• Les parias de Miami Beach - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-parias-de-miami-beach_824654.html

    Les parias de Miami Beach

    La loi d’un comté de Floride contraint les pédophiles qui sortent de prison à vivre sous un pont, dans un campement sans eau ni électricité. Un bidonville-purgatoire où ces bannis n’ont pratiquement aucune chance de réinsertion

    Les « gens sous le pont » sont tous des repris de justice. Des criminels, condamnés pour abus sexuels sur des mineurs de moins de 16 ans. Et si ces quelque 50 bannis vivent ici, parfois depuis des années, c’est seulement pour obéir à la loi. A leur sortie de prison, l’Etat de Floride leur a interdit de résider à moins de 350 mètres (1000 pieds) d’une école, d’un parc, d’un arrêt de bus ou de tout autre lieu fréquenté par des enfants. Mais le comté de Miami-Dade, la région urbaine la plus peuplée et la plus dense de l’Etat, est allé plus loin encore depuis 2005, en élargissant le périmètre interdit jusqu’à 750 mètres (2500 pieds). Cette mesure anticrime rend impossible la quête d’un logement, reléguant ces ex-taulards dans une poignée de lieux autorisés : deux motels proches de l’aéroport, quelques mobile homes paumés, et ici, sous la « Causeway », sur une langue de terre au milieu de la lagune, sans eau potable ni sanitaires. Une « colonie » aussi sordide qu’officielle, qui intrigue les touristes et agace l’opinion, sans pour autant susciter sa compassion.

    #PSEM #peine #prison #purgatoire

  • Quand c’est la princesse qui sauve son prince (SudOuest)
    http://www.sudouest.fr/2012/03/08/quand-c-est-la-princesse-qui-sauve-son-prince-652745-2277.php

    Il était une fois une école où les enfants apprenaient à être eux-mêmes. Quitte à chambouler les représentations sociales. Dans cette école, les filles n’hésitaient pas à jouer au football. Les garçons n’avaient pas honte d’être amis avec des filles.

    #sexisme #école #littérature_jeunesse

  • La pénalisation des clients de la #prostitution, nécessaire mais pas suffisante
    http://aldebaran.eu.org/index.php?2012/03/07/589-la-penalisation-des-clients-de-la-prostitution-necessaire-mais-pas

    D’abord, les débats sur la pénalisation permettent de remettre le client au centre du système prostitutionnel, d’affirmer que la prostitution est d’abord une affaire d’hommes. Sans clients, pas de prostituées. Les études sur les femmes prostituées sont nombreuses, sur les clients, elles sont rares mais on sait qu’ils sont des hommes ordinaires, souvent en couples ou l’ayant été, et que la domination, la possibilité de ne pas tenir compte de l’avis de la femme est une motivation importante du recours à la prostitution. Des hommes non clients commencent à prendre des positions publiques et collectives tels que « Real men don’t buy girls » aux USA ou « Nous n’irons pas au bois » en France.

    • Peut-être est-il temps de constater que le féminisme unitaire n’existe pas et que de réelles fractures politiques existent parmi les femmes en lutte ?

    • Il est peut-être aussi temps de constater sur cette question une convergence de vues entre intégristes catholiques et féministes de gauche. Les deux camps se sont affrontés et le font encore sur nombre de sujets. Pourtant, il y a un certain consensus sur celui de la prostitution.

      – Dans les deux camps, il y a ce postulat : la prostitution doit être éradiquée car elle est intrinsèquement mauvaise (immorale pour les uns, domination masculine et sociale pour les autres).

      – Les deux camps balayent le fait que des prostitués affirment le faire volontairement et n’en sont pas malheureux.

      – Les deux camps souhaitent une politique que l’on qualifirait dans d’autres domaines de « répressive », « sécuritaire », ou de « flicage ». L’auteur du texte dit : « il s’agit d’abord d’éduquer et pas de punir. » "Rééduquer" ne serait-il pas le mot le plus juste ? Il s’inscrirait mieux dans l’histoire de la gauche.

      Par ailleurs, la prostitution n’est pas une question qui concerne uniquement les femmes. Les prostitutés sont majoritairement femmes, mais aussi hommes. (J’utilise pour cette raison la forme neutre de la langue française « prostitué ».)

      #prostitution

    • Comparaison débile. La grande majorité des catholiques, et pas seulement les intégristes, sont sur une position abolitionniste, qui ne se réduit pas à la caricature que tu donne. Je ne suis pas abolitionniste, mais ce n’est pas une raison pour ridiculiser maladroitement leurs positions.

    • @baroug, tu n’est pas d’accord avec ce constat d’un accord sur les trois points que j’ai indiqués entre catholiques et féministes ?

      Je parle de catholiques (parfois intégristes) et de féministes (parfois de gauche)... et je n’ai pas dit « féministes catholiques » et « intégristes de gauche » ni « féministes intégristes » et « catholiques de gauche ».

    • Non, je ne suis pas d’accord.

      Une convergence basée sur l’accord sur le caractère mauvais de la prostitution n’a pas de sens. C’est comme si tu disais qu’il y avait convergence entre les intégristes et les militants contre la peine de mort parce, les uns affirment le caractère sacré de la vie, les uns condamnent les meurtres institutionnalisés… En l’occurrence il peut y avoir des convergences locales qui n’impliquent rien d’autre qu’un avis commun sur une question particulière.

      Pour le reste, les abolitionnistes intelligents, chrétiens ou non, ne nient pas que des putes sont volontaires : ils disent que c’est une minorité, ce qui est difficilement contestable, même si on peut (c’est mon cas) arguer que ça change déjà la donne.

      C’est pareil pour la question hommes / femmes : certes il n’y a pas que des femmes, mais c’est l’écrasante majorité. C’est comme si tu disais que le viol concerne aussi les hommes. Oui, mais c’est marginal.

    • Concernant la peine de mort ou l’avortement, il y a un désaccord profond entre ces deux camps. Ce n’est pas le cas sur la prostitution. C’est un constat simple.

      Ce constat posé, on peut considérer que des gens habituellement opposés se rencontrent intelligemment sur certaines questions. C’était par exemple le cas des communistes et de nationalistes d’extrême droite, tous opposés à la collaboration avec l’Allemagne et agissant de concert dans la Résistance.

      Mais je ne pense pas que l’accord que nous constatons ici se fasse sur de bonnes bases. Ceux qui le défendent vont dire que c’est sur la base du respect des femmes (et je souligne que chacun entend ce qu’il veut par « respect des femmes » : femmes mères ou femmes libres). Je crois au contraire que c’est avant tout sur une base morale : la prostitution est-elle mal ou non ? Doit-elle être combattue par principe ou non ?

      Je pense qu’il serait intéressant de connaitre le point de vue des uns et des autres en posant cette question précise.

    • Je n’ai pas connaissance d’une demande officielle d’un pape demandant à la France la mise en place d’une législation anti-prostitution/prostitué/client de prostitué mais j’ai peut-être râté cette information puisque cela semble admis…

    • Je faisais une boutade sur un raccourci facile : de droite, de gauche, catholique, chrétien, musulman, arabe, juif, israelien…

      Ce sont des mots derrière lesquels des personnes sont amalgamées, habituellement pour les stigmatiser, mais où la réalité des individus et de leurs convictions sont très hétérogènes. Je préfère les opinions exprimées soit par des individus (et cela n’engage qu’eux) soit par des représentants élus (et cela engage alors le groupe et pas les membres).

      À titre personnel je n’ai pas d’avis sur la nécessité d’une pénalisation des clients des prostitués car je n’en connais pas bien les tenants et aboutissants. J’écoute, je lis et j’essaye de prendre en compte vos avis mais pas ceux supposés de groupes si je n’ai pas de référence d’avis du groupe cité.

    • Je réagis un peu tard, tout va très vite ici. Comme souvent, il est plus difficile d’avoir un avis quand la ligne de partage n’est pas habituelle, n’est pas celle qui est attendue.
      Il me semble que le point de vue consistant à se méfier de toute proposition de loi « stigmatisante » est pertinent. Nous avons des lois contre le proxénétisme, contre la violence faite aux femmes, contre le viol, utilisons-les.
      Je signale aussi cet article de contretemps qui date d’un an mais qui me semble intéressant.
      http://www.npa2009.org/content/p%C3%A9nalisation-des-clients-de-prostitu%C3%A9es-quand-les-belles-%C3%A2me

    • Merci pour cet article. Lilian Mathieu y montre qu’en voulant aider les prostitués par une loi pénalisation les clients (proposée par la gauche), on aboutit aux mêmes résultats que la loi sur le racolage passif (votée par la droite) : on rend leur situation encore plus difficile et dangereuse.

      S’appuyer sur une représentation caricaturale des clients n’est cependant pas la principale carence qui grève le projet de leur pénalisation. Celui-ci a tout d’une fausse bonne idée en premier lieu parce qu’il ignore ou feint d’ignorer que criminaliser un pôle d’une relation revient à la criminaliser dans son ensemble. La prostitution, quel que soit le jugement que l’on porte sur son existence, est une relation de service entre une prestataire et un bénéficiaire qui la rétribue. Réprimer la première (comme le fait la LSI) ou le second (projet de la mission Bousquet) a exactement le même effet : rendre leur contact clandestin puisqu’un des partenaires s’expose, s’il est visible de la police, à une sanction pénale. Remplacer le délit de racolage par celui de sollicitation de prestations sexuelles payantes ne changera rien à la situation déjà catastrophique des prostituées, puisqu’elles devront continuer à racoler dans des zones isolées où elles seront toujours aussi vulnérables devant la violence et l’exploitation.

      Une fois, on accuse les proxénètes, les réseaux, l’autre les prostitués, et maintenant les clients. Je pense vraiment qu’il serait bien de poser la question de base aux uns et aux autres : êtes vous pour que l’État interdise le principe même de se prostituer ?

      Je crois, en effet, que c’est une question morale qui détermine beaucoup de ces positions politiques. Chacun construit son argumentaire en fonction de son univers de gauche ou de droite, mais il y a un accord sur un principe moral et il a accord pour faire appliquer cette morale par l’État.

      Sinon comment pourrait-on défendre une loi qui rend la vie des prostitués encore plus difficile tout en prétendant les aider ?

      Les tartuffes de droite ont l’habitude de dire « nous combattons l’homosexualité, pas les homosexuels ». J’entends la gauche parler de la même manière : « nous combattons la prostitution, pas les prostitués ».