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  • JO 2024  : Pourquoi la vidéosurveillance algorithmique pose problème - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/pourquoi-la-videosurveillance-algorithmique-pose-probleme-cameras-technologi

    À l’occasion des Jeux Olympiques de Paris, un outil de surveillance intrusif va se déployer dans nos rues  : la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Un dispositif inquiétant, rendu légal par la loi JO 2024. Analyse.

    Des caméras dopées à l’intelligence artificielle vont désormais passer au crible, en direct, vos moindres mouvements. Marcher à contresens d’une foule aux abords d’un stade parce que vous rejoignez vos amis pourra faire de vous une personne suspecte. Ce qui aura analysé votre mouvement  : un algorithme. Voici ce qui se cache derrière le terme technique de «  vidéosurveillance algorithmique  ».

    Concrètement comment fonctionne la VSA ?

    La vidéosurveillance algorithmique (VSA) est un système qui vise à automatiser le traitement d’images de caméras de surveillance. C’est une couche algorithmique ajoutée aux caméras «  classiques  » de vidéosurveillance. Les images captées par les caméras sont analysées par des algorithmes, entraînés à détecter, en temps réel, des situations prédéfinies.

    La France a légalisé ce dispositif dans le cadre de la loi relative aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Une première au sein de l’Union européenne. La loi a été votée en procédure accélérée et indique que les «  caméras augmentées  » seront utilisées à titre expérimental.

    La nouveauté avec cette loi : ce sont les algorithmes qui vont identifier des situations considérées comme «  anormales  ». Or, comment définir ce qui est la norme ? Comment s’assurer que l’algorithme ne va pas cibler des groupes déjà marginalisés  ? Comment être sûr que des mesures dites d’« exception » ne vont pas se pérenniser  ? La VSA pose problème. Voici pourquoi.

    1. La VSA va menacer notre vie privée et nos libertés

    La vidéosurveillance algorithmique légalisée en France soulève des enjeux nouveaux et préoccupants en matière de respect du droit à la vie privée et à la liberté d’expression.

    Tout d’abord, le fait que des algorithmes analysent en direct les comportements des individus repose sur une collecte de données personnelles préoccupante quant au respect du droit à la vie privée. Toute surveillance dans l’espace public est une ingérence dans le droit à la vie privée. Pour être légale, une telle ingérence doit être nécessaire et proportionnée.

    Ensuite, ce type de technologie peut avoir un réel effet dissuasif sur les libertés. Le simple fait de se savoir surveillé peut conduire les personnes à modifier leurs comportements, à s’auto-censurer et à ne pas exercer certains droits.

    "C’est aux autorités de faire la démonstration qu’il n’existe pas de moyen moins attentatoire aux libertés pour garantir la sécurité. Or, cette démonstration n’a pas été faite."
    Katia Roux, spécialiste technologies et droits humains à Amnesty International France

    La vidéosurveillance algorithmique est déjà testée en France. La gare du Nord et la gare de Lyon à Paris, gare Saint-Charles à Marseille par exemple. Alors que la flamme olympique arrivait dans la cité phocéenne le 8 mai, notre équipe de militants à Marseille s’est mobilisée pour sensibiliser sur la VSA, qui pourrait ouvrir la voie à des technologies de surveillance encore plus intrusives. L’équipe a mené son opération devant la gare Saint-Charles, qui expérimente la VSA. Très peu de personnes étaient au courant de l’instauration de cet outil de surveillance dans la gare, qui sera en plus déployé à grande échelle à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

    2. La VSA peut stigmatiser certaines personnes

    La vidéosurveillance algorithmique comporte des risques de stigmatisation de certains groupes de personnes et des risques de discriminations. Qui dit vidéosurveillance algorithmique dit algorithmes. Pour que les caméras détectent des situations «  anormales  » ou «  suspectes  », des algorithmes doivent être entraînés. Par des humains. Ce sont des personnes qui choisissent quelles données vont entraîner les algorithmes en déterminant préalablement ce qui est «  normal  » ou «  anormal  ». Ces données dites “d’apprentissage” peuvent comporter des biais discriminatoires. Une personne sans abri ou une personne qui joue de la musique dans la rue pourrait-elle un jour être considérée comme «  suspecte  » parce que son comportement ne correspondrait pas à la « norme » définie  ? C’est le type de risque de la vidéosurveillance algorithmique.

    Certaines personnes risquent de subir plus que d’autres les effets de cette technologie. Et il y a un risque que les situations identifiées comme «  potentiellement suspectes  » amplifient et automatisent les discriminations.

    "Qui va définir ce qui est la norme  ? Une personne en situation de handicap, avec une manière de se déplacer ou une gestuelle différente va-t-elle être détectée par l’algorithme comme une personne ayant un comportement anormal  ? "
    Katia Roux, spécialiste technologies et droits humains à Amnesty International France

    3. La VSA ouvre la boite de Pandore de la surveillance

    Légaliser la vidéosurveillance algorithmique c’est ouvrir la voie à des technologies encore plus intrusives : voici notre plus grande inquiétude.

    Pour rassurer, les autorités précisent que la vidéosurveillance algorithmique a été adoptée à titre expérimental jusqu’en mars 2025. Or, si nous sommes inquiets, c’est parce que cette loi est représentative de la tendance inquiétante des autorités à étendre leurs pouvoirs de surveillance dans le cadre de mesures d’urgence prises au nom de la sécurité. Il est rare que ces mesures dites «  d’exception  » soient levées rapidement. En lieu et place, les mesures de surveillance et de contrôle deviennent la norme.

    Les Jeux olympiques ont déjà servi de terrain d’expérimentation pour doter les Etats de pouvoirs renforcés, ensuite maintenus lorsque la situation d’exception prend fin. Ces exemples suffisent à justifier nos craintes de voir l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique perdurer au-delà de 2025. Résultat  : ouvrir la boîte de Pandore de la surveillance.
    "En devenant le premier État membre de l’UE à le faire, la France ouvre la voie à l’utilisation et la normalisation d’outils permettant une surveillance de masse."
    Katia Roux, spécialiste technologies et droits humains à Amnesty International France

    La prochaine étape  : la reconnaissance faciale  ?

    De la vidéosurveillance algorithmique à la reconnaissance faciale il n’y a qu’un pas. Techniquement, il ne s’agirait que d’une fonctionnalité à activer sur certains logiciels des caméras de surveillance algorithmiques.

    Quelles différences entre les deux dispositifs  ?

    La vidéosurveillance algorithmique (VSA) détecte et signale des «  comportements suspects  »

    La reconnaissance faciale permet d’identifier des personnes en direct, en scannant et en croisant leurs visages avec une base de données.

    La reconnaissance faciale, technologie extrêmement intrusive et dangereuse pour les droits fondamentaux, a déjà été testée dans des villes en France où les expérimentations de surveillance se multiplient. C’est dans ce contexte que nous appelons à une loi interdisant la reconnaissance faciale à des fins d’identification dans l’espace public. Pour poser des gardes fous, avant de glisser vers une surveillance généralisée.

    La décision de la France d’autoriser à titre «  expérimental  » la surveillance assistée par intelligence artificielle pendant les Jeux olympiques de 2024 pourrait être une étape sans retour. Ces technologies de surveillance posent de vrais risques sur nos droits humains.

  • Israël/Gaza  : les réseaux sociaux entre censure des voix palestiniennes et démultiplicateur de haine (Publié le 02.11.2023)

    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/israel-gaza-reseaux-sociaux-entre-censure-des-voix-palestiniennes-et-demulti

    Hausse alarmante de la haine en ligne, censure des contenus palestiniens, faille de modération… depuis la vague de violence qui a éclaté le 7 octobre en Israël et à Gaza, nous sommes préoccupés par la haine et la censure qui profilèrent sur les réseaux sociaux. Nos équipes d’Amnesty Tech ont analysé plusieurs exemples, réunis dans cet article.

    Des publications antisémites

    Nos équipes ont aussi recensé plusieurs publications antisémites, dont un grand nombre appellent à la haine et à la violence contre les personnes juives. Des recherches menées dernièrement par le Centre de lutte contre la haine numérique (CCDH) ont d’ailleurs révélé une prolifération des contenus antisémites sur X ces derniers mois.

    Sur fond d’escalade de violences en Israël et à Gaza nous appelons les entreprises qui gèrent les réseaux sociaux à s’attaquer à la vague de haine et de racisme qui déferle en ligne contre les communautés palestinienne et juive.

    «  Shadow ban  » des contenus palestiniens

    Certains contenus issus de comptes de Palestiniens ou de personnes défendant leurs droits ou relayant simplement des informations sur la situation à Gaza auraient été censurés par les réseaux sociaux. C’est ce que l’on appelle le «  shadow banning  » ou «  bannissement furtif  » qui signifie donc que des contenus palestiniens auraient bénéficié d’une visibilité presque nulle. La directrice d’Amnesty Tech, Rasha Abdul-Rahim, s’est dite vivement préoccupée par ces informations.

    « Tandis qu’Israël intensifie ses bombardements sans précédent sur la bande de Gaza, nous sommes extrêmement préoccupés par les informations faisant état du blocage partiel, parfois même de la suppression de contenus publiés par des défenseur·e·s des droits des Palestinien·ne·s » Rasha Abdul-Rahim, directrice d’Amnesty Tech

    La population palestinienne de la bande de Gaza est de plus en plus soumise à des coupures des moyens de communications, qui limitent sa capacité à chercher, recevoir et transmettre des informations. Les inégalités dans la modération des contenus par les plateformes de réseaux sociaux risquent d’affaiblir encore plus la capacité des Palestinien·ne·s à l’intérieur comme à l’extérieur de la bande de Gaza d’exercer leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

    Les failles abyssales des réseaux sociaux dans la gestion des contenus

    Des recherches ont montré que, sous couvert de neutralité, les systèmes fondés sur l’Intelligence Artificielle (IA) reproduisaient souvent les préjugés existant déjà dans la société. Le 19 octobre 2023, META s’est excusée d’avoir ajouté le mot « terroriste » dans des traductions de profils Instagram contenant les mots « Palestinien » et « Alhamdulillah » (qui signifie Dieu soit loué), ainsi que l’émoji drapeau palestinien. Elle a aussi abaissé de 80 % à 25 % le seuil de certitude requis pour « cacher » un contenu hostile, pour les contenus provenant en grande partie du Moyen-Orient. Cette mesure était une tentative d’endiguer le flux de propos hostiles, mais risque aussi d’entraîner des restrictions excessives des contenus.

    En mai 2021, un rapport de l’organisation Business for Social Responsibility a montré que les contenus en langue arabe faisaient d’avantage l’objet d’une «  modération excessive  » sur les plateformes de Meta contrairement à des contenus dans d’autres langues, dont l’hébreu. Des publications signalées à tort ont contribué à réduire la visibilité et l’engagement de publications en arabe.

    La responsabilité des réseaux sociaux

    Plusieurs de nos recherches [1] ont déjà révélé comment les algorithmes de plateforme comme Facebook ont contribué à de graves violations des droits humains.

    Ces enquêtes sur la responsabilité de Facebook dans des violations commises en Ethiopie ou au Myanmar ont montré la nuisance du modèle économique de Meta basé sur les algorithmes. Conçus pour générer un maximum d’engagement, les algorithmes entraînent souvent une amplification disproportionnée de contenus comme les appels à la haine incitant à la violence, à l’hostilité et à la discrimination.

    Dans ce contexte, il est impératif que les géants technologiques s’emploient à remédier aux conséquences réelles de leurs activités sur les droits humains afin qu’elles ne contribuent pas et ne permettent pas à la haine, au racisme et à la désinformation de proliférer.

    [1] https://www.amnesty.fr/actualites/facebook-a-contribue-au-nettoyage-ethnique-des-rohingyas et https://www.amnesty.fr/actualites/meta-facebook-a-contribue-a-des-violations-dans-le-conflit-en-ethiopie

  • Une campagne choc d’Amnesty international pour alerter sur l’utilisation des LBD
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/une-campagne-choc-d-amnesty-international-pour-alerter-sur-l-utilisation

    Amnesty International lance mardi une campagne en ligne et d’affichage pour alerter sur la dangerosité des armes utilisées en manifestation par les forces de l’ordre. « Aujourd’hui tout coûte un bras, sauf manifester qui coûte aussi un œil », peut-on lire sur l’un des visuels chocs. « République —> Invalides » peut-on lire sur un autre.

    Cette campagne en ligne va se décliner en affichage urbain dans cinq grandes villes de France à Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille et Nantes, à partir du 28 août 2023.

  • Dissolution des Soulèvements de la Terre : « Une instrumentalisation de l’antiterrorisme pour museler la contestation écologiste »
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/vincent-brengarth-on-assiste-a-une-instrumentalisation-de-lantiterrorisme

    L’utilisation abusive de législations antiterroristes est, en effet, une ressource idéale permettant aux autorités d’assouvir leurs ambitions : collecte de #renseignement, mesures préventives, cadre dérogatoire servant à étouffer et à criminaliser la contestation… En 2015, les militants de la COP21 avaient été victimes de l’état d’urgence. Huit ans plus tard, l’« #écoterrorisme » est brandi par Gérald Darmanin pour justifier arrestations et investigations toujours plus intrusives. La banalisation du droit antiterroriste décomplexe son usage, en lui ôtant toute forme de sacralité ou de caractère exceptionnel. C’est un même dévoiement qui est à l’œuvre, dans une logique verticale du pouvoir, qui définit arbitrairement ce qui est terroriste et ce qui ne l’est pas.

    Pour moi, nous sommes tout simplement devant un tournant démocratique. Mardi 20 juin, n’est-ce pas la Sous-direction antiterroriste de la PJ (Sdat) qui a été envoyée en Loire-Atlantique pour interpeller des militants écologistes, proches du mouvement Soulèvements de la Terre (SLT), que les autorités viennent de dissoudre ? L’urgence environnementale durcit l’action militante et entraîne dans son sillage une instrumentalisation de l’antiterrorisme pour museler la contestation. Or, ces services, spécialisés, et qui disposent de moyens d’enquête considérables, ont moins de dossiers à traiter. On assiste, dès lors, à un dévoiement grave de leurs méthodes d’investigation.

    Maintenant que ces textes existent, il suffirait en fait au politique de criminaliser une action militante pour en justifier l’application. Dès lors, est-ce étonnant de voir Gérald Darmanin employer soudain le terme « écoterrorisme » après les événements de Sainte-Soline ?

    Il y a un double bénéfice pour les autorités, à savoir celui des moyens dérogatoires auxquels elles ont recours et, d’autre part, celui de la terminologie. Les termes employés par un ministre incarnant une parole d’Etat, même si elle est de plus en plus dégradée, participent à un conditionnement de la population. Les militants écologistes doivent être perçus avant tout comme des menaces, qui plus est alors qu’ils s’opposent à un ordre libéral et politique, avec lequel la conciliation est impossible. Cela rejoint également l’idée que la définition de l’#ordre_public devient [?] de plus en plus politique, au risque de dénaturer les concepts, dont celui du #terrorisme.

    Il est essentiel de ne pas négliger l’effet que peut produire une telle terminologie au sein de la partie de la population peu sensibilisée à ces questions, et refusant par principe de remettre en cause la parole gouvernementale. Pour moi, cela traduit aussi une incapacité de l’Etat à revoir son logiciel de pensée dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui ne peut qu’amener une réponse violente de sa part, tant le fossé est grand. Nous n’en sommes malheureusement qu’aux prémices.

    Durant longtemps, le juge judiciaire apparaissait comme un garde-fou face au renforcement des pouvoirs de la justice administrative. L’est-il encore ?

    Le juge judiciaire a été aspiré par une vision préventive de son office, qui a dégradé son contrôle. Il est aussi poreux à l’opinion et à la pression politico-médiatique. Nous étions un certain nombre à croire que son action, notamment pour contrôler les « visites domiciliaires » prévue par la loi Silt – en fait des #perquisitions_administratives –, serait un rempart. Il n’en a rien été. De trop nombreux juges considèrent que le ministère de l’Intérieur est par nature de bonne foi, et que les informations qu’il détient sont nécessairement fiables et documentées. Or, des informations peuvent être le fait d’une simple délation, d’autres le fruit de manipulations ou… d’emballements.

    [...]

    J’ai eu par exemple à déposer plainte contre un juge d’instruction pour détention arbitraire parce que la durée légale et possible de la détention provisoire de mon client avait été dépassée. Le juge, qui ne pouvait faire autrement, avait dû le remettre en liberté sous contrôle judiciaire, mais l’administration a, le même jour, décidé de fouiller sa cellule et a découvert opportunément un téléphone conduisant à sa comparution immédiate. Une trouvaille à tout le moins surprenante puisque mon client occupait cette cellule uniquement depuis le matin…

    Notre plainte visait précisément à sanctionner ce comportement et ses suites. J’ai aussi en souvenir cette audience où le juge aux assises avait refusé à une avocate de prévenir son client, qui refusait de comparaître depuis plusieurs jours, que son fils, qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs années, était présent dans la salle, en prétextant que l’enfant ne devait pas être instrumentalisé. Or, tout le monde savait l’aggravation de la peine inévitable, et la Cour aurait pu permettre a minima à un père de revoir son fils un bref instant. Enfin, il y a ce mineur que j’assiste, poursuivi pour apologie du terrorisme, que l’enquêteur intimide en garde à vue : « Nous allons voir ce qu’on fait de monsieur, si on l’envoie à Guantánamo ou pas » ou encore « On est dans une affaire de terrorisme, même le ministre est au courant… »

    https://justpaste.it/5si4q

    #écologie #militantisme #justice #anti-terrorisme

  • #police #ViolencesPolicières #armes

    🛑 Maintien de l’ordre  : ces armes dangereuses utilisées en manifestation - Amnesty International France

    Gaz lacrymogènes, grenades explosives, lanceur de balles de défense, matraques… Partout dans le monde, la police utilise ce type d’armes dans le cadre de manifestations. Bien que qualifiées d’armes à létalité réduite, elles blessent et tuent. Et leur commerce est hors de contrôle. Focus sur la dangerosité de ces armes utilisées par la police et sur l’encadrement à adopter à l’échelle internationale (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/maintien-de-l-ordre-ces-armes-dangereuses-utilisees-en-manifestation

  • #violencespolicières #armes #police #manifestation...

    🛑 Maintien de l’ordre  : ces armes dangereuses utilisées en manifestation... - Amnesty International France

    Gaz lacrymogènes, grenades explosives, lanceur de balles de défense, matraques… partout dans le monde, la police utilise ce type d’armes dans le cadre de manifestations. Bien que qualifiées d’armes à létalité réduite*, elles blessent et tuent. Et leur commerce est hors de contrôle. Focus sur la dangerosité de ces armes utilisées par la police et sur l’encadrement à adopter à l’échelle internationale (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/maintien-de-l-ordre-ces-armes-dangereuses-utilisees-en-manifestation

  • #Iran #IranProtests #iranianwomen #mollahcratie #anticléricalisme #Liberté #DroitsHumains #droitsdesfemmes #émancipation #FemmeVieLiberté ✊✊

    🛑 BONNE NOUVELLE : EN IRAN, PLUSIEURS FEMMES LIBÉRÉES DE PRISON... - Amnesty International France

    Yasaman Aryani, Saba Kordafshari, Armita Abasi… ces femmes iraniennes, symboles de la lutte pour les droits des femmes en Iran, ont été libérées de prison. Des bonnes nouvelles importantes, porteuses d’espoir dans un contexte où le soulèvement déclenché par la mort de Mahsa Amini continue d’être violemment réprimé par les autorités (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/iran-bonne-nouvelle-plusieurs-femmes-liberees-de-prison

  • Reconnaissance faciale  : l’Inde sur le point de choisir la surveillance totale
    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/inde-reconnaissance-faciale-dans-la-ville-d-hyderabad-ban-the-scan

    En Inde, la ville d’Hyderabad construit un immense centre de traitement de données de surveillance. Cela fait craindre le développement massif de la reconnaissance faciale, une technologie qui menace gravement les droits humains. Enquête.

    En Inde, Hyderabad est connue comme «  la ville de perles et des diamants ». Une présentation de carte postale qui cache une autre facette de la capitale de l’État de Télangana  : Hyderabad est l’une des villes les plus surveillées au monde.

    Selon une étude de la Internet Freedom Foundation, la région compte le plus grand nombre de projets de technologies de reconnaissance faciale enregistrés dans le pays. Ce vaste réseau fait craindre que la ville d’Hyderabad ne sombre dans la surveillance totale. Le gouvernement indien a déjà dépensé 9.6 milliards de roupies en équipements, soit plus d’un million d’euros.

    Les autorités indiennes ont déjà utilisé la reconnaissance faciale dans des contextes où les droits humains sont en jeu  : contrôle du confinement pendant le Covid-19, identification d’électeurs lors de scrutins municipaux, gestion des manifestations.

  • «  Présumé coupable  » : un #documentaire sur la #répression des #manifestants en France - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/documentaire-presume-coupable-repression-manifestants-en-france

    40.000 : c’est avec ce chiffre que s’ouvre le documentaire. Lors de la crise des Gilets jaunes, 40.000 personnes ont été abusivement condamnées en France. L’un des problèmes majeurs que nous dénonçons, c’est le fait que des manifestants, qui n’ont pourtant commis aucune violence, soient interpellés, placés en garde à vue et parfois même poursuivis et condamnés.

  • Free Party Redon Amnesty International enquête sur les violences policières - expansive.info
    https://expansive.info/Free-Party-Redon-Amnesty-International-enquete-sur-les-violences-policie

    Une main arrachée pour avoir voulu danser : c’est ce qui s’est passé en France, à Redon, dans la nuit du 18 au 19 juin 2021 lors d’une free-party.

    Pendant sept heures d’affilée, les forces de l’ordre ont lancé des grenades sur des jeunes, dans des conditions extrêmement dangereuses, en pleine nuit, sans visibilité. Face à la gravité de ces faits, nous avons mené une enquête cet été pour analyser l’intervention des forces de l’ordre lors de cette free-party à #Redon, appelée #Teknival par les organisateurs, qui avait été interdite par la Préfecture.

    Notre nouveau rapport intitulé « Redon : free-party de la répression » analyse l’usage abusif et illégal de la force exercée par la gendarmerie au moment de son intervention.

    Nous publions cette enquête alors que le président de la République, Emmanuel Macron, clôture cette semaine les consultations du « Beauvau de la sécurité  » qui visaient à « moderniser la politique publique de sécurité au bénéfice des policiers, des gendarmes et de l’ensemble des Français. » Notre enquête montre bien une dérive du #maintien_de_l’ordre lors des opérations des 18 et 19 juin à l’occasion du Tecknival de Redon.

    "Il est inacceptable que des opérations de maintien de l’ordre, a fortiori pour disperser un simple rassemblement festif, conduisent, à des blessures allant jusqu’à la mutilation."

    Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France

    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/france-violences-policieres-pendant-une-freeparty-redon
    https://amnestyfr.cdn.prismic.io/amnestyfr/93099a3a-e27e-41fa-afdd-e96ed9ace9d9_AI-Rapport-Redon-13092021

    Méthodes de l’enquête. C’est Anne-Sophie Simpere, notre chargée de plaidoyer au programme Libertés qui a conduit cette enquête. Elle a mené des entretiens avec 12 personnes présentes sur place, a analysé plusieurs vidéos et a eu accès à 20 témoignages écrits fournis par des collectifs. Nous avons complété notre enquête par la consultation de sources médiatiques, de documents administratifs, de communiqués de presse, de déclarations de la Préfecture et par le compte rendu de l’association Techno+ relatant le déroulé des faits.

    https://seenthis.net/messages/920788
    https://seenthis.net/messages/919669

  • #Projet_Pegasus : des révélations choc sur un logiciel espion israélien - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/surveillance-revelations-sur-le-logiciel-espion-israelien-pegasus-nso-group

    Projet Pegasus, c’est le nom de cette enquête à grande échelle. Nous avons travaillé en tant que partenaire technique avec le réseau de journalistes de Forbidden Stories qui a conduit cette enquête. Notre rôle a consisté à analyser les téléphones des personnes susceptibles d’être soumises à une surveillance électronique. Ce sont nos équipes du Labo sécurité d’Amnesty Tech qui ont mené les investigations techniques, en développant des outils de pointe. De leur côté, les journalistes ont mené leurs propres recherches.

    Cette série de révélations promet d’être d’une grande ampleur. Nous sommes conscients que certaines conclusions de cette enquête peuvent exposer les personnes visées par ces révélations à des risques accrus. Forbidden Stories et son réseau de journalistes ont pris diverses mesures pour atténuer les risques encourus par les personnes visées.

    .../...

    En attendant les prochaines révélations, voici les recherches auxquelles nous avons déjà apporté notre contribution par le passé concernant des affaires impliquant le logiciel espion Pegasus.
    1. Pegasus potentiellement impliqué dans l’assassinat de Jamal Khashoggi

    Une histoire terrifiante. Elle semble tout droit sortie d’un film, mais elle est bien réelle : celle du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Entré au consulat d’Arabie saoudite en Turquie le 2 octobre 2018, il n’en ressortira jamais. Onde de choc internationale, Jamal Khashoggi a été assassiné au sein même du consulat.
    A demonstrator holds a poster with a picture of Saudi journalist Jamal Khashoggi outside the Saudi Arabia consulate in Istanbul

    En quoi le logiciel espion Pegasus serait-il impliqué dans cette affaire ?

    Jamal Khashoggi réfugié aux États-Unis depuis 2017, était un dissident bien connu du régime saoudien. Il était en contact régulier avec deux défenseurs des droits humains saoudiens, eux aussi en exil : Omar Abdulaziz, résidant au Canada et Yahya Assiri, résidant en Angleterre. Jamal Khashoggi et Omar Abdulaziz étaient particulièrement actifs sur les réseaux sociaux. Les deux hommes échangeaient très régulièrement sur WhatsApp - plus de 400 messages entre mai 2017 et octobre 2018 - pour discuter des réformes à mener en Arabie saoudite. C’est là que le logiciel espion entre en scène. Les téléphones de Yayha Assira et de Omar Abdulaziz ont été infectés par Pegasus en mai et juin 2018. Les autorités saoudiennes ont donc eu accès à tous leurs échanges. La NSO, en vendant son logiciel espion à l’Arabie saoudite lui aurait permis de collecter des informations sur Jamal Khashoggi.

  • Maroc. « Comment j’ai été tracé à Vienne par Pegasus »
    https://orientxxi.info/magazine/maroc-comment-j-ai-ete-trace-a-vienne-par-pegasus,4929

    Hicham Mansouri, journaliste marocain réfugié en France et membre de la rédaction d’Orient XXI, fait partie des cibles de #Pegasus. Il raconte pour la première fois comment au cours d’un séjour privé en Autriche, il a été repéré grâce au logiciel espion et suivi par de probables barbouzes marocains.

  • France : mise au point sur notre refus de participer au comité de l’IGPN - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/france-mise-au-point-refus-participation-comite-igpn

    La directrice de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a déclaré vouloir créer un comité d’évaluation de la déontologie policière au sein de l’IGPN. À cette occasion, elle a annoncé que nous pourrions faire partie de ce comité. En réalité, nous avons décidé de ne pas accepter cette proposition.

    Nous sommes extrêmement surpris que l’IGPN ait annoncé publiquement notre possible participation à leur comité d’évaluation de la déontologie policière. Si nous avons effectivement reçu une sollicitation de leur part, nous nous apprêtions à leur communiquer notre refus d’être membre de ce comité. En effet, si la décision de créer un tel comité semble montrer la volonté de l’IGPN de se pencher sur la question essentielle de la déontologie de la police, il ne nous semble pas que toutes les conditions sont réunies pour un travail permettant d’améliorer substantiellement les pratiques de la police et leur conformité avec les droits humains.  

    La présence d’une seule association, au milieu de nombreux représentants des forces de l’ordre, l’opacité quant au choix des membres de ce comité tout comme sur son mandat et ses pouvoirs réels, et l’absence de représentation des associations et collectifs travaillant dans les quartiers populaires (où les pratiques de la police posent régulièrement des questions de déontologie), sont les facteurs principaux nous conduisant à refuser d’être membre de ce comité. 

    Nous demandons depuis longtemps que les associations soient consultées sur ces questions et que le ministère de l’intérieur ouvre la concertation aux acteurs associatifs de terrain et à ceux qui militent pour les droits humains. De manière ponctuelle, nous avons déjà participé à des consultations organisées sous l’égide du ministère de l’intérieur, notamment dans le cadre de la préparation pour le nouveau schéma national du maintien de l’ordre (SNMO). Or ce SNMO démontre que nos préconisations n’ont pas été suivies.   

    Dans ce contexte, nous attendons maintenant des gestes forts du ministère de l’Intérieur montrant que nos recommandations sont prises en compte, à commencer par la suspension de certaines armes et techniques (LBD, plaquage ventral), l’interdiction des grenades de désencerclement, et la mise en place d’un mécanisme d’enquête indépendant et impartial sur les cas de violences ou de discrimination de la part des forces de l’ordre.

    #IGPN

    • Non, cette fois-ci Amnesty a refusé l’invitation de la directrice de l’Inspection générale de la police nationale.
      Amnesty International France n’est pas la Cnil. Quoi qu’on en pense, ils sont indépendants.

    • Tu n’es pas obligé de partager mon analyse @vanderling
      Je maintiens que ce gouvernement autoritaire s’essuie sur la CNIL ou Amnesty (et surement d’autres encore) comme sur des paillassons.

      Et dans ce que renverront les médias, personne ne retiendra la grossière entourloupe faite à la CNIL ni la tentative de faire croire qu’Amnesty jouera pour Darmanin. Mais le mensonge de la consultation est inscrite. C’est aussi pour ça que je colle le sinistre de la #propagande.

      https://seenthis.net/messages/892686

      le texte a été réécrit après sa consultation pour y introduire sa mesure la plus polémique : le fichage des opinions politiques.

    • Mais oui, CNIL et Amnesty n’ont rien en commun hormis le fait que le #syndrome_consultatif du gvt lui garantit son auto-absolution en utilisant l’une et l’autre comme étendards démocratiques (ou paillassons selon).
      Et nous sommes d’accord que la CNIL a été réduite depuis longtemps à son plus simple appareil « consultatif », mais que même à ce stade de dégradation de son rôle de garde-fou, l’humiliation se poursuit sans vergogne. Pour Amnesty, c’est une tentative échouée à moitié, parce que le Ministère de l’Intérieur ne s’est même pas donné la peine de savoir si l’association était ou non d’accord, comme si seule suffisait l’invocation symbolique.
      La preuve de l’ignominie que je souligne étant là même.

  • Au Carnet, des caméras cachées et illégales pour surveiller des écologistes
    https://reporterre.net/Au-Carnet-des-cameras-cachees-et-illegales-pour-surveiller-des-ecologist

    Des caméras très sophistiquées et camouflées ont été retrouvées par des militants au Carnet, où des écologistes luttent contre le bétonnage d’un site naturel. Un dispositif illégal, dont les images accusent la gendarmerie locale. Les opposants au projet de zone industrielle au Carnet, en Loire-Atlantique, méritent-ils d’être surveillés comme des terroristes ? Deux groupes de caméras, camouflées dans une fausse bûche d’arbre et de fausses pierres, ont été retrouvés par hasard par des militants, fin août. (...)

    #CCTV #activisme #écologie #vidéo-surveillance #surveillance #CNIL

    • Monsieur le député / Madame la députée,

      Je me permets de vous écrire en amont de l’examen par l’Assemblée nationale de la proposition de loi «  Sécurité globale  », dont certaines dispositions suscite des inquiétudes au regard du respect des obligations de la France en matière de droit international relatif aux droits humains.

      Nous sommes particulièrement inquiets des restrictions au droit de diffuser des images de la police, alors qu’en même temps, est mis en place un cadre très large pour autoriser la police à filmer les citoyens, sans garanties stricte de respect des droits humains.

      Ainsi, l’article 24 de la proposition de loi prévoit de sanctionner très lourdement (jusqu’à un an de prison et 45 000 euros d’amende) le fait de diffuser des vidéos dans lesquelles des policiers ou des gendarmes seraient identifiables « dans le but qu’il soit porté atteinte à [leur] intégrité physique ou psychique ».

      Dans les faits, cette disposition ouvre la voie à des interprétations divergentes et arbitraires, notamment la notion d’intégrité psychique. Si elle est adoptée, elle entravera le travail des journalistes et la possibilité pour les citoyens d’apporter des preuves de violations des droits humains. Avec une telle disposition disparaît la possibilité de faire des vidéos en direct, par peur de la sanction, qui s’ajoute au risque de censure par les plateformes de réseaux sociaux. Ceci constituera un risque majeur pour la liberté d’informer, corollaire essentiel du droit à la liberté d’expression.

      Toute restriction au droit de diffuser des images des forces de l’ordre doit poursuivre un objectif légitime (sécurité nationale, ordre public, droits d’autres personnes) et être strictement nécessaire et proportionnée. Si, dans certaines situations particulières, l’interdiction de filmer et diffuser peut être légitime, par exemple lors d’une opération anti-terroriste, les entraves à la liberté d’informer contenues dans ce projet de loi conduiront à ce que des violations des droits humains ne soient pas documentées. Ceci pourrait contribuer à une culture de l’impunité qui porte finalement atteinte à l’image des forces de l’ordre et contribue à saper lien de confiance nécessaire entre les forces de l’ordre et la population.

      La proposition de loi « Sécurité globale » élargit également la possibilité pour la police d’avoir recours aux caméras piétons (article 21) ou aux caméras « aéroportées », notamment les drones équipés de caméras (article 22).

      Amnesty international recommande la plus grande prudence sur le port par les forces de l’ordre de caméras piétons : il faut prendre en compte les risques pour les droits fondamentaux, en particulier le droit à la vie privée, le droit à la dignité des personnes filmées et le droit à la liberté de réunion pacifique.

      L’article 21 de cette proposition de loi ouvre la possibilité de recourir aux caméras piétons « pour l’information du public », sans précisions sur la façon dont le droit à la vie privée des personnes filmées sera préservé dans le cas où ces images seraient diffusées publiquement. Il permettrait également aux agents d’accéder directement aux enregistrements, ce qui leur était interdit jusque-là. Ceci pourrait s’avérer problématique en cas d’enquête sur des pratiques illégales par les forces de l’ordre. Par ailleurs, si ces caméras peuvent avoir l’intérêt de réduire le recours à la force, les enregistrements peuvent aussi être biaisés et sélectifs si le choix de les démarrer ou de les arrêter revient à l’agent.

      L’article 22 ouvre aussi la possibilité pour les autorités de recourir aux caméras aéroportées – notamment les drones équipés de caméras – dans pratiquement tous les contextes, y compris celui des manifestations. L’information systématique du public, n’est pas garantie puisqu’il est prévu que les autorités puissent s’en passer « lorsque les circonstances l’interdisent », un motif vague permettant une large interprétation.

      Le fait de risquer d’être filmé peut dissuader des personnes de participer à des rassemblements pacifiques, notamment si elles craignent des poursuites ultérieures pour le simple fait d’y avoir participé. Ce qui pourrait être le cas en France, où Amnesty International a documenté des situations où des manifestants rassemblés pour défendre les droits des soignants, par exemple, ont reçu des amendes après avoir été identifiés par des caméras de surveillance. Ils ont été sanctionnés pour participation à une manifestation interdite, alors même que cette interdiction prise par le gouvernement a ensuite été jugée illégale car disproportionnée.

      En l’état, la proposition de loi ouvre la possibilité d’être filmé par les forces de l’ordre dans pratiquement tout l’espace public. Les rapporteurs voudraient même faciliter la transmission aux autorités des vidéos des immeubles d’habitation.

      Rien dans la proposition de loi actuelle ne garantit que les images captées par les autorités ne feront pas in fine l’objet d’un traitement par des logiciels de reconnaissance faciale, une technologie en plein développement. En droit international, toute utilisation de systèmes qui permettraient une surveillance indiscriminée, voire de masse, tant par les organismes d’Etat que par les acteurs du secteur privé, doit être prohibé. Or, dans cette proposition de loi qui prévoit que les autorités pourront très largement filmer les personnes dans l’espace public, des amendements ont déjà été déposés pour introduire la reconnaissance faciale. Ceci porterait une atteinte disproportionnée au respect du droit à la vie privée. Je vous demande donc d’écarter explicitement la possibilité d’y recourir.

      Compte tenu de ces menaces sur les droits fondamentaux, je vous demande de soutenir les amendements visant à :

      La suppression de l’article 24 qui restreint la possibilité de filmer la police

      La suppression de l’article 21 sur les caméras individuelles, ou a minima des amendements afin :

      – De garantir la protection du droit à la vie privée des personnes filmées,

      – D’ajouter un objectif de baisse du recours à la force par les forces de l’ordre,

      – D’exclure l’accès direct des agents à leurs enregistrements (comme c’est le cas dans la législation actuelle)

      La modification de l’article 22 pour  :

      – Préciser les objectifs de l’usage de caméras aéroportées et une liste limitative des cas où ces caméras peuvent être utilisées, en justifiant de la nécessité et proportionnalité au regard des objectifs et moyens de contrôle existants. Compte tenu des menaces sur le droit de manifester, les critères doivent être particulièrement élevés pour autoriser le déploiement de caméras aéroportées dans ce contexte. Un simple trouble à l’ordre public ne saurait suffire, d’autant plus que la simple non-déclaration d’une manifestation a pu, encore récemment, être considéré par les autorités françaises comme un risque à l’ordre public.

      – Préciser les cas dans lesquels le public ne serait pas informé du fait qu’il est filmé et cette absence d’information doit être exclue dans le cas des manifestations.

      Que ce soit pour les caméras individuelles ou les caméras aéroportées, le traitement des images par des logiciels de reconnaissance faciale doit être exclu

      Je vous remercie d’avance de l’intérêt que vous porterez à ma démarche et espère que vous porterez mes recommandations pour un meilleur respect des droits humains. Je vous prie d’agréer, Monsieur le député/Madame la députée, l’expression de ma meilleure considération.

    • Ma préférée :

      Madame la Députée, Monsieur le député,

      Je vous écris pour vous demander solennellement de ne pas ratifier le Projet de Loi sur la Sécurité Globale porté par le Ministre Darmanin et le député Jean-Michel Fauvergue, ancien directeur du RAID.

      Ce projet répressif vise à mettre en place en France tout un ensemble de lois propres aux États policiers et qui vont, de fait, porter atteinte de façon durable à nos libertés et à nos droits fondamentaux de s’exprimer, de manifester ou de témoigner de toute forme de répression étatique sur la population par le biais de sa Police ou de son Armée. Il est clair ici, que par le biais des deux personnages cités plus haut, la Police a écrit elle-même les règles qui définiront ses pouvoirs. Vous avez en tant que député de la République française, une grande responsabilité face à l’histoire.

      En validant ces lois, vous permettriez de facto l’instauration d’un Etat Autoritaire en France où la liberté de s’indigner et d’exprimer son désaccord pour faire évoluer notre société serait réprimée dans la rue, dans les camions de police et dans les salles des commissariats dans l’invisibilité la plus totale et sans la garantie d’obtenir justice en cas d’usage disproportionné ou illégal de la force publique.

      En validant ces lois, vous permettriez, de façon parallèle, l’organisation d’une surveillance généralisée des citoyens alors même que les citoyens ne pourront eux-mêmes plus mettre en place la moindre stratégie démocratique de contrôle sur la Police et les institutions du pays.

      En validant ces lois, vous permettriez le renforcement d’une approche confrontationnelle dans la gestion des manifestations populaires ou syndicales, approche qui n’aboutira qu’à une augmentation des fractures, des colères et, par voie de conséquence, à de la conflictualité dans notre pays qui a tant d’autres besoins en cette période d’apaisement.

      La déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, à laquelle est attachée notre Nation et notre Constitution, ne promeut pas la « sécurité » mais la « sûreté », un état où le danger n’existerait plus, les membres de la société auraient la garantie de leurs libertés et de leur bien-être physique, moral, social et où les "gardiens de la paix" seraient à leur service. Le droit de résistance à l’oppression en fait partie.

      Article 2 - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.

      En vous remerciant pour votre lecture attentive,

      Veuillez agréer Madame la députée, Monsieur le député l’expression de ma considération républicaine.

      https://blogs.mediapart.fr/laurent-thines/blog/111120/securite-ou-surete-une-lettre-aux-deputes-francais-stoploisecuritegl

  • France : après le meurtre de Samuel Paty, des inquiétudes quant au respect des droits humains
    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/droit-a-la-liberte-dexpression

    Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, un enseignant de 47 ans, a été tué à Conflans-Sainte-Honorine (région parisienne). Un jeune homme de 18 ans bénéficiant du statut de réfugié en France aurait décapité l’enseignant, parce qu’il avait montré des caricatures du prophète Mahomet. Le 29 octobre, trois autres personnes ont été tuées dans une église à Nice. Le principal suspect est un homme de 21 ans, de nationalité tunisienne. Les autorités ont arrêté une autre personne, suspectée de complicité. Nous condamnons avec (...)

    #anti-terrorisme #législation #religion #Islam #surveillance #Amnesty