Le Grand Soir

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  • Portrait d’un imposteur, charlatan, facho, stipendié par la CIA, belliciste et misogyne (j’en oublie). Théophraste R. - 30 Juin 2019 - LGS
    https://www.legrandsoir.info/portrait-d-un-imposteur-charlatan-facho-stipendie-par-la-cia-bellicist

    Eduqué par un précepteur nazi envoyé au Tibet par Hitler, il a été jusqu’en 1959 le chef d’une théocratie si féroce que « son peuple » martyr, avec une espérance de vie de 37,5 ans, était en danger de disparition.

    En avril 1999, il a lancé un appel au gouvernement britannique afin qu’il libère l’ex-dictateur fasciste chilien Augusto Pinochet, arrêté au cours d’une visite en Angleterre (1).

    Il était l’ami du gourou japonais https://www.legrandsoir.info/le-dalai-lama-vient-de-perdre-un-ami.html de la secte Aum, Shoko Asahara qui le sponsorisait et qui a défrayé la chronique de l’horreur en faisant gazer au sarin des passagers du métro de Tokyo le 20 mars 1995.

    Il est subventionné depuis 1959 par la CIA. En 1998, son représentant à Washington a avoué : «  C’est un secret dévoilé, nous ne le contestons pas.  »

    Le 27 juin 2019, il s’est exprimé à la BBC https://www.bbc.com/news/world-asia-48772175 sur l’immigration en Europe, qu’il souhaite limitée, faute de quoi «  l’Europe pourrait devenir « musulmane ou africaine  ». Elargissant le slogan de nos fascistes («  La France au Français !  ») il a déclaré «  Europe is for Europeans  ».
    Le « chef » si peu spirituel d’une frange minoritaire des bouddhistes envisage de se réincarner en femme, mais «  il faudra qu’elle soit attirante  ». Il n’a pas dit : «  je ne me vois pas en boudin  », mais on l’a entendu.

    Despote, #charlatan, #facho, stipendié par la CIA, belliciste (partisan de la guerre en Irak et en Afghanistan), misogyne, tel est l’individu que notre site dénonce depuis des années dans de nombreux articles (2) quand la classe politico-médiatique se prosterne devant lui.

    Théophraste R. Auteur du pamphlet (que j’hésite à publier) : «  Le dalaï lama est un sale con  ».

    Notes. 
(1) Pendant les 25 années d’emprisonnement de Nelson Mandela, il s’est tu. C’est pourquoi, malgré ses efforts, et contrairement à Raul Castro, il n’a pas été autorisé à assister aux funérailles du leader Sud-Africain en décembre 2013.

    (2) Voir aussi le livre : « Dalaï lama pas si zen », de Maxime Vivas (Editions Max Milo, 2011).

    #dalaï_lama #misogynie #tibet #chine #religion #bouddhisme #femmes #politique #histoire #censure #manipulation #asile #asie #Nelson_Mandela #théocratie #augusto_pinochet #europe #migrations #emmanuel_macron #macron Curieux que #brigitte_macron, ne figure pas sur la photographie, ce devait être une demande de sa #sainteté pour qui les #femmes sont des . . . .

    • J’ai aucune raison de défendre un dirigeant religieux hein, mais on peut pas appeler ça du journalisme quoi. Article débile sans aucune source, qui mélange des trucs vrais et faux exorès (moi j’arrive jamais à avoir confiance à chaque fois que je lis le Grand soir, je pige jamais si c’est un contenu copié d’autre part, un article écrit exprès, et d’où sortent les infos, etc).

      Rien que la première phrase « putaclic » n’a aucun sens « Eduqué par un précepteur nazi envoyé au Tibet par Hitler » : il a jamais été éduqué par un précepteur étranger… il a juste croisé la route de l’alpiniste https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Harrer pendant un moment, aucun rapport avec son éducation.

      Enfin bref, super le journalisme quoi… Si c’est pour critiquer une religion, ou des personnes de pouvoir (très bien !), j’attends plus que ce genre de merde, personnellement…

  • Pourquoi il faut signer l’arrêt de mort du néolibéralisme - Joseph E. STIGLITZ The Guardian - 30 Mai 2019
    • Joseph E. Stiglitz est lauréat du prix Nobel d’économie, professeur à l’Université Columbia et économiste en chef à l’Institut Roosevelt.

    Depuis des décennies, les États-Unis et d’autres états mènent une politique de libre échange qui a échoué de façon spectaculaire.
    Quel type de système économique apporte le plus de bien-être au genre humain ? Cette question est devenue centrale aujourd’hui, car après 40 ans de néolibéralisme aux États-Unis et dans d’autres économies avancées, nous savons ce qui ne fonctionne pas.
    L’expérience néolibérale – réduction de l’impôt des riches, déréglementation des marchés du travail et des produits, financiarisation et mondialisation – a été un échec spectaculaire. La croissance est plus faible que pendant le quart de siècle qui a suivi la seconde guerre mondiale et elle n’a favorisé le plus souvent que ceux qui sont tout en haut de l’échelle. Après des décennies de revenus stagnants, ou même en baisse pour ceux qui se trouvent en dessous d’eux, il faut signer le certificat de décès du néolibéralisme et l’enterrer.


    Au moins trois grandes propositions politiques alternatives existent actuellement : le nationalisme d’extrême droite, le réformisme de centre gauche et la gauche progressiste (le centre-droit représentant l’échec néolibéral). Mais, à l’exception de la gauche progressiste, ces alternatives continuent d’adhérer à une forme d’idéologie qui a (ou aurait dû avoir) fait long feu.

    Le centre-gauche, par exemple, représente le néolibéralisme à visage humain. Son objectif est d’adapter au XXIe siècle les politiques de l’ancien président américain Bill Clinton et de l’ancien premier ministre britannique Tony Blair, en n’apportant que de légères modifications au système de financiarisation et de mondialisation actuel. La droite nationaliste, quant à elle, rejette la mondialisation, et accuse les migrants et les étrangers de tous les problèmes. Mais, comme l’a montré la présidence de Donald Trump, elle continue – du moins dans sa version étatsunienne – à réduire, avec zèle, les impôts des riches, à déréglementer et à réduire ou supprimer les programmes sociaux.

    En revanche, le troisième camp défend ce que j’appelle le capitalisme progressiste, qui propose un programme économique radicalement différent, fondé sur quatre priorités. La première consiste à rétablir l’équilibre entre les marchés, l’État et la société civile. La lenteur de la croissance économique, les inégalités croissantes, l’instabilité financière et la dégradation de l’environnement sont des problèmes nés du marché et ne peuvent donc pas être réglés par le marché. Les gouvernements ont le devoir de limiter et d’organiser le marché par le biais de réglementations en matière d’environnement, de santé, de sécurité au travail et autres. Le gouvernement a également pour tâche de faire ce que le marché ne peut ou ne veut pas faire, par exemple investir activement dans la recherche fondamentale, la technologie, l’éducation et la santé de ses électeurs.

    La deuxième priorité est de reconnaître que la « richesse des nations » est le résultat d’une enquête scientifique – l’étude du monde qui nous entoure – et d’une organisation sociale qui permet à de vastes groupes de personnes de travailler ensemble pour le bien commun. Les marchés gardent le rôle crucial de faciliter la coopération sociale, mais ils ne peuvent le faire que si des contrôles démocratiques les contraignent à respecter les lois. Autrement, les individus s’enrichissent en exploitant les autres et en faisant fructifier leurs rentes plutôt qu’en créant de la richesse par leur ingéniosité. Beaucoup de riches d’aujourd’hui ont emprunté la voie de l’exploitation pour arriver là où ils en sont. Les politiques de Trump ont favorisé les rentiers et détruit les sources de la création de richesse. Le capitalisme progressiste veut faire exactement le contraire.

    Cela nous amène à la troisième priorité : résoudre le problème croissant de la concentration du pouvoir du marché. En utilisant les techniques d’information, en achetant des concurrents potentiels et en créant des droits de douane à l’entrée, les entreprises dominantes peuvent maximiser leurs rentes au détriment des populations. L’augmentation du pouvoir des entreprises sur le marché, conjuguée au déclin du pouvoir de négociation des travailleurs, explique en grande partie la hausse des inégalités et la baisse de la croissance. À moins que le gouvernement ne joue un rôle plus actif que ne le préconise le néolibéralisme, ces problèmes vont probablement s’aggraver à cause des progrès de la robotisation et de l’intelligence artificielle.

    Le quatrième point clé du programme progressiste consiste à rompre le lien entre les pouvoirs économique et politique. Les pouvoirs économique et politique se renforcent mutuellement et se cooptent réciproquement, en particulier là où, comme aux États-Unis, des individus et des sociétés fortunés peuvent financer sans limites les élections. Dans le système étatsunien de plus en plus antidémocratique de « un dollar, une voix », il n’y a plus assez de ces freins et contre-pouvoirs si nécessaires à la démocratie : rien ne peut limiter le pouvoir des riches. Le problème n’est pas seulement moral et politique : les économies plus égalitaires sont en réalité plus performantes. Les capitalistes progressistes doivent donc commencer par réduire l’influence de l’argent en politique et par réduire les inégalités.

    On ne peut pas réparer les dégâts causés par des décennies de néolibéralisme d’un coup de baguette magique. Mais on peut y arriver en suivant le programme que je viens d’ébaucher. Il faudra que les réformateurs soient au moins aussi déterminés à lutter contre le pouvoir excessif du marché et les inégalités, que le secteur privé l’a été pour les générer.

    L’éducation, la recherche et les autres véritables sources de richesse doivent être au cœur des réformes. Il faudra protéger de l’environnement et lutter contre le changement climatique avec la même vigilance que les Green New Dealers aux États-Unis et Extinction Rebellion au Royaume-Uni. Et il faudra mettre en place des mesures sociales permettant à tous de mener une vie décente. Cela veut dire bénéficier de la sécurité économique, d’un travail et d’un salaire décent, de soins de santé et d’un logement convenable, d’une retraite garantie et d’une éducation de qualité pour ses enfants.

    Ce programme d’action n’a rien d’irréaliste ; ce qui serait irréaliste serait de ne pas le mettre en œuvre. Les alternatives proposées par les nationalistes et les néolibéraux engendreraient davantage de stagnation, d’inégalités, de dégradation de l’environnement et de colère, et pourraient avoir des conséquences que nous ne pouvons même pas imaginer.

    Le capitalisme progressiste n’est pas un oxymore. C’est au contraire l’alternative la plus viable et la plus dynamique à une idéologie qui a clairement échoué. Il constitue notre meilleure chance de sortir du marasme économique et politique actuel.

    Joseph E. STIGLITZ

    #néolibéralisme #capitalisme #financiarisation #mondialisation #nationalisme #réformisme #progressisme #pouvoirs #marchés #inégalités #Joseph_Stiglitz

    Sources : https://www.legrandsoir.info/pourquoi-il-faut-signer-l-arret-de-mort-du-neoliberalisme-the-guardian
    https://www.theguardian.com/business/2019/may/30/neoliberalism-must-be-pronouced-dead-and-buried-where-next

  • Reporters sans frontières : le crime paie Théophraste R. - 3 Juin 2019 - LGS
    https://www.legrandsoir.info/reporters-sans-frontieres-le-crime-paie.html

    Le 21 octobre 2000, le journaliste Jacques-Marie Bourget (1) se trouvait sur une place publique à Ramallah (Palestine). Tout était calme, les cafés étaient ouverts quand un tireur d’élite israélien «  non identifié  » lui a perforé le poumon d’une balle https://www.legrandsoir.info/macron-soutiendra-t-il-les-correspondants-de-guerre.html de son fusil d’assaut américain « M16 ». Alors même que le pronostic vital était engagé, il a fallu l’intervention personnelle de Jacques Chirac pour qu’Israël autorise l’évacuation du journaliste. La victime miraculée nous dira prochainement sur ce site tout ce qu’elle ne doit pas à Reporters sans Frontières.

    C’était hier, c’est encore aujourd’hui. Le 28 février 2019, une commission d’enquête https://news.un.org/fr/story/2019/02/1037422 indépendante de l’ONU a révélé que des tireurs d’élite israéliens tirent intentionnellement sur des journalistes (2).
    En novembre 2007, Maxime Vivas publiait un livre-enquête sur l’organisation Reporters sans Frontières et sur son secrétaire général Robert Ménard, alors intouchable et coqueluche des médias, toutes tendances confondues (Ménard fut invité à la fête de l’Huma). Mettant de côté son amour pour la liberté d’expression, le secrétaire général de RSF menaça à 4 reprises de traduire l’impertinent auteur devant un tribunal.

    Le 19 mai 2019, Christophe Deloire, actuel secrétaire général de Reporters sans frontières a reçu le prix de la « défense de la démocratie » https://www.legrandsoir.info/reporters-sans-frontieres-recoit-le-prix-du-regime-assassin-de-journal (sic) lors d’une cérémonie à Tel Aviv en présence du président israélien Reuven Rivlin.

    Théophraste R. Auteur du proverbe : «  RSF est à la liberté d’expression ce que Monsanto est à l’écologie, Ségolène Royal au socialisme et BHL à la philosophie  ».

    (1) Grand reporter et écrivain, Jacques-Marie Bourget a publié 95 articles sur le site d’information alternative Le Grand Soir. Il a commencé sa carrière chez Gallimard à la NRF puis il a enchaîné à l’ORTF, l’Aurore, le Canard Enchainé, l’Express, VSD, le Sunday Times, Paris-Match et Bakchich. En 1986 a obtenu le Prix Scoop pour avoir révélé l’affaire Greenpeace.

    (2) Gaza 2018 : «  La Commission a constaté que les forces de sécurité israéliennes avaient tué 183 […] manifestants avec des balles réelles, dont 35 enfants, trois ambulanciers paramédicaux et deux des journalistes, clairement identifiés.  »

    #crimes_de_guerre #israel #israël #gaza #occupation #colonisation #rsf #reporters_sans_frontières #robert_ménard #christophe_deloire

  • Les végans meilleurs soutiens de Nétanyaou ? Israël terre promise du vegan-washing Paul Aries - 24 Avril 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/les-vegans-meilleurs-soutiens-de-netanyaou-israel-terre-promise-du-veg

    Un site végan me soupçonnait récemment d’antisémitisme (ce qui est un comble) parce que j’évoquais l’importance du lobby végan en Israël dans ma Lettre aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser (Larousse). Je vais cependant récidiver en m’abritant derrière le site autorisé de la Chambre de commerce France-Israël qui titrait, au lendemain de la réélection du candidat de la droite la plus dure : « Le véganisme : clé de la victoire de Nétanyaou ? ».

    La thèse, même sous forme interrogative, mérite le détour pour qui connait Israël. Il est exact que pour emporter les voix des « amis des animaux », Netanyahou a annoncé arrêter de consommer de la viande. Lors d’une conférence de presse donnée le 10 mars 2019, la députée Sharren Haskel, membre du parti du Likoud et proche de « Bibi », a annoncé que le Premier ministre et toute sa famille « avaient opté pour le végétarisme ». « Pas entièrement », a-t-elle ajouté à mi-mot. La presse conclut qu’en « s’entourant de cette figure appréciée par les défenseurs des bêtes, « Bibi » a probablement gagné des points dans les urnes ». Beaucoup de sites dont Actualité Israël ont repris aussitôt cette analyse. Sharren Haskel a joué effectivement un rôle central dans la véganisation de la droite. Ex-membre volontaire des commandos de la police des frontières, opposée récemment aux projets d’amélioration de la situation juridique des gays, reconnue comme proche idéologiquement du Tea Party des Etats-Unis, elle n’a cessé de se droitiser, au fils des années, expliquant, par exemple, qu’« ll n’y a pas d’armée plus morale dans le monde que la nôtre » (sic). Les journalistes s’interrogent cependant : « Deux questions émergent lorsqu’on constate l’importance de ces mouvements en Israël : y a-t-il un lien entre l’antispécisme et la spécificité historique d’Israël, à savoir sa définition comme « Etat des Juifs » ? Ensuite, cet engouement pour la cause animale a-t-il un lien avec le conflit israélo-palestinien ? ». La faute politique du candidat travailliste aurait été de ne jamais préciser si, de son côté, il mangeait encore du poulet, lit-on sous la plume des experts.

    L’instrumentalisation du véganisme à des fins politiques ne date pas cependant de cette seule période électorale ni même de la présence de Sharren Haskel. Nétanyaou se dit depuis longtemps favorable aux « lundis sans viande » et l’armée israélienne se proclame végane (alimentation et vêtements).

    Les faits sont assez têtus pour permettre de raconter une tout autre histoire. Cette pseudo « première nation végane » (comme on le lit dans la presse) reste l’un des pays au monde consommant le plus de viande (80 kilos par personne et par an contre 66 en France), notamment de poulets (57 kilos), et les végans, avec 8 % de la population, n’y sont guère plus nombreux qu’ailleurs… Alors pourquoi Israël passe-t-elle pour être le paradis des végans dans le monde ? L’Etat israélien est l’inventeur du vegan-washing en tant que stratégie politique.

    Israël a été d’abord le laboratoire d’une expérience grandeur nature, en matière de conversion, puisque 60 % des téléspectateurs réguliers de l’émission de télé-réalité « Big Brother » ont changé leur façon de manger. Tel Gilboa (née en 1978), fondatrice du Front israélien de libération des animaux (ALF) en 2013, a remporté la sixième édition de « Big Brother » en 2014, en utilisant, avec la complicité de la production, l’émission pour propager, en prime time, le véganisme, et ceci durant trois mois et demi… Végan France titrait le 10 février 2016 : « Une activiste végane remporte « Big Brother » ». Elle portait pour la finale un T-shirt « Go Végan », son opposant en finale (Eldad) était aussi végan, comme d’ailleurs 4 des 18 occupants de la « maison ». On sait aujourd’hui qu’elle a bénéficié d’une véritable mise en scène, un autre candidat était un pseudo-éleveur bovin engagé par la production et dont le rôle était de provoquer et de pousser la participation végane, la production a même autorisé l’ami de Tal à venir parler de véganisme devant les résidents de la « maison » et leur a projeté une vidéo sur l’industrie des œufs, de la viande et du lait, séance enregistrée puis projetée à la télévision, avec une séquence montrant les résidents fondant en larmes. Yoram Zack, directeur de la production, a prononcé un discours après sa victoire : « Il y a cent neuf jours vous êtes entrée dans la maison pour accomplir une mission. Vous êtes venue ici pour servir de voix à ceux qui ne peuvent pas parler . »

    Cette belle aventure n’est pas sans lien avec le fait que le gouvernement israélien a choisi de faire des biotechnologies (notamment dans le domaine agricole) un secteur de pointe, avec la fondation de plus 1 350 firmes, dont 612 créées depuis 2007, et qui mobilisent 20 % du total des investissements. Un exemple : la start-up SuperMeat commercialise une viande vegan friendly , grâce à un blanc de poulet issu de cultures cellulaires, les cellules sont prélevées par biopsie puis cultivées industriellement en laboratoire, elles se nourrissent d’acides aminés d’origine végétale et de glucose. L’association #L214 a relayé l’appel aux dons à SuperMeat sur Facebook. Le professeur Yaakov Nahmias, cofondateur et directeur de recherche de SuperMeat, est aussi directeur du Grass Center for Bioengineering de l’Université hébraïque de Jérusalem et membre du Broad Institute de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ces projets sont soutenus par des organisations comme l’ONG A #Well-fed_World (Un monde bien nourri) qui distribue de l’alimentation végane aux nécessiteux. Cette ONG travaille avec le Fonds international pour l’Afrique afin de généraliser des repas scolaires strictement végétariens (Éthiopie). La #Modern_Agriculture_Foundation et l’université de Tel-Aviv ont lancé, en 2014, un projet de viande de poulet cultivée, sous la direction d’Amit Gefen, un des principaux experts mondiaux en ingénierie tissulaire. La firme #Jet-Eat vient de lancer la première imprimante alimentaire 3D végane…au monde.

    Cette belle aventure n’est pas non plus sans lien avec la possibilité que donne le #vegan-washing de laver plus blanc l’Etat d’Israël et sa politique de colonisation.

    Gary Yourofsky, le meilleur VRP végan en Israël
    Le militant étasunien Gary Yourofsky est l’un des nouveaux visages du véganisme israélien. Sa vidéo a été visionnée par plus d’un million d’habitants sur une population de huit millions, ses conférences font le plein et attirent l’élite de la société y compris des politiques comme Tzipi Livni (ancienne agente du Mossad, ancienne députée, elle vient d’abandonner la politique) … à tel point que la presse se demandait si Netanyaou n’irait pas la prochaine fois dans le cadre de sa stratégie assister à une conférence de Yourofsky. Gary Yourofsky ne recycle pas seulement les plus vieux clichés du végétarisme, l’humanité serait herbivore, toutes les maladies majeures seraient dues à la consommation carnée, car il se veut aussi ouvertement misanthrope et « dérape » souvent : « Au fond de moi, j’espère sincèrement que l’oppression, la torture et le meurtre se retournent dix fois contre les hommes qui s’en moquent ! Je souhaite que des pères tirent accidentellement sur leurs fils à l’occasion des parties de chasse, pendant que les carnivores succombent lentement à des crises cardiaques. Que chaque femme emmitouflée dans la fourrure doive endurer un viol si brutal qu’elle en soit marquée à vie. Et que chaque homme couvert de fourrure se fasse sodomiser si violemment que ses organes internes en soient détruits. Que chaque cowboy et chaque matador soit encorné jusqu’à la mort, que les tortionnaires du cirque se fassent piétiner par des éléphants et lacérer par des tigres . » Gary Yourofsky a pris position également en faveur d’Israël contre la Palestine : « Alors que les Israéliens sont dans un processus de destruction des industries de viande, de produits laitiers et d’œufs – ce qui amènera à l’éradication des camps de concentration pour les animaux, les Palestiniens et leurs sympathisants “droitdelhommistes”, psychotiques, sont en train de construire encore plus de camps pour les animaux ! […] Les Palestiniens sont le problème. C’est le groupe de personnes le plus psychotique du monde . »

    Cette position n’est malheureusement pas isolée. Eyal Megged appelle Netanyahou à faire d’Israël la terre des droits des animaux plutôt que de chercher inutilement une paix impossible avec les Palestiniens . Aeyal Gross, professeur israélien de droit international, s’insurge : « Le végétarisme devient un outil pour améliorer l’image des forces de défense israélienne, ou celle d’Israël dans son ensemble […] À Tel-Aviv aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de trouver de la nourriture dont la préparation n’a pas impliqué l’exploitation des animaux que de trouver une nourriture dont la production n’a pas entraîné l’oppression et le déracinement d’autres êtres humains ». Le mouvement palestinien de défense des animaux dénonce Israël comme le premier pays du monde à faire du vegan-washing (blanchiment de l’image par le véganisme comme d’autres font du green-washing alors qu’ils bousillent la planète). On peut lire sur le site de Palestinian Animal League la mise en garde suivante : « Israël utilise le vegan washing pour couvrir les dégâts causés aux vies palestiniennes et au véganisme en Palestine, et obtient maintenant le soutien international de végétaliens bien connus, qui sont intentionnellement ou involontairement des outils dans le jeu de vegan washing du « paradis végétarien ». Les Palestiniens dénoncent ainsi le rôle d’institutions de propagande comme Vibe Israël qui invite d’éminents blogueurs végétaliens à visiter « l’empire végan appelé Israël ». Le mouvement palestinien accuse aussi Binthnight Israël, une association de défense d’Israël auprès des juifs du monde entier, d’avoir ajouté à son programme « Israël pour les végans »… Les palestiniens rappellent que la plus grande partie des productions véganes est réalisée dans les colonies israéliennes illégales à l’intérieur des territoires palestiniens.
    
Le gouvernement israélien, et notamment, son armée communique sur « Tsahal, l’armée la plus vegane au monde… », de là à soutenir qu’elle fait une guerre propre, le passage est souvent étroit).

    Cette propagande consistant à utiliser le véganisme pour légitimer la politique d’Israël fonctionne à plein au sein des multiples relais communautaires. Le JForum.fr (portail juif francophone) a ouvert un Forum sur « Israël, terre promise des végans ». Infos-Israël.News ajoute qu’Israël, paradis pour les végétariens mérite le détour et le soutien actif… L’association végétarienne de France titre « Ici, il fait bon être végé ! » et intègre Tel-Aviv « nation végane selon le Ministère du tourisme » dans les lieux de vacances de tout bon végan. Tribune Juive se fait l’écho cependant du débat qui secoue la communauté.

    Israël champion du vegan-washing ?
    Jérôme Segal nous aide à comprendre les raisons du véganisme israélien. Il y voit déjà une idéologie de substitution pour une gauche orpheline de victoires. Il cite le rôle des juifs, comme Peter Singer et Henry Spira, dans la naissance du véganisme. Il prolonge, également l’analyse de Jean Stern, selon lequel le pinkwashing était une stratégie politique visant à promouvoir Tel-Aviv comme capitale mondiale de la tolérance envers les minorités sexuelles dans le seul but de présenter le pays autrement que comme un Etat épinglé par des associations humanitaires pour ses manquements aux droits humains. Jérôme Segal parle donc du vegan-washing comme d’une stratégie délibérée servant les intérêts militaristes, colonialistes, économiques de l’Etat israélien. Le journaliste Gidéon Levy (éditorialiste au quotidien Haaretz) explique que le véganisme permet de mieux camoufler ce qui se passe en Cisjordanie. La gauche israélienne a tenté naturellement de surfer sur ce courant végan (comme certains dirigeants politiques de la gauche française le font encore). Conséquence : la gauche est de plus en plus marginalisée en Israël, au point que le seul parti qui ose encore se dire de gauche aujourd’hui, Meretz, n’a obtenu que 3,6 % des suffrages en avril 2019. Ce n’est pas pourtant faute d’avoir fait des efforts, puisque Tamar Zandberg, député du Meretz, est l’organisateur de la journée végane, au sein même de la Knesset, réunissant tous les députés…

    La gauche et les milieux écologistes israéliens ne parviendront à retrouver une parole forte qu’en se portant à la défense de l’élevage paysan israélien et palestinien.

    Paul Ariès

    #végan #biotechnologies #véganisation de la droite #antispécisme #vegan-washing #SuperMeat #vibe_israël #végétalisme #tsahal
    #sharren_haskel https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharren_Haskel
    #gary_yourofsky https://fr.wikipedia.org/wiki/Gary_Yourofsky
    # Tzipi_Livni https://fr.wikipedia.org/wiki/Tzipi_Livni
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  • Où est le mandat d’arrêt suédois ? — Craig MURRAY, Naomi WOLF
    https://www.legrandsoir.info/ou-est-le-mandat-d-arret-suedois.html

    Dans le cas de l’accusation en Suède dont le délai de prescription a été dépassé, l’accusation était que pendant un acte sexuel consensuel, Julian Assange a délibérément déchiré le préservatif, sans consentement. Je suis tout à fait d’accord que si c’est vrai, cela équivaudrait à une agression sexuelle.


    Mais le préservatif déchiré remis à la police suédoise comme preuve ne contenait pas l’ADN d’Assange - une impossibilité physique s’il l’avait porté pendant les rapports sexuels. Et l’auteur de l’accusation avait déjà été expulsé de Cuba parce qu’elle travaillait pour la CIA. Alors je répète :devons-nous toujours croire l’accusateur ?

    Pour une fois, je suis d’accord avec les blairites pour dire que si un mandat était émis par Suède, la demande suédoise devrait supplanter la demande américaine, notamment parce que le viol est un crime beaucoup plus grave. Comme la seule raison pour laquelle Julian Assange a demandé l’asile était qu’il considérait les accusations suédoises comme une ruse pour le mettre en détention en vue de son extradition vers les États-Unis, je dirais également que, si un mandat de la Suède devait apparaître, Assange devrait pouvoir partir volontairement et sans résistance juridique supplémentaire, la demande d’extradition américaine étant supplantée par la suédoise.

    Mais ne retenez pas votre souffle. Aucun mandat ne viendra. Les États qui ont si soigneusement coordonné son arrestation et sa détention, synchronisée avec la publication du rapport Muellergate et les affirmations démentes du gouvernement équatorien sur les excréments [que Julian Assange aurait étalé] sur les murs [de l’Ambassade], n’ont plus besoin de l’affaire suédoise.

    Encore une fois. Où est le mandat d’arrêt de la Suède ? Y a-t-il encore des gens qui ne comprennent pas que les accusations suédoises n’ont jamais été qu’une ruse de la CIA ?

    Craig Murray
    ex-ambassadeur du Royaume-Uni

  • L’arrestation d’Assange est scandaleuse —
    Noam CHOMSKY - Traduction par VD pour le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/l-arrestation-d-assange-est-scandaleuse.html

    L’arrestation d’Assange est scandaleuse à plusieurs égards. L’un d’entre eux est l’effort déployé par des gouvernements – non seulement le gouvernement des États-Unis. Les Britanniques coopèrent. L’Équateur, bien sûr, coopère actuellement. La Suède, auparavant, avait coopéré. Les efforts pour faire taire un journaliste qui publiait des documents que les gens au pouvoir ne voulaient pas que la foule de gueux connaissent. C’est essentiellement ce qui s’est passé. WikiLeaks publiait des choses que les gens devraient savoir sur ceux qui sont au pouvoir. Les gens au pouvoir n’aiment pas ça, il faut donc le faire taire. C’est le genre de chose, le genre de scandale qui se produit, malheureusement, encore et encore. (...)

  • L’ivresse décime Théophraste R - 18 Mars 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/l-ivresse-decime.html

    Pour dire qu’elle souffre, une partie du pays s’expose, tous les samedis depuis 18 semaines, aux énucléations, amputations, fractures, plaies, gazages, matraquages, gardes à vue, procès expéditifs, emprisonnements. La majorité de citoyens la soutient, en dépit d’autres passages à tabac, incessants, par les « grands » médias qui ont lâché leurs chiens. Les animateurs, éditorialistes, politologues, « philosophes » (sic) aboient. L’un dit que l’armée devrait tirer, l’autre qu’il faut mettre les meneurs jaunes en état d’arrestation.

    Les mauvaises langues racontent que, rentré précipitamment de La Mongie, Macron a engueulé Castaner (qui lui conseillait d’enlever ses après-skis). « Et toi, ferme ta braguette » aurait-il répliqué sèchement avant de faire filmer une réunion de crise où, livide, les traits durcis, il a averti chacun qu’en matière de gestion du problème, « on n’y est pas ».

    Traduisez, non pas « Il faut céder à ceux qui ont faim », mais « Il faut taper plus fort sur Jojo, les analphabètes-alcooliques-fainéants-fouteurs-de-bordel qui ne sont rien et qui nous les gonflent avec leur histoire de fin de mois ».

    Bref, il faut remplir les prisons et les hôpitaux. Les morgues, peut-être.

    Edouard Philippe, qui pense que son heure approche (Macron étant fini), se pencha sur Nicole Belloubet (défaite comme si elle venait de se découvrir dans un miroir) pour lui chuchoter un petit poème irrévérencieux qui résumait le désarroi macronien :

    « Le Fouquet’s, symbole de la République

    Est incendié par les CRS.

    Brigitte, la muse érotique

    Est restée seule sur le tire-fesse ».

    Théophraste R. Auteur du mémoire (en cours) : « Le méprisant des riches peut-il finir en prison ? » et du pamphlet (déchiré et poubellisé dès le premier chapitre) : « Le jour où la foule haineuse s’empara de Mussolini ».

    #violence #emmanuel_macron #christophe_castaner #nicole_belloube #edouard_philippe

  • Une fausse victime du Bataclan indemnisée, oui. Un journaliste flingué par Israël, non.
    Richard LABÉVIÈRE - 7 mars 2019
    https://www.legrandsoir.info/une-fausse-victime-du-bataclan-indemnisee-oui-un-journaliste-flingue-p

    Il y aura bientôt 19 ans que le journaliste Jacques-Marie Bourget a été victime d’une d’une tentative d’assassinat par un soldat israélien. A Ramallah un « sniper » qu’il l’aligne et lui colle une balle dans le poumon gauche à deux doigts du coeur. Inutile de décrire les séquelles et l’impossibilité de se retourner contre Israël, état au-dessus du droit. Aujourd’hui c’est le gouvernement français qui est son adversaire et refuse d’appliquer une décision du TGI de Paris qui le reconnait comme « victime ». Ainsi pour l’état Macron un journaliste en zone d’insécurité est un non-être humain. Même pas question d’appliquer la Convention de Genève. (...)

  • Des documents internes du gouvernement des #États-Unis présentent les grandes lignes d’un programme de « #guerre économique » contre le #Venezuela (The Grayzone) — Ben NORTON
    https://www.legrandsoir.info/des-documents-internes-du-gouvernement-des-etats-unis-presentent-les-g

    Dans le manuel de guerre non conventionnelle, l’Army Special Operations Forces (ARSOF) écrit que les Etats-Unis « peuvent utiliser la puissance financière comme une arme en temps de conflit jusqu’à une guerre générale à grande échelle ». Et il a noté que « la manipulation de la force financière des États-Unis peut influencer les politiques et la coopération de gouvernements étrangers » - c’est-à-dire forcer ces gouvernements à se conformer à la politique américaine.

    Les institutions qui aident le gouvernement américain à y parvenir, a poursuivi l’ARSOF, sont la #Banque_mondiale, le #Fonds_monétaire_international (#FMI) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (#OCDE).

  • La France, Une démocratie qui crève les yeux Djamel LABIDI - 7 Février 2019 - Le Quotidien Oran
    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5272902

    En France, le pouvoir s’efforce de centrer l’attention sur la question de la violence en lieu et en place des revendications du mouvement des « Gilets jaunes » et de leur signification politique et sociale.

    Il s’ensuit, peu à peu, une inversion totale dans laquelle les #victimes font figure de #coupables, dans une #répression qui s’est faite de plus en plus dure, et qui a même pris un caractère de masse, avec des milliers d’arrestations et des centaines de victimes.

    Des #élites médiatico-politiques proches du pouvoir, apparemment si logiques en « temps normal », se mettent tout à coup à produire des arguments qui laissent perplexes.

    « Les victimes n’auraient pas du être là », ou bien « elles sont elles- mêmes des casseurs ». D’autres parlent de « dommages collatéraux inévitables ». Dommages collatéraux, tiens une expression déjà entendue à propos d’autres peuples. Comme le monde est petit et comme tout se tient.

    Aucune compassion pour les victimes. Des hommes et des femmes souvent âgés, qui ont pris des risques et ont sacrifié leur vie sur les ronds points, sont presque condamnés pour leur... imprudence. Des jeunes dont la vie a basculé, mutilés à vie, une main, un pied arrachés, un œil crevé, ont droit à quelques mots de circonstances rapides : « Bien sûr nous le déplorons », « Un blessé est toujours un blessé de trop » etc.. Sont-ce les mêmes élites si prompts à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme mais...ailleurs.

    Naufrage de la raison
    Mais une fois ces mots de compassion rapidement prononcés, il est rappelé, que « les policiers aussi ont des blessés » sans d’ailleurs jamais que la nature de ces #blessures ne soit précisée où les preuves n’en soient données. Les armes utilisées sont le fusil #LBD_40 (le #Flash-Ball), qui tire des grosses balles de caoutchouc avec une vitesse et une force d’impact considérables, et la grenade #GLI-F4 (dite de « désencerclement ») qui contient 25 grammes de TNT et projette de petits éclats sur des dizaines de mètres. Ces armes sont qualifiées pudiquement d’ « outils » nécessaires à la sécurité des forces de l’ordre lors des manifestations.

    Le pouvoir et ses porte- paroles médiatiques et intellectuels se seront, depuis le début de la crise et des manifestations, indignés avec force de tout amalgame entre violences policières et violence des manifestants, déclarant que la violence policière est quant à elle légitime..Naufrage de la raison.

    Car en fait, c’est ceux qui s’indignent qui mettent ainsi sur le même plan policiers et manifestants. Le monopole de la violence par l’Etat puise sa légitimité dans la protection des citoyens. Les policiers, mais aussi les forces armées, sont des métiers où on prend des risques, y compris celui de sa vie, justement pour protéger les citoyens. Ici la logique est inversée et l’usage des LBD et autres armes est donc justifié pour éviter des risques aux policiers...au risque pour les citoyens d’être mutilés.

    Mis au même niveau, policiers et manifestants sont alors considérés comme deux groupes qui s’affrontent, avec des blessés de part et d’autre, pantins gesticulant les uns contre les autres dans un combat absurde, dont la raison disparait, et où la responsabilité du pouvoir est alors absoute, dissoute derrière l’argument de la violence. Et pourtant, chaque policier, chaque soldat vous le dira : dans tout combat auquel il participe, dans le désordre et la fureur d’une bataille, il ne voit rien, il n’a aucune vue d’ensemble, seul voit clair le donneur d’ordres, le commandement, et ici la décision est politique.

    Autres signes inquiétants pour un Etat de droit, les forces de l’ordre avancent masquées, cagoulées, comme si elles faisaient un mauvais coup, comme si elles craignaient le peuple, et devaient cacher leur visage, et cela au moment même où « la loi anti-casseurs » en discussion à l’Assemblée nationale française prévoit des condamnations contre les manifestants masqués.

    On peut se demander pourquoi en France, actuellement, malgré les condamnations aussi bien de l’opinion française que de l’opinion internationale, le gouvernement tient tant à utiliser des moyens aussi cruels contre les manifestations des « #Giletsjaunes ». L’argument que ces armes sont des « armes intermédiaires » devrait en réalité être pris à la lettre. En effet, ces #armes permettent de faire peur, et donc d’empêcher que les manifestations prennent plus d’ampleur, tout en évitant le prix politique de la mort de manifestants. En cela elles sont effectivement « intermédiaires ». Mais c’est jouer avec le feu : une telle stratégie apparait, peu à peu, d’autant plus cruelle, d’autant plus cynique qu’elle fait fi d’une valeur essentielle : celle de l’intégrité humaine. Il n’est pas bon de continuer à tirer sur la foule comme au 19me siècle, même avec des Flash-Ball.

    Dans un tel contexte, l’incident #Benalla prend inévitablement un sens nouveau autant qu’inattendu. La grande violence dont a fait preuve le 1er mai dernier contre des manifestants cet homme, si proche alors du Président français, ne serait- elle pas révélatrice des tendances profondes de celui-ci en matière de gestion de l’ordre.

    La violence est aussi un argument pour demander aux « Gilets jaunes » d’arrêter les manifestations afin de participer au « Grand débat national » lancé par le Président Macron. La contradiction est manifeste. Ce « #Grand_débat » est du aux gilets jaunes. Pourquoi alors chercher à étouffer leur mouvement ou le réprimer. Au contraire, il y a toutes les raisons de n’utiliser d’autres armes que le dialogue avec eux. Comment leur reprocher leur défiance envers ce débat alors que le mouvement est en lui-même la manifestation, et le résultat de la défiance envers les pouvoirs qui se sont succédés depuis des décennies en France et envers le fonctionnement des institutions. On peut noter d’ailleurs que ce « Grand débat » est le contraire de ce qu’est le mouvement des « Gilets jaunes ». C’est un mouvement social. Il veut rassembler la société autour de trois au quatre revendications économiques et politiques essentielles, communes à la grande majorité des français : pouvoir d’achat, augmentation du SMIG, rétablissement de l’impôt sur la fortune (#ISF), justice fiscale, Référendum d’initiative citoyenne (#RIC), tandis que ce « Grand débat national » atomise, émiette les Français dans une infinité de revendications individuelles, catégorielles et locales bien difficiles à traiter dans un tel cadre.

    Aux dernières nouvelles, le Conseil d’Etat français, saisi par la ligue des droits de l’homme française et les avocats de blessés lors des manifestations, a validé la poursuite de l’utilisation des LBD-40 et des grenades GLI-F4, causes de nombreuses blessures et mutilations. Il se serait probablement grandi en les interdisant comme c’est le cas dans tous les pays européens.

    Ces « armes intermédiaires » vont donc continuer à maintenir l’ordre. Pour ceux qui pourraient en douter, « la démocratie crève les yeux en France ». C’est ce qui était écrit sur une pancarte d’un manifestant « Gilets jaunes » ce Samedi 2 février à Paris.

  • La vie comme une partie de Monopoly Christophe Trontin - 7 Février 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/la-vie-comme-une-partie-de-monopoly.html

    En lisant l’excellent Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty, on ne peut pas s’empêcher de voir l’état de notre économie comme la fin d’une partie de Monopoly. Au fil des tableaux analytiques de la répartition des patrimoines et des inégalités croissantes de revenus, explication après explication sur le caractère de moins en moins redistributif de l’impôt, on comprend mieux les raisons du malaise général qu’expriment les gilets jaunes.

    La révolte sourdait déjà, ces dernières décennies, sans trouver à s’exprimer. Le déclinisme envahissait les librairies et des dizaines d’auteurs français en faisaient leurs choux gras. L’inexplicable "déprime française" intriguait les journalistes, surtout étrangers, qui n’arrivaient pas à en formuler les causes.

    Piketty a réalisé là un coup de maître. Dans son pavé de huit cents pages, pas une phrase obscure, pas une phrase en trop, pas un mot plus haut que l’autre. Il constate, mesure, explique, met en perspective. A chaque page, on apprend quelque chose de net et de précis.

    Des choses simples, mais pour une fois démontrées avec brio. La France n’est pas endettée au-delà du raisonnable, comme on nous le répète : son patrimoine reste de très loin supérieur. L’impôt, même assez fortement progressif, fait très mal son travail redistributif ; en réalité, les « riches auxquels l’Etat prend tout » s’enrichissent, tandis que les « pauvres qui saignent l’Etat avec leurs exigences démesurées » s’appauvrissent. La croissance économique forte n’existe que dans les économies en rattrapage ; elle est limitée dans le temps. Elle n’est pas possible dans une économie qui se situe à la pointe du progrès. Elle n’est ni pensable, ni même souhaitable en France.

    Il ne le dit pas mais nous laisse le déduire : le mantra éternel de la croissance est un mensonge. Un mensonge entretenu par nos politiciens pour éluder la vraie question, qui est celle de la répartition.

    La croissance est un faux problème. Le vrai problème c’est l’inégalité ! Piketty nous apprend que le niveau d’inégalité, dans les sociétés occidentales, arrive à des niveaux historiquement catastrophiques : des niveaux qui ont, historiquement, précipité les catastrophes : guerres, révoltes, guerres civiles. La France, pays qui se targue de chérir l’égalité des citoyens, se rapproche jour après jour du modèle américain qui nous horrifie.

    Un niveau d’inégalités qui met en danger la démocratie parce qu’elle mine les principes d’égalité des chances et de mérite personnel. Comment parler encore de démocratie si l’un possède des journaux, des radios et des chaînes de télévision et achète les politiciens, alors que la multitude n’a droit qu’à un bulletin de vote tous les cinq ans ?

    La société se trouve au bout du rouleau. C’est la fin d’une partie de Monopoly, là où les gagnants raflent tout et plus, où les prix ont décuplé, où les droits s’envolent, et où les effets redistributeurs des cartes « chance » n’ont plus qu’un effet dérisoire. Celui où les perdants n’arrivent plus à rembourser les sommes toujours plus démentielles qu’on leur demande. La fin d’une partie de Monopoly est un effondrement et c’est tant mieux : c’est un jeu, il doit se terminer pour que la vie reprenne ses droits.

    Mais quid de la vraie vie ? Les gilets jaunes protestent, mais les « premiers de cordée » invoquent le règlement ! « Les règles sont les règles, on s’est mis d’accord au départ, on ne peut rien changer » dit en substance Emmanuel Macron lorsqu’il appelle à l’ordre républicain ceux qui voudraient reconsidérer le partage. Président de la fin de partie, il organise la curée des vainqueurs. Les réformes ne se font qu’au profit de ceux qui ont déjà gagné, qui trouvent que le dépeçage des perdants traîne en longueur, qui pensent qu’une fois la partie gagnée, rien ne doit rester aux mains de « ceux qui ne sont rien ». Les gagnants s’ennuient dans la partie de Monopoly qui se termine en France, déjà ils lorgnent sur les autres tables, où ils rêvent d’affronter leurs millions à d’autres joueurs.

    « Les Français sont mauvais joueurs ! Ils aiment se plaindre ! Qu’ils payent donc leur dû, qu’ils nous laissent jouer plus gros avec d’autres gagnants ! » disent les premiers de cordée occupés à couper la corde.

    C’est l’effet éducatif de ce jeu : au Monopoly comme dans le capitalisme dérégulé, la partie finit en effondrement. Dans le jeu, c’est heureux : il faut bien que la partie finisse. Dans la vie, c’est inadmissible : il faut bien que la société continue. C’est pourquoi ces règles du jeu, il faut les revoir. Sans ménagement. Sans excessive délicatesse. Dans la brutalité de l’urgence.

    #économie #France #inégalités #revenus #révolte #Thomas_Piketty

  • #s04e02
    #Affaire_Benalla : Matignon a provoqué l’enquête sur les sources de Mediapart - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060219/affaire-benalla-matignon-provoque-l-enquete-sur-les-sources-de-mediapart

    Matignon répond au journaliste. « La chef du #GSPM dément être impliquée d’une quelconque façon dans la rupture du contrôle judiciaire de MM. #Benalla et Crase. Elle affirme connaître M. Benalla, mais ne jamais avoir rencontré M. Crase et qu’à sa connaissance celui-ci n’est jamais venu à son domicile. Elle dément également que son compagnon ait pu organiser cette rencontre chez elle en son absence », explique à Mediapart l’entourage d’Édouard Philippe. Matignon a aussi vérifié qu’aucune écoute administrative n’avait été autorisée concernant les protagonistes cités pendant la période des faits.

    Résultat : Valeurs actuelles ne publie rien. Contacté, le journaliste de l’hebdomadaire, Louis de Raguenel, confirme avoir envoyé des questions à Matignon. « S’il était avéré que ce sont mes questions qui ont entraîné la tentative de perquisition de Mediapart, je trouve cela choquant. Moi, j’ai fait mon travail de journaliste », a-t-il réagi.

    [...]

    Le procureur Heitz, qui pilote personnellement les investigations, n’est pas n’importe qui. Il a été nommé en octobre dernier par le pouvoir exécutif après un processus de désignation qui avait suscité une vive polémique, l’Élysée ayant retoqué les trois postulants retenus par le ministère de la justice et le Conseil supérieur de la magistrature.

    Les procureurs, « parce qu’ils sont porteurs d’une politique publique définie par notre gouvernement […], s’inscrivent dans une ligne de hiérarchie », avait estimé en octobre dernier la ministre de la justice, Nicole Belloubet, qui a couvert mardi 5 février, en mentant devant l’Assemblée nationale, la tentative de perquisition de Mediapart par le parquet de Paris.

    Le premier ministre Édouard Philippe a quant à lui dit assumer être intervenu, avec le président de la République, dans la nomination de Rémy Heitz, voulant « être certain » qu’il serait « parfaitement à l’aise » avec le nouveau procureur de Paris.

    papier de libé sur le journaliste en 2014 (suite révélation VA sur Davet / Lhomme)

    (1) « Valeurs actuelles » marche dans la #barbouze - Libération
    https://www.liberation.fr/ecrans/2014/10/28/valeurs-actuelles-marche-dans-la-barbouze_1131405

    Avant de devenir journaliste, ce militant UMP proche de la Droite forte a été le monsieur Communication numérique de Claude Guéant au ministère de l’Intérieur, entre 2011 et 2012. Puis il a été promu chef du groupe « nouvelles technologies et veille » au cabinet du directeur général de la Police nationale, Claude Balland. Très actif, le jeune community manager se fait vite remarquer par ses prises de position outrancières sur les réseaux sociaux, notamment contre le mariage gay.

    En mars 2013, comme l’a révélé l’Express à l’époque, il finit par être discrètement écarté par Manuel Valls, qui se méfie à juste titre de son activisme. A 26 ans, Louis de #Raguenel devient alors le nouveau rédacteur en chef Internet de Valeurs actuelles. Une reconversion éclair qui ne manque pas de faire jaser en interne. Aux côtés de quelques autres plumes fraîchement débauchées, la nouvelle recrue incarne le virage radical pris avec l’arrivée d’Yves de Kerdrel aux manettes, en octobre 2013. Depuis, de révélations anonymes en dossiers complaisants, l’hebdomadaire s’efforce de servir au mieux la cause sarkozyste. Une stratégie offensive dans laquelle Louis de Raguenel occupe une place discrète mais efficace. La semaine de son scoop, il s’est ouvertement targué d’avoir obtenu ses informations par l’intermédiaire d’un ancien policier proche de la galaxie sarkozyste, reconverti depuis dans le privé. Contacté par Libération, Louis de Raguenel n’a pas souhaité répondre à nos questions.

    La piste barbouzarde est aujourd’hui corroborée par les témoignages des policiers chargés d’assurer la sécurité de Gérard Davet et de Fabrice Lhomme, sous protection rapprochée depuis qu’ils ont reçu des menaces de mort. A deux reprises, tôt le matin, les hommes du SDLP (Service de la protection) ont identifié un véhicule dans lequel un photographe mitraillait méthodiquement ses cibles à l’aide d’un téléobjectif. A chaque fois, la plaque d’immatriculation a été relevée et passée aux cribles des fichiers de police. La première correspond au véhicule d’un particulier, la seconde à une voiture de location.

    Pour les deux journalistes du Monde, les menaces justifiant une protection policière remontent à la fin de l’été, quand Gérard Davet a reçu dans sa boîte aux lettres un courrier explicite (« on va te faire la peau »). Quelques jours plus tard, Fabrice Lhomme découvre sur son paillasson le dessin d’un cercueil, à l’intérieur duquel ont été notés les noms et dates de naissance de sa femme et de ses enfants. Une enquête préliminaire a été ouverte dans la foulée par le parquet de Paris, confiée aux policiers de la BRDP (Brigade de répression de la délinquance aux personnes).

    et plus recemment sur le mari de la cheffe du GSPM

    https://www.liberation.fr/france/2019/02/06/revelations-sur-un-nouveau-partenaire-de-benalla-qui-inquiete-matignon_17

    • #croustillant
      #pop_corn
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/06/la-perquisition-avortee-de-mediapart-a-ete-declenchee-par-des-informations-t

      « Je voulais savoir si des services étatiques avaient été mobilisés, explique M. de Raguenel. La bande provient-elle d’une écoute ou d’une sonorisation clandestine ? L’idée n’était aucunement d’enquêter sur les sources de Mediapart, ni de savoir comment le site a eu accès à l’enregistrement. »

      Lire aussi Les questions que pose la tentative de perquisition à « Mediapart »
      Après cet appel de M. de Raguenel, mais aussi d’autres médias, un courrier est adressé par le directeur de cabinet d’Edouard Philippe au procureur de Paris, dans un souci de « transparence », selon l’entourage du premier ministre.

      « Plusieurs journalistes nous ont contactés, jeudi et vendredi, pour tenter d’établir un lien entre la cheffe du GSPM, son conjoint, et la rupture du contrôle judiciaire de MM. Benalla et Crase. Matignon a donc procédé à de premières vérifications », écrit M. Ribadeau-Dumas dans ce courrier en date du 1er février, que Le Monde a pu consulter.

      Le bras droit de M. Philippe explique avoir « convoqué sans attendre » Marie-Elodie Poitout, cheffe du GSPM. Elle lui aurait alors expliqué avoir « reçu M. Benalla, qu’elle dit connaître depuis 2017, à son domicile, fin juillet, avec un ami commun », Chokri Wakrim, mais assure que M. Crase n’était pas présent. Enfin, M. Ribadeau-Dumas affirme dans cette lettre qu’aucun des protagonistes n’a fait l’objet « d’autorisation de techniques de renseignement », réfutant ainsi l’idée selon laquelle l’enregistrement aurait été réalisé par un service de renseignement.

      La brigade criminelle saisie du dossier
      Selon Le Parisien, la brigade criminelle, saisie du dossier, a procédé en début de semaine aux premières auditions. Marie-Elodie Poitout a été entendue mardi. Elle aurait confirmé avoir reçu M. Benalla à son domicile à la période indiquée, sans pouvoir préciser le jour, pour lui témoigner son soutien, tout en assurant ne pas avoir réalisé les fameux enregistrements.

      Elle aurait en outre affirmé ne pas se souvenir de la présence de M. Crase lors de cette rencontre mais a indiqué que son compagnon était présent. D’après Valeurs actuelles, ce dernier, militaire en activité, aurait été entendu par la direction du renseignement et de la sécurité de la défense pour son éventuelle implication dans le contrat de protection de l’oligarque russe Iskander Makhmudov que M. Benalla est soupçonné d’avoir négocié alors qu’il était encore en poste à l’Elysée.

      Selon Libération, Chokri Wakrim, présent au domicile de Mme Poitout, serait impliqué dans l’exécution de ce contrat. Le quotidien assure que M. Wakrim « a été sollicité quelques mois plus tôt par M. Benalla pour travailler sur le fameux contrat russe » puis « était notamment chargé, à Monaco, de la sécurité de la famille de M. Makhmudov ». Contactés, ni Alexandre Benalla, ni Vincent Crase n’ont donné suite aux sollicitations du Monde. M. Wakrim et Mme Poitout n’ont pu être joints.

      Reste à savoir pourquoi Matignon a alerté le parquet de la sorte, alors qu’aucune procédure judiciaire n’était ouverte. L’entourage de M. Philippe précise au Monde qu’« il ne s’agit en aucun cas d’un signalement ou d’un article 40 [du code pénal, qui impose aux agents publics le signalement des crimes ou délits dont ils ont connaissance]. Il s’agit simplement de partager en toute transparence avec la justice des éléments de réponse transmis à la presse et qui sont susceptibles de concerner une affaire judiciaire en cours. Qui comprendrait que Matignon réserve à la presse des informations que la justice pourrait estimer utiles ? »

      Une célérité qui interroge
      Toujours est-il que le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire – dont les bases judiciaires font débat, celle-ci ayant été lancée sans qu’aucune plainte ne soit déposée – dans la foulée de l’envoi de ce courrier et de diligenter les premiers actes avec une célérité qui interroge.

      Pour la première fois de son histoire, Mediapart a fait face à une tentative de perquisition. Comme il en avait la possibilité, le journal en ligne a refusé cet acte judiciaire. Depuis lundi, une trentaine de sociétés de journalistes ont apporté leur soutien à Mediapart en déclarant notamment que la perquisition qui avait visé le site fondé par Edwy Plenel « constitue une tentative particulièrement inquiétante d’attenter au secret de leurs sources. »

    • Révélations sur un nouveau partenaire de Benalla qui inquiète Matignon - Libération
      https://www.liberation.fr/france/2019/02/06/revelations-sur-un-nouveau-partenaire-de-benalla-qui-inquiete-matignon_17


      Alexandre Benalla et Chokri Wakrim en août 2018.
      Captures d’écran vidéo, DR

      C’est un personnage central de l’affaire Benalla, dont le nom n’est encore jamais apparu jusqu’ici. Chokri Wakrim, 34 ans, a pourtant tissé de nombreux liens avec l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron. Libération enquête depuis plusieurs semaines sur ce militaire au parcours opaque. Selon nos informations, il est impliqué dans un contrat de sécurité avec l’oligarque russe, Iskander #Makhmudov. L’homme est aussi le compagnon de Marie-Elodie Poitout, cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM), Edouard Philippe.
      […]
      Un attelage d’autant plus suspect que Wakrim a été sollicité quelques mois plus tôt par Alexandre Benalla pour travailler sur le fameux contrat russe. Il était notamment en charge, à Monaco, de la sécurité de la famille de Iskander Makhmudov. A l’époque, une partie de ce contrat avait été confiée à la société de sécurité privée Velours, qu’Alexandre Benalla connaît bien pour y avoir travaillé entre 2014 et 2015. Or il existe un autre lien entre cette entreprise et Chokri Wakrim. Selon nos informations, ce dernier a en effet créé une autre société avec un des fondateurs de Velours, dont les statuts datent du 9 juillet 2018, à peine dix jours avant les premières révélations du Monde à l’origine de l’affaire Benalla. Pourquoi avoir créé cette structure à l’objet social incongru (« entretien corporel »), sans lien apparent avec le milieu de la sécurité ? Toujours est-il que le patron de Velours a revendu toutes ses parts à Chokri Wakrim quelques semaines plus tard.

      Plusieurs documents consultés par Libération attestent par ailleurs de la proximité entre Chokri Wakrim et Alexandre Benalla. Le militaire l’a notamment accompagné cet été dans le château de l’homme d’affaires Vincent Miclet, en Dordogne. Dans une vidéo, il apparaît par exemple en pleine séance de tir à la carabine avec l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, dans les jardins de la demeure. Une autre séquence le montre cette fois au domicile parisien de Mohamad Izzat Khatab, sulfureux homme d’affaires syrien soupçonné de nombreuses escroqueries, qui a hébergé Alexandre Benalla pendant plusieurs semaines après son son départ de l’Elysée, comme l’avait révélé Libération. Une proximité qui soulève de très nombreuses questions. Contacté à plusieurs reprises, Chokri Wakrim n’a pas répondu à nos sollicitations.

      #Izmaïlovo #Izmaïlovskaya

    • https://melenchon.fr/2019/02/04/perquisition-mediapart-letat-autoritaire-saffole

      Ce jour-là, Médiapart n’eut pas un mot pour s’étonner des 17 perquisitions contre les militants de « La France insoumise » et trois de leurs prestataires, ni pour les motifs, ni pour la méthode. Pas un mot d’étonnement sur le déploiement de cent policiers avec les méthodes réservées au grand banditisme, ni la perquisition au domicile du Président d’un groupe parlementaire d’opposition, de la saisie de tout le contenu de l’ordinateur de la Secrétaire Générale du groupe, pourtant aucunement concernée par les deux dossiers bizarrement joints qui servaient de prétexte à cette razzia. Pas un mot contre la confiscation d’ordinateurs ou de leur contenu intégral, rien contre la capture du fichier d’adhérents au Parti de Gauche, pas un mot contre l’interdiction faite aux responsables d’être présents pendant la perquisition du siège de « La France insoumise ». J’en passe et non des moindres.

      Médiapart ne s’étonna de rien, approuva tout, se tut sur tout ce qui à l’évidence sentait à plein nez l’instrumentalisation politique de la justice et de la police. Rien sur les liens politiques entre les décideurs de l’opération, rien sur l’anomalie d’une opération construite sur deux simples dénonciations et dont seul j’ai eu à pâtir parmi nombre d’autres cités dans ces deux domaines des assistants au Parlement européen et des comptes de campagnes pourtant validés. Rien. Au contraire Médiapart a organisé une croisade de presse contre moi le jour même pour crime de lèse-majesté médiatique. Mediapart a tout justifié, tout validé. Médiapart a couvert de boue dans des spasmes de rage misogyne Sophia Chikirou. Edwy Plenel a tellement dépassé les bornes qu’il a dû lui-même retirer un de ses tweets graveleux. Médiapart a claironné que « les hommes politiques n’ont pas de vie privée ». Médiapart a diffusé des mensonges délibérés comme celui d’après lequel nous aurions été prévenus de longue date de ces perquisitions. Médiapart a fait tout ce qui lui était possible pour salir nos personnes, notre honneur, nos vies personnelles. Médiapart a été dans cette circonstance le chien de garde zélé des basses besognes de la Macronie.

      Mais voilà que l’arroseur est arrosé. Médiapart est pris à son tour dans les manipulations de coups tordus entre divers étages de la police, et de la justice. Cela sous couvert d’une plainte de Benalla à propos d’un supposé viol du secret de l’instruction concernant sa vie privée. L’une d’entre nous a pourtant déposé une plainte de même nature. Bien sûr, elle n’a été suivie d’aucun effet d’aucune sorte. Alors que se passe-t-il ?

      Au-delà de tous les effets de manche et postures héroïques de défenseurs de la liberté de la presse, la réalité crue est d’une autre nature et d’une autre gravité. Les médias, la police et la justice fonctionnent en circuit fermé depuis des années. Les uns achètent des informations à certains des autres qui ne devraient pas les vendre. Parfois, la tractation est gratuite quand se produit un cas qu’ils appellent le « donnant-donnant ». On se demande ce que chacun donne et contre quoi. La preuve de ce trafic impuni : jamais aucune plainte pour violation du secret de l’instruction n’aboutit. Jamais. Au sujet de nos perquisitions, Médiapart publia dès le lendemain des « informations » en copié-collé (tendancieux) des procès-verbaux sans que le Parquet n’émette la moindre protestation ni velléité de réaction. Jubilant, Fabrice Arfi tweeta : « (Révélations) Les premières découvertes des perquisitions Mélenchon. Et c’est embarrassant… ». Mais tout a changé depuis peu.

      Le démarrage de l’affaire Benalla a ouvert une guerre sans merci entre services de police, également entre eux et le palais de l’Elysée, et entre magistrats et médias qui servent de relais d’habitude aux fuites organisées. Tout le monde est en embuscade autour d’un palais présidentiel en état de siège multiple. Tout est en cause dorénavant dans un régime aux abois. Les deux procureurs et les trois policiers venus perquisitionner savaient parfaitement que les dirigeants de Médiapart, sans doute prévenus de longue date, ne permettraient pas la perquisition. En effet celle-ci n’avait pas l’aval d’un juge, au contraire de mon invasion matinale. Ils savaient qu’ils exciperaient du secret des sources. Ce privilège réservé aux seuls journalistes, s’il est parfaitement compréhensible et nécessaire dans une enquête menée par un média, change de nature quand il concerne les affaires de justice. En effet il devient alors la négation des droits de la défense à une instruction sans publicité et donc sans pression. Le secret des sources dans le délit de violation du secret de l’instruction est tout simplement la porte ouverte à tous les abus et manœuvres puisque personne ne peut se défendre, ni contredire les informations publiées, ni solliciter personne pour faire cesser le trafic marchand de l’information. Il devient un droit à faire des piloris médiatiques.

      Ceux qui sont venus chez Médiapart avaient donc une autre intention évidente : intimider les sources d’informations policières à l’œuvre dans l’affaire Benalla auprès de Médiapart et auprès des autres médias qui attendent leur tour de balançoire. Une guerre de grande ampleur a donc lieu en ce moment au sommet des hiérarchies élyséenne, policière et judiciaire. Médiapart aurait dû comprendre à temps ce que signifiait l’agression contre « La France insoumise », les inquisitions sous prétexte de dossiers bidonnés. Médiapart aurait dû se rendre compte que le pouvoir macroniste voulait seulement ouvrir un feuilleton judiciaire à rebondissements contre moi comme cela se pratique dans beaucoup de pays contre les leaders de ma mouvance. Il aurait dû penser politiquement la situation au lieu de s’abandonner au joie du « Schadenfreude », joie à propos du malheur des autres.

      Voici ce que je crois : encouragé par la complicité de Médiapart contre nous, conscient de l’énorme discrédit des médias dans la période, le pouvoir aux abois se croit dorénavant tout permis. Sa tendance autoritaire est désormais en action la bride sur le cou. Si discutables que soient les pratiques de Médiapart et de ses dirigeants, si détestables que soient les méthodes utilisées par ce média contre nous, il ne faut pas se mettre à leur niveau. Ne soyons pas comme Fabrice Arfi quand il pérorait à mon sujet « Depuis deux jours les fausses nouvelles volent en escadrille. La première d’entre elles consiste à dire par un habile syllogisme que les procureurs de la république n’étant pas indépendants en France, la perquisition visant un membre de l’opposition est la preuve d’une justice aux ordres de l’Elysée. CQFD. C’est pourtant bien plus compliqué que cela. Mais que valent la complexité et la nuance quand il s’agit de s’ériger en martyr ? »

      Le danger du moment demande au contraire de prendre la mesure de ce qui se passe bien au-delà de nos mauvais souvenirs. Devant l’exigence d’une justice impartiale et juste, face à l’exigence de la liberté de la presse, on ne règle pas de compte avec ses adversaires politiques. Il faut donc comprendre que le coup porté contre la rédaction de Médiapart en annonce d’autres contre d’autres rédactions. Les perquisitions politiques contre « La France insoumise » ouvraient la porte à celle de Médiapart. Ce qui est fait à Médiapart prépare d’autres mauvais coup de même nature contre d’autres médias ou d’autres formations politiques. Une telle pente est sans retour quand elle est prise. Le silence moutonnier des députés macronistes montre qu’ils sont prêts à tout avaliser. La Macronie est devenue dangereuse pour la liberté. En attestent la violence de la répression contre les manifestants, les pressions sur la justice pour le prononcé de peines très lourdes contre les gilets jaunes. En attestent la série de lois liberticides de Belloubet et Castaner. En attestent les délires du Président de la République sur le rôle de Poutine dans l’insurrection des gilets jaunes et son mépris de classe devenu incoercible. En atteste l’état de siège dans lequel vit notre pays sous la main de cette équipe au pouvoir « par effraction » selon l’expression de son propre chef. Mais que Médiapart n’oublie pas ses erreurs s’il veut être utile au moment qui commence. Nous, nous n’oublierons pas que nos principes doivent profiter aussi à nos adversaires, même les moins sympathiques. La République, comme la liberté, ne se divise pas au gré des moments.

    • Juan Branco :

      « J’ai grand peine pour Mediapart qui se trouve complu en une situation que leur propre veulerie, lors des perquisitions d’octobre, aura autorisé. Je refuse de rendre héroïques des personnes qui s’étaient effacées lorsque la liberté des autres était en danger.

      Je ne recevrai aucun des arguments rhétoriques, notamment en ce qui concerne la saisine des JLD dont on sait tous l’inanité, pour tenter de distinguer les situations. Il y a une tendance grave en un pouvoir que ce media a contribué à enfanter, et celle-ci est là depuis le début.

      Mediapart y a cédé par habitus sociologique, bien plus que du fait des liens qu’il entretient par ailleurs avec certains de ses principaux soutiens (Niel, dont il est incompréhensible que Mediapart n’ait pas racheté la participation) ou Jean-Pierre Mignard.

      Ils ont voulu voir en Macron un bourgeois gentilhomme, là où il présentait de graves dangers : parce qu’ils leur ressemblait. Leur lecture de l’un des mouvements politiques les plus dangereux de notre temps a contribué à le légitimer et le normaliser au sein de la sphère publique.

      Un tel saccage de mois et de mois d’enquête menés par @fabricearfi, @MartineOrange et tant d’autres, un tel saccage d’années de lutte d’@edwyplenel en faveur des idées contre lesquelles s’est fondée la macronie, est chose qui ne peut que blesser. Voilà où nous nous trouvons.

      Alors je répète, une énième fois : cessons de vouloir nous distinguer en courant comme des lapins aveuglés derrière chacune des manifestations de l’autoritarisme de ce pouvoir. Car alors celui-ci en s’effondrant, nous écrasera. Lisons. Débattons. Et enfin, pensons. »

  • Éditions des Équateurs / Recherche / Documents / Underground
    https://editionsdesequateurs.fr/Recherche/Documents/Underground

    Quand Julian Assange rencontre Suelette Dreyfus, il a 22 ans et déjà plusieurs vies derrière lui. Il a commis ses principaux actes de hacking, a été poursuivi par le FBI, jugé par une Cour australienne. Il a été marié, est devenu père, a divorcé. Tout est déjà là, génie et fêlures, fragilité ontologique et désir de toute puissance. Suelette Dreyfus écoute son histoire. Journaliste, elle flaire le scoop. Ensemble ils enquêtent pendant trois ans pour raconter le génie, les exploits et l’effondrement des pionniers du hacking, en Australie au tournant des années quatre-vingt-dix.

    #livre, un de plus, (paru le 24 février 2011), que je n’ai pas encore lu...

  • Faut-il que les gilets jaunes, la police ou l’armée tirent sur Luc Ferry ? Maxime VIVAS - 9 Janvier 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/faut-il-que-les-gilets-jaunes-la-police-ou-l-armee-tirent-sur-luc-ferr

    Luc Ferry est agrégé de philosophie, docteur d’État en sciences politiques, ancien ministre de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche. Rien que ça ! Il est l’auteur de nombreux ouvrages philosophiques et chroniqueur au Figaro et à Radio Classique.

    Ce n’est donc pas un sous-développé du bulbe comme Aurore Bergé, Eric Brunet, ou Pierre Haski (j’en ai d’autres, mais…). 
- Sur Radio Classique, il a déclaré https://www.lci.fr/politique/luc-ferry-se-defend-sur-lci-apres-ses-propos-polemiques-tout-cela-est-ridicule-r , le 7 janvier que les policiers devaient se servir « de leurs armes, une bonne fois » contre les « salopards d’extrême gauche et d’extrême droite ou des quartiers ». Et comme il a eu peur que cela ne suffise pas, il a appuyé : « On a la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies. »

    Sans même avoir fait une année de philo et un mois à Sciences po, chacun comprend qu’il demande que les policiers, épaulés par l’armée, tirent sur la foule des gilets jaunes. Car, il est évidemment impossible, avant de tirer, de trier entre les idées des manifestants et leur lieu de vie. Impossible de distinguer les gilets jaunes venus pour casser (une infime minorité) et ceux qui s’enragent soudain (comme le boxeur Cristophe Dettinger https://www.facebook.com/La.Tribune.des.Pirates/videos/un-manifestant-boxe-les-gendarmes/2261561470746027 ) au spectacle d’une violence aveugle, déclenchée délibérément par les forces du désordre.

    Pour avoir manifesté les samedis à Toulouse, je puis témoigner d’une chose nouvelle et que je ne pouvais imaginer, moi qui arpente le bitume sous banderoles depuis si longtemps : il est désormais impossible d’aller manifester sans être, à un moment, obligé de courir devant les keufs et de respirer des gaz lacrymogènes.

    Un excité leur balance une bouteille de bière ? Ils canardent en retour la manifestation d’une pluie de grenades. La riposte est toujours volontairement disproportionnée. Ils sont sûrs de l’#impunité. Ils sont couverts et encouragés. 

    - « On peut cogner, chef ? ».
- « Mais bien sûr, imbécile, qu’est-ce que tu attends, un ordre écrit de Castagnette ? ».

    Personne ne leur balance quoi que ce soit ? Immense frustration ! L’ordre est alors donné de scinder le cortège, de le faire s’égailler dans plusieurs rue et quartiers pour de meilleurs images de foules clairsemées. Les grenades explosent, les vauriens en civil de la BAC cognent au petit bonheur la chance, jettent à terre, ligotent dans le dos avec des Serflex, un genou sur la tête de la victime. Ils l’embarquent en la traînant comme un sac de patates, accélérant le mouvement par des coups de pieds pour lesquels ils n’auront jamais des comptes à rendre (croient-ils. Attendez, mes bonhommes…) et ils déposent plainte au commissariat pour outrage parce que l’innocent a répondu « Ta gueule ! » à « Bougnoul, crouille, Kirikou, enculé de ta vieille pute de mère, je me fais sucer par ta salope de sœur ».

    Bref, la manif se disloque façon puzzle. BFMTV en filme un morceau. « Le mouvement s’essouffle », vous le saviez déjà, ou alors n’êtes pas abonnés au #Monde et à #Libé, vous n’avez pas la télé, ni un autoradio, ni une radio, ou vous fermez les yeux en passant devant les kiosques à journaux, ou vous ne fréquentez jamais une salle d’attente, ou vous ne parlez jamais avec vos contemporains, ou vous êtes fâchés avec votre beauf, ou vous avez enfin pu acheter la lointaine petite île perdue où la main de l’homme n’a jamais mis les pieds.

    J’ai toujours dans ma poche ce petit masque blanc que distribuaient les
    infirmières toulousaines dans les cortèges. Et il m’a souvent servi. Et je ne pars pas en manif sans lui. C’est nouveau, ça vient de sortir. C’est une pratique labellisée « Macron 1er ».

    Le président de la République, son premier ministre, le ministre de l’Intérieur, le préfet de police de Paris, la plupart de nos journaleux, Luc Ferry, haïssent et conchient le peuple de France et ils feraient embarquer Maurice Grimaux, préfet de Police de Paris en 1968 https://www.legrandsoir.info/le-prefet-de-police-qui-ne-voulait-pas-que-soient-frappes-les-manifest qui adjurait ses policiers d’être respectueux des lois de la République et de ne pas matraquer un manifestant à terre.

    Tous ces lascars sont aussi insensibles que la #Marie-Antoinette, aussi inconscients que #Louis_XVI.

    Et il y a du #Adolphe_Tiers en eux.

    D’une main nonchalante, ils piochent, dans le saladier en cristal, des friandises achetées chez Fauchon par un domestique, de l’autre ils fouillent dans l’arsenal des lois pour trouver celle qui, en l’interprétant comme il faut, permettrait d’absoudre leurs nervis violents, leurs mercenaires assermentés et sans foi. Ils y puisent la loi qui justifierait qu’on colle au gnouf quiconque risque de nous entraîner sur les chemins où la première capricieuse dépensière de France, Brigitte Macron, casserait ses talons de 10 centimètres : ceux qui conduisent au rétablissement de l’ISF, au RIC, à l’augmentation des salaires de misère. Et la suite.

    Ils portent en eux la mort par crime « légal ». 
Balancez toutes les grenades que vous pouvez, même celles que les lois internationales interdisent d’utiliser, mitraillez avec vos flash balls équipés de viseurs holographiques qui permettent de ne pas rater l’œil ou la bouche, acharnez-vous en meute sur le malheureux (ne pas tenir compte du sexe, de l’âge ou de la totale innocence) qui passe à votre portée. « Ah les braves sicaires ! » , s’extasie Castaner en regrettant de ne pouvoir les décorer tous de la #Légion_d_honneur, ce hochet galvaudé, indistinctement attribué à des citoyens méritants et à des crapules qui devraient être en prison (trois bols de fayots par jour et c’est tout. A la japonaise !).

    14/18. Les malheureux #poilus jaillissaient de la tranchée et les projectiles de l’ennemi en hachaient menu une partie. D’autres perdaient un membre ou un morceau du visage. Ha ! Ha ! se régalent d’avance mes détracteurs en notant avec quelle maladresse je viens de tomber dans une comparaison hasardeuse et scandaleuse. Pourtant, aller manifester aujourd’hui, c’est risquer d’y laisser une main, un œil, la bouche. Et croyez-en Luc Ferry, c’est loin d’être suffisant. Les poilus qui sont retournés intacts dans la tranchée avaient gagné le gros lot à la loterie de la guerre. Nos braves gilets, jaunes qui ont laissé un œil, une joue, un bout des lèvres, leurs gencives, leurs dents, une main, dans une manif, ont tiré le mauvais numéro et c’est tout. La faute à « pas de chance » , ça s’appelle être au mauvais d’endroit au mauvais moment, inutile d’aller embêter Macron avec ces brouilles, il est élu, légitime. Les urnes ont parlé (murmuré, en fait).Vous êtes démocrate, oui ou m… ?

    J’ai un jeune fils qui vit bien mieux qu’un gilet jaune, mais qui ne rate pas une manif. Il a l’âge des enthousiasmes et des indignations. Il s’approche trop des #Robocops. Je tremble pour lui. Je lui conseille (lâchement ? En toute logique ?) de laisser jaillir en premier de la tranchée ceux qui ont élu #Macron et qui viennent dire qu’ils le regrettent. Tel qui a mis le feu à la maison par inconscience doit être le premier à lutter contre l’incendie et à s’exposer à une chute de brandon incandescent.

    Revenons à Luc Ferry . Les crapules des journaux qui font l’opinion (c’est-à-dire les journaux des milliardaires, subventionnés et gavés de pub), les radios et télés des milliardaires (bénéficiaires du CICE et souvent non contribuables), font exactement le contraire de ce qu’ils auraient fait si #Jean-Luc Mélenchon avait dit le centième du commencement du début d’amorce de ce que préconise #Luc_Ferry.

    Et d’abord, pourquoi n’est-il pas en garde à vue, Ferry ?

    Pourquoi cent policiers n’ont-ils pas perquisitionné à l’aube dans un des ses domiciles ?

    Pourquoi la « classe » politique droitière (je mets « classe » entre guillemets à cause du double sens du mot qui pourrait faire croire que ces enflures sont classieuses) ne rappelle-t-elle pas que la loi républicaine interdit de tirer sur le peuple désarmé et qu’inciter à le faire est un délit (ou un crime ?).

    Pourquoi n’est-il pas claironné que la loi n’autorise en aucun cas des tirs de l’armée et de la police sur des foules, au prétexte que la manifestation n’a pas été déclarée à un Préfet qui hait le peuple et lâche ses sbires équipés d’armes qui blessent, estropient et défigurent. Et tuent.

    Pourquoi ne connaît-on même pas le nom du flic qui a tué d’un tir bien ajusté le 1er décembre 2018, une octogénaire qui fermait ses volets au 4ème étage d’un immeuble marseillais ? Il a fallu moins de 24 heures pour que tout le pays sache que Cristophe #Dettinger est le boxeur (à mains nus) d’un policier harnaché et, guère plus de temps pour qu’il ne soit plus libre.

    Où est-il le #tueur de la mémé ? Toujours dans les manifs, toujours armé ? Il perçoit l’augmentation de salaire offerte par les chient-en-lit du gouvernement (oui, je m’énerve : moi, dès qu’on tue des vieux, je me Cristophe-Dettingerise mentalement).

    Pourquoi est-il en liberté Luc Ferry ? Dans tous les cas, ses propos sont mortifères. Soit ils seront suivis d’effet et, adieu la démocratie, bonjour la #guerre_civile, soit ils vont faire monter chez les manifestants des velléités de ne pas se laisser tirer comme à la fête foraine, ce qui induira qu’ils s’équipent.

    Luc Ferry leur a lancé un défi : « Venez à poil, petits lapins, nous sortons nos fusils de chasse et nos fusils de guerre ».

    Macron prononce des vœux en engueulant et menaçant son peuple, #Edouard_Philipe annonce que les sanctions et la répression seront plus sévères, les #médiacrates s’esbaudissent et applaudissent comme il convient chez les larbins, Ferry en appelle à l’armée.

    Ces (comment dit-il l’agrégé, déjà ? Ah oui !) salopards annoncent des crimes et absolvent par avance les tueurs. Ils ont fait le choix de défendre jusqu’au bout leurs privilèges et les intérêts du CAC 40. A combien de millions se monte la fortune de Luc Ferry ? Ira-t-il le dire à un gilet jaune qui se les gèle sur un rond-point et qui se les gèlera en famille en rentrant chez lui ?

    « Le Capital a horreur de l’absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le Capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime » (Karl Marx).

    Luc Ferry, comme toutes ces « belles gens » , souffre du même complexe de supériorité que Macron et (au hasard) #Gilles_Le_Gendre, ancien élève du collège Sainte-Croix de #Neuilly-sur-Seine, chef d’entreprise, successivement journaliste dans des journaux dont le titre fait rêver le poète que je suis : (Challenge, l’Usine Nouvelle, le Nouvel Economiste, l’Expansion) et patron des députés LREM :  « Notre erreur est d’avoir probablement été trop intelligents, trop subtils... ».

    Cependant, faut-il que les gilets jaunes, la police ou l’armée tirent sur Luc Ferry ?
    Certes pas. D’abord, devant le tollé provoqué par son appel au crime, il a dû se fendre d’une déclaration d’une hypocrisie et d’une bêtise telle que j’ai cru à une analyse de #Jean-Michel_Aphatie. Lisez Luc Ferry, agrégé de rétropédalage : « Je n’ai évidemment jamais appelé à tirer sur les gilets jaune dont je défends le mouvement depuis l’origine. Je demande simplement que les policiers puissent se servir comme ils le demandent de leurs armes NON LÉTALES quand CERTAINS cherchent carrément à les tuer. Clair ? »

    Ce qui est clair c’est que «  l’armée  » a soudain disparu pour faire place à «  non létales  » dont l’absence nous avait contrariés dans sa controversée diatribe belliciste de bon bourgeois assuré de n’avoir jamais à appuyer lui-même sur la détente et à ramasser des morceaux de cervelle sur le pavé devant sa porte.

    Pour finir, jouons au jeu du «  Luc Ferry inversé », pour voir si ça passe : « Les gilets jaunes devraient se servir de pavés et de cocktails Molotov, une bonne fois, contre les salopards de keufs fachos (policiers, gendarmes mobiles, #baqueux ) et contre les sièges des #mérdias. Depuis 1968, on a les meilleurs lanceurs du monde, ils sont capables de mettre fin à ces saloperies #flicaillères et #journaleuses. »

    Bien entendu, je désapprouve cette conclusion (1) et je préfère de loin (car je suis prudent et douillet) ce qui est dit ici.

    Maxime VIVAS *

    Note (1). Me croit qui veut.

  • Hommage à Christophe Dettinger
    https://lundi.am/Hommage-a-Christophe-Dettinger

    Si les vidéos montrant, ce samedi à Paris, un « boxeur » affronter à mains nues des gendarmes ont provoqué des réactions outrées, notamment dans la classe politique ou chez les syndicats policiers, certains Gilets Jaunes semblent avoir apprécié le courage de leur camarade (que la police semble avoir identifié comme étant un certain Christophe, ex-champion de France d’anglaise). Un exemple ici, avec cette « lettre de soutien » que nous avons reçu et accepté de publier.

    • On m’a averti de « ne pas soutenir ce Christophe sans savoir qui c’est ». C’est peut être un pédo-nazi, ou pire un macroniste infiltré. La question n’est pas celle de l’homme, ni du boxeur, mais de son geste. Qui nous a redonné courage et qui doit nous inspirer. Ça ne veut pas dire se mettre à la boxe anglaise. Ça veut dire : avancer, ne pas reculer, rester déterminés.

    • https://www.legrandsoir.info/le-boxeur-dettinger.html

      J’écris ce texte à l’instant de l’actualité. C’est l’expression d’un sentiment. S’il comporte des erreurs factuelles, on voudra bien me les signaler.

      Le boxeur Dettinger, c’est le héros populaire par excellence. Il nous ramène aux vieux films avec Jean Gabin ou Serge Reggiani, où le gars est poursuivi par un destin fatal qui le fait toujours retomber dans le ruisseau.

      Personne en France ne plaint Carlos Ghosn, mais tous les petits, les humbles ou les romantiques peuvent se projeter dans Dettinger. Dettinger avec ses difficultés d’élocution, son faible niveau d’instruction mais une conduite jusqu’alors irréprochable. Un père de famille, boxeur au grand cœur, au cœur sensible, sentimental qui manifeste avec fidélité, samedi après samedi, aux côtés de sa compagne.

      Le montant de la cagnotte de Dettinger vient d’être masqué par l’organisateur. Sa progression spectaculaire choque le bourgeois.

      Dettinger aura besoin de cet argent pour son avocat, ses frais de justice, l’amende et parce qu’il va perdre son travail. On peut se douter qu’il écopera de prison ferme et probablement de quelque indignité civique si bien que son emploi d’agent territorial lui sera interdit. Le brave gars vaillant qui s’était hissé à la force de ses poings à une légitimité sociale va redégringoler dans la marginalité de ses origines gitanes.

      Macron, c’est l’esprit d’Adolf Thiers réactualisé à l’époque. De nos jours on ne fusille plus, mais on peut flinguer des vies. Tous les gueux qui ont eu l’outrecuidance de s’élever contre la guerre éclair du réformateur Macron garderont les séquelles de cet épisode historique. Beaucoup sont marqués dans leur chair par des tirs militaires. Presque tous ont inhalé des gaz lacrymogènes. Nombreux sont ceux qui furent « parqués », nassés, retenus, entre des murs de policiers. Beaucoup sont passés par le poste de police lors de rafles arbitraires. Désormais, on va même faire diligence pour apposer aux participants une marque au fer rouge, un fichage informatisé qui les suivra jusqu’au tombeau sur leur CURICULUM VITAE et provoquera une discrimination à l’embauche pour de nombreux emplois.

      On peut espérer que Dettinger ne tombera pas dans l’oubli et qu’à sa libération il recevra le soutien populaire et pourra réintégrer une vie décente. (N’en déplaise à ce beauf de Yves Calvi !)

      Assimbonanga

  • U.N. tells UK - Allow #Assange to leave Ecuador embassy freely | Reuters
    https://uk.reuters.com/article/uk-britain-assange-un-idUKKCN1OK1U1

    Les experts de l’#ONU exhortent le #Royaume-Uni à honorer ses obligations en matière de droits et à laisser M. Julian Assange quitter librement l’ambassade d’Équateur à Londres
    https://www.legrandsoir.info/les-experts-de-l-onu-exhortent-le-royaume-uni-a-honorer-ses-obligation

    GENÈVE (21 décembre 2018) - Les experts des #droits de l’homme de l’ONU ont réitéré aujourd’hui leur demande que le Royaume-Uni respecte ses obligations internationales et permette immédiatement au fondateur de #Wikileaks, Julian Assange, de quitter l’ambassade d’#Equateur à Londres où il est depuis plus de 6 ans, craignant une arrestation par les autorités britanniques et une #extradition aux #Etats-Unis.

    « Les États qui sont fondés sur la primauté du droit et qui en font la promotion n’aiment pas être confrontés à leurs propres #violations du droit, ce qui est compréhensible. Mais lorsqu’ils admettent honnêtement ces violations, ils honorent l’esprit même de la primauté du droit, gagnent un plus grand respect à cet égard et donnent des exemples louables dans le monde entier », a déclaré le Groupe de travail sur la détention #arbitraire (GTDA) des Nations Unies.

    • Pour Julian Assange
      par Serge Halimi - décembre 2018
      https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/HALIMI/59366

      L’acharnement des autorités américaines contre M. Assange est encouragé par la lâcheté des journalistes qui l’abandonnent à son sort, voire se délectent de son infortune. Ainsi, sur la chaîne MSNBC, l’animateur-vedette Christopher Matthews, ancien cacique du Parti démocrate, n’a pas hésité à suggérer que les services secrets américains devraient « agir à l’israélienne et enlever Assange »…

      https://seenthis.net/messages/739285

    • Analyse : Les États-Unis ramèneront Assange chez eux, enchaîné, par Ann Garrison
      Source : Ann Garrison, Consortium News, 14-11-2018
      https://www.les-crises.fr/analyse-les-etats-unis-rameneront-assange-chez-eux-enchaine-par-ann-garri
      Il est de plus en plus probable que Julian Assange, le fondateur et éditeur de Wikileaks, finisse entre les griffes du gouvernement américain.

      C’est à peine surprenant, vu qu’en l’espace de dix ans, Wikileaks a publié plus d’informations classées que tous les autres médias réunis. L’organisation a dévoilé des abus relatifs aux droits de l’homme, des cas d’espionnage, de torture et des crimes de guerre à une échelle sans précédent.

      Wikileaks a lancé un avertissement au gouvernement, aux grandes entreprises et même au Pentagone, au FBI, à la CIA et autres services de renseignement, en leur faisant comprendre qu’ils ne pourraient plus compter sur le secret de leurs opérations.

      L’organisation a créé un trésor d’informations provenant de sources primaires, que les journalistes sérieux et les chercheurs pourront exploiter pendant des années. Ses publications sont accessibles aux lecteurs qui préfèrent ce type de sources aux informations transmises par des intermédiaires.

      Wikileaks a tellement mis en rage les institutions américaines criminelles et corrompues les plus violentes, que Hillary Clinton a suggéré, en plaisantant à moitié, d’aller bombarder Assange à l’aide un drone. D’autres politiciens américains ont réclamé son exécution par d’autres moyens. (...)
      https://seenthis.net/messages/745280

  • Voilà. Ruffin va recevoir le traitement bashing réservé à Mélenchon. C’est à cela que l’on reconnaît la peur du journal Immonde préféré des classes supérieures qui hurlent leur mépris sur les familles pauvres de 4 enfants. @la_feuille
    https://www.youtube.com/watch?v=NS33E3KJ1mo

    J’ai cité Chouard dans mon discours sur le RIC hier. Parce que, objectivement, quel nom revient sur les ronds-points : le sien. Parce que, avec honnêteté, il faut dire que sur ce Ric, avec foi, il a battu la campagne et les estrades depuis une décennie.
    https://www.fakirpresse.info/L-air-du-soupcon

    Ce qui n’ôte rien à nos désaccords, déjà signalés ici, avec force, avec clarté, il y a plusieurs années. Depuis, Chouard a mis fin à ses étranges liens. Alors, doit on éternellement traiter les hommes en pestiférés ? Tel n’est pas mon choix.
    François Ruffin
    https://t.co/nQqyq9fv52

    https://twitter.com/Francois_Ruffin/status/1075395071481122816
    https://www.arretsurimages.net/articles/je-nai-pas-de-proximite-ideologique-avec-etienne-chouard
    https://seenthis.net/messages/746105
    https://seenthis.net/messages/745948

    https://yetiblog.org/la-plus-grande-victoire-des-gilets-jaunes-saison-1-la-conquete-triomphale-

    On retrouve Ornella Guyet sévissant à l’encontre d’autres sites d’informations alternatifs tels que LGS :
    https://www.legrandsoir.info/ornella-guyet-l-archetype-de-la-desinformation.html

  • La télécratie contre la démocratie, de Bernard Stiegler. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/18/la-telecratie-contre-la-democratie-de-bernard-stiegler

    Bernard Stiegler est un penseur original (voir son parcours personnel atypique). Ses opinions politiques personnelles sont parfois un peu déroutantes, comme lorsqu’il montre sa sympathie pour Christian Blanc, un personnage qui, quels qu’aient été ses ralliements successifs, s’est toujours fort bien accommodé du système dénoncé par lui. J’ajoute qu’il y a un grand absent dans ce livre : le capitalisme financier.

    Cet ouvrage a pour but de montrer comment et pourquoi la relation politique elle-même est devenue un marché parce que l’appareil télécratique, nous dit l’auteur, a « développé un populisme industriel qui engendre, à droite comme à gauche, une politique pulsionnelle qui a détruit le désir. »

    En Europe, entre un tiers et deux tiers des enfants ont désormais la télévision dans leur chambre (les trois-quarts dans les milieux défavorisés en Angleterre). Aux États-Unis, dès l’âge de trois mois, 40% des bébés regardent régulièrement la télévision.
    En 2004, Patrick Le Lay, ancien directeur de TF1 expliquait que le populisme industriel était devenu la loi de notre époque, les citoyens s’étant effacés devant « le temps de cerveau disponible ». Les consommateurs de la télécratie sont ainsi, et se sentent, irrémédiablement tirés vers le bas, ce qui provoque une réelle souffrance. Ils souffrent d’être seuls devant leur télé, tout en ayant le sentiment d’appartenir à une « foule artificielle d’où surgissent des processus d’identification régressive. »

    Court-circuités en tant que représentants d’organisations sociales par le temps réel et le direct des médias de masse (ce qui les conduit à produire une pensée sous forme de slogans, par exemple), les représentants politiques ont tendance à court-circuiter à leur tour les organisations politiques qui les ont mandatées. Les présidentiables, nous dit Stiegler, recherchent les faveurs du quatrième pouvoir, en osmose désormais totale avec le pouvoir industriel et capitalistique, en « faisant de la télé-réalité politique, cultivant leurs personnages et leurs discours dans le sens de ce qui détruit l’opinion et avec elle la démocratie. Le peuple n’existe plus : il est remplacé par une population en attente de spectacles.

    C’est parce que les liens sociaux ont été détruits par la télécratie que la répression est vouée à proliférer. Les politiques ne traitant jamais les causes des comportements déviants » barbares » (y compris ceux des patrons voyous) mais leurs effets.
    Les blogs des politiques sont des simulacres qui imposent des modalités de fonctionnement inspirées des techniques de communication mises en oeuvre par les industries de programmes. Ces blogs ne proposent pas des programmes politiques (on utilise désormais le mot » logiciel » en lieu et place de programme), mais des réponses individualisées. Ce qui renforce tous les communautarismes, pas seulement ceux spécifiquement » ethniques » . La défense de la consommation, du » pouvoir d’achat » devient alors le commencement et la fin de la » politique » . Le marché, explique Stiegler, est désormais « l’unique horizon de toute identification collective ». La commercialisation (le marketing, pour parler la langue du dollar) crée du manque qu’il comble par un autre manque, ce qui débouche sur une consommation addictive, y compris pour la politique passée par le tamis de la télécratie. Tous les « segments de l’existence humaine » sont devenus des marchés. Les politiques ont intériorisé cet état de fait en ne voyant pas que leur « impuissance publique » n’était que la traduction de leur impuissance (acceptée) politique.

    Cette télécratie est le corollaire superstructurel de la société de marché, cette société qui, bien sûr, creuse les inégalités et qui, selon l’auteur, « pose comme principe fondamental que l’individu se fait par le marché ». Stiegler dénonce, dans ce contexte, « l’explosion de l’espace et du temps publics ». Le consommateur, qui n’est pas un citoyen, n’a plus aucune prise sur ce qu’il utilise : transports privatisés, nourriture industrielle, thérapies géniques, services médicaux etc. Il tend à ne plus y avoir, prévient Stiegler, d’action publique.

    Les privatisations (sans parler des délocalisations) renforcent la division industrielle du travail. Étant progressivement dépossédé de la responsabilité de son savoir, le travailleur n’est plus un ouvrier qui « ouvre le monde ». L’objet lui échappe en tant que sa fabrication.

    Bernard GENSANE

    La télécratie contre la démocratie, Bernard Stiegler – Paris, Flammarion, 2008URL de cet article 8461 
    https://www.legrandsoir.info/la-telecratie-contre-la-democratie-de-bernard-stiegler.html

  • Parlons (Inter) Net – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/12/parlons-inter-net-23

    Eh bien, BFMTV n’est pas eh bien une télé eh bien d’information

    Les « journalistes » de BFMTV plantés dans la rue avec un micro, face à la caméra, doivent-ils, pour être titularisés, prononcer un maximum de « eh bien ! » en un minimum de temps ?

    En vérité, ces perruches et perroquets apprennent le métier les uns chez les autres, vautrés dans un mou psittacisme qui nous impose cette « circulation circulaire de l’information » décriée par Pierre Bourdieu.

    Nous avons déjà montré et prouvé ici, ici et icicomment ces petits soldats de la caserne de la Pensée Unique mentent et s’étonnent ensuite d’être huées, conspués, insultés, voire coursés (mais pas « quasi lynchés », chochottes, comme leurs confrères ont le culot de l’écrire).

    Antoine Heulard, de BFMTV, est un enfumeur qu’on peut croiser aussi sur TV5 Monde, RMC, France 3, Le Figaro. La presse subventionnée est un village (Corleone, vous dites ?). Dimanche matin, il a commis un reportage en direct où il dramatise en montrant les stigmates de la violence des casseurs : un bout de rue dégoudronnée pour obtenir des projectiles ( gros comme une noix), des vitres cassées d’un abribus et, le sommum : une touriste américaine (terrorisée mais non montrée) dont il nous dit qu’elle s’était « barricadée » dans sa chambre d’un hôtel de luxe dont la façade a été « en grande partie taguée » . Parenthèse : impossible de retrouver le replay (disparu ?) de cette séquence que je rapporte donc de mémoire.

    En fait, il s’agit de deux tags modestes dont le plus gros dit, sur trois lignes serrées :
    « Macron, 
    suce mon 
    fion ».

    On colle une moitié de gilet jaune devant chaque tag et la trop leste invitation disparaît avant que l’Elysée n’accuse réception et ne donne son avis.

    Antoine Heulard est capable de mentir alors que l’image concomitante montre qu’il ment. Il s’en fiche ! Il sait que BFMTV ne lui en fera pas reproche. Ni aucun organe de presse. Ni aucun de ses confrères (sauf les journalistes libres sur Internet).

    Antoine Heulard et ceux de sa bande sont comme le Macron d’avant les gilets jaunes, qui pensait qu’il pouvait tout dire et tout faire dans l’impunité. Et puis, soudain, ce qu’on avait prédit ici arrive : ça casse. Compris Heulard ?

    Hélas, comptez sur l’ensemble de la profession pour protester si, lors d’une prochaine manifestation, les gilets jaunes font aux journaleux de BFMTV une conduite de Grenoble (1).

    Et comptez aussi sur une partie de leurs syndicats pour nous reprocher notre combat pour une information honnête qui passe par la dénonciation de la concentration de la presse dans les mains de 9 milliardaires et, en même temps, par la dénonciation des journalistes (de plateaux et de terrain) menteurs, manipulateurs et droitiers.

    Théophraste R. Editorialiste tireur de cartouches de sel pendant la chasse aux plumitifs.

    (1) Note à l’intention des « journalistes » (sic) de BFMTV. Mes lecteurs me pardonneront cette précision pour eux superfétatoire : faire une « conduite de Grenoble » eh bien c’est chasser physiquement d’un groupe eh bien un individu qui a eh bien failli, volé, escroqué. Elle n’est pas brutale, mais humiliante. C’est eh bien une flétrissure. Celui qui a ainsi été exclu ne peut plus eh bien revenir sur les lieux où sa présence eh bien est jugée indigne.                                         https://www.legrandsoir.info

  • Gilets jaunes : « On sent bien qu’Emmanuel Macron n’est pas dans le même monde que nous »
    https://www.bastamag.net/Gilets-jaunes-On-sent-bien-qu-Emmanuel-Macron-n-est-pas-dans-le-meme-monde

    Comment les gilets jaunes ont-ils réagi à l’intervention du Président de la République ce 10 décembre et aux quelques mesures annoncées ? Basta ! a passé la soirée avec des gilets jaunes normands, à Caen. Pour eux et elles, le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) demeure une revendication centrale. « Si des mesures avaient été annoncées avant le début du mouvement, nous n’en serions pas là aujourd’hui », rappellent certains. Reportage. « Bon, bah les gens sont en colère ! C’est bien ! » Quelques (...)

    #Décrypter

    / #Politique, #Luttes_sociales, #Reportages, #Inégalités, #Justice_fiscale

    • Les gilets jaunes : le prolétaire contre le président des riches

      En révélant les soubassements économiques de la société et les moyens de s’en débarrasser (hausse des salaires, rétablissement de l’ISF, égalité politique réelle, assemblées populaires, référendum, etc.), les classes dominées donnent une épaisseur historique à l’expression « quand croit le péril croit aussi ce qui sauve » Les slogans « la dictature en banques organisées », « la démocratie des riches » ne laissent aucun doute quant à l’orientation politique des gilets jaunes. Ils estiment que la démocratie est la dictature d’une classe numériquement faible et privilégiée sur l’ensemble de la société. La lutte révolutionnaire actuelle révèle l’important déficit de légitimité dont souffre l’Etat et le personnel politique qui l’incarne. Légitimité contre légitimité. La légitimité du grand nombre contre la légitimité de la minorité des possédants. La démocratie réelle et populaire contre la démocratie formelle et bourgeoise. Le langage populaire contre le langage technocratique et creux. La société réelle de ceux qui triment contre la société officielle, celle des hommes d’affaires et des politiciens à la richesse ostentatoire, celle des journalistes menteurs et serviles, celle d’une classe politique soumise et attachée à l’ordre injuste. Dans ces conditions, il est difficile, voire impossible de restaurer l’autorité de l’Etat.

      https://www.legrandsoir.info/les-gilets-jaunes-le-proletaire-contre-le-president-des-riches.html

    • Les chiens de garde de la Macronie aboient de plus en plus fort.

      « Alors, vous l’enlevez, le gilet ? » Macron a à peine disparu des écrans, que les envoyés spéciaux se précipitent sur les rond-points. Là , maintenant, tout de suite, il faut délivrer son verdict, trancher, alors, oui ou non, vous repliez les tentes ?

      A peine la diffusion de l’intervention terminée (elle était en différé, les rédactions ont donc pu la visionner avant tout le monde), les éditocrates, eux, ont tranché. Il y a du lourd, du substantiel, c’est un tournant, un virage, un acte deux, on ne voit pas pourquoi ils ne les enlèveraient pas, leurs gilets, il est temps de sortir de la « séquence », de passer à autre chose.

      https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/alors-vous-enlevez-le-gilet