Discrimination par le langage : une violence méconnue
▻https://www.franceculture.fr/conferences/universite-bretagne-loire/discrimination-par-le-langage-une-violence-meconnue
#Glottophobie, un mot pour désigner les discriminations linguistiques, autrement dit le processus qui exclut ou stigmatise quelqu’un pour des raisons linguistiques. Les usages de la #langue et la façon dont elle renforce une #domination, d’autant plus implacable qu’elle est invisible.
Jean Cocteau : “Dans la vie on ne regrette que ce qu’on n’a pas fait”
▻https://www.franceculture.fr/conferences/institut-francais-de-la-mode/jean-cocteau-dans-la-vie-on-ne-regrette-que-ce-quon-na-pas-fait
Jean Cocteau se définissait comme un « réceptacle » soumis et obéissant aux injonctions de forces supérieures. Il se disait « véhicule » ou « sismographe », comme si l’écriture, pour lui, se faisait en « co-création » avec une inspiration venue d’ailleurs. L’artiste, selon Cocteau, n’était pas un ego créateur surpuissant, mais plutôt « le champ d’expérience d’un écartèlement, tiré par plusieurs chevaux ». Se voyant comme un « champ d’expérience au service d’un ange », le poète accouchait d’une œuvre comme dans les conditions d’"un enfantement monstrueux, qui ne bénéficierait pas de l’instinct maternel et de la confiance qui en résulte" (Le Journal d’un Inconnu, 1953). « Créer, c’est s’enfoncer avec soi-même, vers le diamant, vers le grisou... » (Le Potomak, 1919). Pour Cocteau, l’artiste est un martyr. La poésie se fait dans une « solitude effrayante », comme s’il s’agissait d’un sacrifice (pour lui, on « saigner de l’encre » quand on écrit). La création est une « bataille du clair contre l’obscur ». L’œuvre se construit en fragments disparates, en picorant ça et là des étincelles, puis en passant à autre chose… Cependant la création, pour lui, obéit à des techniques avancées, précises, rigoureuses. Ne célébrant ni les « poètes maudits » ni les techniques d’écriture automatique défendues par les surréalistes, il entendait défendre (à travers Radiguet, notamment), un style « mince, musclé » et presque classique. « L’invisibilité me semble être la condition de l’élégance. L’élégance cesse si on la remarque » (Le Journal d’un Inconnu).
Que faire de nos #vieux ?
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Longtemps assimilées aux grands infirmes ou aux handicapés, les personnes âgées ont perdu les bénéfices de la politique du handicap à la fin du XXe siècle. Priorité a été donnée aux économies budgétaires et aux logiques des finances publiques dans les politiques sociales.
L’esclavage n’est pas aboli. Il n’a jamais été aussi rentable qu’au 21è siècle !
Selon une étude dont les principaux éléments ont été rapportés en exclusivité par The Guardian cette semaine (▻https://www.theguardian.com/global-development/2017/jul/31/human-life-is-more-expendable-why-slavery-has-never-made-more-money?CMP), l’esclavage ne s’est jamais porté aussi bien qu’aujourd’hui. Le #travail_forcé rapporte 3978 dollars par an pour chaque personne exploitée. Au moins 21 millions de personnes vivent aujourd’hui dans des conditions d’esclavage moderne. Et combien d’autres en sont réduits à ne pouvoir que survivre de leur salaire ?
La troisième guerre mondiale sera sociale
▻https://www.youtube.com/watch?time_continue=2405&v=a7opxdILmOk&feature=emb_logo
Le mythe mortifère de la virilité
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La virilité est tombée dans son propre piège, un piège que l’homme, en voulant y enfermer la femme, s’est tendu à lui-même. En faisant du mythe de la supériorité mâle le fondement de l’ordre social, politique, religieux, économique et sexuel, en valorisant la force, le goût du pouvoir, l’appétit de conquête et l’instinct guerrier, il a justifié et organisé l’asservissement des femmes, mais il s’est aussi condamné à réprimer ses émotions, à redouter l’impuissance et à honnir l’effémination, tout en cultivant le goût de la violence et de la mort héroïque. Le devoir de virilité est un fardeau, et « devenir un homme » un processus extrêmement coûteux. Si la virilité est aujourd’hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s’en alarmer, mais s’en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n’est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l’avenir du féminisme.
Esther Duflo : « Repenser la pauvreté »
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Le concept de soumission : l’exemple du #patriarcat
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La philosophie n’a pas, jusqu’à aujourd’hui, conceptualisé la #soumission comme telle. D’un côté, la philosophie politique classique a formé et étudié les concepts de domination, de pouvoir, de subordination, de servitude ; d’un autre côté la philosophie morale, notamment dans ses liens avec la psychologie sociale, a pu thématiser les concepts de volonté, d’obéissance, d’influence ou encore d’amour, mais la soumission n’a pas le rang d’un concept, elle n’est pas l’objet de l’étude et de la conceptualisation des philosophes. Cette absence s’explique par le fait que la philosophie – et la philosophie politique fondée sur le droit naturel en particulier – conçoit la liberté comme la valeur centrale de la vie humaine et, de ce fait, dépeint la soumission, comprise comme l’attitude de celui qui ne résiste pas activement à la domination, comme une anomalie, une impossibilité ou une faute morale. Pour autant, l’expérience de la soumission est quotidienne et largement partagée, et il semble que cette expérience ait quelque chose à dire de la nature du pouvoir. Dans cet exposé, je défendrai la thèse selon laquelle la soumission non seulement peut, mais encore doit, faire l’objet d’une analyse philosophique, que l’on peut à bon droit construire un concept philosophique de soumission et que ce concept est fécond pour l’analyse des rapports de pouvoir : c’est ce que j’entends établir à partir de l’exemple du patriarcat.
Emmanuel Kant : « Il ne faut jamais mentir, quoi qu’il arrive ». Vraiment ?
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Comment tracer la frontière entre mensonge et manipulation ? Peut-il être acceptable, au nom de l’intérêt commun ou de la protection de l’autre ? Bref, Le mensonge est-il permis ?
Le mensonge
Le mensonge• Crédits : Seamind Panadda / EyeEm - Getty
Le mensonge est-il un acte volontaire énonçant le contraire d’une vérité ou la dissimulation de la vérité ? Dans quelle mesure cet acte est-il acceptable ? Le mensonge est-il synonyme de manipulation ? Les religions monothéistes le considèrent comme un péché et invitent tout homme à le fuir et à ne chercher en toutes choses que la vérité, « Attachez-vous à la véracité », « La vérité vous rendra libre ». Néanmoins, le mensonge n’est-il pas nécessaire dans certains cas afin de préserver la dignité humaine, de protéger un pays et son histoire des erreurs de ses dirigeants, d’éviter la révélation afin de préserver de la souffrance ? D’essayer de réparer ou d’ignorer le réel qui humilie et qui blesse ?
Paris, 1310 : les béguines, une communauté de femmes subversives et féministes
▻https://www.franceculture.fr/conferences/ecole-nationale-des-chartes/paris-les-beguines-une-communaute-de-femmes-subversives-et-feministes
Quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre, étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse mi-laïque. Un Moyen Âge méconnu. Source : France Culture
Jacques Lacan : « La #psychanalyse est sans effet sur la #connerie »
▻https://www.franceculture.fr/conferences/college-international-de-philosophie/lacan-psychanalyse-est-sans-effet-sur-la-connerie
À cette interrogation que Lacan déploie en 1960, le séminaire « L’Éthique de la psychanalyse » a longtemps semblé donner une réponse. Mais la possibilité même d’une telle éthique lui importait sans doute moins que la transformation de la question par sa propre théorie de l’inconscient. Aussi est-ce davantage le développement de la psychanalyse et du discours analytique jusque dans sa radicalité, qui produit des réponses dont la pluralité semble interdire ce qui serait une Éthique.
#Michelle_Perrot, grand témoin de notre histoire
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L’historienne Michelle Perrot est une pionnière dans l’étude de l’histoire des femmes. Elle a contribué à déconstruire la représentation du genre pour travailler sur une histoire des relations entre les sexes tout en créant des liens avec les autres domaines de recherche qui l’intéresse : l’histoire du travail, des prisons, ou de la vie privée. Auteur de nombreux ouvrages, elle a été co-productrice à France Culture des “Lundis de l’Histoire” et a présidé les “Rendez-Vous de l’Histoire” de Blois.
Violette Leduc : « Les femmes meurent souvent à petit feu du bon équilibre des hommes »
▻https://www.franceculture.fr/conferences/institut-francais-de-la-mode/violette-leduc-les-femmes-meurent-souvent-a-petit-feu-du-bon-equilibre
Pionnière de l’autofiction, Violette Leduc fut une féministe. Elle a su dire les pièges et les faux-semblants dont étaient victimes les femmes de son temps. Succès tardif et éphémère en dépit d’une « sincérité intrépide » qui, d’après Simone de Beauvoir, a été sa marque de fabrique.
Pourquoi l’#art nous rend plus intelligent
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La rébellion de Niki de Saint Phalle, son engagement dans la création semble bien être un rempart contre la stupidité sociale. Contempler une œuvre d’art est-il bon pour les neurones ? Bref, l’art protège-t-il de la bêtise ?
L’art nous rend-il plus intelligent ?
L’art nous rend-il plus intelligent ?• Crédits : VisitBritain/James McCormick - Getty
Le processus de création développe-t-il l’intelligence ? Individuelle ou collective notre matière grise gagne-t-elle de à se confronter à l’art ?
Pourquoi il faut relire « #L'Étranger » de #Camus
▻https://www.franceculture.fr/conferences/universite-de-nantes/agnes-spiquel-letranger
En 1938 Camus écrit « L’Etranger ». Contrairement au personnage d’une première tentative romanesque, il met le protagoniste face à la menace d’une exécution capitale, et y décrit cette attente insoutenable. C’est à travers lui que le lecteur voit le procès et perçoit le face à face avec la mort.
#Philippe_Descola : « #anthropocène : la dévastation désinvolte de l’#écosystème »
▻https://www.franceculture.fr/conferences/philippe-descola-anthropocene-humain-trop-humain
Le naturaliste et géographe #Alexander_von_Humboldt définissait l’objet de sa recherche comme l’étude de l’habitabilité progressive de la surface du globe. Comment les humains avaient peu à peu transformé leurs environnements pour les plier à leurs usages et former des écosystèmes au sein desquels ils étaient devenus des forces décisives. Deux siècles plus tard, une question se pose avec urgence : comment avons-nous enclenché un processus qui va rendre la Terre de moins en moins habitable ? Et comment faire pour enrayer ce mouvement ? Que s’est-il donc passé entre le constat optimiste de Humboldt et ce qui semble être le terrible échec de l’humanité ?
Un jour aux États-Unis une dame trouve dans son jardin une énorme masse jaune de la texture d’une éponge. Les policiers sont appelés et, paniqués, lui tirent dessus, sans aucun effet, les pompiers le brûlent mais, le lendemain, la chose a doublé de taille. C’est un blob. Évidemment, cela a donné lieu à un film d’épouvante : « Beware of the Blob » avec Steve Mac Queen. A-delà de l’anecdote, le blob semble immortel. Coupé en morceaux, il cicatrise en deux minutes. Ses seuls ennemis sont la lumière et la sécheresse. Mais il peut « hiberner », en attendant des jours meilleurs. Le #blob – ou physarum polycephalum – n’a pas de neurones, mais est capable d’apprendre et de résoudre des problèmes complexes comme les labyrinthes. Il est même doté d’une personnalité. En effet, les souches se comportent différemment selon leur pays d’origine : l’Américain est plutôt agressif, l’Australien plus pacifique, le Japonais a une tendance à la procrastination... Il est dépourvu de membres mais il bouge, certes lentement. En conditions de laboratoire, il se nourrit de flocons d’avoine et de flans. Bien que dépourvu de cerveau et d’estomac, il parvient à maintenir un apport optimal de nutriments essentiels à sa survie et à sa croissance.
▻https://www.franceculture.fr/conferences/palais-de-la-decouverte-et-cite-des-sciences-et-de-lindustrie/le-blob-cellule-geante-sans-cerveau-qui-apprend
Découvrez l’histoire du blob, cet organisme unicellulaire qui ressemble à une omelette
▻https://seenthis.net/messages/636083
Le blob, l’ami du blog
Haines de Jacques, le 12 mars 2018
▻https://hainesdejacques.blogspot.com/2018/03/le-blob-lami-du-blog.html
Anthropocène : quand l’histoire humaine rencontre celle de la Terre...
▻https://www.franceculture.fr/conferences/campus-condorcet/anthropocene-quand-lhistoire-humaine-rencontre-celle-de-la-terre
#Julia_Long : La pornographie est plus que de simples fantasmes sexuels. C’est de la violence culturelle.
▻http://tradfem.wordpress.com/2018/08/23/la-pornographie-est-plus-que-de-simples-fantasmes-sexuels-cest-de
On n’a pas besoin d’être très au fait de la théorie culturelle pour saisir la signification sociale d’images de femmes pénétrées de manière répétée par tous les orifices pendant qu’on les traite de « salopes », de « chiennes » et de « putes ». On doit toutefois réfléchir au-delà de la rhétorique du « libre choix », de « l’autonomisation » et de la « liberté d’expression », invariablement utilisée par les porte-parole de cette industrie pour justifier de tels contenus. Cette rhétorique tente de détourner l’attention de la nature de la pornographie généralisée et de dépeindre celles et ceux qui s’opposent à ses méfaits comme étant des censeures, des conservatrices et, bien sûr – insulte traditionnelle – des « frustrées ». Toutefois l’examen des contenus de la pornographie généralisée révèle que ces arguments ne sont rien de plus qu’une défense d’intérêts lucratifs.
En premier lieu, la pornographie habituelle consiste en actes de violence directe contre les femmes, sanctionnés par la société. Ce qui serait considéré comme des violences sexuelles et de la brutalité dans d’autres contextes devient la norme dans la pornographie, comme en témoignent des survivantes. Cependant, la pornographie ne fonctionne pas simplement comme un domaine où des violences directes sont autorisées et routinières. Elle constitue également une forme de ce que le sociologue norvégien Johan Galtung appelle la « violence culturelle ». Exercée dans les récits qu’une culture se raconte – dans ses textes, ses images – c’est « un aspect de la sphère symbolique qui peut servir à justifier ou légitimer la violence directe ou structurelle ». Une des choses que la pornographie fait extrêmement efficacement est de fournir un flot ininterrompu de récits de femmes traitées comme des objets, violées ou sur lesquelles on « agit ».
Traduction : #Tradfem
Version originale : ▻http://www.washingtonpost.com/news/in-theory/wp/2016/05/27/pornography-is-more-than-just-sexual-fantasy-its-cultural-violence/?noredirect=on
Julia Long, Ph. D., enseigne la sociologie à l’Université Anglia Ruskin, à Cambridge. Elle est militante, féministe et autrice du livre Anti-Porn : The Resurgence of Anti-Pornography Feminism [Anti-Porno : La résurgence du féminisme anti-pornographie].
La pornographie, industrie principalement dominée par les hommes, relaye aujourd’hui plus que jamais, cette image de la femme imberbe en exposant des vagins totalement épilés. Cette préférence révèle la conception largement partagée par les hommes qu’un corps de femme glabre serait plus désirable, plus « normal » qu’un corps poilu. Peu importe l’utilité du #poil, dont la vocation naturelle, protectrice, est totalement mise de côté. Aujourd’hui encore, les femmes doivent être douces et les hommes peuvent choisir d’être barbu ou rasé.