et l’esclavage des noirs, c’est que l’antisémitisme est tout de même un petit peu moins institutionnel aujourd’hui que ne l’est le racisme envers les noirs. Le contrôle au faciès ne concerne heureusement plus, par exemple, ceux de nos concitoyens dont l’Etat soupçonnerait la confession juive. On ne saurait en dire autant des rapports entre les personnes à peau noire et les forces de l’ordre (ce n’est qu’un exemple très simple parmi bien trop d’autres possibles) Ce qui change effectivement beaucoup de choses : quand on parle d’esclavage ou de colonies, on parle d’un racisme qui structure encore notre société, même si c’est sous des formes (à peine) moins caricaturales.
      Ne vous emballez pas trop vite à employer des grands mots et des intimidations, qui constituent justement un exercice de privilège blanc caractérisé (et ne fonctionneront plus).

    • Et les gens qui représentent les colonisés sont des gens engagés et présents volontairement.

      Les gens qui représentent les colonisés ne sont pas indépendants du capitalisme. En dépit du système il faut bien se nourrir…

      Auschwitz-Birkenau aujourd’hui est-il incompréhensible hors la présence simultanée des nazis ?

      Une exposition au cours de laquelle des juifs seraient tatoués (par qui ?) puis enfermés (par qui ?) dans des simulacres de chambre à gaz serait tout aussi malvenue…

      Cette exposition est hypocrite car si elle reproduit « au nom de l’Art » des atrocités commises envers les noirs, elle se garde bien de dénoncer QUI a commis ces atrocités.

      Tous ceux qui agissent avec virulence contre cette performance sont-ils autant présents et actifs, par exemple, contre toutes les manifestations nationalistes et excluantes (du front national aux ignominies gouvernementales de Calais, etc.) ?

      L’injonction à être de toutes les luttes pour pouvoir prétendre à être perçu de manière crédible est d’une particulière mauvaise foi. Personne n’a à juger de l’engagement des autres, en particulier si le but est, comme ici, d’avoir un prétexte pour minimiser cet engagement sans avoir à le critiquer directement.

      De plus, tu ne fais que prêter des intentions perfides aux gens, ce serait louche qu’ils soient tous d’accord. Mais si tout le monde s’accorde à ne pas sauter d’un pont, feras-tu le contraire à cause d’une unanimité de mauvaise aloi ? Cet argument est fallacieux.

    • @martin5 a écrit :

      En matière de racisme, reconnaître que l’on se doit d’écouter ce qu’ont à en dire celleux qui le subissent est un phénomène des plus récents.

      Voilà, tout est dit.

      J’ai vu que des noirs gueulent au racisme devant les portes de cette expo et qui se font taper sur la gueule par des CRS blancs pour la défendre, j’en déduis (même sans CRS) qu’ils sont autrement mieux placés que moi pour savoir quelles sales gueules peut prendre le racisme !

      Ailleurs, dans ce registre, il y a le gag de Timsit sur l’analogie entre les crevettes et les trisomiques. Ça m’a fait rire. Les proches de trisomiques, pas du tout. J’ai en conclu qu’au final, c’était de l’humour blessant et que donc, ce n’était pas drôle du tout. Timsit aussi s’est excusé.

      Et effectivement, les bonnes blagues de fin de banquet sur les femmes, ça fait super longtemps qu’elles ne me font plus rire du tout et ça me fait encore plus chier quand un gros con vient l’expliquer que je n’ai aucun humour.

      CQFD !

    • @monolecte > Clairement. Il y a encore pas si longtemps L’Elfe le rappelai comme ça dans un article :

      Militer n’est pas une obligation. Militer prend du temps, de l’énergie. Nous sommes tous pris dans des vies parfois difficiles. Nous avons nos problèmes. Certains d’entre nous subissent d’ailleurs des injustices sociales (sexisme, racisme) qui sont handicapantes et qu’ils doivent eux-même déconstruire pour avoir une meilleure vie.

      Militer peut aussi être un privilège. La mère célibataire de 3 enfants milite rarement… Militer peut être difficile, voire impossible, pour certaines personnes, qu’elles soient jeunes et dépendantes de leurs parents, vieilles et isolées…

      - http://lesquestionscomposent.fr/militer-cest-chiant

    • « politiquement correct » n’est pas à mes yeux une catégorie qui aide à y voir clair, si l’on essaie d’aller plus loin que l’aspect « buzz » de tel ou tel événement.

      La question n’est pas « d’être ou ne pas être politiquement correct », mais d’avoir ou non conscience des rapports de domination qui structurent la société dans laquelle nous sommes.

      La « liberté dans l’art » ne tombe pas du ciel, et n’est encore moins un absolu. (Rien qu’avec les termes « liberté » et « art », nous avons de quoi disputer âprement quelques jours avant de commencer à être certains de parler de la même chose). De fait, réclamer la « liberté » pour un art désincarné, séparé des réalités sociales, qui n’aurait de compte à rendre à personne : on ne fait pas plus platement et idéalement bourgeois.
      Cette question est entièrement traversée par les conditions matérielles dans lesquelles cette liberté et cet art existent : autrement dit, elle est pleinement prise dans ces rapports de domination. Dans ces conditions, prétendre être « libre » ou « libéré », lorsqu’on est blanc, de la contrainte si affreusement liberticide (aïe ! j’ai mal à mon privilège !) de devoir prendre en considération ce que les racisés peuvent penser de nos gentilles actions artistiques antiracistes, c’est tout simplement perpétuer, sous couvert de Création et de Liberté un déni et un mépris que ces mêmes racisés connaissent trop bien, et qui se nomment, figurez-vous, racisme. C’est, platement, exercer son privilège de dominant, qui a effectivement le pouvoir de dire et d’imposer ce sa conception de la « liberté de créer », une conception qui ménage les hiérarchies sociales, et sa perception de lui-même.

      Mais c’est vrai que les dominé-e-s sont si susceptibles, et peu au fait de ce qu’est la liberté... expliquons leur : la liberté, c’est d’être comme nous des hommes blancs hétéros, et de faire ce qu’il nous plaît, et de faire taire les noirs/femmes/homos/lesbiennes qui auraient le toupet de nous rappeler qu’il existe des hiérarchies sociales !

      J’ai appris que j’avais besoin de ce qu’en disent les racisés pour comprendre le racisme. Comme j’ai appris que je devais écouter ce que disaient les féministes pour comprendre ce qu’étaient les rapports de domination de genre. Comme j’ai appris que ma position d’homme blanc hétéro faisait de moi un privilégié sur ces plans là, que je le veuille ou non, que je sois proféministe, anti-homophobie, anti-lesbophobie antiraciste ou non, etc. Oui, il y a aussi des personnes transgenre, des personnes intersexe, et j’en oublie sûrement.

      Tout cela ne fait pas de moi un coupable qui doit expier, mais quelqu’un qui a commencé de prendre conscience que, tant que nous vivrons dans une société genrée, raciste, hétéronormée, un homme blanc hétéro ne s’exprimerait pas depuis la même position qu’un noir, tzigane... qu’une femme, qu’une lesbienne ou qu’un homosexuel, et que dans de telles conditions, tourner ma langue dans ma bouche avant de m’exprimer à tort et à travers sur ce que vivent les dominé-e-s ne relevait pas de la censure, mais de la conscience de ma propre position, non neutre, au sein des rapports de domination existant

      Le politiquement correct et son inverse ne sont pas des critères de jugement pertinents. Si l’illusion d’être subversif et « libre » flatte les ego idéalistes, elle ne les dispense en rien de prendre connaissance des conditions matérielles existantes.

    • Le rapport entre les blagues sexistes de fin de banquet et l’exposition antiraciste accusée de racisme est pour moi limpide : dans les deux cas, les dominants (les machos pour le banquet, les blancs pour l’expo) expliquent aux dominés (les femmes pour le sexisme, les noirs pour le racisme) qu’ils n’ont rien compris à leur domination et qu’on va donc leur expliquer ce qu’ils doivent ressentir !

    • @jean-no alors... rien, car là ce n’est pas la question du « tous » mais celle de la suprématie de l’"un", et précisément de celle de l’#artiste, dont une des fonctions actuelles est d’esthétiser le politique pour en dissoudre l’âpreté. N’en déplaise à Stirner et et à bon nombre d’anarchistes, cette suprématie de l’un écrase le singulier comme le quelconque.

      Ce blanc qui fait travailler des noirs pour des blancs croit renverser ce rapport au nom de ses intentions ? Bullshit.

      #minorité #individu

      rétrochrono : oups... j’avais pas lu scriblerus.

    • Vous ferez ce que vous voudrez,

      mais que l’on en soit réduit à disputer d’ « interdire » une telle expo est d’abord dû au fait que la bonne conscience antiraciste sûre de son fait de ses organisateurs et/ou de l’artiste et de leurs soutiens les rend sourds aux réactions qu’elle suscite chez nombre de personnes racisées aujourd’hui.

      Il me semble que lutter contre le racisme, lorsque l’on en est pas victime soi-même, doit se faire - c’est la moindre des choses - en se tenant aux côtés des racisé-e-s, et en acceptant de devoir leur rendre des comptes.
      Puisque ce sont elleux qui font les frais de la plus ou moins grande pertinence de cette lutte.
      Ce n’est pas ce que fait ici l’ « artiste », me semble-t-il, et encore moins ce qui préoccupe celleux qui viennent défendre sa « liberté » ou celle, plus idéale encore, de l’ « Art » face à Anastasia (c’est le petit nom de la Censure).
      Faire le choix d’une démonstration très spectacliste et clivante de la Très Virulente Radicalité de son propre antiracisme est avant tout une démarche de privilégié qui entend surtout jouir de son privilège.

      Lutter contre le racisme, cela passe aussi, et cela commence pour moi qui suis blanc, par le fait de prendre conscience de mon propre privilège de blanc. Même antiraciste.

    • Ton post, @jean-no fait de moi (et d’autres) le responsable potentiel de ta désincription, ça me déplait.
      Esthétiser le politique c’est enjoliver le retrait, la dépossession, voilà de quelle « utilité politique » il s’agit. Je n’objecte pas, j’affirme. Le baratin autojustificateur sur « l’art est politique » me dégoûte. De quelle politique sagit il ? Comment ? Avec qui ? Pourquoi ?

      Je n’ai pas envie de me poser la même question que toi (interdiction), et en fait je m’en fous car ça me va fort bien si les « performances » neutralisantes sont piratées par une foule non payante qui transforment l’échéance en une AG ou quelque chose du genre, en une occasion de manifester, en une prise de parti.

      Si des interdictions posent problème selon moi, ce n’est pas parce que c’est un gros mot qui en dirait suffisamment dans tous les cas. Je me sens bien plus affligé et révolté par exemple par l’interdiction qui dure depuis plus de 25 ans du minable revenu minimum français à l’encontre des moins de 25 ans que de la liberté individuelle des #auto-entrepreneurs de la meilleure des #marchandises possibles : la #culture.

      Plutôt d’innombrables artistes de la liberté que la liberté des artistes.

    • ha ha ha ! Oui mais tu as tort, c’était en fait un africain blanc. Et c’est sans doute celui qui a le mieux compris, le mieux parlé de l’Afrique du fleuve Niger... Tu peux ne pas cliquer mais tu te prives d’une merveille :)

    • @jean_no : si, quand même, je trouve cet endroit mieux que pas mal d’autres. Après, y a que moi que ça ne dérange pas viscéralement que les autres ne soient pas forcément d’accord avec moi en tout et tout le temps ?
      J’ai des points de divergence avec la plupart des gens sur #seenthis. Pas forcément les mêmes points et les mêmes gens. Mais bon, si je ne me mets qu’à discuter qu’avec des gens totalement d’accord avec moi sur tout... je vais me faire chier grave. Surtout que je ne crois pas que ça existe. Parfois, je ne suis même pas d’accord avec moi-même, c’est dire.

      Il y a des divergences qui peuvent être indépassables, mais la plupart du temps, ce sont de bonnes occasions de creuser un truc et d’améliorer ses connaissances, d’affiner son point de vue.

      Et quand vraiment on s’énerve, on peut toujours éteindre l’écran et revenir le lendemain au lieu de brûler ses vaisseaux chaque soir...

    • Une manière, de mon point de vue de femme blanche, de ressentir ce qui gêne est d’imaginer une exposition d’un artiste sur les maisons closes avec des actrices payées à s’exposer en prostituées. Un, j’aurai du mal à y voir un intérêt même sous couvert de pédagogie, deux j’en dénoncerai le voyeurisme pervers trois, je continuerai à dire que le sexisme a de beaux jours devant lui.
      Sinon, tous les soirs, il y a une émission sur FR3 où les noirs et les arabes sont montrés comme des personnes ne sachant pas s’exprimer en français et ayant comme activités principales le vol ou le deal. Plus belle la lie, ou un truc du genre.

    • Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine

      https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=FCp2i7IDcuM

      Je dors le jour, je ris à peine
      Je sors de ces tours que l’on met en quarantaine
      Je suis de ces parasites dont on parle à l’antenne
      Moralité, la sécurité des lieux n’est pas certaine
      Je crame, je brule, je hurle, je gueule
      Je traine en ville en bande ou même déambule seule
      J’ai un rôle colossal à la cave et au sous-sol
      Je recherche l’étincelle mais j’ai paumé ma boussole
      Alors je bois, je fume, je noie ma flemme
      Je crois aux flammes, j’acclame la haine
      Mes larmes et mes peines n’impressionnent personne
      Et on me traite de hyène sur toutes les ondes hertziennes
      On se moque de mes œdèmes et de mes états d’âme
      Tout m’ordonne en fait de ne pas vivre à l’état d’homme
      Et moi que l’on nomme l’individu bas de gamme,
      Qu’on me dégomme sur le macadam serait le minimum.

      Je sais, je traine, je sens, je gêne
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      Ma tête mêlée, ma peau ébène
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      La hargne est dans mon sang, mes veines
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      J’habite au loin, en zone urbaine
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine

      J’ai le ventre à terre et on m’en veut à tort
      Je n’ai aucun de leurs critères pour monter à bord
      Mon dortoir est autant solitaire qu’en retard
      Beaucoup trop près de l’arbitraire et ses avatars
      Ce qu’on déplore en clair, c’est que je ne sais pas plaire
      Embrasser l’étendard, applaudir en fanfare
      Et on me fait dire qu’il faut bannir ma colère
      Et puis faire taire mes nerfs à vifs et mes nombreux mollards
      Mon calvaire n’est réduit qu’à un bruit de couloir
      Un parcours vulgaire qui manque de bon vouloir
      On dit que ma cité n’est pas le défouloir
      De flics zélés, un triste défilé d’abus de pouvoir
      Et mon itinéraire n’est ni mort ni tout noir ni bétonné
      Ni à mille bornes des plus beaux territoires
      Mon teint n’est pas non plus maintenu sous le tonnerre
      Attendons le meilleur, commençons les prières.

      Je sais, je traine, je sens, je gêne
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      Ma tête mêlée, ma peau ébène
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      La hargne est dans mon sang, mes veines
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      J’habite au loin, en zone urbaine
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine

      Allez-y, utilisez la science ou la raison
      Criez à l’hérésie, protégez vos maisons
      Vivez l’instant présent avec l’air amusé
      Et dressez les cloisons pour les faibles et les frisés
      Et écrasez quiconque voudrait fouler vos gazons
      A chaque carreau brisé, réclamez la prison
      Et bâtissez maintenant tous vos propres musées
      Car très bientôt vos nuits ne seront plus apaisées
      Le climat est pesant, les gens sont épuisés
      Veulent les têtes des méprisants sur le banc des accusés
      Le projet est séduisant, les lames aiguisées
      Qu’il serait plaisant de tous les saigner à l’Élysée
      Vous ne faites plus illusion, vos promesses sont usées
      On va venir embraser tous vos salons tamisés
      J’ai déjà composé le chant de vos oraisons
      Je suis désabusé, j’ai la nausée et pas mal de lésions.

      Je sais, je traine, je sens, je gêne
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      Ma tête mêlée, ma peau ébène
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      La hargne est dans mon sang, mes veines
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      J’habite au loin, en zone urbaine
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine

      #love

    • Pour @jean_no sur seenthis : seenthis est un endroit merveilleux, un lieu pratiquement « troll free » où s’échange et se partage sans restriction aucune le savoir, la connaissance, les réflexions, les analyses.

      Il serait très très très dommage que tu quittes ce lieu extraordinairement riche en nous privant de toi, de tes trouvailles, de tes réflexions et de ton travail, juste parce que sur UNE contribution il y a eu UN dérapage. Grâce qu dieu de l’Internet libre, c’est extrêmement rare ici :)

      La réflexion de notre autre ami le Bougnoulosophe n’était pas utile, il aurait pu, et il sera sans doute d’accord, éviter cette mauvaise pique et plutôt argumenter de nmanière compréhensible et constructive. En tout cas il n’est pas seul sur seenthis, et si c’est juste pour cet incident que tu souhaite prendre la poudre d’escampette, et je comprends que c’est désagréable (moi non plus je n’aimerai pas), c’est dommage pour les 200 ou 300 personnes qui restent et qui pourraient profiter grandement de ce que tu as à apporter.

      Alors, 1 contre 300 ? :)

      Tu restes avec nous ?

    • Je sais, je traine, je sens, je gêne
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      Ma tête mêlée, ma peau ébène
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      La hargne est dans mon sang, mes veines
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      J’habite au loin, en zone urbaine
      Inutile d’en rajouter ... je purge toujours ma peine

      Voir aussi http://seenthis.net/messages/316454 (tiens, tiens, tiens ...)

      Voir aussi la polémique créée par un spectacle mettant en scène un zoo humain, « les Squames » (compagnie Kumlus) lors du festival des Accroche-Cœurs à Angers en septembre dernier. Un article de presse locale renvoyait à une vidéo postée sur Facebook
      http://www.courrierdelouest.fr/actualite/angers-accroche-coeurs-dialogue-muscle-avec-les-opposants-aux-squam
      (mais apparemment, le lien ne fonctionne pas ou bien il faut avoir un compte FB ; si quelqu’un pouvait extirper la vidéo des abimes du Net, ça me ferait bien plaisir). Le moment le plus intéressant de la discussion ainsi retranscrite est celui où l’on voit un jeune-homme déplorer que, lors de ce festiva,l on voit toujours les mêmes compagnies se produire alors que dans les quartiers populaires, il y a de nombreux collectifs porteurs de projets mais que ceux-ci sont systématiquement écartés de ce genre de manifestations « festives ».
      Personnellement, je désapprouve ce genre de « spectacle » car c’est bien de l’ordre du spectacle donc de la distraction que procèdent les zoos humains et leurs actuels avatars baptisés « performances » pour la bonne santé sociale. Je n’ai pas besoin de ce genre de rappel de vaccination pour me souvenir que « le ventre de la Bête reste toujours fécond ». Ne pas censurer ces « performances » mais autoriser qu’elle fassent polémiques, donc ne pas sacraliser « l’œuvre » par un cordon de CRS pour la mettre à l’abri de la contestation et ne pas se retrancher derrière l’argument ô combien fallacieux que, au nom de l’Art, on puisse tout se permettre.
      Car au final, Brett Bailey touchera une jolie enveloppe de pognon alors que les personnes représentées par sa performance seront toujours abonnées au minima sociaux.

      #loisirs_formatés

    • @jean_no qui a effacé son compte nous transmet ce message :

      En fait je ne reproche rien à personne, et je ne voudrais pas qu’on croie que je veux me faire prier, je cherchais juste un prétexte.
      J’ai débarqué sur les forums usenet en 1996, j’ai connu moult clashs, flamewars, et autres trolls (dans l’ancienne acception : le fait continuer une discussion sans but jusqu’à la nausée), mais depuis quelques jours, je dois vieillir, je n’ai plus le courage.
      jn

    • Jean_no en est à deux remises en cause en 10 jours... sur le sexisme... puis sur le racisme. Ça fait sans doute beaucoup à la fois. La chasse aux privilégiés a fait une victime de plus ! On ne dira jamais combien il est difficile d’en faire partie (d’avoir l’étiquette infamante du privilégié) à notre époque troublée. Zemmour en soutien de Jean_no ! ! ! ;-)))

    • Oui, moi qui arrive le lendemain je ne comprends pas tout. Mais je suis d’accord que c’est quand même pas mal problématique cette suppression totale des messages (y compris de premier niveau) des gens qui suppriment un compte. On avait possiblement évoqué le fait que ça pourrait être gardé mais anonymisé (en changeant le nom ou un truc comme ça), au moins pour ceux de premiers niveaux (ceux qui peuvent recevoir l’étoile). Mais ça pose d’autres questions aussi…

    • Le principe de #seenthis qui est qu’on peut supprimer/modifier ses messages me semble essentiel, mais une suppression massive est dommageable pour celleux qui ont étoilé des articles/url,

      Y aurait pas moyen de garder les messages de premier niveau, de les attribuer à un compte spécialement créé pour les articles orphelins, et de modifier ces articles de premier niveau pour conserver uniquement les liens, voir les liens + les citations (qui sont a priori des liens de l’article). Comme ça ça efface les propos de l’auteure, mais pas les urls et textes, et pas les conversations qui s’en suivent.

    • Je m’en veux de noter ça dans ce fil qui a bien d’autres intérêts, mais « Sinon, tous les soirs, il y a une émission sur FR3 où les noirs et les arabes sont montrés comme des personnes ne sachant pas s’exprimer en français et ayant comme activités principales le vol ou le deal. Plus belle la lie, ou un truc du genre. » n’est pas juste. On peut dire bien du mal de PBLV mais, à moins que ça ai radicalement changé depuis l’époque déjà lointaine où je regardais, c’est plutôt l’inverse.

    • Je débarque aussi sur le sujet.
      Pour revenir a Exibit B, cet article de slate (site que je n’aime vraiment pas d’habitude) m’a convaincu avec certains arguments.
      De mon point de vue d’artiste, bourgeoise et blanche, j’ai eu au début de la polémique sur Exhibit B en France, un avis assez favorable à l’expo.

      Par exemple au début je me suis dit que l’appellation de « zoo humain » était injuste. Je me disait que le théatre Gerard Philippe et le 104 ne sont pas des zoo et que les performeureuses n’étaient pas comparé à des animaux. En fait je me disait mais pourquoi des personnes rascisées ne pourraient pas performer des tableaux vivants. Quant des acteurs blancs performent des tableaux vivants personne ne trouve à y redire.

      En fait être des « tableaux vivants » exposé dans une galerie me fait plus pensé à une objectivation qu’a une animalisation, le mot « zoo humain » me parait toujours inadapté dans le sens que les animaux ne sont pas des objets.
      Aussi j’ai pensé à la même comparaison que @touti, si un artiste homme faisait une exposition de femmes prostituées offertes comme dans les vitrines des bordels j’aurais beaucoup à y redire.

      Ca me fait pensé à cette affiche pour un album de varité pour lequel l’artiste prétendait vouloir dénoncer la marchandisation du corps des femmes. A mes yeux de féministe, cette affiche est clairement raté, même si celleux qui l’ont commise étaient de bonne foi.

      ou a cet horrible gâteau

      Au début je me disait aussi que cette expo ne montrait pas les dominant·e·s car cela voulait dire que les colonisateur·e·s et les esclavagiste étaient le publique. Comme ca dénonce la permanence du racisme ca voulait dire que celleux qui colonisent et esclavagisent sont celleux qui viennent voire l’expo. Le « tableau » avec la reconduite aux frontières en charter me fait cet effet, ainsi que celui de la femme de ménage. Les spectateurices. C’est ce que dit l’artiste un truc comme « mon sujet c’est le publique, son regard... »

      Mais ceci entre en opposition avec les quartiers choisi pour le spectacle, deux quartiers à la population rascisé. Du coup le publique a beaucoup de chances de ne pas être blancs et dans ce sens le discours de l’artiste ne me semble pas cohérent.

      Je suis perplexe aussi face à cette image


      Ici pour une fois qu’on voie qui exerce la violence, elle est joué par un acteur noir. Et ca me fait pensé aussi à l’insulte de « bounty » que je trouve mal venu de la part d’un homme blanc.

      J’ai chercher des images du publique de l’expo, vu que l’artiste prétend que c’est le sujet de son travail. J’en ai pas trouvé.

      Il y a pas mal de choses qui manquent de cohérence, de finesse mais au moins cette expo est l’occasion d’un debat qui m’a éclaircie certaines idées et aidée à comprendre certaines de mes travers de blanche.

      –----------

      @jean_no j’espère que tu reviendra et que cette pause te sera bénéfique.

      –----------

      Au sujet de la disparition des articles des comptes effacés c’est vraiment dommage. A ce sujet je partage l’avis de @nicolas et @rastapopoulos

      –-------

      Bonne soirée

    • @baroug ah ben merci de me tacler ainsi, et si j’en parle ici c’est que la mise en spectacle d’un racisme latent passe tous les soirs sans que personne ne trouve à redire. Je suis PBLV en notant les clichés véhiculés, et peut-être devrais-tu toi aussi t’inquiéter de ce qui est renvoyé via cette série plutôt que me dénigrer.

    • Je voulais pas spécialement te tacler touti mais j’ai regardé PBLV pendant de longues années et je constatais l’inverse, avec des noirs et des arabes notable, avocat, bon élève… des personnages racisés récurrents positifs et plutôt pas stéréotypés. C’était pas non plus génial mais à l’époque plutôt novateur et bienvenu dans la télé française. Après ça fait un moment que j’ai pas regardé, peut être ont ils complètement changé de prisme, mais ça me surprend.

    • Je ne veux pas tacler non plus mais j’ai regarder PBLV il y a quelques années et je n’ai pas le même souvenir que toi @baroug. C’est peut être pas la même période que toi, je n’ai pas regarder dès le début et j’ai du tenir deux saisons. Il y avait il est vrai une sorte de tentative de faire de l’antiracisme light avec les personnages récurrents. Je dirait assez proche de ce qu’explique Tomas J sur la chanson de yannick Noa http://www.lecinemaestpolitique.fr/ma-colere-yannick-noah-2014-misere-de-lantiracisme
      Il y avait trois style de scénarios et l’un d’eux était le fait de société de la semaine vu par PBLV avec des personnages qui disparaissent 3 jours après. Là c’était la plus part du temps très stéréotypé et proche de ce qu’on entend dans la JT télévisés comme discours. Des méchants arabes de cité dealeurs et gangsters, des sans papiers malintentionnés, des fausses accusatrices de viol et j’en passe.
      Mon visionnage de cette série date pas mal et est assez flou alors je ne peu pas donner de détails précis mais c’est l’impression que j’ai gardé de PBLV. Et je m’excuse mais j’ai pas envie d’en revoir pour vérifier si c’est toujours aussi mauvais ou si mon souvenir est faussé :)

    • Je ne veux franchement pas pourrir ce fil avec une discussion autour de ce roman télé qui atteint 6 millions de personnes, au besoin on peut en ouvrir un autre. Je voulais seulement souligner que le racisme de Exhibit B (si il existe) n’est amha pas aussi sournois que celui véhiculé par PBLV. Bref, désolée d’avoir divergé mais je m’interrogeais sur les différentes représentations racistes dans le spectacle.

    • @odilon je l’ai vu, il y a un an. Et manifestement, j’ai vu une autre performance (ce n’est ni un zoo, ni un spectacle) que celle dont il s’agit dans cette mobilisation (qui a démarré en Angleterre, ce qui n’est pour moi pas du tout anodin dans le mode d’action et d’objectif de la version française de l’opposition à Exhibit B).

      Il y a cependant plein de choses intéressantes dans cette polémique, mais il parait que @melanine y reviendra bientôt. (#teasing)

      Je crois ce qui me fascine le plus (après tout défendre Bailey, son spectacle je m’en bats les #zwarte_piet) c’est le mépris avec lequel sont traités les collectifs et individus qui s’expriment sur le sujet. En gros, ce que je lis principalement c’est que les critiques sont de braves nègres bien bêtes qui ont rien compris. Super la dialectique française en 2014.

    • + même si je ne suis pas trop d’accord (avec la mobilisation et ses objectifs), je rejoindrais Casey sur un truc : quelle belle occasion de foutre la foire, de se mobiliser, d’échanger, de s’instruire et se compter. A quelle autre occasion quelqu’un comme Pô aurait-elle eu autrement droit de citer dans les premières pages de libé comme aujourd’hui ?

  • Militer c’est chiant | Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/militer-cest-chiant

    Militer peut aussi être un privilège. La mère célibataire de 3 enfants milite rarement… Militer peut être difficile, voire impossible, pour certaines personnes, qu’elles soient jeunes et dépendantes de leurs parents, vieilles et isolées… Bien sur, grâce à internet, des possibilités se sont ouvertes, qui n’existaient pas avant. Mais ça ne veut pas dire que c’est facile…

    • J’ai participé à des stands super, où il y avait un vrai dialogue, où on essayait de toucher les gens. Et d’autres beaucoup moins efficaces, où on ne faisait que choquer la population et prêcher des convaincus. Un exemple me revient à l’esprit : on avait étalé des photos gore, et une personne s’approche en disant « mais qu’est-ce que c’est que cette horreur ? ». Une militante répond sèchement : « c’est ce que vous mangez ». La passante est partie énervée, non sans avoir protesté qu’elle était végétarienne. Je ne jette pas la pierre à cette militante, qui est très jeune et a le droit à l’erreur, mais je pense que c’est assez représentatif d’à quoi servaient certaines de nos actions : se défouler, se réunir entre personnes convaincues (un peu convaincues aussi d’être mieux que les autres…) et taper sur les méchants tueurs d’animaux. Dans le même esprit, est-ce qu’insulter les gens assis à la terrasse d’un Macdo lors d’une manif pour le végétarisme peut apporter quoi que ce soit à la cause des animaux, ou est-ce qu’il s’agit simplement d’affirmer sa supériorité morale et de répondre à son besoin d’appartenir à un groupe, une communauté ? Et ça c’est quelque chose qu’on voit dans beaucoup de manifs. Je ne jette pas la pierre encore une fois, j’ai déjà du faire des choses comme ça, et à la limite ce n’est pas très important. Ce qui est important à mon sens, c’est de réaliser que ce n’est pas du militantisme

  • Conformisme militant et paresse intellectuelle
    #psychologie_sociale #militantisme

    Simone Weil http://www.slideshare.net/salim13016/simone-weil-note-sur-la-suppression-generale-des-partis-politiques

    Il était fréquent de voir dans des annonces de réunion : M. X. exposera le point de vue communiste (sur le problème qui est l’objet de la réunion). M. Y. exposera le point de vue socialiste. M. Z. exposera le point de vue radical.-
    Comment ces malheureux s’y prenaient-ils pour connaître le point de vue qu’ils devaient exposer ? Qui pouvaient-ils consulter ? Quel oracle ? Une collectivité n’a pas de langue ni de plume. Les organes d’expression sont tous individuels. La collectivité socialiste ne réside en aucun individu. La collectivité radicale non plus. La collectivité communiste réside en Staline, mais il est loin ; on ne peut pas lui téléphoner avant de parler dans une réunion.
    Non, MM. X., Y. et Z. se consultaient eux-mêmes. Mais comme ils étaient honnêtes, ils se mettaient d’abord dans un état mental spécial, un état semblable à celui où les avait mis si souvent l’atmosphère des milieux communiste, socialiste, radical.
    Si, s’étant mis dans cet état, on se laisse aller à ses réactions, on produit naturellement un langage conforme aux « points de vue » communiste, socialiste, radical.
    A condition, bien entendu, de s’interdire rigoureusement tout effort d’attention en vue de discerner la justice et la vérité. Si on accomplissait un tel effort, on risquerait — comble d’horreur — d’exprimer un « point de vue personnel ».
    Car de nos jours la tension vers la justice et la vérité est regardée comme répondant à un point de vue personnel.

    @martin5 http://seenthis.net/messages/315104#message315262

    Je crains que ce triste esprit de parti qui constitue plus ou moins la trame même du monde militant, sur internet comme dans la rue, ne se manifeste ici comme il le fait presque partout et tout le temps, lequel préfèrera toujours recourir à des formules à l’emporte-pièce (d’autant plus aisément fédératrices que ne les précède aucun argumentaire un tant soi peu rigoureux, exigeant, qui obligerait les rassemblés à préciser chacun leur propre jugement et à le soutenir), pour la seule raison qu’il ne s’agit pas tant pour chacun de produire une critique radicale que de s’empresser de choisir un camp entre deux groupes humains constitués, ou de revendiquer bruyamment son appartenance à l’un plutôt qu’à l’autre.

    @mona http://www.arteradio.com/son/15393/mona_chollet_19

    Est-ce qu’on peut avoir des convictions politiques solides si on ne s’assume pas en tant qu’être humain complet avec ses besoins et ses centres d’intérêts multiples et aussi avec sa part de banalité ? Peut-être que si la critique de l’ordre existant reste le plus souvent confinée dans une sorte de ghetto, c’est parce-que ceux qui la portent fondent leur démarche uniquement sur ce qui les distingue de la majorité des gens, et ils se croient obligés de censurer tout ce qui les en rapproche.

    • @aude_v http://seenthis.net/messages/276845#message277364

      Je vois partout un militantisme identitaire, pas au sens facho mais au sens de complaisance envers des ethos super marqués socialement et qu’il s’agit de flatter ensemble, loin des autres, contre eux souvent.

      http://seenthis.net/messages/321920#message321985

      je sens souvent qu’on milite en se trouvant une identité et en refusant de la soumettre à réflexion, comme si c’était une deuxième peau qui nous permettait d’exister dans des groupes qui fonctionnent à l’homogénéité...

    • J’ai longtemps affirmé (en privé) que notre phase actuelle de militantisme est empêtrée dans une logique de néolibéralisme et son emphase sur l’individu, de façons dont beaucoup d’entre nous ne sont pas conscients. Une grande part du militantisme Internet exalte le particulier au détriment du collectif, récompensant des épisodes individuels de catharsis et en leur attribuant une valeur d’estime considérablement plus haute que le travail de fond, plus âpre et moins théâtral, qui nourrit la communauté.

      http://coleremilitante.tumblr.com/post/121094865413/a-propos-de-la-toxicite-et-des-abus-en-milieu
      voir également
      http://coleremilitante.tumblr.com/post/121519189958/reflexions-supplementaires-sur-les-pratiques-en

    • banalité du mal sur les réseaux sociaux en milieu militant

      Le principe même de Twitter, plus que toute autre réseau social, incite à se comporter en consommateur, comme si chaque compte twitter existait pour procurer une sorte de divertissement. Ce ne sont plus des humains dont on partage ou dont on discute les idées, ce sont des personnages presque fictifs que l’on consomme et que l’on jette quand on a fini de les utiliser. Ce n’est pas gravissime en soi, mais on voit les dérives que cela génère quand les gens se mettent à 40 pour faire quitter twitter à une personne qui a dit une connerie, en l’insultant et en la harcelant jusqu’à ce qu’elle craque.
      Le problème que me pose cette attitude n’est pas qu’elle soit simplement sadique. Je crois que les personnes qui prennent réellement plaisir à faire souffrir quelqu’un sont minoritaires, si elles existent. Le problème est que les gens font ça en toute ignorance, en toute indifférence de la souffrance qu’ils provoquent chez les autres, d’autant plus que la souffrance la plus importante provient généralement de l’acharnement non pas d’une seule personne, mais d’un groupe.

      Les personnes harcelées auront beau parler de leur souffrance, elles seront moquées, tournées en ridicule, d’une façon n’ayant rien à envier au harcèlement ordinaire que l’on peut voir dans les cours d’école, dans toute sa banale cruauté.
      Parmi les personnes les plus sensibles à ces procédés, on trouve des victimes de toutes sortes d’oppressions, fragilisées par leur situation sociale (personnes rejetées en raison de leur orientation ou de leur identité de genre, mères célibataires isolées socialement, personnes précaires, personnes dépressives ou souffrant d’autres troubles mentaux). Peu importe les raisons, la fragilité de ces gens est le résultat de leur histoire personnelle, et n’est en rien risible. Les harceleurs s’amusent avec ces personnes tel le « scientifique » barbare qui ouvre un rat pour voir comment c’est fait à l’intérieur, sans prêter la moindre attention au fait qu’il s’agisse par ailleurs d’un être ressentant la souffrance.
      Finalement, le plus horrible avec les shitstorm, c’est qu’elles arrivent presque toujours le dimanche. C’est à dire que tourmenter quelqu’un jusqu’à ce que qu’il soit en larmes derrière son écran, fasse des crises d’angoisse ou passe des nuits d’insomnie, c’est finalement une manière comme une autre de passer le temps. La distance que les écrans interposés mettent entre les gens permet si facilement d’oublier qu’on a affaire à des êtres humains, et non pas des machines ou des punching-balls, qu’on en arrive là, sans complexes.

      #narcissisme #barbarie #déshumanisation
      http://lesquestionscomposent.fr/social-justice-warriors-notre-violence-nest-pas-virtuelle/#more-2384

    • Ce que j’ai relevé pour ma part c’est qu’un élément récurrent de ces shitstorms, de ces mises au pilori publiques sur twitter, est qu’il y a de la part de la foule une espèce d’indifférence vis à vis de l’humanité de la personne montrée du doigt. Ce qui prime sur le moment c’est, en surface, le fait qu’elle ait dit ou fait un truc qui n’est pas conforme à tel ou tel credo militant. Cela rejoint ce conformisme militant narcissique où comme le disait @martin5 il ne s’agit pas tant pour chacun de produire une critique radicale que de revendiquer bruyamment son appartenance à tel ou tel camp considéré comme le bon.
      L’Elfe elle-même avait subi un événement de cette sorte, dans lequel avec une mauvaise foi effarante un paquet de gens l’avaient trainée dans la merde en prétendant qu’elle tenait des propos opressants vis à vis des personnes non « neurotypiques » (par exemples les personnes Asperger), ce qui est assez gros sachant par ailleurs le contenu et le ton de son blog, mais c’était l’occasion pour tous ces gens de lacher leur haine dans un mouvement de foule où ils se sentaient légitimés (banalité du mal). Bien évidemment des propos horribles et sans équivoque sont proférés tout le temps contre les personnes atteintes de troubles autistiques, mais ça ne suscite que peu d’émois ; là c’était une personne militante qui parlait et c’était l’occasion pour beaucoup de se faire mousser en la descendant en flammes http://lesquestionscomposent.tumblr.com/post/101266591177/les-raisons-de-mon-depart-de-twitter
      Plus récemment, toujours sur twitter, l’affaire de la liste CSP http://oi.crowdagger.fr/post/2015/07/17/%C3%80-propos-d-une-histoire-de-liste. Ledit CSP (une sorte d’Alain Soral, l’antisémitisme en moins) aurait apparamment tenu une liste de militants antiracistes, LGBT, féministes etc contenant noms et traits physiques des militants en question. Ladite liste a fuitié, et voulant la dénoncer après en avoir pris connaissance un blog « antifa » n’a rien trouvé de mieux que de la publier telle quelle, mettant immédiatement en danger les personnes listées (la liste a été récupérée très rapidement par un site d’extrême droite). Là aussi, le souci de l’autre est passé bien après le fait de faire mousser son ego militant.
      Autre exemple : des activistes véganes qui vont donner plus d’importance au fait de traiter d’assassins des consommateurs omnivores ou des éleveurs (parce-que ce faisant ils flattent leur égo militant) plutôt qu’à débattre avec eux. exalter le particulier au détriment du collectif, récompensant des épisodes individuels de catharsis et en leur attribuant une valeur d’estime considérablement plus haute que le travail de fond, plus âpre et moins théâtral, qui nourrit la communauté. comme dans le lien noté plus haut.

      C’est cette imprégnation profonde du narcissisme qui est inquiétante. Dans les milieux militants elle donne lieu à ce genre de rapports violents où l’humanité de l’autre passe après le fait qu’elle/il soit classée dans le « bon » camp ; où le désaccord politique en vient à être un argument pour retirer à autrui une part de son humanité. Ce n’est évidemment pas comme ça qu’on peut lutter contre le néolibéralisme et le fascisme et contre les oppressions dont ils se nourrissent et qu’ils entretiennent.

    • Je pense que cette question d’outings d’agressions sexistes mérite un post à part. Un ou plus sûrement plusieurs, vu tous les prolongements que cette question a. Pour la clarté des fils de commentaire et pour donner à chaque sujet l’importance qui lui correspond, sans les « diluer ».
      Je reprécise par ailleurs que ni mon commentaire d’hier sur le présent seen ni le seen initial ne sont en lien avec ce sujet-là.

    • http://oi.crowdagger.fr/post/2015/07/19/Violence-des-%C3%A9changes-en-milieu-militant

      Une autre divergence politique profonde que j’ai avec l’auteur de cet article, c’est sa vision libérale du militantisme :

      J’ai le sentiment d’en avoir retiré tout ce qu’il y avait à en retirer, qu’y rester plus longtemps sera maintenant contre-productif pour mon évolution personnelle et ma production écrite.

      On voit là le symptôme d’une approche finalement limite « carrièriste » du militantisme. Il ne s’agit pas de lutter pour changer le monde, mais d’en retirer tout ce qu’on a à y retirer, de supprimer toute notion de lutte pour parler d’« évolution personnelle ».

      Ce n’est malheureusement pas le seul texte à avoir cette approche, et c’est pour ça qu’à plusieurs reprises j’ai placé le mot « militant » entre guillemets, puisque selon les personnes qui l’emploient, il ne s’agit pas forcément de s’organiser pour lutter, mais d’une forme alternative de développement personnel.

    • on n’est pas si attentif/ve que ça aux questions d’agression en milieu féministe que pour flatter son ethos

      C’est certain. C’est aussi pour ça que je pense que c’est clairement un sujet distinct. Faire mousser son ego militant en descendant en flammes les positions d’un autre groupe (ou en préférant lustrer sa posture dans son microcosme plutôt que de s’adresser aux non-militants), bref l’emprise du néolibéralisme et du narcissisme sur la vie militante, c’est un sujet vraiment différent de la protection face aux agressions et leur dénonciation. En ce sens je trouve gênant d’appliquer un même terme ("shitstorm") à des événements pouvant avoir lieu dans les deux contextes, qui d’après moi n’ont pas grand chose à voir ni dans leur ethos ni dans les motivations des intervenants.

    • @aude_v je veux bien que tu ouvre une discussion sur ce sujet car il est different de celui que j’ai ouvert sur le outing d’agression et different aussi du sujet de @koldobika

      et tout de meme je précise que lors de la soirée seenthis quelqu’un est venu m’aidé et qu’en fait c’était safe pour ca. Après sur le coup je ne savais pas encor tout ce que ca allait provoqué par la suite dans ma tête de traumatisée. Et ca personne ne pouvait savoir vu que je le savait pas moi même.

    • http://sujette-sensible.blogspot.fr/2015/07/quart-dheure-beyonce-et-france-gall.html

      Nous, les issuEs de la prétendue culturelle misère prolétaire, qui avons connu les étoiles filantes de la pensée radicale parce que notre génération compte pas mal d’étudiants aussi, on ne propose rien, culturellement parlant, on essaie juste de pas faire d’impairs. De capter ce qui est subversif ou pas, et de pas l’ouvrir trop vite pour se taper les sourires condescendants ou juste un peu gênés des camarades fils de profs de fac ou de cadres. On se casse la tête à savoir ce qui distingue la remarque brillante sur Debord, de la citation trop ressassée qui nous classerait dans le minable « néo-situ ». On croyait qu’aimer Noir Désir et les avoir vus à l’Elysée Montmartre, c’était le top de l’underground... non, mais franchement, déjà quand ça joue à l’Elysée Montmartre, c’est dead. 

      On s’abreuve d’infos pour imiter encore et toujours. Quels peintres, quelles musiques, quelles sapes, est-ce qu’il faut être pour le revenu ou pour la gratuité, aimer les graffitis, ou pas parce que ce serait démago. Ecouter Satie ou faire mine de rejeter la #culture bourgeoise ? Avouer qu’on adore Monet, ou parler de la momification de la subversion qu’incarne le musée capitaliste ? Les jupes, c’est sexiste ou c’est la preuve qu’on kiffe notre corps et qu’on fucke le regard des mâles ? D’ailleurs faut se déclarer féministe OU anti-sexiste ?

      Alors, on ne risquait pas de proposer France Gall pour la manif, bien qu’on soit super heureuses, que quelqu’un ait dit ce qu’on ressent au fond de nous, nous qui sommes devenues un peu cocos ou un peu anars en prenant très au sérieux , gamins, les envole moi de Jean Jacques Goldman et les provocs de Madonna. 

      Ceux qui proposent, dans notre vague bouillonnante de radicaux, comme dans d’autres sphères intellectuelles et politiques, ce sont ceux qui sont issus des classes supérieures, culturellement parlant. Et souvent des mecs, mais pas toujours. Et très souvent, pas des issus de l’immigration, sauf UN ou UNE, mais pas plus.

      Ils proposent parce que chez eux, c’est « naturel » de donner son avis, de l’imposer. Naturel de penser que son avis est le bon, que sa réflexion est solidement étayée, et son goût bien assuré. Naturel de penser qu’on est apte à créer et innover. Naturel de penser que leurs actes et leurs préférences culturelles ou politiques ont évidemment le sens qu’ils veulent leur donner. Que l’interprétation qu’en feront les contradicteurs éventuels est erronée et montre leur inintelligence ou leur ringardise. 

      Ca s’appelle le #capital_culturel des #classes_supérieures , et ce n’est pas seulement une question de quantité des connaissances, mais de qualité. Eux savent trier, et se sentent « naturellement » aptes à décréter comment on trie, le subversif du snob, l’affecté du sincère, le vulgaire du provocant, le conformiste du génialement populaire. Le génie de la boite de conserves d’Andy et le pathétique du cube exposé à côté, ils savent.

      #petite_bourgeoisie

  • La bonne façon de réagir | Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/la-bonne-facon-de-reagir

    Je vais sur mes 30 ans. Pour moi, le harcèlement de rue a commencé non pas quand j’avais 18 ans, ni même 16-17 ans. Le harcèlement de rue a commencé quand j’ai eu 12 ans.

    12 ans c’est peu. 12 ans c’est quand tu es en classe de cinquième. 12 ans c’est un âge où on joue encore un peu aux barbies et aux polly pocket (oui vous savez ces petites jouets avec des maisons de poupées qui n’ont jamais de toilettes). 12 ans c’est quand je dessinais des chats dans les marges de mes cahiers à l’école.

    Alors maintenant pour être claire, je vais décrire un peu plus précisément ce que j’entends par harcèlement de rue. La harcèlement de rue c’est les mecs (adultes) qui, par exemple :

    T’alpaguent bruyamment dans la rue en te disant « t’es trop bonne » ou « oh les gros nichons » etc…
    Te suivent. Te suivent en te parlant (que tu répondes ou non) ou en te demandant ton numéro de téléphone, si t’as un copain, si tu suces… Ne partent pas si tu le leur demande.
    Te traitent de salope, de pute.
    Te regardent littéralement comme si tu étais un paquet de viande, d’une façon totalement ostensible, des pieds à la tête.
    Te regardent ostensiblement en sortant et remuant leur langue et/ou en passant leur langue sur leurs lèvres d’une façon absolument dégueulasse.
    Te touchent le cul ou les seins vite fait en passant, ou dans l’ascenseur.

    Je ne vais pas faire une liste exhaustive, je pense que ça donne une idée assez représentative du problème que j’essaie de dénoncer. Donc tu vois moi à 12 ans je vais au collège, je dessine des chats dans mon cahier de texte, et en sortant un mec me regarde en me faisant des signaux obscène avec sa langue ou me crie que je suis bonnasse. C’est du moins quand j’avais 12 ans que ça a commencé, ça s’est intensifié au fil des années et c’est vers 15-16 ans que je subissais ce genre de choses le plus souvent. Ce n’est que vers 22-23 ans que ça a vraiment commencé à diminuer. Aujourd’hui je suis beaucoup plus tranquille, même si ça m’arrive encore assez régulièrement.

    –--------------

    Pour ce qui est d’éduquer les filles, je crois qu’ on devrait plutôt concentrer notre énergie à la difficile tâche d’éduquer les garçons à ne pas devenir des harceleurs . Et ça commence dès l’enfance. Combien de parents se marrent en voyant un petit garçon essayer d’embrasser une petite fille ? On ferait mieux de profiter de l’occasion pour transmettre quelques notions sur le consentement… Et que dire des parents qui eux-même ne respectent pas l’intégrité de leurs enfants, par exemple en les forçant à embrasser des gens alors qu’ils n’ont pas envie ? Éduquer commence par montrer l’exemple. Certes, ce n’est pas évident car les enfants ne sont pas élevés dans une bulle et subissent l’influence de la culture du viol. Mais il y a beaucoup à faire. Déjà commencer par déconstruire ses propres schémas mentaux. Arrêtons de considérer que c’est la responsabilité d’une gamine de 13 ans de comprendre comment un vieux pervers la mate à l’arrêt de bus et qu’elle doit « savoir comment réagir » comme si elle était sur un ring de boxe.

    #harcelement_de_rue #education #virilité

  • stop aux violences familiales, conjugales et sexuelles : Pourquoi interdire les punitions corporelles et les autres violences éducatives au sein de la famille est une priorité de santé publique. Article de la Dre Muriel Salmona octobre 2014
    http://stopauxviolences.blogspot.fr/2014/11/pourquoi-interdire-les-punitions.html

    Comment la France - pays des droits de l’homme - peut-elle encore, en 2014, 25 ans après l’adoption par les Nations Unies de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, transgresser les droits fondamentaux des enfants, en n’interdisant pas explicitement au sein de la famille le recours à des méthodes éducatives violentes physiques et psychologiques basées sur les châtiments corporels, la peur, l’humiliation et la privation ?

    Pourquoi la France ne tient-elle pas compte des recommandations du rapport 2013 du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, du Comité des droits de l’enfant qui à deux reprises du (2004, 2009) lui a demandé d’interdire expressément les châtiments corporels dans tous les contextes , y compris la maison, ni des conclusions du Comité des droits européens des droits sociaux qui a trois reprises ( 2003, 2005, 2012) a déclaré que sa situation n’est pas conforme à la Charte sociale européenne parce que les châtiments corporels ne sont pas interdits (1) ?

    Comment tolère-t-on que les enfants, qui sont des personnes vulnérables, fragiles et dépendantes, soient les seuls en France dont on n’ait pas à respecter totalement l’intégrité physique et psychique, et qu’on puisse taper, gifler, pincer, fesser, humilier sous couvert d’éducation et de droit de correction ?

    #punition_corporelle_stop #sévices #violence #éducation_sans_violence #législation #fessée #gifle #tape #correction_physique #archaïsme #progresser #france_sclérosée #dissociation_traumatique

    • Individuellement chaque fois que j’en suis témoin je m’interpose entre l’adulte et l’enfant frappé. Souvent les gens passent sans rien dire, je ne peux juste pas laisser faire. Si vous souhaitez aussi intervenir, préparez vous à être costaud mentalement pour faire face à un attroupement dirigé contre vous qui vous accusera de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas. Je fais fi, je suis hyper calme, même si je sais que je tremble encore plusieurs heures après, mais je ne peux pas supporter qu’on frappe un enfant, de quelques manières que ce soit. Je demande à la personne d’arrêter et si elle poursuit je dis à l’enfant qu’il a des droits, qu’il peut se défendre en appelant le numéro des enfants battus ou que je peux le faire pour lui si il veut. Souvent l’adulte propose de me frapper, je ne bouge pas, je dis frappez moi si vous pensez que ce sera une solution, les gens sont toujours interloqués et ça marche assez bien, personne n’a jamais osé le faire, on m’insulte gravement par contre (sur mon physique souvent : mes cheveux, mes dents ou mes habits !). Je demande aussi à l’agresseur si l’enfant porte un prénom ou si il est seulement une chose, si il ne peut pas trouver un objet à frapper pour se calmer ou si lui aussi n’aurait pas été élevé avec violence. Souvent on me réponds que ça n’a jamais fait de mal à personne de prendre une bonne baffe, dans ce cas je suis pleine de bienveillance pour l’enfant et aussi pour l’adulte qui n’a pas appris à faire autrement. Enfin, voila, je fais avec ma conscience, parce que combattre l’abus de pouvoir ça peut être ça aussi.

    • « La France pays des droits de l’homme ». Pourquoi les gens se sentent ils encore obligés d’inclure ce genre de fadaise pour appuyer leur propos. Ne manque plus que le rappel aux Lumières.

    • Ce qui revient, en fait, à nous demander pourquoi les rapports que nous entretenons avec les enfants sont structurellement violents.

      Il me parait en fait aller de soi que si des rapports entre individus impliquent nécessairement des violences physiques, alors ces rapports sont déjà violents en eux-même, et ce même quand la violence physique n’intervient pas. L’acte de violence physique, même s’il est « modéré » et ne représente qu’une douleur passagère, ne constitue pas réellement une violence ponctuelle. Certes, il est physiquement ponctuel, mais il inscrit dans toute la relation dans un rapport de violence ; de fait, constater que cet acte est nécessaire à la relation et à la communication avec l’enfant revient à admettre que la relation est structurellement violente, et que l’enfant doit le comprendre.

      Et un jour j’aimerai bien trouver une étude sur l’histoire de l’obligation sociale de la #maltraitance. Comment on en arrive à cette sorte de dépossession de la douceur qui permet d’annihiler l’empathie, et à quelles époques on inculque socialement aux un·e·s et aux autres qu’il ne faut pas câliner un enfant, pas le laisser dormir contre soi, ne pas l’allaiter, etc.

    • Ah oui @mad_meg, je suis toujours preneuse !
      La place des jeunes dans la société et la façon dont on les accompagne à grandir est pour moi le point central autour duquel tourne l’imposition du pouvoir et notre capacité à agir et ensemble et de façon autonome.
      Je partage le discours contre la fessée et commence à être assez bien documentée sur les effets à court et long terme de la maltraitance, sur le cerveau, les blocages d’apprentissage que cela engendre, car cela est maintenant assez bien défini et combattu, du moins dans les milieux progressistes.

      C’est donc plus une recherche sociale et politique que psychique qui m’intéresse, merci en tout cas.

      #pédagogie_noire

    • @aude_v, de mon expérience, quand tu entends ces phrases là, la baffe ou la fessée est vraiment pas loin du tout, c’est justement ces rapports structurellement violents dont parle l’elfe.
      Adulte, j’ai accompagné la sortie au zoo d’une classe de maternelle, la maîtresse ne faisait qu’insulter les enfants : « tu es bête » « tu es idiot » "tu pleures, c’est normal, tu es une fille", la visite, au pas de course, s’est soldée par une claque et un tirage d’oreille à l’ancienne. Les autres parents m’ont lâché lorsque je suis allée voir la direction pour dire que je ne donnerai pas mon blanc-seing à cette exhibition de violence et que cette femme devait surement prendre une pause. Ce fut un grand moment d’éducation, seule dans le bureau face à 6 personnes qui tentèrent de me persuader, exemple pratique à l’appui, que tirer une oreille pour déplacer quelqu’un dans la pièce n’était rien. J’ai demandé à la directrice si elle connaissait la loi et si elle pouvait me la rappeler ou bien si se croyant encore au XIXem siècle elle pensait devoir aussi reprendre l’usage du martinet. Ça a jeté un froid, je sais pas pourquoi …

      Bref, ce petit intermède pour dire que je pense que choisir d’échanger avec un enfant et de l’accompagner à grandir, c’est savoir gérer ses pulsions et se nourrir de bienveillance, parce qu’il est sur que ce n’est pas facile tous les jours. Les blessures de maltraitance, verbale ou physique, créent un rapport tordu pour l’enfant qui l’intègre profondément en croyant ce rapport normal, quitte à confondre aimer et maltraiter.

  • Toutes des salopes, ou le mythe du mec trop gentil | Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/toutes-des-salopes-ou-le-mythe-du-mec-trop-gentil

    Ce qui est amusant, c’est que certains mecs sont persuadés que Poire est un pur produit du féminisme : toujours gentil avec les filles, ne les blesse jamais… En réalité, Poire est un pur produit du patriarcat. Il ne comprend pas pourquoi il n’obtient pas sa récompense alors qu’il fait tout comme il faut, pense-t-il. Il finit par déduire que les filles n’aiment pas la gentillesse, puisqu’il est gentil et qu’elles ne couchent pas avec lui pour autant.

  • Pourquoi je ne suis pas pro-sexe | Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/pourquoi-je-ne-suis-pas-pro-sexe

    Avant y avait d’un côté, les cathos anti-sexe très coincés, et de l’autre les jeunes cools et décoincés. Il y avait d’un côté les bigots qui interdisaient le sexe sauf dans les liens sacrés du mariage, et de l’autre les super rebelles qui envoyaient chier tout ça et qui faisaient l’amour quand ils voulaient, comme ils voulaient. Et il y avait d’un côté la fille coincée qui voulait se préserver pour le mariage et se respecter, et de l’autre la fille libérée sexuellement qui s’en foutait de tout ça et qui voulait juste s’amuser.

    Or, on le sait maintenant, le patriarcat récupère tout. C’est facile, parce que le patriarcat c’est surtout des injonctions contradictoires, alors si tu en envoies balader une, il te cerne avec les autres. L’échec de la libération sexuelle, c’est quand les femmes ont voulu libérer leur sexualité et qu’on les a mises au service sexuel des hommes. On disait qu’y avait rien de mal à être une pute et que c’était mieux qu’être une sainte, parce que les saintes elles baisent pas. Ce faisant, on a bien pris soin de conserver ces deux catégories. La différence avec avant c’est que toutes les femmes peuvent être un peu des putes avant d’être des saintes. Comprenez qu’elles peuvent un peu se mettre au service sexuel des hommes, avant de se caser.

    Avant il fallait surtout pas être une salope. Maintenant il faut pas, mais quand même un petit peu, sinon tu es une coincée, et être une coincée, c’est mal.

    Et c’est ça être anti-sexe : être coincé. Si tu es anti-sexe, tu fais forcément partie de ces bigots, de ces coincés, de ces bourges catho frigides. De ces mal baisées. Un bon coup de pine leur ferait du bien, elles seraient plus détendues ensuite. Elles sauraient que le sexe c’est BON, que le sexe c’est BIEN, que le sexe c’est de l’amusement et du fun.

    On me traite de bigote parce que j’aimerais un monde non seulement sans salariat d’aucune sorte, mais aussi sans prostitution parce que je pense que « vendre son cul ou ses bras », non, c’est pas forcément exactement la même chose. Que peut-être être contraint à des actes sexuels n’est pas la même chose qu’être contraint à quoi que ce soit d’autre. Qu’une agression sexuelle n’équivaut pas à une agression tout court. On me traite de bigote parce que je pense que se forcer à du sexe pour sauver son couple, c’est plus violent que se forcer à faire un effort sur la régularité du lavage de vaisselle. Que le sexe, oui, c’est quelque chose de particulier, qui touche à l’intime. On me traite de coincée, de frigide. Ça doit être ça, je dois être juste « mal baisée », je vois pas à quel point le sexe c’est Le Bien.

    Dire « la prostitution c’est du sexe », à mon avis c’est se placer du côté des clients : pour des prostituées, et pour pas mal d’épouses également d’ailleurs, c’est pas avant tout du travail ? Dire « le viol c’est du sexe », c’est se placer du côté des violeurs, parce que pour les victimes, c’est pas du sexe, bien sur ça impacte leur sexualité peut-être, du moins pour une partie d’entre elles, mais le viol pour les victimes c’est une agression, c’est injuste, c’est révoltant, ça concerne leur corps mais pour elles, c’est pas un acte sexuel. Et dire « le sexe c’est fun » c’est se placer du côté des hommes, parce que le sexe c’est pas QUE fun pour les femmes.

    Attentions, je dis pas que les femmes n’aiment pas le sexe. A mon avis, les femmes apprécient plus le sexe que ce qu’on veut bien raconter. À titre personnel, j me suis toujours demandée comment faisaient les femmes qui font du « chantage au sexe » en mode : si tu fais pas la vaisselle, pas de sexe. Elles ont jamais envie ? Peut-être qu’elles salissent davantage de vaisselle dans l’espoir que leur Jules la lavera et gagnera le droit de les baiser ? ou peut-être qu’elles aiment juste pas ça, jamais ?

    N’empêche qu’on le voit avec cet exemple, le sexe n’est pas que de l’amusement pour les femmes. C’est une monnaie d’échange pour obtenir quelque chose. C’est du travail, donc. Et si c’est du travail, c’est pas forcément marrant.

    Et dans le cadre conjugal, le sexe c’est même au-delà du travail, ça devient carrément une corvée. Il faut lire comment les femmes parlent de sexe sur les forums de mères. « moi j’arrête pas pendant les grossesses, sinon c’est plus dur de s’y remettre après ». Une fois j’ai demandé si ça dérangeait pas leurs mecs de les baiser alors qu’elles n’en éprouvent visiblement aucune envie. J’ai dit : mais ça doit se voir, que vous avez pas envie, que vous attendez que ça se termine, et ils s’en rendent même pas compte ? J’ai eu une réponse du style « ho tu sais les hommes, si tu les prends par le bon bout, une fois qu’ils sont partis ils font plus attention à rien ».

    Gerbe.

    Et il faudrait que je sois pro-sexe, dans cette société où le sexe, c’est ça ?

    On nous pousse à être pro-sexe, à être « pour le sexe », à considérer le sexe comme uniquement drôle et marrant, avec des pressions sociales qui sont à base de stigmates (le stigmate de la coincée, de la prude, de la « catho », surtout dans les milieux militants d’ailleurs, mais pas que). Ce faisant, les dominants, ceux pour qui le sexe n’est que drôle, s’approprient les termes du débat.

    #prostitution #culture_du_viol #sexisme #patriarcat