Affaire Traoré : Cazeneuve soutient la maire de Beaumont-sur-Oise

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  • « Dans une affaire comme celle d’Adama, il faut vouloir s’affronter à l’appareil d’état / Entretien avec Lassana Traoré | « Quartiers libres
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    Il y a un contexte local à Beaumont qui n’est pas diffèrent de celui qui existe en France. La commune a élu une maire UDI qui a coïncidé avec l’arrivé de la gendarmerie à Beaumont. Les gendarmes prenant la place de la police dans le cadre de la réorganisation nationale des territoires police gendarmerie. La maire UDI avait fait de l’intervention des gendarmes et en particulier du PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie) son cheval de bataille lors de son élection. On a eu le droit lors de sa campagne à tous les éléments de langage du sécuritaire « impunité zero », « zero tolerance », « reconquérir la tranquillité » … Elle faisait du PSIG la recette miracle pour régler tous les problèmes de petites délinquances sur la commune. C’est un élément à rappeler car je crois que la violence déployée par le PSIG dans toutes ses interventions en direction des jeunes ne vient pas de nul part. Elle correspond à une demande politique qui sur Beaumont a correspondu à l ‘offre politique de cette maire UDI. Lâcher la bride aux forces de l’ordre, c’était une promesse de campagne.

    Beaumont c’est un petit village donc toujours les mêmes gendarmes contrôlent toujours les mêmes jeunes. Tout le monde se connaît par son nom ou son prénom. Gendarmes et jeunes sont les acteurs connus de ce jeu dangereux. Il faudra bien un jour que l’Etat français s’explique sur la nécessité et l’efficacité de ces contrôles sur des gens que la Police et la gendarmerie connaissent déjà ?

    Adama a eu affaire quelques fois a la police et à la justice pour des histoires de bagarres, des histoires de mômes de quartier, pas très reluisant mais rien qui fait d’Adama quelqu’un qui méritait de mourir lors d’une arrestation. Dans sa vie de jeune homme Adama a été mis en cause dans une affaire instruite par les gendarmes de Beaumont. Avec notre avocat de l’époque, nous avons pu prouver qu’Adama n’avait rien à voir dans cette histoire qui s’est traduite par un non-lieu pour Adama. Pour nous et pour Adama, les gendarmes de Beaumont ont ce non lieu en travers de la gorge. Pour prouver l’innocence de mon frère, il y a eu une remise en cause de l’enquête et du travail des gendarmes. Pour nous à partir de ce non-lieu les gendarmes de Beaumont font d’Adama une affaire personnelle. Il est maintes fois contrôlé pour un oui pour un non. Bien plus souvent que nécessaire. C’est pour cela que nous parlons d’acharnement sur Adama et c’est cet acharnement qui conduit à la mort de mon frère.