Il est évident que les promoteurs ne sont pas des enfants de chœurs, mais cela n’est qu’un aspect de la chose.
Ce qui me saute aux yeux, c’est qu’il s’agit de mettre les enfants sur la voie de la guerre économique aujourd’hui largement numérisée, d’en faire les petits soldats acclimatés au champ de bataille contemporain.
J’entends l’argument qui dit qu’il faut les préparer à ce terrain et que les laisser dans l’ignorance en ferait des cibles encore plus vulnérables, ou que la maitrise des outils favoriserait une contre-expertise à mobiliser dans des luttes. Mais avec ce raisonnement, on peut tout autant justifier de leur apprendre à manier une arme à feu pour s’opposer à leurs futurs oppresseurs.
De toute façon, je ne pense pas que la virtuosité technique (qui constitue l’horizon des apprentissages précoces de la programmation) donne en soi la capacité à maitriser l’outil, et encore moins à l’appréhender dans ses autres dimensions (sociales, historiques, épistémiques...). C’est même plutôt un écran si je m’en réfère à l’ethos des informaticiens et leur « philosophie spontanée » qui résulte quasi systématiquement de leur rencontre trop précoce avec les « joies » de la programmation.