L’installation de caméras dans les abattoirs écartée par les députés
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Les parlementaires ont adopté la proposition de loi de la commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux mais sans retenir l’une de ses principales dispositions : la vidéosurveillance. Le rapporteur Olivier Falorni dénonce une « position extrêmement conservatrice » et reproposera la mesure en janvier.
Le rapport d’enquête concluait à « trois avantages indiscutables » de la vidéosurveillance qui « favoriserait la prévention des actes de maltraitance, permettrait un contrôle objectif permanent et donc des sanctions plus justes et plus efficaces et, enfin, serait un outil d’aide à la formation des salariés et des responsables ». Olivier Falorni, également rapporteur de la proposition de loi, était lui-même un fervent militant de la mesure : « J’y suis favorable à titre personnel. C’est un moyen d’éviter les dérives individuelles », expliquait-il au Figaro.
Les problèmes de cadences et de pression à la rentabilité ne sont pas des « dérives individuelles ». Vu les quelques témoignages de salariés des abattoirs, le problème est la pression hiérarchique pour une rentabilité extrême et incompatible avec une prise en compte de la souffrance des non-humains, pas du tout les « dérives individuelles ». Et de toute façon comment est ce qu’on pourrait faire ce travail et aller bien ?
Par rapport à la question de la viande, le discours se focalise sur les non-humains qui sont abattus mais les ouvrier·e·s qui travaillent sur ces mises à mort à la chaine subissent aussi une violence par ce qu’on leur demande de faire.
Un avis que ne partagent pas les députés de la commission des Affaires économiques. Ces derniers ont choisi de supprimer « les dispositions introduisant le contrôle-vidéo des postes d’abattage » malgré l’avis du rapporteur. Lors des débats précédant le vote, les détracteurs de la mesure ont fait valoir le coût et le caractère intrusif d’une généralisation de la surveillance vidéo.
Par rapport à la videosurveillance elle n’est intrusive que lorsqu’elle contredit les plans des dominant·e·s. Pas de souci pour etre intrusifs avec les citoyens dans l’espace publique, et pas de soucis d’argent pour coller des caméras tous les 10m. Mais des caméras pour surveiller les violences policières ou faire diminuer la rentabilité industrielle des abattoirs et surveiller les conditions de travail des ouvrier·e·s et les conditions d’abattage des non-humains c’est beaucoup trop intrusif.