• NKM, UN STRIKE À BLANC - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/nkm-un-strike-a-blanc.html

    C’est ce qu’on appellerait, au bowling, un strike. "La revanche, la nostalgie et et la déprime" : en un seul coup, à la dernière seconde, NKM les a dégommés tous les trois. Sarko la revanche, Juppé la nostalgie, Fillon la déprime. La troïka de la vieille droite, la droite d’avant le trumpisme, ce tiercé que le réalisateur nous a montré toute la soirée, dézinguée d’un coup d’un seul. La peste ! C’est ainsi qu’elle les récompense ! Vous invitez une fille dans un club anglais, alors qu’on est si bien dans l’entre-soi macho des canapés Chesterfield, et elle vous sulfate tout le monde. Non seulement elle se met en tête de parler d’écologie -d’écologie ! Elles ont de ces idées !- mais elle éparpille les piliers par petits bouts, façon puzzle, pour qu’il n’en reste que les cigares. Fallait pas la laisser entrer, les gars.
    Je plaisante. Parce que les quilles, évidemment, sont encore debout. Se tenant bien chaud, bien serrées. Parce qu’évidemment, c’est une partie pour de rire. Avec son strike, NKM a tracé la ligne précise des insolences autorisées. On peut se canarder, mais à blanc. Sinon tout va bien. A ceux brûlent de savoir et n’ont pas regardé, oui, Pujadas a posé « la » question Takieddine à Sarkozy. Il s’est fait renvoyer dans ses cordes ("quelle indignité ! C’est une honte ! On est sur le service public !"). Normal. Il n’a fait aucune relance. Normal. Ni lui ni personne. Aucun des six autres non plus. Ni Fillon ("Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ?") Ni Copé-on allait voir ce qu’on allait voir ("les déclarations de Takieddine sont d’une importance capitale") . Ni Juppé (en matière judiciaire, "mieux vaut avoir un passé qu’un avenir"). Ni Le Maire-le-renouveau ("on ne parle pas de ça dans un débat"). Au lendemain du débat, Juppé a d’ailleurs estimé, sur Franceinfo, "un peu scandaleux de voir ressurgir ces accusations, sans qu’aucune preuve soit apportée".
    Comment croient-ils que ça ne se voit pas ? Comment croient-ils que le peuple qui les observe dans l’ombre, est dupe une seule seconde de cette Omerta ? Comment s’imaginent-ils que la scène d’apocalypse tant redoutée, le défouraillage général, le massacre, piscine contre condamnation, emploi fictif contre mallettes, on ne se la représente pas, en surimpression du placide jeu de rôles ? Comment croient-ils, lorsqu’ils pinaillent sur le nombre de postes de fonctionnaires à supprimer, à cent mille près, sur le nombre d’emplois de policiers à créer, sur le collège unique (on le supprime sans le dire, ou alors on le dit sans le faire ? Grave question) comment croient-ils qu’on entend autre chose, en bruit de fond permanent, qu’un lourd silence d’avant-orage ?