• Le WaPo fait désormais précéder son (fameux) article sur le rôle de la propagande russe dans les fake news qui auraient permis l’élection de Trump d’un avertissement : « attention, cet article repose sur une source dont le manque de sérieux est désormais reconnu, il se base sur une liste de médias farfelue, et maintenant vous pouvez continuer à lire… »

    Russian propaganda effort helped spread ‘fake news’ during election, experts say
    https://www.washingtonpost.com/business/economy/russian-propaganda-effort-helped-spread-fake-news-during-election-experts-say/2016/11/24/793903b6-8a40-4ca9-b712-716af66098fe_story.html

    Editor’s Note: The Washington Post on Nov. 24 published a story on the work of four sets of researchers who have examined what they say are Russian propaganda efforts to undermine American democracy and interests. One of them was PropOrNot, a group that insists on public anonymity, which issued a report identifying more than 200 websites that, in its view, wittingly or unwittingly published or echoed Russian propaganda. A number of those sites have objected to being included on PropOrNot’s list, and some of the sites, as well as others not on the list, have publicly challenged the group’s methodology and conclusions. The Post, which did not name any of the sites, does not itself vouch for the validity of PropOrNot’s findings regarding any individual media outlet, nor did the article purport to do so. Since publication of The Post’s story, PropOrNot has removed some sites from its list.

  • Russian propaganda effort helped spread ‘fake news’ during election, experts say - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/business/economy/russian-propaganda-effort-helped-spread-fake-news-during-election-experts-say/2016/11/24/793903b6-8a40-4ca9-b712-716af66098fe_story.html

    PropOrNot’s monitoring report (…) identifies more than 200 websites as routine peddlers of Russian propaganda during the election season, with combined audiences of at least 15 million Americans. On Facebook, PropOrNot estimates that stories planted or promoted by the disinformation campaign were viewed more than 213 million times.

    Some players in this online echo chamber were knowingly part of the propaganda campaign, the researchers concluded, while others were “useful idiots”

    (…) Some of these stories originated with RT and Sputnik, state-funded Russian information services that mimic the style and tone of independent news organizations yet sometimes include false and misleading stories (…)

    The speed and coordination of these efforts allowed Russian-backed phony news to outcompete traditional news organizations for audience. Some of the first and most alarming tweets after Clinton fell ill at a Sept. 11 memorial event in New York, for example, came from Russian botnets and trolls, researchers found.

    (…) a variety of other false stories — fake reports of a coup launched at Incirlik Air Base in Turkey and stories about how the United States was going to conduct a military attack and blame it on Russia — to Russian propaganda efforts.

    (…) supposed election irregularities, allegations of vote-rigging and the potential for Election Day violence should Clinton win, researchers said.

    (…) the U.S. government has few tools for detecting or combating foreign propaganda. They expressed hope that their research detailing the power of Russian propaganda would spur official action.

    A former U.S. ambassador to Russia, Michael A. McFaul, said he was struck by the overt support that RT and Sputnik expressed for Trump during the campaign, even using the #CrookedHillary hashtag pushed by the candidate.

    • Oui, le sujet est intéressant car bourré de contradictions de ce type. Révolution orange à l’envers ? Nouveau McCarthyisme dirigé contre le président-élu ? Taste of their own medecine ? etc.
      On dirait qu’un gouffre s’est ouvert d’un seul coup sous les pieds de toute cette intelligentsia. C’est marrant, mais pas spécialement rassurant non plus.

    • Le thème des fake news et de leur nécessaire répression, notamment sur (et par) Facebook est devenu le truisme du moment (thème central notamment dans les journaux qui se sont fait un devoir de publier, quelques heures avant le résultat, qu’Hillary avait 98% de chances d’être élue). Après le thème des pédonazis, les fake news russes qui ont fait élire Trump et le nécessaire contrôle de l’interwebz.

    • Le contrôle des internets sera probablement un sous-produit de cette transition étrange, mais je ne crois pas que ce soit le but premier de ces discussions. C’est plutôt, il me semble, le reflet d’un appareil (militaro-industrialo-intellectuel) qui se rend compte (à tort ou à raison) que son futur commander-in-chief est le produit d’une ingérence non seulement étrangère mais russe.

    • Non, je pense que le terme fake news indique que l’on cible spécifiquement le contrôle de l’internet et que pas grand monde ne croit sérieusement à cette histoire de manipulation russe (en dehors des besoins de la propagande interne).

      (1) D’abord, Trump n’est pas le candidat d’un petit parti marginal et extrémiste (genre pro-russe) : c’est le candidat officiel du parti républicain. Les mêmes médias qui se passionnent pour les fake news présentent désormais John McCain comme un parangon de pragmatisme, alors qu’il avait fait campagne avec Sarah Palin (sérieusement, ça me troue, ça, plus personne ne semble se souvenir de Sarah Palin). La question des fake news, c’est tout de même passer à côté du fait que tout l’appareil du parti républicain est au service depuis des années d’une invraisemblable collection de débiles profonds néofascistes, racistes, islamophobes, homophobes, fondamentalistes born again, Tea Party et compagnie, sans jamais avoir eu besoin de l’aide de Vladimir Poutine et ses usines à fake news…

      (2) Pourquoi l’internet : parce que personne ne pose ici la question des fake news en dehors de l’internet. C’est quoi, sérieusement, l’influence de RT et de Spoutnik par rapport au tuyau à merde qu’a toujours été la télévision ? Fox News par exemple, c’est quelle audience aux États-Unis par rapport aux sites web russes ?

      (3) Qu’on passe de la question de l’hégémonie culturelle de Gramsci et du modèle de propagande de Chomsky à la dénonciation des fake news russes, alors que les Ricains viennent de nous imposer un néo-nazi comme nouveau Président du monde, ça me semble indiquer qu’on est dans le détournement d’attention, ce qui me ramène à l’idée du divertissement pédonazi et que le contrôle de l’internet est le seul objectif consensuel du moment.

    • Pour aller dans le sens de @Nidal, il est frappant que les fake news données en exemple dans l’extrait (je n’ai pas été voir le reste de l’article, je dois avouer) sont d’abord des informations avérées : le malaise de H. Clinton, l’isolement d’Incirlik pendant et après la tentative de coup. Qui ont en commun de gêner les narratives officielles et donc de ne trouver qu’une maigre reprise dans les médias « responsables ».

    • Smear-Mongering: a Mea Culpa for the Age of McCarthyism 2.0
      http://www.counterpunch.org/2016/11/25/smear-mongering-a-mea-culpa-for-the-age-of-mccarthyism-2-0

      The story is a smear piece just like Tailgunner Joe and Roy Cohn used to make. It makes a direct equation between dissent and treason, using the crudest, stupidest kind of cod-reasoning: if you have criticized a policy or action that Vladimir Putin has also criticized at some point (even if the reasons for your critique might differ wildly from his), then you are automatically a Russian agent or a “useful idiot.”

    • Présentation "objective" de l’article et du " dialogue assez violent " qui l’a suivi.
      http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/11/30/le-spectre-de-la-desinformation-russe-derriere-les-fake-news-sur-internet_50

      Côté équilibre de l’analyse, toute la fin est un "rappel" de l’efficacité de la machine informationnelle russe. Juste un exemple :

      Cette tactique de désinformation et de perturbation est perfectionnée depuis la guerre civile en Ukraine en 2014, où le « récit » officiel russe s’opposait à celui des médias occidentaux.

      Enlevons le pronom : où le « récit » officiel russe s’opposait [au récit] des médias occidentaux. Guillemets ou pas guillemets à la place de mes crochets ?

      En mode coquin : où le « récit » officiel russe s’opposait à la narrative des médias occidentaux.