Eloge du flou, par Gérard Mordillat (Le Monde diplomatique)
►http://www.monde-diplomatique.fr/2011/09/MORDILLAT/20951
Très beau texte, qui mériterait cependant d’être développé, ce qui rendrait ses arguments plus percussifs, ils ne sont pas faux, à mon sens, mais ils sont énoncés sans être très démontrés. Par ailleurs le texte regarde insuffisamment du côté des avant-gardes, qui justement se sont jetées du côté du flou, de la chute, du raccord pas raccord, précisément là où elles pressentaient un enjeu d’aller contre ce qui était trop lisse.
Il serait évidemment sot d’imaginer qu’il suffit de griffer la pellicule, de la blesser, de la salir pour, miraculeusement, lui rendre d’un coup sa puissance de pénétration du réel.
Ben justement ce genre de gestes on en trouve de nombreux exemples dans le cinéma de plasticiens, je pense par exemple tout de suite à Stan Brackage.
Et enfin, on peut aussi prendre le contre parti de cette attaque du net, par exemple les films de Robert Frank tels que Life Raft Earth ou encore cocksucker blues sont très éprouvants pour leur spectateur précisément parce qu’ils s’affranchissent de trop des normes cinématographiques, ce qui tend à invalider la démarche adventice de Robert Frank en cinéma et ce qui lui fait lui-même conclure que le cinéma cela n’a jamais complétement marché pour lui. A la différence de la photographie, dans laquelle il excellait notamment dans son héritage expressionniste abstrait.