Réponse imaginaire de Nicolas Sarkozy au maire de Bayonne « Faux et usage de faux

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  • Réponse imaginaire de Nicolas Sarkozy au maire de Bayonne « Faux et usage de faux
    http://blogs.lesinrocks.com/fauxetusagedefaux/2012/03/02/reponse-imaginaire-de-nicolas-sarkozy-au-maire-de-bayonne

    Monsieur le député-maire, cher Jean Grenet,

    Mon secrétariat a bien reçu votre courrier de ce jour. Le détecteur d’explosifs et d’anthrax n’ayant signalé aucune anomalie, je vous réponds en toute confiance, comme à un républicain. Comme disait Jean-Paul II (et l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé, n’est-ce pas), n’ayez pas peur, monsieur Grenet.

    J’admets sans peine que vous m’aviez prévenu, même si je vous trouve un peu gonflé de la ramener comme ça devant un président en exercice. “N’allez pas au Petit Bayonne”, m’aviez-vous glissé d’une voix blanche. Votre appréhension se lisait sur votre visage, crispé et suant, le sang battant à votre tempe.

    Et bien je vais vous dire, moi, monsieur Grenet, il n’y a pas de zones de non-droit sur le territoire de notre pays. Que penseraient les Français, si à la moindre suspicion de gauchisme je redoutais de m’aventurer dans un fief ennemi ? Un candidat à l’élection présidentielle ne pourrait-il plus se rendre au Petit Bayonne, dans certains quartiers de Lille ou de Nantes ? Les citoyens ne le permettraient pas, tout simplement. Dans une période de crise comme celle que nous traversons, la France forte doit affronter sans crainte le Petit Bayonne.

    Quelques huées, une omelette, la presse en fait son petit bonheur de la journée. Avec l’expérience, j’ai compris que les sentiments n’ont pas leur place dans les rapports entre les hommes politiques et les journalistes. Mais vous comme moi, monsieur Grenet, savons que ces marques d’hostilité n’étaient le fait que d’une infime minorité infâme. “Une bronca organisée par des mouvements extrémistes”, pour certains “venus d’ailleurs”, dites-vous. “Des socialistes, des indépendantistes basques, des écologistes, des altermondialistes, des indignés…” Vous voulez qu’on vous débarrasse de cette racaille ? On va le faire.