• http://www.monde-diplomatique.fr/2012/03/GRESH/47522

    Voilà, c’est aujourd’hui la sortie en kiosques de la quatrième version de l’atlas du diplo (2003, 2006, 2009 et enfin 2012).

    En presque dix ans le monde de la cartographie, le monde des atlas a considérablement évolué, et le contexte dans lequel nous avons produit cette nouvelle version est bien plus complexe.

    Ce n’est pas tant les « nouvelles » grilles de lectures géopolitiques et/ou géosociales du monde qui posent problème (elles sont aujourd’hui aussi confuses qu’en 2002), mais plutôt le développement inouï du nombre d’atlas, la croissance exponentielle des cartes thématiques ou des illustrations infographiques (selon le terme consacré) disponibles sur Internet - souvent très créatives et de grande qualité, situation qui permet au lecteur de trouver aujourd’hui à peu près tout ce dont il a besoin en un temps record.

    Cette situation nous met face à un défi : trouver toujours de nouvelles formes d’expression cartographique pour donner une image du monde non pas fidèle à la réalité, mais une image du monde tel que nous le voyons, le pensons, le percevons.

    Cet livraison offre en même temps des approches carto conventionnelles sur des sujets attendus des lecteurs, et d’autres plus nouvelles qui, nous l’espérons, susciteront débats et interrogations

    Quête incessante : comme le disait l’artiste Ben pour l’art, il faut [toujours] du nouveau en cartographie [thématique]...

  • http://www.monde-diplomatique.fr/2012/03/GRESH/47522

    Nouvelle livraison de l’atlas géopolitique du « Monde diplomatique »

    « Ne pas reproduire le visible, mais rendre visible »

    par Alain Gresh et Philippe Rekacewicz, mars 2012

    Les glissements progressifs de la géographie et de l’histoire nous obligent à adapter, à corriger, voire à bouleverser nos grilles de lecture. Comment montrer le déplacement du centre de gravité de la planète de l’Europe vers l’Asie, paradoxal retour à la situation du XVIIIe siècle ? Comment rendre compte du déclin de l’Egypte au Proche-Orient dans les années 1980 et de l’ascension d’une Turquie dynamique, éconduite par l’Europe mais qui se place dans les pas de l’Empire ottoman ?

    « La frontière, c’est en même temps le dedans et le dehors. Et pour qu’il y ait véritablement un dedans, encore faut-il qu’il s’ouvre sur le dehors pour le recevoir en son sein », rappelait l’historien Jean-Pierre Vernant. La carte ordinaire (le dedans) n’offre aux yeux du lecteur qu’un tout petit morceau du monde, le reste est invisible (le dehors). Et c’est cet invisible que L’Atlas du Monde diplomatique 2012 essaie de rendre visible.