• Raffut, un roman de #Philippe_De_Jonckheere
    http://liminaire.fr/livre-lecture/article/raffut-de-philippe-de-jonckheere

    Un père qui élève seul ses trois enfants, apprend que son fils, un adolescent de 13 ans, autiste, a été agressé en sortant de l’école, devant l’arrêt de bus, par un élève plus âgé que lui et vient d’être hospitalisé. Le #Livre de Philippe De Jonckheere, se construit autour de son titre : Raffut. Au rugby, sport pratiqué par le père et son fils, le raffut est le geste que le porteur du ballon impose avec énergie et autorité à son adversaire avec sa main libre afin de l’écarter, de le tenir à distance et de (...)

    Livre & #Lecture / Livre, Lecture, #Musique, #Art, #Biographie, #Récit, Philippe De Jonckheere, #Jean-Christophe_Bailly, #Dérive, #Enfance, #Violence, (...)

    #Livre_&_lecture #Société
    « https://www.desordre.net/bloc/petit_journal/index.htm »
    « http://www.inculte.fr »
    http://www.desordre.net
    « http://www.desordre.net/raffut »

  • Mon inconscient me laisse en rase campagne
    J’attendais pourtant la suite du feuilleton freudien
    Et que vais-je raconter à McEnroe mardi prochain ?

    Café silencieux
    C’est bien aussi
    Regard au loin

    Échange de blagues
    Avec Émile
    Veiller sur son moral

    Émile parti
    Je monte dans ma chambre
    Et déballe le tableau de Martin

    Je décroche mes deux photographies
    Du Jour des innocents
    Et j’accroche Marie-Louise de Tassis

    Marie-Louise de Tassis
    De Van Dyck
    Réinterprété par Martin

    J’emmène Zoé chez l’orthophoniste
    Je travaille sur les épreuves de Raffut
    À cheval sur deux chaises

    J’emmène Zoé au BDP
    Rizoto pour Zoé
    Mezzé pour mézigue

    Avant qu’on nous serve
    Je donne le début de Raffut à lire à Zoé
    Elle rit de temps en temps, bon signe !

    Et surtout
    Elle confirme
    C’est lisible par elle

    Café
    Retour
    Rangement

    Dans l’attente d’une nouvelle rasade
    De coquillettes de Mathilde
    Je travaille à mes #Flux_détendus_

    Presque un an que je ne travaille plus
    Ni en photographie, ni même à quoi que ce soit
    De numérique. Rouillé. Et indifférent, presque

    Faisant du tri dans mes images
    Je remarque que je n’ai même pas regardé
    Mes photographies des dernières vacances cévenoles !

    De temps en temps
    Le changement de disques (de free jazz)
    Donne un répit au vieux photographe

    Je reçois des nouvelles de Corentin
    Les Montréalais entendront parler
    De Mon Oiseau bleu en août !

    Du coup
    Le connaissant
    Je prends les devants

    J’ai commencé à écrire
    Des tercets sur mon téléphone de poche
    Au cinéma pendant les réclames

    Au début
    Je n’avais
    Qu’une seule lectrice

    Quand elle est partie
    Je me suis senti amputé
    J’ai continué les tercets pour survivre

    Je les écrivais
    Au fil de l’eau
    Téléphone et bouts de papier

    Le soir
    Je rassemblais
    Les extraits

    Après un mois
    De cette collecte
    Je les ai copiés collés dans _seenthis

    Mon Oiseau bleu
    N’a pas de contrainte
    Mais beaucoup d’habitudes

    C’est souvent le récit du rêve
    Qui démarre la journée, ou pas
    Il n’y a pas de règle

    J’ai songé un moment
    En faire une très grande page html
    Mais je ne sais plus faire ce genre de choses

    Quand Mon Oiseau bleu
    Sera fini il rejoindra, tête-bêche
    Les Anguilles les mains mouillées

    Mais je ne sais pas
    Quand ce sera la fin
    De Mon Oiseau bleu

    J’attends le bon moment
    Pour cela
    Un signe, une fin. Naturelle

    Le moment
    De lâcher
    Prise

    Le
    Bon
    Moment

    Le moment
    Propice
    Pour

    Lâcher
    Prise

    F
    I
    N

    Fontenay-sous-Bois, le 18 mars
    En écoutant Downdating
    De Seijiro Murayama

    Fini ?
    Oui
    Fini !

    Mais alors
    Je ne vais plus pouvoir
    Écrire de petits poèmes ?

    Je ne vais plus pouvoir
    Écrire à propos de ces petites
    Et de ces grandes choses qui m’arrivent ?

    Des personnages
    Vont disparaître ?
    Psy, Ego, vous-savez-qui

    Je ne pourrais plus noter
    La grande intelligence de Sarah
    Les surprises d’Émile et les bons mots de Zoé ?

    Je ne pourrais plus
    Chanter les concerts merveilleux
    Ceux du Tracé provisoire et ceux d’ailleurs ?

    Je ne pourrais plus
    Écrire : « Comme dans (tel ou tel film)
    Tu vois ? »

    Je ne vais pas faire
    La chronique de la lecture hier
    Des poèmes de Jim Dine à Beaubourg ?

    Pas davantage
    Celle du concert de Seijiro Murayama
    À Sonic Protest à Sainte-Méry ?

    Et d’y croiser
    Lotus, Isabelle Duthoit
    Et Margaux ? Et d’y être heureux ?

    Pas même
    Je n’y crois pas, demain
    Le concert des Sex Pistols ?

    Merde
    Les Sex Pistols
    Ne seront pas dedans

    Non, il me suffira
    D’être heureux
    Et de ne plus l’écrire en somme

    #mon_oiseau_bleu

  • #Ausencias (absences)

    «Ausencias» es un proyecto expositivo que partiendo de material fotográfico de álbumes familiares muestra veintisiete casos a través de los cuales se pone rostro al universo de los que ya no están: trabajadores, militantes barriales, estudiantes, obreros, profesionales, familias enteras; ellas y ellos víctimas del plan sistemático de represión ilegal y desaparición forzada de personas, instaurado por la dictadura militar argentina y la brasilera.
    Son imágenes de desaparecidos y sobrevivientes en un mismo lugar con 30 años de diferencia.
    “Partí de una necesidad expresiva personal de ponerle presencia a la ausencia, pero al mismo tiempo de buscar aportar a la memoria”, señaló Germano, fotógrafo radicado en España, cuyo hermano Eduardo fue secuestrado a los 18 años en 1976

    http://www.gustavogermano.com


    #absence #photographie #desaparecidos #disparus #Argentine #Brésil #Uruguay #Colombie #ceux_qui_restent #celles_qui_restent #histoire #dictature_militaire #mémoire #Gustavo_Germano #albums_de_famille #celleux_qui_restent
    cc @albertocampiphoto @philippe_de_jonckheere

    @reka : ça ne serait pas aussi un peu en lien avec la #géographie_du_plein et la #géographie_du_vide ?

  • Je prends la défense de Léo
    Qui se fait lyncher
    Par le président du club

    Du coup
    Je dois jouer dimanche
    Je pète de trouille

    En passant devant le terrain de rugby
    Zoé fait une excellente imitation
    De l’accent du Sud-Ouest, Petiteuh !

    Je dépose Zoé
    Devant son collège
    Hilares, comme chaque matin

    Je prends les informations
    Louanges du gamin président
    Comme chaque matin, j’éteins

    Aube orgiaque
    Sur l’Est de Montreuil
    Depuis les fenêtres de l’open space

    En relisant
    Mais qu’est-ce que je foutais
    Sur une péniche portugaise ?

    Dernière journée de l’année
    Dans l’open space
    J’expédie les affaires courantes

    Quand je pense que mon bilan
    Annuel est bon
    Jugé excellent même !

    Allons déjeuner dehors
    Tête de mes collègues
    Ben oui c’est mon dernier jour de 2017 !

    Avec Julien
    Nous faisons un sort
    A une bouteille de Chinon

    Soupe de tomates
    Rougets et ratatouille
    Crêpe à la framboise et chocolat blanc

    C’est peu dire
    Que je ne fais pas grand-chose
    De toute l’après-midi, c’est fini !

    C’est la fin de l’année
    La maison porte les stigmates
    D’une sacrée traversée

    Se rappeler
    Qu’une fois de plus
    Arrivés sur l’autre berge

    Je m’allonge
    Un quart d’heure
    Qui dure une demi-heure

    Je descends au métropolitain
    Dans la rame j’envoie
    Des messages à mes trois filles

    Toujours ce décalage
    À l’espace Selmer, entre les cuivres
    Qui brillent et ceux, patinés, des musiciens

    Trio de saxophonistes
    Qui a la particularité
    De ne pas jouer ensemble

    Jean-Luc Guionnet
    Seymour Wright
    Pierre-Antoine Badaroux

    Jean-Luc Guionnet
    Installe le contraste
    Et la tension

    Seymour Wright
    Charpente une musique savante
    Pourtant indomptable

    Pierre-Antoine Badaroux
    S’aventure presque
    Dans des tonalités majeures

    Comme dit un habitué
    Du Tracé provisoire
    On repart avec à manger

    Bref échange avec Lotus
    Je lui dis qu’elle est devenue
    Une référence, un repère, pour Zoé

    Je croise Gilles
    Je le complimente
    Pour le concert de mercredi

    On part boire un coup au bar
    Au zinc échange amical
    De pensées essentielles

    Gilles m’apprend
    Que ce que je décris porte le nom
    En jazz de laid-back. I like that

    Dans le métropolitain du retour
    Je relève les réponses
    De mes trois filles !

    Dans le métropolitain
    Je croise une sosie de Sarah
    Mais très grande, plus grande que moi !

    Je me bricole une soupe
    Avec de la mozarelle
    J’écoute un peu de musique

    Je me couche
    De bonne heure
    De bonne humeur

    #mon_oiseau_bleu

  • Je m’en doutais un peu
    Le rêve de cette nuit
    Va demander du travail

    L’homme à la clef
    Me tourne le dos
    Ignore-t-il qui je suis ?

    Je fabrique un album de photos
    Pour venir en aide à une jeune fille
    Qui glisse dans l’addiction

    Je croise mon ancienne psychanalyste
    Elle voudrait que je lui rende le livre de Lacan
    Qu’elle m’a prêté et m’interroge pour vérifier que je l’ai lu

    Vous-savez-qui
    A bien travaillé ces derniers temps
    Elle va acheter sa maison pour 190.000

    La transparence de tout ceci
    Je joue avec le feu
    Avec/contre beaucoup bien plus habituée au feu

    Mon ancienne psychanalyste
    A compris que je lui avais dérobé
    Son catalogue de Basquiat

    Je cherche dans cette direction
    De pure intuition
    Mais sans McEnroe, je ne vois rien

    Et dire que McEnroe est en vacances
    Avec 190000, je peux payer 3800 séances de psy
    De la Traumdeutung Assistée PAr Ordinateur

    Dans le temple de consommation
    La caissière commente
    Le bien-fondé de TOUS mes achats

    « On doit bien manger chez vous
    Mais on ne doit pas rigoler tous les jours »
    Cette femme est sous-employée

    Au courrier, lettre d’un expert
    Mots qui font tellement mal
    Insuffisance, irréversible, irrémédiable

    Insuffisance
    Irréversible
    Irrémédiable

    Insuffisance
    Irréversible
    Irrémédiable, mon cul

    Seul à la maison
    Vaincu
    Effondrement, passager

    Seul à la maison depuis ce matin
    Et quelques rappels : vieux, seul
    Père de l’irréversible, vaincu

    Vaincu
    Mon
    Cul

    Vaincu
    Mais
    Poète

    J’entends la voix de mon entraîneur
    Depuis le fin fond des années septante
    Allez Philippe, tu te relèves et tu y retournes

    Sardines
    Gnocchis
    Roquefort

    C’est vrai qu’on mange bien chez moi
    Mais c’est vrai aussi
    Qu’on ne rigole pas tous les jours

    Une poire
    Un café
    Sieste, seul

    Tests de robotique
    Dans le bois de Vincennes
    On manque de pression

    Les anguilles de sieste
    Sont décidément difficiles
    À attraper, en plus d’être courtes

    Télétravail
    Juste en sortant de sieste
    Coup de téléphone d’un patron

    Télétravail
    Je me réveille, légère odeur de brûlé
    Merde le gâteau de châtaigne pour Michele et Raffaella !

    http://www.desordre.net/musique/zorn.mp3

    Télétravail
    Je travaille en écoutant
    John Zorn !

    La CAF au sommet de son art
    M’informe que ma situation a changé
    Au premier décembre 2016, Ah bon ?

    La CAF au sommet de son art
    M’informe que j’ai trop perçu
    Deux mille et quelques euros, Zut !

    La CAF au sommet de son art
    M’informe que ce n’est pas grave, ouf !
    Ils vont retenir 500 euros les 4 prochains mois

    Un expert psychiatre au sommet de son art…
    Non là, ce ne serait vraiment pas poétique
    Peigne-cul !

    « Ainsi va la vie à Bord du Redoutable ! »
    Je retrouve le souvenir doux
    De l’ironie de B. et du Redoutable

    Temps radieux
    Je me déconnecte du télétravail
    J’ouvre la fenêtre et monte le son

    Et d’abord un petit coup d’aspirateur
    Ensuite un petit coup de wassingue
    La vie d’artiste et ses saletés peut commencer

    En chemin vers chez Michele et Raffaella
    Je croise Gaëlle et Péguy à la terrasse d’un café
    Elles me payent un verre de Bourgueil

    Gaëlle me pose, d’emblée
    Des questions
    Qui comptent

    Mes fleurs font tellement plaisir à Rafaella
    Michele m’étreint tellement fort
    Et ça sent tellement bon dans leur cuisine

    Je les supplie presque de s’engueuler
    En italien à propos
    De la cuisson des pâtes

    Michele le percussionniste de poche
    Son set désormais : une caisse claire
    Tout le reste dans sa tête

    https://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/max_roach.mp3

    Je repense à un concert de Max Roach
    Il s’était approché sur le bord de la scène
    Avec seulement la casse claire : vingt minutes !

    https://www.youtube.com/watch?v=Bt6o5qzoSwE

    On rit beaucoup de nos mécompréhensions
    On parle beaucoup de musique
    Michele m’offre un nouveau disque : DADADA

    http://www.desordre.net/musique/evans_vanguard.mp3

    Raffaella parle de Bill Evans donnant
    Un concert avec une seule main
    Michele : « Bill Evans, même avec un doigt ! »

    Le cri de joie de Raffaella
    En découvrant
    Mon gâteau de châtaigne

    Quel plaisir
    Je vais bientôt pouvoir les remmener
    Au Tracé provisoire !

    Je ne manque pas de remarquer
    Toutes sortes de signes et de sous-entendus
    Dans un mail d’elle. On ne peut pas être en paix !

    #mon_oiseau_bleu

  • Je me suicide
    Au tromblon
    Ça fait désordre

    Je me suicide
    Tout le monde s’en fout
    Cela me servira de leçon

    D’anciennes tomates au marché
    Des tomates vertes aussi, un cageot
    Odeurs de confiture

    Matin calme
    Un disque, des cafés
    Un coup de téléphone

    Gratin dauphinois
    Salade à la coriandre
    Fruits d’automne

    Et pourtant
    Je ne suis pas heureux
    Depuis ses messages de la veille

    Je devrais lui dire
    De me laisser tranquille
    Mais elle ne le mérite pas

    Je pars encourager mes copains
    Qui jouent contre Limay
    Par une journée radieuse

    Bastien fait un match plein
    Sûreté du jeu au pied, un placage énorme
    Et deux très belles échappées

    Léo entre avec vingt minutes restantes
    Apreté de ses placages
    Et de ses percées

    Une combinaison entre ces deux-là
    Trompent les adversaires
    Mais, aussi, hélas, le soutien

    Ils sont tellement contents
    Ils peuvent
    Ils ont tellement bien joué

    Embrassades à tout-va
    Sur le bord du terrain
    Corps qui tremblent encore

    Le cadeau que me font mes copains
    En me laissant les étreindre
    C’est comme si je jouais encore

    Chemin du retour à travers bois
    Émile et moi croisons
    De pauvres jeunes femmes

    Tout autour le bois grouille
    De gens endimanchés de lumière
    Et elles semblent quand même trouver clients

    Je n’irai donc pas au Tracé mardi
    Franchement, ça fait chier
    Je sais ça fait chier dans un poème !

    Et les téléphones de poche
    Font chier aussi
    Jamais tranquille

    Je veux absolument prolonger
    L’après-midi divine
    J’emmène Zoé et Émile marcher un peu

    Tout le Val-de-Marne d’un regard
    Aux carrières et des marque-pages
    Jaunes comme s’il en pleuvait

    J’ai appris à aimer
    Les fins de dimanche
    Quand même l’air est détendu

    Quiche
    Salade
    Compote

    Une partie avec les Noirs
    Une partie avec les Blancs
    Une dernière avec les Noirs

    J’aide Zoé avec son devoir de maths
    Je suis admiratif de son opiniâtré
    Je me souviens quand j’étais découragé

    Mais
    Pas
    Zoé

    Finalement je ferme
    Le fichier de bloc-notes
    Dans lequel je brouillonnais un mail

    Le système d’exploitation
    Émet un couinement
    Sûr ? Oui, sûr, après six mois

    Sensation en ce dimanche soir
    De portes qui se ferment
    Moi-même…

    Retourne travailler
    Après deux minutes au-dessus du tapuscrit
    Des Fantômes , ça va déjà (un peu) mieux

    Sans compter l’anguille de sieste
    C’est tellement rare que j’en attrape une
    Je présente Raffut aux représentants d’Actes Sud

    On marche dans les rues d’Arles
    On passe devant Saint-Sophime
    Devant le massacre des innocents

    Il est tard, je suis seul, terriblement seul
    Je travaille, j’écris, mais à qui j’écris ?
    À vous, à qui voudra bien m’enlacer ce soir

    Et c’est finalement
    Émile, longuement
    Qui me prend dans ses bras


    #mon_oiseau_bleu

  • http://www.arbre-vengeur.fr/?p=4625

    Chevillard, on y souscrit ardemment

    Précédé d’une préface inédite de l’auteur, ce volume contient la dernière année qui ne sera pas éditée en volume séparé .

    Ben justement, non, je ne souscris pas du tout à cette saloperie. Il est hors de question, quand bien même j’adorerais pouvoir lire la dernière année, comme j’ai lu les neufs premières années chaque automne, c’était même mon plaisir annuel de lecture, il est hors de question que je raque pour me racheter les neufs volumes précédents. C’est un procédé vil et dégueulasse, indigne. Peigne-culs

    Et donc je le volerai. Et je donnerai les neufs volumes précédents, désormais surnuméraires, à une bibliothèque communiste de ma connaissance. Vous faites chier.

    Et désormais les blagues entendues de Monsieur Chevillard sur son peu de lecteurs j’arracherai leurs pages, vu l’irrespect total envers sans doute l’un de ses très rares lecteurs de tous les livres à leur sortie depuis 1987 de ce fât môssieur. Mourrir m’enrhume et Chevillard m’emmerde.

    #peigne-cul

  • Long Before Photoshop, the Soviets Mastered the Art of Erasing
    People from Photographs — and History Too | Open Culture

    http://www.openculture.com/2017/08/long-before-photoshop-the-soviets-mastered-the-art-of-erasing-people-fr

    Le commissaire disparait !

    Adobe #Photoshop, the world’s best-known piece of image-editing software, has long since transitioned from noun to verb: “to Photoshop” has come to mean something like “to alter a photograph, often with intent to mislead or deceive.” But in that usage, Photoshopping didn’t begin with Photoshop, and indeed the early masters of Photoshopping did it well before anyone had even dreamed of the personal computer, let alone a means to manipulate images on one. In America, the best of them worked for the movies; in Soviet Russia they worked for a different kind of propaganda machine known as the State, not just producing official photos but going back to previous official photos and changing them to reflect the regime’s ever-shifting set of preferred alternative facts.

    #manipulation #photographie

  • J’ai rêvé de Bart Parker cette nuit
    J’ai rêvé de sa barbe
    Et de sa voiture de sport

    J’ai rêvé d’un virage qu’il a pris
    À toute berzingue tout en m’expliquant
    Un truc qu’il venait de trouver dans le labo

    J’ai rêvé du homard
    Qu’il m’avait offert
    Mon premier homard

    J’ai rêvé d’une pince de homard
    Posée sur la tombe de Lovecraft
    Et de l’étreinte de Bart, au revoir

    J’ai rêvé de lire son
    A Close Brush With Reality
    Et ce matin je ne retrouve pas ce livre

    J’ai rêvé qu’il m’apportait un café
    Pour me réveiller de mon sac de couchage
    En travers du banc de repro

    J’ai rêvé qu’il mettait sous presse
    Mes tirages de la nuit
    Pendant que je buvais son mauvais café

    J’ai rêvé qu’il ramassait la spire
    Que j’avais jetée à terre de colère
    You should fix it anyway

    Ce jour-là
    J’en ai compris
    Des choses !

    J’ai rêvé de la quantité
    Astronomique de ketchup
    Qu’il a versée sur nos frites

    Et son air contrit
    Quand je lui ai dit
    Que je n’aimais pas le ketchup

    Et son empressement
    À sauvegarder toutes les frites
    Du fond du plat, indemnes

    J’ai rêvé que nous étions dos-à-dos
    Sur Monroe avenue à Chicago
    Photographiant les commuters

    J’ai rêvé que j’emmenais Bart
    Photographier la démolition
    D’un pâté de maison sur Grant Avenue

    J’ai rêvé aux premières photographies
    Que j’ai vues de Robert Heinecken
    Que Bart me montrait dans l’Illinois Center

    J’ai rêvé que Bart regardait les étoiles
    Du toit ouvert de la voiture de sport
    Tout en conduisant à toute berzingue

    J’ai aimé cuisiner
    Des cailles aux raisins
    Pour Bart et Rita

    J’ai aimé la distinction admirable
    De Bart quand il a ôté son chapeau
    Quand je lui présentais mes parents



    J’aimais les gestes très vifs
    Et très précis de Bart
    Notamment avec son couteau

    J’ai aimé comme cet homme
    Incarnait à lui seul
    Tout ce que j’aime dans la photographie

    J’ai aimé, par-dessus tout,
    La nuit que nous avons passée
    De concert dans le labo

    Cette nuit-là
    J’en ai appris
    Des choses !

    Il paraît que
    Bart Parker est mort
    Je n’en crois rien

    Hommage à Bart Parker, à qui je dois tant.

    #bart_parker

  • Nuit sans rêves
    Le chuintement de la pluie
    C’est tout

    Orage du matin
    Chagrin
    Elle l’écoute aussi

    Avec
    Trois-quatre secondes
    D’écart

    Boner boosting
    Tablets
    On-line

    La Corée du Nord
    Cherche à s’inspirer
    Du tourisme de masse espagnol

    En partance avec Sarah
    Affronter les premiers pas
    De sa vie d’adulte, à Paris XIII

    Déluge, embouteillage, pollution
    Dangers divers, stress, attentes
    Et pourtant un moment fondateur

    Je me perds, comme chaque fois
    Dans le cul-de-sac de l’Île Saint-Denis
    Un jour je saurais les raisons de cet aimant

    Voilà ta maison pour les prochaines années
    Sarah devient toute pâle
    Non, tu verras, de belles années, vraiment

    Le trajet du retour est perclus d’autres bouchons
    J’écoute Adèle Van Reeth deviser sur le doute cartésien
    Je suis tellement heureux dans cet embouteillage

    Déjeuner avec de jeunes collègues
    Leurs plateaux-repas regorgent.
    Tellement peu de vitamines

    Le campement de migrants
    Évacué vendredi à Paris
    Commence à se reformer

    Est-il possible que mon café
    De la pause méridienne au BDM
    Me manque demain dans les Cévennes ?

    Quand tu découvres sur Internet
    Que Diane Arbus et ton frère
    Se sont tous les deux tués un 26 juillet

    Les proches de Diane Arbus et toi
    Avez donc en commun
    De pleurer tous les 26 juillet

    Je croque dans un abricot mûr
    Demain je te mangerai sur l’arbre
    Mais d’ici là une dernière journée d’ open space

    Les musiques que je ne voulais plus écouter
    Parce qu’elles me la rappeleraient de trop
    Se mélangent avec celles écoutées pour guérir

    Installez
    Une fontaine à eau
    Dans vos locaux

    Diane Arbus enseignait à RISD
    Un étudiant japonais enregistrait ses cours
    Pour tenter de les comprendre le soir chez lui

    Bart Parker avait un étudiant français à SAIC
    Qui ne comprenait pas un mot de ses cours
    Et s’endormait, épuisé de n’y rien comprendre

    Et donc Internet m’apprend aussi, quatre ans plus tard
    Que mon cher cher professeur adoré
    Bart Parker est parti rejoindre son pote Heinecken

    Je déteste
    Le mois
    De juillet

    Life work
    is drudgery
    unless done artfully

    Sometimes what you accomplish
    you then have to live up to,
    so be careful

    Frequently, you don’t really know
    what’s going on in your head
    – you have to picture it

    La dernière fois que j’ai vu Bart
    Il m’a dit au revoir en français
    Et il est parti en courant

    Nous nous sommes quittés
    Comme ça, dans le cimetière de Providence
    Devant la tombe de H.P. Lovecraft

    Sur la tombe de Lovecraft
    Les visiteurs déposent souvent
    De petits objets étranges

    Sur la tombe de Bart
    Je voudrais déposer
    Une belle histoire

    À je ne sais quelle convention de photographes
    Bart Parker et Robert Heinecken
    Avaient bu plus que de raison

    Rentrés tard bras dessus bras dessous
    Arrivés à leur étage sortant de l’ascenseur
    Ils découvrent les zigzags de la moquette très 70s

    Ils sont évidemment
    Trop saouls
    Pour se risquer sur pareil motif

    Robert Heinecken redescend à la réception
    Exiger le remplacement sine die
    De la moquette trop sinueuse

    Robert Heinecken et Bart Parker
    M’ont tous les deux raconté
    La même histoire

    Sauf que quand Robert me l’a racontée
    C’était Bart qui était allé
    Se plaindre à la réception

    Saint Pierre a dû piquer une crise de nerfs
    Quand ces deux-là sont arrivés
    À ses portes

    Je battais Bart
    À la boule
    Huit

    Robert
    Me battait
    À la boule neuf

    Je nageais plus vite que Robert
    Qui nageait plus vite
    Que Bart

    Mais ni Robert
    Ni moi n’aurions risqué
    De conduire aussi vite que Bart

    " L’homme vit dans une chambre d’écho visuel
    Depuis 1839 "

    Bart Parker

    Je vais me déconnecter
    D’Internet de peur
    De tuer encore quelqu’un

    Get that career
    You have always dreamed of...

    Gardien d’écluse ?

    Spaghetti au pesto
    Sale de tomates
    Tarte aux abricots

    Pignons de pin
    Fromage de feta
    Amandes

    Rue du Ruisseau, parc des Carrières, rue des Belles Vues
    Rue du Cheval-Rû, rue des Émeris, puis retour
    Rue de Neuilly, rue de Rosny et rue Charles Bassée

    Sarah
    Eden
    Yuma

    Sarah à Paris XIII, confiture de circulation
    Adèle Van Reeth et le doute cartésien, bouchons
    Bart Parker & Robert Heinecken à la réception

    #mon_oiseau_bleu

  • Encore un rêve
    Disparu
    Encore un monde englouti

    Émile m’attend à la table
    Du petit déjeuner
    Avec ses belges lunettes de soleil

    En chemin vers le travail
    Je passe sous les fenêtres
    De François Merville. Un café ?

    Open space désert
    Du matin
    J’écris au sinistre de l’E.N.

    Je sors poster mes lettres
    Je m’arrête au café
    Je rencontre Hélène

    Hélène
    À qui je peux enfin dire
    Mon admiration pour Une Île une forteresse

    Je discute avec Hélène
    Je devrais être au bureau
    Le devrais-je vraiment ?

    Je préfère discuter
    Avec Hélène de son livre
    À une réunion au bureau

    Je suis décidément un anarchiste de salon
    Qui écrit au Sinistre de l’Éducation Nationale
    Et à la Rectrice. Recours gracieux pas très gracieux

    Déjeuner
    Avec
    J.

    Seiches poivre et sel
    Nouilles sautées
    Café ?

    Il y a trois mois maintenant
    Dans ce même restaurant chinois
    J. me ramassait à la petite cuillère

    Plusieurs fois que je regarde
    Le ciel d’été depuis ce matin
    Et je l’interroge : ça va aller cet été ?

    Étonnamment
    La chaleur dont tous se plaignent
    Collante, me tient compagnie

    J’ai au moins le sentiment
    Qu’on me prend dans ses bras
    Mais qui ?

    Les spammeurs
    Eux aussi
    Me tiennent compagnie

    Thousands of jobs
    Created
    When Bill O Reilly was fired

    Shark-Tank :
    Make 5K a month
    With new program
    (Alexis Lamb)

    You can everything
    You want.
    Viagra Soft.
    (David)

    Join the society
    of successful people
    who make money here.
    (Abraham Elmers)

    After this
    Get hard
    All night
    (Lorrie)

    This fruit
    Will help your body
    Drop fat quickly
    (Peggie)

    Subtle nuances
    Of intimacy.
    Only with Viagra Brand.
    (Roy)

    Cialis Professional.
    For an active life.
    Buy at our store.
    (Carl)

    Je ne suis donc pas seul
    J’ai des tas d’amis
    Alex, David, Ab, Lorrie, Peggie Roy & Carl

    Et le journal
    Que raconte
    Le journal ?

    Plus de 2 700 migrants
    Évacués des campements
    De la porte de la Chapelle

    Le jour de carence
    Pour les fonctionnaires
    En arrêt maladie va être rétabli

    L’auxiliaire de vie
    Maltraitait
    Sa patiente

    Finalement
    Je voudrais revenir dans mon monde
    De poètes et de musiciens

    J’envoie un mail à Hélène
    Mentionnant Ma nuit chez Maud
    Je m’oriente dans la vie avec des fictions

    Saumon en papillotes
    Curry et lait de coco
    Cerises

    Après le dîner
    Discussion avec Sarah
    À propos d’Émile

    Petite marche dans le quartier
    Avec Émile et ses lunettes de star
    Nous faisons sensation

    Odeurs de graillon dans les rues
    Cuisine méditerranéenne et barbecue
    C’est l’été et je suis seul

    Les terrasses sont bondées
    De corps harassés et suants
    Souvenir d’un café avec B. en mars

    En marchant
    Ma pensée se délie
    Je pense à autre chose qu’à ses seins

    Sarah a fait la vaisselle
    Avant de sortir
    Ne reste plus que l’arrosage

    Il fait tellement chaud
    Tu retires ta montre
    Pour tenter d’avoir moins chaud

    Quel livre lire par une telle chaleur ?
    Le dernier Chevillard ?
    Enchaîner avec un autre Spiess ?

    Chaque voiture qui remonte
    La rue apporte sa vague
    D’un peu plus de chaleur

    Arrosage
    Echecs
    Cognac

    Je suis allé regarder
    Sur Internet
    Les règles des haïkus

    Une fois de plus
    J’aurais tout fait
    Pour ignorer les règles

    Je devrais sans doute tout reprendre
    Je n’en ferai rien, évidemment
    Je vais continuer de bricoler

    Café avec Hélène
    Get hard all night
    Mode d’emploi de poésie

    #mon_oiseau_bleu

  • @arno, ben en fait ne va surtout pas voir le dernier film de Philippe Garrel, l’Amant d’un jour que normalement je t’aurais recommandé les yeux fermés, je peux être tellement fan de Garrel et même lui passer des trucs énormes (c’est ce que j’avais tenté d’écrire dans une chornique à propos de L’Eté brûlant http://www.desordre.net/blog/?debut=2011-11-20#2934 ).
    Parce que là quand même je me demande si la sénilité, qui a emporté Woody Allen il y a une vingtaine d’années, n’est pas en
    train de nous voler Philippe Garrel, et c’est fort triste.

    Je passe sur les impensés lamentables d’une certaine répartition des rôles, une jeune étudiante qui tombe éperdument amoureuse de son professeur de philosophie, son aîné d’au moins 25 ans et qui a donc l’âge de la fille du professeur de philosophie, tous les personnages féminins du film ont moins de 25 ans, pour les personnages masculins il y a le choix entre des quinquagénaires à l’intellect séduisant ou au contraire de jeunes hommes aux corps d’appolon, et, sinon, par ci par là, des hommes repoussoirs, tel ancien de l’Algérie et tel clochard dans un bistro, tout ceci est certainement mieux dit que je ne pourrais jamais le faire, sur le sujet, dans cet article : http://www.genre-ecran.net/?L-amant-d-un-jour .

    Mais pour te dire @arno, quand je vais voir un film de Garrel, il y a tant et tant de choses que je suis prêt de laisser sur le bord du chemin pour mieux jouir de ces petites choses qui sont pour moi le sel même de ce cinéma que je vénère, des compositions abstraites admirables avec des bouts de murs, leurs plinthes et les prises électriques, des cadrages aux compositions dignes de la grande peinture, un éclairage en noir et blanc absolument lumineux, des effets de profondeur de champ qui ont une sensualité quasi dérangeante, sauf qu’en fait, hier soir, je me demande à quel moment l’un de ces plans pouvait encore me faire plaisir, me faire jouir, tant il y avait redite d’avec tous les autres films de cet immense réalisateur.

    Du coup je me pose la question de la fameuse oeuvre de trop, de l’oeuvre médiocre qui finit par montrer où se trouve la médiocrité dans les autres oeuvres, par exemple le ratage de Daniel Buren à Monumenta il y a cinq ans et qui jette un jour terriblement décoratif sur une oeuvre dont je pensais jusqu’alors qu’elle était majeure, tel roman de jeunesse de Georges Perec, le Condottière que je regrette tellement qu’on ait publié post mortem et qui donne à voir un jeune Perec qui bourre les côtes de son lecteur en lui disant sans cesse, tu as vu comme c’est malin ce que je viens d’écrire et l’auteur de la Disparition ne sort pas grandi d’un tel éclairage ( https://www.desordre.net/bloc/contre/pages/183.htm ) et je passe sur la longue cohorte des films séniles de Woody Allen depuis Husbands And Wives qui fait oublier qu’avant cela il y a eu Manhattan, Zelig et September .

    Et j’en finis par me dire que ce qui me cause tant de peine, de grands artistes qui tombent de leur piédestal, n’est pas justement une expérience comme une autre de la vie, laquelle reste le foyer de l’art, une expérience de la médiocrité, cette dernière étant sans doute indispensable pour que par contraste on puisse, plus rarement, jouir de chefs d’oeuvre.

    Voilà @arno, j’espère que tu ne te lasses pas trop de ces prises à parti cinéphiles entre nous dont l’intersection pour le moment connue de nos prédielctions est formée par le trio ( Alien, Les ailes du désir , et peut-être les Fantômes d’Isamël )

  • Fake Images Are Getting Harder and Harder to Detect - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/fake-images-are-getting-harder-and-harder-to-detect

    Images and videos usually serve as the most concrete, the most unarguable, and the most honest evidence of experiences and events we cannot witness ourselves. This is often the case in court, in the news, in scientific research, and in our daily lives. We trust images much more deeply and instinctively than we do words. Words, we know, can lie. But that trust makes it all the more shocking—and serious—when images lie to us, too. Photoshop isn’t entirely to blame. Doctoring photographs long predates software—Mussolini famously had his horse handler removed from a photograph taken in 1942 so it would appear he was able to control the horse himself—but software certainly makes altering images easier, cheaper, faster, more convincing, and much more widespread than ever before. (Thankfully, (...)

    • En 1986, déjà, Alain Jaubert sortait le Commisariat aux archives, dans lequel il réapariait les images originales et leurs retouches, parfois successives.

      Et puisqu’il est question d’images fausses (et que je mentionnais Alain Jaubert qui, avant de réaliser les films de « Palettes », avait réuni dans une très belle somme, le Commissariat aux archives — titre emprunté à George Orwell dans 1984 — toutes sortes de photographies, par couples, parfois même des triplets quand les aléas de l’histoire s’étaient faits particulièrement tumultueux, photographies dont les retouches avaient gommé des traces encombrantes du passé de nombre de dictateurs et de tortionnaires, Staline ayant été un des adeptes les plus assidus de cette réécriture photographique de l’histoire), je relis justement quelques documents que je possède sur le sujet (qui avait été une préoccupation à un moment) dont le livre d’Alain et je tombe sur cette photographie de Staline souriant (la bonhommie de ce sourire moustachu n’est, à mon sens, pas la moindre des tromperies dont Staline s’est rendu coupable) déambulant sur les bords de la Volga à Moscou. Staline est en compagnie, ce sont les légendes aidantes du livre d’Alain qui me le disent, je n’invente rien, d’un homme plus jeune, Nikolai Yezhov, commissaire aux transports fluviaux. L’infortuné Nikolai Yezhov entra en disgrâce auprès de Staline, ce qui évidemment n’était pas une chose recommandable et le signe patent d’une existence qui allait bientôt connaître son terme, et Nikolai Yezhov rejoignit le nombre hallucinant de tous les disparus des fameuses purges staliniennes. Et comme Staline était pour le moins vétilleux, non content de s’être arrangé de cette disparition du jeune Nikolai Yezhov, tel un écho à la disparition « dans la chair », il eut à coeur de faire également disparaître le pauvre Nikolai Yezhov du cliché qui jusqu’à présent l’avait accompagné dans cette promenade dont les sourires laissaient pourtant entendre qu’elle fut cordiale en son temps. Ce qui est assez troublant dans ces deux clichés mis côte à côte, c’est ce mouvement visuel inattendu ( et je vous engage vivement à manipuler l’ascenceur de votre navigateur pour faire apparaître la deuxième image rapidement après la première) qui donne cette illusion que la Volga a soudain connu une crue inopinée et qu’elle a emporté avec elle Nikolai Yezhov et que Staline ( dans la deuxième image ) est en fait photographié tandis qu’il ne s’est pas encore aperçu de cette disparition soudaine du jeune comissaire, et il y aurait matière à ironiser bien entendu sur le fait que Nikolai Yezhov était précisément commissaire préposé aux transports fluviaux, transports qui l’auraient précisément emporté dans cette crue capricieuse et soudaine de la Volga. Mais l’ironie n’est pas de mise ici tant l’abrupteté de cette disparition tient en elle toute la violence érigée en système qui a prévalu aux purges staliniennes. Un instant, l’on se faisait photographier aux côtés souriants et affables de Staline, la seconde suivante, seul Staline avait gardé sourire sous moustache, bonhomme, et qui aurait eu le courage de si’inquiéter alors auprès de Staline, Camarade Staline et ce jeune homme qui marchait à vos côtés, il y a un instant à peine ? Cette violence toute happée dans les eaux de la Volga me donne le vertige, pour le silence qu’elle impose implacablement, silence toujours plus touffu et augmenté par le nombre titanesque de toutes ces personnes qui ont expiré, souvent dans de macabres et très éprouvantes circonstances, les flots impétueux de la Volga couvrant, de leur vacarme, les cris de ces agonies.

    • Tu es sûr que les photos de Iejov viennent du Commissariat aux Archives ? Je ne les y trouve pas. Elles doivent plutôt provenir du livre de David King Le Commissaire disparaît (2005 en français, 1997 en anglais), où on les retrouve avec une légende similaire à celle que tu reproduis et commentes (et avec la transcription anglo-saxonne de son nom).

      Au passage, N. Iejov a certes été Commissaire du peuple au transport fluvial (du 8 avril 1938 au 9 avril 1939) mais il est surtout connu pour avoir été chef du NKVD et Commissaire du peuple à l’Intérieur. La période la plus noire des grandes purges est d’ailleurs surnommée la iejovtchina. Ce n’est pas forcément sur cet individu qu’il me viendrait à l’idée de m’apitoyer…

    • @simplicissimus Non, je ne suis pas sûr que ces deux images proviennent du livre d’Alain Jaubert que je n’ai pas sous les yeux (j’ai pris ces deux images parce que je savais vaguement où les retrouver dans mon petit bazar en ligne). Et tu vas rire, je ne connaissais pas le Commissaire disparaît sur lequel je sens que je vais me précipiter.

      Et je n’ai jamais douté que ceux qui avaient déplu à Staline, et en avaient fait les frais, aient pu déplaire, par exemple, par manque de zèle ou que sais-je encore ? En revanche je ne savais pas à propos de la iejovtchina

      A ma connaissance, le livre d’Alain Jaubert qui date de 86 est plus ou moins le premier de ce genre, et depuis je ne compte plus les expositions, notamment à Arles chaque été, où l’on retrouve une exposition sur ce thème de la recherche des originaux de photos truquées.

      Pour moi toute image est un mensonge par excellence. J’étais d’ailleurs parti pour faire un mémoire sur le sujet pour mon diplôme des Arts Déco avant de bifurquer vers Robert Frank, je me souviens qu’une de mes recommandations d’alors face au mensonge grandissant et l’arrivée toute récente des logiciels de retouche d’images numériques était de manipuler toutes les images, de les corrompre toutes pour rendre impossible qu’on y place la moindre foi, dans aucune.

      Par la suite j’ai regretté plus d’une fois de ne pas avoir choisi le sujet sur la manipulation des images pour mon mémoire, notamment en juin 1994 quand Newsweek et Time ont sorti leur deux unes différentes avec la même photo d’OJ Simpson, on avait montré du doigt Time et Newsweek était passé pour un paragon de vertu alors que son image était, en fait, plus adroitement traffiquée, et donc tout aussi mensongère (mais de façon moins outrancière).

    • Oui, le livre d’Alain Jaubert est le premier en français. Je pense qu’il a même été l’un des tout premiers à réunir des exemples provenant des différents « ministères de la Vérité » dans le monde.

      Sur les purges, il est très certainement redevable de l’énorme boulot de David King dont les photographies compilées dans les archives ont illustré un texte d’Isaac Deutscher de 1965 The Great Purges, publié par sa femme Tamara Deutscher en 1984. (il est cité dans la biblio du Commissariat aux Archives).

      Dans cette même biblio, juste après, je trouve un numéro (le 77 du 1er trimestre 1986) de Svědectví (Témoignages) dont tous les numéros sont accessibles en ligne… C’est long à charger, mais c’est p. 108 et suivantes.

      http://scriptum.cz/cs/periodika/svedectvi

  • http://www.lemonde.fr/livres/article/2016/05/12/georges-perec-en-ecrivain-d-avenir_4917821_3260.html#mfZmuRuSUDHl2zwY.99

    L’Attentat de Sarajevo, dont le titre à lui seul dit à quel point l’entrée en littérature de Perec se voulait tonitruante, n’est donc pas un manuscrit récemment retrouvé. Mais un texte de jeunesse, un « galop d’essai écrit au galop », comme le dit joliment dans sa préface Claude Burgelin, dont la publication n’allait pas de soi ni n’était, sans doute, prioritaire. Pourtant, à la lecture du texte, on s’aperçoit vite que la mémoire de l’auteur n’a pas à rougir de cette parution posthume.

    Je ne saurais vous donner de meilleur conseil, si vous aimez Georges Perec (comme je l’ai aimé moi-même) de fuir absolument ce genre de parutions posthumes des oeuvres de jeunesse qui ne vous le rendront pas sympathique, voire antipéthique, non sans déteindre sur le reste de l’oeuvre, ce que je trouve surprenant.

    J’en avais déjà fait la chronique, à propos du Condotière ici : http://www.desordre.net/bloc/contre/pages/183.htm

  • Cette année le mois de décembre ne compte qu’un seul jour, le premier et le dernier décembre. C’est donc la fin de Contre , le dernier décembre, comme je l’avais décidé pour moi-même depuis le début ou presque. Du coup tout Contre est désormais contenu dans un zip (de 900 méga-octets tout de même). Zip dont le contenu est, à l’exclusion de ces fichiers sonores , désormais placé sous Licence d’Art Libre, ce qui veut dire que vous pouvez le lire, l’annoter, le diffuser, le modifier, bref en faire ce que vous voulez pour peu que vous en précisiez la source, le Désordre .

    http://www.desordre.net/bloc/contre

    #shameless_autopromo