• Aux Archives nationales, six siècles de grands procès faits aux femmes
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/12/16/six-siecles-de-grands-proces-faits-aux-femmes_5050205_4497271.html

    Sorcières, empoisonneuses, mères infanticides, traîtresses à la patrie… Chaque époque a eu sa figure diabolisée de la femme.

    Troublante concordance des temps. Le 30 novembre s’est ouverte aux Archives nationales l’exposition « Présumées coupables », consacrée aux grands procès faits aux femmes. Au même moment, l’actualité résonnait des cris de haine lancés à l’encontre d’une mère jugée avec son compagnon devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme pour avoir frappé à mort Fiona, sa fillette de 5 ans.

    À Riom, où se tenait le procès, une file chaque jour plus longue accueillait de ses vociférations l’arrivée et le départ en fourgon de cette mère qui cristallisait les passions mauvaises. On se pressait pour l’apercevoir, pour assister à un morceau d’audience comme on devait, un siècle plus tôt, s’agglutiner sur la place où le condamné était mis à mort.
    La femme, « nimbée de la paix qu’elle se doit de maintenir voire d’établir dans la société (…), est d’autant plus coupable qu’elle se doit de ne pas l’être ». Claude Gauvard, auteure du livre « Présumées coupables »

    Les réseaux sociaux qui, pendant deux semaines, avaient amplifié le tumulte et contribué à rendre plus pesante encore cette atmosphère de lynchage, se sont déchaînés à l’annonce du verdict. Ce dernier rendait le seul compagnon de la mère coupable des coups mortels et acquittait la mère de ce crime, alors qu’une peine de trente années de réclusion criminelle avait été requise contre les deux accusés.

    Tout cela donne une acuité singulière au voyage à travers six siècles d’affaires judiciaires féminines que propose l’exposition parisienne « Présumées coupables ». Si les femmes ne représentent qu’une part marginale de la population pénale – de 4 à 5 % –, les crimes qui leur sont reprochés fascinent et dérangent.

    #femmes #violence #criminelles #domination_adulte #domination_masculine #sexisme #prison #empoisonneuses #violences_des_femmes

  • Aux Etats-Unis, l’ecstasy bientôt en pharmacie ?
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/12/16/aux-etats-unis-l-ecstasy-bientot-en-pharmacie_5050233_4497271.html

    Tony Macie avait tout essayé, au point de devenir dépendant aux médicaments que lui prescrivait son médecin pour se défaire du syndrome de stress post-traumatique (PTSD) rapporté de ses missions en Irak. Jusqu’au jour où ce vétéran américain découvrit l’ecstasy. Cette drogue plus répandue dans les soirées débridées que dans les cabinets médicaux a changé sa vie. Comme celle de la centaine de patients, qui, comme lui, ont participé à un programme expérimental utilisant la MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), son nom scientifique.

    Couplé à des séances de psychothérapie, le traitement mis en place par la Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies, une organisation à but non lucratif qui promeut l’utilisation médicale des drogues comme le LSD ou la marijuana, a visiblement convaincu les autorités sanitaires américaines. La puissante Food and drug administration (FDA) vient d’autoriser l’association à lancer une nouvelle phase d’expérimentation. Destinée cette fois à plusieurs centaines de patients, elle démarrera en 2017. Ce feu vert constitue la dernière étape avant la mise sur le marché de l’ecstasy pour le traitement des PTSD et d’autres types de dépressions. Cette amphétamine, qui agit comme un stimulant sur le système nerveux, pourrait alors rejoindre dès 2021 les rayons des pharmacies. Aux États-Unis, elle a été déclarée illégale au milieu des années 1980, alors qu’elle commençait sa percée dans les boîtes de nuit.
    « Si ces résultats se confirment, ce sera une avancée. Car nos meilleures thérapies ne sont d’aucun secours pour 30 à 40 % des patients. » Charles R. Marmar, psychiatre

    Selon les résultats de l’étude qui a convaincu la FDA, après douze semaines de psychothérapie et trois prises d’ecstasy sous contrôle médical, plus de deux tiers des patients ne présentaient plus aucun signe de PTSD, y compris sur le long terme. Dans les entretiens donnés aux médecins, les patients – des vétérans mais aussi d’anciens pompiers, policiers et victimes d’abus sexuels – expliquent que non seulement la drogue les a aidés à surmonter des souvenirs douloureux, mais qu’elle a contribué à soigner leur addiction à l’alcool ou à d’autres médicaments. Le traitement devrait être développé pour traiter les cas d’autisme ou la dépression liée aux maladies incurables.

    #drogue #big_pharma #victimes #psycho-traumatologie #MDMA #ecstasy