• De la crise climatique aux guerres

    http://orientxxi.info/magazine/de-la-crise-climatique-aux-guerres,1553

    Super dossier d’Orient XXI sur le #climat et les #monde_arabe

    Des études de chercheurs établissent le changement climatique et les accaparement de ressources comme facteurs du développement de conflits armés ou de groupes terroristes. Un sujet relativement peu exploré, qui concerne pourtant nombre de régions du monde, de la Syrie à l’Irak en passant par plusieurs pays d’Afrique et la Birmanie.

    • Qui peut apporter des solutions ? Ni les entreprises sponsors des COP, ni les États qui tirent profit et alimentent ces situations, dénoncent ONG et associations à travers le monde. Pour Hamza Hamouchene, c’est « le modèle civilisationnel » basé sur le capitalisme et l’extractivisme qui est à revoir.

      Le facteur religieux, simple prétexte ?

      Pourtant, de Barack Obama à François Hollande, les dirigeants s’accordent à dire que la crise climatique est un grave danger « pour la sécurité ». Mais le chercheur Mathieu Rigouste nuance. « À partir de la fin des années 80, la "crise climatique" émerge comme une thématique des "nouvelles menaces" dans les archives de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Les "études de défense et de sécurité" vont alors focaliser de plus en plus sur la figure de ce qu’ils nomment "l’écoterrorisme" et la "menace de réfugiés climatique". » Pour lui, « ce discours tend à effacer la responsabilité du système économique et établir les mouvements sociaux et militants qui luttent contre la dévastation capitaliste de la planète comme les causes ». Lors de la COP21, la France a pretexté l’état d’urgence pour ne pas attribuer de visas à des représentants des sociétés civiles « des Suds » et a multiplié les perquisitions et assignations à résidence contre ceux que des médias ont qualifié de... « djihadistes verts ». En réponse, des militants qualifient les politiques étatiques de « terrorisme environnemental », indique Hamza Hamouchene.

      La crise climatique, les ressources et les stratégies opportunistes auraient finalement plus de poids dans les guerres que les religions ? « Derrière ce qui est appelé "guerres de religions" on trouve généralement des régimes de violence d’État programmés pour l’accumulation des pouvoirs, des profits et des privilèges et qui emploient les thématiques religieuses comme justification, mystification et mobilisation », conclut Mathieu Rigouste. Au Congo, où se déroule un « génocide » dixit l’ONU, qui avait déjà fait plus de 6 millions de morts en 2014, « des milices de l’Est et d’autres régions du pays ont acquis une partie du territoire en vue d’en faire un moyen de négociation économique et financière grâce à leurs ressources. Ce sont devenus des groupes politiques et certains occupent des territoires avec le soutien de groupes djihadistes », commente Amzat Boukari-Yabara. « Dans les conflits en Centrafrique ou dans les zones pétrolières du Soudan, des communautés chrétiennes sont directement impliquées […] ». Ces cas de figure se retrouvent ailleurs.

    • L’autre jour, en écoutant France Culture, j’ai eu la bonne surprise d’entendre quelqu’un qui disait qu’on ne pouvait comprendre la #crise syrienne sans remonter effectivement à la crise climatique qui ravage la région, la privant par endroit de près de 80% de ses #ressources hydriques.
      Il expliquait qu’en fait la Syrie avait dû absorber d’immenses déplacements de population directement causés par la #sécheresse qui sévit dans la région et que cela était équivalent à ce que la France aurait gérer si, en quelques années, 7 à 8 millions de personnes avaient quitté les campagnes et pays limitrophes pour venir se masser dans les faubourgs de nos métropoles : « aucune démocratie ne peut survivre à ça ».
      À comparer avec les quelques dizaines de milliers de #migrants qui arrivent à grand peine chez nous et qui ont déjà causé tant de crises politiques…

    • Pentagon Fears Confirmed: Climate Change Leads to More Wars and Refugees

      The most comprehensive study done to assess the link between climate change, war and migration has confirmed that the warming planet is fueling conflicts that lead to more refugees.

      The conclusions published Wednesday in a scientific journal underscore the rising levels of anxiety that global warming has among leaders. Attendees at this year’s World Economic Forum in Davos, Switzerland, said the inability to adapt to higher temperatures is the biggest global risk. A Pentagon report published on Tuesday in Washington warned that rising seas and more frequent wild fires threaten U.S. security.

      The peer-reviewed study, “Climate, conflict and forced migration,” published in Elsevier Ltd.’s Global Environmental Change, analyzed sprawling data sets covering drought, battle deaths, ethnicity and political systems. Those were then combined with geographic information about refugee flows. The researchers discovered that deteriorating climate conditions played a “a statistically significant role” in the recent waves of migrants fleeing Middle East conflict.

      The research bolsters previous warnings from defense and intelligence agencies that climate change could trigger more conflicts severe enough to uproot populations.

      While a changing climate won’t always lead to armed conflict, the regional conditions in the Middle East in 2010 were just right to feed a spiral of violence. Migration resulting from those rifts stretched from Syria to Sudan, according to Raya Muttarak, one of the study’s co-authors from the U.K.’s University of East Anglia.

      “It takes a perfect storm,” Muttarak said, pointing out that political conditions play an outsize role. “If it’s too authoritarian or too democratic the results are different.”

      The study’s other authors, who work at institutions in Austria and China, provided tangible advice to world leaders looking to stem the flow of refugees fleeing conflict.

      Policies to “improve the adaptive capacity to deal with the effects of climate change in developing economies may have additional returns by reducing the likelihood of conflict and forced migration,” they wrote.

      https://www.bloomberg.com/news/articles/2019-01-23/pentagon-fears-confirmed-climate-change-leads-to-war-refugees
      #migrations #réfugiés_environnementaux #réfugiés_climatiques

    • Climate,conflict and forced migration

      Despite the lack of robust empirical evidence, a growing number of media reports attempt to link climate change to the ongoing violent conflicts in Syria and other parts of the world, as well as to the migration crisis in Europe. Exploiting bilateral data on asylum seeking applications for 157 countries over the period 2006–2015, we assess the determinants of refugee flows using a gravity model which accounts for endogenous selection in order to examine the causal link between climate, conflict and forced migration. Our results indicate that climatic conditions, by affecting drought severity and the likelihood of armed conflict, played a significant role as an explanatory factor for asylum seeking in the period 2011–2015. The effect of climate on conflict occurrence is particularly relevant for countries in Western Asia in the period 2010–2012 during when many countries were undergoing political transformation. This finding suggests that the impact of climate on conflict and asylum seeking flows is limited to specific time period and contexts.

      https://pure.iiasa.ac.at/id/eprint/15684/1/1-s2.0-S0959378018301596-main.pdf