• François ou la guerre sainte | Joelle Palmieri
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2016/11/24/francois-ou-la-guerre-sainte

    24 au 26 août 1572. Les catholiques parisiens massacrent tous les protestants présents dans la capitale, sans considération d’âge, de sexe ou de rang social. C’est la Saint-Barthélemy. Potentiellement initié par « Les Guise », meneurs du parti catholique, qui veulent venger la mort du duc François, de Guise, chef catholique à l’origine de la première guerre de religion et assassiné dix ans auparavant, cet événement va entraîner un changement complet de la question religieuse en France.
    20 au 27 novembre 2016. Les catholiques français se mobilisent massivement pour rendre grâce à François, Fillon, prédicateur de la guerre de religion en France : ce pays « est menacé[e] dans son identité par un ennemi dont le crime est la prière », écrit-il dans son ouvrage « Vaincre le totalitarisme islamique », publié le 29 septembre 2016. Il explique à ses lecteurs, nombreux, qu’il faut comprendre « qu’il ne s’agit plus de terrorisme mais que nous sommes en guerre ». L’homme politique se situe au centre d’un conflit qui oppose l’Occident au « totalitarisme islamique », et précise : « l’Occident est moins haï pour l’oppression qu’il exerce que pour les libertés qu’il propose », et invite fermement à franchir un cap, celui du « redressement moral, spirituel et politique » pour « refonder notre nation ». À ces fins, il explique ses alliances : nous « n’avons pas d’autre choix que de nous retourner vers les Russes et le régime syrien pour éradiquer les forces de l’état islamique ».❞

  • Liberté/libéralisme : quelles voix ? | Joelle Palmieri
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2016/11/12/liberteliberalisme-quelles-voix

    Que m’inspirent la montée en puissance de la dictature turque, la volonté occulte de l’État français de ficher l’ensemble des citoyens, l’élection états-unienne ? Franchement ? Un désarroi, directement lié à ce sentiment profond de perte de liberté. De perte de l’existence-même de liberté. Je choisis de m’arrêter au cas des États-Unis d’Amérique. Les films, les discours, les médias, leur attribuent volontiers la terminologie « pays de la liberté ». J’ai beau chercher, ma représentation n’est pas la même : je vois un libéralisme extrême et des murs réels et symboliques. Ce qui me saute aux yeux : un système sophistiqué basé sur la montée en puissance du tout sécuritaire, guerrier, nationaliste, raciste, sexiste. Et depuis quelques années, « contre les élites ». Comme un peu partout en Occident, on assiste à une négation du politique, à un endoctrinement idéologique des populations, sous prétexte de répondre à la « volonté générale », celle d’un soi-disant peuple, dont on ne connaît ni les contours, ni la définition. Cette fascination pour la privatisation du politique ressemble comme deux gouttes d’eau à la philosophie mafieuse : un entre soi, pour le moins malhonnête, pour ne pas dire criminel, qui va décider du bien commun de tous. L’histoire se répète tout en se perfectionnant.❞