• J – 171 : À Montigny-sur-Crécy, où le vent est fier.

    C’est beau un anniversaire de musicien, quand ses amis musiciens viennent l’aider à passer le cap du demi-siècle et, installés dans une salle de répétition improvisée, mais pleine à craquer des instruments que les uns et les autres ont rapportés, jouent avec lui toutes sortes de musiques improvisées et sans enjeu, on joue pour le plaisir d’être ensemble, pour les souvenirs d’avoir joué ensemble en d’autres occasions, peut-être plus sérieuses, on tente des rapprochements impossibles, la violoniste même amplifiée à bien du mal à faire sa place parmi les cordes autrement, plus nativement, amplifiées, les grattes, trois, présentes, très, trop, le contrebassiste ne joue pas sur son propre instrument, n’a pas les partitions, joue à vue en tentant, à vue, de trouver la tonalité du morceau en cours, il est debout à côté de son fils batteur, le violoncelliste passe souplement du violoncelle amplifié au trombone, et le saxophoniste surmonte, aussi bien qu’il peut, le saxophone (ténor - forcément ténor, mais j’ai déjà entendu cet homme jouer du bugle à une tortue) au bec, l’inévitable émotion du virage symbolique de toute une vie. Dans son atelier de peintre - cet homme sait tout faire, un vrai mouton à cinq pattes, la cuisine aussi, très bien, pour laquelle Adèle et moi sommes arrivés avec un peu d’avance pour lui prêter main forte - les amis non musiciens, minoritaires, écoutent et se marrent à cette tambouille de bœuf en buvant du très bon vin.

    Bon anniversaire Eric. (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/images/montigny/index.htm )

    Exercice #31 de Henry Carroll : Photographiez le subconscient de quelqu’un

    #qui_ca