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  • Un article de présentation (long, un peu complexe, mais très riche) de la série documentaire « En guerre(s) pour l’Algérie » (voir les liens en commentaire).

    Guerre d’Algérie : à quoi ça tient, une autre histoire ?
    21/02/2022, Chloé Leprince

    https://www.franceculture.fr/histoire/guerre-dalgerie-a-quoi-ca-tient-une-autre-histoire

    Un vaste projet documentaire et historique se dévoile cette semaine, façonné autour de 66 témoignages inédits sur la guerre d’Algérie, qui ont été travaillés dans toute leur épaisseur. Parce qu’enfin la société est disponible, enregistrer cette trace permet de la rendre audible.

    A l’approche des 60 ans des accords d’Evian, qui signaient la fin de la guerre d’Algérie, le 18 mars 1962, Arte diffusera ces 1er et 2 mars une vaste fresque documentaire, En guerre(s) pour l’Algérie. Accessible dans une version websérie de six épisodes, en ligne, dès ce 22 février. Le tout est signé de deux auteurs, l’historienne Raphaëlle Branche et le réalisateur Rafael Levandowski, et relève d’un travail colossal. Non seulement du point de vue de la trace documentaire de cette guerre de huit ans qu’on a mis du temps à nommer, connaître, et accepter d’entendre dire. Mais aussi du point de vue du savoir historique, et de ses ouvertures.

    Car ce récit ample, tissé autour de témoignages d’une épaisseur rare, est un écheveau riche. Mais le projet va au-delà : le 1er mars, sur le site de l’Ina, qui en est à l’initiative et qui le co-produit avec Arte, ce sont pas moins de 66 entretiens qui seront proposés par l’institution au chevet des archives audio-visuelles. C’est dire s’il faut reconsidérer ce qu’on appelle “archives”, et voir plus loin pour bien prendre la mesure de ce que représente cet objet protéiforme. A la racine du projet, la productrice de l’Ina Anne Gèneveaux a en effet entrepris de combler un vide, en partant de l’idée de collecte. Ce n’était pas la première fois : depuis 2016, l’Ina a recueilli près d’un millier de témoignages liés aux attentats du 13 novembre 2015.

    Or cette génération, dont l’histoire personnelle avait directement été traversée, percutée, et parfois déstabilisée par la guerre d’Algérie, a aujourd’hui autour de 80 ans - parfois à peine moins, parfois sept ou huit de plus. Et l’on sait depuis longtemps, maintenant, qu’il y a peu de traces de leur parole, de leurs récits, et de l’écho que trouve ce conflit dans leur vie - et celle de millions d’autres, moins intimement touchés. C’est le cas, en particulier, côté algérien, où souvent ces mémoires et ces récits sont loin d’avoir été entendus pour ce qu’ils étaient, pour ce qu’ils disaient. Jusqu’à ce que, très récemment, et alors que bien des combattants de l’indépendance vont bientôt mourir, leurs enfants (et souvent leurs filles, en particulier), se mettent en tête de leur offrir de raconter. A partir du 28 février, vous pourrez découvrir, dans LSD, la série documentaire, sur France Culture, un riche travail documentaire du même Rafael Lewandowski. Le réalisateur s’est justement attelé à restaurer là une parole algérienne tissée des nombreux témoignages recueillis de l’autre côté de la Méditerranée : dans les archives de France Culture, cette guerre d’Algérie-là était encore celle qui avait été la plus assourdie.

    (...)

    #guerre_d'_Algérie #mémoire #témoignages #FLN #Algérie #indépendance #histoire_orale

  • Pourquoi les statues égyptiennes n’ont-elles plus de nez ?
    https://www.franceculture.fr/histoire/pourquoi-les-statues-egyptiennes-nont-elles-plus-de-nez

    Les statues de l’Antiquité sont bien souvent privées de leur appendice nasal. Et ce n’est pas qu’une question de fragilité : loin d’être victimes des affres du temps, ces statues ont souvent été volontairement détériorées par des ennemis politiques, des pilleurs de tombes ou encore des chrétiens.

    Si l’on se fie à l’album d’Astérix et Cléopâtre, c’est Obélix qui, en tentant d’escalader le célèbre Sphinx, aurait irrémédiablement abîmé le nez de la statue. Les albums de Goscinny et Uderzo n’étant pas particulièrement reconnus pour leur véracité historique, l’origine de cet outrage nasal semble être tout autre. La légende veut qu’un boulet de canon tiré par les armées de Bonaparte ait amputé le sphinx de son appendice. Mais la vérité archéologique semble bien différente : le nez a été volontairement détruit.

    A en croire les écrits d’Ahmad al-Maqrîzî, historien égyptien du XVe siècle, le nez du sphinx aurait été supprimé lorsque le sultan Mohammed Sa’im al-Dahr a détruit ce qu’il considérait comme une idole païenne au cours du XIVe siècle, avant d’être attrapé et pendu par les paysans qui déposaient des offrandes au Sphinx pour favoriser leurs récoltes.
    Avoir du nez… ou pas

    “Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé”, affirmait Blaise Pascal. Au même titre que celle du Sphinx, les statues de Cléopâtre privées de leur nez - fusse-t-il plein de grâce et impérieux - sont légion. Et il ne s’agit pas que de la Reine d’Egypte, mais bel et bien d’innombrables statues dont le nez s’est mystérieusement volatilisé.

    Logique, est-on tenté de penser : les affres du temps ont fait leur ouvrage et ont privé ces sculptures de ce qui dépassait et s’avérait un peu trop fragile. Il n’en est rien, assure de son côté Edward Bleiberg, égyptologue au Brooklyn Museum de New York : “ll est tout à fait possible que quelques statues égyptiennes antiques aient été abîmées par les outrages du temps. C’est vrai que le nez est fragile. Cependant, un examen attentif de nombreuses statues révèle des traces de coups de burin. Ces marques indiquent qu’un sculpteur professionnel a volontairement enlevé le nez”.

    Et si le nez est une cible de choix, il ne s’agit pas de l’unique partie à être volontairement détériorée : “En plus du nez, les yeux, la bouche ou encore les oreilles, voire la tête entière, pouvaient être détruits. Les bras et les jambes, ou bien les mains et les pieds, étaient également souvent abimés”, poursuit l’égyptologue.

    Mais pourquoi donc priver des statues de leurs appendices ? “Il y a à la fois des raisons politiques et religieuses qui justifient d’abimer des statues, précise Edward Bleiberg. Les dégradations ont pour objectif d’empêcher la statue de remplir son rôle”. Au cours de l’Antiquité, les statues ne sont pas considérées uniquement comme des représentations : elles sont, aux yeux des peuples antiques, une véritable incarnation spirituelle :

    "Dans les temples ou les tombes, la partie endommagée est la partie qui avait une fonction pendant un rituel. Si le rituel requiert que la statue sente, voie, entende ou encore mange, alors le nez, les yeux, les oreilles ou la bouche étaient détruits pour empêcher le rituel de fonctionner. Si la main ou le bras droit était supprimé, c’était parce que l’esprit dans la statue acceptait les offrandes avec la main ou le bras droit. En revanche, lorsque le bras ou la main gauche est détruit, c’est pour empêcher l’esprit d’offrir une bénédiction à l’aide de son bras ou de sa main gauche. Les pieds ou les jambes sont détruits lorsque l’esprit a besoin de marcher vers l’offrande pour rendre le rituel efficace. L’idée fondamentale, c’est que la partie du corps qui est nécessaire pour terminer le rituel est détruite pour empêcher qu’il soit réalisé."

    Les statues sont donc bien souvent détruites pour saper “l’aura” d’un opposant politique ou religieux. “En Egypte, la plupart des nez ont été cassés à l’époque pharaonique (environ 3 000 av. J.-C. à 284 apr. J.-C.) ou bien ou à la fin de la période antique (234 à 700 apr. J.-C.), détaille Edward Bleiberg. À l’époque pharaonique, les anciens rituels étaient encore pratiqués et le but des dégradations était d’empêcher un individu ou un roi de tirer profit du rituel." La destruction des statues est d’ailleurs strictement interdite : "Il existe de nombreuses inscriptions dans les tombeaux, à toutes les époques, qui maudissent quiconque endommage les statues ou les bas-reliefs à l’intérieur de la tombe. La malédiction statue que quiconque agit de la sorte n’héritera pas de son père et ne sera pas admis dans l’autre monde. A l’époque, il s’agissait d’une punition terrible pour un Égyptien.”

    Les dégradations se poursuivent tout au long de l’Antiquité, notamment lorsque les autorités chrétiennes se mettent en tête d’empêcher la pratique des rituels polythéistes. “Les chrétiens considéraient les anciens dieux comme des démons qui tentaient les bons croyants. Les évêques locaux encourageaient parfois les dommages causés aux anciennes sculptures ou bâtiments polythéistes.” Il faut attendre l’ère moderne pour que les appendices nasaux des statues restent préservés. C’est ailleurs que les nez sont sacrifiés, notamment chez les personnages féminins dans les bandes dessinées, pour des raisons, cette fois, plus sexistes que politiques.

  • Les chevaleresses, de la gloire à l’oubli
    https://www.franceculture.fr/histoire/les-chevaleresses-de-la-gloire-a-loubli

    Combattantes, cavalières, cheffes de guerre, nobles du Moyen Âge, elles ont tellement été écartées de l’histoire que même leur nom a été abandonné. Voici comment les chevaleresses sont passées de la gloire à l’oubli.

    adis, au temps des chevaliers, il n’était pas si exceptionnel de rencontrer une femme en armure. C’est ce que nous explique Sophie Brouquet, historienne médiéviste, autrice de Chevaleresses, une chevalerie au féminin (Perrin, 2013). Mathilde l’Emperesse, par exemple, a attaqué avec ses soldats son propre père le roi d’Angleterre ; Richarde Visconti a levé une armée et a délivré son mari emprisonné tandis que Black Agnès a libéré son château assiégé par les troupes anglaises. Voici l’histoire de ces chevaleresses, guerrières oubliées.
    À RÉÉCOUTER
    50 min
    Le Cours de l’histoire
    Des braves ! Les figures du guerrier 3/4 : Il était une fois les chevaleresses
    Chevaleresse : la femme qui combat à cheval

    On parle de la chevalière, la femme d’un chevalier, mais la chevaleresse, c’est une femme qui monte à cheval et qui fait la guerre à cheval. Au XVIIIe, les encyclopédistes voient ce mot et ne le comprennent pas, car cette idée de femmes qui combattent avait été cachée, oubliée en tout cas. Mais le mot a une signification précise au Moyen Âge, c’est-à-dire la femme qui combat à cheval et qui appartient à la noblesse, à part quelques exceptions dont une célèbre bien sûr c’est Jeanne d’Arc. Sophie Brouquet, historienne médiéviste

    Les chevaleresses ont existé en Europe tout au long du Moyen Âge, mais c’est surtout dans l’empire Plantagenêt que cette fonction était répandue. Grâce aux écrits du moine et historien Orderic Vital, on connaît les exploits de plusieurs d’entre elles, comme Isabel de Conches qui a mené des armées féodales contre les seigneurs voisins et qui est décrite comme « aussi brave que plusieurs Amazones » par le moine.

    C’est quelque chose qui, pour Orderic Vital, est tout à fait normal dans la mesure où dans la société féodale le couple est un partenariat pour défendre les biens, les fiefs, et donc si le mari n’est pas là pour diverses raisons, prisonnier ou sur un autre champ de bataille, la femme doit prendre les armes pour défendre le château, le fief, les biens, etc.
    Sophie Brouquet, historienne médiéviste

    La reine Laodice représentée en armure
    La reine Laodice représentée en armure

    Parfois ce sont des raisons politiques qui ont conduit certaines femmes à prendre les armes. Pendant la Guerre de Cent ans, des chevaleresses prennent parti pour l’un ou l’autre des camps. Jeanne la flamme, par exemple, combat pour les Anglais et gagne son surnom grâce à un coup d’éclat. Assiégée par les troupes françaises à Hennebont, elle prend la tête d’une petite troupe de soldats et profite de la nuit pour enflammer les tentes de ses ennemis. Une diversion qui lui permet de rejoindre un autre contingent de chevaliers et de libérer la ville.
    Une autre raison de s’engager : la croisade

    Le droit de la croisade est identique à celui du pèlerinage, donc du moment que les femmes ont le droit d’aller en pèlerinage - personne ne leur a jamais dénié -, elles peuvent aller à la croisade avec leur mari, leur fils, mais aussi seules. Donc, on trouve des femmes du peuple, qu’on ne peut pas appeler des chevaleresses dans la mesure où elles ne combattent pas à cheval, et on trouve aussi des femmes de la noblesse qui combattent ,soit en défendant des forteresses, soit en combattant à cheval avec les armées. Et ça, ça choque énormément les chefs musulmans qui disent que les Croisés occidentaux sont tellement dégénérés qu’ils font combattre les femmes, parce qu’ils sont trop peureux.
    Sophie Brouquet, historienne médiéviste

    Les chevaleresses sont même glorifiées, fantasmées, célébrées dans des chansons de geste, comme dans « La chanson d’Antioche » écrite au XIIe siècle, dans laquelle l’auteur a inventé un bataillon entier de femmes en arme.
    Penthésilée - miniature d’un manuscrit médiéval
    Penthésilée - miniature d’un manuscrit médiéval• Crédits : bnf

    Elles ont couru à leurs logements pour prendre les bourdons [bâtons],
    Elles ont lié leurs voiles pour aller contre le vent,
    Plusieurs ont ramassé des pierres dans leurs manches, (...)
    Toutes crient à la fois : « Au bon plaisir de Dieu ! »
    La chanson d’Antioche, XXII

    Certaines de ces chevaleresses recevaient les louanges de l’Église. La stratège et cheffe de guerre Mathilde de Toscane est appelée par le pape lui-même « la soldate du Christ ».
    Quand la Renaissance change l’image de la femme

    À l’apogée de cette glorification de la femme guerrière : les Neuf Preuses. Issues de l’histoire et de la mythologie de l’Antiquité païenne. Ces combattantes en armures deviennent un thème iconographique que l’on retrouve sur les tapisseries des aristocrates. Cette valorisation des femmes combattantes disparaît progressivement à la Renaissance.
    Représentation d’une preuse sur teinture
    Représentation d’une preuse sur teinture

    En France, tout s’arrête avec Louis XIV. Il a vraiment mis fin à ça, sans doute en lien avec les souvenirs de sa jeunesse : la fronde et les frondeuses. Tout ça est passé sous silence, de façon très brutale. Cela concerne également les représentations de femmes chevaleresses. On en trouve beaucoup encore au XVe - XVIe siècles, ça disparaît progressivement et à partir de Louis XIV, c’est terminé, on ne voit plus ces représentations de guerrières. Quand il y en a, autour des précieuses, de l’école de mademoiselle de Scudéry, etc., on va les tourner en dérision.
    Sophie Brouquet, historienne médiéviste

    L’histoire de ces femmes combattantes nous a peu été transmise, mais il en reste quelques traces dans notre quotidien. Ce sont des preuses, ces femmes guerrières encensées à la fin du Moyen Âge qui sont les dames de nos cartes à jouer.

    #femmes #historicisation

  • L’avion détourné par la Biélorussie : en 1956, l’Etat français détournait l’avion du FLN
    A.M. avec M.KH. - Publié à 10h02

    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_l-avion-detourne-par-la-bielorussie-en-1956-l-etat-francais-detournait-l

    Le monde entier est indigné par cet épisode incroyable : un avion civil arraisonné par un avion de chasse et forcé d’atterrir à Minsk. Hier soir, les dirigeants de l’Union européenne se sont mis d’accord pour imposer de nouvelles sanctions contre la Biélorussie, notamment économiques, et ils ont appelé leurs compagnies aériennes à éviter l’espace aérien.

    Ils demandent surtout la libération immédiate de l’opposant politique Roman Protassevitch qui a été arrêté à cette occasion. Hier matin, chez nos confrères de BFM TV, Clément Beaune, le secrétaire d’État français chargé des Affaires européennes, réagissait fortement à la hauteur des faits et de la méthode utilisée par la Biélorussie, et parlait d’"une affaire sidérante et scandaleuse : on parle d’un avion européen, d’une compagnie de l’Union européenne, qui voyageait entre deux capitales de l’Union européenne. C’est donc un acte de piraterie d’État qui ne peut pas rester impuni".

    Pas une première

    Mais ce n’est pas la première fois qu’un acte tel que celui-là arrive : retour en 1956.

    A cette époque, la France fait face à la guerre d’indépendance algérienne, et après avoir été sous protectorat, le Maroc et la Tunisie deviennent indépendants.

    Le 22 octobre, 5 chefs algériens du Front de libération nationale, le FLN, prennent un vol de Rabat, au Maroc, à destination de Tunis, via Palma de Majorque. Ils sont invités à participer à un sommet sur l’avenir du Maghreb, organisé par le président tunisien Habib Bourguiba, en présence du roi Mohammed V. Il y a notamment Ahmed Ben Bella, qui deviendra le premier président de la République algérienne quelques années plus tard. L’avion d’Air Atlas, affrété par le roi du Maroc, quitte Rabat pour Tunis, et voici que se passe l’impensable. L’avion de Ben Bella et de ses compagnons est détourné. Les uns condamnés pour attentat, les autres connus comme terroristes, hier chefs de la rébellion, se trouvent prisonniers.

    Un détournement sur Alger, encore sous contrôle de l’armée française puisque l’Algérie est française à l’époque, et les leaders politiques du FLN sont mis en prison. (...)

    #Terrorisme_d'État #FranceAlgérie

  • De la carte au GPS, comment l’image de la route oriente votre vision du monde
    https://www.franceculture.fr/histoire/de-la-carte-au-gps-comment-limage-de-la-route-oriente-votre-vision-du-

    Histoires d’images | Entrez votre adresse de départ, entrez votre adresse d’arrivée, temps estimé : 26 minutes, tournez à droite, tournez à gauche, vous êtes arrivés. Qu’avez-vous vu ? Si vous êtes incapables ou presque de décrire l’espace que vous avez traversé, ne craignez rien : vous pouvez blâmer votre GPS. Vous allez quelque part ? Si vous êtes en voiture, vous avez probablement déjà paramétré votre GPS. Si vous êtes en ville, une application qui a recours à la géolocalisation peut vous aider à (...)

    #cartographie #géolocalisation

    • Comme beaucoup j’attends depuis longtemps ces excuses comme un acte adulte et juste.
      Et je suis au désespoir pour toutes celleux qui subissent encore les « dommages collatéraux » de cette colonisation, et je me demande combien de générations vont continuer d’être humiliées parce que la france refuse de reconnaitre ses responsabilités ?
      Tant que la France n’aura pas regardé en face ses horreurs commises en Algérie et fait son mea-culpa, le terrain de la politique intérieure restera miné et rien ne pourra avancer vers l’intelligence.
      Macron le crétin en est la preuve même, et le racisme de toute l’organisation sociale, de l’urbanisme au taux de chômage, continue de se déployer avec la police française à la manœuvre.
      Je suis triste pour mes ami·es d’origine algérienne né·es en france tout comme pour les traumatisés de la guerre, mon oncle soldat durant la guerre et qui refuse d’en parler, mon beau-père soldat dans les tirailleurs qui a disparu abandonnant ses trois enfants en bas âge parce que devenu violent au retour de l’Algérie.
      Toute cette haine qui perdure dans la croyance de la supériorité raciale française qui a prévalut à la colonisation et à l’enrichissement de certains, il serait bien temps de s’en excuser.

    • Comme je te l’avais dit, la conquête de l’Algérie est peu documentée, et très mal connue. Alors que ce fut une boucherie. A lire les manuels scolaire, on a l’impression d’une installation presque pacifique dans un pays presque vide. Ce ne fut évidemment pas le cas mais on a bati une légende dorée allant plus ou moins dans ce sens puisque le meilleur et le plus grand lycée d’Alger s’appelait lycée Bugeaud.
      Après formuler des excuses, je ne sais pas si ça a vraiment un sens, pour la conquête s’entend, mais on pourrait au moins faire en sorte que l’enseignement de l’histoire soit correct (et envisager des poursuites au civil pour les mecs qui racontent objectivement n’importe quoi à la télé)

    • Effectivement, surprenant J.-M. Aphatie, à son tout meilleur.

      La référence à l’Argentine est bien venue : il est notoire que ce sont des militaires français, anciens de l’Algérie, qui ont « théorisé » les bases de la contre-insurrection (on dit maintenant à l’états-unienne Coin). David Galula a été LA référence pour les états-uniens et pour les militaires d’Amérique latine aux premiers rangs desquels les Argentins.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Galula

    • Selon ce post LinkedIn qui devient viral sur Facebook, la France a envoyé ces 60 camions de police pour soutenir la répression des manifestations en cours en #Tunisie.
      https://twitter.com/MedDhiaH/status/1353066462848507905


      https://www.linkedin.com/posts/marseille-manutention-roro-terminal_cette-semaine-marseille-manutention-te
      https://www.arquus-defense.com/fr
      On ne change pas une équipe qui gagne !

      Les camions étaient non seulement importés de France mais aussi fabriqués en France par Arquus, le principal fournisseur de l’armée française. Le producteur est anciennement connu sous le nom de Renault Trucks Defense. L’entreprise appartient au groupe suédois Volvo.

      #marchands_de_canons

    • https://www.sudouest.fr/2021/01/24/bugeaud-l-assassin-jean-michel-apathie-veut-que-la-france-demande-pardon-au

      "Bugeaud, l’assassin" : Jean-Michel Apathie veut que la France demande pardon aux Algériens


      Frilosité sur le sujet en Périgord

      Au fil de son réquisitoire (validé par Pascal Blanchard pour sa justesse historique), Jean-Michel Apathie s’est encore une fois prononcé pour "déboulonner" le maréchal colonisateur #Bugeaud, "figure de cette barbarie" et "assassin", en demandant que la Ville de Paris débaptise l’avenue qui porte son nom. La Dordogne, où il possédait une propriété à Lanouaille et fut maire d’Excideuil, est plus prompte à célébrer la figure du "soldat laboureur" à l’origine des comices agricoles. Aucun élu, y compris la nouvelle maire socialiste de Périgueux Delphine Labails, ne se s’est prononcé pour débaptiser les lieux célébrant Bugeaud ou retirer ses statues.

      “Nous, Français, avons martyrisé un peuple pendant un siècle.”
      Pour @jmaphatie, la France doit présenter des excuses aux Algériens. #Clhebdo pic.twitter.com/a2mhqoitJ5
      — C l’hebdo (@clhebdo5) January 24, 2021

      Bugeaud (1784–1849) était l’un des militaires chargé de la conquête de l’Algérie en 1844–1845. Nommé gouverneur général, il y a pratiqué « les enfumades » (mort par enfumage d’Algériens enfermés dans des grottes). Sur ses consignes, « plus de 1 000 hommes, femmes et enfants de la tribu des Ouled Riah qui s’étaient réfugiés avec leur bétail dans une grotte du Dahra, près de Mostaganem », en 1845, ont par exemple été asphyxiés.

    • Guerre d’Algérie : qui est Ali Boumendjel, à qui le rapport Stora recommande de rendre hommage ?
      par Chloé Leprince - france Culture
      https://www.franceculture.fr/histoire/guerre-dalgerie-qui-est-ali-boumendjel-a-qui-le-rapport-stora-recomman

      Le rapport sur “les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie de 2021" remis le 19 janvier 2021 à Emmanuel Macron par l’historien Benjamin Stora avait pour objectif officiel de "regarder l’histoire en face" d’une "façon sereine et apaisée" afin de "construire une mémoire de l’intégration". La ligne de crête choisie par Benjamin Stora est celle de la reconnaissance à défaut de "repentance" (ou d’excuses). Pour ça comme pour réanimer la volonté politique en berne, il faut des figures. Et l’une des 22 propositions que compte le rapport Stora (que vous pouvez consulter ici) consiste justement à renflouer, côté français, la #mémoire d’une personnalité importante de la guerre d’Algérie, Ali Boumendjel : l’historien suggère à Emmanuel Macron de reconnaître que l’armée française a assassiné l’avocat et dirigeant nationaliste algérien en 1957.

      Avec cette recommandation, Benjamin Stora met en exergue un dossier essentiel, et laborieux : celui des disparus de la guerre d’Algérie, et en particulier des milliers d’hommes, de frères, de maris, de pères ou d’oncles des Algériens et des Algériennes d’aujourd’hui, qui ont disparu un jour. Ce fut particulièrement le cas dans une période du conflit que l’on appelle “la bataille d’Alger”, et qui correspond à l’année 1957, lorsque le pouvoir civil des représentants de la France métropolitaine en territoire algérien a été confisqué par les militaires. Et en particulier, par des parachutistes. De cette époque demeure la trace d’une impuissance de la justice et de l’administration civile à faire respecter le droit et, en miroir, celle d’une impunité immense. De cette époque, reste, surtout, une mémoire béante dans des centaines de familles où l’on n’a rien su de ses morts. Et un besoin d’histoire.

      https://information.tv5monde.com/afrique/rapport-stora-la-famille-du-militant-assassine-ali-boumendjel-

      « Je crois que les responsables politiques français ne mesurent pas à quel point des familles entières ont été dévastées par les mensonges d’Etat », souligne aujourd’hui la nièce du militant assassiné. Elle aimerait que l’on reconnaisse que « le colonialisme est une atteinte à la dignité humaine au même titre que la Shoah et l’esclavage ».

      « La réhabilitation (d’Ali Boumendjel) est une approche de la vérité. C’est bien, à condition que l’on reconnaisse qu’il a été sauvagement torturé durant des semaines et que son assassinat a été masqué en suicide », dit-elle du rapport Stora.

      « Mais pourquoi le singulariser ? Il faut la vérité pour tous. Célèbres ou anonymes. Pourquoi ne pas célébrer le martyr inconnu ? ».

      #Guerre_d'Algérie #torture #histoire #décolonisation

    • Sur le rapport de Benjamin Stora : le conseiller contre l’historien, par Olivier Le Cour Grandmaison
      https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/280121/sur-le-rapport-de-benjamin-stora-le-conseiller-contre-l-historien

      Le Benjamin Stora historien a capitulé devant le Benjamin Stora devenu conseiller pour permettre au second de présenter à Emmanuel Macron un programme commémoriel congruent à ses desseins électoraux. Afin de ne pas heurter certains groupes mémoriels au mieux conservateurs, au pire réactionnaires, et justifier par avance, conformément aux desiderata du chef de l’Etat, l’absence de reconnaissance officielle des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés par la France, il fallait euphémiser ces derniers pour mieux rejeter cette revendication en faisant croire qu’elle est dangereuse, irresponsable et inutile.

    • Une histoire française. A propos du rapport Stora
      https://blogs.mediapart.fr/julien-cohen-lacassagne/blog/030221/une-histoire-francaise-propos-du-rapport-stora

      Benjamin Stora sait que l’histoire n’est jamais éloignée de la politique. Son style élégant et son érudition éclectique en ont aussi fait un authentique écrivain. Mais le dispositif d’une commande d’Etat interroge l’exigence d’indépendance qu’un intellectuel doit s’imposer. C’est parce que j’ai toujours aimé lire l’auteur de La Gangrène et l’Oubli que je lui adresse ici ma critique.

  • Isabelle Ferreras et Johann Chapoutot, penseurs du management - Ép. 3/3 - Retrouver la confiance avec...
    https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-emission-du-jeudi-10-decembre-2020


    https://www.youtube.com/watch?v=2-uMGQqWG9A

    Alain Bashung - scènes de manager

    Le télétravail a provoqué un profond changement dans le monde de l’entreprise. Bien qu’éloignés de leurs lieux de travail, les salariés sont restés productifs. Serions-nous au début d’une nouvelle forme de management, basée sur la confiance ?

    #management #manager #organisation_du_travail

    • Avec sa description du travail dans l’Allemagne nazie, l’historien Johann Chapoutot bat en brèche quelques idées reçues comme un supposé « Etat fort » propre au IIIe Reich. Et tisse des liens avec certains aspects du management moderne, lorsque l’individu disparaît au profit de l’entreprise.
      https://www.franceculture.fr/histoire/johann-chapoutot-le-nazisme-une-multitude-de-centres-de-pouvoir-qui-so
      #Johann_Chapoutot Libres d’obéir. Le management, du nazisme à aujourd’hui
      http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/NRF-Essais/Libres-d-obeir

      Reinhard Höhn (1904-2000) est l’archétype de l’intellectuel technocrate au service du IIIe Reich. Juriste, il se distingue par la radicalité de ses réflexions sur la progressive disparition de l’État au profit de la « communauté » définie par la race et son « espace vital ». Brillant fonctionnaire de la SS – il termine la guerre comme Oberführer (général) –, il nourrit la réflexion nazie sur l’adaptation des institutions au Grand Reich à venir – quelles structures et quelles réformes ? Revenu à la vie civile, il crée bientôt à Bad Harzburg un institut de formation au management qui accueille au fil des décennies l’élite économique et patronale de la République fédérale : quelque 600 000 cadres issus des principales sociétés allemandes, sans compter 100 000 inscrits en formation à distance, y ont appris, grâce à ses séminaires et à ses nombreux manuels à succès, la gestion des hommes. Ou plus exactement l’organisation hiérarchique du travail par définition d’objectifs, le producteur, pour y parvenir, demeurant libre de choisir les moyens à appliquer. Ce qui fut très exactement la politique du Reich pour se réarmer, affamer les populations slaves des territoires de l’Est, exterminer les Juifs.
      Passé les années 1980, d’autres modèles prendront la relève (le japonais, par exemple, moins hiérarchisé). Mais le #nazisme aura été un grand moment managérial et une des matrices du management moderne.

  • Ouvrir en grand les archives : ces camps avec vue sur mer que la France a longtemps refusé de regarder

    En 1938, une loi créait les “étrangers indésirables”, qu’on pouvait enfermer au nom du seul danger potentiel. En 1939, des dizaines de milliers d’Espagnols fuyant #Franco étaient parqués, puis internés dans les camps du Sud de la France. Depuis #Rivesaltes, retour sur 70 ans d’#histoire_de_France .

    https://www.franceculture.fr/histoire/ouvrir-en-grand-les-archives-ces-camps-avec-vue-sur-mer-que-la-france-

    Un autre article retrouvé dans les méandre d’internet :

    Rivesaltes : les hoquets de l’Histoire

    En France, la permanence historique des logiques administratives et institutionnelles a quelque chose d’effrayant.

    Je suis tombé sur cette histoire à la lecture du rapport d’activité 2007 de la Cimade. On y trouve un descriptif des différents centres de rétention administrative et des données les concernants. Au chapitre concernant le CRA de Rivesaltes, on trouve cette remarque : “Sur ce terrain vague, on voit au loin les anciens baraquements où furent internés les “indésirables” des années 40, à savoir étrangers, juifs et Tsiganes”. Je me suis souvenu de l’histoire de ces camps de concentration du sud de la France destinés d’abord à l’internement des réfugiés espagnols, puis à tous les ennemis de Vichy : Argelès, Agde, Amélie les Bains…

    https://web.archive.org/web/20071012100502/http://mirador.gouv.free.fr/index.php/2007/10/08/rivesaltes-les-hoquets-de-lhistoire

    #Guerre_d'Algérie #Guerre_d'Espagne #Droits_humains #Racisme #Régime_de_Vichy #Prisons #Histoire

  • L’ombre du général Massu menace-t-elle toujours ceux qui travaillent sur la guerre d’Algérie ?
    https://www.franceculture.fr/histoire/lombre-du-general-massu-menace-t-elle-toujours-ceux-qui-travaillent-su

    Jusqu’où le secret défense peut-il empêcher de connaître précisément ce qui s’est passé dans l’histoire de France il y a plus de soixante-dix ans - et notamment pendant la Guerre d’Algérie ? Depuis près d’un an, l’accès à de nombreuses archives tend à se refermer à la faveur de procédures toujours plus scrupuleuses… ou d’intentions plus obscures, dénonce un collectif de chercheurs et d’archivistes qui viennent de déposer une requête devant le Conseil d’Etat, le 23 septembre 2020. Leur démarche, qui associe des historiens, le collectif Maurice Audin, et plusieurs associations d’archivistes, témoigne d’un bras de fer qui ne se relâche pas. Et même, d’un pourrissement qui court depuis déjà plusieurs mois.
    [...]
    Car le collectif qui a déposé la requête devant le Conseil d’Etat l’affirme : il ne s’agit pas seulement d’une question d’organisation concrète, qui pourrait se résoudre en acceptant par exemple le principe d’une déclassification carton par carton pour aller plus vite. Eux le refusent : c’est le principe même de l’intrusion de cette instance militaire placée sous l’autorité du premier ministre que les requérants contestent, depuis la réflexion sur l’histoire, et sur l’éthique du récit historien, qui est la leur depuis plusieurs décennies.
    Du jour au lendemain, début 2020, ce sont des pans entiers de notre histoire collective qui sont ainsi retombés dans le secret et l’obscurité d’arcanes soudainement verrouillées à double tour. Concrètement, ce tour de vis de l’appareil administratif et militaire a aussi signifié un arrêt brutal de nombreux travaux d’étudiants, et plusieurs thèses stoppées en rase campagne faute d’accès aux sources. Dans les centres d’archives, les archivistes sont face à des consignes strictes : quiconque dévoilerait ou aiderait à dévoiler des documents classés s’expose à des poursuites pénales.

    des poursuites pénales ??? ...et pourtant il y avait eu une promesse faite par le gouvernement l’an dernier : https://seenthis.net/messages/806315

    La pétition : https://www.change.org/p/emmanuel-macron-nous-d%C3%A9non%C3%A7ons-une-restriction-sans-pr%C3%A9c%C3%A

    #censure #armée #guerre_d'Algérie #Maurice_Audin #disparus #secret_défense

  • Azenstarck, le photographe qui a témoigné contre Maurice Papon | Chloé Leprince
    https://www.franceculture.fr/histoire/azenstarck-le-photographe-dont-les-images-ont-sorti-le-massacre-du-17-

    Georges Azenstarck vient de mourir. Photo-reporter engagé, il avait documenté la vie des pauvres et des ouvriers, mais aussi la nuit du 17 octobre 1961, quand sous les ordres de Maurice Papon, la police parisienne a tué plusieurs centaines d’Algériens, dont beaucoup furent jetés à la Seine. Source : France Culture

  • Faut-il brûler Hocquenghem ? | Antoine Idier
    https://blogs.mediapart.fr/antoineidier/blog/060920/faut-il-bruler-hocquenghem

    La Mairie de Paris avait fait poser une plaque au nom de Guy Hocquenghem (1946-1988), militant homosexuel, auteur de nombreux ouvrages dont Le Désir homosexuel (1972), journaliste à Libération, romancier, mort du sida. Celle-ci ayant été vandalisée par un groupe qui se proclame féministe, la mairie l’a fait enlever il y a quelques jours. [...]

    Le féminisme, l’enfance, la sexualité

    Un point me semble fondamental : le rapport d’Hocquenghem, des discussions sur l’enfance, avec le féminisme. Car c’est au nom du féminisme que le militant et théoricien est aujourd’hui attaqué : il en serait un corps étranger, pire, un ennemi. Mais c’est une instrumentalisation du féminisme, et une falsification historique : bien de ses interventions, même critiquées, avaient leur place dans l’espace des mouvements féministes des années 1970.

    Il faut le rappeler : le féminisme est un mouvement, pas un dogme ou un évangile ; c’est un champ traversé par des tensions, des contradictions, des oppositions. Des féministes peuvent avoir des désaccords entre elles, il n’y pas une et une seule position féministe (de même qu’il n’y a pas une position LGBT, une position décoloniale, une position marxiste, etc.).

    Hocquenghem a eu à la fois une grande proximité avec des militantes féministes, et de grands désaccords. Le Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR), avant qu’il n’en devienne la figure de proue, a été créé en 1971 par des femmes, notamment venues du Mouvement de libération des femmes (MLF). Très tôt, des clivages apparaissent : les femmes, devenues inférieures numériquement, reprochent d’une part une reproduction de la domination masculine dans l’organisation et la vie du groupe, contestent d’autre part la manière de penser la politisation de la sexualité. Dès 1971, il y a des affrontements et des ruptures. Des propos d’Hocquenghem ont fortement choqué des militantes ; certaines n’ont plus jamais voulu entendre parler de lui, il a conservé des liens étroits avec d’autres. Il n’empêche : il n’a cessé de reconnaître la dette des militants homosexuels à l’égard des militantes féministes, et il a même essayé de penser leurs désaccords (par exemple dans un texte de 1972, « Aux pédérastes incompréhensibles »). (Au sujet de ces tensions qui ont traversé mouvements féministes et LGBT, rappelons aussi que la présence de lesbiennes à l’intérieur du MLF n’allait pas du tout de soi : bien des militantes lesbiennes se sont plaintes de la lesbophobie de leurs camarades militantes, ainsi que d’un féminisme pensé du point de vue de la femme hétérosexuelle et mère ; des militantes ont fui le MLF pour rejoindre le FHAR, avant de le quitter à son tour.)

    C’est une banalité, mais qu’il faut apparemment rappeler : les mouvements politiques sont traversés de tensions, parfois indépassables, parfois dépassées. En 1988, au moment de sa mort, l’écrivaine féministe Françoise d’Eaubonne, une des fondatrices du FHAR, écrivait dans Gai Pied que le militant « fut souvent un élément modérateur, tentant d’apaiser les frictions entre les deux clans », à savoir les militantes venues du MLF et ceux qui les avaient rejointes plus tard. Elle poursuit : « Lui et moi citions souvent, avec une jubilation ironique, la déclaration d’un abbé homophobe : “Homosexuels et femmes émancipées se donnent la main !”. » Il faut que cette féministe soit bien aveugle pour considérer comme un allié celui qui serait un des pires ennemis du féminisme…

    Qui plus est, la présente campagne ignore tout ce que la critique féministe a produit sur l’enfance. Tenez, une phrase par exemple : « La relation adulte-enfant […] est l’une des plus riches lorsqu’elle est vraiment réciproque. » (p. 88) De qui est-elle ? D’Hocquenghem ? Est-elle une de ces phrases douteuses qui justifie de le clouer au pilori ? Non. Elle est de Christiane Rochefort, une militante et écrivaine féministe, dans Les enfants d’abord, publié en 1976 chez Grasset dans la collection de Bernard-Henri Lévy. Une phrase qui, à bien des égards, pourrait avoir été écrite par Hocquenghem, en tout cas qui en évoque d’autres. Mais elle ne l’est pas : elle a été écrite par une des fondatrices du MLF, présente à l’Arc de triomphe le 26 août 1970. Et elle l’écrit dans des pages consacrées à l’inceste. C’est-à-dire qu’au moment même où Rochefort s’intéresse à des relations sexuelles abusives, elle reconnaît la possibilité d’une relation sentimentale ou sexuelle consentie entre un adulte et un enfant (elle ne précise pas davantage ce qu’elle entend par enfant en termes d’âge – c’est, plus généralement, une vraie difficulté à la lecture de nombreux textes : ils parlent indifféremment d’enfants, d’adolescents, sans préciser davantage). Une possibilité, à condition de la réciprocité. Une relation qu’elle juge supérieure à d’autres, sans se justifier sur ce point (on pourrait bien évidemment en discuter).

    Le livre de Rochefort est emblématique de tout ce qui s’écrit dans les années 1970 sur l’enfance. La couverture annonce : « De tous les opprimés doués de parole, les enfants sont les plus muets. » Le livre est notamment une forte charge contre l’autorité parentale, et la manière dont la société a dépossédé les enfants de toute autonomie : « Rien ne leur appartient en propre. Ils ne s’appartiennent pas à eux-mêmes : ils sont à leurs parents. » (p. 102). Selon Rochefort :

    « On usera le temps où il [l’enfant] est réduit à l’impuissance pour lier ses énergies et des désirs, et on lui imposera un statut de dépendance légale, économique, institutionnelle, de sorte qu’il ne quitte le berceau que pour la laisse, qu’il chérisse sa laisse, et ne la quitte par la suite que pour le “libre” consentement à l’exploitation. » (p. 16)

    Ce « on », on l’aura compris, ce sont les parents, et la manière dont ils intériorisent leur rôle : « Ils éduquent, forment, contrôlent leurs enfants, par amour et pour leur bien, et leur protection. » Toutefois, « ils ne savent pas que l’éducation est politique. Ils croient que c’est une affaire privée. » À tel point que « si on leur disait qu’ils sont des outils inconscients qui exécutent une commande sociale, ce serait un massacre. » (p. 18)

    Le matérialisme rencontre le féminisme : les enfants forment une « classe opprimée », une « classe inférieure. » (p. 52) Il y a même naturalisation de la domination : pour Rochefort, les enfants, comme les femmes, sont maintenus dans un état inférieur, dans un état de moindre pouvoir, au motif qu’ils seraient naturellement plus faibles ; cette naturalisation, loin d’être la cause, est la conséquence, et l’arme utilisée par la domination pour se légitimer. Ainsi,

    « La plupart [des adultes] d’ailleurs ne pensent nullement qu’ils “maintiennent” les enfants en dépendance, ils pensent simplement que les enfants “sont” dépendants. Comme ça, par “nature”. L’enfance est d’une “nature” différente. Ces histoires de nature, on commence à le savoir, sont bien sûr purement sociales – comme toutes les autres affaires de classe. » (p. 148)

    #enfance #féminisme #histoire #Guy_Hocquenghem #Christiane_Rochefort

    • Et donc je répondrai bien point par point, paragraphe après paragraphe à ce qu’il énonce. Notamment en entretenant la confusion avec Rochefort et certaines féministes. Peut-être, si j’ai le courage de m’y replonger, parce que j’ai lu les textes dont il parle, je m’y essayerai.
      Et puis, il glisse cette petite phrase finale qui me parait bien curieuse pour un historien : « En ne jugeant pas le passé avec le regard du présent. » et qui est pourtant le fait même de l’Histoire, bien évidemment le passé s’écrit toujours au présent. Et j’ai envie de parler de ce présent et de ces femmes qui admettent si tardivement les séquelles d’avoir été violées enfants, entrainées dans la tourmente de ce passé d’adultes maintenant vieillards boomers qui n’envisageaient pas, contrairement à ce qui est dit, la nécessité d’un consentement. Parce que la notion de liberté est si complexe qu’elle est autant affectée par la morale sociale que par son contraire, que la force de conviction d’une époque, sa culture, contraint les corps et que jamais il n’est question des conséquences psychiques sur les personnes devenues adultes aujourd’hui. Un peu comme si toujours les lionceaux n’avaient pas d’historiens.

      #prédation_sexuelle

    • Un autre point de vue sur France Culture par Frédéric Martel
      Pourquoi la mairie de Paris n’aurait jamais dû rendre hommage au militant homosexuel Guy Hocquenghem
      https://www.franceculture.fr/histoire/pourquoi-la-mairie-de-paris-naurait-jamais-du-rendre-hommage-au-milita

      Voilà pourquoi le retrait de la plaque de Guy Hocquenghem pose problème. Il ne fallait pas déboulonner sa statue ; il ne fallait pas enlever discrètement et hypocritement sa plaque de commémoration ; il n’aurait juste jamais fallu la poser.

      Frédéric Martel est producteur et animateur de l’émission « Soft Power », le magazine des industries culturelles et du numérique de France Culture. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire du mouvement homosexuel, dont Le Rose et le Noir, les homosexuels en France depuis 1968 (Le Seuil, 1996), largement consacré au parcours de Guy Hocquenghem.

  • L’Élysée, le plus grand symbole à Paris du passé esclavagiste de la France
    https://www.franceculture.fr/histoire/lelysee-le-plus-grand-symbole-a-paris-du-passe-esclavagiste-de-la-fran

    Trois siècles après sa construction financée par un négrier, l’Élysée est un des derniers grands témoignages à Paris de l’histoire du commerce colonial. Les autres bâtiments prestigieux occupés par des esclavagistes ont disparu ou sont tombés dans l’oubli. Un travail de mémoire reste à accomplir.

    Sans un négrier, Antoine Crozat, le palais de l’Élysée n’aurait pas été édifié en 1720, avant d’être occupé par la marquise de Pompadour, Napoléon et depuis plus d’un siècle maintenant par les présidents de la République. 

    L’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon Saint-Simon, en a financé la construction pour le compte de son gendre, Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, dans le cadre d’une stratégie, en vue d’intégrer la haute société aristocratique. 

    Antoine Crozat à la direction de la Compagnie de Guinée, l’une des plus importantes sociétés de commerce triangulaire, a bâti sa fortune en obtenant en 1701 le monopole de la fourniture en esclaves de toutes les colonies espagnoles. 

    Mais il n’est pas le seul grand acteur à l’époque. 
    A Paris, le Club de l’hôtel de Massiac, société de colons de Saint-Domingue et des Petites Antilles défend ses intérêts dans un bâtiment qui a disparu comme beaucoup d’autres, depuis les travaux haussmanniens, depuis les transformations de la capitale en profondeur, à partir de 1853 sous le second Empire. Bâtiment sur la place des Victoires remplacé par l’hôtel de L’Hospital. Alors que les stigmates de l’esclavage sont encore nombreux aujourd’hui dans l’urbanisme des anciens ports négriers, Bordeaux et Nantes, notamment. 

    Reste le Palais de l’Élysée, mais aussi et dans une certaine mesure la Banque de France et la Caisse des dépôts.
    L’ancien président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Louis-Georges Tin, a demandé au chef de l’Etat Emmanuel Macron, le 13 juillet dernier dans Libération, le lancement d’une enquête pour mettre en lumière tous les liens entre l’esclavage colonial et les grandes institutions de la République. 

    La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, mise en place le 12 novembre 2019, doit travailler avec la ville de Paris à la création d’un monument et d’un lieu muséal dédiés. 

    L’historien Marcel Dorigny, membre du comité scientifique de cette fondation, plaide pour un mémorial et milite pour des explications aux quatre coins de la capitale où le passé colonial et esclavagiste est omniprésent. 

    Le palais de l’Élysée s’est construit sur le dos d’esclaves
    Le Toulousain Antoine Crozat, l’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon le courtisan et mémorialiste Saint-Simon, est un parvenu aux yeux de ses contemporains, un financier et négociant cupide, engagé dans toutes les affaires pouvant rapporter gros, à commencer par la traite négrière.

    C’est sur décision du roi Louis XIV que cet homme né roturier prend la direction de l’une des plus importantes sociétés du commerce triangulaire créée en 1684, la Compagnie de Guinée, avec pour mission d’acheminer du port de Nantes, le plus grand nombre possible d’esclaves noirs vers Saint-Domingue et de remplacer sur l’île, le tabac par le sucre.


    Le monopole qu’il obtient à partir de 1701 sur la fourniture d’esclaves aux colonies espagnoles, permet à Antoine Crozat d’amasser une fortune colossale.

    L’auteur d’une biographie intitulée Le Français qui possédait l’Amérique. La vie extraordinaire d’Antoine Crozat, Pierre Ménard, évalue sa fortune en 1715, à la mort de Louis XIV, à 20 millions de livres, soit près de 300 milliards d’euros !

    De quoi acheter des châteaux par dizaines, de posséder un hôtel particulier dans sa ville de Toulouse et d’en acquérir un autre, prestigieux, sur l’actuelle place Vendôme, à l’endroit où se trouve maintenant le Ritz.

    Quoique richissime, Antoine Crozat est maintenu à l’écart du système d’honneurs, moqué pour son inculture et sa vulgarité par la noblesse qui ne le fréquente que pour lui emprunter de l’argent.

    Et c’est grâce à sa fortune bâtie sur la traite négrière qu’il s’ouvre les portes de l’aristocratie, en mariant sa fille alors qu’elle n’a que 12 ans - à Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, le comte d’Evreux.

    Ce membre de la haute noblesse française, gouverneur de l’Île-de-France, profite de son beau-père en bénéficiant d’une dot de 2 000 000 de livres pour se faire construire un hôtel particulier, l’hôtel d’Évreux, qui prendra le nom d’hôtel de l’Élysée à la toute fin de l’Ancien Régime.
    . . . . . . .
    La traite négrière est une des activités principales de tous ceux qui font du commerce maritime international, sachant que la France à ce moment-là, en plein essor colonial, vient de mettre la main sur la Louisiane. Au début du XVIIIe siècle, le Portugal est la plus grande puissance négrière, mais la France n’est pas trop mal placée, en arrivant en quatrième position, après l’Espagne et l’Angleterre. On dirait de nos jours qu’il s’agit de fortunes mal acquises puisque le commerce colonial repose sur l’importation dans les colonies d’esclaves noirs achetés sur les côtes africaines et sur le commerce de produits coloniaux : le café, le sucre, l’indigo... qui sont très demandées en France d’abord, puis dans toute l’Europe et qui sont le fruit du travail des esclaves. Mais pour la France, comme pour l’Angleterre, cette exploitation n’est possible qu’à l’extérieur du sol européen. Il n’y a pas et de longue date d’esclaves en France. C’est la devise de la monarchie : la terre de France rend libre !

    Dans les colonies, en revanche, l’esclavage va très tôt être introduit, selon une double législation.

    Les lois qui sont valables en métropole ne le sont pas dans les colonies.

    Et comme l’esclavage est une des sources de richesse du royaume, Marcel Dorigny assure qu’il n’est pas du tout déshonorant de le pratiquer, à l’époque :

    Les négriers ont pignon sur rue, ils acquièrent des titres de noblesse, des châteaux, ils vont à la cour du roi, ils font des bals, ils font des fêtes, ils font des concerts, ils s’offrent des hôtels particuliers dans Paris... et pourquoi ne le pourraient-ils pas ? Non seulement leur activité est légale, mais elle est favorisée ! Il y a d’abord tout un appareil législatif et ensuite tout un appareil fiscal pour l’encourager, afin de satisfaire un besoin de main-d’œuvre, dans la crainte alors d’un effondrement des colonies. Entre 1740 et 1780, de 80 000 à 90 000 esclaves traversent chaque année l’Atlantique, c’est évidemment énorme ! C’est une ponction sur la population africaine !
    . . . . .
    La Banque de France et la Caisse des dépôts ont joué un rôle crucial dans l’histoire du commerce colonial.

    La Banque de France se trouvait dans une des ailes de l’ancienne Bibliothèque nationale, rue Vivienne, dans le deuxième arrondissement de Paris, dans les locaux de la Bourse où s’achetaient et se vendaient les actions des compagnies de commerce et des navires.

    Le commerce négrier nécessitait de très gros investissements et beaucoup de Français y ont participé, explique l’historien Marcel Dorigny :

    Les armateurs ne prenaient pas les risques seuls. Le capital était dilué. Le lancement d’une expédition négrière passait par la création d’une société en commandite, soit aujourd’hui une société par actions. Les parts étaient vendues dans le public. Des milliers de personnes, en obtenant des revenus de leurs investissements, participaient donc aussi à la traite négrière. Des milliers de personnes y compris Voltaire qui a pourtant écrit des textes très puissants pour dénoncer l’esclavage...

    La Caisse des dépôts, toujours installée près de l’Assemblée nationale, est liée également aux capitaux issus de l’esclavage, ajoute Marcel Dorigny :

    Quand la colonie de Saint-Domingue en 1801 devient la république d’Haïti, la première république noire fondée par d’anciens esclaves, la France cherche à obtenir des réparations financières et reconnait en 1825 l’indépendance du territoire sous condition qu’Haïti rembourse aux colons leurs propriétés à Saint-Domingue. Ce que l’on appelle la dette de l’indépendance. La Caisse des dépôts, chargée des dossiers d’indemnisation, a géré les fonds transmis par la république d’Haïti jusqu’en 1883 et a largement profité de ces capitaux énormes pour des investissements, avant de les restituer aux anciens colons !

    Et parmi les hôtels particuliers d’origine coloniale, l’un d’entre eux à la Chaussée d’Antin dont il ne reste plus de trace a servi de résidence à Thomas Jefferson, pour mener « un train de vie assez somptueux », tient à remarquer Marcel Dorigny :

    Thomas Jefferson, ce grand personnage, troisième Président américain au début du XIXe siècle, rédacteur de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis, mais en même temps propriétaire de centaines d’esclaves en Virginie...

    #Élysée #France #esclaves #esclavage #esclavagisme #Paris #Antoine_Crozat #commerce_colonial #commerce_triangulaire
    #Banque_de_France #Caisse_des_dépôts #tabac #sucre #Traite #Saint-Domingue #Haïti

  • Les idées d’extrême droite s’épanouissent au gouvernement avec Darmanin et Macron
    https://ricochets.cc/Les-idees-d-extreme-droite-s-epanouissent-au-gouvernement-avec-Darmanin-et

    Les idées d’extrême droite ne sont pas seulement au pouvoir à la municipalité de Crest, elles se développent aussi dans le gouvernement Macron et au coeur du système policier. DARMANIN : L’EXTRÊME DROITE AU POUVOIR Le nouveau ministre de l’Intérieur n’est pas seulement un individu accusé de viol, ni un homme qui reconnaît avoir fait du chantage sexuel en profitant de sa position de pouvoir. Le nouveau ministre de l’intérieur est aussi un politicien arriviste, qui reprend les mots et les idées de (...) #Les_Articles

    https://comptoir.org/2019/04/23/ugo-palheta-la-poussee-autoritaire-de-la-france-rend-possible-une-dictatur
    https://www.bastamag.net/syndicalisme-policier-droitisation-de-la-police-Fasp-Alliance-etat-d-urgen
    https://lundi.am/Qui-est-fasciste-par-Jacques-Fradin
    https://www.franceculture.fr/histoire/johann-chapoutot-le-nazisme-une-multitude-de-centres-de-pouvoir-qui-so

  • Zeev Sternhell, historien du fascisme et militant pour la paix, est mort
    21/06/2020 (mis à jour à 07:59) Par Frédéric Métézeau
    https://www.franceculture.fr/histoire/zeev-sternhell-historien-du-fascisme-et-militant-pour-la-paix-est-mort

    Le célèbre historien et intellectuel israélien Zeev Sternhell s’est éteint à Jérusalem. Il avait 85 ans, dans le coma après une intervention chirurgicale. Ses travaux historiques et ses prises de position politiques, à gauche et pour la paix, lui ont apporté autant de notoriété que de critiques.

  • Des vessies de porc au « fait maison » : l’épopée du masque
    https://www.franceculture.fr/histoire/des-vessies-de-porc-au-fait-maison-lepopee-du-masque

    [...] C’est grâce au médecin chinois Wu Lien Teh que les masques furent utilisés pour la première fois lors d’une pandémie de peste qui fit des ravages en Mandchourie, dans les années 1910-1911 (50 000 morts), quelques années avant la pandémie de grippe espagnole. « Il fait ses études à Cambridge à la fin du XIXe siècle et devient l’un des grands spécialistes des maladies infectieuses et tropicales. Il retourne à Penang où il était né et, au début du XXe siècle, devient le héros de la pandémie de peste qui va toucher une partie de la Chine. On le taxe d’avoir imposé le masque dans l’espace public pour prévenir le plus largement possible la pandémie », raconte Laurence Monnais, avant de préciser que plusieurs de ses collègues, réfractaires à ses préconisations, furent contaminés et moururent.

    En 1918 et 1919, la grippe espagnole, fait de 20 à 50 millions de morts et popularise le port du masque, notamment aux États-Unis. Ensuite, celui-ci semble disparaître quelques décennies en Asie avant de réapparaître dans les années 1960, 1970, 1980… notamment au Japon avec l’émergence de la « maladie de Minamata » due à une importante pollution au mercure par une usine pétrochimique : "Au-delà d’être un outil de protection individuelle contre les grands scandales de pollution chimique, il se fait symbole d’opposition, de critique sociale, communautaire, de l’État japonais qui n’a pas protégé sa population", [...]

    #masques #histoire

  • La grande dépression culturelle
    https://www.franceculture.fr/histoire/la-grande-depression-culturelle?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biA

    Comment les artistes américains ont été sauvés par Franklin Roosevelt durant la Grande Dépression et comment, avec un peu de volonté #politique, les artistes français pourraient être sauvés aujourd’hui par le président Macron. — <a href="https://my.framasoft.org/u/rouge-glace/?DDy71A&quot ; title="Permalink">Permalink</a>

    #art #crises #culture #partage_collegues #relance #économie

  • Bella Ciao delle mondine - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=1lRL_4IyaQE

    Bella ciao (delle mondine)
    Alla mattina appena alzata
    O bella ciao, bella ciao, bella ciao, ciao ciao
    Alla mattina appena alzata
    in risaia mi tocca andar.

    E fra gli insetti e le zanzare
    O bella ciao…
    E fra gli insetti e le zanzare
    duro lavoro mi tocca far.

    Il capo in piedi col suo bastone
    O bella ciao…
    Il capo in piedi col suo bastone
    e noi curve a lavorar.

    O mamma mia, o che tormento!
    O bella ciao…
    O mamma mia, o che tormento
    io ti invoco ogni doman.

    Ma verrà un giorno che tutte quante
    O bella ciao…
    Ma verrà un giorno che tutte quante
    lavoreremo in libertà.

    Je découvre l’histoire de « Bella ciao », un chant de femmes #travailleuses, les mondine ou repiqueuses de riz.
    #Italie #riziculture #chanson_populaire

  • Rafle à Marseille en 1943 : un quartier rasé et le petit rire de #Pétain
    https://www.franceculture.fr/histoire/rafle-a-marseille-en-1943-les-images-de-la-verrue-de-leurope-et-le-pet

    Entre le 22 et le 24 janvier 1943, la police française et les soldats allemands ont raflé 20 000 personnes du côté du Vieux-Port à Marseille. Une semaine plus tard, 14 hectares d’un quartier populaire que les Nazis appelaient « la verrue de l’Europe » étaient rasés.

    #sgm #rafle #marseille #collaboration #René_Bousquet le grand copain de #François_Mitterand :

    Légende : Réunion pendant la rafle le 23 janvier 1943 à l’Hôtel-de-Ville de Marseille, entre René Bousquet, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, et Bernhard Griese, à la tête de la police allemande à Marseille. Crédits : Wolfgang Vennemann / Archives fédérales allemandes.

    https://fresques.ina.fr/mitterrand/fiche-media/Mitter00296/les-relations-de-francois-mitterrand-et-rene-bousquet.html