• Calais : quand ton étoile jaune, c’est ton visage | Passeurs d’hospitalités
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    Une tranche d1/4 d’heure, ce samedi après-midi.
    Arrivée au niveau de la gare à 14h30. un fourgon de gendarmerie mobile est garé sur le côté du parking, devant la gare. Deux personnes qui pourraient être d’origine africaine sont en train d’être contrôlées, entre le fourgon et le mur. Attente le temps d’observer, ces deux personnes sont relâchées et traversent la route.

    Reprenons notre route vers Calais nord. Sur le pont, croisons trois gendarmes mobiles qui vont vers la gare. Ils ne nous contrôlent pas (nous sommes d’apparence européenne), pas plus que d’autres personnes qu’ils croisent (d’apparence européenne). Nous nous retournons pour voir s’ils vont contrôler à nouveau les deux personnes qui pourraient être d’origine africaine.
    Arrivé au niveau d’une personne qui pourrait être d’origine afghane, moyen-orientale ou nord-africaine, les gendarmes la contrôlent. La personne montre ses papiers, les gendarmes la laisse continuer son chemin.
    Quelques mètres plus loin, les gendarmes entourent l’abri-bus. S’y trouvent les deux personnes qui viennent d’être contrôlées devant la gare. Elles ont parcouru environ 60 mètres, le contrôle précédent s’est achevé il y a moins de 5 minutes, les gendarmes qui ont effectué les deux contrôles font partie de la même équipe.
    Au même moment, une autre personne, cheveux noirs et teint légèrement brun, est en train d’être contrôlée au niveau du fourgon devant la gare.

    Une brève tranche de temps, dans un espace limité, qui donne un aperçu de la vie quotidienne de toute personne qui a l’air étrangère, à Calais, aujourd’hui.

    Le cas des gamins de Calais

    Pas un pour rattraper l’autre ! Ni la France ni la Grande-Bretagne n’ont été " à la hauteur «  dans leur  » gestion " des migrants isolés de la « jungle » de #Calais. Ni lors de l’évacuation du bidonville ni avant. Et ce sont les experts de l’ONU qui l’ont dit, le 2 novembre, dans un avis sévère. Les deux gouvernements y sont ravalés au rang de politiciens calculateurs, chacun essayant de refiler les gosses à l’autre. Leurs désaccords, leurs bagarres et " des considérations politiques ont prévalu sur les promesses initialement faites par les deux gouvernements, selon lesquels la situation des enfants non accompagnés serait leur priorité ".
    Oublié, l’intérêt supérieur des enfants, gravé dans les normes internationales ! Des témoins ont vu, lors de l’évacuation du bidonville, des gamins "triés au faciès «  , d’un simple regard décidant de leur sort, sur le mode : toi tu es majeur, toi tu es mineur.  » On ne peut pas dire, pourtant, que les deux gouvernements ont été pris au dépourvu " cinglent encore les experts, selon lesquels la France, dans l’affaire, s’est quand même un peu mieux conduite que le Royaume-Uni. C’est dire...
    Source : Le Canard enchaîné - 9/11/2016