• Norvège : les enfants de l’asile - Verona, 10 ans, de Bosnie, rêve de retrouver son école en Norvège

    Il y a un peu moins d’un an, la police est venue chercher Verona dans son école de Rjukan en Norvège pour être immédiatement expulsée vers la Bosnie-Herzégovine (pays où elle n’a jamais été) avec sa famille. L’acte en lui même est d’une extrême brutalité. La rédaction de Dagbladet a retrouvé Verona en Bosnie, où elle a écrit une lettre (dans un excellent norvégien) dans laquelle elle dit qu"ici tout st horrible, beaucoup de maison sont détruites [par la guerre] et qu’elle ne rêve que d’une chose, retrouver son école, ses professeurs et ses amis.

    J’archive cette histoire dans le cadre d’un dossier que je prépare sur les enfants de l’asile en Norvège. C’est un débat très sensible ici. Plusieurs centaines d’enfants dont les familles se sont vues refuser leur demande d’asile sont en instance d’être expulsées, et les autoritées norvégiennes ont montré à maintes reprises qu’elles étaint tout à fait capable de le faire : vers les balkans, l’Iran et même l’Irak et l’Erythrée. Il existe un fort mouvement d’opposition qui manifeste souvent pour faire interdire les expulsions des enfants (il y a une une action importante en janvier sur laquelle je reviendrai).

    « Jeg drømmer ofte at jeg er i Norge men når jeg våkner ligger jeg i sengen i Bosnia » - nyheter - Dagbladet.no

    http://www.dagbladet.no/2013/06/04/nyheter/verona_delic/innenriks/asylbarna/27511466

    (Dagbladet) : Det har gått litt over et år siden Verona Delic (10) ble hentet på skolen i Rjukan og uttrasportert til Sarajevo i Bosnia, hvor hun aldri før hadde vært, sammen med pappa Damir, mamma Ana, og lillesøster Aurora.

    Dagbladet avait déjà parlé de son expulsion :

    "La famille de Verona, 9 ans, expulée vers la Bosnie

    Verona (9) er på vei til Bosnia og vet ikke hvor hun skal bo - nyheter - Dagbladet.no
    http://www.dagbladet.no/2012/03/23/nyheter/innenriks/utenriks/asylbarn/20810670

    Verona (9) er på vei til Bosnia og vet ikke hvor hun skal bo
    – Hun er en norsk jente på alle måter. Domstoler og myndigheter tar ikke hensyn til hennes beste, sier forsvarer.

    #norvège #migrations #asile #enfants_de_l_asile

  • Pour un parti norvégien, les Français "troublent l’ordre public" - Monde - MYTF1News

    http://lci.tf1.fr/monde/europe/pour-un-parti-norvegien-les-francais-troublent-l-ordre-public-7960056.html

    Après avoir qualifié les Français « d’être responsable des troubles à l’ordre public », le vice-président du parti d’opposition norvégien présente ses excuses. Selon son parti, la France a été pointée du doigt pour ne pas uniquement « stigmatiser les Roms ».

    « La police peut arrêter aux frontières les groupes organisés de Roms, de Bulgares ou de Français, car on sait d’expérience que ces personnes troublent l’ordre public. Il est aussi prouvé qu’un bon nombre d’entre elles se livrent à des activités criminelles ». Ces mots sont ceux de Per Sandberg, vice-président du FrP, un parti anti-immigration de la droite populiste norvégienne.

    Déjà le titre... Chez TF1 ils n’osent pas appeler un chat un chat : "un parti"... est en réalité le "Fremskritpartiet", c’est pas "un parti" parmi des "partis", c’est une extrême-droite populiste, raciste et xénophobe qui, selon les instituts de sondages fait entre 14 et 21 % dans le pays.

    http://politisk.tv2.no/spesial/partibarometeret

    Comme d’habitude, ils sortent une belle saloperie, bien crade, ils attendent 24 ou 48 heures et ils envoient un mot d’excuse, ou ils s’excusent à la télé du bout des lèvres. Et pendant ce temps, pas un cadre du parti ne moufte. SIlence dans les hautes sphères.

    L’excuse de Per Sandberg (qui n’est pas n’importe qui dans le parti, c’est le conseiller pour la justice...) est un peu minable : "c’était pour ne pas "stigmatiser" les roms... S’il n’avait parlé que des Roms, on aurait dit qu’il était romophobe. Alors on cite, au hasard, les Bulgares et les Français. Et bien sur ni Per Sandberg, ni ses copains du parti ne sont ni romophobes, ni racistes :

    Per Sandberg : "le gouvernement veut dépenser de l’argent public pour offrir aux Roms des sanitaires et des douches : et quoi encore ! si on le faisait, ça leur donnerait l’impression qu’ils sont bienvenue chez nous !"

    Tout est dit.

    En août 2012, c’est un autre cadre du parti, Frank Willy Djuvik de la région Sogn og Fjordane, qui écrit sur son blog, en toutes lettres : "je hais l’islam et les musulmans".

    http://seenthis.net/messages/83856 et

    http://www.dagbladet.no/2012/08/16/nyheter/blogg/frp-leder/islam/22989881

    Il s’est à peine excusé quelques jours plus tard, en disant que "mais non mais non, en fait, je parlais des religions en général, j’aurai aussi bien pu écrire "je hais les luthériens", c’était juste un exemple au hasard".

    Mais oui, mais bien sur.

    En novembre 2012, le Fremskrittpartit s’attaque à la population Sami, minorité nationale, à laquelle il veut couper toutes les subventions y compris celles destinées à la culture et aux écoles :

    http://seenthis.net/messages/83856

    Et encore cette référence à Hitler quand le Fremskritpartiet parle des musulmans qui veulent conquérir l’Europe :

    http://seenthis.net/messages/31382

    Il faut citer enfin ce responsable Du Fremskritpartiet à Kristiansand, Bjarte Vestøl, qui en plein conseil municipal, et sans honte a dit à propos du responsable du pôle culturel de la ville, Abdullahi Alason, élu travailliste originaire de Somalie et de nationalité norvégienne : "nous avons ici un nègre de l’Afrique le plus noire, mais il fait quand même du bon boulot".

    « Her har vi en neger fra svarteste Afrika »
    http://www.nettavisen.no/nyheter/article3225885.ece

    L’histoire d’Abdullahi Alason
    http://www.dagbladet.no/magasinet/2006/01/25/455802.html

    Et ici la bande son en norvégien du débat du conseil municipal de Kristiansand au cours duquel Abdullahi Alason a été insulté :

    Dommage que ce ne soit qu’en Norvégien, mais les réactions sont très fortes et le petit débat qui suit l’insulte est extrêmement intéressant

    http://www.youtube.com/watch?v=wNwxDAw1CyE

    Ces propos très subtils ne sont pas à pendre avec des pincettes. Toutes ces déclarations sont des dérapages tout à fait contrôlés et prévus, c’est une partie intégrante de la stratégie de ce parti d’extrême-droite. Pur racisme, pure xénophobie, pure provocation.

    Cela dit, les Français de Norvège et leurs amis Norvégiens se sont bien amusés et moqués des déclarations totalement débiles de Per Sandberg. Ça n’est même pas la peine de les les ridiculiser, ils font ça très bien eux mêmes.

    #extrême-droite #norvège #fremskritpartiet #racisme #xénophobie

  • Le « refus » de la culture norvégienne (Fornekter norsk kultur)

    L’extrême-droite norvégienne (FrP) n’aura jamais fini de nous affliger. La voilà qui, par la voix d’un de ses parlementaires, Christian Tybring-Gjedde, revient en force pour dénoncer la décadence de la culture norvégienne sous le régime travailliste.

    Le monsieur s’énerve contre la ministre de la culture Hadia Tajik (travailliste), jeune ministre (musulmane) de la culture née en Norvège de parents pakistanais arrivés dans le pays au début des années 1970 et contre Inga Marte Thorkildsen (Gauche socialiste), ministre de l’intégration.


    Christian Tybring-Gjedde (FrP, extrême-droite)

    Il les accuse purement et simplement de "refuser" la culture norvégienne, de nier l’identité culturelle nationale norvégienne... Voilà qui nous rappelle de mauvais souvenirs, les discours irrespirables d’un des politiciens les plus incompétents de la cinquième république (je parle d’Eric Besson).

    Hadia Tajik, qui ne manque pas d’humour et qui s’exprime en néo-norvégien (le nynorsk, norvégien dialectal), a répondu à Christian Gjedde Tybring que sa langue, le norvégien littéraire (Bokmål) à l’opposé du nynorsk, est très fortement influencée par le latin, le grec et l’allemand... Quand à Inga Marte Thorkildsen, ministre de l’intégration, elle a simplement dit que la culture norvégienne [comme toutes les cultures de communautés vivantes et changeantes] est en constante évolution mais qu’elle garde une assise très solide du point de vue des droits humains et des principes démocratiques.

    L’extrême droite accuse le gouvernement de nier les aspects spécifiques de la culture norvégienne et de ce fait de la mettre en danger. Elle a sommé le gouvernement de s’expliquer sur les mesures qu’il compte mettre en oeuvre pour "protéger la culture norvégienne et ses traditions".

    Hadia Tajic ajoute que si l’on avait gardé la culture norvégienne du début du 19e siècle si bien décrite par Camilla Collett, on serait à des millions d’années lumières de l’émancipation des femmes...

    Inga Marte Thorkildsen souligne que les immigrants reçoivent 50 heures d’études sociales, qui comprennent une formation sur les aspects clés de la société norvégienne contemporaine : l’égalité des sexes, la famille et le droit des enfants ainsi que les droits et obligations dans le domaine du travail. Et bien sur aussi, sur les droits humains et les principes grands principes de la démocratie. Un programme très citoyen, en somme.

    Mais le parlementaire populiste Christian Tybring-Gjedde persiste, prétend "ne pas être impressionné" par les réponses. Il estime qu’elles se réfèrent uniquement aux valeurs universelles et internationales, et renient ainsi le caractère norvégien. Il se moque :

    « - Lorsque deux ministres différents ont du mal à définir la culture norvégienne, je me demande comment le gouvernement de coalition peut définir le multiculturalisme »

    Il l’a dit. Et l’extrême-droite le répète. Elle vomit sur le multiculturalisme, sur la diversité. Elle veut renfermer la Norvège sur elle-même.

    « - Elles ne disent rien à propos de la culture quotidienne, à propos du caractère national des traditions. Il y a des dimensions qui différencient la culture norvégienne des autres cultures. Les ministres ne disent rien au sujet de notre héritage chrétien "au-delà de la simple préservation des églises en bois debout". Elles n’ont pas mentionné la confiance qu’accorde les gens en général, laquelle est basée sur la parole donnée, et enfin, l’honnêteté et le dévouement envers la communauté. Rien non plus sur l’histoire, les traditions, la langue, les festivals, les lois, la monnaie, la coutume, le drapeau, l’hymne national, le roi ou les équipes sportives nationales ! »

    On croit rêver, mais il l’a bien dit. A une question inquiète du journalisite de Dagbladet, il répond :

    « - Non, je ne veux pas dire que les Norvégiens sont honnêtes, alors que les étrangers sont tous des menteurs. Mais cette valeur fait partie d’une tradition norvégienne, qui permet de résoudre les conflits par le dialogue et la négociation. Je pense que beaucoup de gens comprennent ce que je veux dire : la culture norvégienne n’est pas seulement un concentré de valeurs universelles, c’est la somme de tout ce que nous célébrons le 17 Mai [jour de la fête nationale]. »

    Fornekter norsk kultur
    Le « refus » de la culture norvégienne
    Frp-politiker mener Hadia Tajik og Inga Marte Thorkildsen har glemt den norske folkesjela.

    Kjetil Magne Sørenes
    onsdag 12. desember 2012

    http://www.dagbladet.no/2012/12/12/nyheter/frp/politikk/innenriks/fremskrittspartiet/24796436

  • #Migrations #Asile #Norvège #Droit-de-l'enfant #Enfance

    Une famille de demandeurs d’asile déboutée gagne un procès historique contre l’Etat norvégien

    Yalda Bahadori (10 ans) et ses parents (sa mère est moldave et son père afghan) viennent de gagner leur procès contre l’Etat norvégien. Débouté de leur demande d’asile, les autorités norvégiennes avaient pris une décision ahurissante : expulser la mère et l’enfant vers la Moldavie, et le père... en Afghanistan. Pour un pays qui met la famille et les enfants au dessus de tout le reste, cette décision est déjà complètement incompréhensible. L’histoire des Bahadori, qui habitent à Tromsø dans le nord du pays, a souvent fait, depuis 2011, la une de la presse nationale.

    La famille Bahadori a décidé d’attaquer en justice l’Etat norvégien pour violation de la convention des droits de l’enfant qui stipule que les Etats signataires s’engagent à assurer la protection et la sécurité des enfants se trouvant sur son territoire.

    C’est la première fois qu’un tel procès se déroule et ce verdict « historique » aura des conséquences importantes non seulement pour les quelques centaines d’autres enfants demandeurs d’asile déboutés en instance d’expulsion, mais aussi sur la manière dont les autorités norvégiennes vont désormais conduire leur politique d’asile. Un tel verdict va obliger les autorités à revoir leurs pratiques du droit d’asile.

    C’était aussi le premier procès de ce genre depuis la présentation au parlement du livre blanc sur « les enfants de l’exil » en Norvège. Ce document ne contient aucune proposition visant à modifier la loi, mais apostrophe le gouvernement sur sa pratique beaucoup trop stricte de la réglementation en vigueur. Le gouvernement a de toutes façons rappelé qu’il n’y aura pas d’amendement dans la loi, les règlements ou les circulaires. Il reconnaît, mais du bout des lèvres, que ces situations sont très stressantes pour les enfants et leur famille et que des « améliorations » sont souhaitables dans la pratique « dans l’intérêt supérieur » de l’enfant (et pensent qu’à l’avenir plus d’enfants pourront rester en Norvège). Mais à lire les avis d’expulsions émis par les autorités, on se demande bien ce que cela veut dire...

    Beaucoup de ces enfants sont nés en Norvège, sont très attachés aux communautés dans lesquelles ils ont grandi et vivent dans la terreur d’être un jour expulsés.

    En tout cas, ce jugement montre que les services de l’immigration en Norvège sont capables de prendre des décisions en totale violation de la loi du pays et des conventions que la Norvège a signé et ratifié, et en totale méconnaissance des conditions qui prévalent dans les pays de destination.

    A moins que l’Etat ne fasse appel de cette décision, la famille pourra donc rester en Norvège et recevoir une réponse positive à la demande d’asile. L’Etat norvégien a été condamné à payer un peu plus de 180 000 couronnes (environ 25 000 euros) aux plaignants pour couvrir les frais de justice.

    La question de l’asile pour les enfants en Norvège déchire le pays depuis plusieurs mois, y compris au sein même du parti travailliste (Arbeiderpartiet) où certains souhaitent un changement radical de la politique d’asile pour les enfants, et éviter qu’ils soient expulsés vers des pays où ils n’ont jamais vécu comme l’Ethiopie ou l’Erythrée, pays avec lesquels la Norvège a des accords de « réadmission ».

    Certaines autres histoires ont été très médiatisées et ont mis le gouvernement et les autorités chargées de traiter ces questions sous une très forte pression. Cette visibilité médiatique a très certainement contribué à ce que certains enfants ne soient finalement pas expulsés.

    Sources : NRK, Dagbladet, Arbeiderpartiet

    Familien til Yalda (9) saksøker staten
    http://www.nrk.no/nyheter/distrikt/troms_og_finnmark/1.8165459

    Yalda (10) og familien vant i retten
    http://www.nrk.no/nyheter/distrikt/troms_og_finnmark/1.8285151

    Ber eget parti snu i asylpolitikk
    http://www.nrk.no/nyheter/norge/1.8033558

    Endrer ikke loven for asylbarna
    http://www.nrk.no/nyheter/norge/1.8166473

    Bergenspolitikerne ber for Nathan
    http://www.nrk.no/nyheter/distrikt/hordaland/1.8137479

    Nå kan jeg forsette å gå på skole og leke med vennene mine
    http://www.dagbladet.no/2012/08/17/nyheter/yalda/tromso/asylbarn/asylpolitikk/23013022

    Tromsø-jenta Yalda og familien hennes må få bli i Tromsø !
    http://tromso.arbeiderparti.no/-/bulletin/show/723022_tromsoe-jenta-yalda-og-familien-hennes-maa-faa-bli-i-tro

  • Une histoire révoltante : Un demandeur d’asile kurde syrien livré à la police syrienne par la police norvégienne

    Source : Dagbladet dans son édition du 4 juillet 2012
    http://www.dagbladet.no/2012/07/04/nyheter/utenriks/syria/22366435

    Le quotidien norvégien Dagbladet relate dans son édition du 4 juillet 2012 l’histoire d’Abdulkarim Hossain, kurde syrien réfugié en Norvège et dont la demande d’asile avait été refusée. Abdulkarim Hossain a été littéralement "remis en main propre" par la police norvégienne à la police syrienne. Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produit, il y a quelques mois, c’était un demandeur d’asile débouté iranien qui fût expulsé et escorté jusqu’à Téhéran où il a été immédiatement arrêté.

    En août 2010, il est arrêté par la police dans la rue, à Tønsberg [sud de la Norvège], et enfermé en attendant d’être expulsé vers la Syrie. Ce sont deux policiers norvégiens qui l’escortent jusqu’à l’aéroport de Damas. Dès son arrivée, il est arrêté, emprisonné et sera torturé pendant plusieurs jours. Ce n’est pas faute d’avoir été prévenu : plusieurs ONG défendant les droits humains avaient mis en garde la police norvégienne.

    Aujourd’hui, Abdulkarim Hossain est de retour en Norvège et s’est confié aux journalistes de Dagbladet pour raconter les conditions très brutales de son incarcération.

    - J’ai été arrêté dans l’aéroport, dit Abdulkarim Hossain. Les policiers norvégiens étaient à côté. Je leur ai dit : « Vous voyez bien ! maintenant que je suis entre les mains de la police syrienne, vous devez intervenir ! ». J’ai été menotté et emmené sous leurs yeux.

    Dans les locaux de la police, il est torturé pendant cinq jours.

    - J’étais enfermé dans un sous-sol sans lumière, je ne savais pas si c’était la nuit ou le jour. Seule la relève des employés me permettait de me repérer dans le temps.

    Abdulkarim Hossain dit avoir été battu sous les pieds avec un bout de bois, battu à répétition toujours au même endroit et subit des sévices sexuels. Il raconte aussi avoir été suspendu au plafond par les bras, attaché avec une sorte de chaine sans que ses pieds puissent toucher le sol pendant environ trois jours.

    Au cours de ces cinq jours, il a reçu la visite d’un officier supérieur qui voulait savoir quel rôle il avait joué dans l’association des Kurdes de Syrie en Norvège (KKSN)

    - Il me soupçonnais d’entretenir des contacts avec les israéliens et que l’association était soutenue par des pays étrangers hostiles. Puisque je niais ces accusations, ils m’ont mis sur une chaise et ont attaché un fil électrique à ma langue. l’officier a dit qu’il comptait jusqu’à trois, et que si je n’avouais pas, il mettrait le contact électrique. J’ai entendu le commutateur tomber ! mais il n’y avait pas d’électricité. Ils voulaient me terroriser. L’officier m’a retiré mon bandeau et m’a dit que j’avais l’air de dire la vérité. Il a demandé à tout le monde de sortir et m’a dit, un fois que nous étions seuls, que je pourrai être libéré contre la somme de 35 000 dollars.

    Parallèlement, les autorités norvégiennes enfin alertées (bien que ce soit ces mêmes autorités norvégiennes qui aient livré Abdulkarim Hossain pieds et points liés à la police syrienne), en coopération avec Amnesty international et d’autres organisations de défense des droits humains multipliaient les pressions pour obtenir sa libération. Sa famille a finalement payé, et il a été libéré non sans recevoir une convocation pour se présenter au commissariat de police trois jours plus tard.

    Une fois libéré, Abdulkarim Hossain a fuit vers la Turquie ou le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) l’a reconnu comme réfugié et lui en a donné le statut. Il a cherché à être transféré à nouveau en Norvège.

    - Ce cas montre à quel point la manière dont sont traitées les demandes d’asile en Norvège est complètement défaillant, explique, Ann-Magrit Austenå, secrétaire générale de l’association norvégienne pour la défense des demandeurs d’asile (NOAS). Bien qu’il ait été emprisonné auparavant, l’UDI [le service qui décide d’accepter ou rejeter les demandes d’asile) a jugé fort peu probable qu’il puisse à nouveau être arrêté... [sur quel critères ? personne ne le sait]. Et en l’expulsant de force, il a été envoyé de facto directement dans les geôles syriennes.

    Abdulkarim Hossain est revenu en Norvège à la fin de l’année 2011, a à nouveau déposé une demande d’asile qui à ce jour n’a pas encore été traitée. Les autorités Norvégiennes refusent de commenter cette affaire pour le moment, tant que la décision n’est pas prise.

    Il semble que les autorités norvégiennes responsables des questions d’asile n’ait pas reçu - ou ont ignoré - les informations alarmantes qui leurs avaient été transmises par NOAS (torture et traitements inhumains). Il y avait pourtant dans ces informations des rapports d’un médecin turc membre d’une association soutenu par le ministère des affaires étrangères norvégien lui-même !

    - Sur quelle bases l’UDI décide de renvoyer un demandeur d’Asile en Syrie compte tenu de la situation, cela reste pour moi un mystère ,conclut Ann-Magrit Austenå.

    • Comment to this case

      I am surprised that the writer seems to have been surprised that the Norwegian police handed this Syrian over to the authorities on arrival. Is this not standard for all deported failed asylum seekers?

      This is why somone to meet them is so vital who ideally would have the capacity to negotiate their release from the authorities.

      This is also why we need so much help with http://frlan.org/content/deportation-failed-asylum-seekers-0

      Dr. Barbara E. Harrell-Bond, DirectorRe
      Fahamu Refugee Programme
      298 Banbury Road, Flat 2
      Oxford OX2 7ED
      Phone: +44 (0) 1865 424 697
      Mobile: 07906203368
      Skype: Barbara.Harrellbond
      www.frlan.org
      www.fahamu.org
      http://frlan.tumblr.com

  • Procès Breivik

    Les psychiatres s’attaquent au cerveau de Breivik

    De nombreux psychiatres et psychologues, en plus des quatre psychiatres officiellement nommés, sont en train de scruter, jour à après jour, les faits et gestes de Breivik en salle d’audience, ses commentaires et la façon dont il parle. Ils s’expriment dans la presse, certains comme témoins appelés par les avocats des victimes.

    Depuis vendredi 8 juin, et jusqu’au milieu de la semaine prochaine, un quinzaine d’experts en psychiatrie et psychologie vont se succéder à la barre pour tenter d’éclairer la cour sur l’état mental de Breivik. Sur cette quinzaine d’experts, deux seulement pensent qu’il était irresponsable au moment des faits : ce sont les auteurs de la première expertise qui le déclarait fou. Les autres - comme les auteurs de la deuxième expertise - pensent qu’il était plutôt en possession de ses moyens - et donc responsable - au moment de la tuerie.

    Parmi ceux qui témoigneront cette semaine :

    Randi Rosenqvist, psychiatre légiste, a vu Breivik plusieurs fois à la Prison d’Ila, n’a relevé aucun signe de psychose et doute fort qu’il soit schizophrène paranoïaque. Elle pense que le comportement de Breivik n’est pas une psychose, mais l’expression d’une idéologie extrême.

    Maria Sigurjonsdottir, psychiatre et médecin. Elle décrit Breivik comme attentif, concentré et organisé. Il parle de manière cohérente, répond en général de manière adéquate, et peut facilement faire référence à trois ou quatre personnes avec lesquelles il a discuté. Il est même capable de se moquer de lui même, en montrant "l’auto-ironie". Rien, dans le comportement Breivik, peut être associé à des hallucinations.

    Arnhild Flikke est aussi psychiatre et médecin. Elle voit, elle aussi, dans le comportement et le discours de Breivik, non pas une psychose, mais un extrémiste de droite. Par contre elle voit sa personnalité très fortement dominée par le narcissisme.

    Enfin, le professeur en psychiatrie Ulrik Fredrik Malt a très longuement témoigné vendredi 8 juin (témoignage de plusieurs heures). Son "mandat" était d’essayer d’expliquer pourquoi les deux rapports d’experts donnaient des conclusions opposées. Cet éminent professeur a bien pris soin de préciser qu’il ne s’était pas entretenu avec Breivik, qu’il l’avait seulement longuement observé, lu les rapports d’experts et certains rapports de police [particulièrement ceux qui décrivent son comportement sur Utøya et son arrestation]. Il a donc prévenu qu’il se plaçait, pour donner son avis, du point de vue académique [mais je ne sais pas exactement ce que cela veut dire]. Ulrik Fredrik Malt a longuement décrit les raisons pour lesquelles il pense que Breivik est atteint du syndrome d’Asperger, du syndrome de Tourette combiné avec fort trouble de la personnalité narcissique. Il a indiqué en fin de témoignage qu’il "était possible" que Breivik soit aussi atteint d’une psychose paranoïque sans toutefois argumenter ni prendre franchement position.

    Ulrik Fredrik Malt a dit devant la cour, en conclusion : « Quand je l’ai vu entrer dans la salle d’audience du premier jour, j’ai vu un homme profondément, profondément solitaire. Puis, il est entré en mode "show". Ce n’est pas seulement un monstre démoniaque d’extrême droite avec lequel nous sommes ici en ce moment, mais avec un autre être humain, en dépit des souffrances qu’il a infligé à beaucoup d’autres, nous que nous devons essayer de comprendre. C’est une tragédie pour la Norvège, pour nous, mais c’est aussi une tragédie pour Breivik ».

    Le témoignage d’Ulrik Fredrik Malt a été qualifié, dans la presse de « troisième rapport d’expertise » dont les conclusions sont encore différentes. Ça ne simplifie pas le problème...

    Avoir une bonne quinzaine d’expert [et en plus de nombreux autres psychiatres et psychologues qui s’expriment dans les médias) pour évaluer l’état psychologique de Breivik est quelque chose de tout à fait inhabituel pour un procès en Norvège. Mais il faut dire que la monstruosité, l’énormité des attaques justifie que la justice mette les moyens pour essayer de comprendre les raisons de ce massacre.

    Puisque les deux rapports officiels donnaient des conclusions opposées, la cour a nommé une commission médico-légale pour trancher. Mais elle n’a pas encore rendue ses conclusions, bien que le chef de cette commission a déclaré à la presse être en faveur du premier rapport (celui qui le reconnait irresponsable).

    Le psychiatre Pål Grøndahl estime que Breivik a très bien pu changer de comportement entre les expertises. Il a dit au journal Dagbladet : _« Une des explications possible, c’est que tous les autres experts ont vu Breivik longtemps après Sørheim et Husby [auteurs du premier rapport]. Entre temps, il a eu accès aux médias, à la presse, il a pu s’adapter et "apprendre" à parler aux psychiatres. Il n’y a aucune contradiction à être très intelligent et en même temps être schizophrène paranoïaque... C’est pourquoi il ne faut pas trop vite rejeter les conclusions du premier rapport. On a l’impression que Breivik est plus poli, plus modéré et plus instruit sur la psychiatrie qu’il ne l’était après les premières semaines de sa détention »

    _

    Sources :

    Débats du Procès

    "Rå kamp om Breiviks hjerne"
    [A l’attaque du cerveau de Breivik]
    http://www.dagbladet.no/2012/06/10/nyheter/breivik/innenriks/terrorangrepet/22_juli/21995575

    "Professor Ulrik Fredrik Malt mener smilet avslører Breiviks diagnose"
    [le Professeur Ulrik Fredrik Malt estime que le sourire donne des indications sur le diagnostic pour Breivik]
    http://www.dagbladet.no/2012/06/08/nyheter/breivik/innenriks/anders_behring_breivik/terrorangrepet/21995531

    Agence NTB

    « En psykotisk person ville ikke ha kunnet tatt regi i retten som Breivik har gjort »
    [« Une personne psychotique n’aurait pas tenir le coup dans un tribunal comme Breivik a fait »]
    http://nrk.no/227/dag-for-dag/psykologspesialist-svarte-leserne-1.8186684

  • Oslo, Norvège, un lundi matin d’hiver, mortel comme un vrai lundi matin... Les élèves arrivent les uns après les autres à l’école, en trainant les pieds, et s’installent à leur place, montrant bien ostensiblement qu’il sont fatigués, ils ont l’air de prévoir qu’ils vont bien se faire chier toute la journée. Harald, le prof commence le cours de Norsk - une lecture d’une scène de Peer Gynt. Et Soudain...

    –—

    C’est en Norsk, mais en fait on comprend très bien ce qui se passe

    –—

    Slik lurte Lærer-Harald elevene og snudde norsktimen på hodet
    Dagbladet.no

    http://www.dagbladet.no/2012/03/07/nyheter/lererutdanning/lerermangel/kunnskapsdepartementet/20579830

    Mais pour la France et l’Europe, ça marche mieux là

    http://www.youtube.com/watch?v=t-sgx5lY7RM

    Norvège Education : c’est en Norsk mais on comprend : un prof d’Oslo tente de remotiver des élèves qui s’ennuient...

    Skuespillere, strykere, hemmelige rullgardiner og røykmaskiner skapte en magisk time på Engebråten skole i Oslo.

    Jeg har verdens viktigste jobb, det burde alle skjønne.
    Harald Ødegaard, lærer

    MAGISK : Elevene sitter som fjetret mens Agnes Kittelsen og Anders Baasmo Christiansen spiller Huldra og Peer Gynt.

    KREATIV LÆRER : Harald Ødegaard er kjent for å gjøre timene varierte og morsomme.

    KREATIV LÆRER : Harald Ødegaard er kjent for å gjøre timene varierte og morsomme.

    (Dagbladet) : Norsktime tidlig mandag morgen med gjennomgang av et Ibsen-drama høres ikke ut som starten på en drømmedag for en 14-åring. Men 13. februar skjedde det mirakler for klasse 9c på Engebråten skole i Oslo.

    Norsklærer Harald Ødegaard hørte med klassen om hvordan det hadde gått med Peer Gynt-lesingen i helga, før han begynte å lese fra Peer Gynts drømmemøte med Huldra, Dovregubbens datter.