Starship Troopers, par jean_no

/195653

  • Il y a un mois, on a le scandale d’un massacre sur le parking d’un hôpital palestinien, et illico Israël produit une fausse vidéo pour prouver que c’est pas eux (illico débunkée), et ensuite toute la communication médiatique se met en branle pour expliquer qu’en fait, c’est une roquette du Hamas.

    Maintenant on a toute la communication médiatique qui produit des faux en continu, non plus pour explique que ce n’est pas Israël qui bombarde les hôpitaux, mais pour expliquer qu’Israël est dans son bon droit en bombardant les hôpitaux.

    • Quelque chose qui me marque, à chaque fois, dans le surgissement de ces éléments de langage, ce n’est pas seulement leur incohérence (« non on ne cible pas les civils, mais faites gaffe, les Libanais, on va vous faire la même chose »), que le fait qu’ils surgissent partout dans les médias occidentaux en quelques heures seulement.

      Les gens qui s’« informent » en regardant la téloche, et les éditorialistes qui vivent dans leur entre-soi moisi et qui croivent qu’ils sachent des choses, peuvent s’illusionner qu’on a en France des analystes super-pointus, originaux, qui nous révèlent le vrai fond des choses… alors que n’importe qui ayant Internet et un minimum de compétence en anglais, se rend compte qu’à chaque fois, leur argumentaire super-original et pointu a surgi en même temps, « spontanément », aux États-Unis, en Angleterre, et que ce sont de simples talking points devenus des banalités en l’espace de quelques heures.

      Depuis 30 ans, ce spectacle sans cesse répété de cette nullité médiatique, alors que toute une partie de la population voit ça en temps réel sur les internets, est toujours sidérant. Ce commentariat nullissime qui reste dans cette attitude surplombante d’apporter la bonne parole aux derniers gens qui regardent encore la télévision me semble d’ailleurs de plus en plus âgé. La plupart sont de vieilles merdes qu’on traîne depuis le début des années 2000, et qui doivent encore galérer pour allumer un ordinateur.

    • J’expliquais ça en 2013, à propos de la polémique autour de Starship Trooper en 1997 :
      https://seenthis.net/messages/195653#message195691

      Du coup Starship Troopers, c’est le clivage entre les connectés (déjà tout de même vachement nombreux) qui sont prévenus, et le reste de la population, à commencer par les journalistes, qui continuent de balancer leurs jugements à deux balles et à alimenter les polémiques, alors qu’une bonne partie de leurs lecteurs considèrent que la question est déjà réglée depuis longtemps. La question de l’uniforme SS des héros, quand on a le Web à l’époque, c’est plus vraiment une question morale originale ou compliquée.

      Le critique de cinéma qui, en 1997, n’a jamais entendu parler du second degré de Verhoeven, c’est vraiment quelqu’un qui se faisait un devoir de ne pas savoir utiliser un modem et de ne pas faire son boulot. Et comme on peut le lire dans certains extraits de Jean-No : ce sont ceux-là qui balançaient les jugements définitifs non seulement sur le film, mais sur ses spectateurs. Les mêmes reprenaient en cœur les velléités anti-internet de Val et Finkye.

      Dans mon souvenir, Starship Trooper, c’est une de ces (nombreuses) situations où, dès 1997, du simple fait d’avoir un accès internet, tu constates avec sidération le fossé entre les gens connectés et les professionnels de la profession qui écrivent dans le journal et passent à la télé. (Pareil, évidemment, pour les politiciens et les experts médiatiques de tout crin – notamment les économistes.)

    • Mes voisins du dessus avec qui je dois vivre alternent entre BFM et Cnews, ils suivent une fiction à épisodes en vidant le congélateur qu’ils remplissent toutes les deux semaines, ils sont à la retraite et s’ennuient profondément alors ils ne bougent plus de devant leur télé. Ils ne comprennent rien ou font semblant, mais pas question de critiquer ou de voir aucune manipulation (puisque tout le monde ment) ils me disent qu’ils tiennent à leur position d’ignorants et ce qui semble leur importer c’est d’être divertis. Quand ils éteignent le poste ils jouent à candy crush toute la nuit.

      #beaufs

    • Pour les musulmans français qui regardent la télé, c’est très violent.
      Ils se sentent stigmatisés.

      Et ils s’inquiète pour leurs enfants aussi.

      A l’école, pour un geste ou une parole anodins mais mal interprétés, mon enfant pourra avoir des problèmes.

    • Shifa à Gaza [le 9 novembre] : les images pointent la responsabilité des Israéliens
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/15/tir-d-obus-a-l-hopital-al-shifa-a-gaza-les-images-pointent-la-responsabilite

      Dans la soirée du 9 novembre, un projectile plonge au dessus du plus grand hôpital de Gaza. Quelques instants plus tard, deux hommes sont blessés, dont un très gravement. Un reste d’obus est retrouvé à leurs pieds. « Le Monde » est en mesure d’affirmer qu’il s’agit d’un obus éclairant israélien.

      https://archive.ph/MIdcS

  • Starship Troopers Remake: Paul Verhoeven Slams as Fascist, Trump Update
    http://www.indiewire.com/2016/11/paul-verhoeven-slams-starship-troopers-remake-fascist-update-perfect-trum

    Referring to the announcement that the new “Starship Troopers” reboot would go back to science fiction author Robert A. Heinlein’s original novel was particularly troubling to Verhoeven.

    “It said in the article [that] the production team of that movie of the remake, that they would go back more and more towards the novel. And of course, we really, really tried to get away from the novel, because we felt that the novel was fascistic and militaristic,” said Verhoeven. “You feel that going back to the novel would fit very much in a Trump Presidency.”

    Verhoeven added that Heinlein’s philosophy was fascistic; for the director, as well as screenwriter Ed Neumeier, their film was having an open fight with the novel. The idea behind “Troopers,” according to Verhoeven, was to create a story that “seduced the audience” on one level, but then make it clear to the audience what they were admiring was actually evil.

    “Our philosophy was really different [from Heinlein’s book],we wanted to do a double story, a really wonderful adventure story about these young boys and girls fighting, but we also wanted to show that these people are really, in their heart, without knowing it, are on their way to fascism,” Verhoeven said.

  • Edge of Tomorrow (2014)
    http://www.telegraph.co.uk/culture/film/filmreviews/10864406/Edge-of-Tomorrow-review-of-reviews.html

    Edge of Tomorrow sees Tom Cruise get killed in a near-future alien battle again and again, only to revive in an attempt to save humanity. Directed by Doug Liman, who directed The Bourne Identity, Edge of Tomorrow is based on Hiroshi Sakurazaka’s science-fiction novel, All You Need Is Kill

    d’un militarisme tellement appuyé qu’on se demande si ce n’est pas du second degré façon Starship troopers (http://seenthis.net/messages/195653) ; et marrant, c’est le même réal. que « Fair Game », autre #film non sexiste d’ailleurs (http://seenthis.net/messages/196774)

    #science-fiction

    • J’ai arrêté de regarder des films avec TC depuis que j’ai l’impression qu’il joue toujours dans la même histoire idiote « je sauve le monde contre les extraterrestres / les nazis / etc. ». Ça peut être marrant mais ce n’est pas drôle avec un acteur encore moins expressif que #Bruce_Willis qui a au moins brillé dans « Unbreakable » . J’ai même fait un effort et je me suis coltiné « Mission Impossible I » mais c’était tout aussi ennuyeux. Pourtant j’aime bien quand ca fait boum, faudrait peut-être qu’il tourne sous #John_Carpenter pour que je lui découvre enfin un côté intéressant à ce vieux scientologue.

    • Pas d’accord ! L’éthique qu’on attend du soldat est martelée du début à la fin : entraînement, solidarité avec sa bande, esprit de sacrifice, etc. Plus la débauche de massacres d’un ennemi bestial et sans identité. Je ne dis pas que j’ai pas aimé, mais c’est un film militariste !

    • @aude_v

      La partie se joue sans la hiérarchie et même contre elle

      C’est une question technique qui ne dit rien sur l’aspect idéologique, militariste ou non, etc.

      Dans la réalité il est bien documenté que contrairement à son image l’armée allemande a remporté de nombreux succès dans des combats contre l’armée de Staline parce que ses sous-officiers furent autorisés à prendre des décisions indépendamment de leurs supérieurs hiérarchiques. Les généraux étaient assez intelligents pour profiter au maximum des compétences que leurs soldats ne pouvaient mettre en pratique que si on leur laissait la liberté nécessaire.

      On trouve le même type de paradoxe dans la « libération » de la femme qui prenait la place des hommes partis au front avec Leni Riefenstahl comme idole pas conforme du tout à l’image de la femme nazie idéale. On peut identifier des éléments progressistes dans un contexte réactionnaire et meurtrier, l’essentiel du contexte n’en est pas modifié.

      L’idée du soldat autonome constitue d’ailleurs toujours un pilier du concepte du soldat moderne allemand. Ça s’appelle « Innere Führung ». Notre légendaire Wolfgang Neuss, lui même participant de la guerre 39-45 s’est bien moqué de ce truc « moderne ».
      http://www.youtube.com/watch?v=FzjzSWfZ3xM

       :-)

      http://de.wikipedia.org/wiki/Innere_F%C3%BChrung

    • @aude_v

      mais crois que ça vaut la peine de noter la différence entre martial/guerrier/belliqueux et militaire/disciplinaire/institutionnalisé, pour bien prendre acte de ce que c’est qu’une armée, qu’un système social de gestion de la guerre et des conflits armés.

      Les deux notions/perspectives que tu cites ne sont que deux faces de la même médaille. Les généraux étaient justement assez intelligents pour exploiter ce côté guerrier de leurs soldats pour obtenir d’excellents résultat sur le champ de bataille. En ce qui concerne l’aspect militaire/disciplinaire/institutionnalisé je ne peux m’empêcher de citer l’expression de l’époque qui décrit l’armée comme « das organisierte Chaos » obligeant chaque soldat (et civil) de se servir de ses capacités de guerrier individualiste pour assurer sa propre survie.

      L’aspect anarchique de la guerre et de la dictature fait monter jusqu’au rang d’officier des personnages autrement abjectes :
      Wikipedia caractérise le formateur des équipes des camps d’extermination et chef de la division SS « tête de mort » Theodor Eicke comme suit :
      http://de.wikipedia.org/wiki/Theodor_Eicke#Aufstellung_der_SS-Division_.E2.80.9ETotenkopf.E2.80.9C

      Er griff daher zunächst auf Vorräte der SS insbesondere in den Konzentrationslagern zurück; „bald galt er als der originellste, findigste – und erfolgreichste – Dieb von Waffen, Vorräten und Ausrüstung in der SS“.

      Je suis d’accord sur les questions de scénario.

      P.S. J’avoue que j’oubliait le fantastique Born on the Fourth of July .


      http://en.wikipedia.org/wiki/Born_on_the_Fourth_of_July_%28film%29

      Tom Cruise plays Ron Kovic, in a performance that earned him his first Academy Award nomination.