Guinée : au cœur de la corruption, un pilier du capitalisme français - Page 1

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  • #Guinée : au cœur de la #Corruption, un pilier du capitalisme français
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/091116/guinee-au-coeur-de-la-corruption-un-pilier-du-capitalisme-francais

    Un échange d’e-mails révélés par Mediapart démontre que le géant minier #Rio_Tinto a accepté en 2011 de verser 10,5 millions de dollars à #François_de_Combret, conseiller du président guinéen, ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée et ex-associé de la banque Lazard. Suite à nos questions, Rio Tinto a annoncé la suspension d’un de ses hauts dirigeants et a alerté les autorités américaines, britanniques et australiennes.

    #Economie #Afrique #Alpha_Condé #Beny_Steinmetz #entreprises #fer #mines

    • Destinataire annoncé des 10,5 millions de dollars, François de Combret, 75 ans, n’est pas n’importe qui. Ce conseiller officieux d’Alpha Condé, qu’il raconte connaître depuis qu’ils ont partagé les bancs de Sciences Po à Paris, a été le principal conseiller économique de Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il était ministre de l’économie, de 1971 à 1974. Il l’a ensuite accompagné à la présidence de la République pendant tout son septennat, d’abord comme conseiller pour les affaires économiques puis en tant que secrétaire général adjoint de l’Élysée.

      À l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand, de Combret, énarque et magistrat à la Cour des comptes, entre à la banque Lazard, qui joua pendant des années le rôle d’interface entre le monde des affaires et la haute fonction publique (...). Basé à New York de 1982 à 1985, le banquier d’affaires repère et protège Bernard Arnault, futur président de LVMH, qu’il conseille pour son premier gros coup, la prise de contrôle du groupe Boussac.

      De retour à Paris en tant qu’associé gérant de 1985 à 2005, François de Combret fait ensuite partie de ceux qui règnent discrètement sur les entreprises françaises. Il supervisera notamment les privatisations de France Télécom, Renault et Aérospatiale, et participera à de nombreuses fusions-acquisitions, telles que la création de EADS et de Safran, l’alliance Renault-Nissan ou la prise de contrôle de Yves Saint Laurent par le groupe de François Pinault. Il passe ensuite par UBS et le Crédit agricole. Il a également été administrateur de Sanofi, Sagem, Renault, Safran ou Bouygues Télécom.

      C’est donc un des piliers du capitalisme à la française, à la jonction entre libéralisme et étatisme, qui se retrouve aujourd’hui dans une bien embarrassante position. Il entraîne avec lui le président guinéen, à la réputation déjà largement entamée.