« Repose en victorieux » (traduction en français du texte de Budour Hassan)

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  • CONVERSATION AVEC UN ANARCHISTE SYRIEN
    (Extraits)

    Dans l’environnement politique très dur d’un régime autoritaire, beaucoup ont dû faire preuve de créativité et exploiter les ouvertures qu’ils voyaient dans le but d’organiser toute sorte de mouvement, et cela a conduit de facto à un mode d’organisation décentralisée. (...)

    L’autodétermination est fondée sur l’autonomie et la décentralisation, non pas sur la notion wilsonienne d’« un peuple » avec une sorte d’autodétermination nationaliste centralisée. Il s’agit de la capacité des Syriens à déterminer leur propre destin. (...)

    L’autodétermination syrienne ne signifie pas une voie unique que tous les Syriens doivent suivre, mais que chaque personne détermine sa propre voie, sans les interférences des autres. (...)
    Le régime fonctionne et a toujours travaillé contre l’autodétermination syrienne car il détient la totalité du pouvoir politique et refuse de le partager. Les islamistes agissent contre l’autodétermination syrienne, non pas en vertu du fait qu’ils sont islamistes (raison pour laquelle beaucoup de libéraux s’opposent à eux), mais parce qu’ils ont une vision de la façon dont la société devrait fonctionner, et qu’ils veulent l’imposer aux autres, avec leur consentement ou pas.
    Les alliés du régime d’Assad, l’Iran, la Russie et les diverses milices étrangères, sont contre l’autodétermination syrienne parce qu’ils sont déterminés à soutenir ce régime en raison du fait qu’ils ont décidé que leurs intérêts géopolitiques devaient supplanter la décision des Syriens de choisir leur destin par eux-mêmes. (...)

    L’anarchisme doit être considéré comme un ensemble de pratiques plutôt qu’une idéologie. Une grande partie de l’organisation au sein du soulèvement syrien a eu une approche anarchiste, même si ce n’est pas explicite. Il y a le travail du martyr Omar Aziz qui a contribué à l’émergence des conseils locaux. Pour l’essentiel, ces conseils étaient conçus par Aziz comme des organisations où l’autogouvernance et l’aide mutuelle pourraient s’épanouir. Je pense que la vision d’Omar a donné un souffle de vie dans la façon dont les conseils locaux peuvent fonctionner, bien qu’il faille noter que les conseils ont cessé rapidement de se concevoir en termes d’autogouvernance, choisissant plutôt de se concentrer sur le travail en direction des médias et les efforts pour organiser les secours. Mais ils fonctionnent encore sur la base des principes de l’entraide, de la coopération et du consensus.
    Les principes de l’autogouvernance, de l’autonomie, de l’entraide et de la coopération sont présents dans un grand nombre des organisations nées au sein de l’insurrection. (...)

    Il y a consensus autour de la table, des États-Unis à la Russie et à l’Iran, disant que peu importe ce qui se passe en Syrie, les institutions du régime doivent rester intactes. Les mêmes institutions qui ont été construites par la dictature. Les mêmes institutions qui ont pillé la Syrie et provoqué le mécontentement populaire à l’origine du soulèvement. Les mêmes institutions qui ne sont que les vestiges du colonialisme français. (...)

    Nader Atassi, écrivain syrien, septembre 2013

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    http://www.lavoiedujaguar.net/Conversation-avec-un-anarchiste

    http://syrie.blog.lemonde.fr/2013/02/19/breves-syriennes-7-les-moukhabarat-debarrassent-la-syrie-dun-dang

    http://inventin.lautre.net/contributions.html#omaraziz

    http://www.editionsantisociales.com/pdf/Abou_Kamel.pdf
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