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  • Combattu par le business de la mort, le #cercueil en #carton peine à s’imposer
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    « Le vrai problème, c’est qu’il y a énormément d’argent en jeu », estime Brigitte Sabatier. Chaque année, 600.000 cercueils se vendent en France. Au bas mot, on parle donc d’un marché d’un demi-milliard d’euros, qui va encore prendre de l’ampleur dans les décennies à venir : le « baby-boom » de l’après-guerre a commencé à se transformer en « papy-boom ». Les bénéfices s’annoncent donc encore plus juteux. « On voit des cercueils arriver d’Europe de l’Est, achetés 90 euros livraison comprise et être revendus 900 euros en France ! Dans quel autre commerce on fait du “fois dix” ? » questionne Martine Saussol.
    Pour la filière bois, l’essor du carton représente une vraie menace : un cercueil en carton coûte deux fois moins cher que le moins cher des cercueils en bois (environ 350 euros contre 700). Du côté des pompes funèbres, plus les prestations sont chères, plus les marges sont importantes. Les entreprises proposant spontanément des cercueils en carton sont donc très rares. « On en a quelques-unes qui jouent le jeu, explique Martine Saussol. Face aux grands groupes du secteur, ce sont souvent de petites pompes funèbres qui exploitent cette niche pour se démarquer. » Les acheteurs apprécient le côté écologique du carton, mais leur démarche peut aussi être menée « dans le but de faire un pied de nez au business de la mort ».
    Comme les pompes funèbres regimbent, les entreprises de cercueils en carton vont donc directement à la rencontre de leur clientèle. Pendant huit ans, Brigitte Sabatier a fait tous les salons de la mort pour vendre son produit aux professionnels. Sans succès. « Je me suis aperçue que je travaillais à l’envers : il faut aller voir les particuliers pour qu’eux réclament du carton. » Par ailleurs, certains commencent à inscrire ce souhait dans leur testament. Dès lors, le respect de cette volonté devient une obligation légale.