• #Mixité : l’#égalité déchante

    Édith Maruéjouls est chargée de mission « égalité » au sein de la mairie de #Floirac, commune girondine de 16 000 habitant.es. Elle contribue à définir et à mettre en œuvre une politique d’égalité dans les pratiques de #loisirs entre #hommes et #femmes. Elle a soutenu en 2014 une thèse en géographie du genre intitulée « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes. Pertinence d’un paradigme féministe ». Elle évoque dans cet entretien son travail sur les #inégalités réelles entre les sexes et aborde plus particulièrement le cas des espaces de loisir des #jeunes, terreau de ces processus.


    http://labrique.net/index.php/thematiques/feminismes/862-mixite-l-egalite-dechante

    #genre #espace_public #géographie #ressources_pédagogiques

    Lien vers la thèse :

    Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d’un paradigme féministe

    Les discours scientifiques et politiques sur la #jeunesse s’attachent généralement aux problématiques de déviance, comportements à risque, délinquance et décrochage scolaire et oublient le plus souvent l’aspect heuristique de la variable #genre. L’analyse de la répartition des filles et des garçons dans les espaces, équipements et temps de loisirs de trois communes périphériques de l’agglomération bordelaise montre l’hégémonie des garçons sur les loisirs organisés et le décrochage massif des filles à l’entrée au collège. Tout se passe comme si les garçons investissaient les espaces publics lorsqu’ils ne trouvent plus de réponses dans des pratiques encadrées, alors que les filles disparaissent de ces espaces et se replient vers la sphère privée. S’inscrivant dans une approche de #géographie_sociale, la thèse développe la pertinence d’une approche féministe comme paradigme scientifique dans la compréhension d’une territorialité différenciée femmes/hommes dans l’espace public. A travers une enquête de terrain comparative de la fréquentation des espaces et équipements des loisirs des jeunes, la recherche interroge les politiques publiques sur les notions de mixité et d’égalité réelle entre les filles et les garçons dans notre société. L’étude met en avant quatre constats forts : l’inégalité, l’offre de loisirs subventionnée s’adresse en moyenne à deux fois plus de garçons que de filles. La #non_mixité et le renforcement des inégalités, les activités non mixtes masculines sont beaucoup plus importantes que les activités non mixtes féminines. L’#invisibilité et le décrochage des filles : Les filles décrochent à partir de l’entrée en sixième, elles disparaissent des équipements et espaces publics destinés aux loisirs des jeunes. La performativité du genre : La constitution d’espaces de loisir spécifiquement masculin et la valorisation des « cultures masculines » représentent l’essentiel de la pratique jeunesse autonome et en accès libre.

    https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01131575
    #féminisme #espace_privé

    • GENRE ET VILLE. Plateforme d’innovation urbaine

      Think Tank et Do Tank, plateforme de recherche et d’action, Genre et Ville est composées d’urbanistes, de sociologues, d’architectes, d’artistes, dont l’objet est de rendre les territoires égalitaires et inclusifs.

      En agissant par l’urbanisme, l’aménagement urbain, l’architecture et l’organisation sociale, nos actions interrogent et transforment les territoires par le prisme du genre de manière intersectionnelle, c’est à dire en incluant les questions de normes de genre, d’âge, d’origine sociale et culturelle, d’identité, d’orientation sexuelle.

      Notre travail est nourri par la géographie critique, les études de genre, l’anthropologie urbaine, l’art féministe et politique.

      http://www.genre-et-ville.org

  • Exil à Calais : fin de partie ? La Brique - 13 mars 2017 - Hala Zika, Riton, Momo, Louis

    Octobre 2016, la destruction du bidonville de Calais et l’expulsion de ses habitant.es se déroulent dans le « calme » sur fond d’état d’urgence et de surenchère électoraliste. Le spectacle « humanitaire » est à son comble, savamment mis en scène par le gouvernement avec le concours d’une foule de journalistes convoquée et accréditée pour l’occasion. Cette destruction est l’épilogue d’une stratégie plus globale déployée depuis plusieurs mois sur le territoire visant à criminaliser les réfugié.es. Les dispositifs territoriaux, juridiques et policiers se referment aujourd’hui sur celles et ceux qui n’ont pas accepté la solution de l’État comme sur tou.tes les autres qui sont monté.es dans les bus à destination des « centres d’accueil et d’orientation » (CAO). Reportage sur les cendres encore fumantes des
    camps de la lande de Calais.

    La Peugeot 106 Key West tourne à plein régime. 90 km/h sur la rocade portuaire. Ça tremble dans tous les sens. Le car-ferry de Calais est à portée de vue. À droite, un mur de béton. À gauche, un mur de béton (en attente de végétalisation – côté route seulement, faut pas déconner). Quatre mètres de haut sur un kilomètre de long édifiés au frais de l’État britannique pour le compte de Vinci. Coût total de l’opération : trois millions d’euros. Derrière nous, un utilitaire blanc, deux mecs dedans et une flamme bleu blanc rouge qui orne la plaque d’immatriculation. Belle escorte, on se marre. On les promène un peu avant d’aller garer la caisse à distance de la lande de Calais. La zone est bouclée par les keufs1 et interdite d’accès au nom d’une disposition permise par l’état d’urgence – histoire de s’assurer de la servitude des uns et de la mise à l’écart des autres.


    Très vite, on se retrouve face aux bleus : « Bonjour, il se passe quoi par là-bas ? – Rien, c’est une zone logistique. – Et comment on se rend sur la jungle ? – Vous êtes accrédités ? – Non. – Alors, circulez. Et, soyons clairs, vous allez essayer de passer plus loin, par les petits bosquets, mais sachez que l’entrée sur le site est passible de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende ». On continue par le sud, croisant les armures positionnées à tous les accès, avant de se replier au café des Dunes où on vide une bière en traînant l’oreille au milieu des journaleux : « C’est vachement calme, tu vois, je m’attendais pas à ça, je croyais que c’était pire que ça, ici. Franchement, on n’est pas à plaindre, c’est super bien organisé quand même ». Une table plus loin, un vidéaste balance sans ambages à une jeune collègue : « Tu vois, nous, on est là pour construire des récits, on est là pour mettre en image les actions des forces de l’État ». Difficile d’être plus clair. La pilule de l’État est passée goulûment... avant d’être chiée telle quelle sur toutes les chaînes de télévision.

    Zone à détruire
    L’analyse de ce qui a été visé dans la destruction du campement ne semble pas traverser l’esprit des canardeux qui nous entourent. Excès de zèle teinté de cynisme, quand on sait ce que sont en train de vivre au même moment les réfugié.es à quelques centaines de mètres de là.

    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/immigration/856-exil-a-calais-fin-de-partie

    #Immigration #Calais #exil

  • Page de pub pour les anti-pubs _ La Brique - 13 mars 2017 -

    "Depuis cet été, une bâche d’une centaine de mètres carrés fait tache sur le fronton du musée des Beaux-Arts : réclame pour une entreprise de précarisation de livraison de repas à vélo, promotion d’un 4 x 4 bien polluant durant l’installation du nouveau plan de circulation, matraquage pour un nouveau smartphone aux gadgets inutiles. De la publicité tout le temps, n’importe où, pour n’importe quoi pour nous pousser à l’achat compulsif. Mais l’association Résistance à l’agression publicitaire (RAP) mène la fronde.


    Si RAP existe nationalement depuis 25 ans, sa section lilloise est encore toute jeune mais déborde d’initiatives : recouvrements de publicités, phrases-choc collées sur les panneaux aux abords des écoles, extinctions d’enseignes lumineuses la nuit. RAP, dans une approche légaliste de la lutte anti-pub, se veut complémentaire de celle menée par les Déboulonneurs1 adepte de la désobéissance. Entre autres, RAP a mis en lumière l’installation illégale de panneaux publicitaires temporaires de JC Decaux sur la Grand’Place lors du forum mondial de l’économie responsable. Chaque année, l’annonceur profite de sa position de « partenaire » pour contourner l’interdiction d’occupation de l’espace public, et ainsi montrer à ses futurs clients qui est le patron. Récemment, RAP a lancé une pétition contre l’installation de ces publicités gigantesques sur le musée des Beaux-Arts de Lille. Fabien, un des membres, raconte leur action lors des journées du patrimoine : « Nous avons voulu retourner le message véhiculé par cette publicité sur le musée. Nous avons recouvert une vingtaine de panneaux publicitaires dans toute la ville en y affichant en lieu et place une œuvre d’art issue de la collection ». Retour ironique à l’annonceur !

    Une rentrée financière de façade
    Une lettre ouverte à Martine Aubry, ainsi qu’à la ministre de la culture Audrey Azoulay, n’a rien changé. La bâche est là, imposante, une horreur visuelle impossible à éviter. . . . . . . .❞

    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/863-page-de-pub-pour-les-anti-pubs

    #Droit_à_la_ville #Déboulonneurs #jacques_richir #Résistance_agression_publicitaire #publicité #decaux #clear_channel
    #RAP #aubry #PS

  • Exil à Calais : fin de partie ?
    http://labrique.net/index.php/thematiques/immigration/856-exil-a-calais-fin-de-partie

    Octobre 2016, la destruction du bidonville de Calais et l’expulsion de ses habitant.es se déroulent dans le « calme » sur fond d’état d’urgence et de surenchère électoraliste. Le spectacle « humanitaire » est à son comble, savamment mis en scène par le gouvernement avec le concours d’une foule de journalistes convoquée et accréditée pour l’occasion. Cette destruction est l’épilogue d’une stratégie plus globale déployée depuis plusieurs mois sur le territoire visant à criminaliser les réfugié.es. Les dispositifs territoriaux, juridiques et policiers se referment aujourd’hui sur celles et ceux qui n’ont pas accepté la solution de l’État comme sur tou.tes les autres qui sont monté.es dans les bus à destination des « centres d’accueil et d’orientation » (CAO). Reportage sur les cendres encore fumantes des camps de la (...)

  • Page de pub pour les anti-pubs
    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/863-page-de-pub-pour-les-anti-pubs

    Depuis cet été, une bâche d’une centaine de mètres carrés fait tache sur le fronton du musée des Beaux-Arts : réclame pour une entreprise de précarisation de livraison de repas à vélo, promotion d’un 4 x 4 bien polluant durant l’installation du nouveau plan de circulation, matraquage pour un nouveau smartphone aux gadgets inutiles. De la publicité tout le temps, n’importe où, pour n’importe quoi pour nous pousser à l’achat compulsif. Mais l’association Résistance à l’agression publicitaire (RAP) mène la fronde.

     

  • À l’ombre des regards
    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/864-a-l-ombre-des-regards

    La Brique a fait la rencontre de sœur Dide Ascalie, militant à la fois pour le couvent des Sœurs de la perpétuelle indulgence de Lille et de l’association les Amis des jardins. On ne peut pas dire que les membres de l’association aient la main particulièrement verte. On fait plutôt dans le butinage sensuel dans les parcs. Si ces pratiques peuvent être vues d’un mauvais œil, les Amis des jardins existent justement pour couper le sifflet aux mauvaises langues criant à l’atteinte aux bonnes mœurs. De toute façon, « l’outrage aux bonnes mœurs » a disparu du droit français.

  • L’émancipation sous contrainte La Brique Lille - Mutines - 9 mars 2017

    Depuis 2014, la ville de Lille expérimente les « marches exploratoires » par des femmes en non-mixité dont l’objectif est de favoriser les prises de parole des femmes dans l’espace public. Chouette, qu’on s’est dit : une initiative organisée par la mairie pour parler entre femmes de sexisme, pourquoi pas ? Après enquête, entretiens et tout le tintouin, on a un peu déchanté : tout n’est pas à jeter mais force est de constater que le résultat est un peu moins reluisant que sur la plaquette. Longue est la route vers l’égalité !

    Depuis quelques années, la thématique « genre et espace public » fait des ravages. Les colloques universitaires, think tanks1 (comme Genre et ville) et plans nationaux se multiplient. Les villes subventionnent les associations travaillant sur le sujet, et les entreprises s’emparent de la question (SNCF, RATP, etc.) à leur profit. Tous se demandent comment faire en sorte que les femmes occupent l’espace public autant que les hommes.

    Marcher pour s’approprier l’espace

    En 2014, le ministère des affaires sociales et de la santé lance un programme national afin d’inciter les mairies à organiser des « marches exploratoires » qui suivent toutes un même protocole : en non-mixité, les femmes se réunissent pour établir un diagnostic sur les endroits où elles ne se sentent pas à l’aise. Elles organisent ensuite une marche collective pour se rendre sur les lieux pointés, s’arrêtent, discutent, échangent sur ce qui devrait être fait pour améliorer le bien-être des habitantes du quartier. Enfin, dernière étape, la marche de restitution, lors de laquelle les élu.es sont présent.es et reçoivent les propositions formulées par les habitantes.

    Anne Mikolajczak, fraîchement nommée à la mairie de Lille en tant que 24e adjointe déléguée aux « droits des femmes – politique en faveur de l’égalité hommes-femmes », se saisit du projet. Nous l’avons rencontrée et, pour elle, « cette question du rapport femmes-espace public est une priorité ». Elle profite donc du contexte institutionnel pour impulser conjointement avec le service « politique de la ville » les premières marches exploratoires. Elles ont lieu dans deux quartiers de Lille, le faubourg de Béthune et Lille-Sud, et sont animées par l’association Paroles d’habitants.

    Tout cela sent à plein nez la démocratie participative en bonne et due forme : les pouvoirs publics récoltent l’avis de la population sans avoir pour autant l’obligation d’agir par la suite. Mais la démarche permet de se construire une belle vitrine démocratique. Pourtant, cette initiative semble donner des résultats intéressants. Les femmes se rencontrent, discutent et « vont même à Paris pour défendre le rapport auprès du ministère », précise l’élue. Anne Mikolajczak suit le travail de l’association de près et dit ainsi avoir vu « des femmes vraiment changer ».

    De l’origine de la vulnérabilité

    Dans le contexte actuel où le discours féministe a trouvé de nouveaux ennemis craignant de perdre leur position dominante (mouvements masculinistes, homophobes, contre la « manif pour tous »), ces initiatives contrastent et paraissent salutaires. Car si l’espace public est ouvert à tou.tes, un petit tour dans les rues montre vite que son occupation est fortement inégale et suit des critères genrés et hétéro-normés. Pour de nombreuses personnes (femmes, lesbiennes, gays, trans, mais aussi personnes « racisées »), sortir dans la rue revient en effet à s’exposer à des agressions verbales et physiques : regards soutenus, remarques sur les vêtements et l’attitude, insultes, gestes furtifs, autant d’affirmations machistes pour rappeler que nous n’avons pas tou.tes le droit d’y être.

    Le problème réside dans la légitimité dont bénéficient ces actes. Ils sont tellement fréquents et en accord avec la norme dominante qu’on n’en parle même plus. Pourtant, ils génèrent de nombreuses stratégies invisibles et quotidiennes : se déplacer en vélo plutôt qu’à pied, arrêter de porter des jupes, éviter certains quartiers à certaines heures. Ainsi, les personnes dites « vulnérables » s’excluent elles-mêmes de certains lieux et ont intégré certaines manières de se comporter pour être plus tranquilles dehors.

    Ces faits sont légitimés par une double croyance : il en aurait toujours été ainsi et les femmes étant « fragiles », elles préféreraient rester à l’intérieur. Or, même si elles n’apparaissent dans les statistiques qu’à partir de 1945, les femmes ont toujours travaillé et ont toujours occupé, d’une manière ou d’une autre, l’espace public. Par ailleurs, cette croyance fait perdurer une image faussée du foyer comme espace serein par excellence. Alors qu’en réalité la majorité des violences sur les femmes se déroule à leur domicile et est exercée par une personne connue, « son » homme la plupart du temps. On ne peut donc pas considérer qu’il existe une opposition réelle entre espace public-dangereux-masculin et espace privé-sécurisé-féminin.

    Un outil remastérisé

    Cette thématique n’est donc pas nouvelle, de même que les actions militantes développées pour faire parler d’elle. Dans ce cadre, les marches exploratoires apparaissent comme une version institutionnalisée d’autres manifestations telles que la marche des fiertés homosexuelles, forme plus politisée des Gay Prides, ou encore les marches de nuit non-mixtes qui ont lieu depuis quelques années à Lille, Paris ou Marseille. Organisées la plupart du temps sans l’aval des pouvoirs publics, l’objectif de ces manifestations est de revendiquer le droit à occuper l’espace public quels que soient le sexe et les préférences sexuelles des personnes, et ce de jour comme de nuit.
    Que ces démarches relèvent des pouvoirs publics ou des collectifs militants, on a envie de soutenir la multitude d’initiatives sur tous les niveaux d’actions possibles. Car pour adoucir la cuirasse et favoriser les prises de parole et occupations d’espace, il n’existe pas 36 solutions. Il faut sortir des situations individuelles, se rencontrer, partager les vécus, bref, créer de la solidarité pour prendre confiance mais aussi comprendre qu’il s’agit d’un problème social, qui concerne donc l’ensemble de la société.



    En parler quoi qu’ils en disent ?

    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/feminismes/860-l-emancipation-sous-contrainte

    #La_Brique #Marches_exploratoires #sécurité #féminisme #emancipations #harcèlement #sexiste #PS #Anne_Mikolajczak #mairie_de_Lille

  • Des femmes pour l’excuse sécuritaire La Brique Lille - Stella, Mona - 9 mars 2017

    Il a bon dos, le « plan de lutte national contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports en commun » ! Ou comment une occasion de « bien faire » se transforme en opportunité de « faire bien ». À Lille, dans le secteur des deux gares, une marche participative a lieu courant novembre. Mais ce n’est ni notre sécurité effective, ni même un entrebâillement émancipateur pour les femmes que recherchent in fine les entreprises qui l’organisent, Keolis1, la SNCF et la SPL Euralille2. L’objectif suprême, c’est d’attirer davantage de clientes3. Sans surprise.

    Nous avons participé aux premiers temps du protocole : la réunion préparatoire, la marche exploratoire et la réunion de bilan. Une restitution auprès des élu.es locaux est prévue, mais pas avant janvier. Le taux de participation est dérisoire : une dizaine de femmes arrive péniblement à la réunion de préparation – il faut dire que même le personnel de la gare a du mal à nous indiquer la salle. On en retrouve moins du double à la marche ; quant à la réunion de bilan, le score plafonne à six ! Le projet aurait pourtant pu faire l’objet d’une communication massive : ces entreprises ont des pouvoirs de communication titanesques... Mais on n’est jamais mieux servi que par soi-même : dans cette mascarade pseudo-participative, à part nous et quelques autres femmes, toutes les participantes bossent soit pour Keolis, soit pour Citéo5. Lors de la première réunion, ces collègues se disent « intéressées par la démarche ». Elles veulent « voir si elles peuvent s’en inspirer » dans leurs services respectifs. Nous sommes tombées en pleine réunion de famille ! Et comme s’en réjouissent celles et ceux qui mènent la réunion : après le caractère expérimental des marches exploratoires vient le temps d’une véritable « industrialisation » du concept. Pour le meilleur du pire des mondes ?



    Merci papa

    C’est un homme qui ouvre la réunion préparatoire. Normal, pour introduire le projet d’une marche non-mixte. Ce monsieur, c’est le responsable du pôle sûreté de la SNCF de Lille. Comme c’est le chef, il nous explique comment ça va se passer. Il rappelle le cadre dans lequel s’inscrit l’action de son entreprise : le plan de lutte, sorti l’été dernier. Il évoque vite fait et sans lien le cas des frotteurs dans le métro parisien pour énoncer quelques secondes plus tard le prétendu objectif : réduire le sentiment d’insécurité des femmes dans les transports publics et aux abords des gares de Lille.

    Pour l’atteindre, trois étapes : diagnostiquer les points forts et les points faibles de la gare Lille Flandres et ses abords et établir un parcours ; ensuite, la marche aidant, proposer des solutions pratiques ; et enfin changer le regard des femmes sur les transports en commun. Par contre, le chef nous prévient : « Pour pas que vous soyez déçues... C’est pas parce que vous proposez quelque chose qu’on va le mettre en place. Les propositions sont examinées, évaluées... Et on demande à ce que ce soit réaliste parce que si vous me dites : "À cet endroit-là faut mettre 8 caméras et 20 spots halogènes", ça va pas le faire ». Forcément, pour lui, seul l’arsenal sécuritaire est une réponse envisageable. Et si nous voulons nous inspirer des propositions faites par d’autres femmes, dans d’autres quartiers ou d’autres villes ?

    Élodie Longuemart, chargée de mission pour l’égalité femmes-hommes à la mairie de Lille, s’apprête à dire oui, réjouie à l’idée de partager son travail. Mais le chef l’arrête d’un geste du bras. « Vous comprenez, on préfère que vous ne soyez pas influencées ». Non, on ne comprend pas : ça pourrait nous aider à ouvrir les yeux sur le terrain, de voir sur quels éléments d’autres femmes avant nous ont été vigilantes. Faire évoluer l’outil des marches exploratoires, s’en emparer. Comprendre ce que les femmes ont proposé pour renforcer le sentiment de sécurité... Sentiment ? C’est cette approche affective qu’on nous demande d’avoir. La philosophie de la marche est précisément fondée sur le « sentiment d’insécurité », terreau fertile de la propagande sécuritaire. Nous sommes là pour légitimer l’action des flics et élargir encore un peu plus les normes du contrôle. C’est compris, les filles ? Papa a dit : on ne réfléchit pas, on ressent !

    Au nom de la liberté, mon cul !

    Le processus est sexiste en lui-même, comment pourrait-il peser contre le harcèlement ou les violences sexuelles dans les transports ? Tout est misé sur les stéréotypes lourds et faciles de « demoiselle en détresse » et de « maman respectable ». On est en train de nous dire que nous fantasmons le danger, et que ce sont nos sentiments qui nous empêchent de mettre le nez dehors – et de biper nos tickets à puce RFID. Pas qu’on serait retenues à la maison par les tâches domestiques ou familiales, notre éducation, ou encore par des expériences fâcheuses...

    Keolis a déjà organisé des marches participatives dans le métro, en s’arrêtant particulièrement sur les stations Porte de Valenciennes à Lille, et Gare Lebas à Roubaix. Héloïse Gerber, coordinatrice prévention chez Keolis, nous diffuse alors un petit clip documentaire de Keolife5. On y voit quelques-unes des participantes à ces marches-là, ainsi que leurs motivations. Parmi elles, l’une des cheffes de La Redoute, ravie de participer pour que ses employées puissent aller et venir plus sereinement sur leur lieu de travail, sans se faire apostropher par les relous du quartier. Ah ! Le bien-être des salarié.es, c’est la performance possible, la confiance retrouvée dans sa hiérarchie ! Et puis cette madame Transpole aussi, qui sort clairement de ses habitudes en venant sur son propre terrain pour « comprendre » pourquoi elle compte moins de clientes que de clients. Après la vidéo, on s’attache à déterminer un parcours.



    Des sentiments et des gommettes

    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/feminismes/861-des-femmes-pour-l-excuse-securitaire

    #La_Brique #Transpole #Keolis #Marches #exploratoires #sécurité #harcèlement #sexiste #PS #Élodie_Longuemart #Lille #mairie_de_Lille #puce_RFID

  • Mixité : l’égalité déchante La Brique Lille - Philémon
    9 mars 2017 - Numéro 49

    http://labrique.net/index.php/thematiques/feminismes/862-mixite-l-egalite-dechante

    Édith Maruéjouls est chargée de mission « égalité » au sein de la mairie de Floirac, commune girondine de 16 000 habitant.es. Elle contribue à définir et à mettre en œuvre une politique d’égalité dans les pratiques de loisirs entre hommes et femmes. Elle a soutenu en 2014 une thèse en géographie du genre intitulée « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes. Pertinence d’un paradigme féministe ». Elle évoque dans cet entretien son travail sur les inégalités réelles entre les sexes et aborde plus particulièrement le cas des espaces de loisir des jeunes, terreau de ces processus.

    Vous expliquez que l’égalité est un projet fondamental qui structure la réalité des rapports entre hommes et femmes.

    L’égalité doit avoir un niveau opérationnel sur le territoire. Dans le triptyque républicain français « liberté-égalité-fraternité », l’égalité est un projet politique. La liberté et la fraternité sont davantage des notions philosophiques – qui sont certes aussi des projets sociétaux – mais la notion d’égalité doit avoir une mise en pratique sur le territoire. Aujourd’hui, il y a une égalité en droit mais, finalement, l’égalité de traitement est très fragile. L’égalité, dans un pays républicain et laïc, est la première des revendications, elle est censée permettre l’expression de la liberté. Si vous n’avez pas l’égalité en droits, ce n’est même pas la peine d’interroger l’égalité dans la société : c’est donc un enjeu démocratique.

    Comment s’observe concrètement la question de l’(in)égalité au sein des politiques publiques de loisir que vous avez étudiées ?

    Dans les loisirs, comme dans beaucoup d’autres domaines, il y a une inégalité sur trois champs : inégale redistribution de l’impôt, inégal accès, inégale valeur entre les filles et les garçons.

    L’inégale redistribution d’abord. Une société n’est pas égalitaire si la question de la justice sociale n’est pas posée. Mon travail questionne par exemple la redistribution de l’impôt. Lorsque des équipements sont mis en place via des politiques publiques, l’impôt est redistribué avec un objectif ; en l’occurrence, celui de permettre aux gens qui en sont le plus éloignés l’accès à des droits fondamentaux : l’équipement, la santé, la nourriture, etc. Si ces équipements et ces politiques-là s’adressent à 90 % à des hommes, c’est un problème égalitaire, ce n’est pas plus compliqué que ça. C’est comme si vous vous rendiez compte qu’il y a 90 % de patients de sexe masculin dans les hôpitaux publics : vous poseriez légitimement la question de la santé des femmes. Où vont-elles se faire soigner ? Qu’en est-il de leur santé ? Nous pouvons poser des questions similaires pour le loisir.

    Intéressons-nous aussi à l’égal accès : c’est la question de l’offre. Il faut sortir de l’idée selon laquelle tous les équipements sont ouverts ; que tout le monde peut faire ce qu’il veut ; que si les femmes ne viennent pas, c’est qu’elles n’en ont pas envie ; que si les femmes ne sont pas dans l’espace public, c’est qu’elles n’y trouvent pas leur compte. C’est faux. Parce que l’offre est déjà discriminante. Si vous êtes une jeune fille, vous ne pouvez pas pratiquer toutes les activités sportives comme un garçon, parce qu’il n’y a pas d’équipes féminines dans une majorité de sports.

    Enfin, le dernier problème, c’est l’inégale valeur : les choix politiques, les choix d’équipement montrent encore aujourd’hui l’hégémonie masculine. Et force est de constater, sur le terrain, que l’activité sportive d’une fille ou d’une femme n’a pas la même valeur que celle d’un garçon ou d’un homme, eu égard aux équipements, aux investissements.

    Vous parlez de « décrochage des filles de l’espace public à l’adolescence ». Dans quelle mesure des phénomènes d’inégalités observables chez les adultes (présence moindre dans l’espace public et une forme de cantonnement à certains lieux) s’ancrent déjà au moment de l’adolescence, voire de l’enfance ?

    Je fais depuis longtemps un travail pédagogique sur la question du micro-espace de loisirs que constitue la cour de récréation. Je travaille depuis 2010 dans une école, avec un projet d’école égalitaire. J’ai aussi expérimenté cette problématique au collège. C’est un lieu qui révèle que les questions de stéréotypes ne vous tombent pas dessus quand vous marchez. C’est au contraire inscrit durablement dans la question comportementale. Les stéréotypes sont aussi un vêtement social, un symbole d’appartenance à un groupe ; « Vous appartenez à ce groupe-là », et derrière, des déclinaisons : « Vous êtes une femme », donc « vous ne savez pas conduire », etc. Mais il n’y a pas que des choses caricaturales. Dans la cour de récréation, quand 20 % des enfants – les garçons – occupent 80 % de l’espace, cela interroge la capacité à négocier à égalité l’espace.

    Prenons l’exemple du foot : symboliquement, le terrain de foot sert d’abord à délimiter un espace réservé, davantage qu’à jouer. On se rend bien compte que les garçons ne respectent pas les lignes ; que quand le ballon sort, ils ne font pas de touches en respectant les règles du jeu. Une forme de relégation se révèle derrière la ligne du terrain de foot : non seulement elle signifie que le corps des filles ne peut pas prendre sa place, que les filles ne sont pas légitimes dans l’espace central, mais en plus elles n’apprennent pas à négocier. Les effets sont durables. Finalement, quand on dit aux filles : « Vous êtes une fille, vous ne pouvez pas faire... », « J’ai pas de sport pour vous, c’est pas possible de faire cette pratique », elles intègrent cette relégation. Sur tous les clubs que j’étudie, 9 à 11 sports sont non-mixtes masculins, alors qu’on ne trouve que trois sports non-mixtes féminins. Les filles font de la danse et du twirling-bâton, tandis que les garçons font du foot, du rugby, du tennis, du judo... Le décrochage vient de ces signes de la performance, ce qu’on appelle la police du genre au quotidien et qui fait que vous ne vous demandez plus si c’est juste ou injuste. Ça s’entretient dès l’école élémentaire : ce n’est pas que la question de l’adolescence. Le collège accentue la relégation, car c’est une période de construction identitaire. Il peut y avoir des groupes de garçons qui font des activités qui se rapprochent du monde défini des femmes et des jeunes filles, qui vont complètement cesser leur activité à l’entrée au collège. C’est symptomatique.



    _ On voit de plus en plus apparaître des structures réservées aux « jeunes », comme des skate parks. Pourquoi les filles ne pourraient-elles pas s’en emparer et se les approprier ?

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    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/feminismes/862-mixite-l-egalite-dechante

    #égalité #La_Brique #Femmes #Féminisme #Mixité #égalité #genre #espaces_de_loisir #politiques_publiques #choix #politiques #sport

  • Management social, le naufrage
    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/858-management-social-le-naufrage

    Depuis trois ans, plusieurs structures d’hébergement de la métropole sont entrées en conflit avec leurs directions. Dans l’une d’entre elles, la nouvelle direction a pour objectif de réduire les 500 000 euros de déficit. Les postures humanistes ne résistent pas aux effets désastreux du management social.

     

  • Le houille, une usine à gaz
    http://labrique.net/index.php/thematiques/histoires-du-bocal/867-le-houille-une-usine-a-gaz

    À la fosse d’Oignies, le 20 décembre 1990, les mineurs effectuent une dernière extraction de houille. Elle marque la fin de l’exploitation charbonnière du Nord-Pas de Calais. Ces deux siècles d’exploitation minière ont laissé un paysage indéniablement remodelé, des taux de maladies et de cancers largement supérieurs à la moyenne nationale et un chômage record. On pensait que cette histoire d’exploitation du sol et des hommes était bel et bien enterrée, que les leçons du drame avaient été tirées. Mais c’était sans compter sur quelques têtes dures aux dents longues pour rouvrir, outre nos cicatrices, les sous-sols.


    Le gaz de couche est aussi appelé gaz de houille. Contenant essentiellement du méthane, il est piégé jusqu’à 2000 mètres de profondeur dans la roche de charbon. Il fait partie des gaz naturels « non conventionnels » – c’est-à-dire qu’on ne le trouve pas sous forme de poche – prisonnier dans les couches de charbon. Le gaz de couche n’a rien à voir avec le gaz de mine qui s’échappe naturellement dans les anciennes galeries, le fameux « grisou ». De nos jours, l’extraction de celui-ci est nécessaire pour purger le sol et éviter les explosions et les contaminations. Dans le Nord, cette gestion de l’après-mine est assurée par l’entreprise Gazonor, spécialement créée à cet effet après la fin de l’exploitation charbonnière.

    Un puits sans fonds

    Inspirés des expériences nord-américaines des années 2000, une série d’investisseurs cible l’industrialisation massive du gaz de couche dans les anciennes régions minières, y voyant une manne potentielle. Le hic, c’est que l’exploitation industrielle de notre sous-sol implique de faire appel à la fracturation hydraulique. Le procédé consiste à envoyer de l’eau pressurisée dans les sous-sols, ainsi qu’une série de produits chimiques, dont les plus nocifs sont l’arsenic, le chrome, le lithium, le mercure, le radium, le strontium, le baryum, etc. Après les mines en plat de résistance, vous reprendrez bien un cocktail de souche ?

    Dans le bassin minier, du côté d’Avion et de Divion, l’exploitation minière des deux derniers siècles a déjà causé des mouvements de terrains, des infiltrations, des affaissements, des tassements, des inondations et des coulées de boues Les maladies liées aux activités de l’époque minière sont toujours plus importantes : cancers, maladies pulmonaires... C’est ici, dans ces terres marquées par le charbon, que la Française de l’énergie (voir encadré) s’est implantée, souhaitant y faire son beurre. En forant toujours plus profondément, l’entreprise augmente les risques de contaminations, et donc de maladies pour les habitant.es.

    #la_brique #presse #charbon #mine #bassin_minier #Pas_de_Calais #HDF

  • Linky : ampère et contre tous
    http://labrique.net/index.php/thematiques/brique-brother/868-linky-ampere-et-contre-tous

    Un peu partout en France, les boîtiers jaunes d’EDF s’installent par millions, sans rien demander à personne. Sur les paliers, dans les halls d’immeubles ou au fond du couloir à droite, les nouveaux compteurs Linky scrutent notre consommation électrique quotidienne. Pas d’inquiétude, nous dit-on, ils sont « intelligents » : ils sont là pour notre bien et celui de la planète. Et accessoirement pour celui des groupes industriels et de tous ceux qui lorgnent sur nos données les plus intimes.

  • L’errance, un marché peu porteur
    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/859-l-errance-un-marche-peu-porteur

    Lille fourmille de jeunes vivant dans la rue. Plus ou moins visibles, aux parcours plus ou moins chaotiques, ils et elles sont suivi.es par des professionnel.les du social et de la prévention, les éducateurs de rue. Parler de la prévention, c’est révéler l’urbain, le bitume, l’attente, les discussions et le temps long. Mais pour les gestionnaires des politiques sociales, ce secteur est un vivier non rentable. Des éduc’ résistent à cette logique.

  • Poulet grillé
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/870-poulet-grille

    Le mouvement social du printemps dernier nous a rappelé comment les flics et les RG servaient le maintien de l’ordre social établi. Côtoyé durant le mouvement contre la loi travail, la non-discrétion du RG que nous avons repéré relève presque du tragi-comique. En manif’ ou lors d’actions militantes, l’agent Nicolas Fehring se pointe en chemise aux couleurs éclatantes, la mèche brossée... bref, une lampe torche dans les yeux des militant.es. On avait peu d’infos sur lui : fiché par le site Copwatch sous le nom de Ken, il livrerait facilement des informations sur ses collègues. Une fois n’est pas coutume, ce sont des flics qui nous ont balancé des infos sur lui : il est élu d’opposition à droite dans sa commune (...)

  • Ilep : le gâchis socialiste
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/865-ilep-le-gachis-socialiste

    Pour celles et ceux qui y ont travaillé ou suivi des cours, la fermeture de l’Institut lillois d’éducation permanente (ILEP) est un vaste gâchis. Après quarante ans de bons et loyaux services et des milliers de personnes formées, l’ILEP a définitivement fermé ses portes cet automne. Pour les dernièr.es salarié.es, l’ILEP n’est pas que la victime collatérale d’un marché désormais concurrentiel, mais aussi l’histoire d’un abandon politique et un énième exemple des compromissions socialistes.

  • Pargneaux l’apparatchik
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/866-pargneaux-l-apparatchik

    Président depuis 2002 de l’institut lillois d’éducation permanente (ILEP), Gilles Pargneaux est mis en cause dans la gestion douteuse de l’organisme de formation. Gestion qui mène à sa liquidation et au licenciement de 52 personnes. À La Brique, on connaît bien l’inénarrable soudard du Parti socialiste, c’est que l’animal est connu par les militant.es et élu.es PS de la région pour ses frasques.

  • N°49 - hiver 2016 - La conquête de l’espace La Brique - Vient de sortir
    http://labrique.net/index.php/numeros/853-n-49-hiver-2016-la-conquete-de-l-espace

    P.1 Couverture dessinée par KRST


    p.2 Edito : Comédie urbaine :
    http://labrique.net/index.php/thematiques/editos/854-edito-n-49-comedie-urbaine
    p.3 Sauvons Saint-Sauveur :
    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/855-sauvons-saint-sauveur
    p.4-5 Exil à Calais : fin de partie ?
    p.6 Hébergement : la machine infernale :
    http://labrique.net/index.php/thematiques/lutte-des-classes/857-hebergement-la-machine-infernale
    p.7 Management social, le naufrage
    p.8 L’errance, un marché peu porteur
    DOSSIER p.9-13 L’émancipation sous contrainte / Des femmes pour l’excuse sécuritaire / Mixité : l’égalité déchante
    p.14 Page de pub pour les anti-pubs
    p.15 À l’ombre des regards
    p.16-17 Ilep : le gâchis socialiste / Pargneaux l’apparatchik
    p.18-19 Le houille, une usine à gaz
    p.20 Linky : ampère et contre tous
    p.21 Brèves générales
    p.22 J’ai fait de l’art
    p.23 Poulet grillé
    p.24 Poésie de Stella. Illustration d’Aris

    Edito N°49 - Comédie urbaine
    Après des mois sous pression, les jeunes exilé.es qui campent depuis l’été 2015 au parc des Olieux dans le quartier de Lille Moulins sont dégagé.es le 23 novembre dernier. Dans la foulée, le site est grillagé pour dissuader toute réinstallation. La mairie est parvenue à ses fins et le parc va redevenir une aire de jeux pour enfants avec balançoires et tourniquets. Vingt jours plus tard, le collectif des Olieux organise une manifestation de soutien dans le quartier qui se conclut par l’ouverture d’une maison vide. Sur le fronton du squat, un slogan peint comme un coup de gueule : « Partout chez nous ».

    Bataille urbaine
     
    Une semaine après leur arrivée, les habitant.es de ce nouvel espace de lutte sont expulsé.es. Dehors comme dedans, aucun droit de cité pour ces jeunes réfugié.es. C’est que la mairie de Lille avance ses pions . . . . .
    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/editos/854-edito-n-49-comedie-urbaine

    Sauvons Saint-Sauveur
    La friche Saint-Sauveur est un espace libre de 23 hectares au cœur de Lille. Aubry veut y construire une ville dans la ville, exploiter chaque parcelle de terre pour y ériger logements, bureaux et commerces en tous genres. Un projet titanesque de plus, du béton sur du béton, dans une métropole qui étouffe déjà. Mais pourquoi ne pas y faire un espace de friche autonome laissé aux habitant.es ?

    Créée en 1865, la gare de marchandises Saint-Sauveur a été active jusqu’en 2003. Son flux d’activités devenant trop intense pour le centre-ville, elle a été transférée vers la plate-forme multimodale Delta 3 de Douai1. Consciente du potentiel de cet immense terrain à deux pas du centre ville, Aubry installe dans le quartier des avant-postes gentrificateurs : la Maison Folie Moulins en 2004, l’espace Saint-Sauveur2 en 2009, le Flow en 2014. Nouveauté : le St-So Bazaar, . . . . .
    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/855-sauvons-saint-sauveur

    Hébergement : la machine infernale
    Le système d’hébergement et de réinsertion sociale dresse d’innombrables obstacles au relogement des personnes sans abri. Plutôt que de leur proposer des solutions durables et descentes, élus, administrations et gestionnaires de structures alimentent un système qui dissimule la pénurie. L’offre insuffisante de logements est remplacée par une obscure mécanique de gestion de la misère. Pour comprendre cette machine infernale, il faut d’abord s’intéresser à comment elle broie les personnes à la rue, privées des ressources nécessaires pour la dézinguer.
     

    La première étape pour accéder aux places d’hébergement, c’est l’appel au 115. 8 h 30, un jour ordinaire, dans les locaux de la coordination mobile d’aide et d’orientation (CMAO)1. Le standard est ouvert depuis une heure et plus aucune place n’est disponible. « Parfois y’en a même pas avant l’ouverture » nous confie . . . .

    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/lutte-des-classes/857-hebergement-la-machine-infernale

    #Noel

  • Sauvons Saint-Sauveur
    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/855-sauvons-saint-sauveur

    La friche Saint-Sauveur est un espace libre de 23 hectares au cœur de Lille. Aubry veut y construire une ville dans la ville, exploiter chaque parcelle de terre pour y ériger logements, bureaux et commerces en tous genres. Un projet titanesque de plus, du béton sur du béton, dans une métropole qui étouffe déjà. Mais pourquoi ne pas y faire un espace de friche autonome laissé aux habitant.es ?