Dispersion politique en Islande, par Philippe Descamps (Le Monde diplomatique, octobre 2016)

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    Placé en tête des sondages durant plusieurs mois, le Parti pirate est finalement arrivé en troisième position des élections législatives qui avaient lieu samedi 29 octobre en Islande, avec 14,5 % des voix. Sa participation à un gouvernement de coalition de centre-gauche dépendra des négociations qui s’engagent avec le nouveau parti centriste pro-européen, Régénération, qui obtiendrait un peu plus de 10 % des voix. Dix jours avant le scrutin, son chef Benedikt Jóhannesson avait déclaré qu’il ne gouvernerait pas avec l’équipe sortante du parti de l’indépendance (conservateur) et du parti du progrès.

    Ce dernier, dont le chef avait dû quitter le poste de premier ministre en avril dernier suite aux révélations des « Panama papers », est le grand perdant du scrutin, avec seulement 11 % des voix, contre 24,4 % en 2013. À gauche, l’alliance sociale-démocrate qui était le premier parti de l’île en 2009, n’est plus que le septième avec cinq fois moins de voix que sept ans plus tôt. Ce parti paye ses positions favorables à l’introduction de l’euro et sa bienveillance vis-à-vis de la Commission européenne durant son exercice du pouvoir (2009-2013).

    Le mouvement « Avenir radieux », de l’ancien maire punk et anarchiste de Reykjavik pourrait également participer à une coalition de centre-gauche. Laquelle serait certes en mesure de trouver un terrain d’entente sur les questions de réforme constitutionnelle et d’environnement, mais resterait cependant tiraillée sur les questions économiques, sociales et européennes. Favorable à une politique de redistribution des richesses, à une sortie de l’OTAN et opposée à une adhésion à l’Union européenne, Katrín Jakobsdóttir, cheffe du mouvement gauche-vert, est la mieux placée pour devenir première ministre en cas d’accord entre les cinq partis refusant un nouveau gouvernement de droite.

    Les conservateurs ont participé à toutes les majorités depuis l’indépendance en 1944, sauf entre 2009 et 2013, après la crise économique dont ils furent rendus responsables.

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